Fiction: Invocation

Jadis, la race humaine fut assujettie par neuf hommes, ils accédèrent au pouvoir par la violence et le sang. N’acceptant plus leurs abominations les mortelles se rebellèrent .De cette révolte naquirent les prêtresses et leurs gardiens, ils les éradiquèrent et restaurèrent prospérité et félicité. Cependant, une nouvelle menace arriva, pour empêcher ce cataclysme une prêtresse et ses gardiens commencèrent un scabreux périple. Seulement une rencontre hasardeuse peut tout changer.
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Elyraa (Féminin), le 24/08/2011




Chapitre 1: Prologue



Une jeune femme courrait avec célérité dans les innombrables couloirs immaculés de l’immense temple de Konoha. Le sol était passablement glissant. Trébuchante, elle ne semblait pourtant pas se préoccuper de cet infime détail. Haletante, elle ressentait une douleur lancinante dans sa poitrine, cependant elle ne s’octroya pas le temps de faire une pause. Elle devait expressément prévenir la grande prêtresse qu’une missive de Suna venait de lui parvenir, même si pour cela elle devait se rétamer malencontreusement contre le sol mouillé, ou bien finir par étouffer violemment à cause du manque probant d’oxygène. Il fallait impérativement qu’elle informe son maitre, ou ils risquaient tous un effroyable danger.

Accélérant sa vive progression, elle descendit pour son plus grand bonheur les dernières marches en pierres de son parcours sinueux et fastidieux. Arrivant devant la porte en bois cendrée tant convoitée, elle reprit promptement son souffle, recoiffa négligemment ses cheveux ébènes qui collaient contre son front suintant et visqueux, recouvrant alors partiellement ses iris onyx qui l’empêchaient manifestement de discerner correctement quelque chose. Puis elle lissa nonchalamment sa magnifique robe blanchâtre. Elle se devait d’être apprêtée, étant prêtresse elle devait être gracieuse et rester impassible en toute circonstance, aussi terrifiante soit-elle. Remise de sa fatigante épopée, elle toqua délicatement. N’obtenant pas de réponse, elle réitéra hargneusement son action. Après quelques minutes d’attente risibles, elle se décida à rentrer même si elle n’avait guère obtenu d’autorisation. Au diable les futiles convenances. Elle était pressée et ne pouvait décemment plus attendre. Elle rentra donc dans le bureau de sa supérieure, ce qu’elle y vit la laissa pantoise et dubitative. Exaspérée, la jeune femme regarda la grande prêtresse, avachie littéralement sur sa table et copieusement endormie, une bouteille de saké renversée souillait son bureau autrefois propre et rutilant. Désemparée et agacée, elle se décida de la réveiller, priant pour que celle-ci lui pardonne son outrecuidance. Déterminée, elle s’avança prudemment et secoua vigoureusement la belle endormie.



- Non, tout mais pas mes bouteilles de saké, je vous en conjure.

La noiraude était tout bonnement effarée, même dans les abysses profonds de ses songes elle rêvait de saké, pathétique !

- Madame Tsunade, je vous en prie, réveillez-vous !

La dite Tsunade ouvrit paresseusement ses prunelles mordorées, et les darda immédiatement sur l’impudente qui avait osé interrompre son mirifique et précieux rêve. Grommelant des paroles intelligibles et probablement très grossières, elle se redressa sur son fauteuil et regarda froidement la nouvelle arrivante. Prenant la parole, elle parla d’une voix encore rauque due à son inertie.

- Shizune, pourquoi diable me déranges-tu pendant que je travaille ?

‘’Travail’’, Shizune pensa ironiquement que ce terme à ce moment précis était quelque peu inopportun. Néanmoins elle préféra garder sa sarcastique pensée pour elle-même, ne voulant pas subir de brutales représailles de la part de sa si ‘’travailleuse‘’ supérieure.

- Nous avons reçu ce matin une missive de la plus haute importance de la part de Suna.

