Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Je veux te voir à genoux

Etudier à l’université de Konoha, un rêve qui vient de se réaliser pour la jeune Temari. Malgré quelques évènements inquiétants, tout va pour le mieux. Jusqu’à ce qu’une de ses amies en soit la victime. Aidée de Shikamaru, elle décide de découvrir à tous prix ce qui peut bien se passer dans cette maudite fac…
Classé: -16D | Spoil | Action/Aventure / Romance / Suspens | Mots: 10211 | Comments: 16 | Favs: 19
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starmornielna (Féminin), le 23/10/2013
Bonjour à tous !

Je reprends du service après une très longue absence, pour laquelle je m'excuse très profondément !

J'ai donc repris l'écriture de mes fictions, dont celle-ci pour laquelle je m'applique particulièrement ^^ Il n'y a pas beaucoup d'action dans ce chapitre, mais il est nécessaire au bon déroulement de l'histoire. J'espère qu'il vous plaira :)

Sur ce, bonne lecture !




Chapitre 3: J'explore.



«On ne sait jamais… si elle a une robe léopard et des cuissardes, c’est une couguar.» Shikamaru


Nous étions samedi midi, et j’étais tranquillement assise au réfectoire à manger un sandwich. Les cours ne reprenaient que lundi, j’avais donc tout le weekend pour me reposer tranquillement et profiter un peu de quelques instants de répit avant la rentrée. Instants que j’allais mettre à profit en visitant un peu la ville histoire de me familiariser avec elle, ainsi qu’en rendant visite à ma tante. Elle m’avait appelée ce matin, très heureuse de pouvoir me revoir. La dernière fois que je l’avais vue remontait à la naissance de Gaara. Elle était venue pour les funérailles de ma mère. Le contexte n’était pas très joyeux du tout, en revanche j’avais beaucoup apprécié son soutien pendant cette période très difficile. Perdre ma mère avait été une terrible épreuve pour moi, on s’en doutait, cette confrontation brutale à la mort m’avait ravagée. Je m’étais retrouvée complètement démunie face au chagrin de mon père, à mon frère qui ne comprenait pas vraiment ce qui se passait. Et Gaara, complètement innocent, à peine né, n’avait aucune idée de ce que sa naissance représenterait à jamais. Mon père était inconsolable, passant des heures enfermé dans son bureau avec ses souvenirs et sa tristesse. J’avais dû m’occuper de mes frères, être forte pour eux, passant outre ma douleur. Ma tante avait alors été d’un très grand secours à m’aider pendant cette première semaine terrible sans ma mère, je lui en serai éternellement reconnaissante. J’avais gardé le contact avec elle, on s’appelait souvent pour les grandes occasions comme les anniversaires ou Noël, et on entretenait une conversation par mail. Elle m’avait de nouveau beaucoup aidé dans mon projet de partir à Konoha. Je savais très bien que le fait qu’elle y vive avait été décisif quant-à l’acceptation de mon départ. Je la soupçonnais même d’avoir appelé mon père pour le rassurer. Je ne la remercierai jamais assez.

Je souris doucement à mon sandwich, il me tardait vraiment de la revoir !

Impatiente, je me dépêchais alors de manger. J’étais seule à ma table mais ça ne me dérangeait pas. Au contraire, j’avais besoin de ces instants de solitude pour faire le point et m’habituer à ma nouvelle vie. Le réfectoire était plutôt calme, les trois-quarts des tables étaient vides. Seuls quelques uns, comme moi, déjeunaient ici. Je supposais que le plus grand nombre était rentré dans leur famille pour le weekend. C’était plus spacieux que ce à quoi je m’attendais. En même temps, à Suna tout était complètement différent. Rien qu’au niveau de la nourriture. Chez nous, nous mangions peu à midi, à cause de la chaleur. Manger trop lourd était insupportable pour tenir la journée. Nous prenions un petit-déjeuner imposant, nous mangions léger à midi, et le soir le repas était vraiment consistant. Il en allait de même pour les horaires. J’avais l’habitude de me lever tôt, pour profiter de la fraicheur un maximum. Au lycée, nous avions cours à sept heures jusqu’à onze heures, puis nous reprenions à seize heures pour finir à vingt heures. Du coup, j’étais assez décalée. De même, l’architecture de Konoha était complètement différente de la nôtre. Les murs de nos maisons étaient épais, pour conserver un maximum de fraicheur, et beaucoup d’entre elles étaient des habitations troglodytes. Après tout, nous vivions au milieu du désert ! Ici, par contre, tout était lumineux. Le réfectoire, par exemple, possédait une un très grande bais vitrée donnant sur une terrasse, protégée par quelques arbres. Pour quelqu’un qui n’avait jamais rien connu d’autre que le sable du désert, j’avais l’impression d’être dans un autre monde. Tout était étrangement calme et apaisant.

