Fiction: « Les silences sont parfois le désespoir des soumis. »

« Le désespoir est le suicide du coeur. » [Jean-Paul Richter]
Classé: -16D | Drame / Romance / Tragédie | Mots: 3008 | Comments: 10 | Favs: 4
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CamaradesK² (Féminin), le 07/02/2012
La suite. La tournure des phrases fut longue et laborieuse, paraissant simple car ce sont mes pensées, mais difficile pour mettre des mots sur celles-ci. Je ne sais si ce chapitre est égal au précédent, à vous de me le dire.
Je ne sais également la fin de cette histoire. J'écris aveuglément, sans savoir où je vais, mais j'ai dans l'idée que mon histoire suivra une forme de vague, une vague qui s'écrase contre une autre de façon magistrale, puis le calme plat. Je ne vous en dit pas plus.




Chapitre 2: La pensée naît du Doute [Laurent Genefort]



Un vent frais soulève mes cheveux rouges, je les rabats comme je peux avec ma main libre. Shikamaru marchait en me trainant, n'ayant pas voulu me dire où nous allions. Je n'ai pas cherché à savoir, voilà pourquoi je n'en sais rien. Seul le bruit du vent nous accompagne. Nous finissons par nous arrêter dans un parc et nous marchons jusqu'à une aire de jeu. Là, je m'assieds sur une balançoire, et décide d'observer mes pieds, eux au moins ne me dévisageront pas froidement et sèchement comme le fait mon ami.

Shikamaru s'approche de moi, je sens sa main froide toucher mon menton pour relever la tête. Il me lance ce regard qui me fait sentir coupable de tout, de moi, de ce que je suis, de ce que je fais. Je n'ai pas la force de détourner les yeux, je n'ai même plus le courage de cacher ma douleur. Il est surpris, ne s'attendait pas à voir ceci.

« Pourquoi ne dis-tu rien ? »

Je me balance un peu. J'hésite. Lui dire la vérité serait une bonne chose, mais je ne veux pas l'accabler de mes problèmes. J'ouvre la bouche, pensant que ma voix sortirait, mais juste un long silence. Je referme ma bouche, et joue avec mes cheveux. Même si je le veux, je ne peux lui avouer. Je bascule ma tête vers le ciel, observant les nuages qui défilent, tout en me balançant doucement. Shikamaru ne bouge plus, je sens juste son regard posé sur moi.

« Tu sais, je me créé peut être des problèmes toute seule, je me rends malade pour rien, c'est sûrement vrai. Mais il y a une chose dont je suis sûre : je me dégoûte, je me dégoûte tellement, tu ne peux même pas imaginer. Je suis partie pour te faire un discours alors ne m'interromps pas s'il te plaît. Je suis surprise que je commence à tout te déballer, au départ ma voix ne sortait pas mais là, tout d'un coup, je parle presque comme si ma vie en dépendait. Enfin là n'est pas la question. Je suis malheureuse, mais tu es bien le seul à l'avoir remarqué. Pourquoi en suis-je arrivée là ? J'ai pourtant tout pour être heureuse, une famille aimante, des amis formidables, un environnement sain, mais je me sens vide, seule, inutile. Il me manque quelque chose, je ne sais pas comment te l'expliquer. Comment tout a commencé ? Je dirai que ça a commencé cet été. Ca commence à remonter, et je suis toujours restée coincée à cet été, mais il ne s'est pas passé grand chose, oui et non... Mon monologue n'a ni queue ni tête, ça ne me soulage pas du tout de tout t'expliquer, j'ai même envie de pleurer pour une raison que je ne saurais expliquer, et je continue de parler. Je ne cherche pas à me faire comprendre, ni même à être compréhensible. Ne t'occupe pas de moi... En fait si, je veux que l'on s'occupe de moi, je suis égoïste et je veux le montrer mais j'en suis incapable face à mes amis. Mais qu'est-ce que je raconte moi ? »

Je venais de sortir tout ça, sans savoir pourquoi ou comment. Je n'ai rien compris à ce que j'ai dit, alors pour que Shikamaru comprenne. Mais tant pis, c'était dit. Plus aucun bruit ne sort de nos bouches, je décide finalement de me lever et de partir en traînant des pieds.

« Tayu, attends... »

Je m'arrête, et me retourne pour lui faire face. Ses yeux affichent de la pitié, comme chaque personne qui souhaite m'aider. Je le laisse et reprends ma route, à quoi bon attendre quelque chose qui ne vient pas ?

J'essaie de penser, de réfléchir à tout. Impossible de me concentrer, trop de choses, tout s'emmêle, tout est trop ci ou trop ça. J'avance doucement, sans me retourner, mais en essayant de jeter des petits coups d'œil. Oui, je veux que ce soit comme dans les films, que Shikamaru me rattrape, me prenne doucement dans ses bras, me dise qu'il sera toujours là pour moi, je veux me laisser aller dans la forteresse que seront ses bras. Je rêve comme une gamine, mais le rêve est la seule chose qui me tienne vivante en ce monde.

Mes yeux commencent à me piquer. Tient, j'ai envie de pleurer. Bien sûr, je n'y arriverai pas dehors. Et une fois chez moi, je n'aurai plus envie. Putain, mais regardez moi. J'suis rien de plus qu'une épave, vide, sans âme, sans envie, sans besoin. Je veux de l'aide, mais vous pourrez m'aider comme vous le souhaiterez, je n'arriverai pas à m'en sortir. Non, je ne vois pas le haut. Je ne suis peut être pas loin, peut être qu'il est juste au dessus à quelques centimètres, mais je n’arrive pas à le voir.

