Fiction: Ténèbres

Il court, encore et encore. Il court parce parce qu'il n'a plus le choix, il court parce que l'Autre le suit et qu'il ne le lâchera pas.
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Lumiya (Féminin), le 03/09/2011
Je ne sais pas où je vais.



Chapitre 1: "L'Ouest entre en Guerre et les squelettes sortent de terre."




PROLOGUE








La pluie, l'odeur du sang.

Un silence de mort et des corps étendus tout autour.

Le soleil qui se lève enfin et darde ses premiers rayons dorés.

La vie, le renouveau.

La fin de tout, ou son commencement.

Imaginez-vous au milieu de ce champ de bataille. De grandes montagnes vous entourent, au loin vous entendez le grondement d'un torrent mais sinon, seule votre respiration sifflante vous parvient clairement. Imaginez que la pluie vous lacère le visage de ses épines glacées tandis que vous vous tenez fier et droit au milieu de tous ces corps tombés au combat. Imaginez un seul instant ce que cela fait de se sentir seul au monde, abandonné par tous : vos amis, votre famille, et même votre petite-amie. Imaginez que plus jamais vous ne les reverrez et que leurs corps inertes seront finalement enterrés six pieds sous terre, pourrissant en Enfer comme la plupart de vos ancêtres. Imaginez dès à présent qu'aux yeux du monde entier vous n'êtes plus rien : un nom insignifiant qui n'aura finalement apporté qu'une paix utopique au prix d'un combat sanglant et épique...

Le supporteriez-vous ?



- - • - -




" Je crois bien que ce matin-là toute la tension qui s'était accumulée au fil des derniers mois s'était évanouie. Je n'avais plus cette peur terrifiante qui me dévorait de l'intérieur ni même cet espoir vicieux de revoir bientôt ma famille et mes amis, et qui me tuait petit à petit, chaque jour un peu plus qu'hier... Cette absence de sentiments néfastes me sembla si surprenante, que je ne fus même pas capable de m'en réjouir.

En me levant je n'avais également pas ressenti ce vide, lourd et oppressant, qui m'accompagnait chaque fois que je me retrouvais seul et à ne rien faire. Quoique, même durant les heures de remise à niveau et d'entraînement que nous faisions sur le camp, je trouvais toujours le moyen de me sentir mal. À tel point que cette attitude négative avait fini par en énerver plus d'un, et qu'une grande majorité des ninjas fuyaient ma présence comme la peste. J'aurais aimé pouvoir afficher cet état d'esprit librement, sans avoir à en subir les conséquences. Mais tous préféraient s'enfermer dans ces pensées positives et stupides, qui ne font que mieux vous détruire lorsque vous vous confrontez à la dure réalité qu'est la vie. Je préférais cent fois mieux subir cette mise à l'écart plutôt que de garder ces sentiments-là pour moi, qui m'auraient au final sûrement rendu fou à lié.

La peur de la mort est un sujet bref et classique auquel tous les ninjas de n'importe quelle nation ou pays ont au moins été une fois dans leur vie, confrontés. Moi j'y ais toujours réfléchis sans vraiment voir le fond du problème, me contentant des apparences, des valeurs et des règles que l'on m'inculquait. Je pensais jusqu'à mon arrivée sur le camp que la peur de la mort n'était qu'un sentiment réservé aux lâches et aux moins que rien. Ces ninjas qui fanfaronnaient, fiers de porter le bandeau frontal de leur village, ne me semblaient être que de vulgaires insectes peureux et stupides. Mais de quel droit me permettais-je de les juger ? Moi qui jamais n'avais côtoyé la mort de près ? Je ne m'en formalisais pas pour autant et préférais croire à tout ce que l'on m'avait dit et tous ces principes que l'on m'avait enseignés. J'étais ce genre de ninja formaté, près à l'emploi, à qui l'on apprenait des choses et qui ne vivait que de théories ou de principes. Et c'est à présent que je m'en rend compte, je ne suis pas bien différent de ceux que je considérais comme de simples insectes.

Cette peur insidieuse est survenue chez moi lors de ma première soirée sur le camp. J'étais fier et heureux de pouvoir servir mon village comme n'importe quel ninja le devait, mais je me rendis rapidement compte qu'une paranoïa excessive habitait les lieux. La première nuit, de garde, j'avais bien cru ne jamais revoir venir le jour. Il y avait ce silence de mort qui m'étouffait et cette obsession traîtresse qui faisait qu'au moindre craquement de brindille, je pensais voir là l'assaut de nos ennemis. Qui étaient-ils d'ailleurs ? Contre quoi allions-nous défendre nos femmes, nos enfants, et toutes ces personnes dans l'incapacité de se retrouver sur le front ? La guerre avait été déclarée mais personne ne savait contre quoi nous devrions luter. Seraient-ce des hommes qui eux aussi avaient une famille, ou bien des créatures tout droit sorties de l'enfer ? La rumeur circulait qu'un ninja du camp adverse était si puissant, qu'il aurait réussi à faire revenir les morts parmi les vivants. Et cette simple pensée me glaçait d'effroi : dans quoi m'étais-je donc engagé ?

Au fil des jours ma peur grandissait. J'étais à la fois terrorisé mais aussi honteux de ce sentiment qui me semblait tout nouveau. J'étais constamment effrayé, et il me semblait que je sombrais dans une paranoïa qui me rendait fou petit à petit ; il m'était même arrivé un beau jour d'avoir soupçonné l'une des seules personnes qui daignait m'accorder la parole, pensant qu'il faisait partie de nos ennemis, et créant un véritable scandale au sein du groupe. Cette folie qui naissait en moi ne me laissa pas sur le moment le loisir d'aller m'excuser, complètement noyé dans ces Ténèbres qui m'étouffaient. Je n'arrivais plus à m'en sortir, j'imaginais chaque soir que l'ennemi lançait enfin l'assaut et que la fin pour moi était désormais toute proche. Je priais intérieurement pour une mort rapide et sans douleur ; peut-être que s'ils m’égorgeaient dans mon sommeil... ?

Les Ténèbres qui m'envahissaient au fur et à mesure que les jours s'écoulaient n'étaient pas tant un phénomène physique dans lequel j'aurais été plongé de force, mais plutôt cette peur tiraillante et ce désespoir sans fin qui avaient fini par naître en moi. Une angoisse noire et malsaine qui me faisait frémir et qui s'insinuait dans mon esprit, vicieuse, mauvaise, mais surtout destructrice. Viendrait bientôt le moment où je serai à bout et où je céderai à une folie sans nom. Aussi épuisé physiquement que mentalement je dépérissais petit à petit, m'enfonçant dans mes propres Ténèbres, cette prison qui n'avait été conçue que pour moi.

J'étais aux portes de l'enfer, je n'étais jamais tombé aussi bas...

Enfin, ça, c'était ce que je croyais. Je n'étais pas encore arrivé au bout de mes peines : le cauchemar n'avait pas encore réellement commencé.




Vous non plus ? e_e

PS : DITES NON AUX BUGS DE L'ESPACE FANFICS! è_é

Pff. ù_û




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