Fiction: Entre haine et amour...

La vengeance est un plat qui se mange froid. L'évidence même pour Sasuke. Mais quand la soif de destruction vous entraîne dans ses chemins les plus tortueux, la prise de conscience vient souvent trop tard et le retour en arrière n'est plus possible. UR, Sasu/Naru.
Drame / Romance | Mots: 16706 | Comments: 6 | Favs: 7
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Lenne26 (Féminin), le 05/12/2011
Titre : Entre haine et amour...
Auteur : Lenne26
Bêta-lectrice : Lonely Seira
Pairing : Sasu/Naru... Homophobes s'abstenir !
Genre : Drame/Romance/Angst
Disclaimer : Après avoir essayé la demande suppliante, le chantage, le kidnapping, et bien d'autres choses encore, Masashi Kishimoto a refusé de me donner Gaara, il n'a même pas voulu me donner Sasuke et Suigetsu, alors les personnages sont bien à lui et non à moi...

Salut tout le monde et bonne lecture !




Chapitre 1: Chapitre 1



Chapitre 1

Dans les rues désertes de Konoha, je me faufile telle une ombre, m'esquivant aux regards de tous pour me fondre dans cette obscurité salvatrice. Personne ne doit ressentir ma présence, car ce que je m'apprête à faire en étonnera plus d'un, et nombreux seraient ceux qui tenteraient alors de m'en empêcher. Que ce soit par peur, ou par réelle amitié. Ou bien par haine.

Enfin arrivé à destination, je contemple un instant ce lieu par lequel tout a commencé. Mes yeux s'attardent sur ces trois troncs, se dressant fièrement à la lisière de la forêt. Je ne peux m'empêcher de sourire avec nostalgie, en repensant au jour où je m'étais retrouvé attaché à l'un d'eux. Quelle idée aussi de penser pouvoir tromper Kakashi-sensei, surtout lorsque l'on n'est qu'un pauvre genin ! J'avais été le seul à être privé de repas, condamné à regarder mes coéquipiers manger sous mon nez. Jusqu'à ce que tu me tendes ton bentô.

Merde, merde, merde ! Je m'étais promis de ne plus rien ressentir, et voilà que ma gorge se serre tandis que je sens mes yeux me piquer. Qu'est-ce que ça peut m'énerver, ce pouvoir que tu as sur moi… En y repensant, je crois que c'est à partir de ce moment-là que j'ai commencé à te voir différemment. Bien sûr, il m'a fallu un temps infini pour l'admettre, je m'obstinais dans ces conneries de rivalité et d'amitié, l'unique raison que je donnais quand on me demandait pourquoi j'en faisais autant pour toi. Mais ce n'était pas ça, bien sûr. La première à avoir eu des soupçons, c'était Sakura. Ah Sakura… Décidément, je ne peux rien lui cacher. Elle a pris conscience des sentiments que j'éprouvais pour toi bien avant moi, et elle m'a aidé pour que j'en m'en rende compte également. Si elle n'avait pas été là, je serais resté ce gamin immature et stupide, toujours à brailler et à foncer tête baissée dans le moindre piège. Derrière chaque homme, il y a une femme, et derrière moi, il y a Sakura. Ne vous méprenez pas, il n'y a jamais rien eu de romantique entre nous. Elle m'a tout de même avoué avoir eu légèrement le béguin pour moi à un moment, mais elle sait maintenant que ce n'était pas vraiment de l'amour. Depuis qu'elle a trouvé le sien. Cette pensée me fait légèrement sourire. Oui, ils forment vraiment un couple étonnant tous les deux…

Nous avions donc longtemps formé une véritable équipe, elle et moi. L'équilibre parfait, elle le cerveau et la sagesse, et moi la force brute et la volonté de fer. Ce qu'il manquait à l'un, l'autre lui apportait, et elle a ainsi su transformer mon tempérament inconscient pour me façonner en véritable shinobi. Même si tu n'étais pas là, j'étais heureux, et je pensais qu'il ne manquait plus que ta présence pour que ma vie soit parfaite. Je me souviens parfaitement de nos retrouvailles, de ce moment où j'ai enfin pu atteindre mon but. Notre équipe ainsi que celle de Kiba, Shino et Hinata avaient été lancées à ta poursuite pour te ramener à Konoha. Nous savions que tu n'étais pas loin, et je te cherchais avec acharnement, comme toujours. Et c'est là que j'étais tombé sur lui. Itachi Uchiwa. Ton frère. Je savais exactement ce qu'il voulait, et le fait de me voir seul semblait l'enchanter au plus haut point. Il pourrait enfin remplir sa mission. Mais seulement, je n'étais plus ce gamin sans défense qu'il avait rencontré à mes 12 ans. Mes techniques tout comme mon caractère s'étaient affinés, me laissant parfaitement calme face au nukenin. J'avais une chance de le vaincre, et il était à ma portée. Le combat avait alors commencé, et tous les ninjas aux alentours s'étaient hâtés vers ce lieu, sentant le choc entre deux chakras considérables.

