Fiction: Freaks

Leurs vies sont brisées. Ils surnagent comme ils peuvent, volant, ou souffrant ; ils ont tous un talent caché, et quand on leur proposera une vie meilleure, ils accepteront tous. Sans réfléchir aux conséquences. Le piège se refermera sur eux, les emprisonnera pour toujours...
Classé: -12I | Tragédie | Mots: 5041 | Comments: 4 | Favs: 6
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Nejeri (Féminin), le 10/12/2011
La meilleure solution pour avancer une fic à toute vitesse ? Se concentrer sur une autre longtemps, puis recommencer la fic. J'ai plein d'idées pour celle-là après avoir lontemps continué Pour tout l'or du monde ! YEAH !



Chapitre 2: Prévoir le danger



" Tu es folle !"
Oui, je suis folle. Folle à lier. C'est si agréable de ne plus être sérieuse ! C'est affreux. C'était vraiment horrible. Le bruit de mes sandales de luxe sur les feuilles du bois ont un son de liberté, et ça me plaît.
Tout le monde m'a demandé ce qui m'avait pris. Il m'a répété, répété, longtemps et longtemps, "Tu es folle !". Mais je m'en fiche. Je suis juste heureuse.
Il faut avoir travaillé deux ans à l'école royale d'équitation de Vienne pour savoir à quel point la vie à la cour est ennuyeuse ! J'ai besoin d'air, besoin de respirer, de quitter cette école banale et étriquée, de me lancer dans cette entreprise incongrue pour tenter quelque chose de nouveau, pour m'amuser !
Ces pensées sont presque en tout points semblables à celles qui m'ont accompagnées lorsque je me rendais à mon entretien d'embauche à l'école royale d'équitation de Vienne. J'avais quitté mon boulot ennuyeux pour me lancer dans ma passion, la haute voltige. Mon CV serré étroitement sous mon bras abritait la fiche d'une jolie blonde aux yeux bleus, au parcours parfait et aux capacités irréprochables. Un sans-faute !
L'entretien s'était passé à merveille, une démonstration de mes talents découvrant une jambe par ci et une cuisse par là avait conquis les embaucheurs. J'étais sur un petit nuage quand je suis rentrée !
Oh, bon dieu ! Comme c'était ennuyeux ! A mourir ! Alors quand j'ai vu la petite annonce pour ce cirque, je n'ai pas hésité. Plaf ! J'ai tout plaqué. Et je me retrouve ici, à mouiller mes lingots portables de chaussure dans les feuilles d'automne trempées. Un sourire angélique plane sur mon visage depuis que je suis partie de chez moi.

Mon œil exercé est attiré par un chapiteau miteux, de quelques mètres de circonférence, à la toile rouge usée et couverte de trous. Est-ce une façon d'accueillir une ancienne écuyère de l'école royale d'équitation de Vienne ?

- Ino Yamanaka ?

Je me retourne brusquement. Un joli garçon, petit sourire sur le coin de lèvres et cheveux bruns, se tient juste derrière moi. Mr. Saï, l'embaucheur !
- Bonjour, mr. Saï. Je peux faire le chemin avec vous ?
- Je vous en prie, appelez-moi Saï. Vous venez de porte d'Italie, miss Ino ?
- Oui, c'est ça. C'est le... chapiteau, là-bas ?
- Exact. Il est beau, n'est-ce pas ?
- Euh... Oui. Combien serons-nous ?
- Huit, environ. Quatre garçons et quatre filles. Tenez, entrez.
Il m'ouvre la toile qui sert de porte et me dévoile la scène, quelques bancs alignés autour d'une scène en sable. C'est tout ?
- Bonjour, mr Saï !
Une jeune fille brune vient de se lever des bancs et court vers le brun. Sa coiffure me rappelle vaguement la princesse Leïa de Star Wars.
- Bonjour, miss Tenten. Puisque la dernière vient d'arriver, nous allons commencer les présentations.
Tout le petit groupe se lève et se rassemble au centre de l'arène. Tous assis en tailleur, on dirait des enfants de primaire pour leur premier jour de classe.

Un garçon aux cheveux châtains se lève. Il a une sorte de tatouage étrange sur les deux joues et les dents bizarrement pointues.
-Je suis Kiba Inuzuka, maître chien réputé ! Je dresse et dompte toutes sortes de canins et félins ! Une démonstration ?
Et sans attendre de réponse, le fanfaron siffle bruyamment. Un énorme chien blanc arrive à ses côtés. Kiba lève son bras ; le chien lève sa patte ; Kiba recule, le chien recule, et le petit jeu continue encore quelques minutes, dans des prouesses de plus en plus impressionnantes. A chaque réalisation, le maître chien rit bruyamment et envoie un clin d’œil plus gros que son toutou à l'assistance.

