Il est heureux, sa vie est calme et tranquille. Un jour, un froid mystérieux l'envoie à l'hôpital. Il devra se battre contre tous, sa famille et ses amis, pour survivre. Le début d'une lutte sans merci contre la mort...
Nejeri (Féminin), le 05/11/2011 Mais qu'est-ce qu'y a bien pu arriver à Gaara ? bah oui vous avez lu Naruto alors vous savez pourquoi il est comme ça. C'est de la triche... Mais non, ne pleurez pas, je ne vous traite pas de tricheurs.
Excusez-moi pour ce petit interlude schizophrénique.
Merci aussi à _it'sMe^^_ pour son gentil commentaire et pour être mon premier lecteur.
Chapitre 4: Gaara...
Mes jambes sont en plomb. Je ne peux plus faire un seul mouvement. Je sens un frisson parcourir mon corps. J'ai froid. J'ai peur. J'ai le cerveau qui tourne au ralenti. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas Gaara. Je n'ai pas pu être témoin d'un... d'un meurtre ? Et s'il m'avait vu ? Et s'il m'attaquait ? Qu'est-ce que je ferais ? Je ne peux pas le tuer. Mais je ne peux pas ne rien dire. Je regarde tour à tour le cadavre inerte et le visage dément de Gaara. Non, il ne m'a pas vu. Je dois m'enfuir. Je recule un pied. Puis l'autre. Toujours avec une lenteur silencieuse, je continue de reculer, je continue de m'enfuir. Il le faut. Il faut que j'aille prévenir quelqu'un. J'ai presque atteint la porte. J'attrape la poignée et je la tourne. C'est bon. Je suis en sécurité.
Je prends appui sur le sol et pousse de toutes mes forces. Je m'envole. Je cours à toute vitesse le long du couloir jusqu'à atteindre ma chambre, où je m'engouffre en trombe, le cœur battant, la respiration brûlante. Vite, mon matelas. Je me blottis sous la couette et je m'efforce d'oublier. Tout. Ma peur, le froid, les visions terribles qui torturent mon esprit. Il faut que j'oublie, il faut que je dormes. Mes larmes me rongent la peau. Je n'arrive même plus à voir quoi que ce soit derrière le rideau brouillé de mes yeux.
Non... Non... Non... Non...
C'est peut-être la meilleure solution de nier. D'essayer d'oublier. Mais le visage tuméfié de l'homme reste ancré dans mon cerveau. Je n'y arrive pas...
Soudain, Gaara entre dans la chambre. A la main, il a un énorme couteau sanglant. Il s'approche de mon lit, soulève les couvertures. La lumière de la lune éclaire la lame écarlate. Il soulève son arme...Je me prépare au choc...
Une lumière intense me réveille en sursaut. La fenêtre est ouverte et les battants claquent dans un bruit impossible. Ce n'était qu'un rêve ? Je me sens revivre. Je vais bien mieux. Je saute au bas de mon lit, heureux de n'y trouver ni couteau ni corps étranglé, et je vais observer dans le lit de Gaara s'il est bien là : il dort. Il est vraiment paisible quand il dort... Ses cheveux enflammés tombent sur son visage et ses yeux fous et terrifiants sont fermés. C'est impossible que ce soit le même garçon que j'ai vu hier... J'ai sûrement rêvé...
Un petit coup d’œil à l'horloge de notre chambre m'indique qu'il est onze heures environ. Normal, je n'ai presque pas dormi hier. Mais si, puisque j'ai rêvé... Je ne suis pourtant pas un gros dormeur ? Il y a un gros problème. J'espère que je me trompe... Je n'ai pas pu dormir treize heures d'affilée... Je préfère ignorer l'incident et sors tranquillement de ma chambre.
Dimanche matin, même à onze heures, on ne trouve pas grand chose dans les couloirs de l'hôpital Hokusai : c'est un hôpital pédiatrique, la moitié des effectifs est à la pyjama-party de Neji Hyûga (inutile de préciser qu'il n'a pas jugé nécessaire de m'inviter), et l'autre dort profondément jusqu'à midi. Le bâtiment est donc plutôt silencieux, à part le bruit de pas des quelques médecins et les ronflements des marmottes. Je me balade donc tranquillement, un peu fatigué mais paisible, jusqu'à ce que je me rappelle que je suis en pyjama et que je file m'habiller.
