Fiction: Gobi, le démon chien à cinq queues

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Harumi entra dans le bureau du Hokage. Naruto lui fit un grand sourire d'encouragement. Tsunade et Shizune la regardèrent et lui firent signe d'approcher.

- Nous avons étudié ton cas. Tu es donc le réceptacle de Gobi, le démon chien à cinq queues ?

- Oui.

- Quelles sont ses particularités ?

- Chacune de ses queues est affiliée à un élément. Je peux utiliser des techniques venant des cinq changements de nature, à savoir le vent, le feu, l'eau, la terre et la foudre.

Il y eut un instant de silence, chacun prenant conscience du pouvoir que cela représentait. Tsunade opina.

- Chaque démon offre une spécificité à son porteur. Une protection de sable pour Shukaku, la guérison ultra-rapide des blessures pour Kyûbi, les cinq changements de nature pour Gobi... J'en serai toujours étonnée.

Harumi se rapprocha de Naruto et lui serra la main. Elle ne voulait plus être seule, quoi qu'il arrive.

- Il faut bien que vous preniez conscience du danger, tous les deux. L'Akatsuki va vous traquer. Et ils sont prêts à tout. Comment était le duo que tu as affronté, Harumi ?

- En fait, je n'en ai affronté qu'un. La femme qui était avec lui s'est tenue en retrait tout du long. Je vous ai déjà dit ce que je savais sur son compagnon.

- T'ont-ils parlé ?

- Ouais. Il me racontait que mon sacrifice allait aider à construire un monde de paix et tout le bazar. Il était très bizarre, ce type.

- J'ai parlé à Jiraya-sama, intervint Shizune en tendant un dossier. Selon lui, l'homme qu'a affronté Harumi était porteur de rinnegan.

- Les yeux de Rikûdo ?

- Exact. Il est parti enquêter sur cette affaire.

- Fais-lui envoyer des renforts.

Shizune quitta la pièce.

- Harumi, j'ai une proposition à te faire. En fait, j'en ai déjà discuté avec Naruto. Puisque tu ne peux retourner à Iwa, je te propose de devenir une kunoichi de Konoha.

- je...

Eberluée, elle se tourna vers Naruto qui la rassura aussitôt et la serra contre lui. Il lui chuchota à l'oreille que c'était lui qui avait proposé cette solution la veille et rajouta qu'elle pouvait même venir loger chez lui, il avait rajouté un deuxième lit.

- Pourquoi vous faites tout ça pour moi, Hokage-sama ? Vous ne me connaissez même pas ! Je pourrais être une espionne, ou...

- Tu es une espionne ?

- Ha ! Non, non, pas du tout !

Elle s'agita frénétiquement, faisant éclater de rire Naruto.

- Harumi, tu es toute rouge ! Calme-toi !

Respirant très vite, elle lui sauta dans les bras. Ils repartirent bras-dessus-dessous. Peu après, Danzô et les deux anciens, le vieil Homura et la crispée Koharu firent leur entrée. Tsunade ne put s'empêcher de soupirer.

- Que me vaut le douteux honneur de votre visite ?

- Tu le sais déjà, princesse, persifla Danzô. Nous ne sommes pas sûrs de bien comprendre ta décision en ce qui concerne le réceptacle de Gobi.

- Vous refusez qu'elle intègre Konoha ? J'aurai pensé le contraire. C'est plutôt bon pour la puissance de notre village.

- Les deux réceptacles paraissent très proches l'un de l'autre, intervint Homura. Trop proches. Et ça ne me dit rien qui vaille. Tu sais que les réceptacles peuvent se montrer tout à fait instables et dangereux. Un est déjà terriblement ardu à contrôler. Comment cela se passera-t-il avec deux ? Surtout que nous ne savons pratiquement rien de cette fille. Elle doit être puissante, pour avoir réussi à échapper aux griffes d'Akatsuki, mais qui sait si cette puissance ne se retournera jamais contre nous ? De plus, il est assez mauvais qu'elle soit en si bon termes avec Kyûbi.

- Il s'appelle Naruto, remarqua Tsunade, agacée.

- Le sceau des femmes réceptacles se fragilisent lorsqu'elles attendent un enfant. Et si le père se trouve lui aussi être l'hôte d'un démon, le problème risque de s'aggraver.

- Là, vous allez un peu vite en besogne. Ils n'ont que seize ans !

- Peu importe. Il faut penser à la sécurité du village avant tout.

Dehors, Naruto emmenait son amie dans tous les coins du village, après avoir déposé ses affaires chez lui. Il lui montra les terrains d'entraînement, la forêt, Ichiraku, l'hôpital, le cimetière, la rue commerçante... Harumi, ébahie, ouvrait grands les yeux, essayant de tout enregistrer. Iwa ressemblait un peu à ce village, mais les mœurs y étaient radicalement différentes. Là-bas, on n'encourageait pas les gens à rester à l'hôpital trop longtemps. Et il y avait beaucoup moins de magasins. Elle caressa avec émotion son bandeau frontal tout neuf, gravé du signe de Konoha. Naruto décida de lui présenter tous ses amis. Ils commencèrent par se rendre au banc préféré de Shikamaru. Comme de juste, il y était allongé et baillait, entouré de son équipe. Harumi se souvenait vaguement d'eux, pour les avoir aperçus à l'hôpital. Ils se quittèrent sur la promesse de tous se réunir au restaurant le lendemain. Harumi rencontra ensuite l'équipe de Gaï sur le premier terrain d'entraînement. Elle fut soufflée par leur vitesse lors des combats au corps-à-corps. Ils pratiquaient un taïjustsu intéressant, surtout pour elle qui misait presque tout sur le ninjutsu. Puis ils allèrent retrouver l'équipe d'Hinata, réunie devant chez Kiba. Mais au moment où Harumi s'approcha d'eux, Akamaru se mit à aboyer furieusement contre elle puis se rétracta brusquement avant d'aller se fourrer dans les jambes de son maître, bouche-bée.

