Fiction: Cinq histoires d'amour

Ceci n'est pas plus une fic qu'un recueil de petites nouvelles. Vous savez quels sont les personnages les plus brimés en matière d'amour ? Ceux qui ne l'ont jamais connu. Entre des romances à la sauce Sakura ou même Hinata, certains n'ont pas encore trouvé ce qui leur faisait défaut. Aimer n'est pas un acte choisi, c'est un heureux hasard. Voici donc cinq "témoignages" de ces hommes qui ne devaient (selon eux) pas trouver l'amour.
Romance | Mots: 5297 | Comments: 2 | Favs: 10
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Beverlyy (Féminin), le 21/03/2012
Lorsque j'ai décidé d'écrire une histoire d'amour par manque peut-être de belles histoires à l'eau de rose, je ne voulais pas faire une histoire longue, suivie. Je voulais se faire aimer tous les personnages entre eux. Mission impossible, trop de personnages.

Alors, lesquels choisir ? Et bien voici les cinq personnages qui ne devaient pas trouver l'amour et qui y ont goûté de manière éphémère ou définitive.

On ne les voyait pas aimer, mais voilà qu'ils découvrent l'amour..




Chapitre 1: Itachi, témoignage du héros au coeur noirci.



Mes yeux ont toujours été avides de lumière.

C’était un de ces jours où l’on se dit qu’il sera comme les autres. Dans la continuité des choses. Toujours pareil, sans aucun changement. Mes yeux verront toujours la même chose, et un jour, la lumière s’éteindra pour de bon. Je pensais pouvoir un jour sauver le peu d’éclat qu’il me restait, me dire que l’écarlate de mes pupilles pourra encore briller à travers les ténèbres. Mais tout ça était bien trop romancé. Rien ne se finit comme prévu pas vrai ? Je n’étais pas un héros, je pensais l’être, j’avais tort.

J’avais endossé la responsabilité de mes actes. Un jour viendrait où j’affronterai la haine que j’ai nourri au plus profond de son cœur. Je m’étais paré de la cape noire aux nuages chargés de violence, j’avais tout prévu au mieux. Et pourtant, à chaque cadavre que je ramassai, les larmes montaient aussi vite qu’elles affluaient et se bousculaient au long de mes joues. Un jour, mon tour viendra. On me cueillera sans vie et j’irai rejoindre ceux que j’ai tués. J’attendais cet instant ultime où je pourrai tout expier. Les morts, les souffrances, la haine, le rejet, le mépris, le rôle de criminel, Sasuke...

Je ne pensais pas être à nouveau heureux.

Je ne savais pas que le destin était si capricieux. Depuis que mes mains ont exercé les travaux de la mort, je pensais que ce dernier m’avait oublié. Ma route devait être tracée, sans embûches, ni même de mains tendues pour m’aider à avancer. Je devais avaler la distance seul, aussi longtemps que mes yeux resteraient ouverts et mon cœur prêt à être à nouveau celui de l’homme que j’étais il y a si longtemps. La mort, il n’y avait rien d’autre au bout. Et avant cela, Sasuke, mon petit frère, celui qui valait la peine de vendre son âme au Diable, je le reverrai, grandi, une ultime fois.

Rien n’était laissé au hasard, c’était ce que je croyais. J’y croyais dur comme fer, aussi fort qu’il était possible de croire pour un homme ayant perdu tout espoir. Je n’avais jamais connu ce que les gens appellent « la vie ». Celle qui porte en avant, au-delà des joies et des souffrances. Celle qui vous fait connaître un tourbillon d’émotion et un désir de la converser précieusement. Alors pourquoi est-ce que je me suis senti aussi vivant en l’instant où je t’ai connue ?

Tu n’étais pas une simple femme, ni une simple kunoichi. Tu semblais être une rose dans un bouquet d’épines et de ronces. Une fleur égarée. Je n’avais ni l’envie ni les moyens de t’éliminer. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que tu ne sois pas comme les autres ? Mes adversaires en ce monde froid et hostile ? Pourquoi me rappelais-tu cette paix illusoire que j’avais si longtemps désirée ? Et même lorsque je m’étais approché de toi, tu n’avais pas sorti les armes, résignée à être détruite. Blessée, tu étais indubitablement comme la paix en ce monde. Sans cesse malmenée, sans cesse écorchée puis pansée maladroitement pour n’être que plus heurtée dans un futur proche. Etais-tu ce que j’avais toujours désiré ? Etais-tu l’incarnation de cette paix que j’ai voulu découvrir ? Je me résignai, me disant que c’était impossible, mais, je crois que tu avais réussi à me prouver le contraire.

