Fiction: Vert, vert, vert... (terminée)

Vingt ans de différence. Une couleur. Un entraînement. Une fête. Une rencontre...
Général | Mots: 2082 | Comments: 2 | Favs: 1
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Nejeri (Féminin), le 05/10/2011
Voilà. Je voulais faire une fanfiction un peu intelligente, mais un one shot pour une fois, alors j'ai eu cette idée. Bonne lecture !



Chapitre 1: OS



Les deux hommes se regardèrent, intrigués. Ils se ressemblaient beaucoup, même forme de visage, même regard, même yeux pétillants... Mais le plus étrange était la petite rosette verte qu'ils avaient accroché près du cœur. En ce jour de fête, la maire avait demandé à tous les habitants du quartier de porter une rosette de leur couleur préférée. Il y avait de nombreuses roses, beaucoup de bleues, quelques jaunes ou rouges, et des grises, noires, violettes rares mais résistantes. En revanche, le vert était absent de la foule, sauf sur la poitrine de ces deux hommes qui se regardaient fixement. Le plus jeune avait une coupe au bol noire et luisante, des yeux ronds qui lui donnaient toujours un air surpris surmontés de sourcils épais et un survêtement vert où il avait plongé ses mains abîmées par ses fréquentes séances de musculation. Le second avait vingt ans et quinze centimètres de plus, mais sa tenue était presque identique : même coupe, mêmes sourcils proéminents et même tenue verte, agrémentée toutefois d'un gilet de sauvetage kaki. Leur regard était fixe. Soudain, une fanfare retentit et explosa dans la foule une ovation pour les musiciens qui passèrent dans la foule en hurlant. Les groupies suivaient leurs idoles, leurs amies suivaient les groupies, etc, ce qui provoqua un mouvement massif de la foule. Les musiciens, grisés par la chaleur de leur public, jetèrent tous ensemble leur pupitre à partition. L'un des cinq atterrit en chute libre sur l'homme, qui resta immobile. Heureusement, le garçon avait des bons réflexes. Il prit appui sur le sol et s'éleva dans les airs à toute vitesse en tournoyant sur lui-même ; son coup de pied fracasseur para le pupitre qui alla s'écraser en beauté sur l'arbre le plus proche. Continuant de tourbillonner, il atterrit sur le sol en douceur et salua. Le jeune garçon parut alors se rappeler d'une chose importante et fendit la foule en direction de l'homme, en lui demandant d'une voix candide s'il allait bien. L'homme fit alors une chose étrange : il fit un clin d’œil, sourit en révélant une dentition éclatante et leva son pouce en l'air en braillant :

- HAHA ! Merci, petit ! La fougue de la jeunesse est décidément fascinante ! Pour te remercier de ta sollicitude, je t'offre ce beau sourire !

Le garçon, qui aurait dû s'enfuir en appelant la police, regarda son alter ego avec des yeux émerveillés, qui s’agrandirent alors encore plus.

- Je m'appelle Gaï Maïto, petit ! Et toi ?
- Lee ! Lee Rock !

Les deux grenouilles ne s'étaient pas aperçues que la moitié de la foule les regardait, au grand dam des musiciens qui avaient perdu la moitié de leur public.

- Et bien, Lee, je t'offre une glace pour te remercier !

Lee Rock n'aurait pas fait de plus grand sourire si il lui avait promis de lui céder les châteaux de la Loire.

- PISTACHE ! hurla-t-il, tandis que Gaï continuait de sourire.

Visiblement, personne n'avait mis Lee en garde contre les dangers des inconnus, et pour une glace à la pistache, il aurait bien vendu son âme. Après avoir payé, les deux hommes allèrent s'installer dans un parc.

- Et bien, petit, tu es bien entraîné ! Qui t'a appris tout cela ?
- Je m'entraîne six heures par jour, monsieur ! Treize le samedi et le dimanche !
- Haha, tu peux m'appeler Gaï. Et bien, jeune prodige, c'est tout ? Il te faudrait bien plus pour m'égaler !
- Vous aussi, vous faites du Taijutsu ?
- C'est moi qui ai répandu ce nouveau sport de combat dans les clubs parisiens, Lee.
- Alors vous savez en faire ?

Maïto éclata de rire, un rire franc qui correspondait bien à son sourire blanc.

- Une démonstration vaut mieux qu'un long discours ! Allez, en garde, Lee !

Les deux hommes se mirent face à face, en se regardant fixement. Soudain, les deux bondirent vers leur adversaire ; une nuée de pigeons s'envola, une mémé bondit de côté et un petit garçon sortit du bac à sable pour les regarder.

- YAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHH ! hurlèrent les sportifs au moment du choc.

Les coups de pieds volaient, les parades pleuvaient, et malgré tout, ils ne redescendaient au sol que très rarement, comme si on pouvait, grâce à un entraînement régulier, annuler sa gravité. Gaï envoya un coup de pied que Lee para, puis il envoya une claque en direction de la joue de l'homme qui rejeta la tête en arrière et lança un coup de genou vers la mâchoire de Lee qui sauta en arrière, reprit appui au sol et bondit vers son adversaire. Un coup de poing du plus âgé se planta sur le nez du plus jeune qui riposta d'un coup de genou sous le coude de l'homme qui tourna le bras et attrapa le genou de Rock, tandis que le garçon envoyait un coup de sandale sur l'oreille de Gaï. Ils atterrirent de nouveau et remontèrent au combat, leurs coups gagnant en puissance et en rapidité. Leur duel dura longtemps, longtemps, plusieurs heures, tandis que les visages des protagonistes s’abîmaient de balafres et de bleus. Enfin, le maître attrapa Lee au cou et l'envoya valser contre un banc. Dans un dernier réflexe, Rock mit ses pieds en avant, protégeant sa tête de ses bras. Il s'écroula sur le banc et roula sur le sable. Le parc était fermé depuis longtemps, mais le gardien, subjugué, n'avait pas osé les interrompre et s'était enfin rappelé de sa mission après une demi-heure de spectacle. Gaï Maïto soufflait bruyamment, tandis que Rock Lee se relevait en se massant les articulations. Retrouvant tout son souffle, l'homme partit dans un fou rire bruyant tandis que Lee le rejoignait en se tenant les hanches.

- HAHAHA ! Je t'ai bien sous-estimé, petit ! MOUHAHAHA ! C'est la première fois que je mets autant de temps à vaincre un homme ! Depuis combien de temps t'entraînes-tu ?
- Huit ans. J'ai commencé à 6 ans.
- Ah, la persévérance de la jeunesse... Eh bien, Lee, que dirais-tu que je te donne des cours particuliers ?

Rock ouvrit à nouveau de grands yeux en murmurant "C'est vrai ?" Gaï lui répondit en un sourire et lui dit "Oui, petit, à condition que tu m'appelles senseï. Marché conclu ?" Lee tapa dans la main de l'homme en souriant. Maïto glissa dans la main du garçon un petit papier, puis s'en alla sous le soleil couchant.

- Très bien, Lee ! Allez, refais-moi encore ce coup de pied !
- Oui, Gaï-sensei !

Les séances d'entraînement de Gaï duraient quatre heures, en plus de cinq heures de musculation quotidienne. Lee était orphelin, c'est pourquoi personne ne s'inquiétait qu'il dorme cinq heures par nuit avec tout son travail physique fourni. Personne ne s'inquiétait non plus qu'il n'ait pas de cernes sous ses yeux. En revanche, les filles du lycée Hokusai appréciaient beaucoup les muscles fantastiques de Lee. Toutes, sauf une, Sakura Haruno, qui préférait réviser ses mathématiques qu'admirer la musculature impressionnante de l'athlète. Bien évidemment, c'était d'elle que Lee était tombé amoureux, et il lui déclarait sa flamme cinq fois par jour environ. Certaines des séances d'entraînement du Maïto étaient passées à échanger des conseils sur la façon de séduire les femmes. Chaque fois que Lee voyait son maître dans la rue, il était suivi d'une cohorte d'admiratrices du sportif musclé qu'il était. Lee aurait voulu avoir ce charisme, mais il sentait en lui-même que Sakura résistait de moins en moins, surtout depuis que Lee avait décidé de se mettre sérieusement à ses études. Il passait en moyenne quatre heures à l'entraînement de Gaï, cinq à se muscler et une à travailler pour le lycée, en plus des huit heures qu'il passait en cours à écouter attentivement ou à admirer Sakura fouiller dans sa trousse ou sortir sa règle de son sac. Une heure enfin de repas par jour, et il lui restait cinq heures de sommeil. Bref, Lee avait des journées bien remplies. Il achetait ses fournitures ou sa nourriture avec une pension versée aux orphelins de guerre, les siens étant morts à la guerre d'Algérie, lors d'une balade à Alger en civil. Lui, le petit bébé, avait été sauvé par une femme qui portait une robe pistache, d'où son amour immodéré pour cette couleur.