- Eh, qu'est-ce qui te prend, Akamaru ?!

Ce dernier couina misérablement, restant à bonne distance de la réceptacle.

- Les chiens ne m'aiment pas trop, dit-elle en s'efforçant de sourire.

"Foutu démon", pensa-t-elle avec hargne. "Tu es pourtant un chien, toi aussi."

"Ils ont peur", ricana Gobi en retour. "Ils me craignent car je suis plus fort."

- Voilà Harumi ! s'écria Naruto en lui prenant la main. Et à partir d'aujourd'hui, elle est une Kunoichi de Konoha !

La nouvelle ne fit que peu d'effet. Kiba rassurait son compagnon, et Shino resta de marbre. Seule Hinata murmura un timide "bienvenue" avant de rougir. La mère de Kiba sortit en courant et attrapa son fils par la manche.

- Qu'est-ce qui se passe ?! Tous les chiens du clan sont affolés !

Harumi s'enfuit en courant, sans même faire attention au chemin qu'elle prenait. Même ici, son démon continuait à lui pourrir la vie ! Elle entendit Naruto l'appeler et accéléra. Elle voulait être seule, histoire de faire le point. Tout était tellement confus ! Tout à coup, quelqu'un l'attrapa par-derrière et l'immobilisa. Elle poussa un cri de frayeur.

- C'est moi !

Naruto. Elle se détendit, se laissant aller contre lui, épuisée.

- Désolée. Les chiens sont capables de sentir Gobi. C'est ça qui leur fait peur.

- Viens, on rentre.

Elle se laissa mener comme une petite fille. Arrivés chez eux, Naruto lui mit un thé à chauffer tandis qu'elle se pelotonnait sur son lit. Pour la distraire, il lui parla de sa vie dans le village, de son rêve d'Hokage, de ses amis, d'un certain Sasuke qui avait déserté... Elle l'écoutait, les yeux mi-clos, rattrapée par son propre passé.

- Tu sais, j'avais un grand frère, moi aussi.

Il lui tendit sa tasse et s'assit près d'elle sur le lit.

- Il s'appelait Reizo et je l'adorais. Il s'occupait de moi, m'accompagnait à l'école, m'aidait à m'entraîner. Puis...

Elle s'interrompit un court instant et reprit son souffle.

- Le type d'Akatsuki est arrivé au début de la nuit. J'étais seule et je m'entraînais dans les montagnes, près du village. Il avait une drôle de technique, qui repoussait toutes mes attaques. Je lui en ai lancé trois coup sur coup, Katon, Doton et Raiton. Aucun effet. Le bruit a attiré les sentinelles. Mais au lieu de sauter sur le type, ils ont hésité puis sont partis. Au même instant, Reizo est arrivé. Il attaqué mais la femme d'Akatsuki lui a barré la route. Elle utilise des papiers, qu'elle transforme et envoie comme missiles. Mon adversaire en a profité à un moment pour lui enfoncer une de ses barres noires en plein cœur. Il est mort sur le coup.

Sa voix s'étrangla. Les larmes aux yeux, elle ramena ses genoux contre sa poitrine et déposa sa tasse à côté de celle de Naruto.

- La rage m'a aveuglée. J'ai laissé Gobi prendre le contrôle de mon corps et de mon esprit. Je n'avais plus qu'une seule idée : détruire mes adversaires et tout ce qui m'entourait. Je voulais noyer mon chagrin avec ma haine. J'ai pu épargner le corps de mon frère, mais le reste de la zone a été dévastée. Je me suis enfuie, loin du village, poursuivie par l'Akatsuki. Il y a eu plusieurs combats. Au bout d'un moment, je suis redevenue moi-même. J'ai essayée de fuir. Neuf jours plus tard, j'ai réussi à les semer pour de bon. J'étais blessée et épuisée.

Naruto lui frotta doucement le dos. Elle reprit son récit :

- J'ai marché assez longtemps avant de m'écrouler. A ce moment-là, mourir était la seule chose qui m'importait. Ne plus souffrir, être enfin en paix. Je me suis laissé aller. Pour plus tard me réveiller à l'hôpital de Konoha. Je ne savais pas du tout que j'étais aussi près de ton village. Lorsqu’on est possédé par notre démon, on peut couvrir très vite des distances impressionnantes.

Elle souriait presque, au travers de ses larmes.

- Tu crois que mon frère me voit maintenant ?

- Il est sûrement fier de toi.

Ils s'embrassèrent langoureusement. Leurs corps glissèrent à la verticale. Leurs vêtements tombèrent au sol. Et même les étoiles ne savaient pas ce que l'avenir réservait au couple.

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