Fiction: Les lettres d'Itachi

Cette histoire prend place après la révélation des véritables intentions d'Itachi. Tsunade reçoit un étrange message qui lui promet des informations sur Itachi. Sasuke est aussi convié au rendez vous. Lors de la rencontre, une jeune femme dissimulée derrière un masque d'ANBU remet un paquet de lettres à Sasuke, écrites par Itachi lui-même.
Classé: -16I | Action/Aventure | Mots: 168957 | Comments: 83 | Favs: 68
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elane. (Masculin), le 26/08/2013
Bienvenue dans cette deuxième partie : Le Souffle du Sable.
Au programme, l'action, suspens, humour... et quelques grains de sable.
Pour les curieux, le résumé est dans les commentaires de fin du chapitre précédent.
Mon hommage personnel aux début de Naruto que j'adore. J'espère que ça vous plaira.
Bonne lecture




Chapitre 24: Inscription



INSCRIPTION

Les muscles endoloris, la tête encore embrumée par l’odeur du sang et l’adrénaline qui court sous ma peau, je plonge sous le jet d’eau qui balaye froidement ma peau et calme mes nerfs. Cette mission n’avait pas été une sinécure. Naruto avait encore fait preuve de son incroyable capacité à me surprendre. Et plus les jours passent plus Sasuke reprend sa place dans l’équipe et il forme un duo des plus efficaces avec Naruto. A vrai dire, seule Sakura semble avoir du mal à encaisser son retour. Elle réfrène avec difficulté son hostilité envers Sasuke. L’Uchiha endure stoïquement toutes ses réflexions acerbes et son dédain parfois violent, ce qui montre bien sa détermination à faire de nouveau partie du Village.
En sortant de la douche, j’enfile rapidement quelques habits. Je sors sans un bruit, surpris de voir Yoshiko trop perdue dans ses pensées pour remarquer ma présence, des sombres souvenirs assombrissant son regard clair.
C’est une vision aussi rare que déchirante car elle ne supporte pas de se montrer vulnérable, même envers moi, surtout envers moi. C’est un travers que j’aurais bien du mal à lui reprocher, car je suis comme elle. Je décide de m’éclipser la mort dans l’âme, elle n’accepterait aucun geste de ma part. Mais encore une fois, elle me surprend et m’appelle :

- Kakashi.

Toute mélancolie ne s’est pas totalement évanouie de son visage mais elle tourne son regard vers moi et me sourit. Je m’avance vers elle et enfouit ma tête dans son cou, inspirant à pleins poumons l’odeur de fruit sucré et légèrement métallique qu’exhalent sa peau et ses cheveux. J’entoure sa taille qui s’arrondit doucement et je la sens se raidir puis doucement se détendre devant mon étreinte, une démonstration de mon affection qu’il faut bien avouer je distribue avec beaucoup de parcimonie.
Pour la première fois depuis longtemps, j’avais réellement envie de rentrer vivant de cette mission.
Je me détache à regret de son cou et de cette odeur qui m’a tant manqué pendant cette longue mission. Je détaille les papiers qu’elle tenait dans ses mains. Des formulaires d’inscription pour l’examen chunin qu’elle n’a pas encore rempli.

- C’est au pays du sable que j’ai passé cet examen, dit-elle. Mon frère avait essayé de me dissuader de passer cet examen si tôt. Mais comme toujours je n’en avais fait qu’à ma tête. Mais je sais aujourd’hui qu’il avait raison…

Son frère avait aussi essayé de me convaincre d’attendre pour passer cet examen. Et moi non plus je n’avais pas écouté.

- La situation n’était pas comparable, dis-je.

Yoshiko baisse les yeux nerveusement. Elle avait passé l’examen chunin un an après moi. A cette époque la grande guerre semblait ne jamais vouloir se terminer et l’examen bien que très différent de celui d’aujourd’hui n’était pas plus difficile. Mais la haine et la tension entre les participants des différents pays en conflit ou en passe de l’être rendaient la survie entre les différentes épreuves parfois bien plus périlleuse que de passer chunin. Et si le frère de Yoshiko n’était pas encore connu sous le nom du quatrième, il s’était déjà taillé une solide réputation sur le champ de bataille, au moins aussi grande que celle de mon propre père. Et de même que j’étais incapable de cacher que j’étais le fils de mon père, quiconque jetait un œil sur Yoshiko ne pouvait ignorer son lien avec Maître Namikaze.
Elle avait dû endurer comme moi les assauts haineux de tout ceux qui avaient perdu un ami, un parent à cause de son frère. Et comme je ne m’en étais jamais plaint envers mon père, elle n’avait jamais dû en parler à son frère.

- J’aurais quelque chose à te demander.

Alors là je tombe des nues. Depuis que je connais Yoshiko, je ne l’ai encore jamais entendu demander quoi que ce soit. Sa fierté l’a toujours obligée à obtenir par des moyens détournés ce qu’elle souhaitait. C’est cet orgueil qui l’a poussée au cours des années à développer un esprit aussi retors. Elle est tout simplement incapable de demander quoi que ce soit directement.
Du coup, je suis presque prêt à acquiescer à tout ce qu’elle pourrait me demander.

- Tu pourrais accompagner mon équipe au pays du sable avec Sasuke et Naruto. Je…

Je souris. Elle doit beaucoup l’apprécier sa jeune équipe pour écorcher ainsi sa fierté en me demandant une faveur. Machinalement je passe ma main sur son ventre qui s’arrondit un peu trop doucement à mon goût. L’examen aura lien dans un mois et dans un mois Yoshiko ne serait plus vraiment en mesure de se déplacer pour un tel voyage.

- Bien sûr, dis-je en coupant court à ses arguments.

En voyant son air soulagé, je suis vraiment étonné. S’attendait-elle vraiment à ce que je refuse une demande aussi simple ? Une flamme aussi vive que brève étincelle dans son regard et elle remplit le papier d’un geste rapide.
Lorsque je me penche sur le formulaire, je manque d’étouffer un petit rire et je me promets d’être là quand elle apprendra à son équipe qu’elle les a inscrits à l’examen chunin. Je ne peux pas manquer ça.



Je jette un regard noir aux rayons du soleil qui se lèvent sur ce jour maudit. Le ciel bleu sans nuage qui s’annonce est une ultime insulte à la tempête qui fait rage dans ma tête. Je n’ai jamais eu autant l’impression de lutter seul et désespérément dans la nuit noire de mon esprit malade.
Cela fait un an que la haine et la colère qui hantaient ma vie ont fait place à une culpabilité sans fond qui me suit comme une ombre à chacun de mes pas. Tous les jours je suis obligé de la tenir à distance car elle menace de m’envahir à chacune de mes hésitations, à chacun de mes détours.
D’un pas presque mécanique, je passe le porche surmonté de l’éventail qui hante mes cauchemars. Les souvenirs affluent avec une force si violente que je dois utiliser toute mon attention pour ne pas trembler de tous mes membres. Une fois arrivé dans cet endroit que je connais si bien et où j’essayais d’entraîner mon frère à chaque fois que je pouvais pour qu’il supervise tous mes entraînements, je m’appuie contre un arbre avant de me laisser tomber à terre.
J’ai envie de maudire le sort, les Dieux, le soleil et le ciel indifférents à la lame froide qui tourne sans arrêt dans ma tête et mon cœur et qui vrille mon esprit et mes membres d’une douleur lancinante et sans fin. J’ai envie de fermer les yeux et de tromper mon esprit tourmenté. J’ai envie de prétendre que tout cela n’est rien d’autre qu’un mauvais rêve et qu’en ouvrant mes yeux j’aurais de nouveau six ans et que mon frère sera là pour m’aider à en dissiper les restes noirs d’un seul sourire.
Il y a un an jour pour jour que cela est arrivé.
Et aujourd’hui je veux fuir cette réalité implacable, aujourd’hui je suis prêt à laisser là mon esprit, ma logique et ma raison pour le réconfort flatteur et trompeur de la folie.
Mais je ne suis pas seul.
Je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qui se tenait dans l’ombre en silence. Je ne suis pas vraiment étonné. Hier, quand je lui ai dit que je ne serai pas à l’entraînement aujourd’hui, il n’avait pas eu l’air d’être surpris.
Je lève un regard sombre vers lui.

- Dégage !

Comment peut-il ne pas comprendre ? Aujourd’hui, je ne peux plus lutter et j’en ai besoin de ce moment d’apaisement. Même si pour cela je suis obligé de conclure un pacte désespéré avec la changeante folie, je suis prêt à en assumer les conséquences quelles qu’elles soient.
Il reste à distance, sans bouger, sans un mot. Seul son regard exprime une inquiétude profonde qui m’est insupportable. Je m’approche, tremblant de rage, il ne bouge pas d’un pas et affronte mon regard de haine sans sourciller.

- Dégage !

C’est la seule somation que je suis capable d’articuler sans que ma voix ne s’effondre. Mais il reste là, immobile. Incapable de me contenir plus longtemps devant son mutisme, je frappe, de toutes mes forces, encore et encore. Il encaisse tous mes coups sans y répondre, sans même émettre le moindre mouvement de recul.

- Pourquoi ?

Comment ne peut-il pas comprendre que sa seule présence m’empêche de perdre pied dans cette sombre fantaisie qui m’accordera le seul repos auquel tout mon être aspire depuis si longtemps ?
A bout de souffle, je lève mes poings ensanglantés devant mes yeux, incrédule. Le flot nerveux qui court dans mes veines fait trembler tous mes membres et je ne pourrais me contrôler beaucoup plus longtemps.

- Pourquoi !

Mais cette fois, je ne maîtrise plus rien, ni ma voix, ni les sanglots de rage et de douleur qui remontent le long de ma gorge et explosent en silence dans mes yeux. Je tombe sur le sol, comme si j’avais moi même encaissé tous les coups que je lui avais infligés.
Naruto détourne les yeux avec pudeur devant le pitoyable spectacle que j’affiche. Mais les larmes qui coulent en silence sur mes joues, ses larmes que je m’étais toujours refusé m’apportent cet apaisement que j’étais prêt à rechercher jusque dans la folie.
D’un revers la main, je balaye les traces sinueuses sur mes joues et me relève. Je voudrais lui dire à quel point je lui suis reconnaissant mais je n’y arrive pas.

- Si tu savais à quel point il me manque.

Voici les seuls mots capables de passer par mes lèvres et je me rends bien compte que ces seuls mots sont bien faibles pour exprimer ce que je ressens. Il se retourne vers moi et son sourire exprime un soulagement que je suis bien loin de mériter de sa part.
Pour la première fois depuis bien longtemps, je ne me sens plus seul.


Aigle s’empare du papier officiel d’inscription à l’examen chunin et y jette un regard incrédule. Peu habitués à la voir afficher une telle débauche d’émotions, ses deux coéquipiers délaissent leur querelle pour se pencher sur le formulaire. Il ne leur faut qu’un coup d’œil pour afficher la même expression qu’Aigle.

- Vous n’avez pas pu nous faire ça, Maître…

Kakashi qui se tenait en retrait se retenait à grand peine de rire de la situation.

- Vous n’avez pas pu nous faire ça, répètent d’une voix blanche les deux équipiers de la jeune fille.
- Je ne vous aurais pas inscrits si je ne pensais pas que vous étiez prêts, dit Yoshiko, je…
- C’est pas le fait que vous nous ayez inscrits qui nous inquiète, c’est les noms sous lesquels vous nous avez inscrits, explose Éclat.

Sous la case membres de l’équipe, Yoshiko avait inscrit avec beaucoup d’application : Aigle, Éclat, Océan. Cette fois, Kakashi ne se retient plus de rire franchement devant les mines défaites des trois membres de l’équipe de Chance.






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