Il est onze heures trente lorsque je ressors de la chambre pour aller déjeuner. Le self est (ô joie !) vide de toute Ino et compagnie, et je peux enfin choisir une table tranquille où je n'aurais pas à supporter une compagnie aussi imposée que désagréable. Je savoure un plat de lasagnes accompagné de flan au chocolat sans avoir à me faire engueuler par une Ino végétarienne, et j'observe le parc ensoleillé sans que tout le monde me demande s'il pouvaient prendre mon assiette. Malgré tout, je me sens un peu seul... En fait, je suis triste à pleurer de ne pas avoir été invité au cinéma, à la piscine ou au restaurant par la bande de jeunes. Bon, d'accord, je ne les connais pas trop, mais je connais Ino, et elle aurait dû comprendre que je voulais aller avec elle lorsque je lui ai demandé ! Je ne vois qu'une seule possibilité : elle me considère juste comme un colocataire, et en aucun cas elle n'a envie que je m'incruste. Ça ne manque pas : au lieu d'être heureux et de profiter de ma tranquillité, je sens des larmes salées me couler des yeux. C'est vrai, quoi ! J'ai toujours à peu près été seul, et je pensais que j'allais enfin pouvoir profiter de la promiscuité pour trouver une place dans la bande. Mais pourquoi sont-ils tellement excluant ?
Je n'ai plus faim. Je repose mon plateau et je remonte dans ma chambre, maudissant les amis du monde entier.
- Moi j'ai passé un super week-end, pas toi ? dit l'hypocrite Ino quand elle rentre, vers dix-huit heures le dimanche soir.
- Et bien, disons que quand on reste deux jours à s'emmerder dans un hôpital vide parce que personne ne vous a invité, disons que passer un bon week-end est assez difficile.
- Ah bon, tu t'es ennuyé ? Bah viens avec nous, la prochaine fois ! Fallait le dire si tu voulais venir.
Je réprime à grand peine une envie de meurtre en me disant qu'au moins, je ne passerais pas tous mes samedis et dimanche à faire d'horribles cauchemars. Je me prends même à sourire lorsqu'Ino me propose de jouer avec sa console. C'est vrai, je ne peux pas me payer le luxe de jouer les bruns ténébreux ! Surtout qu'à défaut de belles mèches noires, j'ai de longs cheveux d'un blond presque blanc. Je ne sais même pas si je suis beau. Je n'ai plus qu'à espérer que quand j'irais avec les filles de l'hôpital, elles ne me demanderont pas de mettre un sac en papier sur la tête...
Lundi matin. Une semaine jour pour jour après mon accident. Il fait encore nuit à travers les lourds rideaux de ma chambre, et j'ai une très grosse envie de bouger un peu.
J'ai un gros défaut : je ne sais pas dire non. Je sors sur la pointe des pieds de ma chambre après avoir allumé la lampe(ce qui, bien sûr, est très légèrement contradictoire) par un brutal et essentiel besoin d'air frais.
Le silence règne en maître absolu sur le bâtiment. J'ai depuis toujours une passion profonde pour le silence. On peut réfléchir, oublier ou s'endormir, on peut fredonner et s'abandonner, on n'a pas à supporter une musique horrible ou un blablatement incessant et on peut se laisser porter, se concentrer sur une seule chose -en ce moment ne pas me ramasser dans les escaliers.
Lorsque j'arrive aux portes de l'hôpital, j'ai une subite envie de fuite. La secrétaire de l'accueil ne m'a pas repéré : parfait. Je me ratatine et passe en silence sous le bureau ; puis je détend brusquement mes mollets en passant à toute vitesse les portes battantes -ouvertes, bien sûr- sous les yeux ahuris de la pauvre infirmière qui, décidément, ne sert pas à grand chose.
- Il ne fait pas chaud, murmuré-je.
En effet, malgré le fait que je suis en train de parler au cerisier qui est planté en face de l'hôpital et qui, le pauvre, a perdu ses feuilles depuis bien longtemps (le cerisier, pas l'hôpital), il fait horriblement froid. Sûrement pas un temps à mettre un convalescent frigorifié dehors.
Et surtout pas moi.
Bon, il faut bien aller quelque part. Quand j'étais petit, j'ai souvent rêvé de partir, comme ça, de tout plaquer ; je me rends compte que c'est ce que je suis en train de faire. Je suis en train de fuguer. Tout court.
Un unique lampadaire brille comme une lueur d'espoir dans la nuit profonde. Il m'attire étrangement. Mes pieds s'avancent doucement vers la clarté vacillante de son ampoule.
La pluie fine qui coule à travers le ciel s'éclaire sous le faisceau troublé du réverbère. Je sens l'eau dégouliner autour de mon pyjama, je sens le froid qui me gèle sur place, mais je ne peux pas prononcer un mot, je ne peux pas faire un geste parce que rien au monde n'est aussi beau que ce que je vois actuellement. Juste une lumière jaunâtre, une pluie ruisselante, une nuit absolue et mon petit cœur brisé.
J'ai froid et surtout.... j'ai peur.
J'ai l'impression que je ne pourrais jamais revenir en arrière.
J'ai surtout le cœur rongé par autre chose que de la tristesse, une jalousie intense et brûlante, qui ronge mon pauvre corps. Je revois un visage pâle, aux cheveux noirs et aux yeux blancs, et j'ai soudain une très forte envie de frapper quelque chose.
Mon choix se porte sur le pauvre lampadaire.
J'ai horriblement mal au poing.
Ma seule chance d'aller mieux et d'avancer.
Un dernier coup d’œil à la forme imprécise de ma nouvelle maison et je repars, mes pieds nus sur le béton glissant, ma silhouette vague se découpant dans le brouillard.
- KIMIMARO !
Je reste caché derrière l'arbre. Ils ne m'auront pas.
- KIMIMARO !
La faim ronge mon ventre. Nouvel appel. Je ne réagis pas.
J'ai faim, j'ai froid et je suis surtout abattu de sommeil. Une semaine de malnutrition.
- KIMIMARO, T'ES LÀ ET ON LE SAIS : SORS !
Là, ça se complique. Je me prépare à fuir mais je n'en ai pas le temps. Un dernier "Kimimaro !" et je sens une main se plaquer sur ma bouche. Le visage de Tsunade est empli de fureur, bientôt rejoint par celui de Shizune qui elle, immobilise mes mains. Je ne peux plus bouger. Merde...
- Bon, allez, suis-nous.
Je n'ai pas vraiment le choix, j'emboîte le pas aux deux médecins pour retrouver l'hôpital Hokusai et ses infects murs blancs. Nous n'allons pas au bureau de Shizune, salle 300, mais carrément chez Tsunade qui occupe le quatrième étage. Elle ouvre la porte, la claque derrière elle et me force à m'asseoir, avant de relâcher enfin son étreinte douloureuse.
- Bien. Sais-tu ce que tu as fais ?
- J'ai fugué, murmuré-je.
- Et pourquoi ?
- Un coup de tête... je hasarde.
- Tu quittes un établissement où tu es en soins intensifs pendant une semaine sur un coup de tête ?
- Non, enfin, je...
- Comment as-tu mangé ?
- J'ai volé un peu de biscuits...
- Et où as-tu dormi ?
- Au square.
- Combien de temps ?
Le visage furieux de la vieille me fixe de ses yeux pâles. Je sais parfaitement ce que ressens un accusé cuisiné par un policier.
- Une semaine...
- Pourquoi n'es-tu pas rentré ?
- J'étais fatigué des soins... Surtout la rééducation...
- Mais tu sais que c'est pour ton bien, n'est-ce pas ?
- Mais...
- Très bien. Pourquoi as-tu fugué ? Cette question est simple. Réponds clairement.
- Je ne sais pas... Je n'en pouvais plus...
- Et tu étais triste de ne pas être allé à la fête de Neji Hyûga.
