Fiction: Génération (terminée)

La famille Hatake. Un père et un fils... L'adoration qu'ils se portent l'un à l'autre... Une petite surprise vous attend !
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Liosalfar (Féminin), le 29/01/2007
Bien, une petite fiction sur notre ninja copieur... J'ai beaucoup aimé l'écrire, j'espère que vous 'lapprécierez tout autant...



Chapitre 1: Génération



“Reviens ici !”
L'enfant tourna le dos à sa mère, et s'échappa.
“Reviens là immédiatement, chenapan !”, l'entendit-il crier.
Le petit garçon ne s'en formalisa pourtant pas, et continua à courir : d'ici cent mètres, il l'aurait distancée, comme tous les jours.
Comme chaque jour, il échappait à la surveillance maternelle.
Comme chaque jour, il se faufilait dans les rues froides de Konoha à cette période glaciale de l'hiver.
Et, comme chaque jour, il se postait, fidèle, près des portes, attendant le retour de ce héros, cet homme magnifique...
Son père. Celui qui lui avait laissé le fier nom d'Hatake, les longs cheveux gris indomptables qui ornaient sa tête, et les grandes prunelles noires qui fixaient à présent avec patience et confiance la route menant au Village Caché. De sa mère, il n'avait hérité que les courbes harmonieuses de son visage.
Il savait que dans deux heures, trois, six...
Il serait encore là, à attendre.
A fixer les arbres, la brume et l'étendue désespérément vide, les cailloux immobiles... S'attirant les regards compatissant et la gentillesse des gardes, qui toujours lui offraient une partie de leur déjeuner, pour qu'il ne quitte pas son poste, qu'il soit là quand IL reviendrait...
Ah, ça... Il les aimait bien, les gardes... Ils l'avaient écouté sans broncher parler pendant des heures, s'extasier devant les exploits de son père, raconter encore et encore ses entraînements... Les astuces qu'il inventait pour échapper à sa mère et son instinct plus que protecteur... Et lui-même buvait religieusement les récits que ces hommes faisaient des missions en compagnie de ce brillant guerrier.
Oui, l'enfant vouait à son père une adoration sans limites. Sa force, son charisme, ses amis, son dévouement à Konoha... Il lui avait tout appris. Même les erreurs qu'il avait fait.
“Comme ça, mon fils...”, avait-il sourit, “Tu ne feras pas les mêmes bêtises que moi...
-Vous avez fait des bêtises, père ?
-Unhun...”, avait-il acquiescé. “Je ne suis qu'un homme, tu sais... Pas cette image de génie invincible que l'on m'a collée sur les épaules...”
Et pour ça, il l'admirait... Son père avait toujours su reconnaître ses erreurs et en tirer profit.
“C'est dans l'échec que l'on tire les meilleurs enseignements.”, répétait-il souvent, comme une maxime.
Enfin, l'enfant sortit du quartier où il habitait, et vit les hautes portes rouges donnant sur l'extérieur. Le grand dehors, comme il aimait l'appeler. Ce dehors dont on lui faisait tant de récit, si passionnant et dangereux à la fois... Juste à temps : les lourds battants s'encastrèrent avec une redoutable précision dans les logements qui les maintiendraient ouverts pour la journée.
“Tiens, si ce n'est pas notre veilleur adjoint !”, sourit l'un des gardes en le voyant approcher. “Salut, gamin ! Tu viens encore pour nous aider ?
-Non.”, répondit l'enfant en faisant quelques pas au dehors. “Je viens pour attendre Père...
-Il devrait rentrer aujourd'hui...”, l'informa un second garde en s'agenouillant à sa hauteur. “Mais vers quelle heure, ça, on ne sait pas...
-L'heure, je m'en moque.”, répondit l'enfant, trouvant enfin son siège en lieu et place d'un grand rocher brun. “Il rentre, c'est tout... Tu veux bien m'aider ?”
Le shinobi sourit doucement devant l'affection et la confiance aveugle que leur visiteur portait à son père. Les jours où ils lui avaient dit qu'il ne rentrerait pas, il était pourtant resté, de l'ouverture des portes jusqu'à leur fermeture pour la nuit, fidèle. “Au cas où...”, disait-il. Qu'il pleuve, vente ou neige, que le soleil brûle ou qu'il se cache, l'enfant était là. Il voulait être le premier à accueillir son père. Après acquiescement, le garde souleva le garçonnet, et le posa sur la pierre.
“Ca te va, comme point d'observation ?”, rit-il doucement.
-Génial. D'ici, je vois très loin, tu sais !
-Je te crois...”, sourit l'adulte. “Tu nous préviens si tu vois quelque chose ?
-D'accord !”
Le garçon aimait cette reconnaissance que lui accordaient les gardes. Même s'il savait qu'elle n'était que superficielle : leur vigilance et la sienne n'avaient rien à voir... Lui s'était déjà assoupi aux portes... Mais c'était toujours ça, une amitié sympathique et une reconnaissance...
Ses prunelles noires batifolèrent quelques secondes devant l'agitation naissante de la ville, puis prirent leur position définitive : droit devant, loin, là où la route se perdait dans le brouillard.

