Fiction: Les lettres d'Itachi

Cette histoire prend place après la révélation des véritables intentions d'Itachi. Tsunade reçoit un étrange message qui lui promet des informations sur Itachi. Sasuke est aussi convié au rendez vous. Lors de la rencontre, une jeune femme dissimulée derrière un masque d'ANBU remet un paquet de lettres à Sasuke, écrites par Itachi lui-même.
Classé: -16I | Action/Aventure | Mots: 168957 | Comments: 83 | Favs: 68
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elane. (Masculin), le 27/12/2013
La première épreuve de l'examen chunin, une des scènes que j'ai préféré écrire :-) J'espère qu'elle vous plaira.



Chapitre 35: La première épreuve



Naruto scrute avec une lueur d’excitation et de frayeur l’immense bâtiment se dresser devant lui. Même l’impassible Sasuke laisse passer un léger tremblement devant les proportions gigantesques de cette énorme bâtisse aux murs mordorés qui s’étend tout en longueur et qui accueille la première épreuve de l’examen chunin.

Naruto pose un regard attentif aux membres de l’équipe de Chance. Elle lui avait demandé de les tenir à l’œil et il tient à honorer sa confiance. De nombreuses équipes se pressent devant la porte d’entrée où deux junins régulent les entrées dans l’immense couloir que semble se dérouler sur des centaines de mètres.

- Hé Naruto !

Surpris, il se retourne pour se trouver nez à nez avec son ami au flegme légendaire qui les toise, lui et Sasuke d’un air moqueur :

- Prêt pour l’examen, genins ?

Sasuke affiche un air contrarié pendant que Naruto essaye de se montrer vaguement en colère. Mais il ne parvient pas bien longtemps à contenir son enthousiasme en tentant d’obtenir des informations sur l’épreuve, le spectre d’un examen écrit planant encore de son ombre noire dans l’esprit du jeune homme.

- Un examen écrit ?! Non, mais il aurait peut-être mieux fallu, dit-il d’une voix étrange. J’ai peur que bien peu ne passe cette première étape.

A peine a-t-il prononcé ces mots qu’il se fait littéralement traîner en arrière par Temari qui affiche un air désabusé et l’entraîne dans son sillage. Se laissant faire de plus ou moins bonne grâce, il leur adresse un petit geste presque pathétique de la main en marmonnant du bout des lèvres :

- Galère…

Les deux junins présents devant les impressionnantes portes grises commencent à appeler une à une les équipes qui doivent se présenter devant eux. Naruto s’aperçoit que beaucoup des jeunes genins, qu’ils soient de Konoha, de Suna ou de Kiri, les dévisagent Sasuke et lui comme des bêtes curieuses. Naruto qui ne connaît que trop bien ce genre d’attention et de messes basses qu’il a suscité pendant toute sa vie laisse glisser les regards hostiles sans y prêter plus d’attention. Mais il remarque que Sasuke est plus mal à l’aise que son regard sombre ne le laisse transparaître.

Lorsque c’est au tour de l’équipe de Chance de se faire appeler et il se rend compte que certains des regards qu’il pensait lui être destinés sont en fait dirigés vers les jeunes genins. Leur arrivée fracassante à Suna et leur confrontation avec des mercenaires du Pays de la pluie et l’Akatsuki semblent connues de tous. De plus, il a surpris certaines conversations où le nom de Chance avait été cité. Naruto commence doucement à comprendre pourquoi Yoshiko avait l’air si soucieuse quand elle lui avait demandé de garder un œil sur ses protégés. Toutes ses rumeurs, toute cette agitation avaient éveillé bien trop d’attention et attisé une tension palpable envers eux mais aussi envers l’équipe de Chance.

Ils allaient devoir être vigilants.


Océan s’avance, tentant de dissimuler tant bien que mal le mélange d’excitation et de crainte qu’il ressent à se tenir devant ces deux junins qui le toisent de toute leur hauteur. Leurs nombreuses cicatrices qui leur barrent le visage de lignes sinueuses leur donnent un air féroce qu’il a bien du mal à soutenir sans baisser la tête.

- Que le chef d’équipe s’avance, dit celui qui se trouve sur sa droite.