Le chemin me semble difforme, prenant des proportions étranges. Anémie ou folie ? Je ne saurais dire, je n'arrive plus à faire la différence depuis longtemps, non pas si longtemps, mais ma perception du temps est fortement altérée depuis que tout a commencé. Bordel, ne me laissez pas seule dans ma tourmente !

Je marche, je laisse mes jambes me guider, comme tout le temps maintenant. Elles connaissent mieux le chemin que moi je ne me souviens. C'est ridicule, je suis ridicule. Je bouscule les gens sans le vouloir, je ne m'excuse pas, trop fatiguée pour ça. Je ne veux pas en fait. Rah mais je n’arrête pas de me plaindre, pense à autre chose, tiens, regarde cette pauvre fille, elle regarde les oiseaux avec un air béat d'admiration, une belle idiote en somme. Pauvre fille ? Non, c'est la fille la plus chanceuse du monde en fait.

Non, oublie un peu et reste dans tes plaintes, tu ne t'en porteras que mieux ma grande. Mes yeux suivent l'alignement des pavés, au moins, je me lamenterai moins. Un nœud se forme dans la gorge pour une raison qui m'échappe, je ne veux pas savoir. En fait, je ne veux rien, rien savoir, rien faire, rien penser.

J'arrive enfin devant chez moi. La maison me paraît étrange, je ne sais pas. J'hésite à rentrer. Oui, j'ai une famille qui m'aime, mais nos relations sont un peu tendues. Je me referme peu à peu, je ne crache pas le morceau, tout le monde s'inquiète. Entêtée, oh ça oui. Mais c'est parce que je les aime que je ne veux rien leur dire, que je ne veux pas les accabler. Enfin, non, ma santé mentale et physique les inquiète beaucoup et mon silence aussi... En fait je ne sais pas quoi faire.

Je suis toujours plantée devant la porte, cette porte qui me semble froide et chaleureuse en même temps. J'hésite toujours à m'avancer, les pensées se bousculant dans ma tête. Une envie de vomir me prend, je sers des dents. Pas dehors, pas devant tout le monde. Finalement, je cours pour rentrer et aller aux toilettes pour vomir de la bile. Mais regardez-moi ça. Pathétique.

Et voilà, je continue de me descendre. C'est génial les enfants. En plus d'être une dépressive autoproclamée, j'ai un complexe d'infériorité dans ma tête, enfin je ne sais pas comment on appelle ça, et puis j'm'en fous un peu, j'suis pas psychologue moi.

Le patouillas est toujours là, sous mes yeux, comme à chaque fois. Enfin, patouillas, ce n'est plus vraiment le cas. Je le regarde sans le regarder, comme je le fais avec le reste. Je ne sais plus où j'en suis, où dois-je aller pour avancer, pour remonter ? Mes questions restent sans réponses. Et je ne souhaite pas y répondre. Je n'ai pas la tête à y réfléchir.

Je tire la chasse d'eau, les choses ne doivent pas être vues ou dites. Je sors et pars m'enfermer dans ma chambre, comme tous les soirs depuis plusieurs mois. Mon lit défait m'accueille, je me blottis dedans, et regarde le plafond sans le regarder, je pense à tout, je pense trop. Le tout m'empêche de dormir, même si j'en ai terriblement envie. J'ai tellement peur, peur de voir mes rêves, ces désirs enfouis, ces besoins refoulés. Ils m'effraient tous, en forme de cauchemar ou de rêve.

Le noir, seul le noir suffit à me réconforter. Mais mes parents ne partagent jamais le même avis que moi. Ils m'interrompent toujours lorsque je souhaite être seule, ce qui est paradoxal car je hais la solitude. Je suis totalement illogique, mes pensées le sont aussi. Au final, ou est le problème ? C'est peut être moi. Non, en fait, c'est moi et cette pensée est certaine.

Mes parents ne veulent pas me laisser seule, ils viennent donc me chercher pour me traîner avec dans le salon. Ils veulent que je regarde un film avec eux. Je n'en ai pas envie, j'ai pas envie de me réjouir de plaisirs aussi simples, je veux plus et c'est peut être ce qui me détruit. L'être humain est une bête idiote, il considère que ses biens sont acquis, et que les plaisirs les plus simples (qui sont les meilleurs), sont normaux. Je ne fais pas exception à la règle, je suis peut être même pire.

Coincée entre ma mère et mon père, qui montrent une certaine distance avec moi, nous regardons un film. Je ne sais plus de quoi il était question, ou le titre ni même les acteurs figurants dedans. Je n'arrive pas à me concentrer.

Ma vie me semble longue et monotone. Je la rends triste et déchirée. Oui, j'ai toujours voulu être une héroïne de tragédie et pourtant cela m'effraie. Est-ce un point non retour comme on le dit ? Non. Juste un égarement dans les tourmentes de l'adolescence.




Commentaire de début de chapitre : Espace trop court méritant plus de caractères.

Concentration sur le chapitre : Nulle.
Humeur lors de l'écriture du chapitre : Au plus bas.
Fil de l'histoire : Sans commentaire.
Organisation des idées : Inexistante.
A suivre ?

Gugu-Chan.




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