Fiction: Laringan (terminée)

Sayori, 17 ans, a déserté Konoha à l'âge de 7 ans. Possédant une capacité héréditaire très puissante, elle s'allie à l'Akatsuki et revoie Itachi Uchiwa, le seul homme a connaître la vérité sur elle... Mais sa mort l'obligera à tenir sa promesse. {deuxième saison en cours}
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Gabriel38 (Masculin), le 17/11/2013
Le temps passe vite, et moi je stagne... Un chapitre en retard, voir trop, mais du coup, je sens que le chapitre suivant s'écrira bien plus vite !
L'histoire arrive à sa fin, plus que 5 chapitres !
J'espère que vous prendrez toujours du plaisir en lisant, et que vous me pardonnerez les fautes :'(

Bonne lecture ! :)




Chapitre 11: Amies



L'air devenait irrespirable. Je pris appui sur le mur et poussai sur mes jambes pour me relever. Les autres me jetèrent des regards méprisants. Ils m'observaient. Je grognai. Qu'est-ce qu'ils voulaient ? Ils me cherchaient ? Ma poitrine me faisait mal, beaucoup trop mal. L'estomac noué, je frappai sur mes côtes. Je vomis mon dernier repas sur mes chaussures. Décidément, rien ne se passait comme je le souhaitais. J'essuyai ma bouche avec ma manche quand un mal de crâne vint alors m'assaillir. Cette saloperie de douleur... Elle prenait un malin plaisir à se déplacer dans tout mon corps, passant de la migraine à la nausée sans oublier les crampes. Mourir deviendrait le meilleur présent que ces ninjas pouvaient m'offrir. Alors, pourquoi s'obstinaient-ils à me demander comment j'allais ? Assez des « Sayori » par-ci, des « Yagachi » par là. Je voulais mourir, là, maintenant. Oublier tout le reste et enfin me venger de ce démon. Juubi, je te maudis, encore et encore. Un éclair de rose m'alerta. Je tombai à terre, tout en levant les yeux vers Sakura. Malgré ma vison brouillée, je remarquai ses traits tirés et perdues. Combien de temps, déjà ? J'avais repris mes crises depuis une semaine environ. Logée à l'hôpital, je subissais de nombreux examens mais ils ne trouvaient pas la cause de mes maux. A quoi bon leur dire ? Les seules personnes au courant étaient l'Hokage et elle (mon médecin personnel, quelle horreur). Sasuke ne se doutait de rien. Les infirmières me traitaient contre la douleur, point barre.
Je sortais pour la première fois depuis six jours, et manque de chance, Juubi recommença le soir, au milieu du village. Merci.
Sakura m'attrapa par les épaules et me secoua. Elle s'inquiétait vraiment, quelle idiote...[/i]



- C'est bon, rentre chez toi.
- Tu es encore toute pâle, Sayori.

Sayori bougea la tête en signe de désapprobation. Sakura ne tenait plus sur ses jambes, fatiguée par les nuits blanches. Accroupie aux côtés de la brune, la Rose l'observait avec sévérité.

- Je te dis que ça va aller, je suis chez moi et j'ai mes médicaments.
- Uchiwa n'est pas là pour te surveiller au cas où. Je reste.
- Il va rentrer. Cesse de t'inquiéter plus que de raison. Tu es mon médecin, pas ma nounou.
- …

Sakura regarda ailleurs, pensive. Les deux jeunes femmes s'étaient énormément rapprochées en quelques jours. Sakura voyait en Sayori une autre shinobi qu'une handicapée assoiffée de pouvoir et de vengeance. Du côté de Sayori, elle avait cessé d'être méprisante et profitait des connaissances de Sakura avant la destruction de Konoha, et donc de son départ.
Un bruit de clé se fit entendre et Sasuke ouvrit la porte d'entrée. Il se débarrassa de ses chaussures et se stoppa en voyant les deux filles discuter dans le salon. Elle s'arrêtèrent en l'apercevant. Sakura se leva.

