Fiction: Rostfrei

Une simple rédaction de français que j'ai adapté à naruto L'autobiographie de Naruto dans notre monde, un "monsieur tout le monde" pas si banal... L'auteur raconte les tranche de sa vie qui l'ont marquées. Le tout avec un détachement comique et une réflexion sur soi. Enjoy !
Version imprimable
Aller au
quentinkill31 (Masculin), le 08/11/2011
j'aimerais que vous me donniez objectivement une note sur 20 pour évaluer mon devoir. Merci de votre compréhension.



Chapitre 1: Comment j'en suis réduit à écrire mes mémoires !



Ça fait bien longtemps que je ne me suis pas regardé dans une glace. En même temps qui voudrait voir son visage vieillir de jour en jour, se couvrir de rides. Bref, les affres de la vieillesse. Bon…Eh bien ! Il va falloir se lancer. Je n’ai pas changé depuis 40 ans… En fait, si, mais ma fierté m’oblige à vous mentir. J’ai des cheveux blancs, un peu normal vu mon âge. Mon visage n’est pas vraiment couvert de rides mais on devine facilement même de loin que je dépasse les 80 ans. Je suis plutôt grand malgré mes problèmes de dos. Je mesure environ 1.90 m et je ne pèse presque rien : 70 kg. Mes yeux sont pareils à une mer déchaînée…Manière plus poétique pour dire qu’ils sont d’un bleu délavé.
Beaucoup de mes voisins de palier ont demandé pourquoi j’écrivais une pareille autobiographie. Un accès de vanité ? Une envie de faire partager mes expériences ? Ma vie est-elle un modèle ? Toutes ces raisons sont bien entendues fausses. J’écris ce livre sur ma vie car lors de mes jeunes années d’adolescent, on avait, en cours de français, à faire une autobiographie fictive, que j’avais, malgré mes compétences en écriture grandioses, décidé que je ne ferais pas. La professeure qui était l’auteur de ce travail m’a, bien entendu, donné une tonne de punitions idiotes et de colles toutes aussi idiotes.
Bon, il va bien me falloir écrire ce bouquin. J’estime donc qu’il est de mon devoir de vous signaler ma venue dans ce monde.

Je suis né le 21 octobre 1997 en France….. En fait l’endroit où ma mère me mît au monde est un mystère. Je fus donc abandonné vers mes 5 mois devant un hôpital où je fus trouvé en pleine nuit par l’infirmière de garde durant sa pause clope. En même temps qui, voudrais d’un bébé hurleur comme moi ? Dans mon semblant de berceau, on trouva simplement un papier portant mon nom : Naruto Uzumaki.
Belle preuve d’amour de ma mère non ? Elle m’a au moins donné un nom sinon je me serais fait appeler Antonin, du nom du fondateur de l’hôpital.
Après quelques années à brailler, pleurnicher et m’amuser, je fus dans l’âge dit « bête » : l’adolescence. Les problèmes de mon enfance me paraissaient bien dérisoires par rapport à ceux d’aujourd’hui : notes, renommée, filles…
Je n’ai jamais vraiment été quelqu’un que l’on remarque. Je m’habillais sobrement, et, si j’essayais une tenue extravagante, une avalanche de moquerie se déversait sur moi. C’est à cette époque que je décidais de porter des couleurs ternes, pour éviter l’attention générale.
Je n’avais aucun regard du sexe opposé ni même un sourire. C’était pire que d’être haï : j’étais invisible.
Cette « invisibilité » me permettais de me faufiler partout, de « m’incruster » comme je disais à l’époque. Je savais tout sur tout le monde vu que personne ne se donnait la peine de me remarquer. Et c’est à cause de ce manque de courage que je commis ma deuxième erreur, naitre fut ma première.
Je rentrais comme tous les soirs au foyer d’accueil lorsque, dans une ruelle sombre, j’aperçu les ébats d’une de mes camarades et d’un de mes camarades. Sauf que cet ébat là n’en était pas un : Sakura, car c’était son nom, criait, se débattait et insultait Kiba qui s’activait au-dessus d’elle. Le courage me fît défaut ce jour-là et je courais pour rejoindre le semblant de sécurité du foyer.
Le lendemain, Sakura ne vînt pas, ni le jour suivant. Ce ne fut qu’au troisième jour de la semaine qu’elle se décida enfin à montrer le bout de son nez. Ses yeux étaient cernés et gorgés de sang, signe qu’elle avait pleuré. Elle alla droit sur Kiba qui, discutant avec ses amis, ne la vit pas sortir de sa poche un couteau modèle 224111 Rostfrei et lui enfoncer dans le corps de bas en haut au niveau des reins. Il cria puis chuta comme une pierre dans un étang tandis qu’un sang pourpre s’écoulait de sa blessure.
Kiba s’en sorti. Avant que la police ne trouve le couteau, je le ramassais et le nettoyais consciencieusement. Une magnifique lame que vous pourrez admirer en tapant son modèle et son nom sur google
Je fus interrogé une bonne dizaine de fois par les enquêteurs et j’avouais, au bout de la dixième, que j’avais surpris le viol de Sakura Kiba fût donc, malgré son jeune âge, placé en centre de détention pour mineur où, manque de chance, Sakura le rejoignit 2 mois plus tard en tant que dépressive à tendances suicidaires.
Je ne veux plus savoir ce qu’il est advenu d’eux.



