Fiction: Si j'avais pu imaginer... (terminée)

« Est-ce que tu as déjà été anéantie comme je le suis désormais ? J’ai passé cette même semaine à flemmarder en regardant les nuages, alors que j’aurais dû faire des trucs normaux. M’éclater avec mes amis, par exemple. Si j’avais su ce qui m’attendais, j’aurais profité de ces jours comme jamais. Parce qu’aujourd’hui, j’ai constamment ta mort sur le dos. »
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Tonari. (Féminin), le 03/01/2012
C'est une fic triste, mais c'est normal, j'ai pas vraiment le moral de faire quelque chose de joyeux en ce moment...
One-shot sur une mort qui fait tout basculer.




Chapitre 1: Elle me manque



« Elle est morte. »

Est-ce que tu t’es déjà sentie aussi brisée ? Est-ce que tu as déjà eu l’impression que la terre entière s’effondrait en même temps que toi ? Est-ce que tu as déjà ressenti ce vide gigantesque, là, juste en plein milieu de ton cœur ?

« Elle est morte. »

Est-ce que tu as déjà eu l’impression de suffoquer ? Que le seul fait de respirer t’était interdit ? Est-ce que tu as déjà ouvert grand la bouche sans être capable de hurler, alors que c’est ta seule envie ?

« Elle est morte. »

Est-ce que tu as déjà eu envie de te jeter de l’endroit qui te servait de refuge ? De passer le fil d’une lame sur ta gorge ou une corde à ton cou ? Est-ce que tu as déjà voulu plonger au fond d’un océan et de t’empêcher de remonter ?

« Elle est morte. »

Est-ce que tu as déjà eu l’envie de te perdre dans le désert, de faire en sorte de crever par insolation ? L’envie de te faire souffrir, d’oublier ce simple mot, est-ce que tu t’es déjà réveillée la nuit pour pleurer, pour hurler ton déchirement ?

« Elle est morte. »

Est-ce que tu t’es déjà levée le matin en pleurant à cause d’un souvenir ? Est-ce que la simple conjugaison d’un verbe t’as déjà fait souffrir ? Est-ce que tu as déjà été anéantie comme je le suis désormais ?

« Elle est morte. »

Je parie que non. Tu étais beaucoup trop forte, beaucoup trop fière pour ça. Je ne sais pas si tu as déjà pleuré un jour, c’est limite si tu me faisais pas peur. Quoi que, si. Finalement, tu me faisais peur. Faut dire que tu passes... passais ton temps à me taper. Ah, tu vois ? J’ai trop de mal à utiliser l’imparfait. De toute façon, je parie que quand je te rejoindrai, là-haut, tu auras renversé Dieu et tu auras créé une république avec toi à sa tête et que des filles au gouvernement. Je te connais trop bien.
Je voudrais bien te venger. J’ai fait la même chose quand mon maître est parti. Seulement voilà, toi, tu as emporté ton meurtrier avec toi et t’sais quoi ? Ça m’étonne pas. Pff... J’ai honte, parce que je me dis, égoïstement, que j’aurais préféré que ceux qui étaient avec toi dans le cadre de la mission, pour qu’on croit à une disparition et qu’on se dise que tu es toujours vivante. Pourtant il y a ces mots. Irréfutables.

« Elle est morte. »

T’imagines pas ma réaction... Ah ben si, tu l’as certainement vue, j’étais dans le bureau du Kazekage à ce moment-là. Ça faisait déjà une semaine qu’on était à Suna, et je t’avais pas vu. Au début, Gaara nous a dit que tu étais en mission. C’était peut-être vrai, et j’ai passé cette même semaine à flemmarder en regardant les nuages, alors que j’aurais dû faire des trucs normaux. M’éclater avec mes amis, par exemple. Je ne l’ai pas fait. Si j’avais su ce qui m’attendais, j’aurais profité de ces jours comme jamais.
Parce qu’aujourd’hui, j’ai constamment ta mort sur le dos. Quand je me réveille, je m’en souviens, parce que la nuit, soit je ne dors pas, soit je rêve de toi. C’est ça qui est atroce. Me réveiller et me dire « elle n’est plus là ». J’aurais jamais pensé qu’un jour je regretterais tes engueulades sur l’égalité homme-femme. Je fais comme si de rien était, je suis toujours pareil, à râler et à bailler. Je regarde les nuages aussi. Mais rien n’est plus pareil parce que dès que je ris, dès que je t’oublie, même juste un petit peu, ton visage se rappelle à moi. Ça me dégoûte. Même... partie, tu continues à me faire chier ! Oui, mais pour des raisons différentes...

« Elle est morte. »

J’aurais jamais pensé non plus que ta mort me ferait aussi mal. C’est vrai quoi, on était amis, mais on ne se voyait pas souvent, j’ai même l’impression qu’on ne se voyait moins qu’on ne se disputait... En fait, que je t’écoutais gueuler avec ma tête de blasé.
J’ai du mal à vivre en penser que plus jamais je ne recevrai ton poing sur ma tête... Putain, même ça, ça me manque ! Je dois être masochiste, c’est ma nature profonde et cachée. Après tout, être ami avec toi, c’est le premier pas... Pff, c’est pas marrant de te provoquer et de ne pas avoir de réponse...
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« Elle est morte. »

Y a quand même une question que je me pose : est-ce que je suis amoureux de toi ? Ben oui, rigole pas, y'a de quoi se poser la question quand même ! Je ne comprends pas pourquoi je n’arrive pas à guérir. Pourquoi, au fil des jours, la sensation de manque reste ? J’te jure, c’est absolument pire qu’une cigarette ! Et pourtant, la nicotine, ça rend vite accro, crois-moi...
Eh ! Me regarde pas comme ça, c’est dérangeant ! C’est quand même mon cœur, j’te signale, ch’uis quand même en droit de savoir si tu me l’as piqué ! Je ne suis pas très méfiant avec mes amis, alors ça ne m’étonnerait pas de toi... Et ça expliquerai ce grand vide en plein milieu de ma poitrine... Je l’entends encore battre mais j’ai l’impression qu’il n’y est pas. Et c’est vrai. Mon cœur n’y est plus.

