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Fiction: La Passion d'Elle (terminée)

Il y a 12 ans de ça, leurs vies basculaient. 12 ans après, ils se trouvèrent, déchirés par leur passé. Pour une alliance, 6 elfes sont envoyés à Konoha. Parmi eux, Zelda princesse de Shitenshi tourmentée. Conflits politiques dans un Konoha ravagé par le grand banditisme.. La violence de la nuit fait ressortir les démons de chacun, pourvu qu'ils soient sombres et cruels.
Classé: -12D | Spoil | Action/Aventure | Mots: 74075 | Comments: 6 | Favs: 3
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KuroiDoresu (Féminin), le 16/05/2012
Hey, les WoNiens !
Ma première fiction, j'espère qu'elle vous plaira !




Chapitre 19: Le boss Tanaka-Retour au Camélia Blanc-Xôkhin



Nox Tibi Vitae Est

23 heures.
Que ça soit à Konoha, dans le grand appartement qu'occupaient les Elfes, Naruto et Hinata, ou à Xôkhin, où étaient Zelda et Sasuke, la soirée ne faisait que commencer.
À Konoha, les préparatifs venaient de se terminer. Les Elfes et les Humains se retrouvaient tous dans le salon, pour une dernière mise au point. Chacun avait revêtu une tenue sombre, qui se mêlerait facilement aux couleurs de la nuit. Naruto et Hinata portait à leurs ceintures des armes et des parchemins, tandis que les Elfes ne s'embarrassaient pas avec tout cela. Ce dont ils avaient besoin étaient dans leurs Materialis. Will était très maquillée, et sa longue cape pourpre laissait apparaître une tenue de soirée très avantageuse. Tout son visage était crispé, et elle n'arrivait visiblement pas à se dérider.
Kazumi, qui surplombait les autres par sa prestance, frappa dans ses mains pour les encourager, et ils se levèrent et descendirent dans la rue. Alors que la nuit les enveloppait complètement, ils se séparèrent en deux groupes de trois et partirent dans des directions opposées. Ils espéraient tous se revoir au plus vite de l'autre côté des frontières.
Le premier groupe, composé de Mariko, Kei et Hinata, était celui qui allait avoir le plus de problème. Ils devaient entrer par le Sud de HoeTow, en déjouant la garde. Celle-ci avait été renforcée dès la fin de l'après-midi, et Mariko se découragea vite en voyant le nombre de ninjas à leur poste. Elle fit signe à ses coéquipiers et ils se dissimulèrent dans une ruelle, à une vingtaine de mètres des barrières.

"-Autant vous le dire, on est dans la m...

-C'est à ce point ?, lui demanda Kei,

-Oui et même pire. Je sais pas combien ils sont, mais on ne pourra pas se battre contre eux sans faire de dégâts. Je comptais tuer personne ce soir, encore moins des innocents.

-Je ne sais pas si ça peut être utile, mais je peux déterminer combien ils sont. En plus, leurs allées et venues pourraient être en notre faveur !, murmura Hinata.

-O.K, fais-ça Hinata. Sois discrète surtout."

La brune s'élança dans la pénombre, fébrile, mais sûre d'elle. L'absence presque totale de lumière empêchait toute ombre d'être peinte sur les murs, et c'est sans être découverte qu'elle arriva au plus près des barrières. Des hommes faisaient le guet. Elle se concentra, activa ses pupilles. "Byakûgan !". En un éclair, tout parût plus lumineux à Hinata. Elle inspecta minutieusement chaque trajet, et compta méthodiquement les ninjas présents. Au bout d'un moment, elle partit retrouver ses coéquipiers. Elle s'accroupit à côté d'eux et c'est avec un peu de fierté qu'elle déclara :

"-Ils sont neuf, plus ou moins armés, ce ne sont que des hommes. Ils tournent toujours dans le même sens, du Sud vers le Nord, et ont des lampes torches.

-Donc il n'y a aucune brèche ?, demanda Kei,

-C'est ce je pensais au départ, mais on a une chance de passer. Ce n’est pas très conventionnel mais...

-Dis toujours !

-Ils ne balancent jamais leur lumière en hauteur et il y a une zone presque jamais éclairée qu'on peut atteindre avec un bon élan, en sautant du toit juste là-bas, dit-elle en faisant un signe vague vers un bâtiment très haut. Alors ?

-C'est parfait !, dit Mariko en souriant après quelques secondes. Vraiment, si ça marche, et ça marchera, tu es vraiment trop forte Hinata !

-Il faut qu'on y aille ! Montre-nous le bâtiment d'où l'on doit sauter !"

Hinata s'enfonça dans le noir, suivie par Mariko et Kei. Il y avait effectivement une grande bâtisse en bois tout près des frontières. Malheureusement, le toit n'était accessible que s’ils se livraient à une partie d'escalade assez risquée. Cependant c'était la seule issue, et ils s'élancèrent le long du mur, en tentant d'agripper des prises. Il n'y avait pas un bruit, excepté celui des pas des ninjas qui faisaient le guet. C'est à peine si on entendait la clameur sortant de HoeTow. Dans la journée, la chaleur écrasante du midi avait tourné à l'orage, et, pendant qu'ils escaladaient le mur, tous espéraient qu'il n'allait pas se mettre à pleuvoir. Déjà les grondements menaçants du ciel laissaient présager le contraire...
Kei arriva le premier sur le toit. Son premier réflexe fut de tendre la main pour aider Mariko, mais elle le suivait de si près que ce fut inutile. Hinata était à la traîne, ses capacités physiques étant bien en-dessous de celles des Elfes. Elle soufflait beaucoup, tentant de chercher la force d'avancer un peu plus, centimètre par centimètre. Tout son corps était en feu, elle transpirait à grosses gouttes. Chaque traction lui paraissait être la dernière, et elle se retint de pleurer de fatigue. "Si seulement j'étais plus forte", pensa-t-elle. Elle revoyait son père, la méprisant sans cesse, à chaque entraînement, chaque mouvement ratée. Il la pensait indigne de lui succéder, elle était reléguée au rang d'intruse. Elle décidait de se laisser tomber dans le vide quand elle sentit une main agripper son poignet et une voix : "Hinata, courage on te tient !". Elle leva les yeux. Mariko et Kei s'étaient accrochés l'un à l'autre pour l'atteindre. Son cœur gonfla de gratitude, et sans qu'elle ait pu dire un mot, elle se retrouva sur le toit, tirée par les Elfes. Elle s'inclina très bas, tout en essayant de reprendre son souffle. Kei la pris par l'épaule et l'aida à se relever. Il lui tendit une gourde pleine d'eau, et elle entendit Mariko lui dire : "T'en fais pas Hinata, t'as fait du bon boulot.". Ils regardaient alors tous vers HoeTow. La brune avait raison, il y avait tout un espace non-sécurisé où il pourrait atterrir sans se faire remarquer. Ils seraient devant le Camélia Blanc dans une vingtaine de minutes.

Xôkhin, ville noire

À une centaine de kilomètres de Konoha, un couple assez étrange circulait dans les rues de la cité minière de Xôkhin. La plupart des gens se retournaient sur leur passage. L'homme était vêtu d'un smoking élégant, avec un nœud papillon desserré. La couleur de sa tenue s'accordait parfaitement avec ses cheveux noirs corbeau. Il fumait une cigarette, dont les volutes de fumée tournoyaient en l'air. Mais c'est la tenue de sa compagne qui interpellait le plus les passants. La jeune femme avait une chignon haut, où était planté une multitude de strass, qui s'avéraient être des diamants. Cette coiffure relevée dégageait sa gorge, dont la blancheur était mise en valeur par une mouche de taffetas posée nonchalamment sur son sein gauche. Sa poitrine était relevée par un corset serré à l'extrême. Bien qu'elle devait être gênée par cette tenue, elle marchait avec grâce avec des escarpins, sur des talons aiguilles d'une quinzaine de centimètre. Ses jambes fines étaient sublimées par des bas noirs, qui ne s'arrêtaient qu’à mi-cuisses. C'est aussi à ce niveau que son court jupon de mousseline noire s'arrêtait, et à chacun de ses pas, la jarretière de ses bas était dévoilée. Ajoutez à cela une paire de faux-cils et un rouge à lèvres plus rouge que nature.
Pour tous les passants embourgeoisés du centre-ville, ce n'était qu'une fille de joie et son souteneur, pour un clochard des bas quartiers, c'était un grand monsieur s'offrant les services d'une prostituée de luxe. Pour les lecteurs, c'étaient Zelda et Sasuke, qui s'apprêtaient à jouer un plaisant jeu de rôles.

Dans toute ville, on peut repérer des bas quartiers. Au détour d'une rue, les maisons ne paraissent plus aussi belles, les rues ne sont plus très propres. À Xôkhin, la poussière des fonderies noircissait les maisons très rapidement, et il y avait souvent des échafaudages devant celles-ci, pour qu’elles soient blanchies. Dans sa banlieue, les habitants avaient rarement les moyens de blanchir leur maison. Alors, lorsqu'ils débouchèrent dans une rue où de grandes maisons en pierres noires se disloquaient, Zelda et Sasuke comprirent qu'ils avaient atteint leur but.

"-Tiens, la ruelle là, dit-elle en montrant un passage étroit entre deux maison, je me mets devant et tu te caches à l'intérieur. Lorsqu'un client arrive, je le fais passer dans la ruelle, et tu le tabasses. On devrait avoir assez d'argent après en avoir fait une dizaine.

-O.K, je te suis."

Ils allèrent se poster dans le passage, et l'Elfe se mit juste devant. Elle se cambra légèrement, et inspecta la rue. Elle était très fréquentée, et bruyante. Des éclats de voix fusaient de partout, aussi bien des fenêtres aux carreaux éclatés, que des tavernes, où se mélangeaient des rires gras à des bruits de bagarre. Un homme traversa la vitrine, et se releva aussitôt pour, sans doute, commander une autre tournée. En l'espace d'un instant, Zelda se crut à HoeTow. Toutes ces débauches qu'elle observait durant le mois, et celles auxquelles elle avait pris plus ou moins part, ça la changeait de Shitenshi... Quand elle refit surface, un homme la tenait par la taille. Bien qu'assez gênée, elle lui fit son meilleur sourire forcé, et roucoula, de la même manière qu'elle avait vu certaines prostituées le faire à HoeTow :

"-Salut toi, une gâterie ça te tente ?

-Ouais poulette, lui répondit l'homme avec une haleine avinée, tu me la fais à combien ?

-C'est 4000 yen, la moitié avant, le reste après. T'es d'accord ?

-Ouais... Mais à ce prix là t'as intérêt à avaler.
Elle trembla légèrement.

-Tu crois quoi coco ! Je ne suis pas une débutante ! Allez, suis-moi, et dépêche-toi j'ai du boulot cette nuit."

Elle s'enfonça dans la ruelle, en tenant fermement son client par le col. Il gloussait d'aise, pensant avoir fait une bonne affaire. Lorsque ses grosses mains grasses se faufilèrent le long du dos de Zelda, elle se retint de lui enfoncer un kunai dans l'estomac. Elle s'arrêta net en sentant que Sasuke était proche d'elle, et se retourna vers l'homme. "Allez, baisse ton froc je n’ai pas toute la nuit !", lui aboya-t-elle. Quand le client baissa la tête, il reçut un violent coup entre les omoplates et s'affala de tout son poids d'ivrogne sur le sol humide. Sasuke lui avait donné un coup de poing, et poursuivit avec des coups de pied dans les côtes, qui faisaient sortir à l'homme des petits gémissements plaintifs. Quand ils furent sûrs qu'il ne broncherait plus, Zelda lui demanda son portefeuille. Sans se révolter, l'homme passa faiblement sa main dans sa veste et en sortit une petite pochette en cuir. Elle lui arracha des mains, prit les billets et fit signe à Sasuke de sortir de la ruelle.

"-La prochaine fois tabasse les pas autant, manquerait plus que y en ait qui fasse une crise cardiaque.

-La princesse me demande de frapper, je frappe. Je ne faisais que suivre tes ordres, Majesté...

-Ne te moque pas de moi !

-Ce n'est pas mon attention. Alors on a combien ?

-3500 yen... Cet alcoolique ne m'aurait même pas payée en entier.

-Raison de plus pour l'avoir frappé, il le méritait. J'ai bien fait de suivre tes ordres alors.
Il passa sa main autour de sa fine taille. Elle rougit, mais ne dit rien. Les mains de Sasuke étaient longues et blanches, pas comme celles de son "client". On pouvait seulement apercevoir quelques rougeurs sur les jointures.

-Pour la deuxième personne, j'aimerais essayer une autre technique. Tu sais j'ai des pouvoirs psychiques, ce que vous vous appelez du "ninjutsu" ou du "dôjutsu". Je peux maîtriser une personne faible par la force de mon esprit, et je n'ai jamais vu plus faible que ces gens... Tu me laisses faire alors ?

-J'ai hâte de te voir à l'œuvre, lui répondit-il en souriant, princesse."


La Belle et la Bête

"- Alors, c'est ça le Camélia Blanc ?..."

Le groupe de Kazumi était arrivé devant le Camélia Blanc. Ils se tenaient à une distance respectable, pour ne pas être remarqués. Lorsque Will avait posé cette question, ils comprirent à quel point cet endroit était l'enjeu de la nuit. Les larges pierres blanches de la façade resplendissaient comme jamais, ils étaient difficiles de croire que ce bâtiment soit possédé par un homme aussi mauvais que Tanaka. "Si il m'appartenait, pensa Will, j'en ferais des gigantesques thermes... Tout Shitenshi viendrait s'y baigner". Elle admirait ainsi le Camélia Blanc, et les lumières des façades dansaient dans ses yeux émeraude.

"-Vous pensez qu'ils vont arriver bientôt les autres ?, demanda Naruto,

-J'espère bien. Pour l'instant c'est nous qui sommes en avance. Mais d'ici dix minutes, Will fera son entrée, Mariko ou pas

-Ah oui, c'est vrai, soupira la rousse.

-Will, tout va bien se passer, tu es magnifique et tu as du talent. Tout ira pour le mieux.
Kazumi se rapprocha d'elle et l'embrassa sur la joue. Elle se blottit contre lui et ses boucles cuivrées vinrent chatouiller le nez du jeune homme. Naruto les observait à la dérobée, avec jalousie. Il n’était pas intéressé par Will, mais les voir tous les deux si proches lui rappelait son fiasco sentimental avec Sakura. C'était à croire qu'elle se moquait de lui, un jour elle le séduisait, le suivant elle l'ignorait. Et puis, il y avait Hinata. Il avait été impressionné par son courage face à l'enlèvement de sa cousine, et par son implication dans l'élaboration de la stratégie de la soirée. Soudainement, la brune lui avait paru beaucoup plus intéressante. Mais, elle ne devait pas l'apprécier beaucoup, car elle le regardait souvent, mais dès qu'il s'approchait, elle s'esquivait. Assez énervé par ces constatations, il reporta son attention sur Will.
Elle paraissait entrain de dormir quand on lui tapa sur l'épaule.

"-On est là ! Will donne tout ce que t'as !"

Mariko, Hinata et Kei étaient arrivés, ils semblaient assez essoufflés, mais victorieux. Hinata regarda Naruto, et lui sourit, et il fut surpris de ne pas la voir rougir lorsqu'il lui rendit son sourire.
Will enlevait sa cape, et ils purent redécouvrir sa tenue. Éclairée par les lampadaires criards de HoeTow, sa robe lamée or brillait de mille feux. Elle était fendue si haut, que l'Elfe devait prendre toutes les précautions pour ne pas dévoiler ses dessous. Elle portait de fines sandales à lanières dorées. Sa peau mate était par endroit peinte au henné, ou alors recouverte de bijoux en or. Elle passa la main de ses cheveux et les secoua, si bien que, après qu'elle ait enfilé un léger veston de fourrure, son allure était celle d'une princesse orientale. Elle souligna sa paupière d'un mince trait de khôl, et fit un signe de la main à ses amis.

"-Tu es superbe, il te donnera sa fortune, sa vie même !, riait Mariko,

-Will, je suis fier de t'avoir pour compagne, lui dit Kazumi, ému,

-Stoppe Kazumi, tu vas me faire pleurer. Plus un mot, s'il vous plaît. Je dois rentrer dans mon personnage. Une dernière chose, si vous deviez vous repliez, en cas d'urgence, ne risquez pas vos vies pour moi.

-Dis pas n'importe quoi Will, lui dit Naruto, on n'abandonne pas un coéquipier !

-Il a raison, ne pense plus à nous, on sait ce qu'on a à faire. Le premier objectif, c'est retrouver Yuki, mais le deuxième c'est de tous rester en vie !, dit Hinata,

-Oui... Kazumi, tu m'entends dans mon micro ?

-Parfaitement bien !

-O.K. J'y vais."

Elle leur sourit, et se dirigea droit sur le Camélia Blanc. Les hommes se retournaient sur son passage, et sa beauté solaire lui permit d'entrer dans le bâtiment dans la minute qui suivit.
L'air était enfumé et une irrésistible envie de tousser prit Will à la gorge. Elle s'habitua peu à peu à la lumière tamisée et repéra un serveur, ou du moins une personne qui semblait travailler là. Elle s'aperçut qu'elle tremblait. "Sois forte Will !" s'encouragea-t-elle. Elle s'avança vers la personne et l'apostropha :

"-Hé ! Vous là-bas !
L'homme se retourna, son visage s'éclaira à la vue du décolleté de la rousse. Le dédain avec lequel elle l'avait appelé l'avait braqué, mais il ne refusait rien à une belle femme.

-Hé bien ! M'entendez-vous ?

-Oui, oui, Madame. Que désirez-vous ?

-On m'a dit que cet hôtel appartenait à un homme nommé Tanaka. Je souhaite le rencontrer.
C'était là que tout se jouait. S’il était absent, Kazumi et Mariko ne savaient pas vraiment quelle pourrait être leur stratégie. Ils écoutaient tous la voix de Will, dont le micro retransmettait toute la tension de ce moment. Le visage du serveur s'était crispé une seconde fois. Il hésitait à répondre, et bégayait des paroles incompréhensibles.

-Alors quoi ?, rugit Will, Il n'est pas là, ou alors vous ne pouvez pas aligner trois mots ?

-Il... Il est ici, mais... Je ne sais pas s’il souhaite, enfin... vous voyez ?

-Non, je ne vois pas. Je souhaite lui parler, c'est à lui de décider si oui ou non, je peux en avoir le droit. C'est clair ?

-Limpide, souffla le serveur. Suivez-moi, Madame.

-Bien, je vais pouvoir voir Tanaka."

"Elle se débrouille super bien.", pensa Kazumi. Will suivait l'homme à travers les pièces nombreuses du Camélia Blanc. Chacune d'elles surpassaient l'autre en luxe. Elle traversa d'abord une pièce éclairée en jaune safran, cette couleur était d'ailleurs le thème de la pièce. Les jeunes qui servaient ou distrayaient les clients étaient habillées de fines voilures jaunes, certaines même avaient leur corps peint, comme seul habit. Puis une autre pièce était exclusivement réservée à l'opium. Sur des couchettes à même le sol, ou dans les couchettes superposées, des hommes et quelques femmes fumaient dans de longues pipes, en équilibre entre la réalité et le rêve. Cette pièce effraya Will qui pressa le pas. Elle chuchota, pour que juste ses coéquipiers puissent l'entendre : "La pièce où est Tanaka est au rez de chaussée, mais au fond du bâtiment.". Elle sut qu'elle était arrivée lorsque, elle se trouva devant deux grandes portes en bois, sur lesquelles un lotus était peint.
Le salon du Lotus, salle préférée de feu Satô Kenji, était le lieu où Tanaka avait l'habitude de se rendre le soir. Et, quand le serveur ouvrit les deux portes, Will eut un haut le cœur. L'odeur sucrée des courtisanes, mélangée à la fumée âcre et aux vapeurs d'alcool, la gênait. Elle se fit violence, et c'est de sa plus hautaine démarche qu'elle pénétra dans le salon du Lotus, à la suite du serveur. Peu rassuré, celui-ci trottinait vers une des tables. De nombreuses filles papillonnaient autour de celle-ci, ou plutôt autour d'un seul homme. Le saké coulait à flots, et un nuage grisâtre flottait au-dessus de la table. Elle vit Tanaka, il la révulsa sur le champ.

"-Ta...Tanaka-sama ?

-Hum...? gronda l'homme, qui s'énervait d'être dérangé,

-Il y a ici, une femme qui voulait vous rencontrer, je..., enfin la voilà.
Le serveur tourna les talons et disparut. "Quelle lâche", pensa Will. Elle se rendit compte alors que toute la table la regardait. Elle releva le menton, et dit fièrement :

-Mon nom est Kabuki Kuribo, je viens de Tanzaku. Arrivée à Konoha, j'ai demandé qui étaient les personnes puissantes de la ville. On m'a dit, le Hokage, lorsque des gardes passaient, puis à voix basse, on me souffla deux noms : Tanaka et Matsuhida. Ne sachant qui choisir, je voulus qu'on me fasse le récit de leurs exploits. J'ai choisi, maintenant, je suis là, devant vous, et j'aimerais avoir une place à votre table.

Tout en récitant ce qu'elle avait appris par cœur durant des heures, elle observait le boss Tanaka. C'était un homme d'une quarantaine d'années, aux tempes grisonnantes. Son haut de kimono sombre en satin était ouvert ce qui laissait voir son torse velu. Il avait un tatouage qui partait du coup, et qui remontait sur tout le côté gauche de son visage. Il tenait un verre de saké dans sa main droite, et un cigare dans l'autre. Il était encadré par deux femmes, nues, dont les seins caressaient par moment son visage. L'une l'éventait, l'autre le massait. Lorsque Will finis de parler, il fit signe à la courtise qui le massait de s'écarter, et dit, d'une voix étrangement séduisante :

"-Venez-vous asseoir là, Kabuki-chan, je crois qu'on va s'entendre.

-Avec plaisir Tanaka-sempaï."

Elle vint s'asseoir contre lui, et croisa le regard de la femme dont elle venait de prendre la place. Visiblement, elle s'était faite une ennemie. Elle remarqua que Tanaka n'était pas insensible à ses charmes, à la manière dont il reluquait son décolleté. Elle devait enchaîner sur la phase la plus dure de son plan, extorquer des informations sur le lieu de détention de Yuki. Elle allait parler, mais il ne lui laissa pas le temps :

"-Alors, Kabuki-chan, qu'est-ce qu'on vous a raconté de si passionnant, à propos de moi ?

-Eh bien... Que vous êtes un homme intransigeant, qui fait respecter son propre code au mot près. Et que personne ne peut échapper à votre vengeance.

-C'est bien vrai ça. Mais c'est dans doute le cas de Matsuhida, certains de mes hommes se sont faits tuer pour assouvir sa vengeance.

-Sans doute, mais après tout, Tanaka-sempaï, j'ai fait un choix. Matsuhida est plus jeune que vous, je voulais un homme expérimenté.

-Expérimenté en quoi ?

-Un peu de tout..., minauda-t-elle, peut-être que je pourrai être votre maîtresse ?
Tanaka rit, d'un rire à faire trembler les murs. Au même moment, Will vit la double porte du salon s'ouvrir. Elle reporta discrètement son attention sur les nouveaux arrivants, et reconnus avec joie Kazumi, Mariko et Naruto. Ils la virent aussi, mais ne firent aucun geste qui aurait pu les trahir. Kazumi avait dépensé, pour rentrer dans le salon du Lotus, plusieurs dizaines de millier de yen, et ils n'avaient de l'argent maintenant que pour payer la moins chère des consommations, de l'alcool.

-Alors tu voudrais être ma maîtresse ? Qui te dit que je n'en ai pas déjà une ?

-Ça ne me dérange pas d'être partagée, pourvu que ça soit par vous, maître.

-Ce n'est donc pas de l'amour ?

-Non c'est du respect, et une fascination pour votre pouvoir. Je pense que cela vaut mille fois plus que l'amour, n'est-ce-pas ?

-... Vous buvez ?

-Bien sûr.
Il claqua des doigts, en montrant les bouteilles, et une femme qui venait d'arriver les servit. Toute concentrée qu'elle était, Will ne lui prêta pas immédiatement attention. Lorsqu'on lui tendit un verre, elle s'apprêta à dire merci, mais ses mots ne parvinrent pas à franchir ses lèvres. En face d'elle, se tenait Yuki Hyûga, plus pâle et maladive que jamais. Tanaka dut remarquer son malaise, et elle se rattrapa en lâchant, sur un ton moqueur :

"-Eh bien Tanaka-sempaï ! Où est-ce que vous avez trouvé cette fille ? Au moins, les autres on l'air d'être nourries, tandis qu'elle, elle n'a que la peau sur les os !

-Haha, ria-t-il une seconde fois, tu n'as pas la langue dans ta poche toi ! Je te présente une des nièces du seigneur Hyûga. Elle a fait la grave erreur de tomber amoureuse de mon fils, pour ça elle fut reniée. En plus, son oncle est du côté de ce chien Matsuhida. À la mort de mon fils unique, Sameko, elle a cru qu'elle aurait pu s'enfuir comme ça. Elle a fait une seconde erreur, c'est de s'être réfugiée chez les Elfes qui crèchent en ville.

-Donc vous l'avez ramenée à HoeTow ?

-Oui, de force bien sûr. Elle m'a appris dans la foulée qu'elle était enceinte de mon fils ! Raison de plus pour rester, hein Yuki ?, dit-il en la regardant. Si elle croyait m'amadouer avec ça... En plus, je tiens les Elfes à la gorge, parce qu’ils espèrent pouvoir la récupérer. Je te dis beaucoup de choses Kabuki-chan, je vais devoir te tuer, tu en sais trop.

-Ne dites pas n'importe quoi Tanaka-sempaï. Vous tueriez votre maîtresse ?"

À quelques mètres de la table de Tanaka, Kazumi, Mariko et Naruto observaient la scène. Lorsqu'ils virent Yuki, ils furent tous très choqués, mais aussi soulagés. Il leur sera plus simple de la sauver.

"-On devrait se rapprocher Kazumi, dit Mariko,

-Pour se faire repérer et jeter ?


-Non pour aider Will, je crois qu'elle n'attend plus que toi pour agir.

-Ouais, dit Naruto, mets-toi dans son champ de vision et fais lui signe. C'est dangereux, mais on ne doit pas gaspiller notre chance.

-D'accord, j'y vais. Sortez vos armes, je pense que ça va saigner. Naruto, Yuki à l'air faible, tu la porteras sur ton dos."

Il se leva et marcha d'un pas décontracté pour arriver juste en face de la table du boss. Will roucoulait avec l'homme qui avait posé sa main sur la cuisse bronzée de la jeune Elfe. Kazumi serra les dents et au même moment il croisa le regard enflammé de Will. Il passa discrètement sa main le long de son cou, et elle comprit. Alors tout s'accéléra.
Une dague à la lame effilée apparut dans sa main. Elle appela Tanaka. Il se retourna avec un sourire lubrique, qui se figea immédiatement, lorsqu'il vit l'arme enfoncée jusqu'à la garde dans sa poitrine velue, près de son cœur. Ses hommes réagirent immédiatement, mais Will était plus rapide. Elle bondit avec légèreté sur la table, empoigna Yuki par les cheveux, et hurla :

"-Si vous avancez, je l'égorge !"




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