C'est ton équipe qui était arrivée la première. Juste au moment où je plongeais un Rasengan dans le cœur de ton frère. A cet instant fatidique, nos yeux se sont croisés. Ton regard… J'ai été effrayé par ce que j'y ai vu. Pour moi, le monde recommençait à vivre de plus belle par ta simple présence. Pour toi, ce simple geste anéantissait toute ta raison d'être. Je ne voulais pas que tu me détestes. Mais je n'avais pas eu le choix : j'étais un ninja de Konoha, et Itachi était une menace pour mon village. Il était de mon devoir de l'éliminer si j'en avais l'occasion. Les ninjas de Konoha étaient arrivés peu de temps après. Face à la mort d'Itachi, tu étais resté figé, aussi Kiba et Shino n'avaient eu aucun mal à te faire prisonnier. Les autres membres de ton équipe avaient un instant hésité entre prendre la fuite ou se battre, mais devant le nombre d'adversaires, ils avaient finalement décidé de n'opposer aucune résistance. Après tout, ils n'étaient pas ninjas de Konoha, ils avaient beaucoup moins à craindre pour leur sort que toi.

Le trajet du retour avait été calme, toi muré dans ton silence, et moi qui n'osais pas te parler. Tsunade-baachan avait été ravie de constater le succès de la mission, et toi et ton équipe étiez allés en prison, le temps que l'on décide de votre sort. Pour les autres, cela n'avait pas été long. Konoha n'avait rien à leur reprocher puisqu'aucun d'eux n'avait jamais attaqué le village, donc après un rapide interrogatoire pour s'assurer qu'aucun d'entre eux ne serait une menace à l'avenir, ils avaient été libérés, et la proposition de devenir shinobi de Konoha leur avait été faite. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Suigetsu avait été le seul à accepter. Karin n'avait pas suivi son Sasuke-kun jusqu'à se faire enfermer dans un village, et Juugo avait décidé d'essayer de maîtriser de lui-même ses pulsions meurtrières. Quant au choix de Suigetsu, il avait soulevé bien des interrogations, mais personne ne s'était risqué à lui poser la question…

Mais pour toi, c'était différent. Tu avais déserté le village pour aller vers Orochimaru, en quête de puissance. Il était vrai que tu n'avais jamais tué un ninja de Konoha, mais ton crime n'en restait pas moins grand. Ton sort avait longtemps été discuté, et j'étais malade de mon impuissance. Je ne pouvais rien faire pour t'aider, et seuls les regards confiants de Tsunade-baachan m'aidaient à ne pas perdre la tête. Finalement, il a été décidé que tu serais réintégré dans le village, mais tu devrais dorénavant faire tes preuves. Je crois que le fait d'avoir tué Orochimaru et d'avoir ainsi débarrassé le village de l'une de ses plus grandes menaces a contribué à faire pencher la balance. Tu serais donc réintégré dans l'équipe 7 pour des missions de moindre importance, et des Anbu surveilleraient le moindre de tes gestes au sein du village. J'étais aux anges, de même que Sakura. Mais tout de même un peu moins qu'elle. Car j'avais toujours cette appréhension, cette peur de te voir me rejeter. J'avais pris l'habitude que les autres me rejettent, et je m'en fichais. Mais toi, c'était différent. Je ne savais pas si je pourrais le supporter.

Le jour de notre première mission de nouveau tous les trois réunis, j'étais plus qu'anxieux. Aussi étonnant que cela puisse paraître, j'étais arrivé le premier, largement en avance. C'était bien la première fois que ça m'arrivait, et Sakura en avait été légèrement surprise, bien qu'elle ne m'ait fait aucun commentaire. Je lui en ai été d'ailleurs bien reconnaissant, mais je pense qu'elle avait très bien ressenti le trouble qui m'habitait alors. Kakashi et toi étiez arrivés les derniers, avec bien deux heures de retard comme l'on pouvait s'y attendre de la part du ninja argenté, et je fus plus qu'heureux pour une fois d'entendre son excuse habituelle sur « la vieille dame qu'il avait dû aider à traverser la route ». Bien que la discussion avec l'Hokage à propos de ta réintégration dans le village aurait été une excuse bien plus valable à mes yeux, cela avait au moins aidé à instaurer une atmosphère pas trop pesante.

La mission s'était déroulée sans aucun problème, c'était une mission de classe D après tout, et le peu que nous avions parlé tous les deux avait été pour les besoins de notre travail. Je n'en avais été nullement mécontent, je ne savais pas par où commencer de toute façon, alors pour la discussion à cœur ouvert, on repassera ! Mais c'était sans compter sur les intentions de Sakura… Une fois le rapport effectué à Tsunade-baachan, elle nous avait prit chacun par un bras, et nous avait traîné tous les deux à Ichiraku, pour « parler du bon vieux temps » comme elle avait dit. Même pas le temps de répliquer que l'on se retrouvait tous les trois assis devant un bol de ramen. Nous avions alors commencé à parler. Ou plutôt, Sakura faisait la conversation pendant que toi et moi, on se contentait de répondre. On avait continué un moment ainsi, Sakura s'appliquant à donner une atmosphère… disons joyeuse, à nos retrouvailles, jusqu'à ce qu'elle annonce qu'elle devait partir.

FLASH-BACK

- Bon, c'est pas tout les gars, mais je dois y aller moi !

- Hein, quoi, déjà ? réponds-je en regardant ma montre. Même pas 22h, elle va quand même pas oser dire qu'elle va se coucher !

- Bah oui, j'ai rendez-vous avec Ino, on a prévu d'aller en boîte et de faire le tour de quelques bars, histoire de s'amuser un peu !

