Fiction: Le lien qui nous unit...

Le paradis n'est qu'une mascarade. L'enfer n'est qu'une illusion. C'est ce qu'a compris Hinata en arrivant dans le monde des morts. Mais alors qui tire les ficelles ? Qui manipule et se joue de tous alors même que la Mort elle-même semble lasse et profondément triste ? Dans un monde où l'illusion est le compagnon de chacun, découvrez les tréfonds d'un monde irréel... Hinata/Gaara - Temari/Shikamaru
Classé: -12D | Drame / Romance / Tragédie | Mots: 14363 | Comments: 5 | Favs: 6
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Ris@ (Féminin), le 30/10/2011
Salut tout le monde !
Merci d'avoir supporter cette fiction jusque là ! (surtout que l'action tarde vraiment à se mettre en place...)
En fait j'ai pas trop envie de vous ennuyiez avec de long chapitre, c'est pour ça que j'essaie de pas faire trop trop long et que je fais beaucoup de chapitre ^^

Bref, le prochain chapitre risque d'être plus passionnant, mais vous comprendrez ça en lisant ce chapitre là =^0^=

Musique: Lost in paradise - evanescence




Chapitre 4: Le son de ta voix est gravé dans mon coeur...



Les jours passent, les heures s'écoulent lentement dans ce monde que je ne maitrise pas.
Les soleils se couchent, les lunes se lèvent et m'observent. Les regards me brûlent la peau, les rires écorchent ma concentration.
La sueur d'une peau sans chair réelle coule sur mes tempes pendant que mon souffle glacé rythme mes mouvements.
Dans ce monde baigné de brume et de mystère, je continuais mon apprentissage.
Shikamaru et moi nous entrainions depuis plusieurs mois. Nous n'avions pas pris de pause, considérant cela comme une perte de temps. De toute façon, le sommeil n'existait pas ici.
Ainsi, j'avais enchaîné les cours de méditation, les entrainements aux armes. J'avais réussi à écarter la brume autour de moi avec le temps.
En fait, cette matière était très docile avec le miroir que je portais constamment sur moi. Tout s'éloignait de mon être sans que je n'eus à m'en soucier. Pourtant, parfois je m'amusais à saisir cette substance sans consistance entre mes doigts. Elle s'agitait alors, comme un petit animal que l'on contrarierait dans son quotidien.
Shikamaru avait été très dur, espérant vainement une amélioration fulgurante de ma part. Pourtant rien à faire, il disait que je n'étais qu'une empotée qui n'était pas capable de faire de son mieux pour surmonter les entrainements.
Lorsqu'il était assez en colère, il me confrontait à des exercices très difficiles. Je devais grimper des paliers de Suna.
En fait, ce monde recelait de différents niveaux sur lequel se superposait une réalité fictive. Se déplacer entre ces strates était très dur, notamment parce qu'il fallait visualiser l'endroit où l'on voulait se diriger.
J'étais d'ailleurs en train de retenter cet impossible. Pour ce faire je m'étais séparée de mon morceau de miroir, attendant patiemment que mon être résonne en chœur avec la respiration de la brume.
Oui, j'avais appris qu'ici tout était vivant, ou du moins, que tout avait une âme, une conscience qui pouvait se synchroniser avec ma propre respiration. Une fois que j'arrivais à rentrer dans une transe hypnotique, je pouvais saisir des strates de brume qui m'ouvriraient le passage vers un autre niveau.
Doucement je saisis, justement, avec une main tremblante, un bout de cette énergie sans nom, puis d'un geste violent je le poussais de côté pour m'élancer dans le passage créé par le mouvement vif de cette entité.
Le monde de Suna regorgeait de chemins qui se reflétaient à l'infini. Oui, chaque niveau était comme d'immenses miroirs, comme une porte qui reflétait ce que l'on voulait apercevoir.
J'étais en équilibre sur mon propre reflet, essayant d'entrapercevoir un niveau qui me paraissait sûr et facile d'accès. Certains reflets indiquaient des cellules, d'autres de grands ravins sans fond tandis que d'autres me ramenaient vers le manoir de verre que nous avions quitté depuis un moment déjà.