Enfin, lundi, ce serait une toute autre histoire, je pouvais dire adieu à la tranquillité. Mais ça ne me dérangeait pas vraiment. Au contraire, j’étais plutôt impatiente de commencer les cours et de m’immerger dans le système étudiant. J’avais brièvement consulté mon emploi du temps, mon premier cours était lundi à dix heures, c’était plutôt raisonnable.

Ayant terminé de manger, j’allais jeter mes déchets à poubelle avant de sortir. Je tombai alors sur Shikamaru, mon voisin.

La veille j’avais joué jusque tard le soir avec lui, on avait même diné ensemble. Une pizza qu’il avait été cherché et qu’il m’avait gracieusement offerte. J’étais vraiment contente de l’avoir rencontré, malgré son air ennuyé et sa nonchalance il était très gentil et drôle. Il m’avait mis à l’aise, sans se prendre la tête, alors même qu’il ne connaissait rien de moi. J’étais sur mes gardes au début, en réalité je n’avais pas vraiment d’ami. Plutôt des connaissances avec qui je passais la journée, mes camarades de cours. Mais ça n’aboutissait jamais sur une réelle amitié, je les appréciais réellement mais je gardais toujours une certaine réserve qui les dissuadait d’approfondir quoique ce soit avec moi. Mon oncle me disait souvent qu’avec mon caractère de pitbull je faisais fuir tout le monde. Certes, je me méfiais des gens, pas parce que j’avais peur d’être blessée, enfin si mais j’avais plutôt envie de me concentrer sur mes études en me disant que l’amitié, la vraie, je la connaitrai quand je serai prête. Ou quand je rencontrerai quelqu’un avec qui cela s’imposerait comme une évidence. Je préférais me concentrer sur ma famille et travailler un maximum pour pouvoir réaliser mon rêve. Aujourd’hui j’avais réussi, j’étais alors beaucoup plus disposée à m’ouvrir aux autres et, honnêtement, j’espérai vraiment me faire des amis. Je considérais mon arrivée à Konoha comme l’obtention d’une nouvelle vie avec laquelle je pourrais réellement me découvrir, m’ouvrir au monde et faire de nouvelles expériences. Sans doute étais-je un peu trop utopiste, je me rendais compte que j’espérais beaucoup trop de choses de ce voyage. Quelque part, j’avais très peur d’être déçue. Quand j’avais rencontré Shikamaru, la veille, j’avais immédiatement senti qu’avec lui tout serait simple. Je me suis sentie en confiance, sa personnalité m’avait plu. J’espérai vraiment construire une amitié solide avec lui.

Une cigarette coincée derrière l’oreille, il me salua de la main lorsqu’il me vit.

« Tu remontes chez toi ? Me demanda-t-il.

-Non, souris-je, j’allais partir, je pensais faire un tour en ville. Puis je dois aller voir ma tante. Tu vas faire quoi toi ?

-Oh pas grande chose, glander dehors, m’endormir dans un coin.

-Je vois… Tu veux m’accompagner, lui proposai-je après un instant d’hésitation. »

Après tout, je ne le connaissais pas encore très bien, peut-être préférait-il rester seul. Mais vu qu’il avait l’air de beaucoup s’ennuyer…

« Euh, ouais pourquoi pas, accepta-t-il avec un peu plus d’entrain, tu ne connais pas la ville c’est ça ?

-Ouais, je suis arrivée hier. C’est la première fois que je viens à Konoha, ris-je, ça dépayse. Je t’avoue que c’est un miracle que je ne me sois pas encore perdue !

-Ah, soupira-t-il de manière appuyée, les femmes et le sens de l’orientation ! »

Je fronçai les sourcils. Je ne rêvais pas, c’était bien une réflexion machiste qu’il venait de faire. Toujours aussi impulsive, je m’énervai en le traitant de « sale con arriéré et misogyne ». Ce qui le fit rire aux éclats, augmentant par là même ma fureur.

« C’était de l’humour Temari, rit-il alors que j’allais lui en mettre une, t’es vraiment susceptible.

-Je le savais, répondis-je de très mauvaise foi. »

Il riait encore alors que l’on approchait du parking. Je ne savais pas trop si je devais prendre ma voiture ou pas. En venant j’avais vu que les rues pavées du centre ville étaient interdites aux véhicules. Mais je ne savais pas où habitait ma tante, si c’était en centre ville ou pas. Evidemment, l’idéal aurait été de regarder par avance un itinéraire pour y aller, mais j’avais complètement oublié.