Tout en lui répondant, elle lui tendit la lettre qui allait inexorablement changer leur paisible vie. Préoccupée et impatiente, la volcanique blonde la lui arracha littéralement des mains, parcourant avec minutie et attention le papier jauni. Ses sourcils s’arquèrent farouchement et ses mains se mirent à trembler immédiatement. Après quelques secondes elle reprit contenance, mais dût relire plusieurs fois le contenu inquiétant pour s’imprégner des faits. Réagissant aussitôt, elle se mit à réfléchir ardemment, malgré l’irrationalité des choses et le manque de fiabilité. Les faits relatés dans la lettre n’étaient pas anodins, et elle devait sérieusement les considérer. En somme, il ne servait strictement à rien de méditer et spéculer, elle devait brièvement prendre une décision.

- Shizune, réunis le conseil dans les plus brefs délais !

Ayant un féroce sursaut à la précédente demande, la deuxième prêtresse se demanda alors si elle avait bien entendu.

- Ré… Réunir le conseil ? Questionna t-elle, ses craintes se révélèrent réelles lorsqu’elle vit son caractériel maitre opiner de la tête. Mais Madame, il y a si longtemps qu’il n’a pas été réuni !

- Je le sais pertinemment, mais pour l’instant ne te préoccupe pas de détails inutiles et fais ce que je te demande.

- Oui madame, tout de suite !

Tout en acquiesçant, Shizune quitta précipitamment la pièce pour remplir la mission que la grande prêtresse lui avait octroyé, laissant celle-ci perplexe et soucieuse, les yeux perdus dans le vague. Une seule question revenait inlassablement s’imposer à elle, lui insufflant des myriades de doutes et d’incompréhensions. Elle se demandait tout simplement s’ils étaient revenus, et quel était leur but. Soupirant d’agacement, elle se laissa choir dans son confortable siège tout en observant par l’encadrement de sa fenêtre grisée le paysage luxuriant sublimé par le firmament ensoleillé.





Dans un tout autre espace-temps, une dimension parfaitement antonymique à celle de Konoha. Un jeune homme était chaudement emmitouflé dans ses douillettes couvertures, le protégeant inexorablement de la morsure glaciale du froid. Endormi profondément, il ne se doutait absolument pas que sa destinée allait insidieusement changé.

- Noooon !!

Hurlant d’effroi, le jeune homme se réveilla brusquement du monde chimérique des rêves, transpirant et tremblant de tous ses membres. Bouleversé et essoufflé, il expira profondément pour tenter de calmer les fortes palpitations de son cœur. Quelque peu tranquillisé, il observa minutieusement l’environnement qui l’entourait. Une table de nuit, une armoire délabrée, des étagères grossières où étaient entreposées ses maigres affaires. Il était indiscutablement dans sa chambre. Grognant, il se frotta énergiquement ses yeux lapis-lazulis, encore groggy et ankylosé dû à un sommeil perturbé, il s’extirpa avec précaution de sa couche pour se relever. Observateur il remarqua que le soleil était bien lumineux, la dure réalité s’imprégna impitoyablement en lui : il était encore en retard pour son entrainement. Tout en se passant un coup d’eau froide sur le visage, il réfléchissait intensément… Quelle excuse valable pouvait-il exposer pour expliquer son flagrant retard… ? Il allait devoir être encore une fois imaginatif. Tout en préparant ses affaires pour son harassante journée, il pensa avec une certaine ironie que finalement faire des horribles cauchemars perpétuellement n’était en somme pas si négatif. Sans cela, il ne se serait probablement pas réveiller. Sac à dos sur l’épaule, armes à la ceinture, il était inconditionnellement prêt pour affronter cette longue journée. Soupirant de lassitude, il quitta nonchalamment sa chambre. À l’instar des jours précédents, il n’était pas aussi dynamique et cela se voyait à sa démarche amorphe, c’est donc sans motivation réelle qu’il se dirigea vers l’arène d’entrainement numéro sept.







Horripilée, Tsunade se massait avec vigueur son crâne douloureux, un sadique mal de tête avait élu domicile dans son crâne. Tout en essayant en vain de se soulager, elle se forçait à faire abstraction aux cris perçants de ses compagnons. Pourquoi diable avait-elle convoqué le conseil ? Elle aurait dû prendre la décision elle-même, sans se soucier des sombres conséquences qu’elle aurait pu engendrer. Non vraiment, elle aurait dû. Car nonobstant le fait que le majestueux, et ô combien respectable conseil, prenait toutes les décisions sur la sécurité du village, là depuis environ une heure interminable ils beuglaient comme des veaux et ne servaient strictement à rien. Ne pouvant plus supporter leurs nombreux contentieux, la prêtresse essaya naïvement de ramener le calme.

- Hum pardon, je vous prie de m’écouter…

La fougueuse jeune femme était tout bonnement outrée, et ce n’était malheureusement qu’un doux euphémisme. On l’avait carrément ignoré ! Elle, la femme à la force herculéenne dont la notoriété n’était plus à faire, elle avait été littéralement snobée par ses animaux qui ne pensaient qu’à se lancer des insanités au visage ! Et tout le monde savait pertinemment que Tsunade abhorrait qu’on la dédaigne de cette façon. Cette méprise avait eu raison d’elle. Bouillonnante férocement de l’intérieur, elle se décida à utiliser une toute autre méthode.

Engrangée, elle tapa impétueusement du poing sur la table de verre, causant une importante brèche sur la surface fragile, mais cela elle s’en moquait royalement. Interceptant des regards outragés de la part de ses aimables congénères, elle continua avec un entrain audacieux.

- IL SUFFIT, VOUS ALLEZ VOUS LA FERMER ET M’ECOUTER ATTENTIVEMENT !

Suite à ce cri mélodieux, l’impudente se rendit compte avec satisfaction qu’on lui octroyait enfin l’attention tant désirée. En effet, stupéfaits, les convives lui conféraient une œillade bien différente. Ils craignaient probablement un de ses excès de colère tout aussi légendaires que destructeurs. Exaltante de contentement face à cette nouvelle situation, la blondinette décida de prendre les choses en main, afin de couper-court à ces divergences sans intérêts et passablement agaçantes.

- Bien, maintenant que vous êtes aptes à m’écouter, il est bien sûr inutile de préciser que je ne tolérais aucun commentaire lors de mon intervention ! Me suis-je bien faite comprendre ?

Inquisitrice la jeune femme ponctuait son questionnement avec un regard sévère et antipathique, empêchant de ce fait une inconsciente révolte. N’obtenant pas la moindre opposition de ses compagnons, elle poursuivit.

- Sur ce, nous pouvons commencer. Il me semble judicieux de vous informer de la fiabilité de la lettre. J’ai en effet expédié un groupe de guerriers sur les lieux, afin qu’ils récoltent de plus amples informations. Ils m’ont transmis leur rapport quelques heures précédant leur départ. Celui-ci était formel, tous les villages avoisinants Suna ont été sauvagement détruits, éradiquant le moindre souffle humain. Cependant, ils sont intransigeants : ce n’est pas de simples humains qui auraient pu les anéantir. Ce qui cause d’innombrables inquiétudes chez nos alliés du sable, qui ont pris la décision d’envoyer une prêtresse et ses gardiens afin d’exterminer les auteurs de ce sombre carnage. J’estime donc qu’il serait plus prudent que nous…

Elle ne put terminer sa phrase qu’un vieillard, le chef du conseil, répondant au sinistre nom de Danzô, lui coupa intempestivement la parole.

- Je tiens à m’excuser de mon impolitesse, cependant il me fallait intervenir afin d’éviter de futurs désagréments pour la sécurité de notre village. J’ai pu aisément comprendre, prêtresse Tsunade, que vous estimez nécessaire d’affecter une prêtresse et ses gardiens à cette risible affaire. Bien évidement, il est tout à votre honneur de vouloir porter secours à nos alliés, cela prouve votre grande bonté. Néanmoins, je considère ce triste massacre comme un vulgaire caprice du destin. Il est tout bonnement inutile d’encourir la vie d’une de nos précieuses prêtresses pour une cruelle tuerie.

