Fiction: Les lettres d'Itachi

Cette histoire prend place après la révélation des véritables intentions d'Itachi. Tsunade reçoit un étrange message qui lui promet des informations sur Itachi. Sasuke est aussi convié au rendez vous. Lors de la rencontre, une jeune femme dissimulée derrière un masque d'ANBU remet un paquet de lettres à Sasuke, écrites par Itachi lui-même.
Classé: -16I | Action/Aventure | Mots: 168957 | Comments: 83 | Favs: 68
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elane. (Masculin), le 22/10/2013
Le début de la mission...



Chapitre 28: La marque



LA MARQUE

- Alors on y va, Petit !
- Je suis prêt, répond-il en ajustant son masque blanc.

Depuis que Chance l’a appelé ainsi lorsqu’il l’avait vue la première fois suite à sa convocation dans le bureau de Tsunade, les membres de son équipe ont vite adopté son nouveau surnom, une façon bien à eux de se moquer gentiment de son admiration pour l’ancien capitaine de Kuro. Mais s’ils avaient lu comme lui les archives ANBU de l’équipe sept, ils seraient certainement aussi ravis que lui d’avoir été désignés pour la mission d’escorte de l’équipe de Chance.

C’est une mission délicate qui demanderait beaucoup de doigté mais avec son équipe, ils ont une bonne expérience de ce genre de travail. Comme à leur habitude ses deux co-équipiers affichent leur air affairé et son chef est des plus silencieux.

En voyant au loin l’équipe de Chance arriver à la porte Est du Village, accompagnée des parents du jeune Océan, il a l’impression de n’avoir jamais pris autant au sérieux une mission.


Chance pose son regard sur son équipe et fait un signe de la tête aux parents d’Océan qui sont prêts à prendre la route. Elle n’a pas besoin de scruter les alentours pour sentir la présence de l’équipe d’ANBU qui les suivent. Décidément, cette mission ne lui inspire pas confiance et elle se rend vite compte qu’Aigle commence à sentir sa nervosité. Elle doit se reprendre et fait signe d’avancer.

- Ne relâchez pas votre vigilance, dit-elle, car…
- Même une mission de routine peut se révéler dangereuse, finissent à l’unisson sa jeune équipe visiblement habituée au conseil.

Yoshiko hoche la tête un peu machinalement, l’esprit encombré par les derniers événements. Elle réprime un frisson, le rôle qu’elle y joue avec son équipe lui déplait fortement. Il est fort probable que le traître ne se dévoile pas lors des premiers jours du voyage. Il attendra qu’ils soient suffisamment éloignés de Konoha pour ne pas recevoir de l’aide trop facilement. Elle doit admettre que l’équipe d’ANBU qui les suit est des plus discrètes, elle doit être particulièrement attentive pour les repérer. Elle a pour consigne de ne rien dire à personne de la situation mais si Aigle active son Byakugan, elle ne mettra pas longtemps à les distinguer dans les ombres de la forêt qui borde la route.

Perdue dans ses pensées, son attention toute tournée vers les bords de la route et de tout ce qu’il pourrait en sortir, elle ne se rend pas compte qu’elle a adopté un rythme bien trop soutenu pour deux civils. Lorsqu’elle en prend conscience, elle réduit l’allure bien vite devant le visage en sueur des parents d’Océan qui n’ont pas osé se plaindre. Elle impose une pause au groupe qui l’accueille avec gratitude.

- Je suis désolée, dit-elle, j’aurais dû…
- Ce n’est rien, répond le professeur.

Il est un peu gêné de ne pouvoir reprendre suffisamment son souffle pour ne pas hacher chacun de ses mots et Chance est surprise de voir le soleil déjà si bas.

- Nous passerons la nuit ici, dit Chance.

Sa décision est accueillie avec un soulagement flagrant et Yoshiko voit les parents d’Océan s’écrouler de fatigue. Ils n’auraient pu faire un pas de plus aujourd’hui.

- Aigle, tu assureras le premier tour de garde avec moi. Je vous conseille de vous reposer le plus possible.

Visiblement le conseil n’est pas vraiment nécessaire car ils sont trop contents de voir leur calvaire se terminer et après un repas rapide de pouvoir s’étendre pour tomber dans un sommeil profond.

