Fiction: Eiki, marche sur ses traces!

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Eiki n’a pas attendu que sa mère l’appelle pour se réveiller. Il était impatient de s’entrainer aux côtés d’Oyomo, surtout au Lac. Les mots de Tekkai l’avaient marqué et sa détermination n’en ressortit que plus grande. Après avoir enfilé ses habits, il descendit en direction de la cuisine pour s’enfiler un léger petit-déjeuner. Sa mère était aussi debout et paraissait étonnée de voir son fils déjà débout.

- Eiki, déjà debout ? Un samedi en plus ? l’interrogea Inami.
- Oui, j’ai une séance d’entraînement avec Oyo’ dans quelques minutes ! lui répondit son fils, anxieux.
- Eh bien… Il devrait t’emmener même les jours d’école ! ironisa-t-elle.

Eiki n’en avait que faire de l’humour sarcastique de sa mère. Le petit-déjeuner englouti, il s’empressa d’enfiler ses chaussures et de sortir de chez lui en direction du Lac. Au fur et à mesure qu’il s’en approchait, le stress commença à grandir en lui. Et s’il n’était pas à la hauteur ? S’il se ridiculisait devant son oncle ? Si… Et si les mots de Tekkai étaient totalement faux ?
Arrivé à quelques pas du lieu d’entrainement, Eiki s’arrêta quelques instants pour reprendre son souffle et, par la même occasion, retrouver son calme. Tous ses doutes ne pouvaient pas entraver son envie de devenir un grand ninja. Il sentait qu’il pouvait le faire à la condition que le stress n’handicape pas sa capacité à se surpasser. D’un pas déterminé, il décida d’avancer en direction du Lac. Il était désormais au bord de celui-ci et il pouvait apercevoir la maison de l’homme avec qui il a échangé quelques mots hier. Cet homme avait changé aux yeux du jeune ninja. Il n’était pas comme le décrivaient les rumeurs. Non, ces gens se trompaient sur lui. Il se demandait même pourquoi ils pensaient que Tekkai était un homme boudeur, grincheux et antipathique pour une minorité du village… Toutefois, Eiki n’avait pas le temps de penser à Tekkai pour le moment. Il était 10 heures, heure à laquelle il était prévu que le jeune homme s’entraine avec son oncle. Pourtant, personne n’était là et Oyomo n’était pas un habitué aux retards…

- Etrange, commença Eiki, Oyo’ n’est jamais en retard d’habitude…

Il scruta à gauche et à droite, personne dans les environs. Il fit quelques pas pour contourner le Lac quand il entendit un petit bruit provenant de la forêt située non loin du Lac.

- Surement un animal, pensa-t-il à haute voix. Quoi qu’il en soit, je ne comprends pas comment…

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase lorsqu’il sentait une main l’empoigner par le cou, l’élever très haut dans les airs et le jeter dans le Lac. Eiki n’avait pas pu suivre et encore moins savoir qui était la personne qui était à l’origine de tout cela. Plongé dans les profondeurs du bassin, Eiki avait dû nager longtemps, trop longtemps à son gout même, pour remonter à la surface. Il n’avait jamais soupçonné que le Lac était si profond ! Mais tout de même, la projection était puissante pour l’avoir envoyé si profondément dans l’eau. Eiki émergea d’abord son bras pour s’agripper au bord du Lac puis tracta son corps hors de l’eau à l’aide de ses deux bras.

- Keuf, keuf… Bordel mais qui a fait ça ?! s’exclama Eiki en tentant de reprendre son souffle.
- Il te faudra être plus vigilant à l’avenir, gamin ! lui adressa une voix qu’il connaissait bien.

Eiki releva la tête et s’aperçut qu’il était aux pieds de son oncle.

