Fiction: Oiseau de malheur

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Il y avait des explosions partout. Du haut de son oiseau d'argile, Deidara observait les habitants du village caché de l’Écaille fuir dans un désordre total, emportant enfants et invalides. Il leva sa main à hauteur de visage : la bouche à l'intérieur de sa paume avait fini de mâcher, et il replia les doigts pour exercer son art. Lorsqu'il rouvrit sa main, il avait entre les doigts cinq araignées d'argile qu'il lâcha au dessus de l'entrée de la ville. Cette dernière explosa quelques secondes plus tard, ensevelissant quelques rescapés qui voulaient sortir. Un sourire fleurit sur les lèvres du jeune blond mais qui disparut vite en entendant le rugissement de son coéquipier. Il se pencha légèrement et observa ledit coéquipier gesticulant avec force sous les décombres de l'entrée du village.

"ENFOIRÉ !
- Désolé Hidan ! cria Deidara en plaçant les mains en porte-voix. Tu ne m'en veux pas hmm ?
- J'VAIS T'BUTER !"

Son sourire s'étira de nouveau sur son visage, puis il fit faire demi-tour à son oiseau pour aller se poser et achever à la main les survivants et trouver le Jinchuuriki. Il trouva une place assez grande, et entama sa descente, tout en surveillant les alentours. Une fois sur terre, il attendit son compagnon, qui ne tarda pas à apparaître, furieux.

"Sérieux Deidara, tu refais ça j'te plante ma pique dans le cul jusqu'à ce qu'elle ressorte par la bouche !
- Si tu veux ! répliqua le nukenin. Tiens va par là hmm ? Moi je prends les petites rues. Tu t'occupes de la prison et on se retrouve dans un quart d'heure ici."

Ils se séparèrent et, chacun de leur côté, cherchèrent le fameux hôte. Hidan maugréait et pestait contre son coéquipier qui avait "sans le faire exprès" explosé l'arche sous lequel il était occupé à zigouiller des gens. Une pierre lui avait entaillé profondément la hanche et il s'arrêta un moment pour regarder la plaie. Il grimaça. Ça pourrait attendre ce soir pour les soins. La blessure lui faisait mal, et il avait beau aimer la douleur, celle-ci il ne l'appréciait pas, car il ne pouvait pas la faire partager. Il reprit sa marche vers la prison.
Du côté de Deidara, celui-ci se posait quelques questions.


Flash-back


"Exceptionnellement je vous mets ensemble aujourd'hui pour une mission. Vous devrez aller au village caché de l’Écaille, dans le pays des Marécages. J'ai un doute concernant la présence d'un Jinchuuriki et vous irez voir.
- Pourquoi si loin ? Ça va nous faire une sacré marche pour y arriver ! Se plaignit Hidan."

Pain jeta un coup d'œil au Jashiniste, nonchalamment appuyé sur sa faux à trois lames, et zappa sa question pour continuer.

"Vous aurez un mois pour trouver le village, éliminer les habitants, et ramener le Jinchuuriki s’il y en a un. Vous savez quoi faire en cas de problèmes.
- Éliminer les habitants ? Tous ? Demanda Deidara en arquant un sourcil.
- Un petit bémol politique, répondit Pain avec un sourire peu avenant. Vous avez un mois à partir de maintenant"


Fin du Flash-back


Voila une quinzaine de jours qu'ils étaient partis, et un Jinchuuriki ici semblait peu probable, mais sait-on jamais...Deidara tendit l'oreille. Il n'y avait aucun bruit. Depuis une heure ils s'affairaient à détruire la ville et ses habitants. L'hôte du démon à queue devrait se trouver quelque part dans ce cas. S’il y en avait un. Il continua sa route, soupirant.

Un quart d'heure plus tard comme convenu Deidara retourna à la place ou son oiseau d'argile se tenait. Hidan, le torse dénudé et maculé de sang s'y trouvait visiblement depuis un moment, car il finissait de recoudre rapidement une vilaine coupure à la hanche, assis par terre. Il releva la tête, observa son blond coéquipier, sans aucune tache de sang sur lui, même pas décoiffé et il grogna, en replongeant dans son travail.

"Même pas foutu de se salir les ongles celui-là...
- Non j'ai juste trouvé personne. Et toi hmm ?
- Des gardes par-ci par-là, et une porte blindée au fin fond de la prison...j'aurais besoin de toi d'ailleurs..."
- Une porte blindée ?
- Hm, répondit-il en coupant le fil avec un kunai qui trainait pas loin.
- Je te suis."

Hidan se releva et alla en direction de la prison. Une fois à l'intérieur, un cri horrible se fit entendre, suivit d'un autre, puis encore un, jusqu'au moment où les nukenins comprirent qu'il s'agissait d'une même personne, et que celle-ci riait. Plus ils allaient vers la porte en fer, plus le rire devenait fort, aigu, infernal...Ils se regardèrent, et Deidara remarqua un casier à coté de la porte, fermé par un cadenas, qu'il fit sauter grâce à une petite bombe d'argile. Ils regardèrent dedans et Hidan fronça les sourcils, tendit la main pour attraper un collier.