Peu réceptive à ses mielleux compliments, Tsunade croissait délicatement ses longs doigts filiformes sous son menton, tout en observant glacialement le vieillard. Cet homme d’apparence anodine, le visage fatigué parsemé de profondes rides, elle l’abhorrait particulièrement. Il était fourbe et vil, possédant un regard où brillait perpétuellement une lueur de malveillance. Par conséquent cela ne lui inspirait que plus de méfiance vis-à-vis de cet être méprisable. Elle ressentait de nombreux ressentiments néfastes envers lui.

- Ne vous fatiguez point, vos misérables flatteries ne m’atteignent et ne me touchent absolument pas. Gardez vos perfides manipulations pour les ignorants, éructa t-elle.

Sa réaction virulente provoqua de vives protestations de la part des ignorants précédemment cités. Scandalisés, les conseillers polémiquaient vivement sur les paroles éhontées de la jeune femme.

- Tsunade, nous n’avons que trop longtemps supporté ton incontinence ! Apprends à modérer tes stupides paroles ! Je refuse de mettre la vie d’une prêtresse en jeu pour tes caprices absurdes, le débat est clos, je ne veux plus entendre un traitre mot sur cette affaire saugrenue.

Tremblante de fureur et affligée par cette décision irréfléchie, l’effrontée quitta violement la pièce. Rejoignant de ce fait prestement son élève qui écoutait sans circonspection derrière la porte, claquant rudement celle-ci, elle marcha à grandes enjambées, signe de sa profonde irritation. L’indiscrète curieuse tenta difficilement de rattraper son initiatrice.

- Madame Tsunade, je vous en conjure, attendez-moi.

Suintante, Shizune réussit après une course effrénée à rattraper la grande prêtresse. Arrivée à son niveau, celle-ci pris la parole, d’un ton où vibrait une sourde rage.

- Shizune, va immédiatement me chercher Hinata et ses gardiens, je veux les voir dans mon bureau dans une demi-heure et pas une minute de plus !

- Mais Madame, je ne veux point vous contredire, cependant le conseil a été limpide : il ne veut pas que vous envoyez Hinata ou une toute autre prêtresse.

Décidément, aujourd’hui tout le monde se permettait de l’offenser et de remettre en cause toutes ses décisions. Lassée et contrariée, la jeune femme se retourna brusquement vers la jeune femme aux cheveux ébène.

- Je me fous de ce que pense le conseil ! Ils ont lu la missive de Suna tout comme toi et moi, elle est plus qu’éloquente, nous ne pouvons la dédaigner. De plus Shizune, tu connais comme moi la prédiction et ce qu’elle engendra. Elle se réalise en ce moment, nous ne pouvons rester les bras en attendant la déchéance de notre monde ! Alors cesse de tergiverser, par pitié, et va me chercher Hinata !

Acquiesçant, et se rendant compte de la gravité de la situation, Shizune abdiqua et répondit favorablement à sa requête en se dirigeant vers le temple pour y trouver la jolie Hyûga. Laissant Tsunade se diriger paresseusement à son triste bureau, la seule chose positive qui lui conférait un temps soit peu de joie, est qu’elle allait y retrouver son dérivatif le plus gustatif : le saké. Presque euphorique, et oubliant les désagréments qui la tracassait, elle ouvrit sans une once de délicatesse la porte de son exiguë bureau.

Pétrifiée, elle resta stoïque sur le seuil de la porte, incapable d’émettre un son compréhensible. Elle se contentait simplement de fixer la rencontre inopinée qui se trouvait dans la pièce.

- Tsunade, je t’attendais !

Finalement, le Saké sera pour un autre jour, monde cruel !



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