Après cette adolescence « tachée », vînt enfin la délivrance : la majorité.
Ma majorité ne ressembla en rien à mes jeunes années : j’étais enfin quelqu’un, pas une ombre parmi tant d’autres. Les soirées, les fêtes, les boîtes de nuit furent mon lot quotidien durant 2 ans.
Ces dernières furent le meilleur moment de ma vie : Personne ne pouvait me juger dans le noir, on ne me repoussait pas tant que je dansais bien. J’étais, grâce à l’obscurité ambiante, devenu depuis longtemps « un homme ». Ce fut le jour de mes 20 ans que je connus l’Amour avec un grand A.
En fait, je ne le connus pas. Mais, une amie d’un ami d’un ami s’était entichée de moi. Une vraie sangsue ! Je ne pouvais aller nulle part sans voir son visage malicieux à chaque coin de rue. Impossible d’avoir une vie privée. Elle frappait souvent à ma porte car « mes parents m’ont mises dehors je peux dormir chez toi ? » ou « je n’ai pas compris l’exercice 5 tu peux me l’expliquer ? »
A la Saint Valentin, L’impudente eût l’affront de m’envoyer une carte accompagné d’une mèche de ses cheveux (gras en plus !)
Je ne trouvais aucune solution pour lui dire en douceur que je ne l’aimais pas et que son amour était à sens unique. Finalement je la coinçais entre quatre yeux et lui avouait que son manège me tapait sur le système ce qui eût l’effet d’un déluge : les larmes s’échappaient par litres de ses yeux. La trajectoire de l’eau salée bravait les lois de la gravité en coulant vers le haut. Je crois que j’aurais pu faire d’elle une fontaine car l’eau débordait litre après litre de ses yeux qui rougissaient à vue d’œil.
Elle parti en courant chez elle pour, je l’aurais parié, reprendre contenance.
Je fus agressé dans l’heure qui suivie par les frères de cette fille. Selon eux j’étais un « salaud de sans cœur » et « un immonde profiteur de jeunes filles sans défense » pour parler poliment. Ce à quoi je répondis par quelques coups de tête bien senti dans le nez déjà cassé d’un des frères ce qui les fît redoubler d’ardeur pour m’immobiliser.
Après ces quelques empoignades, je me sortis sans trop de dommage sauf que l’un deux avaient eu l’excellente idée de s’assoir sur ma jambe ce qui me força donc à marcher un boitillant. Dans cette même ruelle se tenait maintenant l’un sur l’autre les deux hommes qui se tenaient les partis, la tête et le nez qui était maintenant réduit en bouillie sanglante.
Leur sœur devrait se faire interner dans un hôpital psychiatrique pour sa mythomanie : je l’aurais, selon elle, dragué puis laissé comme un chiffon sale après lui avoir pomper tout son argent (qui était quasi-inexistant.)