- Rentre bien chez toi, Haruno.
- Je t'ai déjà dit de m'appeler Sakura. Et n'oublie pas de manger, tu as perdu pas mal de poids.
- Oui, oui...

Sakura sortit de l'appartement sans accorder un regard à l'Uchiwa. Ce dernier haussa un sourcil, étonné des nouvelles relations entre sa colocataire et son ancienne coéquipière. Il alla tirer les rideaux et alluma la lumière, la nuit étant déjà tombée. Il se planta devant Sayori, sortit des papiers de son sac et les jeta sur la table basse.

- J'ai regardé dans les archives de mon clan, commença-t-il.
- Si ça concerne encore ta stupide idée de mariage, une autre fois, coupa Sayori, impatiente.

Elle se redressa et se prit la tête entre les mains. Elle se sentait encore nauséeuse malgré toutes les substances médicales qu'elle avait pu ingérer. Sasuke attendit patiemment qu'elle daigne de le regarder. Elle expira lentement puis décida de manger. Elle s'avança jusqu'aux placards, tituba légèrement. L'Uchiwa s'affala à la place de Sayori et la questionna :

- Qu'est-ce que tu avais ?
- Rien de précis, maugréa-t-elle.
- Mouais.

Il l'observa avec plus de minutie mais ne décela aucun indice. Sayori avait été hospitalisé à leur retour de la soirée d'Ino, une semaine plus tôt. Il sourit en se remémorant un moment bien précis.

- Pourquoi ce sourire idiot ?
- Je repensai à la fin de soirée, chez Ino.

Sayori se figea un moment et croisa les bras.

- D'ailleurs, tu embrasses bien. Tu as de l'entraînement derrière toi, je suppose.

Elle ferma les yeux. Non, elle ne voulait pas se souvenir. Juubi n'appréciait pas ! La douleur lui revint en pleine face et elle s'agenouilla. Juubi bougeait, remuant et altérant son rythme cardiaque. Personne ne devait toucher le laringan, il était hors de question pour lui que l'hôte de ses précieuses pupilles se laissent aller en s'attachant à d'autres personnes. Rien que les souvenirs provoquaient chez lui une rage qui se concrétisait par des maux de tête et une défaillance des fonctions cardiaques et respiratoires. Heureusement pour elle, il se lassait au bout d'un certain temps.
Sasuke, surpris de la tournure que prenait les choses, s'écria :

- Oh ! Ça va ?
- Parle-moi d'autres choses.
- Pardon ?
- Raconte-moi ta semaine, souffla-t-elle.

Perdu, il s'exécuta sans réfléchir :

- Naruto s'est installé ici pendant deux jours mais j'ai fini par le dégager. Neji, lui et moi avons eu une mission d'éclairage.
- D'éclairage ? Comment ça ?
- Un ancien déserteur devenu gérant d'un bar, et proxénète, détourne de l'argent et nous le soupçonnons d'avoir tué pas moins de dix personnes. Et dans le fond du bar, nous avons confirmé la présence de prostituées. On devra y retourner quand l'Hokage aura décidé du plan. Il a des gardes autour de lui et le tuer pourrait s'avérer difficile. Enfin, pour eux. Ils veulent éviter de faire des victimes inutiles.
- Intéressant.

Elle l'écouta d'une oreille distraite et fut heureuse de remarquer que Juubi se calmait. Sasuke s'étira et décida d'aborder le sujet de la soirée une autre fois. Il se coucha et s'endormit pendant que Sayori se préparait des pâtes. Elle avala son modeste repas et rejoignit son colocataire. Elle plongea alors.

