Fiction: Les lettres d'Itachi

Cette histoire prend place après la révélation des véritables intentions d'Itachi. Tsunade reçoit un étrange message qui lui promet des informations sur Itachi. Sasuke est aussi convié au rendez vous. Lors de la rencontre, une jeune femme dissimulée derrière un masque d'ANBU remet un paquet de lettres à Sasuke, écrites par Itachi lui-même.
Classé: -16I | Action/Aventure | Mots: 168957 | Comments: 83 | Favs: 68
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elane. (Masculin), le 20/10/2013
Un petit aperçu de la nouvelle équipe de Chance



Chapitre 27: Equipe huit



Les deux jeunes shinobi, assis en tailleur sur l’étendue d’eau calme affichent un petit air de connivence. Aigle les regarde, ils avaient écouté sans broncher ses conseils et essayé encore et encore jusqu’à ce qu’ils maîtrisent aussi bien qu’elle leurs pas sur l’eau.

Les mots de Maître Yoshiko résonnent encore à ses oreilles et prennent de nouveau tous leurs sens. A partir du moment où elle leur avait donné quelques conseils, Océan s’était attelé à la tâche avec sérieux et application. Quant à Eclat ? Son contrôle du chakra était assez bon, mais pas suffisant pour une telle quantité de chakra ! Elle n’a pas besoin d’activer son byakugan pour sentir la puissance qu’il est capable de dégager.
Mais en deux journées de travail acharné, ils ont rattrapé toute l’expérience qu’elle avait acquise en grandissant dans le clan Huyga sur la maîtrise du chakra.

Maître Yoshiko avait été contrainte de se rendre à l’hôpital plus vite que prévu et avait donné naissance aux jumeaux dans la nuit. Ils s’étaient rendus le matin même à l’hôpital mais Tsunade leur avait interdit l’accès aux visites car leur Maître devait prendre du repos.

Du coup, avant d’y retourner, elle espère bien avoir le temps de peaufiner un peu son plan et de mettre au courant ses deux zigotos qui lui servent de partenaires. C’est l’occasion rêvée !

- Vous avez remarqué comment Tsunade a appelé Maître Yoshiko ? Et l’ANBU qui nous a convoqués ? demande Aigle sur le ton de la confidence.
- Mais de quoi vous parlez ? demande Éclat.

Aigle lève un œil narquois vers Eclat, le don d’observation ne semble décidément pas être son point fort.

- Chance, répond Océan. C’est comme ça qu’ils l’appellent.
- Hé ! Tu te souviens d’une des premières choses que tu m’aies dites, s’exclame Éclat…
- Que tu ferais mieux d’apprendre à respecter ton nouveau chef.
- Non ! Sur notre chef, idiot !
- Que mon père m’avait dit qu’on avait de la chance de l’avoir comme chef.
- Oui, ça ! De la chance… Il t’a dit quoi d’autre ton père, je ne pense pas qu’il ait choisi ce mot de façon innocente.
- Rien, répond Océan, justement il n’a rien dit d’autre. Et ça ç’est suffisamment suspect pour être mentionné, ajoute-t-il. Mon père, il est plutôt du genre bavard.
- De mon côté, quand j’en ai parlé à mon cousin qui est junin, quand je lui ai dit que Chance était notre capitaine, ajoute Aigle, il a souri.

Océan et Éclat la regardent perplexes devant cette soit disant révélation.

- Ben mon cousin, je ne l’avais jamais vu sourire, dit-elle comme une excuse et maintenant il refuse de m’appeler autrement qu’Aigle.

Ses deux équipiers pensent une seconde qu’eux non plus, ils n’ont pas encore vu l’esquisse d’un sourire sur le visage toujours si sérieux de leur équipière.

- Il fait quoi ton père pour être au courant ? demande Éclat.

Un voile passe sur le regard clair d’Océan. Il n’a pas honte de ses parents mais contrairement à ses équipiers, il est issu d’une famille tout ce qu’il y a de plus banale, aucun sang de shinobi, célèbre ou non, ne coule dans ses veines. Il n’appartient à aucun clan prestigieux comme celui d’Aigle. Depuis son entrée à l’académie, il se sent inférieur aux autres et a toujours essayé de compenser cette sensation détestable qui lui colle à la peau par un travail des plus appliqués. Comme s’il se sentait obligé à chaque instant de prouver qu’il avait bien mérité sa place parmi eux.