Revenons à mon présent. Ca fait bientôt trois jours que j’écris ma biographie et je n’ai toujours pas parlé de ma période de jeune adulte qui fût très ennuyeuse et terne. Je décide donc de passer cette étape de ma vie qui me fît me sentir l’homme le plus banal au monde.
Mes 30 ans furent plutôt mornes. Entré depuis 2 ans dans l’armée, j’acquis un grade plutôt élevé : Quentin Fau, Sergent. Je trouve que ça sonne bien. D’ailleurs la gente féminine aussi car ce fut la période la plus….disons…..fertile « ? » de ma vie. L’uniforme apportait le respect, la crainte des fois et bien sur tous les autres avantages. C’était une fierté presque maladive de porter la tenue de combat et de patrouiller dans les zones à risques avec un M16 A2 M203.
Bientôt je fus artilleur dans l’armée française. Artilleur est un bien grand mot car j’était juste chargé de détruire les drones de reconnaissances envoyés par les Irakiens. J’étais pour cette mission plutôt banale équipé d’un FGM 148 JAVELIN qui était un lance-roquettes téléguidé anti-char modèle « tire et oublie ». Je m’accroupissais pour encaisser le recul d’une arme si imposante, je visais grâce au système infrarouge et tirais un bon petit missile « chien-chien » qui s’occupait tout seul du « facteur ». Pendant de long mois, un vétéran m’enseigna l’art du déminage. Je devins vite le seul fou de l’escouade qui approchait d’une mine anti-personnel pour la désamorcer.
Après ces quelques mois à viser des cibles lentes ET mécaniques, on me demanda de tuer. Tuer est un acte primitif qui demande une préparation, une absence de morale et de culpabilité.
Malheureusement pour mes nuits futures, je n’étais pas un sociopathe et ma morale ressemblait à un mur de diamant. Quand à ma préparation, elle ne dura pas 15 jours.
Mon entraînement commença avec les trompettes du camp et la convocation du général dans son bureau (climatisation, internet et eau chaude s’il-vous-plaît). Il me fit part de son idée de me mettre sous le commandement d’un anglais: le Major Sasuke pour effectuer avec un groupe de tireurs d’élites une reconnaissance du terrain et une élimination pure et simple des irakiens qui tenteraient de nous faire barrage. Cette conversation me marqua plus que je voulu l’admettre :
-Sergent, votre entraînement fini, vous serez envoyé sous le commandement de Sasuke pour une mission d’éliminations des irakiens qui tenteraient de nous piéger.
- Je n’ai jamais tué.
-Alors prenez ça comme une…initiation.
- Je ne suis pas un tueur.
- Alors que faites vous dans l’armée ?
Devant l’indifférence du général, je partis pour le désert irakien.
Et je tuais.