- Bien sûr, j'y crois totalement, dis plutôt que vous allez chercher quelques beaux spécimens mâles à vous mettre sous la dent ! réplique-je avec un sourire, un brin pervers je dois bien l'avouer !

- Tu ne crois tout de même pas que je vais finir vieille fille Naruto ? interroge-t-elle en fronçant légèrement les sourcils.

J'éclate de rire tandis que du coin de l'œil, je vois Sasuke esquisser un sourire. Sakura part alors en rigolant, nous souhaitant une bonne soirée tout en nous saluant de la main. Ne reste plus que nous deux…

- Ça ne te dérange pas ? demande Sasuke.

- De quoi ? interroge-je, me demandant bien de quoi il peut parler.

- Tu n'es pas amoureux d'elle ?

- Sakura ? Non, pas comme ça en tout cas ! C'est vrai que j'avais le béguin pour elle quand on avait 12 ans, mais ce n'est qu'une bonne copine maintenant ! Et toi ?

- Avec Sakura ? A 12 ans, elle m'énervait plus qu'autre chose. Maintenant, je ne sais pas…

Je comprends. Après tout, cela fait tout de même trois ans depuis cette époque-là, et si Sakura et moi avons pleinement eu le temps d'évoluer quant à notre relation, ce n'est pas son cas, lui que nous n'avons pas vu pendant tout ce temps-là. Mais je ne tiens pas à ce que la soirée se teinte d'une atmosphère aussi lugubre !

- Et sinon, pas d'autre fille en vue ? lui demande-je, avec de nouveau ce sourire pervers.

- Non, me répond-il en souriant légèrement.

- Pas la moindre ? Je suis déçu… Moi qui pensais qu'avec un physique comme le tien, on mettait qui on voulait dans son lit !

- Je ne savais pas que tu bavais sur mon physique Naruto…

- Hé, j'ai jamais dit ça ! Arrête de te vanter !

- Je n'ai rien dit, c'est toi qui l'as fait, répond-il, toujours avec ce petit sourire en coin.

Je crois bien que mon cœur a manqué un battement. Quand il a dit que je bavais sur son physique… je ne pense pas qu'il se soit douté de quelque chose, mais c'était juste. Je ne veux pas qu'il découvre que c'est totalement vrai, et que j'étais plus que soulagé d'apprendre qu'aucune fille ne partageait son lit. Si ça avait été le cas, il faut dire que j'en aurais été bien surpris ! Lui qui ne pensait qu'à devenir plus fort peu importe les moyens employés, s'amouracher d'une gonzesse ! Ce n'est pas franchement son style.

- On va autre part ?

Je fixe un instant Sasuke qui me regarde droit dans les yeux, n'en croyant pas mes oreilles.

- Quoi ?

- Non rien, je suis juste surpris que tu veuilles qu'on aille quelque part tous les deux.

- Pourquoi je ne voudrais pas ? me demande-il, arquant légèrement son sourcil.

Et merde, pourquoi je ne pouvais pas me taire pour une fois ! Décidément, moi et ma grande… Remarque… il vaut sans doute mieux que je joue franc jeu avec lui, autant crever tout de suite l'abcès !

- Je pensais que tu me détestais, lui réponds-je.

Le voyant toujours avec un air interrogateur, je poursuis le fil de ma pensée.

- Tu sais bien, à propos de ton frère…

Et bien sûr, je ne peux m'empêcher de baisser la tête en prononçant ces mots. Quel minable ! Mais je n'ai pas la force de soutenir son regard. J'ai bien trop peur de ce que je pourrais y lire.

- Oh alors, c'est ça…

Devant le ton décontracté qu'il emploie, je relève la tête, pour tomber sur deux prunelles sombres amusées.

- Ne t'inquiète pas pour ça, c'est rien ! Ce qui est fait est fait…

Je n'ose pas y croire… il ne m'en veut pas ? Il ne me déteste pas ?

- C'est vrai ? demande-je, légèrement sceptique.

- Je t'en ai voulu un instant, mais le principal, c'est qu'il soit mort. Ma famille est vengée maintenant, conclut-il avec un sourire paisible.

Ouah, ce sourire… je suis bien content que son regard se porte devant lui et non sur moi, car vu comment j'ai chaud tout d'un coup, il aurait sans aucun doute grillé quelque chose !

- Bon alors, on y va ?

Il me regarde de nouveau droit dans les yeux, et je suis soulagé de n'y déceler aucune animosité.

- Oui, on y va ! lui réponds-je en souriant.

