Fiction: Les lettres d'Itachi

Cette histoire prend place après la révélation des véritables intentions d'Itachi. Tsunade reçoit un étrange message qui lui promet des informations sur Itachi. Sasuke est aussi convié au rendez vous. Lors de la rencontre, une jeune femme dissimulée derrière un masque d'ANBU remet un paquet de lettres à Sasuke, écrites par Itachi lui-même.
Classé: -16I | Action/Aventure | Mots: 168957 | Comments: 83 | Favs: 68
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elane. (Masculin), le 10/04/2014
La deuxième épreuve Chunin...



Chapitre 40: Deuxième épreuve



Shikamaru observe tous les genins rassemblés devant la porte ouest du Village du Sable. Tous… Ils sont bien peu nombreux à avoir passé la première épreuve de Celn. Depuis l’entretien privé avec le Kazekage et la prise en charge de la suite de l’examen par l’ANBU qui s’est débarrassée de sa tenue pour celle de junin, il ne peut s’empêcher de sentir que quelque chose cloche.
Cette marche forcée dans le désert, ce village abandonné avec encore deux sources d’eau intactes. Il n’arrive pas encore à mettre la main dessus, mais quelque chose va définitivement de travers dans toute cette histoire. Il est tiré de ses réflexions par la voix de Sun, l’ANBU qui s’adresse aux genins.

- Le but de l’épreuve est simple, vous devez me suivre à travers le désert. Le premier qui ne soutient pas l’allure disqualifie son équipe. On vous donnera à tous les rations de survie ANBU et rien de plus.

Shikamaru constate avec amusement que parler en public ne devait pas être le point fort de Sun qui a réduit les consignes au strict minimum et s’est déjà éloignée. Un à un, les genins s’avancent pour récupérer leur paquetage et lorsque c’est au tour de Naruto, il n’a pas besoin de mots pour lui faire comprendre son malaise. Sasuke observe sans comprendre le long échange tacite entre les deux ninjas de Konoha.

Ana distribue des petits sachets blancs à son équipe avant de chercher du regard l’équipe de Yohiko. Elle s’approche d’eux et de la même façon, leur en tend quelques-uns d’un geste vif.

- Qu’est-ce que c’est ? demande Océan.
- Du sel.
Tous la regardent étonnés lorsqu’elle tire de son sac sa propre gourde et y verse les cristaux blancs qui se dissolvent rapidement dans l’eau.
- Croyez-moi sur parole, sans ça vous ne tiendrez pas avec si peu d’eau, ajoute Ana.
- T’es sûre ? demande Eclat l’air soupçonneux.
- Le sel permettra à votre corps de mieux garder l’eau, dit-elle d’un ton légèrement offusqué à l’idée qu’on puisse la mettre en doute. Y a un autre moyen aussi très efficace pour ne pas perdre trop d’eau.
- C’est quoi cette solution miracle, demande Eclat d’un ton moqueur
- Te taire !
Elle s’apprête à rejoindre son équipe sans attendre la réplique d’Eclat quand elle ajoute :
- Y en a assez pour vous et vos deux amis.


Puis le groupe se met en route sous les rayons encore timides du soleil levant. Et dès les premières minutes, l’allure imposée par la jeune ANBU est des plus soutenues. Shikamaru et Temari ferment la marche pour s’assurer que tous suivent et maintiennent le rythme. Au bout d’une heure le soleil darde déjà ses rayons implacables sur les ninjas qui progressent sur le sable. Le jeune Nara pense une seconde qu’il a bien eu de la chance de passer son examen à Konoha.

Au bout de plusieurs heures, Aigle grimace en levant les yeux au ciel, aveuglée. Chacun de ses pas s’enfonce un peu plus dans le sable et le soleil au zénith est aveuglant. Elle reprend sa route en serrant des dents, contrairement à ses équipiers elle ne peut utiliser son chakra pour permettre à ses pas d’effleurer le sable meuble de la dune et chaque seconde de sa progression lui demande tant d’énergie et d’attention qu’elle commence à croire que cet enfer ne finira jamais.

Puis la brise du désert se lève sans pour autant apporter une quelconque fraicheur. Ce n’est qu’un souffle brûlant qui soulève les grains irritant qui s’incrustent partout en attisant la soif qui règne en maître dans tout son corps.

Elle essaye de sa focaliser sur ses pieds qui peinent de plus en plus à suivre l’allure imposée par les examinateurs pour oublier son corps meurtri et le soleil qui lui brûle la peau. Quand soudain, elle prend conscience qu’elle allait s’effondrer, incapable de continuer une seconde de plus.