« Elle est morte. »

Regarde comment tu me fais jouer avec les mots ! Espèce de sale traîtresse ! Ah les femmes, j’vous jure... En plus c’est la vérité. Mon cœur n’y est plus et j’ai du mal à vivre. J’espère quand même que ça guérira un peu, tu sais... Mais tu me manqueras toujours. Rhaaa ! Tu vois, à cause de toi, je verse dans le sentimentalisme, t’as pas honte ?! Pff...

Y'a pas à dire... T’es bien une fille galère...



[i]Temari s’envolait. Il n’y avait pas d’autres mots. Tout d’un coup, avait la sensation d’être libre. Elle fixa avec curiosité le cadavre en dessous d’elle. C’était celui d’une belle jeune fille blonde aux yeux verts vitreux. La jeune kunoichi fit la grimace : il n’y avait plus rien à faire pour elle. Quand même, c’était injuste, la fille avait l’air très jeune.

« Salut, Temari. »

Elle sursauta, mais ne sentit pas son corps réagir. Elle se tourna pour regarder autour d’elle ; il n’y avait rien que les bois environnants. La voix avait surgit de nulle part, apparemment. Lorsqu’elle continua, Temari lui discerna une intonation amusée.

« Tu n’es pas morte, mais ça ne saurait tarder. Pour l’instant, ton esprit est rattaché à cette terre par ton chakra... Profites-en bien, car dans deux heures au maximum, ta conscience s’évanouira. »

Elle ne posa pas de question ; elle savait d’ores et déjà qu’elle n’obtiendrait aucune réponse. Une question plus que stupide lui vint alors à l’esprit. Avait-elle encore une ombre ? N’importe quoi. À quoi aurait bien pu lui servir une ombre dans sa situation ? Décidément, la « perte » de son corps la rendait complètement dégénérée. Cela dit, elle connaissait quelqu’un qui le disait déjà. Temari sourit à cette évoquation. Il devait être content maintenant que plus personne n’était là pour le réprimander de son sexisme honteux.
« Ta conscience s’évanouira. » Cela voulait-il dire qu’il n’y avait rien que le vide après la mort ? Elle n’en savait rien, ne le savait pas. Temari s’enfonça dans la forêt. Entre les arbres, un grand cerf l’aperçut, resta immobile un instant à la regarder, puis s’enfuit sans bruit. Elle en rencontra d’autres, jusqu’à un grand groupe qui la regarda avec curiosité. Si les animaux pouvaient la voir, qu’en était-il des humains ? Son cœur se serra.
Elle remarqua un signe sur un arbre, tracé à la peinture noire, et s’approcha. Ce signe, elle l’avait déjà vu quelque part... Sur la veste de... Elle frémit. Elle se trouvait donc dans la fameuse forêt des Nara, ce qui expliquait le nombre impressionnant de cerfs qu’elle avait rencontré.
Temari partit de la forêt le plus vite, jusqu’à un village qu’elle connaissait bien pour y avoir passé un mois lors des examens des Chûnins. [/i]Konoha... [i]Elle avait bien aimé le village frais et paisible, même si elle lui préférait immanquablement les dunes brûlantes de chez elle.
Elle se dirigea instantanément vers une maison qu’elle connaissait bien, comme par automatisme. Un homme et une femme se disputaient dans une cuisine, cependant, ils avaient tous deux la même lueur inquiète dans leurs yeux noirs. Elle monta jusqu’à une chambre...
Il était là et écrivait. Elle vit un sourire amusé éclairé son visage mais distingua aussi l’amertume dans ses yeux noirs et frémit. Un instant, Temari se demanda pourquoi elle était là et pas dans le bureau de Gaara, où même la chambre de Ten Ten, par exemple. Mais non. C’était ici.
Mue par une curiosité étrange, elle se pencha au-dessus du jeune homme et lut ce qu’il rédigeait. Lorsqu’elle eut fini, elle avait les yeux ronds ; mais il traçait déjà d’autre caractères.[/i]

« Je sais que t’es là, espèce de curieuse. »

Temari écarquilla à nouveau les yeux. Comment pouvait-il savoir ? Ses parents ne l’avaient pas vu alors qu’elle était passée sous leur nez.

« C’est vachement stupide, mais j’ai l’impression de sentir ta présence. Généralement, vu qu’il paraît que j’ai 200 de Q.I., je me fie à mes impressions... »

Un grand sourire éclaira le village de la jeune fille.

« J’espère que tu as bien profité de la lecture ? continuait-il à écrire, une moue sarcastique sur le visage, de toute façon, je m’en fous, c’est vrai. Et ne va pas me dire que je perds la boule et que je par... j’écris dans le vide. »

La gorge de Temari se serra.

« Ça t’amuse bien de me faire souffrir ? Moi qui pensais avoir enfin du repos ! »

Même si il ne pouvait pas l’entendre, elle rit.

« Eh ben t’sais quoi ? J’vais t’là dire, moi, la vérité vraie ! »

Elle se pencha, soudain plus attentive.

« T’es la fille la plus galère de toute les filles au monde... Et ça, crois-moi, c’est faible ! »




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