Le chef d’équipe ? L’espace d’un instant, il se sent envahi d’une panique sans nom. Leur Maître ne leur avait pas dit qu’ils auraient dû en désigner un. Puis il manque de sursauter quand il sent les mains d’Aigle sur sa droite et d’Océan sur sa gauche le pousser sans ménagement, le forçant à faire un pas. Les deux junins qui assistent à la scène retiennent un petit haussement d’épaules devant la scène avant de l’entraîner à l’écart. Océan perd de vue ses équipiers et se retrouve face au junin qui venait de prendre la parole.

Est-ce que tout cela fait déjà parti de l’épreuve ? Il en doute mais continue à se tenir sur ses gardes. L’homme lui agrippe le bras d’un geste brusque et lui appose une marque étrange en forme d’étoile qui s’illumine une seconde d’un miroitement aussi noir que profond avant de disparaître complètement comme si elle n’avait jamais existé.

Puis il lui donne un numéro, le soixante-dix-huit, et l’invite à rejoindre son équipe qui a déjà pénétré dans l’enceinte du bâtiment.

- Lorsque l’on appellera votre numéro, vous vous rendrez là-bas, dit l’homme qui lui avait apposé cette chose sur le bras.

Il leur montre du doigt une petite porte qui semble perdue tout au fond de cette immense espace tout en longueur, s’apparentant d’ailleurs plus à une sorte d’immense couloir aux proportions démesurées qu’à une pièce. Un peu partout, les équipes de genins affluent dans l’espace vide qui ne donne que sur une seule porte au bois blanc, îlot de clarté au milieu des murs sombres.

Océan croise le regard inquiet de ses équipiers qui se demandent bien ce qu’on a bien pu lui faire subir pendant ces quelques minutes où il s’est retrouvé seul avec cet homme aux gestes brusques. Mais à vrai dire, lui aussi se pose la question et il les rassure d’un petit signe de la tête. La petite phrase lâchée par Shikamaru sur le fait que bien peu passerait la première épreuve avait déjà fait suffisamment de dégâts, inutile d’en rajouter, pense-t-il.

- Hé Sasuke, viens voir ! s’exclame Naruto.

Océan regarde avec curiosité le jeune homme blond s’extasier comme un enfant devant un ninja qui pose un jeu de carte étrange devant leurs yeux. En voyant son bandeau, il sait que c’est un ninja du sable. Il semble amusé par l’attitude de Naruto et dit :

- Ce sont des cartes qui montrent les …
- … caractéristiques de chaque ninja dont vous connaissez le nom, finit Naruto. Tu t’en souviens Sasuke !
- Je me souviens surtout que c’était Kabuto qui nous les avait montrées, grogne-t-il, visiblement peu enclin à partager l’enthousiasme de son partenaire.

Ni Océan, ni ses équipiers n’ont la moindre idée sur l’identité de Kabuto, mais apparemment son simple souvenir n’enchante guère l’Uchiha qui se ferme et détourne le regard. Mais Naruto ne se laisse pas décourager pour si peu et interroge du regard le possesseur des cartes. Le jeune homme hoche la tête et lui laisse en prendre possession d’une. D’un geste, il invite l’équipe de Yoshiko à essayer et c’est Aigle qui s’avance la première.
Elle allait faire d’une pierre deux coups et laisse un petit sourire satisfait parcourir ses lèvres à la grande surprise d’Océan et d’Eclat. Elle s’avance, insufflant son chakra dans la carte et prononçant d’une voix claire :

- Yoshiko Namikaze.

Aussi bien Eclat qu’Océan sursautent… Namikaze, ce n’était pas le nom du quatrième Hokage ? Non, ce n’est pas possible… Aigle n’ose l’afficher, mais elle est tout de même soulagée en voyant la fiche s’animer. Deviner de quel Hokage leur Maître pouvait être la sœur n’avait pas été bien difficile.

Du coup, tous, aussi bien son équipe que Naruto et même Sasuke se penchent avec curiosité sur la fiche.


Naruto regarde les membres de l’équipe observer la carte, puis se relever un peu déçus par la fiche de leur Maître.

- J’avoue que je m’attendais à …,

Océan peine à trouver ses mots.

- Mieux, termine brutalement Eclat qui n’a pas l’habitude de mâcher ses mots.
- Quarante-huit missions de rang A, quatre missions de rang S, ce n’est pas si mal, dit Aigle d’un ton peu convaincu. Après tout, je suppose que tous les junins ne font pas des missions de rang S…

Soudain Eclat s’arrête, une idée lui explosant dans ses yeux clairs.