FIN DU FLASH-BACK

Et nous avions fini la soirée dans un bar, discutant de tout et de rien, savourant le fait de nous être retrouvés après tant d'années. Ou du moins, c'est ce que je ressentais. Les semaines avaient suivi, au cours desquelles les missions s'étaient succédées de même que nos sorties. Bien souvent, nous n'étions que nous deux, Sakura disant souvent qu'elle avait autre chose à faire. Que ce soit vrai ou que ce soit planifié pour nous permettre de passer du temps tous les deux, je ne sais pas. Je pense qu'il y avait sans doute un peu des deux, en y repensant. De mon côté, j'étais plus qu'heureux d'avoir retrouvé cette relation avec toi, mais il me manquait toujours quelque chose. Eh oui, j'étais (et je suis toujours d'ailleurs !) un homme avec ses problèmes hormonaux… Mes sentiments plus que fraternels à ton égard me menaient la vie dure, mais je ne voulais pas risquer de tout foutre en l'air en te les dévoilant. Un homme désirant physiquement un autre homme… cela ne pouvait que te faire peur. Alors je gardais le silence, malgré Sakura qui m'encourageait à me lancer. Mais je ne pouvais pas. Et c'est donc toi qui avais fait le premier pas. Tout avait commencé après l'une de nos énièmes sorties en bar…

FLASH-BACK

- Ah…

SBLAM ! Tel fut le bruit de ma chute pitoyable après m'être lamentablement pris les pieds dans une poubelle. Mais quelle idée de traîner au milieu du passage aussi ! Putain de poubelle de merde ! Oh, tiens ! Des pieds. Je relève la tête pour découvrir à qui ils appartiennent et je tombe sur deux yeux, à la fois amusés et agacés.

- Naruto, tu es bourré ?

- Non… pourquoi tu dis ça ?

- Peut-être parce que tu t'es étalé tout seul comme une merde dans une poubelle ?

Ah, je dois dire qu'il marque un point là. Je me relève avec toute l'élégance qu'il m'est possible de montrer (c'est-à-dire pas beaucoup, comme vous pouvez vous en douter) et en pointant un doigt dans sa direction, je lui réponds :

- Je suis pas bourré, je suis net ! Regarde !

Et là, je soulève ma jambe gauche, passe mon bras droit en-dessous, et vient me pincer le nez avec.

- T'as vu ? Je suis pas bourré, je tiens…

Pas plus de trois secondes. Ah merde, je suis loin d'être crédible. D'ailleurs, Sasuke me regarde avec une pointe de scepticisme dans le regard…

- C'est bon, je vais bien ! Je vais rentrer tout seul comme un grand et aller pioncer ! Salut, à demain !

Je fais un signe de main avant de m'éloigner… pour manquer de me prendre une autre poubelle (quelle traîtresse !) et finir le nez contre le mur.

- Aïe… c'est bon, t'as gagné, j'abandonne, c'est toi le plus fort…

J'entends Sasuke soupirer derrière mon dos. Bah quoi ? Faut reconnaître ses faiblesses, et là j'avoue, le mur est plus fort que moi. Mais il perd rien pour attendre, j'aurais ma revanche !

- OK, c'est bon, on arrête les frais, je te ramène.

Je sens une main se poser sur ma taille, tandis qu'il fait passer mon bras au-dessus de ses épaules. Il me remet sur mes pieds et nous voilà partis. Je dois bien avouer, la route tangue beaucoup moins comme ça ! Et puis, c'est loin d'être désagréable… il faut dire que même si je ne suis pas totalement dans mon état normal (mais je suis pas bourré !), je savoure toujours le contact de son corps contre le mien. C'est une occasion tellement rare, que je me délecte de chaque seconde. Perdu dans mes pensées, je commence soudain à me sentir mal. Nauséeux.

- Sasuke…

- Quoi ?

- J'crois que j'vais vomir…

- Oh merde, attends deux secondes !

Il me dépose précipitamment, juste avant que je ne rende tout l'alcool que j'avais avalé sur le trottoir. Malgré tout ce que les gens peuvent dire, du genre « il vaut mieux que ça sorte, tu te sentiras mieux après », je déteste toujours autant ce passage. Et comme à chaque fois, je me jure que c'est la dernière fois que je bois. La dernière fois… jusqu'à la prochaine fois en tout cas !

- Ça va mieux ?

Je détourne la tête pour voir Sasuke me regarder, une lueur légèrement inquiète dans les yeux. Inquiète ? J'ai définitivement trop bu je crois…

- Oui, c'est bon, ça va maintenant.

- Je t'amène chez moi.

- Mais non, c'est bon…

- C'était pas une question.

Je le fixe un instant, avant qu'un nouveau haut-le-cœur ne me prenne.

- Tu vois ? Je peux pas te laisser tout seul dans cet état.

Je n'ai même plus la force de répondre, aussi je ne réplique pas quand il me soulève de nouveau, et je me laisse porter jusque chez lui.

Combien de temps s'est écoulé ainsi ? 1 minute ? 10 minutes ? Quelques heures ? Lorsque je rouvre les yeux, mon regard se plante sur un plafond que je ne connais pas. … je suis où ? Mes mains se promènent sur mon corps. Bon, je n'ai plus mon t-shirt, mais j'ai toujours mon pantalon, donc ma virginité doit toujours être intacte. C'est une bonne chose déjà ! J'essaie de rassembler mes souvenirs… avec qui j'étais déjà ? Il n'y pas beaucoup de choix en fait, c'était soit Sakura, soit Kiba, soit Sasuke. Je crois que je peux éliminer Sakura, elle ne m'aurait pas laissé boire autant, ou alors elle m'aurait abandonné sur le bord de la route. Non, je rigole, vous inquiétez pas ! Pas Sakura en tout cas. Kiba ? Je ne pense pas non plus, sa maison ne doit pas être aussi luxueuse que celle-ci. Ne reste plus que Sasuke. Oui… maintenant que j'y repense, je me souviens que Sasuke m'a ramené chez lui après que je m'étais vautré dans une poubelle. Et que j'avais vomi mes tripes sur le bord de la route. Ouah, je m'impressionne ! Je suis trop fort pour me souvenir de tout aussi rapidement ! Et… c'est lamentable que je sois aussi content pour quelque chose d'aussi stupide. Par contre, je ne me souviens pas de comment je suis arrivé jusque chez lui et comment j'ai atterri dans son lit. Hop hop hop, une seconde, stop, retour en arrière. Dans son lit ? Oh la la, c'est pas une bonne idée tout ça… Je détourne la tête du plafond pour constater qu'effectivement, je suis bien dans le lit de Sasuke qui est allongé à côté de moi, et qui me regarde en train de m'agiter. Quoi ? Il me regarde depuis quand en fait ? Et pourquoi il sourit ?

