Fiction: Les lettres d'Itachi

Cette histoire prend place après la révélation des véritables intentions d'Itachi. Tsunade reçoit un étrange message qui lui promet des informations sur Itachi. Sasuke est aussi convié au rendez vous. Lors de la rencontre, une jeune femme dissimulée derrière un masque d'ANBU remet un paquet de lettres à Sasuke, écrites par Itachi lui-même.
Classé: -16I | Action/Aventure | Mots: 168957 | Comments: 83 | Favs: 68
Version imprimable
Aller au
elane. (Masculin), le 09/11/2013
Un chapitre d'action...
Et ce ne sera pas le dernier.




Chapitre 31: Faux-semblants



L’adrénaline coule à flot dans les veines de Chance qui détaille d’un air froid les deux équipes de mercenaires s’avancer.

- Votre commanditaire est mort, vous n’avez rien à gagner dans ce combat! leur lance-t-elle.

Seul le silence fait écho à ses paroles.
Puis un des ninjas de la pluie, portant un large chapeau de paille qui cache son visage s’avance lentement.

- Donnez-nous la femme. Il n’y a qu’elle qui nous intéresse.
- Et vous voulez en faire quoi pauvres fous !? Négocier avec l’Akatsuki ! s’exclame Chance. Vous serez morts avant même d’avoir exposé vos conditions !
- Donnez-nous la femme et nous vous laissons partir, reprend-il calmement.

La mère d’Océan, tremblante, fait un pas dans leur direction. Mais son fils l’empêche d’un geste d’avancer. Petit a déjà dégainé son katana, prêt à s’en servir.
Chance prend un kunaï s’entaille la main et fait tomber une goutte vermeille tombe sur le sol.

Invocation.

Le serpent aux yeux d’or apparaît en une seconde sur le cou de Chance insinuant ses petites dents pointues dans son cou. Une décharge violente de chakra la parcourt de part en part et lorsqu’elle lève la tête vers le ninja du pays de la pluie, ses yeux se voilent d’un reflet d’or animal.

- Partez et nous vous laissons la vie sauve, dit Yoshiko.

Sa voix est froide et calme. Un des mercenaires s’avance et ôte son chapeau au loin révélant un visage couturé de cicatrices et un regard de dément. Il rigole doucement et fait de nouveau un pas.

- Je n’en attendais pas moins venant d’un ancien capitaine de Kuro. J’ai hâte de voir si ta réputation est à la hauteur de mes attentes, Chance.
- Gorgo, dit Yoshiko, je sais que nous n’avons encore jamais testé cette technique, mais il faut essayer !
- Si tu es prête à en payer le prix…
- Oui.

Chance se tourne vers l’ANBU qui acquiesce d’un hochement de tête. Il fait signe à Aigle de la suivre. Elle lance un regard un peu perdu à son chef avant d’obéir.

- Océan, Éclat, vous restez avec moi.

Eclat resserre ses mains sur la garde du katana, il est prêt et Océan de son côté affiche toujours cette attitude calme dans laquelle son partenaire puise une énergie nouvelle.
Petit fait un signe. Ils ne peuvent savoir que le piège se referme déjà sur eux car Chance n’a pas besoin d’esquisser le moindre geste pour activer ce jutsu.
L’ANBU s’est déjà lancé dans une série de signes complexes à une vitesse incroyable. Un des groupes de ninjas de la pluie s’élance vers lui mais c’est déjà trop tard.

Illusion des brumes.

Une vapeur miroitante s’élève et Chance s’apprête à y ajouter la touche finale.

Gorgo !

Dans un flash lumineux aveuglant, une jeune femme à la peau étincelante apparaît aux côtés de Yoshiko. Leurs regards s’affrontent un instant, Eclat et Océan constatent avec stupeur que leurs yeux sont comme les deux faces d’un miroir, identiques et opposées.

Le sourire cruel qui naît sur le visage de la créature fait reculer Eclat lorsqu’elle s’avance d’un pas vers lui.

- Gorgo !
- Oui Maître.
- Le sort ne tiendra pas longtemps, on doit en profiter pour réduire leur nombre au maximum.
- Bien Maître.
- Gorgo…
- Oui ?
- Simple et discret, pas autrement !

La créature, visiblement contrariée de cette dernière remarque, marmonne une réponse presque inaudible. Chance fait apparaître une boule de chakra dans sa main gauche et Gorgo fait littéralement sortir de sa main droite une lame au chatoiement qui reflète celui qui anime sa peau. Yoshiko regarde l’épée une seconde tout en sachant très bien que ce n’est en rien son arme la plus dangereuse. Mais déjà, elle disparaît dans les vapeurs grises qui se sont insinuées dans toute la forêt.