Aigle tourne lentement la tête vers Eclat, prête à rendre les armes, abandonner les vestiges de son orgueil consumé par les flammes de ce désert ardent et manque de sursauter quand elle sent un bras se glisser sous ses épaules. Maladroitement, Eclat lui permet de prendre appui contre lui, la soulevant presque de terre.
La jeune Hyuga tente de reprendre son assise sur le sable et détaille Eclat avec surprise lorsqu’il lui tend sa propre gourde.

- Bois.

Le ton résolu d’Eclat stoppe toutes les protestations d’Aigle qui tente de ne pas avoir l’air trop empressée quand elle en ôte le bouchon. Même chaud et salé, le liquide qui passe ses lèvres desséchées est un délice. Elle se force à ne prendre qu’une gorgée mais le regard que lui lance Eclat la convainc sans peine d’en prendre une seconde.

Aigle est étonnée de voir qu’il ne profite pas de sa situation de faiblesse, bien au contraire. Il n’a pas attendu qu’elle ouvre la bouche pour lui apporter son aide, il lui a donné de son eau car il sait qu’elle a fini sa propre ration depuis longtemps. La jeune fille baisse la tête pour ne pas montrer le trouble qu’elle ressent.
Pour la première fois depuis longtemps, elle dépend entièrement de quelqu’un et n’en ressent aucune honte ni gêne. Il lui avait suffi d’un regard pour obtenir son aide, une aide précieuse sans contrepartie ni ironie d’aucune sorte. Si la situation avait été inversée, nul doute qu’elle se serait permis une réflexion, un geste agacé, quelque chose.

Pas Eclat. Il est colérique, un brin grande gueule, un peu trop souvent enclin à se mettre en avant, capable de s’enflammer pour un rien. Mais il n’attendra jamais plus qu’on ne peut lui donner et sera toujours prêt à accorder son aide sans calcul aucun, quelqu’un sur qui on peut compter. Un véritable équipier. Son équipier.
Aigle relève doucement la tête et tente de libérer un peu son emprise sur son partenaire lorsqu’elle le voit fixer avec attention Océan.

- Tu crois que ça ira pour Océan ? demande Aigle.
- Pour l’instant, il tient le coup. Et t’inquiètes pas pour moi, dit-il en la forçant de nouveau à prendre complètement appui sur lui, je suis prêt à vous porter tous les deux à bout de bras pour ne pas échouer à cette épreuve ! Je n’ai pas envie de …

Aigle laisse échapper un petit sourire. Eclat dans toute sa splendeur…

- Tais-toi.

Elle n’allait pas le laisser perdre toute son eau en paroles inutiles aussi facilement. Surpris, par sa voix si faible, il se tait et continue à progresser avant de s’empourprer quand Aigle murmure du bout des lèvres un bien timide merci.


Alors que le soleil est au plus haut, Sun leur accorde leur première pause. Ce point d’eau au milieu de nulle part est des plus incongrus dans ce paysage lunaire. L’erg à fait place à un désert de petites pierres coupantes affleurant à même le sol que le vent affine de ses caresses chaudes et qui s’étendent à perte de vue. La progression dans ce reg n’est pas plus aisée que sur le sable brûlant. Shikamaru s’écroule sur le sol caillouteux et regarde avec envie Temari et l’ANBU n’afficher pas plus qu’une goutte ou deux de transpiration. Les jeunes équipes du Sable sont d’ailleurs en meilleure état que les autres, plus habituées à ces longues marches dans le désert.

- On se traîne, dit Temari, il va falloir accélérer le rythme si on veut arriver au Village avant la nuit.
« On se traîne » ! Shikamaru n’a pas le temps d’hausser les épaules lorsqu’il entend la réponse cinglante de l’ANBU.
- C’est voulu, cela permettra de faire décrocher plus facilement ceux qui ont déjà des difficultés à suivre.
- Je comprends, dit Temari d’une voix affreusement calme.

Shikamaru est déjà en train de se demander combien de temps on se moquerait de lui si lui-même « décrochait » alors qu’il est un des examinateurs !

- On repart ! assène Temari.

Déjà… Shikamaru jette un œil désabusé à Naruto et Sasuke qui ne sont pas loin d’avoir déjà trouvé une ou deux choses désagréables à lui asséner devant son manque flagrant de motivation.

Galère…

Décidément cette épreuve ne lui inspire aucune confiance.

La seconde partie du trajet est menée à un train d’enfer par Sun qui n’affiche ni émotion ni la moindre trace d’épuisement dans cette fournaise. De nouveau les dunes s’étendent à perte de vue et cette fois Aigle commence doucement à retrouver l’usage de son chakra. Mais Eclat refuse catégoriquement de la lâcher et la jeune Hyuga n’a pas l’énergie suffisante pour protester lorsqu’au loin, les hauts bâtiments du Village abandonné se dressent à l’horizon. C’est un spectacle bien étrange que ces immeubles qui s’étendent sur des lieux où le sable est en train de tout engloutir, lentement et avec patience, ne laissant l’accès qu’aux étages supérieurs d’une Ville qui s’enfoncent dans le sol.