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“Tu veux venir manger ?”
Le garçon sauta de la pierre, et courut vers les gardes : sa veille immobile lui avait donné faim...
“Je veux bien, oui...”, sourit-il.
-On nous fait livrer des assiettes de viande.”, expliqua l'un des veilleurs, “tu veux quelque chose de particulier ?
-La même chose que toi, s'il te plaît !”, dit-il en se retournant vers la route, incapable d'en détourner son attention trop longtemps.
Voyant son regard, le garde sourit, et le poussa gentiment.
“Bah, retourne veiller, bêta, on te préviendra quand le livreur sera là...
-Merci !”
Déjà, il était retourné s'asseoir, au beau milieu de la route cette fois, fixant sans fléchir l'horizon scintillant de cette première journée de décembre.

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“Là, il est là-bas !”
Les gardes sursautèrent en entendant la petite voix, mais déjà, l'enfant était près d'eux, tourbillonnant de joie.
“Il arrive ! Père est rentré !”
Et il s'élança au dehors.
“Minute, papillon.”, le rattrapa l'un des adultes par la manche. “D'une, tu ne sors pas de Konoha.
-Mais... Tu me laisses aller sur le rocher, d'habitude..
-Oui, mais pas plus loin, si tu te rappelles... Hatake-san n'est pas encore au niveau du rocher, il me semble...”
La moue boudeuse qu'il afficha alors valait son pesant d'or.
“C'est lui, cette tâche là-bas ?”, demanda un autre.
-Bien sûr...”, grommela le gamin. “Tu ne reconnais pas ses cheveux ? Et son pas ?”
Les shinobis, comme à chaque fois, se rendirent à l'évidence : il s'agissait bien du célèbre Hatake, l'un des plus grands génies de Konoha.
“Il est au moins à un kilomètre, il ne sera pas là avait une bonne demi-heure.”, résuma le supérieur des veilleurs. “Mange donc en attendant, le déjeuner vient d'arriver...”
Sans se le faire répéter, l'enfant s'empara de son déjeuner, et, sur un “Merci !” enthousiaste, fila reprendre son poste près du rocher, sans dépasser l'invisible limite que ses amis lui avaient imposée avec gentillesse.
Et il attendit. Encore, fixant sans ciller la silhouette grandissant au bout de la route, qui, chaque seconde, chaque pas, s'affinait, se précisait... Et, lorsqu'enfin elle se révéla dans toute sa splendeur...
“PERE !”
A peine le nommé eût-il le temps de lever la tête que son fils s'était jeté à son cou, serrait dans ses petits bras encore frêles ses épaules, posait sa joue contre son menton, et se blotissait dans ses bras.
“Déjà ?”, commença-t-il ironiquement. “Je ne peux même pas arriver à Konoha ?
-Père, vous m'avez manqué...”, murmura la voix émue du petit garçon, enfouissant son visage dans son cou. “Vous m'avez tellement manqué...”
Le génie de Konoha ne retint pas son sourire attendri, ni son regard affectueux, et serra contre lui ce fils si précieux.
“Toi aussi, tu m'as manqué...”
Et, la main dans la main, les deux générations d'Hatake passèrent les portes de la ville.