Tu venais de Konoha, cette patrie que j’avais désertée. J’avais peur d’y retourner, peur de regarder en face le lieu du spectacle atroce dont je fus le protagoniste. Pourquoi fallait-il que tu viennes de Konoha ? Qu’essayais-tu de me dire ? Que la paix y était enfin installée ? Lorsque je t’interrogeais sur ce village, tu répondais en souriant, comme l’aurait fait un enfant heureux d’être né ici et pas ailleurs. Devais-je en conclure qu’il y faisait bon vivre ? Etais-je vraiment un héros ? Celui qui avait sacrifié sa vie pour que l’harmonie prenne la place du chaos ?

Plus que de la colère, l’amertume me monta à la gorge. Pourquoi fallait-il que j’endosse le rôle du héros ? Héros illusoire qui n’a su amener la paix que par la violence ? Le meurtre et le carnage, l’odeur de sang s’imprégnant sur ma peau, l’écœurement qui s’ensuivait. Je ne pouvais définitivement pas faire demi-tour, pourtant je le souhaitais plus que tout au monde. Et, je pensais même un jour pouvoir le faire. Pour toi.

Kurenai. Ton nom seul avait suffi à me persuader que j’étais bel et bien vivant. Et ce fut lorsque mes yeux interceptèrent les tiens que j’eus compris que tu étais cette petite embûche qui changerait la voie qui m’était destinée. Ils avaient cette couleur rouge, flamboyante, cette intensité, ce déluge de flammes ardentes qui embrase d’une traite toute âme qui y plongerait son regard, cette animosité combinée à cette chaleur sans pareille, cette lumière capable de disperser la noirceur de mon cœur. Je ne savais plus haïr lorsque je te contemplais. J’avais perdu la faculté de tuer et d’envisager de mourir. Si je devais mourir, je souhaitais que ce soit de tes mains.

Tu étais ma captive, à l’écart du monde. Ce jour où je t’avais trouvée, blessée, à l’article de la mort, je n’avais pu me résoudre à te laisser là, noyée dans ton propre sang. C’aurait été comme laisser s’éteindre un ange, en aurais-je vraiment été capable ? Je ne voulais pas que tu me haïsses, malgré ma volonté à te sauver. Peut-être m’avais-tu haï pour ce que j’étais. Un traître au nom de la paix, un tueur de sang-froid, un criminel aux yeux baignés de sang, au cœur souillé d’animosité. Peut-être même voulais-tu me tuer pour venger les innocents morts sous mes fers. Autant de peut-être que d’inquiétudes vaines. Ton cœur était pur, et ces quelques jours en ta compagnie me le démontrèrent.

Tu étais le nouveau souffle qu’il me manquait pour enfin respirer librement. Tu me regardais simplement, en souriant, n’attendant même pas de moi que je te libère. Me narguais-tu ? Voulais-tu jouer avec l’âme faible que j’étais ? Je ne savais même plus moi-même dans quel état je me trouvais. Etais-je heureux ? Triste ? En colère ? Je n’en savais rien. D’autant plus que je ne savais plus ressentir, du moins c’était ce que je pensais, avant de me rendre compte que mon cœur s’était remis en marche et que la haine qui l’animait n’était plus le seul moteur de ce dernier.

Je n’en pouvais plus. Il fallait que ça sorte.

« Je suis un tueur. Un criminel. J’ai massacré mon clan, ma mère, mon père, mes cousins. Ils gisaient dans leur propre sang, je dû même leur entailler le visage pour ne pas être témoin de leur expression meurtrie. Je suis un monstre, assoiffé de cette paix que je prétendais connaître. Je voulais empêcher la guerre, empêcher la haine, mais cette même haine que je voulais combattre, a pris possession de mon cœur et a guidé mes pas sur le chemin de la violence. J’ai enfilé le costume du méchant, celui qui effraie, qui reste de marbre même en tranchant le cou d’un enfant. J’ai voulu, tout au long du spectacle, changer d’accoutrement. Je voulais celui du héros, la cape flamboyante et le regard déterminé. Les armes qui ne blessent pas, le cœur pur et léger. Une vie simple, sans complications, aucunes. Je voulais tant de choses sans pouvoir en réaliser une seule. J’ai placé mes espoirs en un autre personnage, mais ne l’ai incité qu’à la haine. Alors pourquoi ? Dis-moi pourquoi tu te tiens devant moi ? Devant cette route que la fortune m’a indiquée ? Me barrant le chemin comme pour me dire que je ne fais que me jeter dans le gouffre ? Je sais que j’y cours tu m’entends ? Je ne peux pas tourner, je ne peux pas reculer, ni même m’arrêter. Je n’ai qu’une ligne droite qui n’attend qu’une chose : Que mes pieds en foulent le sol. J’aurais dû te tuer, mais j’en étais et en suis toujours incapable. En une semaine, tu es devenu ce que j’ai toujours recherché. Tu m’as fait l’effet d’être le but que je me suis fixé sans jamais pouvoir l’atteindre. La paix. Voilà ce que tu es. La paix de mon âme. Comment-fais-tu ? Dis le moi ! Dis-moi comment peux-tu encore me regarder sans me haïr, sans vouloir ma mort ? DIS-LE-MOI ! »

