Fiction: Gobi, le démon chien à cinq queues

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Ce fut le soleil qui chatouilla le visage d'Harumi et la réveilla. Elle était nue, blottie dans les bras de Naruto, lovée dans leur nid de couvertures, à même la moquette. Ses cheveux frôlèrent à peine ses épaules et elle eut un petit frisson. Du bout du doigt, elle caressa le visage du garçon endormi. C'était la première fois qu'elle se sentait autant en sécurité avec un garçon. Elle rougit légèrement en repensant à leur nuit d'amour. Il se débrouillait bien, le Naruto. Il fit une petite moue et ouvrit un oeil. Sans lui laisser le temps de parler, elle se pencha et l'embrassa tendrement, tout en nouant ses doigts aux siens. Son ventre gargouilla et il éclata de rire.

- On va manger dehors ? proposa-t-il. Je n'ai pas d'ordre de mission pour aujourd'hui.

A regret, elle se leva. Naruto fut émue lorsque son corps se dévoila. Elle se glissa dans la salle de bain, tandis qu'il s'habillait. Un peu plus tard, elle ressortit, parée pour la journée. Pour la première fois, elle portait son nouveau bandeau frontal de Konoha. Il lui prit la main et ils sortirent tous les deux.

Plus loin, près de la maison du Hokage, Sakura discutait avec Shikamaru et Ino. Nerveuse, elle s'agitait, en parfaite opposition avec le jeune homme, qui avait plutôt l'air de s'ennuyer.

- Je vous dis qu'il y a quelque chose d'anormal ! s'exclama Sakura. Cette fille refusait dire d'où elle venait et ce qui lui était arrivé. Après, on retrouve Naruto en train de l'embrasser, et Tsunade abandonne les recherches sur elle. Et pour finir, on l'intègre aux forces du village ! Vous ne trouvez pas ça louche ?

- Bof... Non...

- Shikamaru, tu es censé être plus intelligent que ça. Il y a quelque chose de bizarre ! On la retrouve à moitié morte dans la forêt, il doit bien y avoir une raison !

- Dis-donc, ma vieille, intervint Ino avec un sourire. Tu ne serais pas un peu jalouse, en fait ?

- Quoi ? Moi, jalouse ?!

- Ben oui. Elle si proche de Naruto, après tout.

- Et alors ? Je...

Elle s'interrompit et serra les dents. Bon sang, Ino avait tapé dans le mille. Elle était bel et bien jalouse. Naruto avait été amoureux d'elle, à une époque. Elle le voyait comme un véritable ami. Et de après bien des déboires. Après qu'elle l'ait repoussé, se soit moquée de lui, traité d'imbécile, vu comme un faible. Elle avait mis longtemps pour lui faire conscience, alors que lui avait été là depuis le début. Alors que cette fille... Apparemment, ils étaient devenus amis dès leur première rencontre. Et ils s'aimaient. Elle avait réussi du premier coup là où Sakura avait mis tant de temps : être amie avec Naruto. Il avait à peine su qu'elle se trouvait à l'hôpital qu'il courait la rejoindre.

- Eh, tu pleures ?

- Non !

Pour ça aussi, elle s'en voulait. Elle ne faisait que chialer et s'appuyer sur les autres. C'était elle qui était faible.

Harumi, sur deuxième terrain d'entraînement, debout sur l'eau, enchaînait techniques sur techniques. Voilà longtemps qu'elle ne s'était pas entraînée. Pas depuis l'attaque d'Akatsuki. Derrière elle, Naruto essayait d'améliorer son Rasengan. Elle forma des signes à toute vitesse.

- Katon ! Les milles piques de feu !

Les malheureux poissons qui passaient sous elle ne comprirent jamais pourquoi ils avaient été cuits au court-bouillon. Quelques uns flottaient à la surface et elle les ramassa avec un sourire désolé.

- Suiton ! Le dragon aqueux !