- Hinata, empreinte le chemin…

Shikamaru n'avait jamais changé d'attitude. Il était toujours distant, préférant s'imaginer pouvoir me pousser à abandonner mon but. Peut-être Temari lui manquait-elle.
D'un mouvement ample, je me risquais à faire un pas vers un grand afflux d'énergie qui rayonnait comme le feu à travers une toute petite ouverture. A chacun de mes mouvements, ce passage instable tremblait, grondait comme si mon arrivée avait perturbé le calme sinistre de cet endroit.
J'avais l'impression que mon corps lui-même ondulait comme la surface d'un lac que l'on dérange.
Plus je me rapprochais, plus les flux étaient importants. Entre chaque miroir semblait se dessiner des réseaux d'énergie importants. C'était comme des fils auxquels il ne fallait surtout pas toucher. J'avais peur de me faire entrainer dans un courant trop fort et de ne plus jamais pouvoir revenir. Les énergies et les miroirs semblaient rejeter ma présence, si bien qu'entrer dans une autre strate était souvent difficile pour moi. Je n'avais jamais réussi auparavant, et je me demandais souvent si j'y arriverais un jour. Je savais que cette partie-là de mon apprentissage me serait plus qu'utile pour fuir où juste traverser plus vite les distances qui me sépareraient des tâches que j'aurais à accomplir.
Le flux rougeâtre s'agitait au fur et à mesure que ma main s'avançait pour le saisir. Mes yeux me piquaient à force de le fixer, pourtant rien à faire, j'étais obnubilée par la beauté d'une énergie sans nom. Un miroir d'une telle couleur était sans doute dangereux, pourtant sa beauté saisissante ne m'effrayait guère.
Soudain, je basculai, mon pied effectuant un écart dans un monde où ma vigilance devait être de tous les instants. Je tombai, me rattrapai et en catastrophe je m'emmêlai dans un fil d'énergie avant de sortir de la strate. Une sensation de frissons envahit mon être alors que j'empoignai le flux. Je me retrouvais soudain entrainée par un courant d'énergie nouveau. C'était un mélange de bonheur et de solitude. Était-ce un passé ? Un souvenir oublié ?
La femme qui parlait en moi me semblait douce, chaleureuse. La femme, qui murmurait des mots d'amour et qui séchait ses larmes, paraissait être quelqu'un ayant affronté milles facettes d'une vie triste.
Elle avait vécu tant de drames, elle avait connu tant d'amour. Les femmes étaient-elles faibles à ce point ? En entendant la voix déchirée de cette âme, je sentais mon estomac se tordre. Je sentais son propre cœur se briser.
Cette femme avait perdu tout ceux auxquels elle tenait.
Pourquoi n'avait-elle pas su les protéger ?
Alors que je voyais un passé bien triste et un sourire qui ne cessait d'illuminer un visage ravagé par les larmes, cette femme continuait de se battre, se perdant pourtant peu à peu.
C'était elle qui m'entrainait, m'invitant sournoisement dans un monde, dans une partie d'un territoire que je ne connaissais pas. Que je n'avais jamais connu.

"- Te déplacer dans Suna avec cette méthode sera ardu. Lorsque tu sentiras que tu perds le contrôle, synchronise ta respiration avec la brume et ordonne-lui de te faire sortir de là. Visualise-moi, ne pense qu'à l'endroit où je me trouve, ainsi il te sera plus simple de t'extirper du courant dans lequel tu te trouveras. "

Les mots de Shikamaru résonnèrent en moi comme une dernière chance avant d'être envoyée dans une portion de Suna que je ne connaissais pas.
Je réussis à me stabiliser dans un monde sans sol, puis tout en essayant de rejeter les plaintes de la femme au cœur détruit, je me mis en quête de la brume. En fermant les yeux, je perçus le son délicat de cette vapeur frottée contre ma peau. Je me laissais envahir par cette sensation, me confrontant à une impression sèche et rugueuse. C'était comme si je me frottais à du sable. Doucement, j'inspirai à fond, me laissant guider par les conseils de Shikamaru.
Allez, fais-moi sortir de là. Ramène-moi. pensai-je en saisissant un nuage de brume entre mes mains.
Le visage de Shikamaru était facile à visualiser. Tout d'abord parce qu'il n'était pas vraiment désagréable à regarder.
Il avait un visage fin, des mâchoires de fer et un regard rempli d'ombres aussi obscures les unes que les autres. C'était comme si des morceaux de son passé lui revenaient sans cesse en mémoire, transformant son visage de mille façons. Ses sourcils formaient un dangereux fossé qui lui attirait un ou deux plissements au niveau de son front habituellement lisse. Sur son menton, quelques poils de barbe et juste au dessus, des lèvres fines et sèches qu'il humidifiait de temps en temps.
Mon maitre avait des cheveux ébène, attaché en une longue couette haute. C'était bien plus pratique pour combattre. Une mèche lui tombait cependant toujours sur le front. Je trouvais ça amusant.
Son corps était bien bâti, si bien que lorsqu'il se mettait en position de combat, chacun de ses muscles était finement dessiné, sans que cela soit omniprésent.
Ramène-moi !
L'air entra dans mes poumons une dernière fois. Je sentis l'air caresser ma peau, m'envelopper, et sans que je ne sache comment, j'atterris contre le sol dur de Suna. Enfin, pas tout à fait…

- Aie…

La voix mollassonne de mon ami était lasse et fatiguée. Je rouvris les yeux pour voir que je me trouvais sur son corps.