- Merci, Kiba, dit finalement notre embaucheur. Quelqu'un d'autre ?
- Moiiiiii !
Un jeune homme se lève brusquement et tend la main, comme si il voulait donner la bonne réponse à la question du professeur.
Pas vraiment mon genre. Plutôt du type looser, coupe bizarrement ronde et sourcils mal rasés, vêtu d'une affreuse chemise verte et d'un pantalon patte d'éléphant.
- Rock Lee ! Je suis Rock Lee, le fauve de jade ! Et je vais vous montrer ce que je sais faire !
Il se dirige vers un des banc, l'attrape à deux mains et le soulève dans les airs. Un morceau de bois, comme ça, c'est combien, 80 kilos ? Pourtant, Lee n'a rien d'une montagne de muscles ! Comment fait-il ?
- Alors ? C'était bien, hein ? Attendez, regardez...
Des sourires jaillissent un peu partout dans la petite assemblée. Franchement, pour quelqu'un comme moi, de l'école royale d'équitation de Vienne, c'est loin d'être impressionant. Il faudra faire mieux et...
CRAAAK ! Je me retourne rapidement au son qui explose derrière moi. Qu'est-ce que... ? Je rêve ! Il a abattu sa main droite sur le banc et... cassé tout net.... des débris de bois jonchent encore le sol...
- Merci, merci, Lee. Un volontaire ?
-Moi, s'il vous plaît.
C'est une femme qui a parlé. Elle est très belle, des yeux magnifiques et des cheveux lisses à l'excès... Je me demande ce qu'elle va faire...
Elle déplie ses jambes parfaites et se dirige à petits pas vers une échelle. Ses mains tiennent fermement les barreaux ; une petite poussée au sol et elle s'envole vers les hauteurs...
Il ne lui faut que quelques secondes pour atteindre le haut. Elle sort de sa poche deux éventails et s'élancent sur le fil...
Je n'ai jamais vu une grâce pareille. Elle semble dans son élément, et n'éprouve aucune difficulté à se maintenir en équilibre, agitant ses éventails dans un ballet hypnotique... Puis elle plie lentement les genoux, et décolle.
Mes yeux suivent au ralenti sa chute terrifiante, et ses mains qui raccrochent au dernier moment la poignée du trapèze... Un salto arrière et elle se rétablit au sol, comme sortie d'un rêve.
-Temari, c'est ça ? Félicitations. Quelq...
- Je vais y aller.
Pas envie de me laisser impressionner par ces abrutis. Je vaux autant qu'eux, sinon bien plus, et c'est le moment de le prouver.
- Il y a des chevaux, quelque part ?
Un petit signe de tête de Sai indique les écuries. Je fais sauter le cadenas, attrape un cheval par le licol et l'entraîne vers le centre de la piste. Il est assez beau, bien musclé... Parfait pour la voltige. Je répète les gestes que je faisais inlassablement à l'école royale d'équitation de Vienne et me met debout sur le dos hésitant de l'équidé.
Petite pression de la plante des pieds sur la colonne vertébrale, le cheval démarre au quart de tour. Je change son galop de jambe d'un mouvement de cheville, et commence le spectacle !
Galop long et parfait autour de la piste, puis trot arrière, je penche mes bras en avant jusqu'à atteindre les oreilles du cheval. Je me penche encore un peu sur son encolure, mes pieds décollent doucement, et je me retrouve en équilibre parfait... si je fais un mouvement de trop, je tombe...
J'étire mes jambes, les arrange en grand écart, accélère le galop du cheval, puis saute en avant à terre sous les applaudissements de mes condisciples. Abrutis.

D'autres tentent leur chance à leur tour : une fille aux cheveux chocolats qui lance les couteaux, un garçon au merveilleux cheveux d'un noir de jais qui réalise des prouesses de jonglage, un type à catogan qui fait des tours de magie et une fille aux cheveux... roses ? qui dressent des serpents.

-Très bien, bravo à tous. Vous êtes engagés. Maintenant, vous pouvez aller choisir chacun une roulotte et y déposer vos affaires.