- Mes parents, ils sont tous les deux profs d’histoire, dit-il d’une petite voix.

Il se ferme un instant, prêt à accuser une réflexion sarcastique sur ses origines, une réplique qui à son grand étonnement ne vient pas.

- Et t’as pas une petite idée qui expliquerait pourquoi ton père à l’air au courant ? demande Aigle d’un ton curieux.
- Pas vraiment, mes parents sont spécialisés sur tout ce qui touche la grande guerre…
- Ça doit pas être ça, dit Éclat. Maître Yoshiko n’est pas si vieille que ça.
- En effet, renchérit Aigle. Si on met bout à bout toutes nos infos, il y a de fortes possibilités que Chance soit le nom d’ANBU de Maître Yoshiko. Mais elle ne devait pas avoir plus d’une dizaine d’années pendant la guerre et le seul génie qui soit entré si tôt dans cette organisation et qui c’est fait un nom tristement célèbre, c’est Itachi Uchiha.
- Elle devait être capitaine… Elle nous a tellement vite trouvé des surnoms, s’enflamme Éclat.
- Je ne voudrais pas trop refréner ton enthousiasme, dit Océan, mais j’ai l’impression qu’elle donne des surnoms à tout le monde. Entre cette petite manie et le fait d’avoir été capitaine d’une équipe d’ANBU, il y a une marge !
- J’avoue que j’ai ma théorie là-dessus, dit Aigle.

Éclat et Océan se tournent vers elle dans le même mouvement en silence, ils affichent la même attention que lorsqu’elle leur avait donné quelques conseils assez succincts pour les aider à maîtriser leur chakra.

- Vous avez dû remarquer que notre Maître n’a pas sa langue dans sa poche, qu’elle a une certaine familiarité avec Tsunade et…
- … un mépris flagrant pour toute forme de hiérarchie, finit Océan.
- Je pense qu’elle devait bien être ANBU mais qu’à force de n’en faire qu’à sa tête, ils ont dû la forcer à quitter l’organisation et prendre en charge une équipe de newbies.
- Ben si le but est de lui rappeler l’importance de la hiérarchie et des ordres, c’est pas gagné, dit Éclat pas mécontent d’imaginer son chef comme un ancien ANBU, une sorte d’électron libre réfractaire à tout règlement.
- Je ne sais pas, il y a quand même un point qui cloche dans ton raisonnement, dit Océan.

Aigle se surprend à attendre avec intérêt le fruit de ces réflexions. A une époque pas si lointaine, elle se serait sentie insultée qu’il puisse remettre en question son hypothèse et ne l’aurait sûrement pas écouté.

- J’ai l’impression qu’elle s’amuse avec nous, ça ne ressemble pas vraiment à une punition.
- Sûr, renchérit Éclat, elle a définitivement un petit côté sadique qui adore nous torturer pour son plus grand bonheur ! Quand je pense qu’elle nous a appelés newbie pendant des semaines.
- On aurait pu s’en sortir plus mal, dit Aigle, ça m’énerve de l’avouer mais je commence à m’y habituer à mon surnom.

Ses équipiers détournent le regard, prouvant par leur réaction qu’eux aussi pensent la même chose. Mais ils se gardent bien de l’exprimer à haute voix.

- Bon, les visites débutent dans moins d’une heure…On se retrouve là-bas et on essaye de tirer tout ça au clair, dit Aigle.

Elle passe machinalement sa main sur son bandeau frontal sans se rendre compte qu’Océan et Éclat suivent son mouvement avec le plus grand intérêt.

Lorsqu’elle disparaît de leur vue, ils se fixent avec attention :

- Tu as remarqué toi aussi, dit Océan.
- Tu parles de quoi, du changement radical de comportement d’Aigle ou de cette manie qu’elle a de toujours vérifier si son bandeau est bien en place…
- Les deux.
- Je donnerai cher pour savoir ce que lui a dit Maître Yoshiko pendant leur partie de shogi. En tout cas, ça a eu un effet impressionnant. Aigle était livide et c’est là que j’ai remarqué ce geste qu’elle fait quand elle est stressée.
- Ou quand elle se relâche. C’est comme si elle cachait quelque chose sous son bandeau, une marque, une cicatrice peut-être…

Ils n’ont pas besoin d’ajouter un seul mot pour se comprendre. Ils sont tous les deux soulagés du changement d’attitude d’Aigle. Et bien sûr, ils feront tout pour en savoir plus sur les paroles échangées entre leur Maître et Aigle et sur ce que dissimule son bandeau frontal.