- T’as pas honte, enfoiré ?! Ton propre neveu ! cria Eiki.
- Fallait bien que je te donne une leçon, imbécile ! Tu es venu ici en étant trop sûr de toi, répondit Oyomo d’un air agacé.
- Préviens-moi au moins ! lui reprocha son neveu.
- L’ennemi prévient-il quand il passe à l’attaque, Eiki ?

Ces dernières paroles semblaient avoir touché Eiki. Elles n’étaient pas brusques mais assez fermes. De par l’intonation que prit Oyomo quand il prononça cette phrase, Eiki savait que son oncle ne blaguait plus. Il se releva, un peu sonné et fixa l’homme qui lui apprit un savoir ninja qui pourrait lui sauver un jour la vie : toujours être en alerte.

- Tu as raison, avoua Eiki. Je ferai mieux la prochaine fois.
- Bien, je préfère ça, lui adressa son entraîneur. Tu te dois de rester sur tes gardes, de ne jamais faire totalement confiance à ceux que tu ne connais pas.
- Oui, j’y veillerai. On commence quand l’entraînement ? questionna Eiki.
- On y vient, ne sois pas impatient, lui dit son interlocuteur. Il faut d’abord que je t’explique deux ou trois petites choses sur le chakra et la manière de t’en servir ainsi que quelques petites astuces sur les armes ninja.

En râlant, Eiki s’assit en face de son oncle, les jambes et les bras croisés. Celui qui était son maître pour la journée commença à disserter sur le chakra, la manière de l’utiliser intelligemment, les différents types et les affinités. Quant aux armes ninja, Oyomo se contenta de les citer. Il ne s’étala pas sur le sujet puisqu’à l’Académie, les aspirants s’entrainaient à les utiliser. Une fois l’exposé terminé, les deux ninjas (ou presque) se levèrent, Eiki plus impatient que jamais.

- Alors, alors ?! Qu’est-ce que je dois faire ?! demanda-t-il à son oncle.
- Du calme. Tu dois apprendre à te contrôler Eiki, sinon ça n’ira jamais, le prévint Oyomo.
- D’accord… dit-il avant de prendre une grande inspiration et d’expirer. On y va.
- Allons-y alors. On va commencer simplement… Enfin, quand je dis simplement… dit-il à son neveu.

Oyomo tendit le bras, la paume vers le haut. Après quelques secondes, Eiki n’en crut pas ses yeux. Les contours du bras de son oncle semblaient scintiller. Bientôt, sa main entière brillait d’un bleu clair magnifique, chaleureux. On aurait dit que sa main était plongée dans un brasier bleu sans que celui-ci ne brûle la chair.

- Wouaaah, s’émerveilla Eiki, qu’est-ce que… Comment tu fais ?!

Oyomo apaisa son chakra et bientôt, sa main redevint normale.

- C’est ça, le chakra, lui expliqua-t-il. C’est ce qui te permettra de réaliser un tas de techniques à l’avenir mais pour cela, tu te dois de le contrôler et ce dans la moindre parcelle de ton corps. Compris ?
- Et comment je suis sensé le contrôler ?! Tu ne me dis rien ! s’exclama Eiki, désireux de contrôler son chakra lui aussi.
- Je ne dois rien te dire, lui répondit son oncle comme si cela était évident. Tu dois simplement te concentrer et faire exploser le chakra qui est en toi pour qu’il ressorte. Je t’ai donné assez d’informations comme ça, essaie par toi-même.

Bien évidemment, Eiki essaya sans attendre. Il tendit son bras comme le fit son oncle quelques secondes auparavant et ferma les yeux pour se concentrer. Le silence s’installa autour des deux ninjas. On n’entendait plus rien sauf le vent souffler. Rien de rien. Et c’était pareil du côté d’Eiki. Après cinq minutes de concentration et d’essai, il n’y arrivait pas. Il ne sentait rien monter ou exploser en lui.

- J’y arrive pas ! cria Eiki. Ca m’énerve, j’arrive à rien !

Son oncle parut agacé.