Trop facile. C'est presque honteux de nous faire faire ça. Il croyait quoi ? Qu'en sortant de l'école royale d'équitation de Vienne, on était pas digne d'entrer dans un cirque miteux ? Bien fait. Il ne mérite que ça.
- Eh, beauté !
Kiba se tient derrière moi.
- Monsieur, je...
- Pas de chichis ! On est dans le même bateau, toi et moi ! Tu vas pas commencer à me vouvoyer !
- Eh, oh, va pas falloir commencer les familiarités ! Y a une énorme différence entre toi et moi ! On joue pas dans la même catégorie ! Alors profil bas !
- Ah, c'est toi celle du cirque de canassons d'Vienne ? Tu te prends pour miss France parce que tu sais tenir debout ? Effectivement, on est pas de la même catégorie, toi et moi ! Des représentations à la maison blanche, j'ai fait ! Le président est fan de mes tours ! C'est d'un autre niveau que tes monarques à la con et tes histoires de canassons !

Je recule, comme salie. Mais il se prend pour qui lui ? Il ose me répondre ? S'il me cherche il va me trouver !
- Tu... commencé-je.
- Non, pas la peine de me répondre ! Je peux pas les blairer les petites princesses comme toi ! Casse-toi, j'ai besoin d'air !
Et il s'en va, en prenant bien la peine de me bousculer au passage. Une partie de moi enrage de savoir un tel abruti immature et irrespectueux dans la nature, et l'autre ne peut s'empêcher de s'extasier sur la beauté du maître-chien quand il est en colère...


La roulotte que j'ai choisie est bien plus coquette que ce que je pensais. Salle de bains, cuisine, chambre, salon, ce n'est pas l'école royale d'équitation de Vienne, mais c'est passable. Je dépose ma lourde valise et commence à la déballer, jusqu'à ce que la porte s'ouvre sur la jeune fille aux cheveux roses.
- Bonjour, Ino ? Ça va ?
Cette voix... Mais c'est...
- Sakura ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu t'es teint les cheveux ?
- Oui, c'est mon petit ami qui me l'avait demandé... il m'a dit que les cheveux roses, c'était plus joli...
- Et bien trouve-toi un coiffeur d'urgence, grand front ! Tu pues le chewing-gum à trois kilomètres ! Ça t'allait mieux, les cheveux blonds ! Et c'est qui, ce mystérieux inconnu pour qui tu as plaqué tes cheveux dont tu étais si fière ?
- Et bien... (ses yeux se remplissent d'étoiles, elle lève au ciel son menton pointu et parle, le regard au loin)Il est brun, des cheveux bruns magnifiques, tu vois, soyeux et doux, aux jolis reflets bleus, et puis des yeux d'ébène, des yeux qui te glacent dès que tu lui parle, mais il est gentil, en fait, et puis il est beau, vraiment beau ! Je l'adore mon Sasuke !
- Et alors qu'est-ce que tu fais engagée dans ce pauvre cirque minable alors que tu as trouvé l'homme idéal ?
- Il m'a plaqué, lâche Sakura dans un murmure. Tout ce qu'il me reste de lui, c'est ces mèches roses... Il est parti avec une salope qui s'appelle Kariiiiiin !

Et elle fond en pleurs dans mes bras, en décrivant en détail à quel point cette fille est une BIIIP et son Sasuke un BIIIIIIIIIP. Même la voix pourtant forte de M. Sai est presque couverte par les pleurs hoquetants de mon amie.

- Bon, tu m'excusera mais je dois y aller, tu ferais mieux d'en faire autant. Notre auto-proclamé de boss nous siffle.

Je pousse tant bien que mal la tête du chewing-gum pour partir au rassemblement donné par Sai. Il nous attend, dans son costume impeccable, une brochure dans les mains.

- Bien, maintenant que vous êtes tous réunis, commence-t-il une fois que nous avons tous formé un cercle autour de lui, je vais vous donner les emplois du temps. Préparez-vous au pire, voir encore plus. Votre chef se nomme Minato Namikaze et il vous entraînera tout le long de votre, je suppose étincelante, carrière. La première représentation aura lieu dans un mois et demi.

Un énorme bourdonnement remplit la maigre assemblée. Un mois ? Mais c'est ridiculement court ! Aucun de nous n'a le temps de commenter cet indigne directeur qu'il nous interrompt d'un simple mouvement de la main.

Le silence reste en suspens un instant, tous suspendus aux lèvres blafardes de Sai, et soudain il explose.