« Elle habite où ta tante ? Me demanda-t-il comme s’il lisait dans mes pensées.

-Euh attends, fis-je en fouillant dans mon sac à la recherche de mon portable, elle m’a envoyé son adresse par sms. Ah voilà, m’exclamai-je ensuite triomphalement en trouvant enfin ce satané engin, c’est 10 rue Senju. Tu sais où c’est ?

-Rue Senju ? Ouais je vois, mes vieux habitent pas loin.

-Cool ! Du coup, tu veux que je prenne ma voiture, lui demandai-je en montrant mon véhicule garé pas loin de nous, ou c’est mieux d’y aller à pied ?

-Non on va y aller à pied, c’est pas si loin que ça. C’est là-bas, derrière la tour de l’Hokage, m’expliqua-t-il en montrant des doigts un bâtiment imposant plus haut que les autres. Et puis la voiture à Konoha, c’est vraiment déconseillé. Et super chiant pour circuler, comme on peut pas traverser tout le centre avec. On va y aller à pied, comme ça tu pourras voir la ville, ce sera plus simple. »

J’acquiesçai et nous nous mimes en chemin. De la fac, le centre ville n’était vraiment pas loin, juste quelques rues à traverser avant de l’atteindre. Shikamaru me montra le quartier commerçant, une grande avenue pavée où des étals remplis de toutes sortes de produits, que ce soit de la nourriture, des bijoux ou des vêtements, étaient installés devant les portes des maisons et immeubles. Les commerçants criaient leur prix à tout va et tentaient de convaincre les gens d’acheter chez eux. De nombreuses personnes se pressaient un peu partout, se bousculaient et parlaient fort. C’était effervescent, et ça me rappelait Suna où il se passait exactement la même chose. J’étais contente de trouver des ressemblances, ça me donnait le sentiment d’être moins perdue. Nous achetâmes quelques pâtisseries locales particulièrement délicieuses. Shikamaru me promis de m’emmener un jour prochain dans les meilleurs restaurants de Konoha. J’acceptai, ravie. Il avait découvert mon point faible, je ne disais jamais nom à un super repas !

Après le quartier commerçant, nous arrivâmes dans une rue plus résidentielle, où les rares magasins étaient, cette fois-ci, de vraies enseignes, à l’intérieur desquelles on pouvait trouver des vêtements, des journaux ou encore des boutiques de fleurs. Il m’en montra une qui appartenait à l’une de ses plus vieilles amies. Il m’affirma que je la rencontrerai prochainement, quand les cours commenceraient. La boutique en question était actuellement fermée, selon Shikamaru la famille était encore en vacances et ne devait revenir que le lendemain. Il m’expliqua qu’il avait eu Ino au téléphone, son amie en question, et qu’elle enrageait littéralement de ne pas pouvoir être à Konoha plus tôt car elle avait des « millions » de choses à préparer avant la rentrée. Ca avait l’air un sacré personnage cette fille, il me le confirma. Mais il refusa de m’en dire plus en me précisant, avec un grand sourire, que « cela gâcherait tout, je veux absolument voir ta tête quand tu vas la rencontrer pour la première fois ». Oui ben, j’appréhendais assez maintenant…

Alors que l’on marchait tranquillement dans les rues, Shikamaru me guidant sans la moindre difficulté, me commentant chaque endroit qu’il estimait indispensable à ma connaissance de la ville, je remarquai un détail curieux. En effet, les toits des immeubles qui n’étaient pas très hauts, à peine deux ou trois étages, étaient tous accessibles. On pouvait passer facilement de l’un à l’autre en passant sur des planches en bois fixées ou, pour les plus téméraires, en sautant. Chose que je ne ferai jamais ! Quelle idée saugrenue quand même. Devant mon air plus que sceptique, Shikamaru m’affirma qu’il n’y avait rien de dangereux, l’espace entre les toits était très petit et facilement franchissable même pour un gamin de cinq ans. Il ne fallait pas, par contre, sauter à travers une rue, là c’était la chute assurée. Pas possible, pensais-je, ironiquement. Toutefois je m’abstins de tout commentaire, car à Suna, lorsque je montais tout en haut de la muraille qui entourait la ville, je me faisais toujours gronder. C’était soi-disant dangereux, si le vent était trop fort je risquais une chute mortelle. Sur le coup, je me souvins avoir pris la chose à la légère et je recommençais quand même le lendemain. Mon père s’arrachait les cheveux !

« On y est, m’annonça Shikamaru, me sortant de mes pensées par la même occasion. C’est la rue Senju. Le numéro dix est là-bas.

- Génial, il me tarde de la voir, m’exclamai-je en accélérant le pas, tu vas voir elle est impressionnante ma tante !

-T’es sûr que ça ne dérange pas si je reste ?

-Ben non débile, sinon je te l’aurais pas proposé !

-Hum… pas la peine d’être insultante, se renfrogna-t-il. »

Je me tournai vers lui et ne pus m’empêcher de rigoler. Il boudait, c’était excellent !

« C’est bon je rigole, ris-je, t’es susceptible toi aussi, ajoutai-je à mon plus grand contentement. »

Ses yeux me fixèrent un moment puis il sourit, appréciant la référence. Excitée, je me dirigeai vivement vers le portail. Ma tante habitait une maison plutôt grande, à un étage d’après ce que je pouvais voir. De grands ormes entouraient l’allée menant vers la porte. De part et d’autre, il y avait des carrés d’herbe où des fleurs de toutes les couleurs poussaient en désordre. La maison était simple, blanche, les volets marron foncé et une porte en bois de la même couleur. Je franchis le portail, Shikamaru sur mes pas, et je sonnai énergiquement.

« J’arrive, entendis-je hurler. »

Je fis un grand sourire à Shikamaru, qui semblait légèrement perplexe, n’arrivant pas à contenir ma joie. La porte s’ouvrit, quelques minutes après, sur une grande femme blonde, la quarantaine, le visage renfrogné. Lorsqu’elle me reconnut, elle me prit dans ses bras dans une étreinte maternelle qui fit remonter de nombreux souvenirs d’une époque plus pénible. La gorge me piquait.

« Tu es devenue superbe, me dit-elle en observant, ça faisait trop longtemps que je t’avais pas vu. Tu ressembles à ta mère ajouta-t-elle doucement. Je lui souris, maitrisant tant bien que mal mes émotions. C’est qui lui, ajouta-t-elle brutalement en désignant Shikamaru. »

Je l’avais complètement oublié, le pauvre !

« C’est Shikamaru, mon voisin de chambre, Il a accepté de m’accompagner comme je ne connais pas la ville. Shikamaru, voici ma tante Tsunade.

-T’es de la famille Nara, toi ?

-Euh… oui, répondit Shikamaru surpris et un peu apeuré, je suis le fils de Shikaku et Yoshino.

-Ah vraiment ! S’exclama-t-elle soudain menaçante, ses yeux lançaient des éclairs. Je connais bien tes parents, et surtout ta mère, alors fais gaffe à ce que tu fais ! »

Je regardai le pauvre Shikamaru, les yeux écarquillés, qui semblait tout bonnement apeuré. Tsunade pouvait être très effrayante, d’ailleurs elle avait de quoi l’être, mais vu sa réaction, maman Nara avait l’air pire. Je décidai d’intervenir histoire de baisser la tension qui s’était installée.

« Si nous rentrions, proposai-je, hésitante, tu pourras me raconter comment va ta vie en ce moment ? »

Elle acquiesça, sa bonne humeur retrouvée, et nous fit signe de la suivre. L’intérieur de sa maison était à son image, en bordel. Il y avait des montagnes de papiers partout. Elle avait réinvesti sa salle à manger en bureau, et la grande table qui trônait au milieu de la pièce en était recouverte. Ma tante était médecin et chirurgien à l’hôpital de Konoha. Outre tous les dossiers qu’elle devait mettre à jour, elle faisait beaucoup de recherches pour la médecine expérimentale et la découverte de nouveaux remèdes ou de nouvelles manières de soigner plus efficaces. Voilà pourquoi elle avait tant de papiers chez elle.

Néanmoins la médecine n’était pas sa seule passion, au contraire. Il y avait tout d’abord le saké. Je ne voulais même pas imaginer l’état de son foie. Je ne la pensais pas alcoolique, non, mais elle avait quand même une très bonne descente.

Elle nous fit assoir dans son salon et nous servit du thé et des cookies. Enfin, du thé pour nous, parce qu’elle, ce n’est pas ce qu’elle but, mais plus de l’alcool. Je soupirai, blasée. Ca ne servirait à rien de faire une quelconque remarque, elle était têtue. Maintenant que nous étions assis, j’en profitai pour la détailler. Mes souvenirs d’elle semblaient très lointains, mais je ne lui trouvais pas de grands changements. Elle était donc blonde, coiffée de deux couettes basses, une de chaque côté de son visage, ses yeux marron pétillaient d’intelligence (ou de promesses de douleurs éternelles, au choix). Elle faisait très jeune pour son âge, sans une seule ride. En fait, elle faisait souvent appel à la chirurgie esthétique, c’était une autre de ses passions. Pour être honnête, elle dépensait une fortune là dedans, entre les liftings et sa poitrine volumineuse qu’elle avait faire refaire. Elle faisait aussi beaucoup de sport, du karaté exactement, et elle était redoutable.

« Alors Temari, dis-moi un peu, tu te plais à Konoha ?

-Oui, ben pour l’instant je n’ai pas vu grand-chose, je suis arrivée hier. Et jusqu’à présent je suis plutôt contente.

-Ces gâteaux sont délicieux, nous coupa Shikamaru qui se tut immédiatement après avoir été fusillé du regard par ma tante.

-Il faudra que tu viennes me voir souvent, reprit Tsunade à nouveau aimable, je vais nous organiser des trucs sympas. Par contre ma chérie, tu sais comment est mon travail, je ne pourrai pas être tout le temps là.

-Je sais, je sais, la rassurai-je, ne t’inquiète pas pour ça. Je ne te demande pas un emploi du temps, ajoutai-je alors qu’elle riait, c’est déjà bien si on arrive à se voir de temps en temps.

-Par contre, si tu as un souci, tu m’appelles de suite !

-T’inquiète pas ! Parlons de choses plus joyeuses, comment tu vas en ce moment ?

-Ben écoute, rien de nouveau, je travaille toujours autant, l’hôpital a reçu des subventions, du coup j’ai vu mon budget augmenter. C’est plutôt cool pour embaucher du monde. Tu sais à quel point on est surchargée !

-Je me doute, acquiesçai-je.

-Mes parents disent que vous allez être le nouveau chez de l’hôpital, déclara Shikamaru en reprenant un cookie.

-C’est vrai ? M’exclamai-je, joyeuse, pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt, c’est génial comme nouvelle, félicitations !

-Bravo Nara, se fâcha-t-elle, voilà pourquoi je ne voulais rien dire ! C’est pas encore fait, on ne sait jamais ce qui peut se passer…

-Voyons Tsunade tu es trop modeste, je ne vois pas qui ils pourraient nommer à ce poste à part toi !

-C’est une question de politique chérie, ce n’est pas juste le plus doué qui accède à ce poste. Je suis clairement amie avec l’Hokage, ce qui veut dire qu’après les Uchiwa qui gèrent les autorités du pays, une deuxième personne amie de l’Hokage obtiendrait un poste important et aurait beaucoup de pouvoir.

-Je vois, fis Shikamaru, le Hokage a pas mal d’ennemis en ce moment, et ça ne plairait pas à tout le monde, notamment aux membres du conseil, que ses « partisans », expliqua Shikamaru en mimant les guillemets, contrôlent tous les emplacements stratégiques du pays. Du coup ils préfèreraient mettre quelqu’un de moins talentueux à votre place, mais sous leur coupe, pour pouvoir contrer le Hokage. Je me trompe ?

-Non, tu as tout compris. Il va y avoir une réunion la semaine prochaine, c’est là que mon cas sera examiné.

-L’hôpital n’est pas sensé s’occuper des malades en dehors de toutes ces histoires de politique ? Demandai-je surprise.

- Si, bien sûr. Mais c’est un endroit pour la population, avec un contact direct avec eux. Actuellement, la politique de l’établissement est de soigner à tout prix, peu importe le revenu de la personne.

-C’est l’argent le problème, les soins sont chers et certains pensent que c’est trop laxiste en ce moment. Ils aimeraient plus augmenter les tarifs des soins et privilégier les gens importants, m’expliqua Shikamaru. En gros favoriser les riches et pomper sur les pauvres. Donner moins de subventions à l’hôpital, au profit de l’armée par exemple, soigner en priorité ceux qui ont un important revenu. En plus de ça, ils embaucheraient aux places importantes des personnes favorables aux opposants de l’Hokage, qui appliqueront cette politique. Qui a l’argent, a le pouvoir.

- Du coup, tout le travail de recherche que tu fais…

-C’est ça Temari, confirma Tsunade, je ne serai plus subventionnée.

-Ca craint, ajouta Shikamaru. »

Tsunade allait ajouter quelque chose, lorsque la sonnette d’entrée retentit. Elle se leva et alla ouvrir. J’en profitai pour prendre un cookie qui s’avérait être délicieux.

« Je ne savais pas que tu connaissais ma tante, dis-je la bouche pleine.

-Je ne la connais pas vraiment, c’est la première fois que je la vois, c’est surtout mes parents.

-Ils font quoi tes parents ?

-Ils ont une sorte de laboratoire pharmaceutique dans la région, ils travaillent en partenariat avec Tsunade pour la création de nouveaux médicaments.

- Et ben, fis-je impressionnée, tu vas prendre la relève ?

-Non, ça ne m’intéresse pas vraiment. Trop de boulot, ajouta-t-il alors que je pouffai, je préfère dormir. »

A ce moment des éclats de voix nous parvinrent. Surpris, nous nous concentrâmes pour essayer de capter quelques bribes de phrases, mais impossible de comprendre quoique ce soit tant leurs cris se mêlaient. Qui pouvait bien avoir l’idée d’énerver ma tante ? Ce type était complètement fou ! Nous entendîmes soudain clairement un « mais allez vous faire foutre !» avant que la porte ne claque. Tsunade revint en trombe dans la pièce et s’assit violemment sur son fauteuil.

« C’était qui, me risquai-je, elle était encore ivre de colère et son pied s’agitait nerveusement.

-Le voisin, je ne supporte pas ce type ! Venir me reprocher de tricher parce que je l’ai battu la dernière fois, mais quelle putain de mauvaise fois, s’emporta-t-elle, un de ces jours il ne faudra pas qu’il s’étonne s’il meurt brutalement !

- Oula, mais il a fait quoi au juste ? »

Elle se leva d’un bond sous nos regards surpris et, soyons honnêtes, apeurés.

« Il m’accuse de tricher ! Moi ! Tout ça parce que j’ai gagné et pas lui !

-Gagné à quoi ? Se risqua Shikamaru.

-Au loto ! J’ai gagné le gros lot et pas lui ! »

La dernière passion de ma tante, aussi bizarre que cela puisse paraître, était donc le loto. Elle était présente à presque toutes les séances qui se déroulaient à Konoha. Généralement, malgré un achat démesuré de plateaux cartonnés, elle ne gagnait pas grand-chose. Mais apparemment la donne avait changé.

« T’as gagné quoi ?

-Des gâteaux pour toute une vie, d’ailleurs là tu en manges, de la viande et de l’alcool ! »

Ah, oui en effet, je comprenais mieux.

« Déjà que je dois le supporter chaque fois que je joue, il faut qu’il habite en face de chez moi. Je te promets Temari, s’il revient je ne réponds plus de moi ! »

Sur le chemin du retour, nous nous moquions, Shikamaru et moi, de Tsunade et son voisin démoniaque. Il est vrai que son énervement démesuré était comique. Shikamaru l’imitait marcher de long en large, insultant ce type. Il s’appelait Hubert Soumonceaux et était son pire ennemi depuis plus de cinq ans. Ils s’affrontaient dès qu’ils le pouvaient. Au début, ils se contentaient de se supporter. Tsunade ne l’appréciait pas mais elle pouvait rester dans la même pièce sans vouloir l’étriper. Mais il devint de plus en plus odieux, faisant des coups bas à Tsunade comme bouger la table en pleine partie pour déplacer ses jetons. Et la semaine dernière, lorsqu’elle avait enfin gagné pour la première fois, il avait osé l’accuser de tricher. Il avait même été jusqu’à demander aux organisateurs de remettre le lot en jeu. Pour l’instant, leurs jouxtes se déroulaient dans le cadre des après-midi loto. Or je savais que Hubert avait franchi une limite en venant se plaindre directement chez Tsunade. Ca s’annonçait très mal pour la suite.

Parce que c’était vraiment trop tentant, j’avais émis l’hypothèse que peut-être toute cette haine était des sentiments amoureux refoulés. Tsunade avait pété un plomb.

« Mais qu’est-ce que tu racontes comme conneries Temari ! Moi aimer un type comme lui ! Mais il n’est pas seulement con, il est moche, il pue, il est chiant et en plus il lui manque des dents !

- Canon, avais-je murmuré au bord du fou rire.

-Je ne pourrais jamais juste apprécier un type comme lui ! S’énervait-elle, le visage rouge et les yeux furibonds. Arrête de penser à ces horreurs ! Je te rappelle aussi que j’ai déjà quelqu’un. »

Je m’étais redressée sur mon siège, toute trace de fou rire évanouie.

« Ah non, ça tu vois, je ne le savais pas ! C’est qui ?

-Et merde… C’est personne. »

J’avais eu beau la tanner, rien à faire, elle n’avait pas lâché le morceau. J’étais vraiment très curieuse de nature, alors là je me sentais particulièrement frustrée.