Un énorme dragon, long de plusieurs mètres, fonça détruire les rochers de l'autre rive du lac. Elle allait continuer quand elle entendit un couinement sur sa droite. Tournant la tête, elle aperçut, enfoui sous les buissons, le gros chien blanc de la veille et soupira. Son maître ne devait pas être loin. Effectivement, elle le vit assis sur la branche de l'arbre au-dessus, les bras croisés. Qu'est-ce qu'il lui voulait celui-là ? Haussant les épaules, elle décida de l'ignorer.

- Fuiton ! La tornade du chaos !

Un vent terrible s'éleva sur le lac, formant une gigantesque tornade autour d'elle et arrachant les arbres qui avaient eu le malheur de pousser sur la petite île du lac. Kiba sauta à terre, commençant à partager les soupçons de Sakura. Utiliser trois techniques de ce niveau, sans avoir d'affinités particulières avec ces éléments, c'était impossible. Elle n'était que Chûnin, et ce qu'elle venait de faire relevait du niveau des jounins.

- Qu'est-ce que tu en penses, Shino ?

- Elle devrait être promue.

Il leva les yeux au ciel.

- Qu'as-tu contre elle ?

- Moi, rien. Mais le comportement d'Akamaru m'inquiète. Il refuse de me dire ce qu'il sent chez elle, mais ça doit le secouer pour qu'il réagisse comme ça.

- Naruto lui fait confiance, ça devrait te suffire.

- Oui, oui, bien sûr... Mais quand même...

A cet instant, une déflagration se fit entendre tout près. Aucun des ninjas présents sur le terrain n'eut le temps de bouger qu'un Chûnin se fit violemment projeter vers eux. Un type, vêtu d'une cape noire avec des nuages rouges sangs, s'approcha tranquillement. Harumi se figea. Kiba et Shino se regroupèrent autour d'eux, armes levés.

- Te voilà donc, murmura l'homme. Tu t'es alliée avec Kyûbi ? N'as-tu donc aucune fierté pour un réceptacle ?

Kiba sursauta et dévisagea la jeune fille, puis Naruto, bouche-bée. Son coéquipier, impassible comme à son habitude, ne broncha pas.

- Qui es-tu ? cria le blond avec hargne.

- Je m'appelle Pain. Le Dieu qui apportera la paix sur ce monde.

- Un dieu ?! cracha Kiba. Un pauvre type complètement stupide, oui ! Faut que tu sois sacrément gonflé pour venir jusqu’ici !

- Je ne veux pas de mal à votre village. Je suis ici pour Gobi et Kyûbi. Partez, vous deux.

En guise de réponse, le jeune maître-chien lui envoya une salve de kunaïs, que Pain repoussa sans même remuer le petit doigt.

"Il faut l'éloigner du village", pensa Naruto en joignant les mains. "Il est venu pour Harumi et moi. Inutile d'y impliquer les autres."

Naruto et Harumi, sans se concerter, firent la même chose au même instant. Ils invoquèrent le chakra de leur démon. L'air devint d'un seul coup beaucoup plus lourd, et il se répandit une atmosphère terriblement malsaine. Ils foncèrent tous les deux, la portée et la puissance de leurs coups amplifiés par leur puissance de leurs démons respectifs. Le vacarme qui s'ensuivit mit le village tout entier en état d'alerte. Tsunade se précipita dehors, et aperçut la colonne de fumée qui s'élevait au loin.

- Qu'est-ce qui se passe ?!

Pain se rejeta en arrière, repoussa une patte de Kyûbi, utilisa sa technique de répulsion céleste pour parer Gobi. Les deux amis le harcelaient de tous les côtés, parfaitement synchronisés, tous deux recouvert d'une gangue de chakra de la couleur du sang. Près du champ de bataille, sur un arbre, Yamato, Kakashi et Gaï, accompagné de l'équipe de ce dernier, observaient la scène.