“Bon retour, Hatake-san.”, sourit le chef des gardes.
-Je dirais presque dommage...”, bougonna un second en posant son déjeuner. “Nous allons perdre notre assistant jusqu'à votre prochaine mission...
-J'en parlerais à l'Hokage...”, bougonna le nouvel arrivant, d'un air faussement sévère. “Je doute que votre attitude lui plaise...
-Je viendrai vous dire bonjour.”, rassura l'enfant. “Merci beaucoup pour le déjeuner.
-C'est pas vrai ?!”, s'exclama le père. “Tu as encore déjeuné ici ?
-Aujourd'hui, hier, avant-hier...”, sourit l'un des gardes. “Comme chaque jour depuis votre départ, Hatake-san...
-Désolé.”, grommela le Jônin. “Je vous rembourserai sa part...
-Vous plaisantez, Hatake-san !”, s'exclama le chef. “Votre fils nous offre sa compagnie, sa vigilance, et vous voudriez nous empêcher de... ? Après tout, lorsque vous n'êtes pas là...
-On pourrait presque l'affubler du titre de gardien des portes !”, rit l'ensemble des gardes.
-Et refuser de payer le déjeuner d'un gardien... Je vais m'attirer les foudres de l'Hokage...”, sourit le chef. “Laissez, Hatake-san. Cela nous fait bien plaisir de le voir...
-Bon...”, soupira le Jônin. “C'est bien parce que vous insistez, les gars...
-Bonne journée, Hatake-san... A toi aussi !”, ajoutèrent les gardes en saluant le père et le fils.
-Et passe nous voir, même si ton père est là...”, grommela le chef en ébouriffant amicalement la chevelure enfantine.
-Entendu !”, sourit le petit garçon en s'accrochant à la main paternelle. “Mais aujourd'hui, je reste avec Père !
-Ca, je m'en doutais...”, soupira le concerné en soulevant son fils. “Bon, accroche-toi, mauvais graine, je n'ai pas le temps de te laisser marcher...
-On saute ?”, s'exclama le gamin, enthousiasmé.
-On saute.”, répéta sobrement le père, une étincelle de malice au fond de ses prunelles : il adorait faire peur à son fils...
-Pas trop vite, hein, PEEEEEEERE !”
Trop tard, et le couple disparut aux yeux rieurs des gardes.

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Une fois son rapport rédigé, le père, accompagné de son enfant, rejoignit son quartier...
“Ah, te voilà, toi !”
Le gamin réprima une grimace : cela allait encore se solder par une dispute... Et les disputes de Mère...
“Combien de fois...”
La voix de sa mère mourut au fond de sa gorge, alors qu'elle apercevait enfin son mari.
“Bonjour...”, commença ironiquement ce dernier. “Ravi de voir que je t'ai tellement manqué que tu ne me reconnais même plus...
-Arrête tes sottises !”, s'exclama-t-elle, vexée, en lui donnant un petit coup de poing sur l'épaule.
Pour lui faire plaisir, son mari massa ses muscles, simulant une grimace de douleur.
“Sauvez-moi, en plus, je me fais frapper...
-Tu es enfin rentré...”, sourit-elle, soulagée. “Je me demandais encore combien de temps cette mission allait durer...”
La famille Hatake, au grand complet, rentra alors chez elle.