« T’en penses quoi de son amant secret ? Demandai-je à Shikamaru.

- Je sais pas du tout, je la connais pas assez pour deviner quoique ce soit. »

Je soupirai, déçue. Oui, mais pas vaincue. Si elle ne voulait pas me l’avouer, alors je n’avais qu’à le découvrir toute seule, non ?

« Si elle veut pas le dire, exposai-je à Shikamaru, c’est soit parce que c’est un homme connu, soit un collègue de travail.

-Ouais, ou alors un homme marié… ou un homme beaucoup plus jeune qu’elle…

-Je vois pas ma tante en couguar ! M’offusquai-je.

-On ne sait jamais… si elle a une robe léopard et des cuissardes, c’est une couguar. »

J’éclatai de rire, c’était quoi ces clichés !



Nous étions enfin lundi matin. J’étais terriblement excitée. Et en retard, comme d’habitude. Tout ça à cause de ce crétin de Nara qui avait voulu passer toute la journée du dimanche à jouer à son jeu vidéo. J’étais sceptique au début, malgré ses arguments du genre « c’est notre dernier jour de vacances, autant glander un bon coup avant de plus pouvoir le faire avant six mois. » Finalement, après quelques heures à jouer ensemble, en coopération, contre le reste du monde, ce n’était pas si terrible. Au contraire je m’étais prise au jeu, tellement que nous avions arrêté à quatre heures du matin. Je le maudissais alors en toute mauvaise foi !

J’avais mon premier cours de littérature à dix heures, c’est-à-dire dans un quart d’heure. Je courrais comme une folle dans le couloir, avant de dévaler les escaliers. J’arrivai alors hors de ma résidence complètement essoufflée, en sueur et décoiffée. L’idée de faire bonne impression pour le premier jour était ratée. Appuyé contre un des arbres qui encadraient l’entrée, Shikamaru m’attendait, une cigarette aux lèvres. J’avais découvert la veille, lors de notre pause dîner-pizza (histoire de bien accorder la journée avec notre activité), qu’il faisait la même filière que moi.

« Tu as une demi-heure de retard, me reprocha-t-il.

-Je sais, boudai-je, j’ai pas fait exprès, on s’est couché trop tard hier !

-La faute à qui ?

- Ah toi ! M’énervai-je, si t’avais pas autant insisté pour qu’on joue, on en serait pas là !

- Tu dis vraiment de la merde ma pauvre fille. Heureusement, j’suis un mec sympa, j’t’ai pris un café. »

Furieuse, je lui pris le gobelet des mains sans le remercier. Au lieu d’enrager, il sourit. Il se moquait de moi. J’étais à deux doigts d’éclater. Je me dirigeai à grands pas vers la fac sans l’attendre, mais il ne se démonta pas pour autant. Il marchait quand même à côté de moi, l’air de rien. J’eus le malheur de lui jeter un coup d’œil, il avait la tête exaspérante d’un gamin qui vient de voir le Père Noël. L’envie de lui en mettre une était de plus en plus forte. Devant le bâtiment de la fac, je m’arrêtai subitement, malgré les autres étudiants qui risquaient de me bousculer. D’ailleurs Shikamaru, surpris, s’arrêta quelques pas après moi et bouscula un gars qui faillit tomber. Le voir se répandre en excuses pendant que l’autre lui râlait dessus me rendit soudainement plus joyeuse. Je soufflai un grand coup, terminant mon café d’un coup, peu importe qu’il soit brûlant, et je franchis les portes. Entre temps Shikamaru m’avait rejoint, un journal à la main. Je lui fis un superbe sourire victorieux auquel il répondit en levant les yeux au ciel. Mais tout ça n’avait absolument aucune importance. Car enfin, j’avais réussi. J’étais une étudiante parmi tant d’autres, je faisais partie de cet univers. J’espère que l’année allait vraiment bien se passer.
Shikamaru m’attrapa le bras et me dirigea parmi la foule vers nos salles de cours. N’ayant aucune idée de l’endroit où on devait aller, je me laissai mener, espérant qu’il servirait à quelque chose. Ce fut le cas, nous étions miraculeusement à l’heure, debout devant la porte à attendre notre professeur.

Je regardai autour de moi, le couloir était assez grand, en tout cas on arrivait à circuler. Les murs étaient beiges et les portes rouges. Classique en somme. Je remarquai quelques portes bleues au fond du couloir, mais je n’y prêtai pas plus d’attention. Nous étions une petite quinzaine à attendre devant la salle. Mes camarades de classes discutaient entre eux, certains pourtant étaient seuls et regardaient leurs portables, ou dans le vide. Je me tournai vers Shikamaru qui lisait son journal. Il semblait totalement absorbé.

« C’est quoi ? Demandai-je.

-Le journal de la fac, je l’ai pris tout à l’heure quand on est rentré. Apparemment c’est des étudiants de la fac, d’années supérieurs, qui le tiennent. Ma mère veut absolument que j’y rentre.

-Pourquoi tu le fais pas, demandai-je bêtement.

- Ca me branche pas trop le journalisme.

- Hum... »

Je me demandais ce qui le passionnait. Malgré son caractère, dirons-nous, avenant, il était plutôt mystérieux sur lui-même. Certes je le connaissais seulement depuis deux jours, mais il n’avait pas parlé une seule fois d’un sujet qui le touchait réellement. La plupart du temps il abordait des sujets neutres le concernant, ou bien il me parlait des gens qui l’entouraient. Mais dès que ça le touchait un peu trop, il changeait de sujet l’air de rien. Ce gars était plus complexe qu’il n’en avait l’air. J’espérais en tout cas que ce n’était pas un psychopathe en puissance qui se cachait derrière un masque de gentil branleur. Ca serait bien ma veine ça…

« Tiens regarde ça, Temari, me coupa-t-il dans mes pensées, y’a eu mort à la fac hier !

-Pardon, m’exclamai-je stupéfaite, il s’est passé quoi ?

-Tiens lit, fit-il en me tendant le journal. »

Un étudiant retrouvé mort sur le campus de Konoha.


Alors que la plupart des étudiants font leur rentrée aujourd’hui, à l’université de Konoha, ce ne sera plus le cas du jeune Sai Sunaro, une jeune-homme de 21 ans en première année de Master d’Arts Plastiques et Appliqués.

Dimanche 2 septembre, vers 17 heures, un jeune couple a découvert le corps dans le parc jouxtant le bâtiment universitaire. Selon le médecin légiste qui l’examiné, la mort remonterait au matin même, et serait due à une overdose. Le jeune-homme aurait passé la nuit dans une des discothèques huppées de la ville qui sans doute fêtait la reprise des cours. Il aurait alors abusé de drogues et d’alcool.

D’après ses professeurs, Sai, orphelin depuis son plus jeune âge, était un garçon solitaire mais très talentueux. Il avait très peu d’amis, voire pas du tout, et ne fréquentait absolument pas les boîtes de nuit. Par ailleurs, d’après des sources sûres, nous sommes en mesure de confirmer que les drogues qu’aurait ingurgitées Sai seraient d’une composition totalement différente de celles connues actuellement, amenant le soupçon de l’arrivée d’un nouveau stupéfiant sur le marché de Konoha.

Ses camarades de classe le considéraient comme quelqu’un de très mystérieux, mais aussi plus particulièrement comme un génie de la peinture. Ils décrivent ses œuvres comme « hors du monde, imprégnées d’une aura mystique ». Afin de rendre hommage à l’artiste, le Président Hiruzen Sarutobi exposera ses œuvres dans les halls et les couloirs de l’université.

La police, quant-à elle, mettra en place à compter d’aujourd’hui des cellules d’aide psychologique sur le campus, et des cours obligatoires de sensibilisation des risques liés à la consommation de drogue, d’alcool ou de tout autre comportement à risque.

Nous espérons tout de même que le maximum de leur énergie sera utilisé à la résolution de ce mystère qu’est la mort de Sai Sunaro.


Rest In Peace.


Interloquée, je regardais Shikamaru, qui fronçait les sourcils.

« Ca craint… tu le connaissais ?

-Non, absolument pas.

-Il y a beaucoup d’histoires sordides de ce genre à Konoha ? M’étonnai-je.

-Non du tout, c’est depuis que t’es arrivée, plaisanta-t-il en pliant le journal, coïncidence ? Je ne pense pas.

-T’es qu’un crétin fini, fis-je en lui tapant le bras.

-Mais j’dis la vérité, rigola-t-il en me repoussant, depuis que t’es là t’attires les ennuis ! Ta tante, ton retard, tout ça. C’est louche ! »

Je lui fis un splendide doigt d’honneur et lui tournai le dos.

Malheureusement il avait raison, mais je ne l’appris que bien plus tard.




Voilou, j'espère que ça vous a plu. Qu'en avez-vous pensé ? Qu'est-ce que vous avez aimé, détesté ? N'hésitez pas à commenter !
L'histoire s'installe doucement, et les choses vont commencer à se compliquer petit à petit.

J'espère vous retrouver pour le prochain chapitre, merci de m'avoir lue :D

Des bisous ! <3




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