- C'est bon, t'émerges ?

- Depuis combien de temps tu me regardes ? demande-je d'une voix pâteuse et légèrement honteuse aussi.

- Depuis bien 10 minutes je pense.

Quoi ? Il m'a fallu 10 minutes pour comprendre ce qu'il était arrivé et où j'étais ? Ca ne m'impressionne plus du tout là…

- Je ne savais pas qu'il te fallait autant de temps pour te remettre le cerveau en place, mais j'aurais dû m'en douter…

- Ça veut dire quoi ça ?

- Bah, avec deux neurones, le temps qu'ils se trouvent… me répond-il avec un grand sourire.

- Connard…

Bon, faut dire que je l'avais bien cherché aussi.

- Tu te rappelles de tout ?

- Non, pas franchement. Je me souviens pas comment j'ai fini dans ton lit.

- C'est pourtant la partie la plus intéressante normalement. Ça ne m'étonne pas que tu n'aies pas de succès avec les filles si tu ne te souviens pas de ce moment-là… me rétorque-t-il avec un grand sourire pervers.

- Ta gueule, je sais très bien comment faire, je ne suis pas eunuque ! lui réponds-je, en rougissant fortement.

- Tu es sûr ?

Et merde, il sourit de nouveau. Je suis sûr que la rougeur de mes joues n'est pas passée inaperçue à ses yeux…

- Ou bien tu veux que je te fasse une démonstration ?

Hein ? Quoi ? Qu'est-ce qu'il a dit ? Je n'ai pas le loisir de débattre plus profondément sur la question que mes poignets se font bloquer au-dessus de ma tête tandis qu'il attrape farouchement mes lèvres. J'en reviens pas, Sasuke Uchiha est en train de me rouler un patin ! Et quel patin mon dieu ! Le contact de ses lèvres sur les miennes, sa langue s'enroulant contre sa jumelle, et sa main caressant mon torse… je ne veux pas que ça s'arrête. J'ai tellement attendu ce moment. Alors que je suis totalement perdu dans l'extase de ce baiser, je sens soudain Sasuke se redresser, plantant ses yeux dans les miens, tandis qu'il se tient toujours à califourchon sur moi.

- Alors ? me demande-t-il, un sourire moqueur sur ses lèvres.

- La ferme… dis-je tout en détournant la tête

Je sais qu'il n'a fait ça que pour s'amuser, et ça me fait mal. Il ne sait pas le pouvoir qu'il a sur moi. Ou peut-être que si en fait. Il me tient totalement à sa merci…

- Naruto, regarde-moi…

Je ferme les yeux, ne voulant pas lui apporter satisfaction en accédant à tous ses caprices.

- Naruto, s'il te plaît…

Et merde ! Finalement j'ai fait ce qu'il voulait. Mais le ton de sa voix… il semblait presque désespéré, je ne m'y attendais pas.

- Quoi ?

- Je ne veux pas que tes yeux se détournent de moi.

- Hein ? Mais qu'est-ce tu me chies encore là ? C'est quoi ce délire ?

Arrête ça… sinon je vais me faire de faux espoirs.

- Naruto… dit-il tout en caressant ma joue de sa main.

Je n'en reviens pas. Lui qui était si moqueur il y a un instant… pourquoi est-il si tendre maintenant ? Je le vois se baisser, tandis que ses lèvres prennent de nouveau possession des miennes. Ce baiser est tellement tendre… ça me chamboule complètement. Il se redresse de nouveau, une lueur interrogatrice dans le regard.

- Pourquoi tu ne te défends pas ?

Je détourne de nouveau la tête, refusant de répondre à sa question.

- Naruto, je t'aime.

Je me fige un instant, n'osant pas croire ce que je viens d'entendre. Ce n'est pas possible, n'est-ce-pas ?

- Qu'est-ce-que tu viens de dire ?

- Tu as très bien entendu.

Oui, effectivement, mais je n'arrive tout simplement pas à y croire.

- Tu es sérieux ?

- Oui.

Ma bouche se fend inconsciemment d'un large sourire et je me redresse pour m'emparer de ses lèvres.

- Je n'aurais jamais pu imaginer que mes sentiments soient réciproques, dis-je après avoir mis fin au baiser.

Je le vois sourire légèrement à son tour, et je ne peux empêcher ces mots de sortir de ma bouche :

- Je t'aime Sasuke.