Les trois membres de l’équipe de Chance sont en train d’attendre le bon vouloir de l’imposante infirmière au regard sévère qui les retient dans la salle d’attente.

- Aigle.

Lorsqu’elle se retourne, elle se trouve face à un jeune homme aux cheveux longs qui lui ressemble tant que ses équipiers ont tout de suite deviné qu’il s’agit de ce fameux cousin au rare sourire. Son habit de junin, ses longs cheveux noirs et ses yeux clairs sont des indices plus qu’évidents, même pour Éclat. Dans son ombre se tient une jeune Hyuga à l’allure des plus timides.

- Princesse Hinata, cousin Neji, répond avec un profond respect Aigle.

Il y a définitivement de l’admiration dans le regard d’Aigle envers son cousin. Ça ne doit pas être n’importe qui pour mériter un tel transport de sa part, pensent ses équipiers ! Il y a aussi un sentiment de colère glacée envers la princesse qui n’échappe à personne. Dans son dos, l’équipe de Neji au grand complet occupe bruyamment toute la pièce. Dans un coin de la salle les Nara, père et fils se tiennent silencieux soupirant à l’unisson devant les frasques de Maître Gai et de Lee.

- On est dans un hôpital, dois-je vous le rappeler…
- Chance ! s’exclame Gaï.

Les trois équipiers de Yoshiko tressaillent en entendant à nouveau quelqu’un l’appeler ainsi. Elle tient dans ses bras les deux petits êtres qui dorment à poing fermé, agrippés l’un à l’autre. Ils ont beau être jumeaux, ils ne se ressemblent en rien. Le garçon affiche déjà les traits et les cheveux argentés de son père et la fille avec ses cheveux blonds est le portrait craché de sa mère.

- Sérieusement, vous êtes tellement discrets que vous avez fait fuir tous les gens de la salle d’attente.

D’un seul regard, ils se rendent compte qu’elle a tout à fait raison. Seuls ceux qui sont venus la voir sont restés dans la salle.

- Comment te sens-tu ? demande Gaï avec son enthousiasme habituel. Comment vont les petits monstres ?

Yoshiko affiche un sourire à la fois soulagé et radieux en tentant de canaliser le flot ininterrompu de paroles de Gaï.

- Ils vont très bien. Mais moi, je crois bien que je suis presque aussi fatiguée qu’après notre fameuse mission au pays de la pluie, dit-elle. Tu n’étais pas forcé de traîner toute ton équipe avec toi, dit-elle d’un ton gêné.
- Oh mais il ne nous a obligés en rien, dit Tenten avec un grand sourire en se penchant avec un air d’adoration sur les deux bébés qui sortent doucement de leur sommeil en ouvrant de grands yeux.
- Et ce n’est pas tous les jours que nous pouvons nous rendre à l’hôpital pour autre chose qu’une mauvaise nouvelle, ajoute Neji, inhabituellement loquace.
- Vous leur avez déjà trouvé des noms Chance ? demande Lee qui gesticule avec beaucoup d’application pour tenter d’arracher un sourire aux deux bambins.

Espérons qu’ils ne soient pas traumatisés par l’étrange ballet auquel se livret Lee et notre Maître, pensent exactement au même moment Tenten et Neji. Mais si la petite fille semble insensible aux efforts de ces deux clowns, le garçon les observe avec une telle attention que c’en est comique. Même Hinata sort de sa réserve habituelle pour les observer en rigolant doucement de leurs pitreries.

- Des noms, reprend Yoshiko. On en a plus ou moins discuté avec Kakashi…

"Je lui avais demandé de choisir des noms parce que je m’en sentais incapable et il m’a dit qu’il ne voyait pas l’intérêt de choisir des noms dont je ne me servirai pas, pense-t-elle. Mais il avait fini par céder."

- Je vous présente Obito et Nami, dit-elle.

Le regard de Maître Gai s’attarde une seconde sur Yoshiko. Il sait très bien ce que représentent les noms d’Obito pour Kakashi et de Nami pour Chance. Obito avait appris à Kakashi que ses équipiers sont plus précieux que les règles au prix le plus fort et Nami Uchiha avait été le premier capitaine de Chance au sein de Kuro, la personne qui avec son frère avait eu le plus d’influence sur son ancien chef. Il espère brièvement que le choix de ces prénoms est plus une façon de s’affranchir de leur culpabilité latente que de s’y enfoncer. Décidément le clan Uchiha a laissé une marque des plus profondes dans leurs vies.

- Bah, on sait très bien qu’il ne te faudra pas longtemps pour leur trouver un surnom, dit Gaï en prenant dans ses bras les deux enfants.

Yoshiko ne peut s’empêcher d’acquiescer de la tête à cette remarque. Avec l’absence de Kakashi et de Naruto, elle s’était plus ou moins résignée à vivre tout cela toute seule. Elle s’est trompée et, pour une fois, elle n’en est pas mécontente.

- Ça va, Chef ? demande d’un ton laconique Shikamaru.

Yoshiko sourit en voyant à quel point sa remarque laisse perplexe sa nouvelle équipe. Depuis qu’ils avaient travaillé ensemble Shikamaru l’appelle ainsi, Chef. Qui est-elle pour se plaindre d’un surnom…

- Assez pour te donner du fil à retordre lors de notre prochaine partie, petit génie !
- Quand tu veux !

Shikaku regarde avec surprise l’intérêt briller dans les yeux de son fils. Lui aussi se prend au jeu et fait tout pour mériter le plus longtemps possible cet air si sérieux que Chance affiche à chacune de ses parties. Depuis qu’il joue avec elle, il doit bien admettre que le jeu de son fils est devenu plus incisif. Elle le pousse à progresser et il a de plus en plus de mal à se maintenir à son niveau.

Yoshiko se tourne alors vers son équipe et remarque qu’Océan tient nerveusement deux gros paquets.

- C’est ma mère qui a insisté pour que je ne vienne pas les mains vides, dit-il d’une petite voix.

Et là, je me sens vraiment ridicule, pense-t-il lorsque son maître le débarrasse de ses encombrants paquets. Faire des cadeaux doit être réservés aux gens « normaux » et non aux ninjas chevronnés. Il prie un instant qu’elle n’ouvre pas les paquets en face de tout le monde car ils contiennent deux ours en peluche que sa mère avait trouvés absolument adorables. Il n’avait même pas essayé d’argumenter avec elle sur ce fait. Il sait bien que c’est peine perdue de tenter d’avoir le dernier mot avec elle. Et il est loin d’avoir fait le plus dur.
Le sourire de son Maître l’encourage un peu.

- Ma mère, elle voulait que je vous invite avec toute l’équipe pour faire connaissance.

Il a essayé de dire à sa mère que ça ne se fait sûrement pas d’inviter son capitaine et son équipe à un dîner à la maison pour faire connaissance ! Bah, elle allait sûrement refuser et il pourrait dire à sa mère qu’il avait quand même transmis son message.

- Pourquoi pas, dit-elle contre toute attente.

Oh non, pense-t-il. Il voit déjà la longue et humiliante soirée se profiler. Ses parents sont des as quand il s’agit de trouver un nouveau moyen de l’enfoncer un peu plus dans l’embarras le plus noir. Une seule soirée chez lui et il ne pourrait jamais plus regarder ses équipiers et son Maître dans les yeux. Il allait devoir trouver une astuce et vite pour ne pas laisser une telle horreur se dérouler.

Comme pour mettre un terme à ses réflexions, l’infirmière aux allures peu commode renvoie tout le monde en bougonnant deux trois paroles incompréhensibles sur les heures de visite et le fait qu’ils avaient fait fuir tous les gens de la salle d’attente. La jeune mère bien qu’épuisée va bien et ses deux jumeaux sont en pleine santé. Océan regarde ses deux équipiers qui compilent en silence toutes les informations qu’ils avaient pu glaner sur leur Maître et semblent n’avoir pas plus d’idées que lui sur la façon dont s’agence le tableau final. Quand son regard croise celui d’Éclat, il se dit qu’il a comme lui enregistré avec le plus grand intérêt le comportement d’Aigle envers son cousin et la jeune princesse au regard effacé.

Décidément faire partie de cette équipe huit devient de plus en plus intéressant chaque jour, pense Océan. A commencer par le fait qu’il a appris, il y a peu, qu’il n’y a que cinq nouvelles équipes formées cette année…



Le début de la mission de l'équipe de Kakashi à Suna dans le prochain chapitre.






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