- Vous ne trouvez pas qu’il y a quelque chose qui cloche ?
- Le faible nombre des missions, j’avoue que je suis un peu surprise, dit Aigle.
- Pas que ça, réplique-t-il. Regarde le nombre de missions de rang D et C, c’est presque identique au nombre de missions de ce type qu’on a fait avec elle.

Pas tout à fait mais presque, pensent au même instant, Aigle et Océan, un peu vexés de ne pas l’avoir tout de suite vu et de s’être laissés devancer par Eclat dans cette observation.

- Je crois savoir pourquoi, dit Naruto, visiblement avec un grand sourire.

Il prend la carte dans ses mains et murmure doucement :

- Chance.

A peine Naruto a-t-il prononcé ce simple mot que la carte se brouille, les mots disparaissent dans un tourbillon tournoyant puis se recomposent dans un ensemble que Naruto scrute avec une grande attention. Même Sasuke dissimule assez mal sa curiosité et copie de son sharingan la fiche de Chance dont les lettres s’effacent à peu près aussi vite qu’elles apparaissent.

Les élèves de Chance se sont penchés trop lentement sur la carte et n’en n’ont happé que quelques brides. Naruto qui fixait, attentif la carte en a lu une grande partie.

Il est le seul à l’avoir lu en entier et il est sûrement le seul à pouvoir réellement la déchiffrer.


L’Uchiha ne peut s’empêcher de montrer un air dégoûté devant les petits commentaires froids de la carte dont il est le seul à se rendre compte du caractère lapidaire. Il imagine sans peine Danzo en être l’auteur.

treize ans- seize ans : Capacités et techniques similaires au Quatrième, capacités de survie remarquables.
Est-ce ainsi que l’on qualifie quelqu’un qui est l’unique survivant de toutes les équipes d’ANBU auxquelles il a fait partie. L’implacable réalité mathématique de cette remarque a quelque chose de particulièrement effrayant.

seize ans-dix-sept ans : Attitude suicidaire et particulièrement désespérée, à recommander pour toutes les missions de rang S.

L’aspect inhumain de cette réplique lui donne envie de bondir, d’attraper cette carte pour la déchirer de ses propres mains. A seize ans, Yoshiko avait perdu son frère et son comportement au lieu d’être exacerbé car pratique aurait dû faire l’objet d’attention, au moins tenté d’être atténué…

dix-sept – vingt deux ans : Elément difficilement contrôlable et fréquemment sujet à l’insubordination. Intouchable car trop d’appuis. A surveiller.

C’est le seul aspect qui lui donne envie de sourire. Il repense aux écrits de son frère sur son capitaine, à toutes les histoires un peu folles qu’elle lui avait raconté… Cette femme s’était déjouée de Danzo pendant des années de la plus belle des manières et pour cela au moins, elle méritait son respect pour ce simple fait.

vingt deux - vingt sept ans : Problème d’insubordination réglé.

Il imagine sans peine le chantage qu’avait exercé Danzo sur Chance, jouant sur sa culpabilité après avoir perdu de nouveau de nombreux membres de son équipe sept, attisant ses faiblesses et ses peurs. Il en frissonne de dégoût en pensant à la manière indécente dont cet homme avait dû se délecter de l’emprise qu’il avait regagné sur Chance.

En équipe avec Itachi Uchiha. Rapports fréquents sur l’Akatsuki.

Encore une fois, il constate que la simple évocation de son frère, quelle qu’elle soit lui fait perdre un temps toute notion de mesure.

Lorsqu’il lève les yeux vers Naruto, il constate avec surprise qu’il l’observe attentivement. Il désactive son sharingan, ne souhaitant pas attirer l’attention plus qu’il ne l’avait déjà fait et détourne les yeux. Naruto sait qu’il a vu toute la fiche comme il sait qu’il a su lire entre les lignes… Sasuke a soudain la certitude qu’il n’échapperait pas à un questionnement en règle.

Eclat regarde incrédule la carte et lorsqu’il la prend des mains de Naruto, les données finissent de disparaître d’elles-mêmes. Il tente de les faire réapparaître, mais curieusement, la fiche reste vierge de toute inscription.
Avait-il rêvé ? Maître Yoshiko et Chance étaient-elles réellement une seule et même personne ? ANBU à treize ans ! Capitaine ANBU à seize ans ? Trente-huit Missions de rang S... Eclat secoue la carte incrédule comme pour savoir si elle est réellement en état de fonctionner et non de donner des chiffres aléatoirement…

Soudain, tous sont tirés de leurs réflexions par une voix de stentor qui appelle le numéro dix-huit. Et tous se font la réflexion que commencer à appeler les équipes par le numéro dix-huit est étrange et curieusement, Océan se demande si tout cela n’aurait pas un lien avec ce que l’homme lui avait apposé sur le bras.
L’équipe qui s’avance en tremblant a bien peu fière allure et s’attire quelques regards moqueurs et réflexions tranchantes sur leur passage.

- Quelle bande d’idiots, seule leur ignorance leur permet d’être aussi arrogants, s’ils savaient ils trembleraient aussi !

Océan, curieux se retourne vers la jeune genin qui vient de faire tomber sa réflexion comme un couperet aiguisé d’une voix aussi froide que claire.

- Quoi ?

La jeune fille aux cheveux noirs et au regard de cristal reste silencieuse.

- S’ils savaient quoi ? insiste Océan.

La jeune genin pose son regard d’émeraude sur Océan qui se sent particulièrement mal à l’aise face à ce regard inquisiteur.

- Les deux junins qui se trouvent devant la salle ont une spécialité : les interrogatoires et la torture. Et crois-moi, mon envie de passer du temps avec eux, enfermée entre quatre murs se situe en bonne place entre se faire mordre par un Illu et subir les foudres de mon grand-frère si jamais j’échoue à cet examen.
Océan n’a pas la moindre idée de ce qu’est un Illu. Mais il a quelques idées sur la façon dont un grand-frère peut exaspérer sa petite sœur.

- Le spectacle va commencer et il sera court, j’en ai peur.

Océan fixe la petite porte de bois blanc qui claque dans un silence de mort. Tous les visages se tournent vers cet îlot de blancheur aveuglant en se demandant la même question au même moment…
Que peut bien renfermer ces quatre murs ? Comme l’avait prédit la jeune fille, les premiers cris ne se font pas attendre, ils transpercent la salle d’une lame puissante et la douleur qui transparaît dans les râles de souffrance cloue l’assistance sur place. Puis un choc sourd se fait entendre. Un corps qui tombe lourdement sur le sol. La porte valse dans un souffle et deux brancardiers apparaissent promptement en se saisissant d’un genin aux yeux révulsés dont le corps tremble comme une feuille sous le regard de ses équipiers, encore choqués par la scène.

L’homme au regard noir s’avance :

- Trente-deux.

Océan ne peut s’empêcher de penser que de passer du dix-huit au trente-deux n’a rien de naturel. La genin amusée le regarde se perdre dans ses réflexions.

- Toi, t’es moins bête que t’en as l’air !

Océan, ne sachant s’il devait se sentir plus insulté que flatté la fixe sans comprendre.

- Je sais pourquoi, dit-elle. C’est à cause de la marque que l’on t’a imposée. Elle mesure tes capacités à résister à leur méthode. Ils peuvent ainsi faire passer ceux qui se laisseront déborder facilement, histoire de mettre de faire monter un peu plus la pression à chaque fois.
- Une méthode aussi psychologique que physique, dit Océan.
- Et terriblement efficace, ajoute-t-elle.

Océan constate que la tension déjà palpable avant le début de l’épreuve est montée d’un cran. Et lorsque de nouveau, des cris d’angoisse et de douleur se font entendre, l’immense couloir semble tout à coup bien trop petit pour contenir la vague d’appréhension, de questionnements et de peurs qui balayent la salle.

Puis le lent défilé des équipes craintives, des cris, parfois des pleurs qui traversaient de façon presque impudique la petite porte rend l’atmosphère de ce sombre couloir plus dense de minute en minute. Mais Océan ne peut s’empêcher de remarquer que le genin a raison. A mesure que le temps passe et que les équipes défilent, le temps passé dans la petite pièce s’allonge et les cris s’assourdissent, lentement. La seule chose qu’il ne s’explique pas, c’est la raison pour laquelle son équipe n’est pas encore passée.

- Trois.