- Ca ne fait que 5 minutes que tu essayes, pensais-tu que tu y arriverais instantanément ? gronda son oncle. Arrête de faire le gamin et remets-toi au boulot !

Ils y passèrent trois heures. Eiki tenta, sans relâche, d’imiter son aîné. Mais il n’arriva à rien comme lors de ses 5 minutes d’essai. Après tant de temps passé à se concentrer, son oncle décida que c’en était assez pour aujourd’hui. Il recommanda à son élève de ne pas essayer ce qu’il avait appris avec lui dans un autre endroit que le Lac.
La journée était passée rapidement mais Eiki était déçu de lui-même. Comment, en plus de trois heures, il n’avait pas réussi ? Il s’attendait de voir au moins quelque chose jaillir de sa main. Pas grand-chose mais quelque chose. La nuit tomba rapidement et il descendit manger avec sa mère. Quand ils eurent fini, chacun monta se coucher. Eiki alla tirer les rideaux et se glissa dans son lit. Le sommeil ne frappa pas à sa porte. Il n’arrêtait pas de penser à l’entrainement infructueux d’il y avait quelques heures. Impossible de devenir un grand ninja s’il n’y arrivait pas ! Eiki se leva d’un bond mais sans faire de bruit, enfila ses vêtements et descendit d’un pas de chat vers la porte de la maison. Une fois au dehors, il se précipita vers le Lac. Il se devait de faire des efforts s’il voulait parvenir à devenir un grand ninja ! Toujours en courant, il ne s’était pas aperçu qu’il était absolument seul dans les rues de son village. Il faut dire qu’Eiki n’avait pas l’habitude de traîner tard dehors. Il apercevait le Lac maintenant, il n’était plus qu’à quelques mètres. En une poignée de seconde, il se retrouva pile à l’endroit où il se tenait avec son oncle, quelques heures plus tôt.

- Allez Eiki, courage ! Tu dois y arriver ! s’encouragea-t-il.

Il recommença comme ce matin, à savoir tendre le bras, fermer les yeux et se concentrer pour faire ressortir la potentielle énergie qu’il abritait. Mais après de multiples essais, toujours rien. Il se dit qu’il ne devait pas abandonner et il reprit. Après quelques secondes, il entendit quelque chose. Il ouvrit les yeux et regardait sa main. Rien. Ce qui était normal puisque le bruit ne venait pas là. Il scruta rapidement les environs. Il était difficile de distinguer quelque chose dans cette obscurité. Cependant, il vit une silhouette s’approcher de lui. Quelqu’un qui se trouvait à quelques mètres de lui marchait dans sa direction, longeant le lac. Une fois que l’inconnu était assez près de lui, Eiki essaya de trouver le courage de s’adresser à lui.

- Tekkai ? interrogea-t-il
- Non… Ce n’est pas Tekkai, lui répondit l’inconnu.
- Qui… êtes-vous ? demanda Eiki d’une voix tremblante.

On ne pouvait pas distinguer le visage de l’homme, sa reconnaissance était impossible. Eiki l’entendit seulement rire très brièvement et s’adresse à lui.

- Tu es sûr que tu ne me connais pas ? l’interrogea l’homme d’un air ironique.
- Je ne vous vois pas ! Que me voulez-vous ?! Et surtout, qui êtes-vous ?! cria Eiki dont la peur était facilement décelable.
- Regarde-moi, tu es sûr que tu ne me connais pas ? répéta l’homme.

Eiki avait beau regarder, il ne vit rien qui pouvait l’aider à identifier l’homme. Impossible de l’identifier. Mais soudain, Eiki crut comprendre ce que l’homme voulu dire. D’un seul coup, ou plutôt d’un seul clignement d’yeux, il reconnut cet homme-là !

- Mais vous êtes… commença le jeune ninja.
- Oui, tu m’as reconnu, lui répondit d’un air amusé l’homme dont les yeux, depuis quelques secondes, étaient rouges.

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