- Ecoutez-moi bien, dit Chance, tant que vous tenez mon katana l’illusion ne peut vous atteindre.
- C’est pour ça qu’Aigle est avec l’ANBU ? demande Océan.
- Oui, avec son byakugan, elle peut voir à travers ce genjutsu. Mais attention, même aveuglés et séparés les uns des autres, ils n’en sont pas moins dangereux. Restez proches de moi.
- Bien Maître.
- Une dernière chose, quoi qu’il arrive, ne faites aucune confiance à Gorgo.

Le premier des mercenaires s’approche et aussi bien Océan qu’Eclat se figent. Bien vite, ils se reprennent pour s’enfoncer un peu plus dans la brume. Leur Maître disparaît dans un tonnerre lumineux avant d’abattre son rasengan dans le dos du shinobi. L’homme disparaît dans un claquement sonore, un clone, et surgit sur sa droite. Mais Gorgo veille, elle l’agrippe avec une force peu commune et plonge ses yeux dans les siens.

L’homme se met à hurler avant que le kunaï de Chance ne se plonge dans son cœur.

- Je pensais avoir été claire, dit Chance, simple et discret !
- Bien Maître, répond-elle avec un sourire insolent.

Mais déjà un second adversaire s’avance. Chance le voit s’approcher dangereusement de ses deux protégés et elle apparaît devant eux en les poussant sur le côté. Une boule de chakra bleutée le transperce de part en part et il tombe sur le sol sans un bruit.

- Restez à couvert, leur dit-elle un peu brusquement.

Choqués de voir avec quelle facilité la mort peut frapper, ils se reculent et acquiescent d’un hochement de tête. Mais Yoshiko a déjà disparu dans un éclair aveuglant, avant même qu’ils aient fini de se mettre à l’abri. La brume commence déjà à se dissiper et en quelques minutes tout est déjà terminé. Le corps de Gorgo devient de plus en plus translucide avant de disparaître, son sourire carnassier s’étirant comme dernière trace de sa présence avant de s’évanouir dans les airs.

Lorsque de nouveau, la forêt réapparaît sous leurs yeux, sept cadavres jonchent le sol, un dernier rictus figés sur leurs visages à jamais immobiles.

Océan détaille avec effroi l’ANBU dont la tunique est déchiquetée et emplie de sang. Aigle est elle-même blessée, mais elle tient encore debout. Mais en examinant les corps sur le sol, il se souvient des paroles d’Aigle.

Leurs adversaires sont au nombre de huit et non sept. Et comme une confirmation de ses craintes, il entend à nouveau le rire lent et froid de l’homme qui s’était avancé en dernier. Perché sur un arbre, il les toise d’un air amusé.

- Je dois avouer que c’est une technique intéressante, leur lance-t-il. Maintenant que vous nous avez débarrassés de ces larves inutiles, nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses.

Chance lève la tête, la colère irradiant dans son regard. Même si c’est un ennemi, un tel mépris pour la vie de ses équipiers est inacceptable à ses yeux. Elle tend la main vers Éclat qui comprend immédiatement son geste et lui lance son katana qu’elle attrape au vol. La lame encore dans son fourreau, elle lève la tête et dévisage l’homme qui se tient à quelques mètres d’elle.

- J’ai comme l’impression que ce n’est pas la femme du professeur qui t’intéresse, qui es-tu ? Que cherches-tu ?

De nouveau, ses lèvres s’étirent en un rictus malsain.

- Cette femme m’intéresse mais elle n’est pas la seule.
- Si t’as un compte à régler avec moi, je me ferais un plaisir de m’occuper de ton cas, s’énerve Chance en dégainant son katana qui suinte d’une luminescence verte.
- Tout de suite les hostilités, dit-il d’un air faussement peiné. Moi qui pensais avoir une petite discussion tranquille avec mon futur ticket d’entrée…
- Ticket d’entrée ? demande Chance.
- Quel meilleur ticket d’entrée pour l’Akatsuki que la femme qu’il cherche et ta tête, Chance, dit-il visiblement amusé par son audace.
- Si tu crois que l’Akatsuki te recrutera pour si peu, tu te trompes lourdement.
- Je ne crois pas, ils ont subis un certain nombre de pertes dernièrement, ils sont à la recherche de nouveaux associés. Ils ne devraient d’ailleurs pas tarder.

Le sang de Yoshiko ne fait qu’un tour, l’Akatsuki est en route ! Elle doit s’occuper de cet homme au plus vite pour qu’ils puissent reprendre la route. Akatsuki, ce nom maudit la fait trembler. Elle doit se dépêcher.