FIN DU FLASH BACK

Notre relation avait donc commencé comme ça. Bien sûr, étant tous les deux des hommes avec ce qu'il faut d'hormones, nous étions allés un peu plus loin ce jour-là que ce que je viens de vous raconter, mais ceci reste entre nous deux, pas la peine de demander, bande de petits pervers ! J'étais franchement aux anges. Je partageais la relation que j'avais toujours voulue avec l'homme de mes rêves, et j'avais des amis précieux qui m'entouraient. Que demander de plus ? Pourtant, j'aurais dû me douter que ça ne pourrait pas continuer ainsi. Mais avec mon enfance pas franchement des plus heureuses, je me disais que moi aussi j'avais le droit de goûter au bonheur. Pourquoi ce serait seulement les autres ? Je ne me suis donc pas méfié.

Sakura était la seule au courant de notre relation. Nous ne lui avions pas dit nous même, mais dès le lendemain de nos aveux respectifs, au premier coup d'œil, nous l'avions vu bondir de joie. Aucun de nous deux n'avait vraiment compris ce qui lui arrivait, et quand j'avais émis l'hypothèse que la vie de kunoichi était peut-être trop dure pour elle et qu'elle avait fini par péter les plombs, elle m'avait envoyé contre le mur, avant de nous féliciter tous les deux pour ce grand pas en avant. Je crois que nous étions tous les deux resté bien cons, avant que je ne lui demande comment elle avait su. Elle m'avait alors répondu, en prenant son petit air taquin : « Instinct féminin ! ». Décidément, celui-là, il m'impressionne. Je crois que cela ne t'avait pas plu qu'elle découvre aussi facilement notre nouvelle relation, et tu lui avais alors demandé de garder ça secret. Maintenant que j'y pense, ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille le fait que tu ne veuilles pas reconnaître notre relation officiellement. Mais à l'époque, je mettais ça sur le compte de la timidité, et de ta personnalité également : tu n'es pas franchement du genre à étaler ta vie privée aux yeux de tout le monde.

Ce bonheur, comme je disais, devait avoir une fin. Cela faisait six mois jour pour jour que nous sortions ensemble, et j'avais prévu de marquer l'évènement en t'invitant au resto, et peut-être même, finir la soirée tous les deux… chez toi plutôt, plus d'espace que dans le trou à rats qui me servait d'appartement. Je ne t'avais rien dit, voulant te faire la surprise, et je me dirigeais vers ta maison, pour te faire part de mon petit programme. Arrivé devant ta porte, je sus immédiatement que quelque chose n'allait pas. Cette odeur… Si au cours des années, l'entraînement m'avait grandement amélioré, il avait également affiné mon odorat. Kakashi-sensei m'avait dit que c'était sûrement grâce à Kyuubi. Ouais… et bah, pour une fois qu'il m'était utile celui-là, il ne valait mieux pas s'en plaindre. C'était l'odeur d'une femme.

FLASH-BACK

Une femme. Pas Sakura, je connais son odeur, et si c'était le cas, je n'aurais pas ce nœud dans le ventre. Une femme que je ne connais pas. Je sonne à la porte pour l'avertir de ma présence, juste avant de pénétrer dans la maison. Dans l'entrée, deux paires de chaussures : les siennes et d'autres. Plus féminines. Oui bon, et après ! Ça ne veut rien dire ! Faudrait que j'arrête de tirer des conclusions hâtives ! Ce n'est pas un crime d'inviter quelqu'un pour discuter dans son salon ! Ah la la, vive la jalousie, ça rend parano franchement ! Je m'avance plus profondément dans la maison, mais aucun son de voix ne se laisse entendre. Personne dans le salon. Personne dans la cuisine. Personne au rez-de-chaussée. Mon mauvais pressentiment se renforce, mais je ne veux pas y croire. Je me dirige vers les escaliers, tandis que mes yeux s'écarquillent d'effarement. Des vêtements : T-shirts, pantalon, jupe. Je reste figé devant cette vision, avant qu'un bruit en haut de l'escalier ne détourne mon attention. Sasuke… en boxer. Il me regarde, un sourire aux lèvres. Mais son attitude est plus qu'étrange…

- Sasuke ?

Cette voix féminine me fait sursauter, alors qu'elle laisse Sasuke de marbre.

- Oui ? demande-t-il sans me quitter des yeux.

- Tu peux me passer mes vêtements s'il te plaît ? Je dois y aller.

Sasuke commence alors à descendre lentement les marches, ramassant son pantalon qu'il enfile, et rassemblant ses affaires à elle qu'il lui lance. Et moi, je ne peux rien faire. Ni penser, ni agir, rien. Mes yeux restent plantés dans les siens, tandis qu'il s'arrête à un mètre de moi. Un sourire malsain étire ses lèvres, et une lueur victorieuse brille dans son regard. Le monde autour de moi a cessé de tourner, j'entends à peine cette femme descendre les escaliers, me saluer, et sortir de la maison après avoir embrassé Sasuke. Non… dites-moi que c'est un cauchemar, que je vais me réveiller…

Combien de temps sommes-nous restés ainsi, les yeux dans les yeux, moi un air paniqué et perdu sur le visage, lui un sourire sournois et un air arrogant sur le visage ? C'est la première fois que je lui découvre une telle expression. Finies cette tendresse et cette gentillesse dont il faisait preuve quand nous n'étions que tous les deux. Je ne connais pas le Sasuke en face de moi, et ça m'effraie plus que tout.

- Quel timing dis donc… je n'aurais jamais osé espérer une telle situation !