"Qu'est-ce que...commença Deidara.
-Bordel de nom de dieu de merde..."

Hidan tenait dans sa main la réplique exacte de son collier : Un triangle équilatéral dans un cercle d'argent. Il blêmit en regardant l'objet au fond du casier. Une double lame d'acier, avec autour de la garde un câble du même métal, taché cependant. Le Jashiniste écarquilla les yeux et se tourna vers la porte de fer. Le rire se tut brutalement, mais les deux hommes pouvaient entendre une voix psalmodier des paroles indistinctes. Puis un coup brutal secoua la porte de fer, et fit sursauter les deux nukenins qui ne s'y attendaient pas le moins du monde. Deidara s'approcha de la porte et frappa trois petits coups, et en réponse, il y eut un rire dément et plusieurs autres heurts de la même force précédente. Le blond poussa un petit sifflement, et recula, plongeant sa main dans la sacoche à sa taille.

"Récupère les affaires dans le casier et éloigne-toi, mais attends-toi à bloquer le passage au fou furieux à l'intérieur."

Il ne répondit rien, mais prit les quelques objets : kunais et shurikens, un petit sac contenant des pilules énergétiques et de régénération sanguine, un bandage de secours, des barres de céréales, un cahier, quelques bombes fumigènes...Il prit aussi les vêtements qu'il y avait ainsi que le double lame, s'éloigna puis se prépara à combattre, anxieux. Deidara posa les bombes préparées par ses soins aux coins de la porte, s'éloigna, et les fit exploser. Avec un grincement, la porte tomba, soulevant un nuage de poussière. Un moment passa sans le moindre signe d'attaque. La poussière retomba, et Deidara put voir l'intérieur de la pièce chichement éclairée, meublée d'un lit, d'une lampe, d'un lavabo et d'un miroir. Et, au milieu de la pièce se tenait une jeune fille à l'apparence frêle assise en tailleur, les yeux d'un bleu électrique posés sur notre blond nukenin.

"C'est toi qui hurlais comme ça hmm ? demanda Deidara, suspicieux qu'une fillette comme elle puisse pousser des hurlements bestiaux.
- Quelqu'un hurlait ? répondit innocemment la fille, d'une voix claire et chantante, une lueur interrogative dans les yeux.
- Ouais fais pas la maligne ! T'es toute seule ici !
- C'est fort possible, dit-elle en hochant la tête, l'air un peu perdu. Mais il y a les gardes...
- Morts ", dit enfin Hidan en s'approchant, détaillant la jeune fille.

Toujours assise, elle détourna le regard vers Hidan, qui put l'observer rapidement. Visiblement pas très épaisse, elle avait des cheveux d'un blond tirant vers le roux attachés en une queue de cheval lui tombant en dessous dans omoplates. Sa tenue grise de détenue faisait éclater la couleur bleue de ses yeux hypnotisant. Elle reprit la parole, d'une voix chancelante.

"Je suis...libre alors ? dit elle en baissant ses yeux.
- Pas vraiment hmm ! On a pour ordre de ne laisser personne de vivant.
- Et qui te donne des ordres, membre de l'Akatsuki ? Tu ne vas pas tuer une innocente jeune fille tout de même ?"

Sa voix avait quelque chose de bizarre, comme si elle avait un mal de gorge...Hidan fronça les sourcils.

"Et toi ? Cher partisan de Jashin le Tout-Puissant ? demanda-t-elle en faisant les yeux doux. Vas-tu tuer l'une de tes consœurs ? reprit-elle en gloussant doucement. Tuer une partisane du Dieu Jashin...Voila qui est drôle !"

Son gloussement était un brin hystérique, et ses yeux luisaient un peu trop au gout de Deidara qui déclara à Hidan d'en finir lui-même.

"Il y a pas de Jinchuuriki ici, c'est qu'une gamine innocente, alors grouille-toi, qu'on puisse rentrer faire ce rapport foireux à notre vénéré chef !
- Non."

"Non" ? Il avait rejeté un ordre ? Deidara regarda Hidan, qui fixait la jeune fille souriante.

"C'est ma supérieure. Je vais pas tuer ma supérieure ! Objecta le jashiniste en direction du blond.
- Ta supérieure...?"

Deidara regarda l'adolescente, qui le fixait à présent avec un sourire malsain sur le visage et qui s'était relevée entre temps.

"Orisa Naraku, Traqueuse de l'Ordre de Jashin, pour vous servir, susurra la jeune fille, en s'inclinant gracieusement, observant les deux hommes d'un regard intensément mauvais."

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