J’avais hurlé. C’était la première fois que ma gorge me brulait de la sorte. Mon cœur battait à tout rompre et j’étais essoufflé comme jamais auparavant. Cet amas de haine me semblait familier, au point qu’il me faisait l’effet d’être inscrit en moi depuis tous temps. Mais il suffit encore une fois d’un seul regard, d’un seul sourire, pour qu’elle fasse disparaître toute la rancœur qui était en moi. En une simple semaine, elle était devenue mon repère, mon soulagement. Il me suffisait de l’entendre parler pour me sentir serein, de la regarder pour que mes yeux retrouvent la lumière. En cet instant précis, elle s’était levée, sa jambe bandée n’avait pas cicatrisé. Malgré l’effort, elle avait affronté la douleur et m’avait enserré de ses bras. Mes yeux ne me faisaient plus souffrir, à quelques centimètres seulement, se trouvait le visage de lumière qui me permettait d’y voir comme au premier jour. Elle souriait posément, l’air toujours tranquille et le regard profond, lourd d’émotions.

« Je suis faible. Une pauvre femme. Je suis à l’image de la paix, on me croit forte et durable, mais je ne suis que faible et éphémère. Je ne peux pas te haïr Itachi. Je ne peux haïr un homme qui verse des larmes devant la haine, la souffrance, la mort et la vie. Je ne peux haïr le courage, la résignation et la simple volonté d’exister. Tu existes. Tu es l’homme que j’enlace en ce moment même. L’homme qui a perdu son âme pour garantir la paix, l’homme qui s’est sacrifié aux ténèbres pour faire vivre la lumière. Fardé de sang et de culpabilité, ton visage, ton corps, jusque ton cœur sont preuves de ton sacrifice. Comment pourrais-je tuer un homme qui a tué pour que des milliers d’autres ne le soient pas ? Comment pourrais-je éliminer la victime d’une race humaine toujours en conflit, qui ne cherche que la suprématie sur l’autre ? Comment pourrais-je fermer tes yeux en proie au brouillard de la cécité ? Tu ne peux pas voir ce que mon cœur voit, ton cœur ne voit pas à l’aide d’un sharingan. Aucun œil aussi perçant soit-il n’arriverait à décoder les sentiments que tu ressens ou que tu reçois. Si c’est ma haine que tu veux, alors cherche la dans ton cœur. Tu as pris en toi toute la haine du monde pour que l’amour anime le reste du monde. Sais-tu ce qu’est l’amour Itachi ? C’est la force qui porte en elle le remède à toute haine. Je veux que tu la connaisses. »

Elle voyait en moi la lumière, celle que je pensais éteinte depuis longtemps. Elle voyait encore cette petite étincelle au beau milieu des vapeurs d’animosité, là où personne n’osait encore chercher. Je pensais que la seule personne que j’aimerais aussi longtemps que je serais en vie serait Sasuke, la personne qui a échappé à une mort de mes mains. Mais il y en avait une autre à présent. Cette femme qui avait su lire plus loin en moi. Elle avait conquis le peu d’amour qu’il me restait en moi pour que je parcoure le chemin que j’avais entrepris sans que la haine ne soit l’obstacle qui me ferait chuter en route. Je l’ai aimée, jusqu’à sa guérison et son retour à Konoha, elle fut l’ange qui m’apprit à me défaire de l’emprise du ressenti. Je savais que le moment venu, je retrouverai mon frère, la seconde personne qui bénéficiait de cet amour, et mourrai de ses mains.

Je mourrai, un sourire aux lèvres, les yeux clos et le cœur léger.




:) Première histoire, qu'en pensez vous ?

Bien sur, ce recueil s'adresse aux amateurs du genre, les amateurs de romantismes et même ceux qui veulent simplement s'évader dans un univers de sentiments. La prochaine histoire nous emmènera dans les pensées d'un homme totalement opposé, d'ici là, j'espère que vous avez apprécié ce premier chapitre.

Merci pour votre lecture o(^0^)°




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