Fiction: Les lettres d'Itachi

Cette histoire prend place après la révélation des véritables intentions d'Itachi. Tsunade reçoit un étrange message qui lui promet des informations sur Itachi. Sasuke est aussi convié au rendez vous. Lors de la rencontre, une jeune femme dissimulée derrière un masque d'ANBU remet un paquet de lettres à Sasuke, écrites par Itachi lui-même.
Classé: -16I | Action/Aventure | Mots: 168957 | Comments: 83 | Favs: 68
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elane. (Masculin), le 01/05/2013
Cette fiction s'attache à respecter au maximum le cadre original du monde de Naruto, ses personnages et ses évènements .
Et j'essaye au maximum de respecter l'équilibre des genres, si cher à Naruto, action, humour, aventure, suspense... peut-être même un soupçon de romance.
Bonne lecture.




Chapitre 14: Confiance



CONFIANCE

Shikamaru a beau s’abîmer les yeux sur les pièces de shogi qu’il a placé sous ses yeux, la solution, s’il y en a une, est encore loin de lui sauter aux yeux. Il ne se sent pas à la hauteur de ce que l’on attend de lui. Madara n’a apparemment aucun point faible à exploiter.

Quand il a demandé à Chance à quelle vitesse se déplace Madara elle lui a répondu qu’il devait sûrement contrôler le temps lui-même. Il lui a demandé quelle est la limite de sa résistance physique. Elle lui a dit qu’elle ne l’avait jamais vu l’atteindre mais qu’il peut maintenir son sharingan pendant des heures sans même se fatiguer.
Son mangekyo sharingan est, toujours selon Yoshiko, au moins deux fois plus puissant que celui d’Itachi et il maîtrise toutes les techniques de combat qu’elle connaît.

Alors quand il a fait remarquer à Chance qu’elle lui demande un plan contre un être absolument sans faille, sans défaut d’aucune sorte, elle s’est contenté de sourire et de lui répondre qu’il avait déjà monté un plan contre un homme qui se proclamait incapable de mourir.

C’est peut-être vrai, mais pour le moment il est dans le noir total.
Quelle galère…

Et c’est là que Chance l’a surpris. Son visage s’est fermé et elle lui a dit de ne pas trop s’inquiéter et de faire de son mieux. Il y a quelque chose, une impression qu’il n’aime pas du tout dans le regard de Chance.
Il se remet à faire fonctionner furieusement ses neurones. Il doit absolument trouver quelque chose car il a dans l’idée que Chance a déjà un plan en tête. Et que son plan ne lui plairait pas. Mais alors pas du tout.


Chance observe les progrès de Naruto. Avant ce soir il maîtriserait la seconde étape. Il ne lui manque pas grand-chose. Elle doit lui parler et ne sait juste pas par où commencer. Elle sait maintenant qu’elle ne pourrait pas l’empêcher de joindre l’équipe.

- Tu devrais lui faire plus confiance. Tu le sous-estimes encore, dit Neige.
- Non, plus maintenant.

Mais il doit savoir que les risques qu’il prend ne sont pas les mêmes que ceux des autres membres de l’équipe, quels qu’ils soient, pense-t-elle.

- Alors pourquoi ne lui as-tu toujours pas parlé ?
- Tu te souviens de notre dernière mission…
- Beaucoup trop bien, je le crains.
- Les mots que m’avait dits Madara ce jour sont restés gravés dans ma mémoire. Mais je n’ai compris leur importance que bien plus tard.

Les Namikaze se sont toujours dressés en travers de mon chemin avec la régularité d’un métronome, un grain de sable dans mes plans si bien huilés et d’une persistance des plus irritantes.
Yoshiko passe nerveusement sa main dans ses cheveux et baisse les yeux.

- J’ai menti sur un seul point dans mon rapport à Tsunade.

Kakashi est suspendu aux paroles de Chance mais elle reste silencieuse un moment avant de reprendre.

- Madara ne m’a pas laissée en vie pour avoir des informations. Il ne m’a même jamais posé une seule question.
- Alors pourquoi ?

De nouveau Yoshiko se renferme. Les souvenirs de ce mois qu’elle a passé entre les griffes de Madara affluent douloureusement dans son esprit, sa respiration s’accélère et ses mains tremblent.

- Pourquoi ?

Yoshiko est surprise par le ton de Neige. Les sarcasmes, l’indifférence, la colère parfois devant ses « n’importe quoi », elle en a l’habitude. Mais jamais elle n’a senti cette inquiétude mêlée au besoin impérieux de savoir percer dans sa voix.