Méfies-toi Yoshiko, se sermonne-t-elle intérieurement, s’il pense avoir une chance de se faire recruter, c’est qu’il n’est pas né de la dernière pluie. D’autant plus que la technique que nous avons utilisée n’a eu aucun effet sur lui.

Gorgo, je compte sur toi, pense-t-elle.

La créature ne lui fait pas l’honneur d’une réponse, mais une décharge de chakra dorée afflue dans tout son corps et ses muscles tremblent sous la vague d’énergie qui la transperce. Le prix à payer serait d’autant plus grand mais l’urgence de la situation ne lui offre aucune alternative.

L’homme n’est nullement impressionné et continue à sourire tout en restant immobile. Il semble cependant impatient de commencer. Dans un éclair jaune, Yoshiko s’évanouit dans les airs avant de réapparaître dans son dos, rasengan au poing et la lame de son katana à nue dans l’autre main. Elle enchaîne les coups que l’homme évite sans se départir de son sourire sarcastique.

De rage, Chance tranche la branche sur laquelle il se tient et tente de l’atteindre dans sa chute en se glissant dans son ombre. Mais l’homme effectue une substitution au dernier moment et la lame ne rencontre de nouveau qu’un bout de bois inerte. Chance sent la présence du shinobi dans son dos et esquive de justesse un kunaï qui s’enfonce si profondément dans le sol qu’il disparaît bien vite de sa vue.

Il est rapide, aussi rapide que moi, pense Chance qui de nouveau se penche sur le côté en évitant son poing puissant lorsque la douleur qu’elle ressent la surprend autant qu’elle la plie en deux et elle a à peine le temps le temps de créer un clone qui se fait détruire d’un coup de kunaï

Le souffle encore coupé, elle inspecte les dégâts du coup qu’il lui a porté sur le côté gauche. Une chose est sûre, elle a esquivé son poing. Pourtant la douleur et le sang qui s’écoule de sa blessure ne sont en rien une illusion. L’homme ne lui laisse pas une seconde et continue à frapper de son poing. Elle arrive à peine à esquiver et est incapable de répondre à aucune de ses attaques. De nouveau elle est blessée. Pendant une seconde sa vision se brouille et elle perd l’équilibre. Sa jambe gauche est touchée et l’homme qui se trouve en face d’elle qui se moque insolemment d’elle est indemne.

Du coin de l’œil, elle voit l’ANBU qui se rapproche d’elle avec l’intention de l’aider. Mais elle se tourne lentement vers lui, ignorant le sang qui coule de ses plaies et lui assène durement :

- Je n’ai pas besoin de ton aide ! Tu prends la tête de mon équipe et tu continues la mission. Je vous rejoindrai dès que j’en aurai fini avec lui.

Elle sent qu’il hésite un instant de trop et elle ne supporte pas les regards inquiets de son équipe.

- C’est un ordre, lâche-t-elle d’un ton sans appel.

L’ANBU acquiesce à contre cœur et doit hausser la voix pour que tous le suivent. L’homme aux cicatrices se tourne vers eux et leur envoie des clones dont il se débarrasse avec une certaine nonchalance d’un coup d’épée.

Yoshiko lui lance un regard appréciateur, il loin d’être mauvais et si quelqu’un a une petite chance de mener son équipe à Suna avant l’arrivée des membres de l’Akatsuki, c’est lui.

Ramenant son attention sur sa propre situation, elle interroge rapidement Gorgo.

- Gorgo, donne-moi un aperçu rapide. J’ai besoin de savoir comment il fait pour me toucher sans que je m’en rende compte. C’est un genjutsu ?
- Non, je ne sais pas encore. Il me faut encore un peu de temps.
- Du temps ? Si ça continue, je ne vais plus en avoir beaucoup, lui répond-elle.

L’homme se retourne furieux de voir l’une de ses proies s’échapper et se précipite vers elle. Mais Chance s’interpose. De nouveau son attaque est inutile. Mais cette fois, elle est prudente et se recule suffisamment pour se mettre hors de portée de son adversaire.

Il faut mieux rester à distance, pense-t-elle. Puis elle fait apparaître une dizaine de clones qui l’attaquent au même moment sans succès. Soudain, même sans l’aide de Gorgo, elle comprend.

Elle écoute avec attention et la confirmation ne tarde guère. Avec l’aide de Gorgo, elle perçoit le son inaudible à l’oreille humaine qu’il diffuse en permanence.

- Ce son perturbe ton oreille interne, ton équilibre et ta vision Chance. Ce n’est pas un genjustsu, c’est physique. Je ne peux pas contrer ce genre d’attaque.
- Ne t’inquiète pas, j’ai une idée, répond Chance.

Elle n’a pas de temps à perdre avec lui, il fallait qu’elle se dépêche. Sans un geste, elle fait apparaître de nouveau une dizaine de clones. L’homme les regarde à peine, persuadé qu’ils ne seront pas plus efficaces que les précédents. Mais cette fois, Yoshiko a compris la leçon. Elle a rendu ses clones incapables d’entendre le moindre son, que ce soit le choc du katana contre un kunaï ou cette onde qui modifie légèrement sa perception. Elle doit d’abord se montrer en position d’extrême faiblesse pour qu’il ne se doute pas qu’elle a compris sa technique.

Rien ne pourrait être plus crédible, pense-t-elle ironiquement.

Elle laisse volontairement ses premiers clones se faire avoir par les kunaï de son adversaire pour enregistrer sa manière de bouger et de se battre.

Il n’est pas plus rapide ni plus fort qu’elle. C’est cette note qu’il diffuse en continue qui modifie sa perception des choses et lui donne cette impression. A mesure que ses clones disparaissent, elle enregistre patiemment les informations qu’ils ont accumulées sur ses attaques, comme sa façon d’esquiver sur la droite qui laisse entrevoir une légère ouverture. C’est là qu’elle doit frapper, c’est cette faiblesse qu’elle doit exploiter et elle n’aura pas le droit à une seconde chance. Lorsque le dernier de ses clones disparaît, le piège est prêt à se refermer et vue l’attitude narquoise et l’air supérieur de son ennemi, il ne se rend absolument pas compte qu’il est prêt à s’y jeter les yeux fermés.

De nouveau, elle fait apparaître ses clones. Cette fois, elle est prête. Son adversaire prend un air légèrement agacé devant son obstination. Chance réprime à son tour un petit sourire de satisfaction. C’est à son tour d’être surpris.

- Prends garde, Yoshiko, si tes clones sont immunisés contre sa technique, tu ne l’es pas toi-même.
- Je le sais bien, c’est pour ça qu’il va falloir faire vite, répond-elle.

Sa stratégie est simple. Un de ses clones surgit sur sa gauche, rasengan au poing. Mais cette fois, il esquive de justesse, sur la droite dévoilant cette ouverture qu’elle a déjà remarquée. Puis un deuxième clone attend son heure, prêt à enfoncer son katana dans son flanc.

Mais l’homme se jette à temps sur le côté au dernier moment, réagissant en faisant appel à un instinct des plus affutés. La lame le touche, le blessant suffisamment pour qu’il reste un temps étourdi. Il s’éloigne maladroitement en se perchant sur les hauteurs d’une branche de l’arbre qui se dresse en face de lui.

Yoshiko sait qu’elle n’aura pas d’autre occasion. Elle ne prend pas le temps de faire un clone et fonce. En prenant appui sur le tronc de l’arbre, elle frappe.

Au moment où la lame le transperce elle lit dans le regard de cet homme, la colère qu’il éprouve de s’être fait duper aussi facilement. Avant de s’effondrer, l’homme sourit dans une dernière bravade et le son qui s’échappe de son bras s’amplifie jusqu’à devenir assourdissante. Yoshiko perd tout sens de l’équilibre, sa vision se brouille tant qu’elle n’arrive plus à distinguer le haut du bas. Elle tombe lourdement de la branche qui se trouve à plusieurs mètres au dessus du sol tout en sachant qu’elle ne pourra accuser le choc.

L’ANBU mène toute l’équipe aussi vite qu’il est possible de progresser avec deux civils et des équipiers réticents à la seule idée d’avoir laisser leur Maître en arrière.

- Vous ne pouviez rien faire pour l’aider, leur dit-il de façon un peu rude.

En entendant ses paroles, ils adoptent tous le même air sombre en prenant brusquement conscience qu’ils sont plus un fardeau pour leur Maître qu’un atout.

Décidemment, tu as un don inné des plus remarquables pour motiver tes troupes, pense l’ANBU ironiquement.

- Ne vous inquiétez pas pour votre Maître, elle nous rejoindra vite, ajoute-t-il un peu maladroitement.

Aigle sur sa gauche est blessée mais elle continue à progresser comme si rien ne l’avait atteint. Elle l’avait impressionné en combattant à ses côtés. Aveuglé par le jutsu, elle l’a guidé grâce à son byakugan pas à pas, avec des indications claires et précises. Sa voix n’a jamais tremblé face à leurs adversaires et lorsqu’ils se sont retrouvés entourés de toute part, elle a pris part au combat en adoptant ce style de combat particulier des Hyuga si efficaces. Le justsu qui rendait aveugles ses adversaires lui donnait un singulier avantage. Mais cela n’enlève rien à ses aptitudes, c’est un vrai génie.