C'était le trente février. Comme à son habitude, il allait au lycée sur les mains ou, à la limite, en courant, mais ce jour-là, il y avait un gros devoir à rendre. Lee avait passé toute la semaine à le faire, en y consacrant une heure par jour, mais maintenant, il était propre, complet et parfait. Lee Rock était satisfait. Au détour d'une rue, cinq hommes arrivèrent, faisant une tête de plus que lui, ne tardant pas à l'encercler. Le plus grand arriva et s'avança. Il souleva Lee par le col.

-Alors, p'tite tête, je suis sûre que t'as fait l'exercice. Allez, aboule.

Lee se déchaîna alors. Il envoya un coup de pied sous le menton de son agresseur qui ne para pas, manquant de temps et de réflexes. Son sac toujours sur le dos, il mitrailla de coup de poings le ventre du second et balaya le troisième, en le mitraillant de coups de sac une fois au sol. Il s'éleva dans les airs, prit appui sur la tête du quatrième et abattit un coup violent sur le crâne du cinquième. Il atterrit souplement au sol, puis baffa le quatrième, avant de lui asséner un coup de poing sous le menton. À la manière d'une poupée de chiffon, l'homme alla rejoindre ses quatre compères. La pistache remit son sac sur son dos et continua son chemin en souriant. Au coin de la rue, il avait aperçu Sakura qui le regardait. En cours d'histoire, Lee était à côté de son aimée. Lorsqu'il rendit sa copie, le regard de Sakura brillait, ses cheveux roses éclairés de la lumière éclatante du soleil. Rock lui fit passer un petit mot lui donnant rendez-vous à la sortie. La jeune fille hocha lentement la tête.
À la sortie, Sakura l'attendait. Ils se mirent en chemin ensemble, habitant dans la même direction. Ce fut la rose qui parla la première :

- Bravo, Lee. Je ne savais pas que tu étais aussi fort !

Le garçon hocha la tête avec fierté.

- Je ne le croyais pas, lorsqu'on me l'a dit. Je suis vraiment heureuse qu'on ait des points communs !
- Ah ? Toi aussi, tu fais du taijutsu ?
- Mais de quoi tu parles ? Non, je parlais de ta copie d'histoire ! Elle avait l'air vraiment bien.

Il rougit en baissant la tête. La main de Sakura releva son menton. Alors, avec passion, il posa ses lèvres sur les siennes.

- MERVEILLEUX ! rugit Gaï, lorsque Lee lui annonca sa liaison avec Sakura.

Depuis quelque temps, Lee était vaguement mélancolique. Il pensait que c'était à cause de son chagrin d'amour, mais cette boule dans son ventre n'avait pas disparu.

- Tu sais quel jour nous sommes, Lee ?
- Le... trois mars, je crois...
- Et ?
-Euhhh...
- C'EST TON ANNIVERSAIRE !

Le garçon écarquilla les yeux. Il n'avait pas souvenir d'en avoir parlé à son maître...

- Allez, viens, je te montre mon cadeau.

Lors du chemin, Lee tenta tout ce qui lui passait par la tête : une salle de muscu, une glace à la pistache, plus d'entraînements... A chaque réponse, Gaï secouait la tête de gauche à droite, un sourire énigmatique sur son visage. Enfin, ils arrivèrent à destination : la mairie de Paris. Lee était de plus en plus intrigué. Ils entrèrent, puis se dirigèrent vers le bureau d'état civil. Rock était perplexe. Et soudain, il comprit.

- C'est pour ça, maître, que vous n'avez jamais demandé d'argent en échange des leçons ?
- Oui, Lee.

Lee Rock rayonnait de joie. Son sourire allait jusqu'à ses oreilles. Jamais il n'aurait osé pensé...
Gaï se présenta au bureau, puis demanda quelque chose. La jeune secrétaire lui tendit un formulaire en roucoulant. En guise de titre, il était marqué : FORMULAIRE D'ADOPTION.

- J'ai tout préparé depuis des mois, expliqua Gaï. J'ai cherché la date de ton anniversaire pour te faire la surprise.

L'homme remplit alors le papier, en n'oubliant pas de signer au bas de la feuille. Les yeux ronds de Lee étaient embués de larmes. Alors, sans préavis ni demande, le père et le fils se serrèrent dans les bras.



Happy end ! Voilà, ça faisait longtemps que je voulais faire un one-shot Gaï-Lee, maintenant c'est fait. Je le trouve pas mal, mais dites -moi ce que vous en pensez...



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