Tout cela ne me ressemble pas, reprends-toi Yoshiko. Tu n’es pas loin d’inspirer la pitié si tu continues à trembler ainsi, se sermonne-t-elle.
Cette peur qui court encore sous sa peau au simple souvenir de cette aberration la dégoûte. En prenant une profonde inspiration elle reprend le contrôle de ses mains et répond d’une voix faible mais parfaitement claire.

- La seule chose qui rattache encore Madara au monde des humains est sa haine envers Konoha et sa colère envers les Namikaze qui est presque aussi démesurée et personnelle que sa folie. Il n’avait aucune question à me demander, aucune information à me soutirer. Il voulait juste se venger et assouvir sa frustration sur un Namikaze, quel qu’il soit.
- S’il met la main sur Naruto…
- Il ne cherchera pas à le tuer sans l’avoir brisé avant. Et tu sais comme moi quelle est la puissance de son mangekyo sharingan.

Kakashi se tait un instant. Il a déjà subi celui de Madara pendant soixante-douze heures et cela ne fait pas vraiment partie de ses meilleurs souvenirs. Madara avait distordu la réalité en un cauchemar aux teintes criardes et lui avait fait vivre et revivre des centaines et des centaines de fois la mort de ses amis de l’équipe sept en l’enfonçant un peu plus à chaque instant dans la culpabilité et le désespoir le plus profond. Avec Chance, il a dû avoir accès à suffisamment de sombres souvenirs pour rendre fou n’importe qui. Et elle a tenu un mois de cette torture sans aucune autre raison que la noire folie d’un monstre.

En levant les yeux sur elle, il voit une nouvelle lueur briller dans ses yeux lorsqu’elle observe Naruto.

- Je croyais m’être affranchie de cette peur qu’il avait soulevé en moi. Mais je me trompais, elle embrumait ma vision d’un voile épais qui m’empêchait de voir la réalité en face. Je n’ai toujours fait qu’envisager le pire. Cette peur ne doit plus me guider. Je dois me reprendre et faire enfin confiance à ma future équipe, à toi, à Shikamaru, à Naruto…

Enfin. Neige est plus soulagé qu’il n’aurait cru. Yoshiko n’est peut-être pas aussi transparente qu’il l’avait cru, mais elle a toujours eu horreur qu’on s’inquiète pour elle. Pour la première fois depuis sa confrontation avec Tsunade, c’est Chance, son ancien capitaine avec ses meilleurs moments et ses pires folies qui reprend le dessus sur la pâle copie qu’elle leur a imposé jusqu’à présent. Mais même s’il a poussé un peu loin la comédie, son inquiétude n’est pas totalement feinte.

- Neige, trouve-moi un Byakugan. J’ai comme l’impression que le contrôle du chakra nécessaire pour la dernière étape n’est pas vraiment le point fort de Naruto.

Déjà fait, pense-t-il en la regardant s’éloigner. Mais il n’aurait pas brisé l’élan de son capitaine pour si peu.

- Dès qu’il sera prêt à commencer tu me préviens, j’ai deux mots à dire à notre nouvelle recrue. Histoire de le motiver un peu…

Le Doc avait toujours joué le rôle de garde-fou dans leur ancienne équipe devant les n’importe quoi de Chance. C’était un rôle qu’il assumait toujours avec un certain brio et un rôle que je suis prêt à reprendre avec beaucoup d’application capitaine. Compte sur moi Chance.


Comme Chance l’a imaginé, Sasuke s’est installé dans les quartiers vides et désolés de son clan. Il tient dans sa main les derniers feuillets couverts de l’écriture de son frère.

- Je n’ai pas pu me résoudre à lire les dernières pages, dit-elle.

Surpris, Sasuke lève les yeux, le voile de nostalgie laissant bien vite place à la colère dans son regard noir.

- Moi non plus, je n’ai pas pu, pas encore. Mais Itachi a fait cependant une description assez précise de vous dans ses lettres. J’aurais du me méfier de votre défi et de vos petites manipulations. J’ai foncé tête baissée, ce qui ne me ressemble pas…
- J’ai un don pour ça… Même ton frère, j’arrivais régulièrement à le décontenancer.
- Je dois avouer que votre technique est impressionnante. Je ne pensais pas qu’on pouvait contrer le sharingan aussi facilement.
- Facilement… Ne m’insulte pas Uchiha ! J’ai mis des années à mettre au point cette technique et j’ai eu des années de pratique avec ton frère pour la maîtriser.

Chance s’approche de Sasuke et le fixe droit dans les yeux :

- J’ai promis deux choses à ton frère, tuer Madara Uchiha et te ramener au Village. Je tiens toujours mes promesses.
- Prendre la place de mon frère dans votre équipe ne veut pas dire que je suis de retour à Konoha.
- Je sais bien, dit-elle avec un petit sourire insolent.
- Je dois rencontrer Madara dans dix jours mais je suppose que vous êtes déjà au courant…
- Une occasion parfaite pour tenter quelque chose et plus de temps qu’il n’en faut pour te préparer. Alors petit, rendez-vous demain, même heure, même endroit, on continue l’entraînement.
- Petit !
- Dernière étape.


Une odeur que j’aurai reconnue entre toutes envahit la pièce. Naruto apparaît sur le seuil chargé de deux énormes bols fumants.

- Je me suis dit que tu devais avoir faim…

Des ramens, bien sûr. Je m’apprête à protester vivement quand mon estomac se rappelle bruyamment à mon souvenir, prêt à démentir ma longue tirade d’un seul et long tiraillement. Naruto s’applique déjà consciencieusement à vider son bol.

- Si tu n’en veux pas, tu sais très bien que je peux finir les deux bols.

Plutôt mourir de faim… Mais la seconde plainte déchirante de mes entrailles me contraint à ravaler ma fierté et à empoigner le bol. J’utilise presque toute ma volonté pour ne pas me jeter sur la nourriture et observer du coin de l’œil Naruto. Heureusement pour lui, il ne se permet aucune réflexion condescendante, une courtoisie que je ne lui aurais peut-être pas accordée si les rôles étaient inversés.

- Tu ne devrais peut-être pas rester ici, du moins pour le moment. C’est un peu…

Vide, désolé, malsain… Je dois admettre qu’il n’a pas tort mais je n’ai nulle part ailleurs où aller.

- Je peux te laisser t’installer chez moi, le temps que tu…
- Tu te moques de moi ! Jamais je n’accepterai de mettre un pied chez toi ! Je…
- Dommage, ça m’aurait fait un prétexte valable pour accepter l’invitation de Yoshiko sans paraître trop empressé…
- L’invitation ?
- Elle m’a proposé de venir s’installer dans son ancienne maison, l’ancienne maison de…
- Ton père.
- J’ai encore du mal à intégrer tout ça. J’étais seul, sans aucune famille ni attache et là j’apprends l’identité de mon père, que j’ai une famille…

Moi, c’est l’inverse, j’avais une famille, un clan et du jour au lendemain, je suis devenu seul au monde avec la haine comme seule compagne.

- J’ai tellement envie de savoir, d’apprendre tout ce qu’elle connaît sur mon père.

Je comprends ce besoin compulsif, j’ai ressenti la même chose pour mon frère. Cela m’a fait plonger tête baissée dans les petites manipulations de Chance. Il est déjà perdu et il ne le sait même pas. Je pourrais presque le plaindre…

- En plus, elle a l’air d’en savoir long sur Maître Kakashi, ajoute-t-il avec un petit sourire en coin. Tu sais comment elle l’appelle…
- Naruto !
- Neige ! Et quand elle l’appelle ainsi, il lui répond comme si elle était encore son capitaine, c’est trop drôle…
- Ferme-la, idiot…
- Et le plus énorme, c’est…

Le sourire de Naruto se fige, il vient enfin de comprendre. Il se retourne pour tomber nez à nez avec le regard assassin de Kakashi qui se tient à deux pas derrière lui.

- Naruto !

La colère glacée qui irradie de l’œil froid de Kakashi l’empêche d’esquiver un coup que n’aurait pas renié Sakura. Après l’avoir quasiment assommé, il l’empoigne comme un paquet encombrant et ils disparaissent de ma vue sans plus de cérémonie qu’un petit mouvement de la main. En jetant un œil sur mon bol à moitié entamé, je me dis qu’il y a certaines choses qui ne changeront jamais. Et d’une certaine façon, c’est rassurant de savoir qu’il y a des constantes dans ce monde si changeant.



LA DERNIÈRE ETAPE

Chance observe le Byakugan que Neige lui a apporté avec un œil des plus attentifs. Frêle silhouette, teint pâle, longs cheveux noirs et fins, les yeux si clairs, c’est une vraie petite princesse Hyuga qui se tient devant ses yeux, l’arrogance en moins. Elle n’a aucune conscience de sa propre puissance et de ses capacités. Difficile de croire que cette jeune fille si timide est la future héritière du plus grand clan de Konoha.

Elle ne doit pas se montrer trop brusque pour ne pas l’effrayer plus qu’elle ne l’est déjà. Elle lui fait signe d’approcher et de s’asseoir en face d’elle.

- Hinata, approche.

Elle prend place en osant à peine la regarder dans les yeux.

- Kakashi t’a expliqué ce que l’on attend de toi ?
- Pas vraiment, juste que je pouvais aider Naruto dans son nouvel entraînement.

La façon dont elle prononce Naruto montre qu’elle ne doit pas lui refuser grand-chose. Kakashi a honteusement abusé de la situation…

- Alors en attendant que Neige ramène Naruto, je vais t’expliquer en quoi tu peux l’aider.

Hinata écoute avec attention en osant enfin regarder Chance dans les yeux. L’idée d’aider Naruto semble lui donner une assurance nouvelle. Yoshiko commence les explications quand Neige arrive dans un nuage de poussière, Naruto à moitié inconscient sur l’épaule.

- Naruto…

Hinata s’est déjà précipitée vers Naruto pendant que Chance observe avec amusement la colère flamboyer dans l’œil de Neige. Elle se demande ce qu’il lui a fait pour mériter une telle lueur dans le regard de l’impassible Kakashi. Cela doit être un trait familial d’arriver à déclencher aussi facilement la colère de Neige. Chance décide de les ignorer pour un moment et de se concentrer sur Hinata.

- Hinata, observe attentivement.

La jeune Hyuga active son Byakugan et ne peut contenir sa surprise en observant les flux de chakra de Chance.

- Tu comprends ?
- Oui, vous utilisez votre énergie sans avoir besoin de faire le moindre signe. C’est comme si votre corps était un instrument de musique qui module chaque note lui-même grâce à un contrôle parfait de vos flux de chakra. Mais je n’ai jamais encore vu de manipulation si complexe.

Impressionnant, elle a tout compris en une seule démonstration. Elle parle de notes, d’instruments de musique, les mots qu’elle aurait elle-même choisis… Hinata doit aussi certainement maîtriser le vent.

- C’est parce que chaque « note » est composée de deux signes qui s’exécutent en même temps. Je veux que tu mémorises chacune de ces notes pour aider Naruto à les maîtriser et à les jouer de façon parfaite et presque simultanée. Je vais les réaliser une à une, lentement. Tu es prête ?

Hinata hoche la tête, sa concentration est telle qu’elle ne voit pas les yeux de Naruto qui l’observe fasciné par son attitude et son sérieux. Elle mémorise chacune des composantes du jutsu en un temps record, Kakashi a bien choisi son byakugan.

- Bien, maintenant, je te donne une image de la mélodie complète.

Nul besoin de lui demander si elle est préparée, rien de ce qu’elle fera n’échappera à ses yeux presque terrifiants. Chance disparaît dans un flash lumineux et se rematérialise dans l’instant quelques mètres derrière.

- Tu crois que tu pourras aider Naruto ?
- Je…

Elle ne peut s’empêcher de rougir un instant quand elle se rend compte que Naruto ne la quitte pas des yeux.

- J’en suis sûre.
- Bien, une dernière chose, princesse. Cette dernière étape demande tellement de concentration qu’il est très facile de perdre conscience. Je compte sur toi pour empêcher Naruto de trop se surmener.

Et c’est loin d’être une tâche facile… Combien de fois s’était-elle évanouie elle-même, perdue dans les brumes de son esprit embrouillé qui tentait de maîtriser cette technique.

- Je ferais de mon mieux, je vous le promets.

Elle s’éloigne un peu en regardant Naruto et Hinata se faire face. La jeune fille donne ses conseils d’une voix douce, elle n’a pas besoin d’hausser la voix, Naruto a tellement envie de progresser qu’il l’écoute avec la plus grande attention.

- Tu as abusé des faiblesses d’une jeune fille, Neige. Tu devrais avoir honte.
- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, réplique Kakashi d’un ton faussement innocent.
- Elle est subjuguée par tout ce qu’il fait, tout ce qu’il dit et lui ne voit rien… Il tient définitivement de son père sur ce coup là.
- C’est sûrement un trait familial, tu as raison, dit Neige d’un ton étrange, un trait spécifique aux Namikaze.







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