J’abattais les hommes qui, armés de AK-47, faisaient feu sur notre infanterie regroupée dans des maisons abandonnées. Je tirais à bout portant sur des groupes d’éclaireurs qui nous avaient découvert en haut d’une colline. Je fis feu sur les kamikazes qui fonçaient vers nous en hurlant des prières à leur Dieu. Tout cela contribua à attiser ma haine des ordres, ma colère vers mes camarades qui obéissaient aveuglement et mon mépris face à leur absence de culpabilité.
Un jour alors que j’accompagnais Sasuke sur une mission en duo, il sortit de sa sacoche une mallette qu’il ouvrit pendant que l’on arrivait dans une ville soupçonnée de contenir une armée rebelle. C’était en fait un ordinateur portable. Une vue de haut qui balayait la zone nous montrait grâce à la vision thermique des centaines de silhouettes dans les maisons en bas. Il pianota et je vis sur l’écran qu’il était en train de repérer le terrain par la caméra du Drone Prédator, le fléau des snipers, l’ennemi juré des embusqués. Je me rendis compte qu’il pilotait le missile.
-Arrête, dis-je en bondissant vers lui
-Sergent, la ferme ! Aboya-t-il en m’arrachant les manettes des mains.
-Vous allez tués des innocents ! Criai-je en sautant à nouveau sur son dos pour lui arracher l’ordinateur.
Nous échangions des coups de poings quand l’un d’entre eux tapa sur l’ordinateur ce qui déclencha le tir du Drone.
-Imbécile ! Je n’ai pas programmé le tir, il va s’écraser sur nous ! dit-il tout en me repoussant à coup de pied.
C’est alors que je vis la lance foncer depuis les airs sur notre colline. Il réussit cependant à corriger la ligne et je ne pus qu’assister à la destruction des maisons, du déchiquètement des corps, et d’une mère qui, loin de là, revenait en pleurant, son bébé dans les bras.
-Je comprends votre réaction mais les ordres sont les… ! dit-il avant que je l’interrompe d’un coup de pied.
-La ferme enfant de putin ! Vous avez tuez des gosses, des femmes, des paysans MERDE ! La colère augmenta ma force et diminua ma compassion. Je le frappais à la mâchoire et j’enchainais avec un coup de tête dans le nez. Je souris en entendant le cartilage céder avec un grand craquement. Il se releva le nez en sang et dégaina son couteau de chasse. Je sorti donc mon Rostfrei de mon étui.
-Ton cure-dent je vais te le foutre dans le cul cria-t-il tout en donnant un coup vicieux de haut en bas. J’esquivais sans problème mais il modifia la trajectoire et me le planta dans la cuisse.
Je hurlais et tombait à terre, le sable aspirant mon sang comme une éponge.
-Aller mon garçon, reviens au camp et je ne dirais rien. Un soldat rescapé nous aura découvert et tu te serais fait blesser lors de l’affrontement. Dit-il calmement.
Si j’avais été un lâche, j’aurais accepté. Je serais rentré en boitant au camp et aurait servi tous ces bobards au chef mais, malheureusement pour lui, j’étais un mec droit, et un mec droit qui avait la haine au ventre. Je me relevais sans peine et lui balayait les jambes tout en lui enfonçant mon poing dans le ventre. Il eut un cri de surprise mais ses yeux se figèrent quand je lui plantais mon Rostfrei dans l’estomac. Il expulsa son air d’un seul coup et se mit à hurler sans discontinuer. Il pleurait pour qu’on l’achève, me maudissait. Malgré mon mépris pour lui, je ne pouvais me résoudre à mettre fin à ses souffrances. J’étais un tueur, pas un assassin. J’attendis que la mort décide de l’emporter. Il cessa enfin de hurler et ses intestins se relâchèrent tandis qu’une vague de mouches approchait. Et, sous la puanteur de ses déjections, je rentrais en boitant au camp.
Pendant tout le trajet, j’essayais de savoir comment tout avait commencé mais ma conscience m’en empêchait. Comme si quelqu’un me disait « Eh mon pote, t’a VRAIMENT pas envie de revivre ça ».
Je quittais donc l’armée en servant comme mensonge une histoire d’irakien fou furieux agressant Sasuke
J’avais enfin une permission et j’allais en profiter.
Je parti donc vers les îles Canaries avec l’intention de dormir 6 ou 7 semaines histoire de repartir du bon pied. Alors que je faisais de la plongée dans l’océan Atlantique, je vis un aileron approcher de moi. Il mesurait bien 3m, le requin sous l’aileron. Sa gueule était garnies de dents si grandes que j’en pâlis rien qu’en pensant aux dégâts qu’elles pouvaient causer. Ses petits yeux noirs, qui s’agitaient follement dans ma direction, contrastaient avec sa « peau » blanche. Je n’étais pas tombé sur un requin de pacotille mais bien sur un Grand Blanc, Un bébé d’après sa taille. La peur me noua les tripes. Je manquais de rendre mon déjeuner tant la frayeur était grande. J’avais pour seul arme mon fidèle Rostfrei qui me paraissait dérisoire face à la masse du requin qui s’approchait comme si il savait que j’étais condamné. L’horreur que je ressentis monta encore d’un cran et je nageais de toute mes maigres forces vers la plage qui me paraissait tellement loin. Le requin accéléra lui aussi la cadence si bien que ce fut comme si je le sentais dans mon dos. Etre mangé ou ne pas être mangé, telle est la question. Le requin me dépassa tranquillement avant de faire demi-tour pour nager autour de moi. En plus d’être tombé sur un requin, j’étais tombé sur un sadique. Je dégainais alors mon couteau pour livrer ma « dernière bataille » si l’on peut appeler comme cela le fait d’être réduit en charpie par une mâchoire garnie de centaines de dents. Il comprit peut-être que je me préparais à mourir en héros car dès que je dégainais ma lame il accéléra le mouvement et se rapprocha en cercle parfait. Si seulement je m’étais équipé d’un fusil harpon me dis-je avant de me rendre compte que j’en avais un accrocher dans le dos. Fébrilement, je le décrochais et calais la « crosse » sur mon épaule. Le requin passa à l’attaque à ce moment là en tentant de me mordre la cuisse. Je lui plantais alors mon Rostfrei dans l’aileron ce qui eu l’effet d’un cure-dent sur la tour Eiffel. L’attaque avait porté ses fruits car mon fusil coula et atterrit sur un lit d’’algues à 10m de moi. Le requin, sûr de sa victoire, s’était remis à tourner lentement autour de moi. Je nageais vers mon fusil quand il m’attrapa par la bouteille d’oxygène. Ladite bouteille se coinça dans ses dents et fît une mini explosion dans sa bouche lorsqu’il la mordit jusqu'à la percer. Fou de rage, il se dirigea vers moi alors que je tendais le harpon. Il le vit et fonça à une vitesse dépassant les limites de mon imagination. Je tirais alors mais le ratais et le harpon se planta mais pas assez profondément dans son dos. Il saisit mon bras dans sa gueule et mordit. Je poussais un cri de douleur étouffé par l’eau, ce qui ressemblait à : gluoooopofglourolouglou. Il secoua la tête comme un chien qui essaye d’arracher une chose qui lui résiste quand je remarquais mon couteau qui ne s’était pas délogé de son aileron. Je le saisis, le tournais dans la plaie pour le dégager et le plantais de mes dernières forces et de mes dernières secondes d’apnée dans l’œil du requin qui lâcha aussitôt mon bras. J’enlevais une nouvelle fois le couteau de la chair avant de, cette fois, lui planter dans son ventre encore et encore jusqu'à qu’il me saisisse le bassin entre ses mâchoires et qu’il ne tente de le broyer. Fou de douleur, je saisis cette fois le harpon qui pendouillait au bout de sa corde et le plantais à la manière d’une lance dans le crâne du requin jusqu'à son cerveau. Il coula comme une pierre, son sang et le mien se mélangeant dans l’eau en « s’évaporant » comme de la fumée. Exténué, Je nageais faiblement jusqu'à un rocher plutôt plat qui sortait de l’eau et m’allongeait dessus avant de m’évanouir.
Heureusement, quelques touristes avaient vu cet aileron et avaient aussitôt appelé des secours qui me prirent en chargent et me conduisirent à l’hôpital le plus proche où ma convalescence dura près de 3 mois. Je garde encore à ce jour les cicatrices de mon combat contre le squale. On retira de mon corps souffrant plus de 20 dents du requin qui les avaient perdues en me mordant.
Les années passèrent, calmes et douces, jusqu'à l’âge d’or : la retraite. Débarrassé de mon métier qui devenait fatiguant, je pouvais enfin me consacrer à mes loisirs qui se révélèrent inexistant. J’errais sans but pendant des heures dans la ville. Ah Comme je regrettais mes jeunes années ! L’ennui me gagna bientôt et m’empêcha pendant longtemps d’avoir un sommeil normal.
Mais bien sûr, Le Viel Esprit Malfaisant qui s’acharne sur moi depuis l’Au-delà décida un jour de me pourrir la vie une fois de plus.
C’était une après-midi comme les autres, dans une ville comme les autres, dans un parc d’attractions comme les autres et avec une voix qui hurlait comme les autres dans un mégaphone : « ALERTE A LA BOMBE !!!». Après 5 bonnes minutes à essayer de comprendre ces paroles avec les gens qui hurlaient et se piétinaient, Je vis l’engin en question.
Une simple bombe composée de C4 avec un détonateur relié à un réveil. D’après les chiffres, dans 20 minutes elle allait exploser. Toujours assis sur mon banc, je pesais le pour et le contre : en finir avec la vie vite fait bien fait ou courir les yeux fous en hurlant ?
Je choisi le Joker : désamorcer la bombe.
Je m’en approchais lentement. Elle paraissait grossièrement fabriquée. Même McGiver avec un chewing-gum aurait pu faire mieux. Lentement, je sortis mon Rostfrei et me dis : « Le fil rouge ou le fil bleu ? »
Dans les films américains, c’est toujours le fil bleu, or je ne suis PAS américain et le fil rouge relie la bombe et le détonateur.
Je regarde autour de moi pour vérifier qu’il n’y ait pas d’idiot qui pourrait interrompre mon dilemme et, dans le doute….
*CLAC* et advienne que pourra….
Le détonateur s’est éteint et toujours pas d’explosion… Je m’en étais bien tiré. Même si l’équipe de démineurs était jaloux de mon exploit, la presse me moussa si bien que, quelques jours plus tard, je recevais la Légion d’Honneur.
Les années passèrent, je me rabougris comme une feuille de salade laissée trop longtemps dans le frigo. L’ennui fût si fort que pendant des heures et des heures ma seule occupation fût d’ouvrir et fermer mon couteau. Plus d’une fois j’envisageai de me tailler les veines. Pas un seul amour, pas une seule relation stable… Je n’ai fait que tuer en espérant trouver quelqu’un de plus habile que moi qui me délivrerais.

Bon, je crois que c’est la fin de ce livre. On ne peut pas dire que je suis un modèle.
Je pense avoir grandi trop vite. En quelques années à peine j’ai échangé les sucettes contre les cigarettes, le coca contre la vodka, les pyjamas-parties contre les boîtes de nuit.
L’enfance contre l’adolescence.
Et je crois bien avoir perdu au change.
Et là dans mon lit d’hôpital, il n’y a rien, si ce n’est la sonnerie de l’électrocardiogramme qui n’en finit pas, tout comme le sommeil dans lequel je plonge peu à peu.




Chapitres: [ 1 ] Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: