Fiction: Le temps d'un Hiver

Je n’aurais jamais pensée qu’un jour j’aurais eu la prétention de dire que Neji Hyûga m’aimait. Seulement tout n’est qu’éphémère que sa soit la vie, l’amitié, le bonheur ou l’amour rien n’est éternel. En effet, toute histoire à un début mais toute histoire à malheureusement une fin …
Drame / Humour / Romance | Mots: 3466 | Comments: 4 | Favs: 1
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Elyraa (Féminin), le 11/09/2011




Chapitre 2: Chapitre deux



Suis-je une pauvre jeune femme malchanceuse ? Une insouciante jeune femme atteinte d’une poisse incommensurable qui colle insidieusement à la moindre parcelle de mon épiderme particulièrement basané ? Ou alors, suis-je maudite, damnée à vivre sempiternellement dans la pauvreté, la tristesse, et la crasse, entourée de quinze chats obèses, aliénés et complètement paranoïaques, qui penseront stupidement que je vais attenter à leur précieuse vie chaque seconde que dieu fait… Alors que dotée d’une gentillesse et d’une douceur extrême je ne penserais qu’à les caresser ? Résultat de cette cajolerie futile, je me retrouverais avec un visage parsemé de griffures sanguinolentes me défigurant de ce fait mon si joli minois. Est-ce donc ça, ma destinée ?

Pessimiste, moi ? Non jamais, juste cruellement pragmatique.

En résumant partiellement les faits, qui me conféraient derechef une profonde envie pressante de me suicider avec un coupe-papier, ou alors de sauter par ma petite fenêtre blanchâtre (chute qui en somme n’aboutirait à rien mis à part le fait d’être ridicule, chose dont j’ai cruellement l’habitude , étant donné que mon somptueux et luxueux appartement se trouvait, pour mon grand déplaisir, au rez-de-chaussée ), je me trouvais donc en ce moment précis dans un pétrin phénoménal, mais purement quotidien ( la poisse m’habite inlassablement). Il était donc précisément neuf heures et demi du matin, et l’entreprise machin truc de mode (allez savoir pourquoi mais ce mot anodin m’octroyait une impression persistante de dégoût, ainsi que d’innommables remontées acides, oui j’abhorrais, j’haïssais radicalement la mode et tout ce qui s’en approchait de prêt ou de loin) faisais manifestement passer des entretiens d’embauche à des pauvres jeunes femmes terrorisées. Vous devez probablement trouver que j’exacerbe amplement la situation, aussi infime soit-t-elle, pour la rendre astronomique ? Et bien non, ce que je dis est simplement et purement réaliste.

Lorsqu’on postule pour un travail des plus minable, rémunérer une misère, la concurrence est déjà rude et particulièrement pénible, à cela s’ajoute bien souvent de façon insidieuse un employeur sadique et tyrannique qui prend un malin plaisir à nous discréditer ouvertement, à nous déstabiliser, et à nous insuffler sournoisement des doutes sur notre capacité à exercer le métier convoité.

De nature plutôt anxieuse, ces vicieux tortionnaires arrivaient avec une facilité déconcertante à me rendre instable et douteuse, bégayant et soucieuse je me dévalorisais et me dénigrais moi-même, rendant mon entretien lamentable. Avec un sourire narquois, les employeurs nous éconduisent alors promptement à la porte, avec leur détestable et récurrente phrase « on vous rappellera mademoiselle ». Bien évidement, et sans surprise notable, ce détail est très vite hormis et nous ne recevons jamais de nouvelle. Bien souvent à cause de ce comportement méprisant des employeurs, trois envies fulgurantes nous prennent.

- La première envie, la plus pathétique mais la plus humaine, et de s’enfuir rapidement de l’entrevue, tremblotante en sanglotant comme une gamine bousculant impétueusement les personnes dérangeantes sur notre passage, tout en nous auto-maudissant sur notre réelle incapacité à trouver à métier aussi insignifiant soit-t-il



- La deuxième envie, la plus saisissante, la plus violente, mais aussi la plus dangereuse, et de sauter sur notre bourreau ( on renverse alors malencontreusement son bureau rutilant et consciencieusement rangé ) façon hippopotame enragé en rut, pour l’étrangler méticuleusement (il faut que dans l’absolu son visage prenne une désagréable teinte bleuâtre complétée par un soupçon de violet) tout en lui hurlant violement des insanités au visage, jouissif certes, mais on n’encoure un risque non négligeable d’une plainte ( infondée , injustifiée ? certainement) ainsi que de quelques bleus si votre victime arrivait par malheur à s’extirper de votre poigne sauvage.