La voix de l’homme est terriblement neutre dans cette atmosphère électrique. La jeune fille fixe Océan de son regard clair :

- Ana.

Océan la regarde comme s’il ne comprenait pas ce qu’elle lui disait avant de se reprendre :

- Océan.

Intérieurement, il sourit. C’est la première fois qu’il donne son surnom aussi naturellement, il avait dû finir par l’adopter définitivement. La jeune genin détourne les yeux et rejoint son équipe qui l’attend avec impatience. L’équipe trois, c’est son équipe. Le masque de calme d’Océan se fissure une seconde laissant apparaître des failles lorsqu’il entend l’homme s’adresser à elle :

- Prête ?
- Toujours, grand-frère.

Lorsque la porte se referme de nouveau, il écoute le silence où s’écoulent les secondes paresseuses avec une certaine angoisse. Lorsqu’un seul et unique cri retentit, il manque de sursauter :

- NON !

Mais curieusement, le cri est plus teinté de rage et de colère que de douleur. Après un temps qui lui parut interminable, l’équipe trois ressort au grand complet, Ana est soutenue par un de ses équipiers qui n’ose la regarder en face. Le petit air satisfait de la jeune fille ne trompe personne. C’est la première équipe à passer avec succès l’épreuve et après un bref regard autour de lui, Océan estime que déjà les trois quarts des équipes ont tenté l’’épreuve.

- Soixante-dix-huit.

Océan se lève et plaque de nouveau ce masque de calme dont lui seul semble se rendre compte de la réalité illusoire. Il sent les regards confiants d’Aigle et d’Eclat et n’est en rien sûr de les mériter à cet instant. Aigle ou Eclat auraient été, il en est sûr, bien meilleurs dans le rôle qu’on allait devoir lui faire jouer.

Le frère d’Ana regarde cette fameuse équipe s’avancer, l’équipe de l’ancien capitaine Chance. Il avait décidé de bouleverser un peu l’ordre de la marque, non parce qu’ils étaient les membres de l’équipe de Chance, mais parce en raison de leur réaction lorsqu’il avait demandé au Chef d’équipe de s’avancer. Il pense qu’ils peuvent réussir aussi bien que des équipes plus fortes et rarement il ne se trompait. Presque plus rarement qu’il n’arrivait à se faire surprendre. Pourtant sa petite sœur avait bien réussi à l’étonner. Et lui qui pensait à tort que plus rien venant de sa part n’aurait pu le surprendre !

Aigle scrute la petite salle aux murs blancs dans l’espoir fou d’en tirer un indice, un allié peut-être. Elle n’avait pas perdu une miette de la conversation entre son équipier et la sœur de cet homme qui dévisage Océan. Elle sait que c’est lui et lui seul qui allait devoir subir l’épreuve. Elle regrette de l’avoir désigné aussi facilement pour Chef avec Eclat, si seulement elle avait su. De l’équipe, c’est elle qui aurait été la plus amène à passer ce genre d’épreuve. Elle en avait une certaine habitude, pense-t-elle avec une pointe d’amertume.

L’homme invite Océan à prendre place sur l’unique chaise de la salle et ouvre un coffre de bois usé par le temps. Il contient un anneau de jade aux reflets iridescents :

- L’épreuve est des plus simples, vous devez mettre cet anneau au poignet pendant quatre minutes.

Océan tend son bras sans trembler et lorsque le bracelet se referme sur son poignet dans un claquement sonore crispant, Aigle enrage de se sentir aussi impuissante. Elle aurait dû prendre sa place ! A peine le bracelet sur son poignet, il se crispe sur la peau d’Océan et un cadran, accroché sur le mur derrière lui, se met à égrener les secondes.

Une lueur verte se dégage du bracelet pour onduler tel un naja aux reflets miroitant sur son bras, son cou, s’insinue sous ses habits, envahit son visage et va jusqu’à se loger dans le bleu de ses yeux, instillant une couleur verte animale dans les yeux de leur partenaire qui serre des dents pour ne pas hurler. Puis le bracelet émet une nouvelle onde, plus éclatante, plus violente et Océan se fige avant d’émettre un spasme qui le projette à terre. La petite chaise se fracasse sur le sol et Aigle se rend compte, incrédule que la première minute ne s’est pas encore écoulée entièrement.

