Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.
Il y a 12 ans de ça, leurs vies basculaient. 12 ans après, ils se trouvèrent, déchirés par leur passé.
Pour une alliance, 6 elfes sont envoyés à Konoha. Parmi eux, Zelda princesse de Shitenshi tourmentée.
Conflits politiques dans un Konoha ravagé par le grand banditisme.. La violence de la nuit fait ressortir les démons de chacun, pourvu qu'ils soient sombres et cruels.
Les préparatifs de la soirée avançaient à plein régime. Les plans que Zelda nous avait laissés avaient permis à Kazumi et Mariko de préparer une stratégie d'attaque qu'ils qualifiaient d'"imparable". Je ne voulais que les croire. Ils devaient nous en faire part en fin d'après-midi. Hinata et Naruto étaient allés chercher des armes chez eux, tandis que Kei et moi avions continué à lire les notes de Zelda. Plus j'en prenais connaissances, plus je craignais l'issue de la soirée. Les meurtres violents qu'avaient commis les boss de HoeTow, sous couverture politique m'effrayaient. Si nous n'étions pas sans pitié, ils le seraient.
Je devais aller chercher des ramens chez Ichiraku. Naruto y tenait, d'après lui, elles développaient ses capacités intellectuelles. Son humour naturelle détendait l'atmosphère, qui était plus que tendue. Je descendais donc dans la rue. La chaleur de l'après-midi m'enveloppa rapidement, et je dépliai une ombrelle pour me rendre chez le restaurateur. Depuis que j'avais lu les notes de Zelda, je sentais toujours malgré moi des regards posés sur moi. Je pressais le pas, bien décidée à ne pas prendre de risques. Arrivée chez Ichiraku, je dépliai la liste de commandes de Naruto et m'aperçus que je ne pouvais acheter que la moitié de ce qu'il voulait. J'attendais patiemment que l'homme prépare nos ramens, quand deux personnes s'arrêtèrent au stand.
"-Bonjour Ichiraku-san !
-Bonjour... Oh ça faisait longtemps Aoi !
-Ouais. Ça va ? Je te présente Jû, on bosse ensemble.
-'jour, dit l'homme qui s'appelait Jû,
-Alors t'es au courant ?, reprit le dénommé Aoi, le Conseil de Konoha a une annonce super importante à faire d'ici quinze minutes. Ça sera sur la Grande Place.
-À propos de quoi ?, lui répondit Ichiraku tout en coupant des têtes de calamars, je peux pas bouger d'ici de toute manière.
-Je sais pas... Mais c'est de première importance qu'il disait...
-Qui ça "il" ?
-Le cousin de Jû, qui travaille dans le palais de l'Hokage."
Les hommes se turent un moment. J'aurais aimé en savoir plus sur cette annonce du Conseil. Ça ne présageait rien de bon. Je tentai d'en savoir plus :
"-Excusez-moi, ils se tournèrent vers moi, qui fait partie du Conseil de Konoha ?
-Oulà..., souffla Ichiraku,
-Hé bien, commença Jû, il y a Tsunade-hime, les deux vieillards qui font office de sages, Danzô, qui a un grand pouvoir grâce à son ancienneté, le seigneur Hyûga, et quelques jounins d'exception du village.
-Pourquoi cette question ? Depuis quand les jolies filles s'intéressent à la politique ?, ricana Aoi,
Je voulus rire, mais ce qu'avait dit Jû juste avant m'avait tétanisée. J'essayai de changer de sujet :
-Ichiraku-san, quand est-ce que cela sera prêt ?
-Plus que trois petites minutes.
-Bien."
Trois petites minutes plus tard, je sortais de chez le restaurateur, les mains encombrées de nouilles. Je ne pouvais pas les mettre dans ma Materialis, et j'étais résolue à entendre l'annonce du Conseil. J'avançai donc tant bien que mal dans les rues bondées de Konoha, en essayant de repérer la Grande Place. La foule s'amassait dans le même sens, et je finis par comprendre que tout le monde se rendait au même endroit. Emportée par le flot, je débouchai sur un endroit qui me rappelait vaguement la Grande Place de Konoha.
Une estrade était placée au centre de la place. La foule de badauds se pressait autour, et je ne pouvais pas vraiment avancer. Je vis avec soulagement qu'un micro avait été installé. À défaut de voir, j'entendrais. Pour patienter et oublier le poids des sacs de ramens, j'écoutais les discussions des passants. La plupart était mécontent, et espérait avoir des explications sur le cambriolage de la veille. Des insultes envers les habitants de HoeTow revenaient souvent, et je ne pouvais m'empêcher de penser à tous ces pauvres gens que j'avais rencontrés lorsque j'y travaillais. "Ils ne sont pas tous des truands", pensai-je. Cette pensée me rappela notre mission de la soirée et je me sentis mal. Un homme me toucha l'épaule en me demandant si j'allais bien. Je m'apprêtai à lui répondre lorsque le Hokage, accompagnée de Danzô et de deux petits vieux dégarnis montèrent sur l'estrade. Cela redoubla mon malaise, et je ne pus que faire un petit signe de tête à l'homme. Il ne me regardait plus. Forcément le décolleté de Tsunade était plus large que le mien. J'étais entrain d'évaluer la profondeur de celui-ci lorsqu'elle parlât. Cela me fit sursauter.
"-Citoyens et Citoyennes de Konoha, Bonjour. J'aimerais tout d'abord vous faire part de ma compassion envers les familles des victimes tuées lors du braquage de la Banque. Ces hommes étaient innocents, et les ou les responsables seront sévèrement punis. C'est pour cela que nous avons réuni d'urgence le Conseil dans la matinée, car votre sécurité est trop importante pour être remise à plus tard. Après avoir longuement débattu, nous sommes arrivés à une conclusion.
En premier lieu, il est maintenant interdit d'entrer dans la Hot Town, au moins jusqu'à ce que les meurtres d'hier soient élucidés. Les personnes qui comptaient s'y rendre devront attendre, le danger y est omniprésent.
De plus, il est dorénavant interdit de pénétrer ou de sortir de Konoha sans autorisation. De nombreux postes de surveillance ont été et seront mis en place, il vous sera impossible de circuler sans certains papiers. Vous pourrez vous en procurez dès demain, en vous rendant au Palais. Nous n'autoriserons aucune dérogation...
Je voyais bien que le Hokage essayait de formuler ceci de manière à ce que personne ne soit choqué. Mais les citoyens se rendaient bien compte qu'on leur ôtait leur liberté de circuler, et la foule gigantesque commençait à s'échauffer. Ces nouvelles lois remettaient en question notre sortie nocturne, et la rendait encore plus périlleuse. Mes bras me lançaient sous le poids des ramens, et je reportai mon attention sur Tsunade :
-Je vous remercie d'avance de respecter ces nouvelles directives. Sans elles, nous n'arriverons pas à retrouver la paix à l'intérieur même de Konoha.
Bien, la dernière chose que je dois vous dire n'est pas une annonce que je fais de bon cœur. Un ninja de notre village est désormais considéré comme déserteur. Il a kidnappé une de nos hôtes, et a tué des ninjas de Konoha. Ce nukenin est maintenant dans le Bingo Book. Son nom : Sasuke Uchiha."
Une rumeur immense secoua la foule. C'était maintenant de l'inquiétude que je lisais sur les visages. Je ne savais pas ce qu'était le Bingo Book, mais mon cœur rata un battement lorsque j'entendis son nom. Sasuke Uchiha, était avec Zelda, il l'aurait "kidnappé" ? Mais ils étaient partis en mission, et Zelda m'avait laissé le dossier, où Sasuke n'est accusé nulle part. Je devinais qu'il me manquait une pièce du puzzle. Il fallait que je rentre fissa chez nous, on devait m'attendre. Je tournai les talons et marchai le plus vite possible pour y retourner.
Kazumi
J'avais trop hâte d'être ce soir. Chaque seconde, chaque minute qui passait nous rapprochait de l'action pure et dure. Je m'étais levé très tôt pour réfléchir à la meilleure stratégie possible, et puis Mariko m'avait rejoint. Bien que je n'ai voulu l'avouer, la présence de Nikko et de Zelda me manquait beaucoup pour réaliser un plan digne de ce nom. On a quand même réussi à faire quelque chose de correct, mais sans le génie que Nikko arrivait sans mal à mettre dans toutes ses stratégies. Nous espérions tous qu'il reviendrait miraculeusement dans l'après-midi, sans trop y croire. Dans notre hâte, notre plan était au point avant le repas, et nous attendions le retour de Will pour l'exposer à tous. Il alliait la complexité des engrenages, à la simplicité de son exécution première.
Nous devions partir en deux groupes de trois : Moi, Will et Naruto d'un côté, Mariko, Kei et Hinata de l'autre. Une fois arrivé aux "frontières", il fallait que chaque groupe pénètre dans HoeTow par des endroits strictement opposés. Nous espérions qu'il n'y aurait aucun problème pour endormir plus ou moins les gardes. Une fois dans HoeTow, il fallait que nous nous rejoignions tous au Camélia Blanc. Zelda nous avait fait un dessin assez réaliste de ce bâtiment, j'avais l'optimisme de penser que nous le trouverions facilement. J'imaginais sans trop de peine cet immense hôtel particulier en pierre blanche avec ces longues tentures dorées. Je rêvassais à moitié affamé, quand j'entendis la porte s'ouvrir, puis se fermer violemment. "Ce n’est pas trop tôt !", pensai-je.
Will surgit dans la pièce, essoufflée, le visage rouge tomate. Elle balança les sachets de nourriture sur la table et courut dans la salle de bains. Sans nous poser trop de questions, nous sautâmes sur les ramens, en empêchant Naruto de prendre trois boîtes pour lui seul. Nous avions tous tellement faim que nous ne parlions plus. J'attrapais avec mes baguettes un gros morceau de tofu et m'apprêtais à le savourer quand Will bondit dans la pièce en criant : "On a un problème !". Le morceau de tofu retomba dans la boîte et je soupirai.
"-C'est quoi le problème ? , Will, lui demanda Hinata."
Elle commença à raconter ce qu'elle avait vu, entendu. Ça ne pouvait pas tomber plus mal. On allait encore plus galérer pour entre dans HoeTow, peut-être même qu'on allait devoir se battre. Lorsqu'elle dit que Sasuke était devenu un nukenin, Naruto explosa.
"-Mais qu'est-ce que c'est que ces conneries ?!, rageait-il. Il est en mission en ce moment, s’il revient ils vont l'exécuter ! Je dois aller parler à Tsunade.
-Non, lui répondit Will. Je ne connais pas Tsunade, mais je peux t'affirmer une chose : elle n'écoute plus qu'une personne, Danzô.
-Oui Naruto, poursuivit Hinata, et n'oublie pas Yuki. On doit lui venir en aide !
-...
-Naruto tu es avec nous, oui ou non ?, lui demandai-je.
-On a besoin de toi Naruto, dit Hinata, maintenant que Sasuke est déclaré déserteur, Danzô montre bien à qui il veut s'attaquer. Si nous ne faisons rien, peut-être que tu seras un jour toi aussi, un nukenin.
-Jamais !, Kazumi, tu me demandes si je suis avec vous ? Je suis avec vous, à 120 % ! Je ne laisserai pas Konoha être dirigé par des tyrans.
-Bien dit !, sourit Mariko. Bon Kaz', je pense que c'est le moment pour leur dire notre stratégie.
-À toi l'honneur, lui dis-je."
Elle leur expliqua le déroulement de la soirée. Nous devions partir vers 23 heures. Personne ne se plaignit des groupes, même si je vis que Hinata était déçu de ne pas être avec Naruto. Je pouvais la comprendre, on a toujours besoin d'être rassuré. Ça m'arrangeait d'être avec Will, je pourrai la protéger. Celle-ci était d'ailleurs peu convaincue par la phase trois de notre plan : l'entrée dans le Camélia Blanc.
"-Alors tu dis Mariko, que je dois séduire le vigile à l'entrée, puis un des serveurs, pour qu'il me conduise vers un homme qui n'est peut-être pas là ?
-T'as tout compris !
-Pourquoi moi ? , bougonna-t-elle,
-On ne pouvait pas demander à Hinata, ses yeux sont trop reconnaissables, quelqu'un d'étranger à nos affaires pourrait vouloir la kidnapper aussi. Quant à Mariko, la couleur de ses cheveux a fait jaser pendant trop de temps. Tout le monde saura que c'est un elfe. Il y a plus que toi ma jolie Will, lui dis-je,
-Roo, Garde ta pommade Kazumi. Je le ferai, quelles qu'en soient les raisons. Et qu'est-ce que je dis à Tanaka moi ? Qu'on va le buter ? Et s’il n’est pas là, je fais quoi ?
-Tu lui dis que tu veux savoir où est Yuki, qu'on a les documents mais qu'on veut la voir avant de lui donner. Logiquement il devrait te conduire à cet endroit. Ne t'en fais pas, à aucun moment tu seras seule, on te suivra pour te protéger. S’il n’est pas là, demande un de ses associés et pose-lui la même question. On verra bien...
-C'est un peu flou tout ça Kazumi... Mais bon ça me laisse de la marge.
-Ouais c'est exactement ça ! Il faut que tu sois super naturelle en fait !, dit Mariko,
-Oui ! Je vais séduire naturellement un homme qui risque de me tuer...
-C'est ce qu'a fait Zelda tout le long de son séjour à HoeTow, lui dit Kei, et elle s'en est pas mal sortie. Grâce à elle on a une bonne chance de retrouver Yuki avant qu'il soit trop tard."
Nous continuâmes à parler de la stratégie une bonne partie de l'après-midi. Je pouvais lire un mélange d'angoisse et de courage sur le visage de tous mes coéquipiers. Pour Hinata et Naruto, le challenge était double, car ils ne devaient pas se faire avoir par la police de Danzô. Naruto serait alors sans doute condamné. La condamnation brutale de Sasuke l'avait perturbée, et il relança ce sujet en début de soirée :
"-Will, Tsunade n'a rien dit d'autre au sujet de Sasuke ?
-Rien qui puisse nous donner une indication sur le lieu où il se trouve ?, renchérit Hinata
-Non, elle a juste dit qu'il était dans le Bingo Book pour ses fautes. C'est quoi ce truc ?
-C'est un livre où tous les nukenins, étrangers ou originaires de Konoha, sont marqués. Ça veut dire que la personne notée dedans peut-être poursuivie dans tous les pays où elle se trouve. Sasuke est en grand danger.
-Ça dépend..., dit Will en réfléchissant,
-Où tu veux en venir Will ?, lui demandai-je
-Rien, rien. Je pensais à voix haute. Kazumi il faut que je te parle, dit-elle, tu peux venir s'il-te-plaît.
-Ouais, j'arrive.
Je me levai du canapé et la suivis dans sa chambre. Pour la première fois de la journée je me rendis compte dans quel état de nerfs elle était. Elle avait des gros cernes et ses beaux yeux verts avaient perdu leur éclat joyeux. Malgré cela, elle était toujours aussi jolie. Elle avait relevé ses cheveux flamboyants en un chignon ce qui dégageait son visage enfantin. Je sortis de ma contemplation lorsqu'une larme ronde et brillante roula sur sa joue. Tout de suite, je la pris pour qu'elle ne ruine pas le beau tableau du visage de Will. Elle sourit, d'un sourire triste et nostalgique.
"-Je suis morte de trouille, Kazumi, j'ai peur de mourir, peur que vous vous fassiez tuer, peur que Zelda soit en danger. Je ne vous abandonnerai pas, je te le promets, je...
-Arrête Will. Personne ne pense que tu vas abandonner, tu n'es pas lâche. Et crois-moi, tout le monde ici à peur, même si on ne se l'avoue pas facilement. Je sais qu'on t'a donnée un rôle clé, mais tu peux le faire, je le sais.
-...
-Will, regarde-moi. Je te promets, sur ma vie, que je me ferais tuer plutôt que de laisser un de ces hommes te faire du mal.
-Non ! Tu n'as pas le droit de faire ça ! Des gens t'attendent à Shitenshi, il y a Freya, et Kâlih, et... ils t'aiment tous !
-Freya et Kâlih, sont juste mes amies. Ma famille doit s'attendre à me perdre, c'est le destin de tous les combattants, pour peu qu'il y ait du danger.
-Il y a moi aussi. Si tu meurs, je ne pourrais plus vivre comme avant, comme si rien ne s'était passé. Kazumi, je...
-...?
Elle prit une profonde inspiration. Un léger vertige me prit, j'espérais savoir ce qu'elle allait dire, avec sa voix qui tremblait légèrement. Elle parla :
-Kazumi, j'ai peur, très peur, mais si on doit mourir ce soir, autant que je te le dise, hein ? Malgré Kâlih, Freya, Sakura, Ino, malgré toi qui m'ignore pendant 2 semaines, je.. Je t'aime."
Sasuke
L'après-midi s'était écoulé doucement, comme dans une bulle. Dans la chambre d'hôtel, le temps était comme suspendu. Elle était minable, cette chambre. Le tenancier m'avait fait payé une fortune, il avait vu que je ne pouvais aller que chez lui, et avait su en tirer profit. Il me le paiera. Je le revoyais encore me demander tout ce j'avais, de son air mielleux, alors que Zelda était inconsciente sur mes épaules. J'avais peur que son état empire, et dans la hâte je n'avais pas réfléchi et lui avait donné presque tout mon argent. Je m'étais retrouvé dans cette chambre minuscule, avec une salle de bains exigüe. J'étais alors sorti pour repérer les lieux. À mon retour, elle s'était réveillée.
Après être allé chercher de la nourriture, je la retrouvais encore endormie. Je n'avais osé pas la réveiller à nouveau, et je m'étais assis par terre. Notre situation était peu glorieuse. Il fallait que nous rentrions à Konoha, mais l'accueil que j'y recevrais alors serait des plus mauvais. Mais Zelda devait être soignée par les Elfes. J'étais résolu à partir dès le lendemain. Perdu dans mes pensées, et surtout épuisé, je m'endormis aussi.
***
*Des clameurs*
J'entends les gens hurler. Le Soleil me brûle les yeux. Je les regarde, ils me transpercent par leurs cris.
Ce qu'ils crient ?
*Hurlements*
Je n'entends que du bruit, et ces vrombissements de haine m'empêchent de savoir que.. Attends ! Que.. Que ?
Serait-ce mon nom qu'ils hurlent ? Serait-ce mon nom qui les pousse à faire de telle grimace ? Le masque de colère qui est sur leurs visages, serait-ce ma faute ?
Je plaque mes mains sur mes oreilles, pour me protéger de ces lames de son, qui me lacèrent les tympans. Trop tard.
Une douleur lancinante me traverse, et je tombe à la renverse ; ma tête me retient.
Visiblement je ne dois pas être si haï, car on m'a offert un collier. Il me retient par le cou, pour que je tombe pas, et me fasse mal. D'où je suis je peux voir tout le monde. Je remarque que certains sourient. Je ne reconnais personne, mais les lieux me paraissent familiers.
La Grande Place de Konoha, je crois
Oui, c'est ici qu'ont lieu toutes les fêtes. Et si c'était ma fête ? Je me souviens... Les Hokage y font souvent leur discours, et on m'a dit qu'on y exécutait les nukenins.
Oui, on les pendait.
...?
***
Je sortis de mon sommeil d'un bond. Mon cœur battait fortement, et j'étais en nage. Je voyais les images de mon cauchemar défiler, puis s'atténuer seconde après seconde. Quand je repris possession de mes moyens, je me sentis observer. Zelda était sur le lit, assise en tailleur, et elle mangeait. Elle me regardait, et souriait. Je me levais alors, sans savoir réellement quoi dire ou faire.
"-Je t'ai laissé des gâteaux, dit-elle en me les montrant,
-Tu peux tous les manger, tu dois être trop affaiblie,
-Affaiblie oui. Mais je ne suis pas sucre ! J'ai quand même dormir très longtemps Sasuke, alors que toi... Je suis sur que c'est la première fois que tu dors, là, depuis le moment où on s'est fait attaqué. J'ai raison ?
-Ouais...
Je ne voulais la gêner, mais c'est vrai que je mourrais de fatigue. C'était avec un effort titanesque que je me levais et lui fis face.
-Il faut que nous rentrions à Konoha, Sasuke. Si je ne rentre pas maintenant, il va se passer des choses graves. Je n'aurais pas du partir.
-Pourquoi t'es partie alors ?
Elle releva la tête.
-Je pensais que Dânzo en personne viendrait me tuer durant la mission. Visiblement j'avais tort. Les humains sont des lâches...
-Jamais il ne te provoquera frontalement. C'est un homme d'État, il doit sauver la face tant qu'il le peut. C'est comme ça que ça fonctionne ici.
-Où sommes-nous ?
-À Xôkhin. C'est la deuxième plus grosse ville du pays du Feu. On y est à peu près en sécurité, car les dirigeants ne respectent pas vraiment les ordres de Tsunade.
-Hum... Je vois.
Je ne préfère pas imaginer ce qu'elle allait rapporter à la reine des elfes à son retour. En un mois, Zelda aura fait le tour de tous les défauts humains.
-On a un problème, le patron de l'hôtel m'a pris beaucoup d'argent, et j'ai dépassé mes dernières pièces pour la nourriture. T'en aurais pas par hasard ?
-Non... J'ai tout laissé à Will.
Nous nous tûmes. Puis soudain, elle se leva et fit les cent pas dans la pièce.
-Dis-moi Sasuke, dans cette ville, il doit bien y avoir un quartier chaud, non ?
-Sans doute, pourquoi, tu veux y aller ?
-Bien sûr ! En passant trois jours à HoeTow, j'ai amassé un paquet en volant, sans que personne ne m'arrête ! Alors ici c'est encore plus simple... Voilà ma technique : je me fais passer pour une prostituée, le client arrive, je le tabasse et je lui vole tout son fric.
-T'as fait ça à HoeTow ?
-Oui, dit-elle en haussant les épaules,
-Pas très digne d'une princesse tout ça...
Elle sourit.
-On fait ça alors ? Si tu veux on les frappera pas trop fort. Mais avant, il faut que tu dormes !
-Repose-toi, plutôt... Si j'ai pris une chambre avec un lit à une place, c'était pour toi. Zelda, si tu es blessée, ou pire, je ne pourrai pas supporter cette responsabilité.
-Tu n'auras pas à la supporter. La vérité, c'est que la Chose au fond de moi décuple mes défauts, ou plutôt ce que je suis. Tu ne pourras être blâmée, car je suis un monstre, un démon, et que un jour j'en mourrais. Tu as failli mourir pour moi, une fois. Je ne le souffrirai pas une deuxième fois, mon honneur ne le supporterait pas.
Elle était devant moi, tremblante. Je sentais qu'elle croyait à ce qu'elle disait, qu'elle pensait vraiment être un monstre. Pour moi elle était tout sauf un monstre. Sa magnifique peau blanche était par endroit bleutée, à cause des coups de la veille. Ses longs cheveux noirs corbeau encadraient son visage de poupée, comme la première fois que je l'avais vue. Ils paraissaient soyeux comme jamais, je ne pus m'empêcher de les toucher. Elle frissonna et baissa les paupières. Elles étaient fines et pâles, quasi-translucides, et embellies les longs cils qui les bordaient. La pudeur de la princesse faisait ressortir ce qu'elle avait de plus charmant, et c'est sans vraiment réfléchir que je l'embrassai doucement sur sa bouche sucrée.
Un dixième de seconde après, je me souvins de sa réaction la semaine passée, et me préparai à recevoir un autre coup. Mais elle ne bougeait pas, et gardait sa tête obstinément baissée. Elle murmura alors : "Dors, s'il-te-plaît.", et partit dans la salle de bains. Je ne pouvais que obéir à son ordre, et me coucha dans le petit lit. L'oreiller avait encore son odeur, et ce fut comme si je m'endormais avec elle.