Sa voix… machiavélique, il est fier de ce qu'il a fait. De ce qu'il me fait. Et moi, je ne comprends toujours pas.

- Pourquoi ?

Un seul mot. C'est tout ce que je parviens à prononcer. Je suis à deux doigts de m'effondrer, mais je ne dois pas… je dois comprendre.

- Pourquoi quoi ? Pourquoi t'avoir trompé ou pourquoi avoir fait semblant de t'aimer pendant six mois ? Ou bien pourquoi avoir délibérément choisi le jour même de nos six mois de « relation de couple » pour te tromper ?

Un hoquet m'échappe à la suite de sa tirade. Les mots qui sortent de sa bouche n'ont fait que me blesser un peu plus à chaque fois, et déjà, je sens les larmes poindre au coin de mes yeux.

- Je… je ne comprends pas. Tes mots… tes gestes… ce n'est pas possible, tu n'as pas pu…

- Tout inventer ? Quel naïf tu fais décidément Naruto. Tu crois franchement que je suis amoureux de toi ? Que je l'ai été un jour ? Tu es franchement plus idiot que ce que je pensais, finit-il en soupirant, tout en posant deux doigts sur son front.

A cet instant, je pense que je préférerais avoir dix shuriken plantés dans le dos, un kunaï planté dans chaque main, ou bien que l'on m'arrache le cœur à mains nues… ça ferait moins mal que la douleur que je ressens. C'est pire que tout. De toute ma vie, je ne me suis jamais senti aussi mal, même quand les villageois me méprisaient ouvertement, même quand il a essayé de me tuer ce jour-là à la vallée de la fin. A ses yeux, je ne suis rien. Rien du tout. Pire, je ne suis qu'un jouet. Une larme commence à couler le long de ma joue, témoin discret d'une douleur insoutenable.

- Pourquoi as-tu fait ça ? lui demande-je enfin, mon regard perdu ancré vers le sol, refusant obstinément de le regarder.

- Pour me venger bien sûr, me répond-il d'une voix assurée.

- Mais de quoi ? lui demande-je, relevant mon regard légèrement étonné pour croiser ses yeux imperturbables.

- Tu as déjà oublié ? Ça ne m'étonne pas de toi.

Il s'approche de moi, rapprochant son visage du mien pour venir me murmurer ses paroles assassines :

- Pour me venger de ce que tu m'as volé.

Je le regarde, toujours un peu perdu, tandis qu'une lueur de colère vient éclairer son regard.

- Tu m'as volé ma raison d'être, le jour où cette main s'est plantée dans le cœur de mon frère, explique-t-il tout en attrapant mon poignet droit.

Alors c'est ça… ce que j'avais tant redouté. Il n'a fait qu'attendre le moment propice pour me renvoyer toute la rancune qu'il éprouve à mon égard.

- Ce jour-là, j'ai trouvé une nouvelle raison de vivre… vivre dans le but de te détruire. De te pousser plus bas que terre. De te faire goûter à ce que j'ai moi-même ressenti quand toute ma vie s'est effondrée devant mes yeux en un instant.

Je ne parviens pas à y croire. Ça doit être un cauchemar. Tous ses mots me transpercent le cœur les uns après les autres, un peu plus profondément à chaque fois.

- C'était d'une simplicité enfantine, dit-il avec un sourire provocateur accroché à ses lèvres.

Il laisse passer un moment de silence, comme pour s'assurer que la blessure de ses paroles n'en soit que plus profonde.

- Je savais ce que tu ressentais pour moi, dès l'instant où ton regard paniqué a croisé le mien, après la mort d'Itachi. Tu avais peur de ma réaction face à ce que tu avais fait. Peur de me perdre. Mais si je t'avais rejeté à ce moment-là, tu aurais pu t'en remettre. Ça n'aurait pas été juste, tu ne crois pas ?

Il me lance alors un petit sourire moqueur. Et moi, je ne parviens toujours pas à prononcer le moindre mot, tandis que les siens ne cessent de m'écorcher.

- Alors je me suis dit qu'il fallait que je te rende dépendant de moi. Et qu'au moment où tu le serais et que tu t'y attendrais le moins, je te dise ces mots que j'ai toujours voulu te dire.

Il approche sa bouche de mon oreille, pour murmurer :

- Je te déteste Naruto, plus que tout au monde.

Il se recule alors, savourant la douleur qui doit à présent jaillir avec intensité de mes yeux.

- Si tu savais combien j'ai dû prendre sur moi pour jouer l'amoureux transi pendant six mois. Mais ce soir, je savais que tu viendrais. Six mois, ça se fête, j'étais persuadé que tu viendrais m'inviter pour une sortie romantique en tête-à-tête, alors j'en ai profité. Tu devais même avoir d'autres projets qu'une simple sortie romantique, non ? me demande-t-il, tout en resserrant le contact de son corps sur le mien, et en glissant une main dans mon boxer.

Non… telle est la seule pensée qui parvient à émerger légèrement de l'enfer dans lequel je suis plongé à l'instant même. Il m'a fait plus de mal que personne ne m'en a jamais fait, mais c'est terminé. Je ne le laisserai plus jamais jouer avec moi.

- ARRÊTE ! crie-je tout en le repoussant. Tu ne joueras plus jamais avec moi. C'est terminé, tu en as bien profité, mais ça s'arrête là, dis-je d'un ton que je veux assuré.

- Ah oui ? me répond-il tout en gardant ce petit sourire en coin, lui donnant ainsi ce petit air supérieur… que je déteste.

- N'APPROCHE PAS ! crie-je de nouveau, tandis qu'il se dirige lentement vers moi.

Je ne peux m'empêcher de reculer à chacun de ses pas, jusqu'à me retrouver bloqué contre le mur. Il plaque alors sa main à côté de ma tête avec violence, tandis qu'il rapproche sa bouche de mon oreille.

- Tu sembles avoir oublié un léger détail Naruto, me murmure-t-il à l'oreille. C'est qu'en plus d'avoir rendu ton esprit dépendant de moi… j'ai également rendu ton corps avide de mes caresses.

Et pour confirmer ses dires, il m'embrasse violemment, en même temps qu'il prend mes poignets pour les bloquer au-dessus de ma tête. Je tente de résister un instant, avant que de me perdre dans ce tourbillon de sensations que ce simple baiser a fait naître. Lorsqu'il met enfin fin au baiser, son regard victorieux fixe avec délectation la rougeur de mon visage ainsi qu'une certaine réaction de mon anatomie.

- Je peux faire ce que je veux de toi Naruto… susurre-t-il avec un plaisir non dissimulé. Je vais te prendre toute la nuit. Te prendre avec ce même corps qui vient tout juste d'enlacer une autre femme. Je veux que tu t'en souviennes à chaque instant, pour que le dégoût de toi-même n'en soit que plus fort, que tu te détestes encore plus, déclare-t-il, son visage exprimant une joie intense et malsaine.

- Pourquoi… pourquoi tu fais ça ? lui demande-je, alors que les larmes coulent librement le long de mes joues.

- Mais car je te déteste Naruto.

Et sur ces mots, sa bouche plonge dans mon cou, alors qu'il déchire mon t-shirt sur toute sa longueur. J'essaye de résister un moment, mais rapidement, toutes mes forces m'abandonnent, et je ne peux que maudire mon impuissance alors que je sens Sasuke jubiler du pouvoir qu'il a sur moi.

- Arrête, s'il te plaît… supplie-je au moment où je sens les mains de Sasuke décrocher le bouton de mon pantalon.

Mais Sasuke se contente de sourire, tandis qu'il continue à agir à sa guise. J'ai mal, tellement mal. Je me déteste, pour lui laisser faire ce qu'il veut de moi, pour continuer à l'aimer malgré tout. Et je me dégoûte, à l'instant où je le sens prendre possession de mon corps.

FIN DU FLASH-BACK

Et comme tu l'avais dit, tu avais pris mon corps toute la nuit durant, ne songeant qu'à ton propre plaisir, sans te soucier du mien, te moquant de mes larmes. Pire, t'en délectant. Et ce jeu avait duré encore un moment. Personne n'en savait rien, mais tu venais dans mon appartement dès que l'envie t'en prenait. Et alors, sans une parole, tu jouais avec mon corps, me montrant avec une joie malsaine à quel point j'étais faible face à toi, et combien ta haine à mon égard était grande. Chaque occasion était bonne pour me blesser encore plus que je ne l'étais déjà. Tu savais que te voir avec quelqu'un d'autre m'était insupportable. Alors tu t'arrangeais pour que je sente l'odeur d'un autre sur toi, ou pour que je te surprenne dans les bras d'un ou d'une de tes amants. Aujourd'hui encore, je n'en reviens pas de la cruauté que tu peux montrer. Et parfois, je me demande si tu es vraiment humain. En apparence, tu l'es sans nul doute. Cependant, cela n'implique absolument pas que tu le sois réellement.

Mais tu ne peux plus continuer à jouer comme ça avec moi. Je ne le supporte plus. Si ça ne s'arrête pas… je ne pourrai pas. Je dois arrêter tout ça avant que je ne dérape. Ça ne me ressemble pas, mais je sais que je risque de faire une connerie sinon. Alors comme je sais que je ne suis pas de taille à t'affronter, je choisis la solution de facilité : la fuite. Ça aussi ça ne me ressemble pas, mais ai-je seulement le choix ? Je sais que personne ne comprendra mon acte. Sauf toi bien sûr. Et Sakura peut-être aussi. Elle me connaît bien, et je me doute qu'elle a deviné que je n'allais pas bien en ce moment. Même si elle ignore encore pourquoi. Sakura… elle me manquera.

J'effleure une dernière fois l'un de ces troncs chargés de tant de souvenirs, avant de reprendre ma route. Aussi silencieux qu'une ombre, je passe au-dessus de la barrière du village. Je jette un dernier regard sur le village qui a été le mien pendant des années avant de m'enfoncer dans les bois. Une larme s'écoule le long de ma joue, tandis que je murmure ces deux mots :

« Pardonnez-moi. »




Donc voici la toute première fiction que j'ai écrite sur Naruto. S'il y en a qui ont lu "Pile ou Face", et bah, cette fiction sera beaucoup moins mignonne ! XD Même si je sais pas si elle peut vraiment être qualifiée de mignonne...
Bref, j'espère que vous avez apprécié ce premier chapitre, et n'hésitez pas à laisser un commentaire pour donner votre avis !
A la prochaine j'espère !




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