Fiction: Pour tout l'or du monde (terminée)

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J'ai désespérément besoin d'être seul. Ino se colle à moi, m'embrasse, me parle à l'oreille mais je m'en fous. Il faut que je sois seul. J'ai besoin de solitude. Et il n'y a qu'un seul endroit où je peux aller quand je veux être seul.

- Ah, ce matin, Sakura a appelé pour te proposer une séance de shopping cet après-midi. Vous avez rendez-vous dans cinq minutes, tentai-je à l'adresse de la blonde.

Je viens d'y penser, Sakura a vraiment appelé. Merci, la rose ! Ino s'en va en souriant et en promettant d'être revenue dans une heure.
Bien ! J'ai au moins trois heures devant moi.

Je sors de la maison, ferme la porte à clef et part traîner mes pieds dans une direction bien connue. Je continue à marcher doucement, en regardant mes pieds, les deux plus belles blondes du monde squattant mon cerveau...

Je suis arrivé. Devant moi se dresse une imposante maison. Mon trésor se trouve en haut. Go !
Je prends appui sur le rebord de la fenêtre, puis me hisse sur la droite. Je tire sur mes bras de toute mes forces pour monter encore un peu, m'accroche au balcon et saute sur la fenêtre d'à côté. Elle est ouverte, comme je m'y attendais : je passe par là, puis rejoins l'escalier et grimpe encore trois étages. Voilà ! Je suis en haut. J'ouvre la trappe du haut avec un kunai et monte sur le toit.

Une légère brise flotte dans l'air. Le toit est toujours aussi plat et confortable. J'enlève mon gilet et me fais un petit oreiller confortable. Je m'allonge en m'étirant, admire le soleil resplendissant et le ciel toujours aussi magnifique, et en son centre, mon trophée : les nuages. Les mouvantes architectures célestes... Leur blanc moutonneux me rappelle ma couette bien-aimée. Je suis bien, ici. C'est vraiment le plus bel endroit pour observer les nuages...

Bon, d'accord, je suis troublé. Voilà, c'est dit. NON, je n'ai pas dit amoureux. Pas du tout. Je ne pensais déjà pas en arriver à tomber amoureux une fois, alors deux fois, faut pas rêver. Mais quand même. Bon, qu'est-ce que je sais d'elle ?
Qu'elle est en couple avec Sasuke Uchiwa. Qu'elle est blonde. Qu'elle n'est pas d'ici. Qu'elle est belle. Très belle. Trop belle... Allez ! Je vais pas me morfondre ! J'ai du muscle dans le cervelet, c'est le moment de le faire marcher. Je ferme les yeux, croise mes mains en position de réflexion... et réfléchis. C'est même ce que je fais de mieux ! Je ne vais pas me laisser abattre ! Il y a sûrement une solution simple à tout ça.


Simple ? Non. Je ne sais même pas s'il y a une solution. C'est pas vrai quand même ! On a pas 200 de Q.I pour rien ! Bon, voilà, je n'ai aucune solution, je ne sais pas quoi faire. Cette fille, il faut que je la revoie. Juste pour qu'on s'explique, quoi ! Je me relève et remet mon gilet. Un peu d'élan et en quelques secondes, je me retrouve au sol. En un seul morceau. Pas mal. Direction chez Sasuke, il a sûrement quelques trucs à m'apprendre sur elle.
Je cours ventre à terre, négociant mes virages avec précision, traversant le village presque entièrement pour me retrouver devant une petite maison, marquée de l'éventail des Uchiwa. Toc toc toc, frappe-je à la porte. Une tête brune apparaît, Sasuke Uchiwa dans toute sa splendeur.

- Qu'est-ce que vous voulez ? Ah, c'est toi le petit Nara. Entre, qu'est-ce qui se passe ?

J'essuie mes chaussures sur le paillasson et m'affale sur le canapé. La course m'a fatigué.

- La fille avec qui tu étais à la rivière, tu la connais ?

Oula, question idiote. Je me demande ce qu'il va répondre.

- Bien sûr. C'est la fille du Kazekage, Temari.
(Oh, quel joli nom. On dirait un rire. Un rire charmant.)
- Tu sais où elle habite ?
- Tu lui veux quoi, Nara ?
(Mauvaise question. Jaloux, l'Uchiwa ?)
- Lui parler, elle a... oublié un truc à la rivière.
- Bah rends-le-moi, je lui passerai.
(Je n'y arriverai pas comme ça. Tentons une approche plus discrète)
- Il y a des trucs un peu... personnels dedans. Je préférerais lui rendre en main propre.
- C'est un journal ? Tu l'as lu ?
(Réaction surprenante : il ne m'engueule pas pour avoir osé entrapercevoir l'intimité de sa bien-aimée. Non, il paraît... curieux ?)
- Oui, il y avait des choses plutôt... mais je ne peux pas t'en parler.
(Soupir, regard fuyant : il ne marche pas, il court ! Trop facile ! Il doute tant que ça de la fidélité de sa petite amie ?)
- Allez, dis ! Je te donne son adresse si tu me racontes !
(Tiens, je n'ai jamais vu le grand Sasuke dans cet état-là. Visiblement, il est vraiment possessif. C'est vraiment amusant de le voir vulnérable...)
- Bon, ok. Mais l'adresse d'abord.
- Derrière Ichiraku, t'as une rue qui fait l'angle. Tu la prends, deuxième à droite, la petite maison rouge. Allez, ma part du marché.
- Elle dit... qu'elle est folle amoureuse d'un brun. Un beau brun. Elle rivalise de louanges en parlant à son journal. Elle raconte tout ce qu'elle a fait avec lui. Et la douceur de ses baisers...
(Sus-pen-du à mes lèvres ! Franchement !)
- Elle raconte votre sortie ensemble hier. Elle a trouvé l'eau à une température parfaite.
- Et ensuite ?
- Non, je ne peux pas te raconter, c'est trop...
- RACONTE !
- Bon, ok, mais c'est le dernier : elle dit qu'une nuit avec toi, c'est le paradis sans la pomme. Elle dit que pour une minute dans ton lit, elle donnerait tout ce qu'elle a.

Sasuke regarde par la fenêtre avec un air rêveur ; il semble un instant se rappeler de ma présence et me reconduit à la porte en me remerciant d'une voix absente. Direction Ichiraku !


- Temari ? Non, elle n'est pas là. Elle est partie il y a quelques minutes.
- Elle vous a dit où elle allait ?
- Non. Elle peut-être à peu près n'importe où... Elle est très seule, vous savez...
- Bon. Merci !

Je ressors de la maison avec un air de chien battu. Un coup dans l'eau ! Tiens, en parlant d'eau, il pleut. Demi-tour, je vais m'abriter chez Ichiraku.
Je m'assieds sur un tabouret, et commande un bol de ramens. Naruto est là aussi. Le contraire m'aurait grandement étonné. Il est en compagnie de Sakura qui lui tient la main. Depuis le temps qu'il l'aime... Ils échangent un minuscule baiser, un baiser du bout des lèvres, qui me rappelle l'amour énorme que je porte à Tem... à Ino. À Ino. Ino. J'aime Ino.

Je sirote mes ramens, les yeux perdus sous la pluie, lorsque je vois une silhouette vacillante s'approcher d'Ichiraku.

Mon cœur manque un battement.

Temari !

*
* *

- Une petite revanche ? demande mon brun, tandis que nous rentrons nous sécher chez lui.
- Non, je suis crevée... Je crois que j'ai attrapé froid...
- Normal, tu es si fragile ! Tu...
- Je ne suis PAS fragile !
- Pardon. Bon, je vais chercher ton écharpe chez toi...
- Arrête de me surprotéger ! J'y vais toute seule. Je vais en profiter pour aller chercher deux trois trucs... On se retrouve pour le dîner ?
- O.K.
- Et si le dîner n'est pas prêt quand je rentre...

Sasuke penche légèrement la tête et m'adresse un sourire en coin. Aïe ! Je ne sais pas résister à ça... Mais je connais ses points faibles et à mon tour, fait craquer mes doigts, ce qui a pour effet de le faire courir jusqu'à la cuisine, à la recherche d'aliments frais pour le dîner.

Je sors de la maison et me dirige nonchalamment vers chez moi. C'est vrai que j'ai un peu froid, mais j'ai surtout besoin de réfléchir SEULE. Vraiment seule. Bon, déjà j'ai quelques doutes sur mon amour pour Sasuke. Je le trouve beau, mais ça s'arrête là. En même temps, je ne peux pas reprocher ça à l'Uchiwa et tomber amoureuse d'un mec que je n'ai vu qu'une fois. Et même pas parlé...

Je laisse mes pieds errer au travers des rues de Konoha. Je n'ai plus froid du tout. Mes deux bruns me réchauffent virtuellement. C'est hyper agréable comme pensée... Mes pas me conduisent doucement vers la bibliothèque de Konoha. C'est idiot, ça ! Je n'aime pas lire. Il y a trop de choses plus intéressantes à faire. Mais là, quelque chose me dit que je vais y trouver mon Nara.

Bah non ! Il est pas là ! J'ai l'air bête, maintenant (pour être polie.) Puisque je suis là... Une sorte d'instinct primaire me dirige vers les dictionnaires. Je feuillette les premières pages à la recherche d'un mot qui commence par a...
Sentiment très intense, englobant la tendresse et l'attirance physique entre deux personnes. Amour. C'est plutôt juste de l'attirance physique que j'éprouve pour Sasuke. Et l'autre ?
Hum... Je dirais une tendresse qui va croissant. Quelque chose de faible et doux, qui va en grandissant à chaque seconde... Une sorte de lumière qui traverse mon cœur...

Bon, je vais pas m'éterniser ici, on va croire que j'aime lire. Demi-tour, je rentre chez moi. Dans l'entrée, je croise quelqu'un. Quelqu'un que j'aimerais écraser sous terre avec mon éventail et immoler vivant avec des allumettes en le noyant sous des tonnes d'eau usagées.

- Temaritrompette ?
- KANKURÔÔÔÔ !

Mon frère expérimente plein de surnoms débiles se terminant par -ette. Trompette est le dernier en date.
- Retire ça tout de suite !
- C'est mignon, non ?

Calme-toi, Temari. Ton frère est un débile mental attardé abruti imbécile idiot sans cervelle. Il ne mérite pas ton attention.

- Écoute, Kankurô. Si tu réessaies encore une fois un de tes surnoms débiles, je t'enfonce mon...
- Ton quoi, Temarichemisette ?

Je suis fatiguée. Très fatiguée.

- Ce n'est pas grave, Kankurô. Retourne t'occuper de tes marionnettes, laisse-moi. Je dois chercher une écharpe.
- Temarimarionnette ! Pas mal, non ?

J’attrape l'écharpe et file m'enfermer dans ma chambre en essayant de me retenir de l'étrangler avec (l'écharpe, pas la chambre).

Très bien. Imaginons ma situation sous un point de vue ma-thé-ma-tique. Je suis très forte en maths.
A est avec B. C est avec D. B voit C et le trouve... pas mal. B a donc A et C. C se divise donc en deux et... non, c'est pas une bonne idée. Je m'embrouille encore plus. Merde ! Je fais quoi maintenant ?

Un coup d’œil à ma montre m'informe qu'il est 19 heures. J'ai un peu faim. Bon, retour chez Sasuke... Je me lève de mon lit et ressors de la maison les mains dans les poches, en laissant volontairement mon éventail derrière moi. Tiens, il pleut ! Et la maison de Sasuke qui est à l'autre bout de la ville ! C'est pas cool ça ! Bon, pas le choix, autant chercher un abri le temps que ça se libère.

Ah, voilà Ichiraku, je pourrais sûrement m'y abriter. Pourquoi pas en compagnie d'un bol de ramens brûl...

Je rêve, là ! L'amour est assis à la table du restaurateur.
Et il mange un bol de ramens.




Je crois que vous aurez vu le clin d'oeil à Inèsl pour les surnoms de Temari. J'espère que ce ne sera pas considéré comme du plagiat...

Alors, qu'est-ce qui va se passer à votre avis ? Com's com's commm's please !

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