Chance se tourne vers Océan avec un petit sourire :

- Je crois que tes parents n’auront peut-être pas envie de faire le voyage de retour avec nous !
- Je pense que vous les sous-estimez, répond-il.
- Je n’ai pas fait de mission d’escorte de civils depuis si longtemps que j’ai du perdre certains réflexes, dit Yoshiko. A vrai dire lors de ma dernière mission d’escorte, la jeune femme que nous escortions était prête à se livrer elle-même à l’ennemi plutôt que de rester une seconde de plus avec mon équipe…

Chance espère que cette mince excuse puisse leur faire oublier son air préoccupé mais elle ne s’attend pas à la lueur d’intérêt qui brille dans les yeux de ses jeunes élèves. Un peu désarçonnée par un tel engouement dont elle ne comprend pas la cause, elle invite Océan et Éclat à se reposer.

Si à vitesse normale le voyage prend presque trois jours, il en faut presque le double avec deux civils. Enfin peut-être moins s’ils maintiennent cette allure, mais cela ne semble pas être une option réaliste. Chance sait qu’elle ne peut pas passer six jours sans dormir et qu’elle allait devoir confier des tours de garde à deux de ses élèves pendant les premiers jours, les jours où ils risquent le moins de se faire attaquer.

Océan et Éclat sont déjà en train de s’assoupir lorsque Aigle et Yoshiko scrutent les ténèbres avec attention. Yoshiko se place derrière la jeune fille et pose sa main sur son épaule. Elle réprime un sursaut et se tourne vers son Maître qui lui fait signe de se taire en lui pointant du doigt une direction. Elle active ses pupilles d’une décharge de chakra et affiche sa surprise en détaillant les quatre ANBU de Konoha qui les suivent.

- Ce n’est pas une mission de routine, chuchote Yoshiko, mais je veux que tu gardes ça pour toi, du moins pour le moment.

Une information qu’elle n’aurait pu lui cacher bien longtemps de toute manière, pense Yoshiko. Aigle acquiesce d’un hochement de tête, à la fois déroutée par la présence d’ANBUs dans leur pas et fière de la confiance que lui accorde son Maître. Elle n’a pas vu la marque discrète que son Maître a apposée sur son épaule.

Si Yoshiko avait été seule, elle aurait volontiers prolongé sa garde plus que de raison. Mais Aigle a besoin de repos et elle réveille doucement Éclat et Océan qui ouvre un œil encore embrumé par le sommeil.

- Si vous avez entendez le moindre bruit suspect, vous me réveillez, c’est bien clair, dit-elle.
- Oui Maître, répondent-ils d’une même voix.

Eclat qui a l’air déjà en pleine forme contrairement à Océan qui étouffe difficilement un bâillement. Aigle s’est déjà assoupie, Yoshiko la regarde avant d’activer la marque qui s’illumine brièvement dans la nuit noire.

- Gorgo, explique-lui la situation.
- Comptez sur moi, Maître.
- Gorgo, ne t’attarde pas…

Yoshiko peut presque sentir le sourire moqueur de Gorgo dans son silence.



Gorgo balaye la scène d’un œil averti. C’est une maison appartenant au clan Hyuga, certainement la propre maison de la jeune fille. Les détails si réalistes sont un signe évident pour Gorgo, c’est un des rêves récurrents tirés de souvenirs de la jeune fille. Les senteurs capiteuses du déferlement d’émotions qui s’apprêtent à se jouer rendent l’atmosphère si savoureuse qu’il serait criminel de ne pas s’y pencher quelques instants. Elle aurait tout le temps de délivrer son message après.

Aigle doit avoir à peine quatre ans et pose un regard ennuyé sur sa grande sœur qui ne décolle pas les yeux d’un livre qu’elle tient entre ses mains. Sa grande sœur doit avoir une dizaine d’années et ressemble trait pour trait à Aigle aujourd’hui. Soudain deux hommes font leur apparition à la porte. La grande sœur les regarde avec effroi, ce sont des membres du clan Hyuga, ils font partis de la branche principale du clan et posent un regard souverain sur la pièce et les deux jeunes filles. Mais très vite, Gorgo se rend compte d’une différence essentielle entre les deux Hyuga qui se tiennent sur le pas de la porte. Le premier, le plus grand des deux, exerce son autorité avec bienveillance, le second, montre une cruauté et un petit sourire satisfait des plus détestables.

La sœur d’Aigle s’interpose entre les deux hommes et sa sœur en leur lançant un regard farouche.

- Père n’est pas encore rentré de mission, leur lance-t-elle comme si cette simple phrase était capable de les faire partir.
- Tu sais très bien pourquoi nous sommes là, dit l’homme au sourire mauvais.
- C’est justement parce que ton père n’est pas encore rentré que nous sommes ici un jour plus tôt. Je n’ai pas l’intention de revoir ce qui s’est passé pour toi se passer à nouveau, dit l’homme qui affiche une certaine compassion.
- Mon père n’est pas encore rentré de mission, répète-t-elle en s’interposant entre sa sœur et les deux hommes.
- Écarte-toi, dit l’homme au cruel sourire.
- Vous n’avez pas le droit de la toucher, la cérémonie n’est pas prévue avant demain, dit la sœur.
- Nous n’avons pas à écouter les affronts d’une gamine de ton rang, dit l’homme avec un sourire suintant de malveillance qui s’avance en faisant un petit geste de la main.

La sœur d’Aigle s’effondre, une lueur intense prenant naissance sous son bandeau frontal l’entoure. Mais elle se relève en serrant des dents :

- Je ne vous laisserai pas la toucher avant le retour de notre père !
- Et que comptes-tu faire gamine !

Aigle voudrait s’interposer entre l’homme qui s’avance menaçant et sa sœur qui tremble de tous ses membres. Mais elle est pétrifiée. Elle voit sa sœur tomber à nouveau, son bandeau frontal sur le sol et la marque sur son front que sa sœur avait toujours pris soin de lui cacher semble envoyer des éclairs.

L’homme qui se tient encore en retrait prend la parole :

- Il suffit, Akio.

Il n’a pas besoin d’hausser la voix pour se voir obéir et il s’avance vers Aigle :

- Je suis venu un jour plus tôt pour ne pas voir ton père s’interposer et souffrir inutilement, je ne pensais pas que ta grande sœur prendrait sa place, dit-il avec une voix douce.
- Je vous suivrai mais laissez-la tranquille, dit Aigle d’une voix qui hésite entre demande et supplique.
- Alors suis-nous.



Le décor change tout d’un coup. Une chambre d’hôpital aux murs blancs, Aigle se tient au chevet de sa sœur, une bande de tissu sur le front. Sa sœur est inconsciente et Aigle est prostrée dans un silence coupable.

Un homme ouvre la porte d’un geste vif, la colère flamboie de tout son être. Aigle se recroqueville comme prise en faute. Son père la force en lui faire face et déroule lentement le tissu qui enserre son front. Il fixe cette maudite marque en tremblant et prend sa fille dans ses bras. Surprise, Aigle se fige avant de laisser ses larmes couler sans un bruit.

Puis il agrippe la main de sa grande fille qui reprend doucement conscience.

- Ce que tu as fait était incroyablement stupide et vain, dit-il…

La jeune fille détourne son regard mais son père l’empêche de tourner sa tête :

- Je n’aurai pas fait mieux, dit-il avec fierté.

Puis il se tourne vers Aigle et enlève son bandeau frontal. Aigle est un temps fascinée par la marque de son père, la même que l’on venait de lui imposer.

- Il n’y a qu’une façon de s’affranchir de cette marque…
- Deviens un grand ninja, termine sa sœur en glissant son propre bandeau sur le front de sa sœur.


Gorgo se délecte des derniers vestiges d’émotions qui entourent ce rêve. Qui aurait cru que cette jeune fille renferme des songes aussi appétissants ? D’un geste, elle disperse les restes de la scène et se retrouve face à la jeune fille qui a repris son apparence actuelle. Elle a un message à délivrer et bien que l’envie de parcourir un peu plus les souvenirs de la jeune fille soit presque insoutenable, elle se rappelle que Chance lui a intimé l’ordre de ne pas s’attarder.








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