Fiction: Les lettres d'Itachi

Cette histoire prend place après la révélation des véritables intentions d'Itachi. Tsunade reçoit un étrange message qui lui promet des informations sur Itachi. Sasuke est aussi convié au rendez vous. Lors de la rencontre, une jeune femme dissimulée derrière un masque d'ANBU remet un paquet de lettres à Sasuke, écrites par Itachi lui-même.
Classé: -16I | Action/Aventure | Mots: 168957 | Comments: 83 | Favs: 68
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elane. (Masculin), le 30/10/2013
Voilà un chapitre qui m'a donné du fil à retordre :-)
L'enchaînement des différentes scènes et leur agencement m'a donné quelques sueurs froides.
J'espère que cela fonctionne et que c'est pas trop fouillis.




Chapitre 29: Un Voile se lève



Kakashi jette un œil attendri sur la chambre des enfants où les jumeaux dorment à poing fermé avant de se rendre sur le terrain d’entraînement où son équipe doit l’attendre depuis un certain temps déjà. Chance est partie hier pour Suna et Tsunade leur a alloué les services d’une jeune femme des plus singulières pour la garde de Zéphyr et Perle. Kakashi n’a pas eu besoin de la regarder longtemps pour savoir qu’elle devait être plus douée avec un kunaï qu’avec un biberon. Mais les enfants l’avaient déjà adopté et Zéphyr se fait un devoir de sourire devant toutes ses maladresses.

Une fois arrivé, il balaye d’un geste les protestations de Naruto sur son retard et s’aperçoit de la présence d’un bout de papier plié en quatre dans sa poche. Curieux, il le déplie soigneusement. Son visage se fige l’espace d’une seconde lorsqu’il parcourt les quelques mots inscrits à l’encre noire.

- On plie bagage pour Suna immédiatement, rendez-vous à la porte Est dans une heure, je dois voir Tsunade immédiatement.
- Maître…
- Ne soyez pas en retard !

Les membres de l’équipe sept aurait pu savourer un instant l’ironie d’un tel ordre s’ils n’avaient pas perçu l’urgence et l’inquiétude dans ces paroles. Kakashi disparaît dans un souffle, le fameux papier qui a provoqué une telle réaction tombe sur le sol, unique vestige de sa présence.
Sasuke se penche pour le ramasser et à son tour ne peut s’empêcher d’étouffer un hoquet de surprise.

- Le voile dissimule l’infâme
Iwa, Pays de la Terre
Lune

Naruto et Sakura qui se pressent dans un même élan au dessus de son épaule pour lire la missive affichent un air d’incompréhension et Sasuke a bien du mal à expliquer les raisons pour lesquelles il connaît déjà le nom de Lune.



Aigle sait qu’elle est toujours dans un rêve et c’est justement ce qui le rend des plus étranges. Le décor de la chambre d’hôpital, sa sœur, son père ont disparus. Des murs il ne reste que le blanc aveuglant qui l’entourent et la petite chaise sur laquelle elle est assise. Une femme s’avance. D’un seul regard, elle sait qu’elle n’est pas humaine. Sa peau étincelle de reflets miroitants, son regard d’or est celui d’un animal qui fond sur sa proie et sa démarche lui évoque les reptations sinueuses d’une vipère; tout son être lui crie de s’enfuir lorsqu’elle surprend son sourire carnassier mais elle est incapable de faire un geste. Elle décide de faire face sans détourner les yeux et en dissimulant sa peur au plus profond d’elle-même.

Sa témérité face à l’inconnue est aussi exquise que sa frayeur, pense Gorgo qui apprécie à sa juste valeur les sentiments de la jeune fille.

- J’ai un message de la part de ton Maître, dit Gorgo.
- Un message ?
- La mission de ton équipe n’est en rien une mission de routine. Elle a pour but de dévoiler la présence d’un traître particulièrement intéressé par les connaissances de la femme du professeur. L’équipe d’ANBU qui vous suit est là pour s’assurer que tout se passe bien…
- Mais ?
- Mais ton Maître a un mauvais pressentiment sur cette mission. Et crois-moi les intuitions de ton maître ne sont pas à négliger. Elle souhaite que tu utilises ton byakugan pour…

En écoutant les paroles de cette étrange créature, Aigle prend conscience d’un détail crucial qui lui avait semblé sans importance sur le moment.