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“Reviens ici tout de suite !”
Même lorsque son père était là, l'enfant ne pouvait résister au plaisir de titiller l'instinct protecteur de sa mère, et se cacher, écouter ses appels d'abord fâchés, puis de plus en plus implorants...
“Tu aimes te faire désirer, toi...”, bougonna son père en venant le rejoindre dans sa cachette.
-Mère est si étrange, lorsqu'elle m'appelle comme ça...”, murmura-t-il, jetant un oeil distrait à l'occupation favorite de son père, alors que la voix maternelle s'élevait encore et encore.
-C'est parce qu'elle t'aime, crétin...”, expliqua le père. “Ce n'est pas une shinobi, elle est incapable de te trouver seule... Et puis... Elle est très protectrice... Elle t'adore... Alors elle s'angoisse lorsque tu n'es pas là... Tu sais...”, continua-t-il, “ça me fait très plaisir que tu ailles m'attendre aux portes, mais... Tu as pensé à elle ? Elle est déjà assez inquiète lorsque je suis en mission, n'en rajoute pas...
-Mais je veux vous attendre, Père !”, s'exclama le garçon. “Je...
-Rien ne t'empêche de m'accompagner aux portes lorsque je pars,”, interrompit-il, “ni de m'attendre lorsque je reviens... Mais les jours où tu es certain de mon absence... Pourquoi perdre ton temps aux portes, alors qu'elle te cherche partout ? Pourquoi l'inquiéter d'avantage ? Profite de ta mère, garnement, tu regretteras le jour où elle ne t'appellera plus...”
Le nom de l'enfant s'éleva encore, et les syllabes inquiètes résonnèrent aux oreilles paternelles.
“Bon, ça suffit.”, ordonna-t-il.
Et, d'un coup léger et bien plaçé, il fit tomber son fils juste devant les sandales maternelles.
“Hey !”, s'exclama l'enfant. “C'est pas drôle !
-Ce qui n'est pas drôle, c'est ton attitude, garnement !”, s'exclama la mère. “Où étais-tu encore ? J'étais morte d'inquiétude !
-Je ne vous ai pas entendu m'appeler, Mère.”, bougonna l'enfant.
-Menteur.”
Le père, nonchalamment assis dans un arbre, son regard morne se perdant dans la contemplation...
“Ka... KAKASHI !”, s'étrangla la mère. “Ramasse ce livre tout de suite, enfin, et s'il le trouve !
-Je ne suis pas shinobi pour rien, ma chère et tendre moitié...”, résuma le Jônin en tournant une page du dernier tome sorti de la Furie du Batifolage. “S'il le trouve, c'est parce que vous l'aurez laissé traîner après votre lecture...”
La mère sentit ses joues cramoisir, et, devinant le regard moqueur de son fils...
“Je ne lis pas ce genre de bêtises !”, s'exclama-t-elle, honteuse. “Je... Kakashi, enfin...
-Bon, d'accord, tu ne lis pas.”, corrigea le Jônin en atterrissant devant elle. “Enfin...
-Elle ne lis plus.”, termina le gamin, connaissant le reste de la phrase comme si c'était lui qui l'avait commencée.
-ENOKI !”, s'écria la mère. “Retire tout de suite ce que tu viens de dire ! Mais qu'est-ce que c'est que...
-Mais c'est vrai !”, s'exclama l'enfant. “C'est ce que vous alliez dire, Père, hein ?
-Kakashi, intervient, enfin ! Aide-moi !”, implora la mère.
-Ecoute ta mère.”, grommela le père en retournant à sa lecture, s'attirant le regard mortifié de sa femme et l'éclat de rire cristallin de son fils.
-Je... Kakashi, j'avais demandé une intervention !
-C'est exactement ce que j'ai fait, Ayame...”, expliqua-t-il sans quitter son livre des yeux.
-Non !”, s'écria l'ancienne employée de Teuchi. “Tu as encore tout reporté sur moi ! Ecoute ta mère, comme si c'était...
-Enoki a encore filé”, interrompit-il sans écouter la suite.
-Oh non, c'est pas vrai...”, commença Ayame en se mordant la lèvre, inquiète. “Enoki ? Enoki ! Kakashi, aide-moi...
-Aïaïa, quelle vie...”, soupira Kakashi en fermant son livre et se résignant à débusquer le gamin. “Et quelle famille...”
Oui, mais c'était sa famille. Sa femme adorée (lui qui n'avait jamais imaginé tomber amoureux un jour...), et son unique fils...
Sa famille. Qu'il n'échangerait pour rien au monde.



Voilà ! Alors, qui avait deviné qu'il s'agissait de Kakashi ? J'espère que ce petit One Shot vous a plu ^^



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