Sun se retourne pour la première fois sur la troupe de genins et constate avec curiosité que si les visages qui lui font face sont décomposés par l’épuisement, la soif et la morsure du soleil, aucun n’a abandonné, aucun ne s’est écroulé. Celn avait décidément su faire un tri efficace avec sa première épreuve. Même les ninjas du pays de la pluie, particulièrement éprouvés sont encore debout. Le Kazekage lui avait demandé de garder un œil sur eux en raison de la façon dont ils s’étaient comportés pendant l’épreuve de Celn. Elle n’a aucun mal à imaginer en voyant leur air sombre qu’ils aient forcés leur capitaine à porter le bracelet pendant les quatre minutes. Elle s’attarde une seconde sur la petite sœur de Celn qui semble peu affectée par cette excursion dans le désert. Nul doute que son frère l’avait préparé à l’éventualité d’une telle épreuve, un vrai ninja du désert, Celn pouvait être fier. L’équipe de Chance avait eu plus de mal et sans l’aide du blondinet, la Huyga aux cheveux noirs de jais n’aurait jamais réussis à arriver jusque-là. Elle sait que la jeune fille avait été blessée et même avec l’aide de son équipier cette marche avait dû être un vrai supplice. Puis elle détaille Naruto et Sasuke qui n’affichent pas plus de fatigue qu’elle et le jinchuriki ne se prive pas d’envoyer un regard moqueur au Nara qui, il fallait bien l’avouer, n’a pas vraiment brillé par son enthousiasme pendant cette marche un peu soutenue.

- Bien, dit Sun. Nous allons passer la nuit ici. Reposez-vous, l’épreuve suivante ne sera pas de tout repos.

Shikamaru observe le vent du désert se jouer nonchalamment des grains blancs dans les rues larges de la Ville. Il est surpris par la taille des bâtiments en suivant Sun et Temari qui s’enfonce d’un pas décidé dans le dédale sableux.

- Sun, vous êtes souvent venue ici ?
- Non.

Shikamaru est surpris car son pas est si assuré qu’on dirait qu’elle connaît déjà les lieux comme sa poche. Il constate de nouveau que lui tirer plus d’une monosyllabe allait être difficile. Devant son air perplexe, elle tourne légèrement la tête mais reste silencieuse.

- Vous semblez pourtant bien connaître les lieux.
- Toutes les villes du désert sont construites sur le même plan, dit-elle d’un ton sec, pas difficile de s’y repérer.

Shikamaru préfère se taire plutôt que d’essuyer une nouvelle réplique cinglante. Il observe avec une grande attention la ville qui lui laisse une impression amère de naufrage annoncé.

L’équipe huit investit le dernier étage d’un des plus hauts immeubles de la grand-rue de ce paysage chaotique où le sable a déjà pris ses quartiers. Océan se laisse tomber lourdement sur le sol, mort de fatigue. Aigle reprend doucement tout contrôle d’elle-même et en passant sa main sur son ventre elle constate que le sceau sanglant que lui a apposé Sakura a presque disparu. Elle jette un œil à Eclat qui s’adosse contre le mur en tentant de camoufler son air défait par une boutade auquel elle ne prête que peu d’attention. L’épreuve suivante « ne serait pas de tout repos » et ils n’étaient pas des plus en formes pour l’affronter.

D’un regard, elle balaye la pièce dans laquelle ils se sont installés. Le sol est recouvert d’une fine couche de sable fin, une table et des chaises poussiéreuses ont été mises sur le côté. Elle passe une porte pour se retrouver dans un couloir sombre qui débouche sur deux petites chambres. La première, dont la fenêtre a été soufflée de l’intérieur possède encore un grand lit vide et une armoire de bois sombre, usée par le temps. La seconde quant à elle est remplie par deux petits lits d’enfants dont les draps couverts de sable sont encore tirés.

- On dirait que les habitants sont partis sans demander leur reste…

Aigle sursaute en croisant le regard d’Océan dans la pénombre du couloir. Quelque chose ne plaisait pas mais alors pas du tout dans cette pièce, dans cet appartement, dans cette ville toute entière. Elle remarque un reflet scintillant provenant de la pièce. Une psyché aussi haute qu’elle se tient à quelques centimètres de la vitre et reflète les derniers rayons d’un soleil mourant. Elle s’approche doucement, faisant face à son reflet quand soudain l’image se brouille dans un tourbillon.

Deux billes d’améthyste la fixe du regard animal et froid du prédateur à travers la glace.


Aigle étouffe un cri d’horreur devant ce regard inhumain qui la pétrifie avant de disparaître dans un souffle avec les derniers rayons du soleil.








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