- Arrête, Gaï ! On ne peut plus s'approcher. Ces deux-la te mettraient en pièces !

Tenten était très pâle, tout comme Lee. Neji, ses Byakugan activés, grimaça.

- Le concentré de chakra est phénoménal ! C'est donc ça, la puissance des démons à queues...

- Alors, alors, qu'est-ce qu'on fait ?! s'écria Lee.

La troisième queue de Gobi apparut à son tour. Harumi, furieuse d'avoir été retrouvée, se laissa complètement aller. Une boule de chakra noire se concentra autour de sa bouche. Yamato, qui avait déjà goûté au phénomène avec Naruto, comprit aussitôt le danger. Et paniqua lorsque son élève imita sa petite amie.

- Tous aux abris !! hurla-t-il à plein poumons.

Les deux salves de chakra, d'une puissance phénoménale, pulvérisèrent tout sur leur passage, heureusement assez loin du village. Il y eut un instant de silence, chacun espérant que Pain n'avait pu survivre à ça. Plus personne n'osait bouger, scrutant le champ de bataille ravagé, et les deux humains-démons immobiles. Neji balaya les alentours.

- Je crois qu'il s'est enfui, souffla-t-il. Deux réceptacles en même temps, ce devait être trop pour lui, sans doute. Sans compter les gens du village.

Malgré cette nouvelle, l'immobilité était totale. Les chakras de Kyûbi et Gobi finirent par refluer lentement. Harumi tomba à genoux, épuisée. Naruto, chancelant, reprenait son souffle. Puis il prit conscience que tout le monde les regardait.

- Qu'est-ce que vous avez ? Ce type est parti, non ?

La foule sortit de sa léthargie. Tsunade s'approcha des deux jeunes et examina Harumi. Elle était en état de choc, et serrait les lèvres. L'Hokage lui proposa avec douceur d'aller à l'hôpital mais elle refusa d'un signe de tête.

- Jiraya était sensé partir à la recherche de ce type. Je vais envoyer des Anbu pour savoir ce qui s'est passé. Naruto...

Elle hésita, puis lui désigna Harumi.

- Occupe-toi d'elle. Je me charge de tout.

Naruto releva doucement sa belle amie et la ramena vers le terrain d'entraînement. Les ninjas s'étaient dispersés. Il ne restait plus que leurs amis. Harumi prit une profonde inspiration et se redressa. On la fixait avec surprise. Agacée, elle s'assit dans l'herbe et ramena ses genoux contre sa poitrine.

- Pourquoi ne pas nous avoir dit qui tu étais ? demanda Sakura.

- Je ne voulais pas d'ennuis.

Elle soupira et se blottit contre Naruto. D'une voix grave, elle leur expliqua toute son histoire. Il y eut un instant de flottement. Ils pensaient sans doute à Gaara, le plus flippant de tous les neufs. Ou a Naruto, pour ceux qui avaient pu le voir transformé.

- Bien... dit Neji en croisant les bras. Tu es donc comme Naruto et Gaara ?

- Comme eux, Nigito, Killer Bee, Sako et tous les autres, oui.

Elle se releva et jeta un coup d'œil au champ de bataille, entièrement dévasté. Naruto, de son côté, venait d'avoir une idée, complètement folle et dangereuse. Il attira son amie à lui et la lui chuchota. Elle ouvrit de grands yeux.

- Tu es malade ?! On ne peut pas faire ça ?

- Tu m'as dit que Bee avait essayé et réussi.

- Je sais, mais...

- Il faut qu'on le fasse !

Elle hésita. Il la serra dans ses bras, sans plus se préoccuper des autres. Alors finalement, elle donna son accord.

- Tu n'es qu'une grosse tête brûlée qui aime jouer avec sa vie.

- Peut-être, mais ça vaut mieux que d'abandonner.

Leurs lèvres s'unirent. Le même espoir flambait dans leur cœur. Ils allaient s'en sortir, c'était certain.

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