Son regard croise celui d’Eclat. Il sait comme elle qu’il ne tiendra jamais quatre minutes. Eclat s’approche de son ami et lui prend le bras. L’onde se propage le long de son propre bras lui arrachant un rictus de douleur. Mais Aigle s’approche et le repousse violemment.

- Aigle, qu’est-ce que tu fais ! Tu vois bien que…

Mais il n’a pas la force de continuer quand il croise les yeux d’Aigle.

- Maître Yoshiko m’avait avertie…
- Avertie ?

D’un geste brusque, elle brise l’anneau. Océan dont les yeux ont encore un aspect animal la fixe durement avant de s’effondrer.

- C’est moi et moi seule qui vous ferez échouer dès les premières épreuves.

Lorsque Naruto et Sasuke pénètrent à leur tour dans la petite salle, ils sont seuls dans tout le complexe. Le frère d’Ana les fixe avec grand intérêt et étonnement lorsque Sasuke lui tend de lui-même son bras. Son collègue, l’air aussi surpris que lui, prend l’anneau vert qui place au poignet de l’Uchiha. De nouveau, le bracelet se crispe, émettant une lumière verte des plus intenses. Mais l’Uchiha reste tranquillement assis sur sa chaise, le regard impassible. Et plus l’onde gagne en intensité, plus elle s’insinue dans chaque fibre de l’être de Sasuke, plus il fixe impassiblement le temps défiler. Sous les yeux éberlués des deux examinateurs, experts en interrogatoires et tortures, il n’affiche rien d’autre qu’un certain ennui en fixant le cadran qui se trouve devant ses yeux.

Au bout des quatre minutes, il tend calmement son bras au frère d’Ana qui met une bonne seconde à comprendre que l’épreuve était réussie sans un cri, sans la moindre trace de douleur…

Le frère d’Ana s’apprête à présenter son rapport. Sur les quatre-vingt équipes, dix-sept avaient passé la première étape…Bien peu au final.

- Des remarques, demande le Kazekage.
- Quelques équipes se sont démarquées, répond-il. Je dois avouer que j’ai eu une ou deux surprises…
- Du genre ?
- Ma propre sœur m’a étonnée, dit-il avec une once de fierté qu’il n’admettra jamais avoir eu devant elle.
Elle a refusé de toutes ses forces que ses équipiers lui retirent l’anneau et a tenu les quatre minutes sans un cri.
- Remarquable, dit-il. D’autant plus qu’elle aurait tout de même réussi l’épreuve sans avoir subi cette torture.

Le véritable but de cette épreuve pense le frère d’Ana, trop peu l’on deviné. L’anneau est conçu pour apporter une dose de douleur juste au-dessus de ce que l’individu qui le porte est capable d’en supporter. Le tenir quatre minutes est au-dessus des capacités d’un genin ou même d’un chunin. Il faut une volonté de fer pour tenir quatre minutes. Le véritable but était que les membres de l’équipe se rendent compte que tenir cette chose quatre minutes est impossible et qu’ils agissent vite, privilégiant leur équipier à la réussite de l’épreuve. Une décision qu’avait su prendre la jeune Hyuga, même si ses dernières paroles l’avaient intrigué au plus haut point…

- Une équipe du pays de la pluie a eu un comportement assez inhabituel…
- Inhabituel, reprend Gaara peu habitué à voir son chef du service des interrogatoires surpris.
- Ils ont forcé leur chef qui voulait ôter l’anneau à le garder…
- Il faudra les garder à l’œil.
- Sinon l’équipe de votre ami a passé la première épreuve avec les honneurs…

Gaara s’étonne lui-même de ne pas être gêné lorsque le junin mentionne son ami. Mais il ne peut empêcher un petit sourire de passer ses lèvres closes.

- L’Uchiha n’a montré absolument aucun signe pouvant trahir une quelconque douleur pendant les quatre minutes….


Lorsque Naruto et Sasuke sortent de la petite salle, l’Uchiha attend d’être hors de vue de ses examinateurs pour se laisser tomber sur le sol. Naruto passe un bras autour de son épaule :

- J’ai cru un moment que t’allais pas tenir, dit Naruto.
- Tu me prends pour qui, Uzumaki ?

Le rictus de douleur qui transperce Sasuke ôte à Naruto toute réplique cinglante.

- C’était si terrible? demande Naruto.
- T’as pas idée…






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