Pourquoi crois-tu qu'il te veut ? Il idolâtre tes yeux, ta puissance, rien d'autre. Ta beauté ne change rien. Elle s'efface à côté de ta force. Or, elle s'effrite, cette force. Elle disparaît, jeune Yori, comme tes ambitions. Cet Uchiwa semble vouloir se marier avec ton nom, avec ce que tu représente. Arrête de rêver. Je n'ai pas envie de subir tes désillusions intérieurs. Car tu n'exprimeras jamais tes sentiments, j'ai raison ? Tu garderas tout pour toi, comme d'habitude et tu en souffriras d'autant plus. [g]L'histoire se répétera, inlassablement.[/g]

- Sayori, lève-toi. Tu ne devrais pas t'habituer à dormir aussi longtemps, idiote.

La brune s'extirpa de ses songes et regarda autour d'elle. Sasuke, adossé contre le mur, croisait les bras comme à son habitude. Il détailla la Yagachi avec un air critique. Maigre et pâle. Elle fronça les sourcils en sentant une drôle d'odeur.

- Qu'est-ce qui pue comme ça ? C'est ignoble !
- Je t'ai fait des œufs sur le plat. C'est agréable de te faire la cuisine, dis donc.

Sayori se stoppa net. Sasuke Uchiwa, cuisiner ?

- Oh mon dieu, qui est mort ? Que se passe-t-il ?
- Rien !
- Depuis quand cuisines-tu ?
- Oh ! Je m'étais juste dis qu'après une semaine d'hôpital, tu méritais un peu de repos.
- Me réveiller avec une odeur de brûlé, quelle gentillesse !
- Ingrate.

Sasuke lui tourna le dos et repartit dans la cuisine. Où était passé le froid déserteur d'il y a moins d'un mois ? Peu importe pensa Sayori, il redeviendra lui-même une fois le moment venu. Elle le savait. Elle jeta la couverture, rejoignit Sasuke dans la cuisine. Une fumée grisâtre s'échappait de la poêle. Sayori sourit intérieurement. Quand il était avec Orochimaru, qui faisait la cuisine ? Elle s'imagina le Serpent avec un tablier, accueillant des invités. Elle ne put s'empêcher de rigoler face à cette vision, mais s'arrêta en voyant le regard assassin de Sasuke, qui tentait de décoller les œufs de sa poêle.

- Ah, laisse.

Sayori rattrapa le coup, servit le repas. Une fois le déjeuner engloutit, Sasuke annonça calmement, sur ses gardes :

- Je dois te parler de plusieurs choses, Sayori.
- Dis-moi.
- À propos de mon clan, et aussi de ce qu'il s'est passé chez Ino.
- Je n'ai pas envie d'en parler. D'accord ?
- Il le faut pourtant. Nous ne sommes pas venus à Konoha pour nous la couler douce... Et j'aimerais faire en sorte que tout soit clair.
- Je pense la même chose que toi. L'affaire est close.
- Non, tu ne comprends pas ce que je veux te dire.

Sayori fixa avec intensité son colocataire. Il lui rendit son regard sans ciller. Juubi n'était pas très présent, Sayori décida d'en profiter. Elle se mordit la lèvre inférieur. En vérité, elle ne voulait pas reparler de la soirée d'Ino. Cela la mettait mal à l'aise, mais il était hors de question de l'avouer à l'Uchiwa. Il continua alors.

- Ce que je veux dire, c'est qu'avoir une relation ne serait pas une bonne chose.
- Je l'avais compris, Uchiwa.
- Mais ce n'est pas non plus à proscrire.

Elle haussa les sourcils. Quoi ?

- Je ne penses pas qu'il soit dangereux d'être ensemble.
- Qui te dis que je veux être...

Elle ne termina pas sa phrase. Elle ne savait plus quoi penser. Avant qu'il ne dise quoi que ce soit, elle ajouta :

- Notre but n'est pas d'avoir une belle vie amoureuse, de se marier et d'avoir des enfants. Ce n'est pas le mien, en tout cas.
- Moi non plus, Sayori. J'aimerais juste que tout soit clair.
- Quel est ton objectif ?
- Détruire Konoha et étendre mon clan. Voilà tout.
- Étendre ton clan ? C'est nouveau, ça.
- Je ne veux pas être le dernier de mon clan. Quand je vais mourir, le clan disparaîtra.
- …
- Voilà pourquoi je voulais ce mariage. En te mariant avec moi, tu deviendrais une Uchiwa, ainsi que le reste de ta famille.
- Je n'ai plus de famille, idiot.
- Ta descendance sera Uchiwa. Le nom du clan sera redoré et reprendra de l'importance. Tu n'as rien à perdre, Sayori.
- Je perdrais mon indépendance, mon nom. Même si je n'aimais pas ma famille, je suis née Yagachi.

Sasuke se leva d'un coup, renversant sa chaise.

- Tu resteras indépendante ! Qu'est-ce qui te fais dire le contraire ?
- Je ne pourrais plus faire exactement ce que je veux, par soucis de préserver une belle image du clan.
- Tu crois que je te proposerais ça si je n'avais pas confiance en toi ? Tu feras ce qui te plaît, tu as toute ma confiance.
- Tu me connais à peine et tu prétends avoir confiance en moi ? Non, écoutes, tu verras que dans une semaine ou deux, ta lubie sera passée.

Sasuke soutenu le regard gris de la Brune puis se massa les tempes.

- J'ai mûrement réfléchi, Sayori. Et je te demandes d'y réfléchir aussi. J'aimerais profiter de Konoha avant sa destruction.

Sayori finit par hocher la tête. Après tout, il abandonnerait cette idée. Elle l'espérait, parce que son discours était cohérent, et elle n'oubliait pas ce qu'elle devait au clan Uchiwa. Pendant son enfance, la famille de Sasuke était bien plus importante que la sienne. Trop d'éléments se bousculaient dans sa tête. Elle secoua la tête. Sans s'en rendre compte, elle pesait le pour et le contre de la demande de Sasuke. Tu te laisses aller, idiote

- Et pour ce qui est de la soirée chez Ino, souffla Sasuke.
- …
- J'ai plutôt apprécier, pour tout dire. Si tu désires recommencer, ne te gênes pas.

Sayori sentit des fourmis lui chatouiller l'estomac. Elle baissa la tête pour ne pas voir l'Uchiwa.

- J'espère que personne ne nous as vu, c'est tout.
- Pourquoi donc ? Au moins, Neji arrêterait de te faire des avances.
- C'était une erreur.

Sasuke perdit la malice apparut dans ses yeux. Sayori rangea ses couverts, closant la discussion.


Sakura patientait sur un banc, non loin de l'académie pour devenir genin. Elle observait les villageois, grognant tantôt sur la mauvaise odeur d'un, ou alors sur la chevelure resplendissante d'une blonde avec des fesses plus grosses que de convenance. Elle sursauta alors, sentant la présence de Sasuke. Comme d'habitude, il abordait un air froid. Il avait donné rendez-vous à la Rose.
Elle était surprise de cette prise de contact, et elle se demandait encore si elle faisait bien d'être là. Finalement, curieuse, elle se retrouvait assise dans le froid, de mauvaise humeur. Elle toisa Sasuke avec hostilité.

- Tu as deux minutes de retard, maugréa-t-elle. Je laisse passer pour cette fois.
- Hgn.

Encore cette manie de répondre « Hgn » ! Sakura soupira. Elle détailla son ancien coéquipier avec mépris. Il ne changeait pas malgré les années. Soudainement, il se tourna vers elle.

- J'ai pu remarqué que Sayori et toi, vous vous êtes beaucoup rapprochées.

Ce n'était pas une question. Elle attendit la suite silencieusement.

- Je n'ai que quelques questions à te poser.
- Je t'écoute !
- Qui a changé ? Toi ou Sayori ? Vous ne vous supportiez pas avant, et là...

Il haussa les épaules, pensif. Sakura avait la réponse, mais elle ne comprenait pas le but de Sasuke.

- Qu'est-ce que ça peut bien te faire ?
- Je m'intéresse à ma coéquipière, il n'y a rien de mal à ça.
- Nous nous sommes entendus à force de nous côtoyer. Nous avons pris le temps de nous connaître. Cela réponds à ta question ?
- Plus ou moins. Vous n'êtes amies que depuis cette semaine ? Depuis qu'elle est sortie de l'hôpital ?
- Oui.
- Qu'est-ce qu'elle a, exactement ?
- Je ne peux pas te le dire, je suis son médecin et donc le secret médical s'applique.

Sakura s'empêcha de rire face à la colère de l'Uchiwa. Ça la réconfortait de le voir ainsi.

- Si Sayori ne désires pas te le dire, elle a ses raisons.

Sasuke posa son dos contre le dossier du banc, monta lentement sa tête vers le ciel.

- Sayori ne me dit pas grand chose.

Un silence suivit. Sakura ne voulait pas l'aider. Qu'il se débrouille ! Sasuke se remit debout, s'épousseta.

- Une dernière chose, Sakura. Je sais que tu me détestes, mais j'aimerais que tu me préviennes si, un jour, Sayori risque de nous quitter.

Sakura resta impassible. Avant qu'il ne disparaisse, elle le rattrapa.

- Pourquoi dis-tu ça ? Pourquoi elle devrait mourir ?
- Les rôles s'inversent.

Il sourit légèrement.

- Je connais les raisons de ses maux, mais je ne connais pas les conséquences sur son corps.
- Sasuke, tu dois comprendre que je ne peux pas t'informer. Mais si tu sais quelque chose qui pourrait m'aider, moi son médecin, alors dis-le moi !

Il hésita un instant, ouvrit la bouche.

- Ce que je sais ne te servira pas.

Sur ces mots, il s'échappa.



Sayori n'aimait pas attendre. C'était pour cette raison qu'elle achetait toujours des nouilles instantanées. Mais le simple fait d'attendre que l'eau soit chaude la mettait dans un état d'énervement extrême. Cependant, elle devenait de plus en plus patiente. Dans la prison, elle s'était montrée calme. Or, elle retournait dans sa peau d'éternelle impatiente.
Tout cela pour dire que Naruto allait déguster à son arrivée. « J'arrive dans dix minutes ! » Non, dix minutes pour Sayori = petit con, je vais te tuer.

Sayori accueillit Naruto, dégoulinant d'animosité. Il s'installa en face d'elle, sur la canapé défoncé. Il pianota sur l'accoudoir qui perdait de ses couleurs, jouant sans s'en rendre compte avec les nerfs de la Brune. Elle ignorait pourquoi, mais Naruto souhaitait bavarder avec elle, sans Sasuke. Elle n'y voyait pas d'inconvénients, alors elle avait accepté.
Naruto souriait puis finit par s'esclaffer :

- Vous allez vous cacher longtemps ?
- De quoi tu parles, Naruto ?
- J'ai vu le petit bisou entre Sasuke et toi, chez Ino...

Il gloussa.

- Enfin, ''petit'' bisou, vous vous étiez lâchés !
- Qui d'autre le sait ?
- Euh...

Sayori, debout, dégageait autour d'elle une aura si sombre que le Renard se retenait de s'enfuir.

- Juste Sakura et moi.
- Très bien. Je te prierais de ne pas ébruiter ce malheureux accident. D'accord ?
- Accident ? Mais, je pensais que...
- Non, je ne sors pas avec Sasuke. Tu peux t'en aller.

Naruto se retira, dépité. Il se voyait déjà parrain des enfants, lui !
Sayori s'endormit et n'entendit pas son colocataire rentrer, ni son cri quand il tenta vainement de couper une tomate.



- Et voilà Sayori ! Tu peux dorénavant arrêter tes médicaments et reprendre les missions !

Sayori se contenta de remettre son tee-shirt pendant que Sakura rangeait ses affaires. Après une deuxième semaine de repos, elle était en pleine forme. La fougue de la jeunesse, comme dirait un certain bonhomme vert !
Sakura referma sa mallette, puis se figea un moment.

- Un problème, Sakura ?
- Je me demandais... commença-t-elle. Non, oublie.
- Cesse ta comédie et pose ta question.
- Tu sors avec Sasuke ?

Sayori s'y attendait, après ce que lui avait dit Naruto. Elle croisa les bras.

- Non, ce baiser ne signifiait rien.
- D'accord, si tu le dis. Non, parce que si tu as un petit -ou petite, je m'en fiche-, copain, il faudra penser à parler de contraception et de tout ce qui s'ensuit.
- C'est une blague Sakura ?
- Non, je suis sérieuse. Tsunade a lancé l'année dernière une campagne préventive et tout un bordel. C'est une bonne idée, après tout...
- C'est gênant. Mais saches que je me débrouilles seule, ne t'inquiètes pas pour ça.

Les deux shinobis échangèrent un regard embarrassé puis rigolèrent. Quand elles se quittèrent, les larmes coulaient encore de leurs yeux hilares.


- On mange quoi ce soir ?

Sayori balança sa cuillère à terre.

- Je mange dehors. Débrouilles-toi !

Elle sortit de la cuisine, ignorant les protestations de Sasuke. Il finit par la suivre et ils se retrouvèrent au restaurant de viandes grillés du coin.
Ils avalèrent leur repas sans un bruit. Puis ils entamèrent une discussion sur leur passé respectif, sans pour autant s'étendre sur le sujet.

- Au fait, quand est-ce que nous repartons en mission ?
- Je ne sais pas, il faudra que je demande à la blonde, répondit Sasuke.
- Ok...

Ils payèrent l'addition mais restèrent encore un moment.

- Au fait, tu sortais avec Sakura avant ?

Sasuke s'écarta de la table sous le choc. Sayori souriait tout en mélangeant machinalement son verre avec une paille.

- Elle était amoureuse de moi. Mais c'était il y a longtemps. Elle t'en a parlé ?
- Non, je l'ai sentie. Elle ne l'est plus, ne t'inquiètes pas, ajouta Sayori sous l'air menaçant de Sasuke.
- Tant mieux.

Ils s'observèrent et décidèrent de rentrer.
Ils marchaient tranquillement, les lumières des différents magasins passant sur leur visage impassible.

- Je ne suis pas fatiguée. Ça te dirait d'aller t'entraîner ?
- Quoi ? Il fait nuit, Sayori. Demain plutôt.
- Justement, c'est un bon moyen de s'améliorer ! Je le faisais souvent quand j'habitais encore à Konoha.

Elle mit ses bras derrière la tête, mélancolique. Sasuke hésita.

- Très bien, allons-y.
- Vraiment ?

Elle sautilla en claquant des mains. Sasuke ne l'avait jamais vu ainsi, sauf une fois pour une partie de cache-cache.

- C'est le saké qui te rends comme ça ? plaisanta-t-il.
- Sûrement, même s'il m'en faut plus pour être bourrée.
- Je vois.

Ils se dépêchèrent de se rendre jusqu'au camp d'entraînement le plus proche, puis allèrent dormirent deux heures plus tard, tout transpirants.


- Vous partez sur le champ, ordonna Tsunade.

Neji, Naruto, Sasuke et Sayori acquiescèrent et obéirent. Leur mission était de protéger le convoi d'un noble voisin. Une mission barbante, mais Sayori était heureuse de pouvoir partir de Konoha.
Ils se retrouvèrent quelques minutes plus tard devant la grande porte. Neji évitait soigneusement le regard de Sayori, Sasuke était perdu dans ses pensées, ce qui résultait d'une ambiance lourde et pesante. Naruto et Sayori échangèrent un regard éloquent. Pour une fois, Sayori ne tirait pas la gueule, or cela ne changerait rien pour aujourd'hui.

Ils furent accueillis dans la demeure immense du noble. Servis en thé, ils écoutèrent les instructions puis la mission commença véritablement.

- Sasuke, tu resteras près de Monsieur. Naruto et Sayori, à l'avant, prêt à se replier vers Sasuke n'importe quand. Quant à moi, je serais derrière.
- Bien.

Ils se placèrent et la marche débuta. Le trajet était monotone, heureusement que Naruto se trouvait à ses côtés pensa Sayori.

- Si je comprends bien, si je ne t'ai jamais vu avant, c'est parce que tu étais tout le temps en mission.
- Oui, je ne rentrais chez moi que très rarement en vérité. Je ne pouvais pas rester plus de trois jours tranquille.
- Ça devait être atroce, non ?
- On s'habitue tu sais. Le village prenait quand même soin de moi. J'étais en très bonne santé. Aujourd'hui, si on m'imposait ce mode de vie, j'ignore comme je réagirais.
- Tu restes forte quand même, non ?
- Haha, oui je penses. Assez parlé de moi, et toi alors ? Racontes-moi tout.
- Oh, je ne sais pas par où commencer, dattebayo...
- Je me souviens de toi, tu disais déjà dattebayo à l'époque.

Ils papotèrent ainsi toute la journée. Ils s'apprécièrent et se comprirent mieux. Sayori aimait bien Naruto, même si elle n'oubliait pas qu'il était un futur ennemi.
Ils allumèrent un feu, cuisant trois poissons pêchés dans la rivière proche. Tout le monde se coucha de bonne heure, sauf Sayori qui alla se balader seule.
Elle respira un grand coup, avalant les senteurs de la forêt. Le doux son de l'eau lui rappelait son enfance. Le vent qui lui caressait le visage la fit frissonner. Elle s'accroupit, attrapa un brin d'herbe et le renifla. Cette odeur... Elle se laissa tomber et se mit en tailleur. La nuit tombée, elle ferma les yeux pour mieux se concentrer.
Elle voulait voir sa famille et les Uchiwas. Elle avait assez de force, et elle ne savait pas pour combien de temps encore, alors elle profitait de ce moment de répit pour utiliser sa technique. Cette fois, elle réussirait à prendre complètement contact avec les morts, pas comme la dernière fois au procès. L'air se refroidit légèrement. Une goutte de sueur perla le long de sa nuque. Elle devait se concentrer ! Une minute plus tard, les animaux nocturnes s'étaient tus. Sayori rouvrit les yeux. Ses pupilles écarlates brillaient faiblement dans l'obscurité.
Une légère brume stagnait tout autour d'elle. Et, devant elle, se tenait sa mère et son père, Fugaku et sa femme, Mikoto, ainsi qu'Itachi. Ils étaient serein. Itachi se détacha du groupe et lui tendit la main.

- Nous n'avons pas beaucoup de temps, mais nous t'écouterons avec attention.

Sa voix paraissait lointaine, mais Sayori l'entendait distinctement. Elle se hâte de se lever pour s'expliquer.

- Je suis actuellement en mission pour Konoha. Sasuke et moi avons ré-intégrés le village.
- Parce que tu l'avais désertée ? s'écria sa mère.
- Oui, à votre mort.
- Quelle honte...
- Si je comprends bien, notre fils aussi est devenu déserteur.

Sayori secoua la tête. Elle ne souhaitait pas parler de ça.

- Je suis là pour vous parler d'une proposition émise par votre fils.

Elle avait toute leur attention. Itachi plissa les yeux.

- Sasuke souhaite accomplir un ancien engagement entre nos deux clans. Il veut que nous nous marions.

Ses deux parents s'agitèrent. Fugaku et Mikoto ne réagirent pas, contrairement à Itachi qui se tapa le front.