- Il faut que je me réveille immédiatement !


Tsunade regarde sans en croire ses yeux Kakashi faire irruption dans son bureau en faisant presque sauter la porte de ses gonds. Décidément Chance a une influence des plus pernicieuses sur son comportement envers la hiérarchie !

T’as intérêt à avoir une bonne excuse pour débarquer ainsi dans mon bureau Kakashi, pense-t-elle. Mais il ne lui laisse pas le temps d’ouvrir la bouche.

- Il y a sept ans, nous avons eu une mission d’escorte avec l’équipe de Chance pour Iwa. C’était soit disant une mission de routine mais le but était de démasquer un traître. Nous étions accompagnés d’une autre équipe en renfort. Mais le traître déjà au courant de la manœuvre avait infiltré l’équipe censée nous prêter main forte et tué un à un les membres de l’équipe en les prenant par surprise et a tenté de nous avoir …

Tsunade attend avec une certaine impatience de voir Kakashi où veut en venir et un horrible pressentiment commence à envahir son esprit lorsque Shizune débarque à son tour sans s’annoncer dans son bureau hors d’haleine…



- Petit, tu trouves pas que le Chef est étrange aujourd’hui, dit l’ANBU au masque de faucon.
- Tu veux dire plus que d’habitude ?

Un jour son frère lui avait demandé comment était son Chef. Il n’avait pas trouvé une meilleure définition que celle d’une montagne apathique et silencieuse qui se transforme en démon terrifiant dès que les choses devenaient sérieuses. Mais en dehors des situations critiques où il montre une énergie, une vivacité des plus démonstratives, il semblait presque perpétuellement en veille.



- On a retrouvé le corps du Chef de l’équipe d’ANBU que l’on a envoyé à Suna ! s’exclame Shizune.



Petit observe sa co-équipière agripper un kunai en tournant sa tête vers son Chef avec détermination lorsqu’il voit avec stupeur son équipier de droite s’effondrer sous la violence d’un coup de sabre et sa co-équipière se faire transpercer d’une lame aux reflets d’argents tenue par son Chef qui affiche un sourire de dément sous la lune ronde.
Puis il se tourne vers lui, il sait qu’il n’a pas le temps d’esquiver et se prépare à accuser un coup mortel.


Aigle se réveille en sueur et se lève d’un bond sous les regards éberlués d’Eclat et d’Océan. Elle court vers son Chef, prête à la réveiller le plus vite possible. A peine effleure-t-elle le bras de Yoshiko qu’elle agrippe la garde de son katana dans un sursaut et retient à peine son geste en voyant le regard affolé d’Aigle.

- Je sais qui est le traître !



Kakashi et l’équipe sept restent un temps médusés de voir arriver à la porte Est avec un air fermé. Il fait signe d’avancer et tous s’exécutent sans un mot, sentant bien que le temps n’est pas aux explications. Au bout de plusieurs heures de marche des plus soutenues, Kakashi prend une seconde pour reprendre son souffle. Tandis que les questions se bousculent dans les esprits inquiets des membres de l’équipe sept, Kakashi scrute de son œil les arbres environnant. Sasuke, Sakura et Naruto s’étonnent en voyant leur Maître dégager son bandeau frontal et activer son sharingan.

- Je n’ai aucune idée de qui vous êtes, ni pour quelles raisons vous nous suivez. Mais je sais que c’est vous qui nous avez aidé.

Le silence qui s’en suit rend les équipiers de Kakashi des plus sceptiques. L’œil aux aguets, ils ne ressentent aucune présence qu’elle soit hostile, bienveillante ou même neutre quand soudain un bruissement se fait entendre. Sous leurs yeux ahuris, une jeune femme aux longs cheveux blonds s’avance. Elle porte l’uniforme d’ANBU surmonté d’un masque blanc élégant rayé d’un motif rouge sinueux où deux fentes s’étirent en lignes si fines qu’elles dissimulent jusqu’à ses yeux. Le signe des ANBU est tatoué sur le haut de son bras gauche et un katana au fourreau noir où se dessine le signe de Suna est fixé dans son dos. Sasuke remarque une lune d’or en croissant sur sa garde. Une aura sombre se dégage de chacun de ses mouvements lorsqu’elle s’avance vers eux d’un pas lent et tous répriment un mouvement de recul avec difficulté.

- Alors vous savez que nous n’avons pas une seconde de plus à perdre, dit-elle d’une voix aussi tranchante et froide qu’une lame.
Kakashi acquiesce en silence avant de reprendre la route. Les réponses qu’il attend viendront bien assez tôt. Pour l’instant sa seule priorité c’est Yoshiko et son équipe qu’il souhaite revoir saines et sauves le plus vite possible.



- Explique-toi, dit Chance.
- Lorsque vous m’avez montré l’équipe d’ANBU qui nous suit, j’ai remarqué quelque chose. L’un des ANBU dégage en permanence une mince couche de chakra, explique Aigle.
- Comme une sorte de jutsu de dissimulation, dit Océan.

Aigle hoche la tête et Yoshiko enregistre l’information avec intérêt.

- Il faut agir tout de suite, Aigle tu me suis, j’ai besoin de ton byakugan.

Elle se penche vers Éclat et Océan qui se sont joints à la conversation tout en sentant bien que nombre de détails leur échappent. Elle pose ses mains sur les épaules de ses deux élèves et les regardent avec une attention hypnotique.

- Océan, Éclat, je vous confie la mission, dit-elle en jetant un œil aux parents d’Océan qui dorment encore profondément. Je compte sur vous.

D’un geste, elle détache son katana qu’elle leur confie comme un trésor.

- Si la moindre chose vous échappe, vous la dégainez et j’arriverai le plus vite possible. C’est bien clair.
- Oui Maître.

Yoshiko n’a pas besoin de rajouter un mot pour leur montrer sa confiance mais elle détourne assez vite son regard pour dissimuler la peur qu’elle éprouve à les laisser seuls. Elle se tourne vers Aigle et lui demande d’un regard si elle est prête. En activant son byakugan elle acquiesce d’une façon des plus démonstratives. Chance l’agrippe par la taille et elles disparaissent dans un tonnerre électrique aveuglant sous les yeux inquiets d'Éclat et d’Océan.



Aigle a le souffle coupé, ses jambes ne la portent que difficilement et sans le soutien de son Maître, elle se serait sûrement affalée misérablement sur le sol. Elle ouvre les yeux, sa vision est encore trouble mais la scène qui se déroule devant ses yeux la rappelle bien vite à la réalité. Deux des ANBU sont tombés, leurs corps distordus dans une position qui ne laisse présager aucun espoir. Le traître s’est dévoilé et elle le voit fondre sur le troisième membre de cette équipe avec une rapidité et un cruel sourire qui la font frémir.
Soudain elle chute sur le sol, le temps semble se cristalliser autour d’elle et elle voit son Maître apparaître à quelques mètres et détourner avec un kunaï la lame dirigée contre l’ANBU qui n’esquissait aucun geste pour détourner l’attaque.

Lorsque de nouveau ses yeux s’accommodent à la faible lumière dispensée par l’astre blafard, elle se relève et voit son Maître pousser sans ménagement l’ANBU sur le côté et s’élancer contre l’homme au regard de dément, une boule de chakra bleuté qui crépite dans la main. Elle l’enfonce dans le cœur de l’homme qui s’évanouit dans les airs, un clone. L’homme ne perd pas une seconde pour se retourner contre ses deux adversaires et lance une explosion de flammes qui éclairent un court instant la scène d’un trait lumineux violent. L’ANBU comme son maître plongent sur le côté dans la même seconde et esquivent les coups et les kunaï qui fusent de toute part dans un ballet mortellement précis.

Au moment où Aigle commence à se demander ce qu’elle allait pouvoir bien faire, consciente que le niveau du combat auquel elle assiste est encore à des années lumière de ses capacités, elle voit un clone se dresser devant elle.

Sans perdre une seconde, elle effectue une substitution et voit le clone enfoncer son poing dans cette pâle copie d’elle-même qui se transforme en un tronc d’arbre dans un nuage de fumée. A l’aide de son byakugan, elle a vu le second clone se dresser dans son dos. Sans réfléchir, elle se jette à terre quand le clone s’effondre sous le poing de son Maître.

L’ANBU qui combat aux côtés de son Maître lui fait face et se penche pour l’aider à se relever. Détournant les yeux et ressentant un profond dégoût devant son inutilité dans ce combat qui la dépasse, elle se met debout seule, refusant rageusement la main tendue.

- Aigle, j’ai besoin de toi, dit Yoshiko.

Etonnée de voir sa colère se dissiper tel un souffle, elle relève la tête et se rend compte qu’ils sont entourés par des dizaines de clones qui s’apprêtent à les attaquer au même moment. Sans un mot, elle comprend ce que son Maître attend d’elle. Sans peine, elle repère dans cette multitude leur adversaire et le désigne d’un signe de la tête. L’ANBU et Chance se matérialisent devant lui prêt-à-porter un coup. Mais l’homme est déjà loin et une mer de flammes dévaste la scène sous ses yeux en détruisant tout sur son passage. L’ANBU penché sur le sol a érigé un mur de cristal qui repousse l’assaut en les protégeant de cette vague qui a tout emporté sur son passage.

Aigle voit le verre se briser dans un fracas glaçant lorsqu’elle sent l’acier froid d’un kunaï se glisser dans son cou. Elle a vu l’homme passer dans son dos, mais il est si rapide qu’elle n’a pas eu le temps de faire le moindre mouvement.

- Je pense que maintenant, on va pouvoir discuter, dit l’homme qui tient le kunaï contre sa gorge d’une voix suintante de mépris.



Eclat se sent perdu et de la situation il n’en retient que l’urgence et le danger. Leur Maître est parti, il y a un traître… Il regarde Océan qui, comme toujours dans les situations critiques, affiche une attitude des plus calmes. Sans s’en rendre compte, Eclat attend une indication, un ordre de sa part quand il voit le visage de son co-équipier se décomposer. Eclat voit avec stupeur des dizaines de clones se lever de terre et les encercler. Alors que la panique est en train de le gagner, il voit Océan réveiller ses parents qui découvrent la situation avec effroi. Il le regarde avec un petit sourire serein et lui tend l’arme de son Maître à Eclat. Il en apprécie le poids comme pour se prouver que tout cela n’est pas un cauchemar.

- Maître Yoshiko nous a demandé d’assurer la mission, dit-il, je compte bien lui prouver qu’elle a eu raison de nous faire confiance, dit Océan.

Eclat dégaine l’arme qui étincelle d’une lumière verte et il se sent envahi d’une décharge d’énergie pure. Toutes ses craintes se sont envolées et il se sent prêt à détruire tous les ennemis qui se dressent sur sa route.



Chance se tourne vers l’homme qui tient la vie d’Aigle entre ses mains avec un regard emplie d’une colère sans fond.

- Lâche-là, sale traître !
- Chance, je savais bien que ta présence rendrait ma mission particulièrement compliquée. Mais je sais aussi quelles sont tes faiblesses.
- Pourquoi vouloir aider l’Akatsuki ? Ils n’ont pour but que la destruction et le chaos ! Ils veulent rayer Konoha et ses habitants de la carte…

Aigle sursaute lorsqu’elle sent la marque que son Maître lui a apposée sur l’épaule s’animer. Elle entend Gorgo lui parler, sa voix lui parvient doucement comme un sifflement.

- Observe et attend le signal.

Aigle qui n’a pas désactivé son byakugan voit les flux de chakra de son Maître s’agiter sans un seul signe de ses mains. Un instant, elle en oublie l’acier froid contre sa peau lorsqu’elle voit un clone prendre la place de son Maître en un battement de cœur et continuer à parler comme si de rien était.

- Regarde ce qu’est devenu Konoha, dit l’homme. Ta fameuse équipe en est un bel exemple. Ils sont si faibles qu’ils déshonorent de leur simple présence le nom de ninja. A leur âge, toi comme moi avions déjà passé la moitié de notre vie sur les champs de bataille, nous savions ce que valait la vie d’un homme, d’un soldat et nous avions déjà compris qu’être ninja signifiait. La paix a endormi la vigilance du Village…
- Et c’est une raison suffisante pour prêter main forte à ceux qui tentent de le détruire ! dit l’ANBU.
- Des cendres rougeoyantes renaîtra un Village plus fort, affranchi de ces idées ridicules propagées par le Troisième, par ton propre frère Chance…
- Je t’interdis de parler de mon frère, dit froidement le clone de Chance qui contient difficilement sa colère.
- Le Quatrième aurait mieux fait de laisser le Village se faire raser par la fureur du Démon aux neuf queues ! Chaque année Konoha s’enfonce un peu plus dans la médiocrité, oubliant les valeurs sur lesquelles il s’est construit…

Aigle voit les flux de chakra du clone se contracter brusquement. Le signal. L’homme relâche un instant son emprise en esquivant surpris le rasengan de Chance qui surgit sur sa droite. Elle en profite pour se dégager d’un geste brusque et l’ANBU s’interpose entre elle et l’homme qui tente de la rattraper. Le choc des lames crépite devant ses yeux avec une violence inouïe.

Yoshiko se plante devant elle :

- Océan et Éclat ont besoin de toi, vous devez tenir jusqu’à mon retour.



Océan voit avec stupeur les forces d’Eclat se décupler au contact de la lame de leur Maître. Mais la situation semble sans issue. Pour chaque clone qu’ils détruisent, deux se forment. Sans prendre une seconde de répit, ils enchaînent les coups, les rangées de kunaï et le tranchant du katana taille sans relâche dans les rangées ennemies. Mais ils se relèvent sans cesse plus nombreux. Il commence à furieusement réfléchir à un plan mais les plans, c’est plutôt la spécialité d’Aigle.

Il tourne un œil vers ses parents et se force à ne pas montrer ses craintes devant leur air terrifié. Combien de temps vont-ils devoir tenir jusqu’au retour de Maître Yoshiko et d’Aigle ?

Soudain apparaît une silhouette dans la pénombre. Aigle. Rarement Océan n’a été aussi heureux de voir la jeune Hyuga. Elle se place derrière un des clones et sous son unique coup, il s’effondre sans se relever. Le Byakugan d’Aigle semble avoir trouvé un poing faible dans la structure de leur assaillant. En la voyant frapper son deuxième adversaire à la base du cou et Aigle se frayer un passage jusqu’à eux, il comprend. Il en informe aussitôt Éclat qui fait voler le katana de son Maître avec une précision terrifiante.

Ils ont enfin l’avantage dans ce combat et Aigle lève la tête vers lui attendant visiblement qu’il lui donne des instructions. Il remarque ses habits pleins de terre et du sang sur son cou. Il a envie de lui demander où est leur Maître, qui est leur ennemi, pourquoi sont-ils seuls à défendre ses parents contre ses hordes de clones. Mais il garde toutes ses questions pour lui, quoi qu’ait vu Aigle, elle est encore sous le choc et elle a besoin qu’on lui dise quoi faire, pas qu’on lui pose des questions.

- On les détruit jusqu’au dernier et tu nous mènes à Maître Yoshiko.

Aigle acquiesce visiblement soulagée de s’être vu confiée une tâche où elle pourrait mettre toute la frustration qu’elle a ressenti à se sentir pire qu’inutile, un poids mort une gêne dans le combat de son Maître et se déchaîne avec une énergie nouvelle.



L’ANBU jette un œil à Chance. Seul face à cet homme qui se dresse devant lui, il n’aurait pas tenu bien longtemps. S’il a pris l’apparence de son Chef, c’est qu’il avait du le tuer et il ne connaît personne d’aussi fort que son Chef. Un instant son cœur se serre violemment lorsqu’il pose ses yeux sur ses compagnons d’armes que la mort a frappée aussi sournoisement. Il est le seul encore debout, il est le seul encore vivant et ce traître allait payer. Chance à ses côtés fait apparaître de nouveau un rasengan dans sa main, prête à frapper.

Prenant son arme à deux mains, il frappe de toutes ses forces. L’homme pare son coup et il voit l’acier de son katana se faire transpercer par la lame de son adversaire. Abasourdi, il n’a pas le temps de se reculer et de nouveau Chance détourne le coup mortel en le poussant sur le côté.

Profitant de la confusion, elle porte un coup à la puissance monstrueuse à leur adversaire qui est projeté contre un arbre titanesque. Sans perdre un instant, elle se place devant lui et lui attrape une main qu’elle plaque contre le bois. Sortant un kunaï, elle cloue littéralement sa paume contre l’écorce. L’homme serre des dents pour ne pas crier et affronte son regard sans sourciller.

Océan regarde la dernière des créatures aux yeux vides disparaître sous les poings d’Aigle avec soulagement. Décidément, le Byakugan est un atout terrifiant, sans la jeune fille ils se seraient rapidement retrouvés submergés et en mauvaise posture. Ses parents expriment un curieux mélange de fierté et d’inquiétude quand ils le regardent.

- Aigle, tu nous mènes à Maître Yoshiko.

Elle s’apprête à protester. Elle avait été plus un poids mort qu’un allié dans le face à face de son Maître avec ce traître. Mais elle acquiesce et prend les devants.

Lorsqu’ils arrivent, la forêt n’est plus qu’un champ de ruine, brûlée à même le sol, dévastée sur des lieues à la ronde. Sous leurs yeux, l’ANBU est à terre, blessé et tentant de retrouver son souffle et leur Maître tient l’homme à sa merci.

- Maintenant, tu vas sagement me dire ce qui nous attend ? As-tu déjà prévenu l’Akatsuki ? Est-ce qu’il y en a beaucoup d’autres comme toi qui nous attendent au tournant ? Parle !

D’une main, elle enserre sa gorge et de l’autre, elle tient sa main libre. L’homme étouffe un petit rire chaotique et réplique :

- Tu n’obtiendras rien de moi et tu le sais déjà. Tu ferais mieux de me tuer tout de suite, tu perds ton temps.
- Et toi tu n’as aucune idée de ce dont je suis capable. Crois-moi, tu vas parler.

D’une décharge de chakra, elle invoque Gorgo qui attend patiemment son heure.

- Fais-le parler !
- Bien Maître.

Lâcher Gorgo dans l’esprit d’un homme est d’une cruauté sans limite, elle est capable de ramener à la surface et de faire revivre les pires souvenirs à l’infinie. Les traits de l’homme se déforment en un rictus de terreur. La douleur physique ne lui avait arraché qu’un rire forcé, Gorgo le fait trembler comme un enfant face à ses terreurs nocturnes.

- Il ne parlera pas mais j’ai trouvé un souvenir qui pourrait répondre à vos questions Maître.
- Explique-toi.
- Il a fait appel à deux équipes de mercenaires du pays de la Pluie en renfort. Il les a déjà prévenu qu’il avait du précipiter son action car des membres de l’équipe d’ANBU commençait à avoir des doutes sur sa réelle identité.
- Gorgo retire-toi.

A regret, la créature abandonne sa proie qui tente de reprendre le contrôle de lui-même.

- Des mercenaires, dit Yoshiko…

Le regard de l’homme s’agrandit lorsque la Lame du kunaï s’enfonce d’un geste brusque dans sa gorge. En rendant son dernier soupir, il entend Chance murmurer :

- … avec un peu de chance, ils abandonneront leurs missions en voyant que leur commanditaire est mort.

En se retournant, Yoshiko voit son équipe choquée mais vivante et les parents d’Océan détailler la scène avec horreur. Ils ont besoin de directives claires et que quelqu’un les prennent en charge plutôt que des explications pour le moment.

- Ecoutez-moi bien, je ne me répéterai pas. Nous avons deux équipes sérieuses à nos trousses. Elles ont été prévenues que l’attaque dont nous avons été victime vient d’avoir lieu et ils doivent s’attendre à ce que nous rebroussions chemin pour Konoha. Nous allons donc continuer notre route et nous doublerons l’allure. Nous marcherons de l’aube au crépuscule sans arrêt et à partir de maintenant, je n’accepterai aucune discussion sur mes ordres, ni aucune réclamation. Suis-je bien claire ?

Chance fixe son attention sur l’ANBU qui accepte sans discuter son autorité. Son équipe peu habituée au ton glacial de leur Maître acquiesce sans un mot et les parents d’Océan sont trop perdus pour tenter une quelconque réplique.



Alors que le soleil commence déjà à décliner, l’équipe sept, menée par Lune et Kakashi qui semblent rivaliser de vitesse et d’endurance découvrent avec horreur le lieu désolé qui s’étend sous leurs yeux. Les deux cadavres des ANBU de Konoha sont encore à même le sol et sur le seul arbre intact dans ce vaste chaos, le corps d’un homme transpercé de plusieurs kunaï pend à quelques centimètres au dessus du sol.

- Si Chance n’a pas rebroussé chemin avec son équipe, c’est qu’elle doit avoir de bonnes raisons, dit Kakashi qui tente de dissimuler maladroitement la frayeur qui lui noue les entrailles. Il faut les rejoindre le plus vite possible.
- La roue a tourné d’un cran et l’aube rouge se profile, dit Lune d’une voix faible mais parfaitement claire.








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