- Pardon…fis-je en me retirant.

Il grogna en se relevant, puis d'un mouvement de tête sec il trancha :

- Encore en échec. Quand comptes-tu faire un effort ?

Je ne répondis pas, mettant sa mauvaise humeur sur le fait qu'il n'avait plus vu Temari depuis bien longtemps maintenant.

- Je suis désolée, je me suis laissée entrainer.

Il ne répondit rien, sans doute n'aurais-je droit qu'à un entraînement encore plus dur.

Deux mois s'écoulèrent encore sans que le caractère de Shikamaru ne s'adoucisse. Chaque matin était de plus en plus beau sur Suna. Cela me ramenait bien des années en arrière, lorsque celui que j'appelais "grand frère" m'avait recueillie, sauvée au prix de son existence des griffes d'âmes damnées.
C'était lui qui m'avait appris les bases sans pour autant pouvoir me donner des explications précises sur ce qui m'entourait. Quand je le questionnais, il répondait juste avec une mine penaude que ce qui nous attaquait, c'était sans doute les personnes de nos vies passées qui avaient appris à nous détester après notre mort. Je n'avais jamais pu concevoir une telle chose, pourtant j'avais toujours respecté sa façon de penser.
Et puis un jour, fatalement, il m'abandonna. Je m'étais préparée à cette éventualité, voyant que sur les derniers jours que j'avais passés à ses côtés, il était plus faible, moins attentif à moi. A cette petite fille qu'il considérait comme une sœur.

[i]"- Grand frère ?
- Oui ?
- Tu me diras un jour comment tu t'appelles ?"[/i]

Je souris en secouant la tête et en prenant mon katana en main.
Mon frère de ce monde n'avait pas su se délier de son passé, et accordant sans doute trop d'importance à son nom d'humain de l'époque, il avait toujours refusé de renaître ici comme étant le même. Il disait que dans un monde où il était condamné à disparaitre, il n'avait pas besoin d'une appellation. Pourtant, sur Terre aussi nous étions condamnés à disparaitre.
Mon grand frère de l'époque était bien étrange…

- Hinata ! Appela Shikamaru en me faisant un signe de tête.

Je me rapprochai de lui de quelques pas, puis alors qu'il me montrait son arme, il s'expliqua:

- Temari m'a confié une mission.
- Tu l'as revue ? Quand est-elle venue ? Fis-je surprise.

Il eut un sourire en coin en ignorant ma question :

- Nous devons nous rendre sur Terre pour éloigner certaines créatures des humains. Ils empiètent sur notre boulot et cela dérange particulièrement Temari.
- Où y a-t-il un passage pour se rendre sur Terre ici ? Demandais-je simplement en laissant tomber ma précédente question.

Il soupira en avançant vers un fossé qui était le lit d'une rivière de brume :

- Tu m'insultes moi et mon apprentissage ! S'exclama-t-il visiblement de meilleure humeur.

Je souris en constatant que Temari avait le pouvoir de changer les hommes.

- Tu veux dire que je peux voir les passages ?
- Si tu étais une élève assidue, tu pourrais les voir. Affirma-t-il avec un regard moqueur.

Je fronçais les sourcils en croisant les bras. Lorsqu'il aperçut ma mine boudeuse, il étouffa un rire, puis discrètement il se faufila derrière moi, posant une main sur mon épaule droite tandis que l'autre saisissait ma main gauche pour la tendre devant moi. A mon oreille il murmura :

- Ferme les yeux, respire lentement.

Je m'exécutai tout en continuant d'entendre le murmure doux de mon instructeur :

- Ne sens-tu pas ce souffle léger ? L'appel fatigué de la Terre ?

Dans un soupir je déclarai :

- Tout ce que je sens c'est ton souffle dans mon cou.
- Idiote, concentre-toi. Fit-il en se dégageant.

Je souris en respirant profondément, laissant glisser les particules de brume le long de mon échine, parcourir mes cheveux, lécher mes doigts et caresser mon visage.
Les yeux fermés, je sentais bien plus de choses que d'ordinaire. J'arrivais à entendre les plaintes, d'habitude silencieuses, de tous ces condamnés. Je pouvais sentir l'odeur âcre d'un monde surréaliste et le délicieux parfum de liberté dont je jouissais à présent.
Ce qui était tout nouveau aussi, c'était la chaleur de ma main gauche qui était tendue vers la brume. Celle-ci chauffait comme si j'étais sur la bonne voie. J'avançai d'un pas, et ma main se réchauffa un peu plus :

- Je crois que j'ai saisi le truc.
- Tu crois hein ? Ouvre tes yeux espèce d'imbécile. Railla Shikamaru en soupirant.