- QUE CROYEZ VOUS ? QUE VOUS ÉTIEZ DANS UN CIRQUE BANAL ? VOUS ETES CENSÉS ÊTRE PARMI LES PLUS TALENTUEUX DE VOTRE GÉNÉRATION ! Vous ne pouvez pas vous permettre un instant de repos, un instant d'hésitation, un instant d'erreur, tant que vous n'aurez pas atteint un niveau suffisant pour, à vous huit, attirer plus de visiteurs que la terre en a jamais porté !

Deux fois dans la journée ? Deux fois que je me fais crier dessus alors que ça ne m'était jamais arrivé avant ? Je commence déjà à regretter de ne pas avoir écouté les sages paroles de mes amis...

- Parfait, reprend Sai après avoir pris un long temps pour se calmer. Quelqu'un a des questions ?

*
**

Wonderful, Mr. Inuzuka. Could you do it again ?
Of course, Mr. President, disais-je, provoquant les rictus par mon accent australien à couper au couteau.Don't care, Kiba, don't care...me répétai-je, tentant tant bien que mal d'oublier les moqueries méprisantes pour me concentrer sur mes tours.

Mais impossible.
J'étais de plus en plus tourmenté par leurs remarques mesquines et de moins en moins concentré sur les ordres que je donnais à Akamaru, mon chien fidèle. Toute la maison blanche semblait trouver un malin plaisir à railler mes vêtements peu coûteux et mon accent cockney. S'il y a une chose que je ne supporte pas, c'est les moqueries. Et un jour, ça m'a échappé. C'est sorti de mes dents, et ça a retenti dans la salle avant que j'ai eu le temps de le retenir. Quelques paroles en l'air, rien de plus ! Mais rien, c'était bien plus que suffisant.

Fucking president, fucking white house and what a fucking and silly family !avais-je maugréé, et ces quelques insultes ayant pour seule fonction d'évacuer la douleur des moqueries sont parvenues aux oreilles de toute l'assemblée. Le président est devenu tout rouge, quelques personnes ont gloussé. Je n'ai réalisé mon erreur que trop tard.

Je ne me suis sorti de cet affront qu'en suppliant le président à genoux. Il m'aimait bien, et surtout il était loin de briller par son intelligence. Ce que je n'avais bien sûr pas jugé utile de préciser.

Bref, je l'avais plutôt mauvaise et alors là, le deuxième incident est arrivé. J'étais encore au comble de l'énervement, et la colère est un mauvais maître. En plein milieu d'un tour affreusement compliqué, j'ai confondu deux ordres et Akamaru a sauté sur le président.

Et planté ses grandes dents dans son bras.

Ce qu'il n'a pas apprécié.

J'ai fui comme un voleur, échappant de justesse à la peine capitale, et j'ai échoué en France, où je suis tombé sur une annonce pour ce cirque. Et me voilà, mes lourdes valises à la main, à attendre que quelqu'un ouvre la porte du chapiteau. J'ai eu le temps d'observer les autres, et c'est loin d'être énorme. Ils sont même plutôt rachitiques. Qui croirait qu'ils font parti des meilleurs artistes du monde ?

Point fort : la troupe compte quatre filles, dont je ne tarde pas à faire l'inspection.
Une jeune fille, cheveux bruns et yeux assortis, deux couteaux à sa ceinture, une valise dans chaque main.

Une autre est blonde, cheveux attachés, yeux brillants, quatre barrettes en éventail dans les cheveux et une troisième consulte frénétiquement sa montre et étire ses longues jambes dans des craquements sinistres. Waoh... N'eût été ses cheveux roses, elle était parfaite.

- Ah, vous êtes tous là ! Très bien.

L'homme qui a parlé est un minet aux mèches brunes qui descend la pente jusqu'au chapiteau, accompagné d'une véritable bombe à la tignasse dorée, formes parfaites et yeux enjôleurs. C'est sa femme ?

- Daignez accepter mon bras, miss Yamanaka, pour éviter à vos jolies jambes de tomber dans la boue.
Il s'incline devant son accompagnatrice qui lui agrippe fermement le bras. Quel beau parleur ! Femmelette !

- Puisque la dernière vient d'arriver, nous allons commencer les présentations, dit notre employeur une fois que nous sommes tous réunis en cercle.

Je vais lui montrer ce qu'est un homme, moi ! Je me lève, annonce mon nom à haute voix, en jettant des regards empressés à la nommée Yamanaka.
Ah bon, elle m'ignore ? Je siffle mon gros chien et entame un de nos tours, Mirror Game.