- Enfin, pour finir en subtilité et raffinement, la troisième solution est certainement la plus humble et la plus pertinente. Malgré votre égo surdimensionné, ainsi qu’un orgueil colossal, restez stoïque, calme, impassible, ne répondait que par des assertions ou négations, puis partez dignement en le dédaignant copieusement. Une fois dehors, vous pourrez toujours rayez méticuleusement sa voiture, crever ses pneus ou la cramer pour montrer votre mécontentement.



Bien évidemment, de ces trois envies lancinantes, je me complaisais inexorablement dans la deuxième. N’étant pas pour autant un primate sous évolué, je ne l’étranglerais pas non plus, trop sportif, trop préhistorien. Non, s’il lui prenait la ridicule prétention de m’insulter ou de m’humilier, chose qui était fortement plausible étant donné la réputation qu’il s’était inexorablement forgée dans le monde du travail. Ce qui d’ailleurs contrastait à merveille avec la vison que lui octroyait les misérables journaux à scandales. Je lui foutrais alors, sans aucun état d’âme, mon délicat poing dans son visage de bellâtre, tout en le gratifiant de remarques sardoniques et sarcastiques à souhait.

Je priais donc intérieurement pour que ce malheureux entretien se clôture par un succès triomphal. Car, non seulement je posséderais un boulot et pas des plus lamentables, malgré que ce soit dans le domaine de la mode je n’allais pas faire ma récalcitrante et ma capricieuse car comme le soulignait si judicieusement Sakura ça urge, et de deux je n’aurais pas à frapper violemment Mister Hyûga en pleine poire et défigurer sa sculpturale physionomie. Cela m’éviterait en somme d’innombrables soucis. Par conséquent, il fallait irrévocablement que j’obtienne ce prestigieux travail tout en restant professionnelle. Cependant, à ma plus grande déception, je n’obtenais toujours pas la glorieuse et la sublime faculté d’immobiliser à ma guise le temps, par conséquent il était neuf heures quarante et je n’avais toujours pas quitté mon miteux appartement.

M’alarmant sur mon manque de vivacité, je quittais derechef et promptement mon habitat. Il me restait environ quelques minutes pour prendre le bus, en dépit de mon effroyable révulsion pour ce mode de locomotion, je n’avais tout bonnement pas le choix. En effet, un abruti de chauffard m’avait littéralement dépecé ma voiture, et je n’avais assurément pas les moyens qui me permettraient de réparer mon véhicule. Résignée, je courus avec célérité et adresse jusqu'à mon arrêt de bus. Néanmoins, nonobstant ma course plus qu’effrénée, je dus hurler et brutaliser furieusement la paroi en métal comme une attardée mentale pour que l’autocar daigne enfin s’arrêter. Une fois dedans, je m’affalais nonchalamment dans un siège. Dans cette position aussi glamour soit-elle, ultra féminité quand tu nous tiens ! Je devais donc sûrement être plus proche de l’espèce animale, plus précisément des somptueux pachydermes, que de l’espèce humaine en général, car un charmant jeune homme à la peau laiteuse me gratifia d’un regard antipathique tout en abordant une moue de dégoût. Ne supportant guère d’être épiée de cette façon, ainsi que d’être ouvertement méprisée de façon si ostensible, passablement horripilée je lui renvoyais un regard arctique, tout en lui écrasant copieusement et scrupuleusement le pied. Perfidement, je m’excusais de ma manifeste maladresse, quant à mon abjecte victime, celle-ci probablement horrifiée et surprise par un tel comportement, quitta brusquement son siège pour s’éjecter tout aussi violemment du bus. Je vous l’accorde, je suis un tantinet cruelle et je le concevais amplement, cependant j’abhorrais ardemment me faire lorgne de façon intempestif. Satisfaite et tranquillisée, je détournais délicatement mon regard ambré pour contempler la végétation luxuriante ainsi que les édifices environnants. Perspicace et observatrice, je remarquais rapidement que de fines et fragiles gouttelettes parsemaient abondamment la vitre gelée. Agacée, je soufflais de mécontentement, tout en maudissant fiévreusement le firmament et ses horribles caprices. Bien évidemment, je n’avais aucunement anticipé les extravagances de notre météo, et je n’avais pas prévu de m’encombrer inutilement avec un parapluie. Je devrais donc inéluctablement finir le trajet sous cette pluie titanesque, quelle joie !