J'obéis en repoussant la brume de mon visage. Je reculai à toute allure en apercevant le ravin à quelques centimètres de moi :

- Mais tu aurais pu me dire que j'allais disparaitre en avançant encore ! Hurlai-je en lui lançant un regard noir.

Il haussa les épaules d'un air de profond détachement. Apparemment sa bonne humeur n'était qu'un leurre. Il essayait encore de se débarrasser de moi après tout le temps que nous avions passé ensemble. Plus que jamais, ma confiance en lui s'amenuisait.

- Je n'ai pas l'intention de m'embarrasser d'une débutante. Je t'avais prévenue. Sourit-il en ôtant la brume devant lui.

Il apparut soudain une porte aux caractères mouvants, et sans que je n'eus le temps d'ouvrir la bouche, Shikamaru me jeta à l'intérieur du passage, s'engageant dans le même mouvement.

- Allons sur Terre chère élève. Nous verrons bien si tu t'es améliorée en combat.

Je ne répondis pas, laissant ma réplique cinglante sous forme de pensée. Mieux valait ne pas l'agacer davantage.
Le passage qui reliait Suna à la Terre était étroit, mais il ne présentait aucune difficulté pour y marcher.
Dans les passages, il n'y avait pas beaucoup de brume, voire pas du tout. Le sol était concret et je n'avais pas à me méfier des illusions créées par tout ce qui était vivant dans Suna. Au moins la planète Terre me semblait plus rassurante. Sans doute parce que ce qui était mort n'avait plus d'âme et n'en aurait plus jamais. C'était pareil pour les bâtiments et les objets disséminés au sol.
La guerre avançait doucement, laissant des flaques de sang un peu partout, des douilles et des armes détruites par des missiles. A chaque coin de rue, des corps sans vie, et l'odeur pestilentielle qui accompagne ce fléau qu'est l'incompréhension des Hommes entre eux.
Le ciel, noir de colère gronde au loin comme l'approche des armées ennemies tandis que la pluie qui s'abat sur nos deux corps pâles essaie tant bien que mal d'effacer les traces de violence.
Shikamaru était passé devant, constatant avec désolation que les Hommes étaient toujours si bêtes. Au loin, le son des balles résonnait jusqu'à mes oreilles :

- Les créatures dont tu parles, comment les appelle-t-on ? Demandai-je pour éviter de me focaliser sur la situation d'une Terre ensanglantée.

L'homme soupira en frôlant un mur sali par le sang. Je sus à ce moment là que je n'aurais aucune réponse, mais quelle n'allait pas tarder à s'imposer d'elle-même.
Cette réponse eut même lieu avant que je ne sois prête à la recevoir :

- Comme tu es devenue grande avec le temps jeune fille ! J'ai bien fait de ne pas te dévorer lors de notre rencontre !

Je fis volte-face, reconnaissant immédiatement la voix qui avait murmuré ces paroles. D'un coup sec je sortis mon katana et contrais les griffes acérées de la créature qui s'était élancée sur moi avec une incroyable rapidité :

- Oh ? Tu te sers encore de mon arme ?

L'individu, venu tout droit du monde souterrain, avait des yeux injectés de sang et des canines acérées. Ses mains se resserraient toujours plus autour de ma lame, mais le sang ne coulait pas. Cette arme était inefficace contre lui. Je ne le savais que trop bien. Avec un sourire je lui répondis :

- C'est une bonne arme. Je ne vois pas en quoi j'aurais dû m'en séparer, Naruto.

Un sourire fendit l'expression envoutante de l'ange et tout en me repoussant, il rit aux éclats :

- Tu te souviens de moi ? Quel plaisir !

Shikamaru n'avait pas esquissé un geste vers moi lorsque l'ange de mes souvenirs m'avait assailli. Peut-être pensait-il que si je me faisais éliminer tout de suite, ça ne serait que profitable à sa situation.
Sans doute.
Mon maitre avait cependant sortit son hallebarde, prêt à en découdre. Ce devait être la cible de notre mission.

- Naruto… c'est toi qui empiète sur le territoire de Suna en ce moment ? Demandai-je en me souvenant du visage doux qu'il m'avait présenté autrefois.

Son regard se voulait cruel et sévère, mais je discernais dans son sourire un triste passé. Que s'était-il passé depuis que nous nous étions rencontrés il y avait dix ans de cela ?




Des retrouvailles avec Naruto ?!
Bin oui, pas de Hinata sans Naruto ! (même si c'est pas sur ce couple que j'axe ma fiction sur ce coup...je peux pas me détacher de mes vieilles habitudes !) x)
J'espère que leur passé commun vous plaira !
En tout cas je vais vraiment essayer de creuser leur relation x)




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