Bien dressé, bien entraîné, mon partenaire exécute les enchaînements sans erreurs et termine en saluant sous les applaudissements du public. Même d'elle.
Vu que je suis passé, je ne prête aucune attention à la suite du spectacle, sauf au passage de la blonde à l'éventail (Temari Sabaku) et de l'autre (Ino Yamanaka)

I love attractive and sexy girls like them, chuchoté-je entre mes crocs, me retenant au dernier moment de ne pas augmenter l'obscénité de ce compliment.
Faut dire que d'en bas, on a une vue plutôt -ahem- agréable sur les formes de ces demoiselles...

Quoi, c'est fini ? Déjà ? Je me relève en sursaut juste à temps pour entendre Minet 1er déclarer "Très bien, bravo à tous. Vous êtes engagés. Maintenant, vous pouvez aller choisir chacun une roulotte et y déposer vos affaires."

Le plus près possible de la demeure de Ino-chan, hum ?
A peine sorti du chapiteau, j'étends mes muscles au maximum pour rattraper Ino et l'interpelle, je dois le dire, assez familiérement. Mais bon, chassez le naturel, il revient au galop ! "Eh beauté !" donc.
Son petit visage se froisse, elle fait un geste de défense en reculant et me réplique d'un ton sec :

- Monsieur, je...

Ah, quelle coincée ! Va falloir commencer par la décoincer un peu...
- Pas de chichis ! On est dans le même bateau, toi et moi !
- Eh, oh, va pas falloir commencer les familiarités ! Y a une énorme différence entre toi et moi ! On joue pas dans la même catégorie ! Alors profil bas !

Oulah ! Parce qu'elle n'est pas seulement une coincée, c'est aussi une peste prétentieuse et arrogante ! Je vais pas me laisser faire, c'est pas parce que c'est une fille que ça va se passer comme ça !
- Ah, c'est toi celle du cirque de canassons d'Vienne ? Tu te prends pour miss France parce que tu sais tenir debout ? Effectivement, on est pas de la même catégorie, toi et moi ! Des représentations à la maison blanche, j'ai fait ! Le président est fan de mes tours ! C'est d'un autre niveau que tes monarques à la con et tes histoires de canassons !

Elle recule encore. Visiblement, elle sait dans une part d'elle que j'ai raison. La voix radoucie, elle tente de se défendre, mais je l'interrompt. Et lui rétorque à la figure tout ce que j'aurais du dire depuis longtemps aux abrutis de la famille présidentielle. Ca libère, quand même.

Une fois ma tirade terminée, je m'éloigne en direction d'une maison la plus éloignée possible. Mais qu'est-ce qui m'arrive ?

Je m'engouffre à toute vitesse dans la roulotte que j'avais repéré. Sur les murs, les relents de l'ancien propriétaire : larges têtes de mort noires, serpents de feu, guitare électrique (bien réelle, celle-ci) dont une seule des cordes est encore tendue et même un vieux T-shirt Black Death roulé en boule dans un coin. Tant pis, j'ai le rangement en horreur, ils resteront à squatter ma tanière quelque temps encore...

Je déteste les espaces fermés. Le loquet de la fenêtre s'ouvre à la troisième reprise et lance un vent glacé de novembre dasn la pièce.
- Rassemblement dans le chapiteau ! hurle la voix de notre embaucheur.
Je pose mes valises et prend bien soin de refermer la porte à clé.
C'est le moment tant attendu des détails de l'organisation. Sai nous explique en long, en large et en travers les repas, les entraînements et les conditions de travail. Je ne suis attentif que quelques secondes et finit par me mettre à somnoler debout sous l'effet du discours assommant. C'est à l'énonce des quatre mots "un mois et demi" que je me réveille.

Quoi ? Un mois et demi ? Je m'indigne en même temps que mes collègues. C'est pas des conditions de travail, ça !
Un instant, le visage de mr. Sai se décompose, mais il ne tarde pas à retrouver ses esprits, et hurle dans une colère folle à tous les indignés, qui, étrangement, semblent s'être mis d'accord pour ne plus prononcer une parole.

Les mots « cirque banal », « talentueux », « à vous huit » et «niveau suffisant » se dégagent clairement de son discours. Je sens presque des vagues d'ondes négatives s'échapper de lui. La même impression de charisme que j'ai eu lors de notre première rencontre emplit toute la salle.

Si je reste ici, je crois que je vais devoir... m'adapter.



Rien à dire... n_n



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