« Terminus, veuillez descendre du bus. »

L’intervention du chauffeur coupa court aux méandres de mes pensées, et me sortit de ma profonde léthargie. Ébahie, je remarquais assez tardivement que j’étais arrivée à destination. Sans réelle motivation, je quittais négligemment ma place, pour me diriger prestement vers la firme Hyûga, manquant de me rétamer d’innombrables fois contre le bitume dû à la chaussée extrêmement glissante. J’aperçus l’effroyable bâtiment. Dire qu’il était immense était tout bonnement un doux euphémisme, à vrai dire, il surplombait littéralement toutes les autres constructions. Je déglutis péniblement et continuai mon ascension vers cette majestueuse entreprise. J’arrivais, essoufflée, trempée, et transis de froid de mon fastidieux périple. Mais par miracle sans trop encombre dans le hall d’entrée. Je sentis alors une peur indicible s’insuffler délicatement mais impitoyablement en moi.

Et si je me faisais éconduire encore une fois, comme à chaque fois ?

Tremblante d’appréhension, je dévisageais avidement chaque parcelle de cette pièce, observant scrupuleusement de mes prunelles mordorées chaque détail pour les ancrer dans les nébuleuses de ma mémoire. Le hall était constellé de gauche à droite de fauteuils en cuir gris d’allure confortable, ils permettaient astucieusement aux personnes de s’asseoir afin de patienter en toute sérénité. De nombreuses affiches représentants les mannequins portant les vêtements à l’effigie de la firme pouvait aussi les distraire. Plusieurs bureaux luxueux jalonnaient la pièce. Les couleurs dominantes étaient le gris et le rouge, ces teintes contrastaient à merveille et rendaient le hall moderne et attrayant. D’abondant tableaux et sculptures, probablement de grands arts, sublimaient le tout et rendaient la pièce époustouflante. Intimidée et passablement anxieuse, j’avançais chancelante et prudemment vers un de ces somptueux bureaux, atrophiant timidement l’hôtesse.

- Bonjour, désolée de vous déranger mais…

- Ouais, abrégez je n’ai pas que ça à faire, moi.

La politesse c’est en option chez toi, connasse ? Quelque peu refroidie, par ce réel manque de courtoisie de l’hôtesse, je m’adressais à elle d’un ton plus incisif

- Ça tombe bien, moi non plus. Je voudrais passer l’entretien d’embauche en tant qu’assistante de direction, auriez-vous la profonde amabilité de me dire où puis-je aller ?

Inutile de préciser que j’insistais farouchement sur le mot «amabilité ».

- Je pense mal, ou tu ne sais pas lire l’heure.

À vrai dire, sa phrase n’était pas une question mais précisément une assertion. Passablement énervée par son comportement et son manque réel de professionnalisme, je lui répondis impétueusement.

- Ouais vous pensez mal, alors à l’avenir évitez de penser ça vous évitera sûrement d’avoir l’air idiote ! Maintenant, dites-moi où je dois aller, et vite !

Je rêve, je venais ouvertement de l’injurier et de la remettre en place et elle, elle me souriait… Était-elle aliénée ?

- Il est dix heures moins dix, les entretiens sont clôturés, dommage pour toi. Tu peux disposer maintenant, tu me fais perdre mon précieux temps.

J’ai dû mal comprendre, c’est tout simplement impossible ça ne pouvait pas être réel. Il restait encore dix minutes, elle devait sûrement me dire ça pour m’irriter. C’était la seule explication rationnelle. Expirant puissamment, je tentais de calmer les excessifs battements de mon cœur, ainsi que d’opprimer l’immédiate et vive envie de lui sauter dessus pour étouffer méticuleusement cette petite pimbêche. M’ordonnant de rester stoïque, je lui répondis placidement

- Je vous remercie pour cette Ô combien hilarante boutade, mais comme vous me l’avez pertinemment fait remarquer, il reste encore dix minutes. ALORS JE RÉITÈRE MA DEMANDE : OU DOIS-JE ME RENDRE POUR PASSER CES FOUTUS ENTRETIENS ?

Oups, j’ai passé outre la maîtrise de soi. Relativement défoulée, je lui prodiguais un regard des plus hostiles, pour qu’elle daigne enfin répondre à mon questionnement.

- NON MAIS, POUR QUI TU TE PRENDS ESPÈCE…

Elle n’eut pas le temps de finir sa mélodieuse phrase, car une personne la coupa dans son fabuleux élan.

- Karin, c’est quoi ce boucan ?





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