La porte vient de s'ouvrir et une tornade blonde y est entrée. Ino me fixe d'un air désapprobateur.
- Tu avais la rage d'être le seul à rester là alors que j'étais parti m'amuser chez la famille la plus riche de Konoha, persifle Ino.
- Tais-toi, murmuré-je entre mes dents. Tais-toi.
- Et tu devais rester là, à t'ennuyer, à regarder la pluie tomber.
- Tais-toi.
- Avec un Gaara inexpressif.
- Tais-toi !
- Car tu n'as pas...
- TAIS-TOI !!
Je me lève brutalement en envoyant la chaise valser à l'autre bout de la pièce. Je me rue sur la blondasse, l’attrape par le col et lui envoie une claque.
- SHIZUNE ! hurle Tsunade. Va arrêter Kaguya !
Deux bras solides m'attrapent par les épaules et me tirent en arrière. Ino s'échappe de mon emprise et va reprendre sa respiration à deux mètres de moi. Tsunade me met alors dehors, me laissant à genoux. Pas une seule larme sur mon visage. Juste une haine immense. Une haine profonde et sans borne. Ino sort alors de la pièce au pas de course. Je n'en ai pas fini avec elle.
Je me relève et cours. Elle ne s'en tirera pas comme ça ! Elle m'a entendu et accélère le pas, je la poursuis, mais elle est en forme et je suis à plat, je n'ai aucune chance. Elle est en train de m'échapper. JAMAIS !
Je prends appui sur la marche et saute.
Mon pied rencontre le sol, glisse sur la longueur du couloir. Je me rattrape à la rampe et effectue un virage parfait ; Ino est presque en bas de l'escalier. Je ne peux pas... Je dois y arriver. Pied bien ancré sur le sol. Je plie ma jambe et bondit.
Je reste un instant dans les airs puis amorce ma descente ; mais j'ai mal calculé. Mon pied rencontre une marche. Je ne contrôle plus rien. Ma jambe dévale l'escalier à toute vitesse. Les marches me cognent les genoux, puis les reins, et les côtes. mes pieds dévalent l'escalier sans aucun contrôle. La tête... Protéger la tête...
Chaque partie de mon corps me fait mal et soudain...
Tout s'arrête.
Je m'immobilise.
Ino me tient dans ses bras. Elle a arrêté ma chute. Je suis tremblant dans les bras de celle que je voulais tuer.
- Je ne voulais pas te faire de mal, chuchote-t-elle. Je voulais juste te permettre de sortir de la pièce. Je n'ai jamais pensé ce que je t'ai dit. Je suis désolée.
- Mais c'est moi qui devais m'excuser, murmuré-je. C'est moi. C'est moi qui voulais te tuer. Et c'est toi qui viens de me sauver la vie.
- Tu ne t'es pas fais mal ? rit-elle.
- Merci. Merci. Merci. Merci. Merci pour tout.
Elle hisse alors mon bras sur son épaule et m'entraîne dans les escaliers. En arrivant devant la chambre, elle me laisse doucement sur mon lit et ferme les rideaux.
J'ai presque les larmes aux yeux.
Deux semaines ont passé.
Tsunade a eu la gentillesse de ne pas alerter mes parents. Je pense qu'ils ont suffisamment de problèmes comme ça et en plus, je n'ai pas très envie. Chaque fois que j'y pense, je ressens un drôle de malaise et pourtant... mes parents sont presque comme des étrangers maintenant. Ma vie n'est plus parmi eux. Elle est ici, dans cet hôpital qui m'a sauvé alors que j'étais perdu. Je n'ai jamais autant souri de ma vie. J'ai maintenant une raison d'exister : Gaara, Ino, Neji et tous les autres.
Tant que je vivrais, tant que je pourrais combattre et résister, je continuerais à sourire. Et tant que je pourrais continuer à me battre, personne, non personne que j'aime ne souffrira.
C'est ainsi.
Je vois quand même un gros défaut : c'est un peu triste, non ? J'avais pas envie de faire quelque chose de trop larmoyant, mais là je me rends compte que quand même...
Bon, grâce à la vitesse légendaire des modo, vous devriez recevoir cet fic dans moins de six mois.