Fiction: A la vie, à la mort

Il est heureux, sa vie est calme et tranquille. Un jour, un froid mystérieux l'envoie à l'hôpital. Il devra se battre contre tous, sa famille et ses amis, pour survivre. Le début d'une lutte sans merci contre la mort...
Classé: -12D | Drame / Suspens | Mots: 21913 | Comments: 5 | Favs: 8
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Nejeri (Féminin), le 15/10/2011




Chapitre 2: Souffrance



Shizune me regarde avec un air triste. Doucement, elle me fait signe de m'asseoir.

- En fait... J'ai oublié un symptôme... Hier matin, je n'entendais plus rien et j'ai oublié de vous le dire... haleté-je.
- Ce... ce n'est pas grave, Kimimaro. En fait, tu as une otite.
Je dois avoir l'air incrédule car elle ajoute :
- Mais ce n'est pas tout... Tu...
Je ne peux plus contenir mon impatience. Je hurle :
- MAIS... VOUS AVIEZ DIT QUE...
- Non, Kimimaro, tu n'as rien ni aux organes ni dans le sang. Ta maladie se situe...
J'ouvre la bouche pour répliquer mais elle me fait taire d'un doigt.
- Dans tes os. En fait, tu as du recevoir un choc qui a abîmé tes os. Ils se sont brisés de l'intérieur et ne soutiennent plus ton corps. Privé de ses ligaments, il est en train de se casser de l'intérieur. Comme un engrenage, tu vois ?
Je vois très bien. J'ai l'impression de ne plus assimiler ce que me dit le docteur. Je m'efforce de suivre...
- Le froid que tu as subi était un message de ton corps pour te prévenir. Aujourd'hui, nous soignons à peu près cette maladie et nous pouvons ralentir l'arrivée de l'engrenage au cœur. Mais lorsque ça arrivera...
- Combien... de... temps ? articulé-je difficilement.
- Quinze ans. Après... la mort.

J'entends les mots mais je ne les comprends pas. Qu'est-ce qu'elle a pu dire ? Non, j'ai mal entendu. Elle n'a pas dit... Si, elle l'a dit. Elle l'a dit. La mort ? Ma vue se brouille. Mes joues me brûlent. Mes bras me piquent. Ma tête tourne. Je m'effondre, incapable de tenir encore plus. Pourquoi ? POURQUOI, PUTAIN ?

Une seule personne est responsable. Elle est devant moi et je peux la frapper. Je peux lui faire payer. Je peux la tuer ! Je me lève en sursaut et je me jette sur la femme, poing en avant. Elle recule. Je continue mon geste. Je sens une douleur atroce me briser le dos et je m'écroule au sol, tordu de douleur.

- Ça va, Shizune ? C'est qui ce malade ?
- UN MALADE, TSUNADE ! Tu viens de lui défoncer le dos !
Mes os craquent de partout Je grimace de douleur.
- NON MAIS VRAIMENT ! Tu crois qu'on peut se permettre d'abîmer nos malades ?

Devant mes yeux, Shizune se dispute avec une grande et pulpeuse femme aux cheveux blonds. J'ai la tête qui tourne. Je n'ai pas envie de suivre la conversation. La brune m’attrape sous les aisselles et me traîne jusqu'à un fauteuil où elle me lâche. Je les entends se disputer mais je ne comprends pas ce qu'elles disent. Enfin, la docteure me donne tous les détails, une fois que je suis un peu rétabli.
- Bien. Tu vas suivre cinq ans de soins intensifs, puis deux ans à une visite par mois et un an avec une visite tous les trois mois. Ensuite, tu pourras commencer ta vie tranquillement et... la terminer. Tu iras en chambre trois cent sept avec deux autres adolescents malades. Voici la clef.
- Mais pourquoi mes parents ne m'ont-ils rien dit ?
- Ils ne voulaient pas... t'inquiéter...