Mais lorsque l’un des mercenaires avait projeté une pluie d’aiguilles aiguisées obscurcissant le ciel de leur noirceur mortelle, elle avait hésité une demi-seconde de trop. Lorsqu’elle l’a averti de ce danger qu’il ne pouvait voir et qui s’abattait furieusement sur eux, il a eu à peine le temps de dresser une barrière. Mais certaines de ces aiguilles les avait déjà atteints. Il avait essayé de s’interposer pour protéger la jeune fille. Elle avait été blessée à la jambe gauche et sur les bras. Et comme il le craignait, ces traits mortels étaient tous empoisonnés. En tant qu’ANBU, il avait depuis des années pris nombre de remèdes qui l’avait immunisé contre toute sorte de poisons. Il n’en ressentirait probablement qu’un léger désagrément passager. Mais Aigle est des plus vulnérables et il doit garder un œil sur elle, être attentif aux premiers symptômes des dégâts qu’allait immanquablement provoquer le poison qui se propage déjà dans son organisme.

C’est en partie pour cette raison qu’il n’avait pas insisté quand Chance lui avait ordonné de la laisser seule dans ce face à face qui avait l’air des plus mal engagés. Ils devaient atteindre Suna le plus vite possible pour qu’Aigle se fasse soigner. Il a décidé de ne pas l’avertir de son état avant que les premiers symptômes n’apparaissent. La situation est suffisamment critique pour ne pas alarmer plus que nécessaire l’équipe de Chance. Il tente de trouver des paroles rassurantes, mais rien ne lui vient à l’esprit.

La mort de ses équipiers est encore trop présente dans ses pensées pour qu’il puisse trouver l’énergie nécessaire pour les réconforter. Il a déjà bien du mal à ne pas se laisser aller au désespoir qui le prend à la gorge.

Il se demande comment la situation aurait pu être pire lorsqu’il voit une silhouette se détacher sur leur route. La gorge serrée, tirant son katana d’un geste, il stoppe brusquement sa marche, le souffle court.


Kakashi se précipite, talonné par Lune quand il perçoit le bruit sourd de la bataille qui fait rage au loin. Pourvu qu’ils n’arrivent pas trop tard. Il tremble à cette simple pensée. Lorsqu’ils arrivent, il voit Yoshiko perchée sur le tronc d’un arbre gigantesque et plonger sa lame dans le flanc de son adversaire qui s’écroule dans une chute interminable. Au premier coup d’œil, il sait que quelque chose cloche, Yoshiko chancelle et perd l’équilibre. Instinctivement, il se presse sous l’arbre et la réceptionne, blessée mais consciente.

Il la presse contre lui une seconde, rassuré de la tenir entre ses bras, vivante.

- Yoshiko !

Elle le détaille sans comprendre.

- Où est ton équipe ? Où sont le professeur et sa femme ?

D’un sursaut, Yoshiko se dégage de ses bras brusquement et tente de se mettre debout. Mais ce son résonne encore à ses oreilles, troublant son sens de l’équilibre; même les paroles de Kakashi qui la tient fermement par le bras lui parviennent à peine.

- Yoshiko ! Où est ton équipe ? Nous sommes au courant pour le traître, Tsunade nous a envoyé en urgence. La situation est sous contrôle.

Elle déchiffre les mots de Kakashi plus qu’elle ne les entend.

- Je leur ai ordonné de partir pendant que je m’occupais de lui, dit-elle en jetant un œil à son adversaire dont le corps brisé se trouve sur sa droite. Ils sont avec un des ANBU qui a survécu à l’attaque du traître. Ils ne doivent pas être très loin avec deux civils. Il faut les rattraper le plus vite possible.

Kakashi connaît bien ce ton qu’il a plus d’une fois entendu. Cette attitude soucieuse qu’elle adopte quand les choses lui échappent.

- La situation n’est en rien sous contrôle, dit-elle lentement en tentant de reprendre la maîtrise de son équilibre et de son ouïe.

Elle lance un regard à l’équipe de Kakashi et à l’ANBU qui l’accompagne en essayant d’accommoder sa vue qui se trouble à chacun de ses mouvements. Puis elle se tourne vers cet homme qui s’est dressé sur leur route :

- Il a prévenu l’Akatsuki, ils sont en route…



La confrontation avec l'Akatsuki dans le prochain chapitre...






Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: