Fiction: Les lettres d'Itachi

Cette histoire prend place après la révélation des véritables intentions d'Itachi. Tsunade reçoit un étrange message qui lui promet des informations sur Itachi. Sasuke est aussi convié au rendez vous. Lors de la rencontre, une jeune femme dissimulée derrière un masque d'ANBU remet un paquet de lettres à Sasuke, écrites par Itachi lui-même.
Classé: -16I | Action/Aventure | Mots: 168957 | Comments: 83 | Favs: 68
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elane. (Masculin), le 01/04/2013
De nouveau un retour en arrière avec le récit d'Itachi.
Bonne lecture




Chapitre 12: Dernière mission



DERNIÈRE MISSION


Le souffle court, Sasuke déplie avec le plus de soin possible la liasse de papiers.

Il doit retrouver son calme. Sa confrontation avec Naruto et Sakura l’a épuisé physiquement mais curieusement il ressent une étrange impression de soulagement. Il doit avouer qu’il a fait une piètre démonstration de ses capacités. Par contre ses anciens coéquipiers ont démontré un travail d’équipe remarquable et ont exploité chacune de ses faiblesses avec une incroyable précision.

La véritable puissance…

Dans deux jours, il leur montrerait ce que signifie le mot puissance. Dans deux jours, il aurait retrouvé tout son sang froid. Il serait prêt. Quel que soit le défi de Chance, il la surpasserait. Car perdre signifie faire de nouveau partie de l’équipe sept et perdre n’est pas une option.

Conforté par cette simple résolution Sasuke ne tremble plus. Il est de nouveau prêt à se replonger dans les écrits de son frère.





Neige dégage son bandeau frontal libérant son unique sharingan :

- Chance, cette explosion ne s’est pas déclenchée toute seule, elle a été provoquée par quelqu’un, quelqu’un de proche.

Il scrute les alentours et je mets un instant pour reprendre mes esprits. Chance ne m’a pas ménagé. Deux silhouettes sortent des bois, lentement. Elles portent de longues capes noires parsemées de petits nuages rouges stylisés.

- Akatsuki, murmure Chance en dégainant sa lame.

Vu l’attitude de mes équipiers, ils les ont déjà rencontrés. Et ils les craignent. Le premier présente un regard froid et une silhouette des plus volumineuses totalement disproportionnée sous sa cape et l’autre porte un masque d’un orange criard qui s’enroule en une spirale hypnotique autour de son œil droit.

L’homme au masque fourre une liasse de rouleaux dans les mains de l’homme à la stature des plus imposante.

- On se rejoint à l’endroit prévu.

Il nous jette un regard chargé de dédain et d’ennui :

- Tu t’en charges ?
- Ça ne devrait pas me prendre trop de temps et j’ai un compte à régler avec cette équipe.
- Bien, mais fais ça vite, tu sais bien que j’ai horreur d’attendre.

Il s’avance vers nous d’un pas presque nonchalant en nous toisant du regard :

- Je dois admettre que votre petite incursion au pays de la Terre m’a forcé à agir, prendre des risques et laisser des traces… Je comprends mieux maintenant que je vois à qui j’ai à faire.
- Je vous retourne le compliment, Madara Uchiha.

Je ne peux le croire, cet homme derrière le masque. Madara Uchiha... L’homme responsable de ce carnage, d’avoir précipité mon clan aux portes du chaos, comment peut-il être encore en vie après tant d’années ? C’est impossible.

Il éclate d’un rire qui sonne comme un glas morbide dans cette forêt sombre :

- Les Namikaze se sont toujours dressés en travers de mon chemin avec la régularité d’un métronome, un grain de sable dans mes plans si bien huilés et d’une persistance des plus irritantes. Tu as peut-être la force de ton frère mais tu as aussi ses faiblesses.

Il se matérialise en face de Flamme et lui transperce le cœur de sa main nue sous le regard pétrifié de Chance qui n’a pas eu le temps d’esquisser le moindre geste. Flamme tombe comme un pantin désarticulé sur le sol.

- NON !

Chance se met à trembler et lorsqu’elle relève la tête la fureur se diffuse dans tout son être et une boule de chrakra bleutée se matérialise dans sa main droite. Neige se place à sa gauche, une décharge blanche d’électricité éclatant dans sa main. Le bruit crissant des milles oiseaux fait écho au crépitement du rasengan. Ils se jettent sur lui avec une sauvagerie qui n’a d’égale que leur colère. Mais Madara esquive tous les coups, toutes les attaques avec des mouvements des plus désinvoltes. Il se révèle plus glissant qu’une anguille et plus d’une fois je vois le rasengan ou le chidori de Neige tenter de le frapper sans succès démolissant avec une rage minutieuse tout ce qui se dresse sur leur chemin.

Le Doc qui regarde en tremblant de rage la scène essaye de rassembler tout son calme pour se concentrer. Son esprit cherche furieusement un plan d’attaque contre notre adversaire.

Madara arrête d’esquiver et attrape la main encore chargée du rasengan de Chance avec une facilité déconcertante. Il la pousse vers lui, la forçant à lui faire face :

- Je vais tuer un à un les membres de ta précieuse équipe, Namikaze, sous tes yeux…
- Tu devras déjà avoir affaire à moi ! Je ne te laisserai pas faire, sale traître…

Il l’envoie à terre d’un geste brusque.

- Vous êtes donc tous les mêmes. Toujours tellement noble, toujours tellement prompt à vous mettre en première ligne, à vous sacrifier pour les autres. Vous êtes tellement pathétiques que c’en est risible.

Soudain le Doc s’agite et je reconnais cette lueur qui illumine son visage, c’est celle qu’il affiche après avoir trouvé le coup imparable lui donnant le moyen de gagner une partie de shogi. Malheureusement ce petit air satisfait n’échappe pas à notre ennemi qui pour la première fois affiche une certaine inquiétude.

- Je vais tout de suite m’occuper de la seule véritable menace de cette équipe.

Mais cette fois, je ne resterai pas simple spectateur.

- Mangekyo sharingan.

Ma vision se voile d’un filtre sanglant et le sang pulse dans mes yeux. Le temps se décompose et je plonge pour arrêter d’une main le geste meurtrier. Madara me dévisage, surpris. Mais il ne s’attarde pas sur cette première impression et m’envoie une rangée de kunaïs qui me force à battre en retraite.

Il en profite pour se retourner sur sa proie. Le Doc est pris en tenaille entre son adversaire et un arbre contre lequel il se heurte en reculant. Mais j’ai laissé assez de temps à Neige pour apparaître à mes côtés et à Chance pour se placer entre le Doc et l’Uchiha.

- Amaterasu.

Une décharge de flammes noires comme l’enfer jaillit des mains de Madara et Chance a juste le temps de disparaître avec le Doc sous le bras dans un flash lumineux. Mais Madara les suit… non, il les précède !

Il attrape le katana de Chance au moment où elle atterrit avec un air exténué et s’apprête à les transpercer de sa propre lame. Dans un geste désespéré, Chance stoppe son attaque en refermant ses deux mains sur la lame. L’espace d’une seconde, les mains jointes sur l’acier, un genou à terre, elle ressemble à un fidèle perdu dans la ferveur d’un culte oublié et sacrificiel, des perles vermeilles s’écoulant goutte à goutte le long de la garde.

Neige se précipite à nouveau, chidori au poing, dans le dos de Madara qui s’apprête à fuir. Mais Chance renforce sa prise sur la lame et d’un coup sec resserre ses doigts tel un étau autour de son bras, le sang s’écoulant un peu plus sur l’herbe si verte.

Ne pouvant se dégager assez vite, il se retourne.

- Tsukuyomi.

Je vois avec horreur Neige se figer et tomber inconscient pris dans un genjutsu si puissant que son sharingan est incapable de le contrer. Je me précipite, mais je suis bien trop lent. Libéré de toute étreinte Madara apparaît derrière le Doc. Impuissant, je le vois enfoncer jusqu’à la garde le katana qui transperce le Doc en plein cœur et blesse mortellement Chance qui s’effondre le souffle coupé.

Il se retourne vers moi en affichant un sourire terriblement glaçant. Il s’approche et je suis paralysé devant ce regard de dément :

- Tu as les mêmes yeux que moi mais tu ne sais pas encore les utiliser. Viens avec moi et je t’apprendrai tout ce que ces yeux recèlent, une puissance tellement absolue que tu ne…

L’adrénaline coule à flot dans mes veines, je suis prêt à me battre et mourir pour l’arrêter mais accorder une réponse à cette insulte est au-dessus de mes forces.

- Je vois. Alors je vais te donner une première leçon, celle de l’expérience… Tsukuyomi.

A peine ai-je levé les yeux sur lui que le ciel prend des teintes rougeoyantes. Je me retrouve attaché solidement à un arbre titanesque, les nerfs à fleur de peau. Je suis perdu au sein d’un genjutsu que je ne peux dissiper. Madara me toise d’un air mauvais :

- Tes sens, tes peurs, ta douleur, tout est à moi pendant les prochaines soixante-douze heures.



Lorsque plusieurs jours plus tard, j’ouvre enfin un œil, je me retrouve dans une chambre d’hôpital aux murs blancs, aseptisés. La douleur traverse chacun de mes membres et mes paupières sont si lourdes que maintenir mes yeux ouverts me demande toute mon énergie. La lumière brute qui se déverse dans la pièce m’arrache un rictus des plus crispants.

En un battement de cœur toute l’horreur de cette dernière mission me transperce aussi violemment qu’une lame en plein cœur. Neige est enfoncé dans un fauteuil tourné vers la fenêtre perdu dans la contemplation de la pluie qui martèle le sol avec ardeur.

- C’est l’équipe de Gaï qui nous a retrouvés et ramenés plus morts que vifs à Konoha, dit-il d’une voix blanche.

Je sais déjà que le Doc et Flamme ne sont plus. J’ai déjà vécu la perte de certains de mes équipiers, mais je n’ai jamais ressenti cette amertume qui me prend à la gorge. Je n’ose imaginer à quel point Neige doit être dévasté. Il les connaissait depuis deux ans, il s’était battu à leurs côtés, avait partagé leur quotidien, leurs rêves… C’étaient devenu des amis comme seuls des frères d’armes peuvent le devenir. Mais Chance, je n’ose demander. Elle était blessée mais vivante la dernière fois que j’avais posé les yeux sur elle. J’ai peur de poser la question car d’une certaine façon je sais déjà. A cet instant ma lâcheté me force à prolonger cette période d’incertitude criante plutôt que de me confronter à l’implacable réalité.

Vert passe la porte à son tour et je réunis toutes mes forces pour me relever. Je ne supporte plus de rester couché une seconde de plus dans cette pièce sans âme. Je dois sortir.

- Itachi.

Dans sa voix, je ressens du soulagement à me voir enfin sur pied et une immense tristesse. Il se précipite pour m’aider mais je refuse catégoriquement. Ces ondes vibrantes qui me font trembler de tous mes membres sont la preuve que j’ai la chance d’être encore vivant, je me dois de les accueillir sans me plaindre.

Neige se lève à son tour. Nul besoin de demander où ses pas le mèneront, les miens feront de même. La pierre sombre se dresse sous la pluie comme une ombre menaçante. Trois nouveaux noms ont été gravés dans la pierre froide.

Vert s’approche de Neige et tente quelques paroles. Neige les repousse d’un seul regard assassin. La pluie plaque ses cheveux sur son visage qui semble ruisseler de larmes silencieuses.






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