J'ai mal à la tête. Les yeux brûlants, je me dirige comme un automate vers la chambre 307. Je n'arrive pas à comprendre ni à aligner deux pensées cohérentes. Ma tête tourne encore plus vite. J'ai les poils de tout mon corps qui se dressent désespérément. J'ai l'impression de revivre la journée d'hier en mille fois pire. J'ouvre la porte de mon nouveau cachot avec une lenteur indécente et je jette un coup d’œil embué à mes nouveaux colocataires.
La chambre est assez spacieuse, éclairée de deux fenêtres grandes ouvertes qui secouent des rideaux bleus ondulés par le vent, trois lits grands et jolis agrémentés d'une table de nuit chacun et d'une lampe de chevet personnelle ; le tout dans 30 mètres carrés environ. Deux des lits sont occupés, un par une jolie blonde plongée sur sa console et l'autre par un jeune garçon de douze ans environ aux cheveux roux enflammés. Aucun des deux ne remarque ma présence. J'entre et je me laisse tomber sur le seul lit disponible, le cœur battant à tout rompre. Ma tête brûlante pèse une tonne et tout mon corps est ankylosé.
Soudain, la porte s'ouvre.
Une tête brune apparaît.

- Bjou kinaro salan regé ldeta minstrati sembl ? dit Shizune.
Quoi ?
- Nzal prévina para tava dmand aqueq cho ?
Mais qu'est-ce qu'elle raconte ?
-Cva ta too pall ? Kinaro ? Tamtan ?
Je n'entends rien du tout, juste des tambours fracassants dans mon crâne et un charabia incompréhensible.
- Je ne vais pas bien, murmuré-je. Pas bien du tout...
- Tnoti qravin restal jé shrché mdicma prta.
Parlez clairement... J'ai mal... Mes oreilles... Elles sont en sang.
- RESTAL ! JRAVN !

Elle se lève du lit et disparaît derrière la porte, suivie de toute la pièce qui se met à tourner très vite et à s'engloutir sous les couleurs et les formes... J'ai envie de vomir...


Une main froide sur ma joue. De l'eau fraîche sur mon visage et des paroles rassurantes à mes oreilles. Enfin, je crois. J'entends très mal.
- Otite... Maladie... Il... partir... parents... aggraver...
Dès que mes yeux se sont entrouverts suffisamment pour voir un rayon de lumière, je vois une tornade blonde et blanche. Je crois que c'est le docteur Tsunade...

- Eh bien, Kimimaro, je pense que nous avons réussi à guérir ton otite. Tu m'entends ? Peux-tu répéter ce que je viens de te dire ?
J'entends très bien mais je suis incapable de répéter quoi que ce soit ou même d'ouvrir la bouche. J'ai la mâchoire en plomb.
- Ah, tu peux avoir des difficultés à parler, ce sont les effets secondaires, dit une voix aiguë, une voix désagréable.
- Chttt, Tsunade, il a besoin de repos. Bon, Kimimaro, si tu m'entends bien, cligne des yeux deux fois.
J'obtempère à contrecœur. Ça ne finira donc jamais ? Je ne savais pas que "soins intensifs" signifiait torture quotidienne...

- Bon, normalement, tout va bien. Tu peux rentrer dans ta chambre. A treize heures, tu reprendras un comprimé et à quatorze, une gorgée de sirop. Et interdiction formelle de manger quoi que ce soit avant quatorze heures trente, compris ?
Ça commence bien. Il est midi et j'ai faim.
- Allez, file, dit la docteur savante.

Je me dirige à pas lourds vers ma chambre, le cerveau embrumé encore plus qu'avant. J'ai même pas le droit à un peu de repos ?
Enfin, je repasse la porte et vais m'accouder à la fenêtre. Je regarde passer les voitures.
- Comment tu t'appelles ? demandé-je à la blonde.
Elle ne lève pas les yeux de sa console, une Nintendo DS rose. Bip bip bip bip bibip, fait la console. Je me rapproche.
- Moi, c'est Kimimaro Kaguya, et toi ?
- Noo... marmonne la blonde, pour elle et pour moi, je l'ignore.
Bip bibibip bibip bip biip.
- Tu m'écoutes ? Hoé ?
Bip bip bip. A bout de patience, je lui secoue le bras.
BIIIIIIIIIIIIip. La blonde daigne lever les yeux.
- Putain, ma partie ! C'est quoi ton problème ?
- Mais je te parle ! Tu pourrais me répondre !
- Oh ça va, je m'appelle Ino Yamanaka, ça te va ?
- Merci ! Tu es ici pour quoi ?
- C'quoi c't'interrogatoire ? Nouveau marmonnement de la bimbo.
- Désolé de t'avoir dérangé. Je te laisse t’occuper de tes chiens virtuels, ils semblent plus beaux et intéressants que moi.
Et je ressors de la chambre. Décidément, je n'y reste jamais longtemps. Bon, maintenant que je suis là, autant visiter l'hôpital. Il y a bien une piscine ou une bibliothèque ou quelque chose, quand même ?
Troisième étage, deuxième étage, premier étage, rez-de-chaussée, parc, self, je visite l'hôpital en long et en large pendant une bonne heure. Aux environs de treize heures, je remonte bien malgré moi les marches jusqu'au troisième étage pour prendre mon médicament.
Heureusement, Ino n'est plus là. Je suis tranquille. Je me traîne jusqu'à mon lit et m'effondre sans retenue. Pour la première fois depuis hier, je me sens plutôt apaisé, et surtout heureux de pouvoir profiter d'un bon lit. Après ma course de ce matin, la visite et l'opération de mon otite, mes membres sont en plomb, et je me relâche paisiblement sur le matelas. Tiens, discutons.