- Quel idiot quand il s'y met.
- Pourquoi dis-tu ça, Itachi ? s'opposa Fugaku. Sasuke souhaite honorer un engagement, c'est une bonne chose.
- Sasuke t'a-t-il donné une raison particulière à cette proposition ? s'enquit Itachi.
- Il veut agrandir et redonner de l'importance au clan Uchiwa.
- Le clan Yagachi disparaîtrait alors, remarqua son père.
- Il ne disparaît pas, il serait englobé dans le clan Uchiwa, tout simplement, riposta Fugaku.
- Pourquoi nous as-tu invoqué, Sayori ? Tu as déjà dû réfléchir aux conséquences et avantages de cette proposition, en quoi pouvons-nous t'aider ?

Mikoto parlait avec beaucoup de tendresse. Sayori gratta le sol avec son pied.

- Je voulais savoir ce que vous en pensiez. J'hésite à accepter.
- Je suis pour, dit Fugaku.
- Contre, annonça son père.
- Pour de mon côté, je t'ai toujours considérée comme ma fille, Sayori.

Sayori sentit un élan d'affection pour Mikoto. Elle reporta pourtant son regard sur Itachi.

- Tu fais comme tu veux, Sayori. Je n'ai pas d'opinion là-dessus.

Il sourit discrètement. Il ne restait plus que l'avis de sa mère. Sayori pensait savoir sa réponse.

- Écoute, en principe, je serais pour. Mais notre clan doit continuer d'être représenté, et si tu deviens Uchiwa, le nom Yagachi ne sera plus.

Elle semblait perdue.

- Mais quand tu mourras, qu'est-ce qui resteras ? Plus rien. Et si tu te lies avec le dernier Uchiwa, un ancien clan, il n'y aurait que des avantages.
- Comment peux-tu dire ça ? cria son père.
- Et puis, continua sa mère, nous avions déjà accepté cet accord dans le passé.
- À ce moment-là, Sayori n'était pas la dernière Yagachi !
- Sayori était la seule Yagachi. Elle seule pouvait représenter le clan. Sans elle nous n'étions rien.

Sa mère la fixa avec intensité.

- Elle nous as tout donné, et nous pouvons bien lui donner notre consentement pour cette union. Je suis donc pour.

Sayori était surprise mais ne montra rien. Elle remercia les anciens vivants avant de les libérer. Fugaku, Mikoto et ses parents ne posèrent plus de questions et disparurent en s'avançant dans la brume. Itachi ne bougea pas.

- Dis-moi la vérité, Sayori. Si tu veux te marier avec lui, c'est que tu éprouves quelque chose pour lui ?
- Je ne suis pas amoureuse de ton frère, si c'est ce que tu dis. Le mariage ne serait qu'une chose pratique, pas une chose pour célébrer une union amoureuse.
- Je doute. Réfléchis à cette question.

Il prit alors le même chemin que les autres, mais juste avant de s'envoler, il ajouta en souriant :

- Je te remercie en tout cas. Merci d'avoir tenue ta promesse.


Au moment où la brume se volatilisa, Sasuke sortit d'un buisson.

- Ah, tu es là ! On te cherchait partout, on décampe.
- Déjà ?
- Le soleil est levé depuis longtemps, Sayori. Tu n'as pas vu ?

Sayori remarqua alors la hauteur de l'astre du jour. Il devait être midi. Sa technique faisait passer le temps à une vitesse affolante. Sasuke s'approcha.

- Qu'est-ce que tu faisais ?
- Rien de spécial.
- Mouais.

Il lui pinça le bras et lui fit signe de le suivre. Ils se hâtèrent de rejoindre les autres pour boucler cette mission. En fait, Sayori se rendit compte que cette interlude avec les morts ne l'avait pas aidé : elle était encore plus perdue qu'avant. Elle devait réfléchir.
Elle tourna la tête vers son colocataire. Désirait-il vraiment ça ?




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