- Comment tu t'appelles ? demandé-je à l'intention de la tête rousse.
Pas de réponse. La silhouette est immobile.
- Mais c'est pas vrai ! Vous êtes tous sourds dans cet hôpital ?
Le garçon se relève brusquement et je peux enfin voir son visage. Des cheveux courts et roux en bataille encadrent son visage blanc comme un linge, ses yeux verts pâles sont soulignés de cernes monumentaux. Dans ses pupilles, je voix briller de la haine, une haine féroce et violente, la pire haine que j'ai jamais vue. Je ressens un frisson glacé parcourir mon corps. Je n'ose plus bouger ni rien faire, à part le premier réflexe qui me vient à l'esprit : baisser les yeux. Dans un dernier mouvement, je me tire de ma couette et je sors en courant de la chambre, haletant. C'est une malédiction ou quoi ?

Première chose à faire : aller voir Shizune. Visiblement, elle voulait me parler la dernière fois. Pas besoin de bouger, elle était déjà en train de se diriger vers la salle 307.
- Vous vouliez me parler ?
- Ah oui, je voulais te dire que tes parents sont arrivés, tu veux discuter avec eux ? Je viens de régler les détails administratifs avec eux et il demande si tu veux qu'ils te ramènent quelque chose.

Je n'ai rien à faire de particulier, alors je suis la brune. Nous arrivons devant son bureau, nous entrons, je salue mes parents ; ils m'assurent qu'ils ne savaient rien de ma maladie mais ils mentent comme des pieds. Je n'ai pas envie de les décevoir, je fais semblant de les croire. Nous passons une grosse demi-heure à faire une liste de tout ce que je veux à l'hôpital, vêtements, livres, souvenirs (et mon ordinateur portable of course) ; puis Shizune me donne des livres scolaires et du travail à faire. Mais tout ça est au-dessus de moi. J'ai encore cette désagréable impression de vide et que je joue mon texte, sans vraiment pouvoir changer le cours de la pièce. Mais c'est ma vie, bon sang ! Puis mes parents s'en vont, ils promettent de me ramener ma liste dans une semaine au pire mais je ne crois plus le moindre mot qu'ils disent, bien contre moi. Je ne savais pas que mes parents étaient comme ça. Je suis franchement déçu. Comme il est à peu près quatorze heures, je file dans ma chambre prendre ma gorgée de sirop et piquer un petit somme. En fait, je ne dors pas du tout. Je reste éveillé sur le lit à ruminer mes idées noires, mais j'ai l'impression qu'une éternité s'est passée depuis hier matin. Je crois avoir accepté mon destin.

Pas mal de temps plus tard, la fin me refait sortir de ma chambre, et je dévale les escaliers en quatrième vitesse.
S'il y a bien un lieu que j'ai retenu, c'est le self. Je passe la porte, remplis mon plateau de tout ce qui me tombe sous la main et cours m'asseoir à une table tranquille. J'en ai repéré une pas mal, près de la fenêtre, vide et isolée. J'ai parcouru la moitié du chemin lorsque quelque chose m’attrape l'épaule et me tire brutalement en arrière.
Le plateau m'échappe des mains et va se briser sur le sol.




HAHA ! Alors qu'est-ce qui lui est arrivé ? Réponse au prochain chapitre ! (le suspense est insoutenable)...
Lâchez vos coms !




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