Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.
Quand le passé revient au galop, notre vie est bouleversée, à tous jamais...
Après des années d'exil, Namikaze Naruto, membre des Sons of Konoha, devra faire face à la plus triste vérité sur l'assassinat de son père, Namikaze Minato. Entre trahison et corruption, il va devoir escalader les hautes marches du pouvoir et ne compter que sur lui-même pour trouver sa réponse.
Suivez les aventures de Naruto Namikaze, l'espoir de Rai.
Sideral88 (Masculin), le 19/05/2012 J’ai eu l’idée de cette fiction grâce à la série américaine Sons of Anarchy que je recommande vivement pour ceux qui aiment le rock, les belles motos et les fusillades entre gangs. Aucun personnage de Kurt Sutter, le créateur de Sons of Anarchy, ne sera reprit. Il s’agit donc d’un cross-over, entre le monde de Charming (la ville dans Sons of Anarchy) et le monde de Naruto. Les personnages seront légèrement OOC et plus pour certains.
UA - OOC. Déconseillé aux -16 (Langage vulgaire, scène osée)
Chapitre 8: Le Pacte des Trois
Sons of Konoha
Le Pacte des Trois
Près du commissariat de police de Konoha
Sasuke s’arrêta à un feu qui venait de passer au rouge. Il réajusta ses lunettes de soleil tout en regardant aux alentours. La ville semblait bien calme pour une après-midi ensoleillée. Les commerces étaient ouverts mais peu de personnes se baladaient dans les rues de cette petite ville. Son oeil s’arrêta vers un homme qui terminait de fumer sa cigarette avant de disparaître dans une ruelle. Sasuke fronça les sourcils. Depuis qu’il était parti de la planque de Kiba, il se sentait espionné, traqué, comme une bête de foire. Le feu repassa au vert, il redémarra en trombe sans pour autant quitter des yeux l’endroit où il avait vu cet homme louche. Après quelques minutes de route, le commissariat de Konoha se dressait devant lui, le drapeau du Japon et de la région de Rai flottant au rythme de la brise. Il s’arrêta sur une place handicapé, rien que pour faire chier son monde et descendit du véhicule, mallette à la main.
Dans le grand hall, tout le monde s’était tu devant lui. Tous les regards étaient rivés vers lui. L’Uchiwa aimait cette ambiance, comme si un vieux démon était revenu au bercail. La secrétaire de l’accueil appuya discrètement sur un bouton en dessous de son bureau, envoyant un signal lumineux au bureau d’Itachi qui savait très bien ce que ça voulait dire. Ce dernier rangea des documents confidentiels dans son tiroir sécurisé. Dans le hall, Sasuke arriva près de la jeune secrétaire en posant sa mallette sur son bureau, bien en évidence.
- Je cherche Uchiwa Itachi.
- Il... va vous...
- Non, en fait je dis ça parce que j’essaie de faire preuve de gentillesse, mais sans vous mentir, je n’en ai rien à foutre de votre réponse... Ajouta-t-il.
Sasuke ne prit même pas la peine d'attendre qu’elle réponde et s’engagea dans le couloir du bâtiment administratif sous les interdictions de la secrétaire. Les policiers présents regardèrent le petit frère de leur patron marcher avec assurance vers son bureau. Pourtant, ils le laissaient faire, bien qu’ils étaient intrigués par le contenu de cette mallette que l’Uchiwa avait soigneusement gardée en main, menotte au poignet, comme s’il transportait les codes de la bombe nucléaire... Quelques instants plus tard, le plus jeune des Uchiwa entra, sans frapper, dans le bureau de son grand frère. Ce dernier l’attendait, bien calé dans son fauteuil, sirotant un verre de Gin. Sasuke ferma la porte en la laissant entrouverte avant de prendre place sur une des chaises.
- Tiens, tiens ?! Tu viens prendre des nouvelles de maman et de papa ? Commença Itachi.
- Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Je reviens d’un voyage d’affaire de Rai et le club est vide de toute âme ?
- Un verre ?
- Non, merci...
- Comme tu veux... Tes "amis" sont en cellule pour une affaire d’incendie criminel. Quel dommage, hein ?
- Sans blague... T’en as pas marre de jouer au chat et à la souris ! Quelles sont tes preuves !?
- Témoin oculaire. Meurtre de Kaze... Bref... ils ne sont pas sortis de l’auberge. Ils comparaîtront face au juge dans deux semaines, d’ici-là, trouve toi un autre boulot, j’ai entendu dire qu'Okido recherchait un mécanicien pour son garage près du lac Minato...
- Combien pour les faire sortir ? Coupa Sasuke qui n’aimait pas le ton que prenait Itachi.
- Tous les cinq ?... Trop pour ton petit portefeuille.
Sasuke ouvrit la mallette, laissant apercevoir des liasses de billets. Itachi se redressa, surpris de voir une telle somme sur son bureau, avalant difficilement l’alcool qu'il venait de mettre en bouche. Il y avait là une somme pharaonique, coupée en billets de cent. Itachi posa son verre sur la table tandis que Sasuke se prit l’autorisation de s’allumer une cigarette.
- Je crois qu’on peut s’arranger ? Commença le jeune Uchiwa en expirant la fumée de sa clope sur le visage d’Itachi, lui qui ne supportait pas le tabac.
- Où as-tu eu tout cet argent ?
- J’te l’ai dit: Une affaire à Rai. Un collectionneur de Harley qui nous a acheté quatre modèles. Sympa hein ?... Évidemment, nous, on ne prend pas les chèques... Uniquement du liquide.
- Je n’en crois pas un mot...
- Ça, j’m'en fous. Étant un justicier de la loi, tu dois respecter le protocole, non ? Et donc, le protocole dit, et je cite : "Tout individu soupçonné dans une affaire quelconque peut être remis en liberté sur présentation de la somme indiquée suivant leur acte commis". C’est beau la justice...
- ...
- Voilà ton argent. Maintenant, libère-les. Sur le champ...
Itachi lança un regard noir à son frère avant de saisir la mallette. Il la déposa en dessous de son bureau avant de prendre son téléphone de bureau. Il appuya sur la touche numéro six avant d’attendre quelques secondes. Un homme répondit.
- Shisui ? C’est Itachi... Libère les Sons... Fais ce que je dis, putain... Tout de suite... Merci...
Sasuke savourait intérieurement sa victoire, mais il ne laissait rien transparaître, comme à son habitude. Il savait très bien qu’Itachi ne voulait pas leur rendre leur liberté, mais la somme présentée changeait la donne. Il ne pouvait faire autrement, et c’était à contrecoeur que l’ainé des Uchiwa regarda son emprise sur eux s’envoler telle une plume d’oiseau sous le vent. Des mois de travail réduit à néant à cause d’un putain de protocole à la con. Sasuke se leva en se dirigeant vers la sortie. Itachi le poignardait des yeux. D’où venait cet argent ? Que faisait-il à Rai ? Tant de questions qui resteront sans réponse... Du moins, pour l’instant...
Dans la cellule, Kakashi fut réveillé par un bruit métallique. Les barreaux s’ouvrirent devant lui. Les quatre autres ne prirent même pas la peine de prêter la moindre attention, mais le gardien, contre toute attente, leur apporta la bonne nouvelle...
Lee allait demander pourquoi mais le regard cinglant de Neji lui fit perdre ses moyens et préféra se taire. Le petit groupe des Sons fut conduit vers l’extérieur où Sasuke les attendait, examinant la contravention qu’il venait de se prendre pour s’être garé sur une place handicapée. Ils montèrent dans le van, Kakashi devant avec Sasuke, et partirent en direction de la planque de Kiba, en prenant soin de ne pas être suivis. Après quelques minutes de route, Sasuke brisa le silence face au chef des Sons.
- Putain... Il s’est passé quoi ? Vous vous êtes fait lourder ?...
- Ton connard de frère m’a mis sur écoute. Il a su pour hier soir...
- Bordel... C’est la merde ces temps-ci...
- Vous avez réussi à ramener les armes ?
- Ouais... Mais les sous obtenus ont été pour Itachi pour vous sortir de là...
- Pas grave, si l’échange s’est bien passé, je suis satisfait. et Kiba ?
- Il a réussi à sauver la cargaison d’armes que vous avez volée hier. Elle se trouve dans son chenil sur les montagnes.
- C’est pour ça qu’on quitte Konoha ?
- Oui... C’est beaucoup trop dangereux de rester au club. Et puis, de là-haut, on a une belle vue sur tout Konoha. On verra les flics rappliquer.
Kakashi approuva d’un mouvement de tête. Quelle journée de merde pour les Sons. Avoir perdu un si gros pactole rien que pour êtes libre, c’était quand même assez triste, surtout que le club avait besoin de cet argent. L’Hatake sortit de sa poche un vieux cigare à moitié entamé, avant de l’allumer grâce à l’allume-cigare du van.
- Et... où est Naruto... Demanda Kakashi.
- Il a... eu un petit problème à Rai... Dès que le club sera remis sur patte, j’irai le rejoindre.
- Non, fit l’Hatake d’un trait.
-Comment ça, non ? Il est peut-être chiant mais il reste un membre des Sons.
- Laisse Naruto à Rai. Il se débrouillera bien mieux sans toi...
- Comment pouvez-vous dire que...
- Sasuke. C’est un ordre... De toute façon, je dois partir pour Rai demain. Il faut que j’y aille seul. Donc, si je le croise, je le ramènerai... En attendant, toi et le reste du groupe, vous restez près de Konoha surveiller ton frère ainsi que les Kaze qui risquent de se pointer bientôt...
- Naruto est mon... !
- Sasuke ! ... Etant numéro deux du club, tu as des responsabilités ! Si je ne suis pas là pour assurer les réunions, c’est toi qui t’en charge ! Me suis-je bien fait comprendre ?
L’Uchiwa fixait Kakashi d’un regard désapprobateur, mais ce dernier ne prit même pas la peine de défier son regard. Sasuke marmonna un "putain" dans sa barbe avant de négocier le dernier virage avant le chalet de Kiba. La camionnette s’arrêta devant le garage et le reste des Sons entra dans la baraque.
En effet, quelque chose ne tournait vraiment pas rond depuis un petit moment...
Dans une planque - Ten Tails - Vingt et une heure
Hinata se réveilla doucement, clignant des yeux à une vitesse fulgurante. Elle se sentait bien, complètement droguée par les cachets anti-douleurs. Elle était couchée sur un lit de fortune, seulement couverte par un drap fin. Elle essaya de se mettre assise mais cette tentative se résolva par un échec cuisant. Elle grimaça en se tenant la jambe, étouffant quelques cris de douleur... Elle se souvenait, petit-à-petit, le point rouge sur sa cuisse, la course effrénée de Naruto à travers le building et sa tentative d’extirpation de la balle, puis, plus rien. Le noir total. Elle avait sans doute perdu connaissance. Elle regarda autour d’elle. Des voix provenaient de la pièce d’à côté. La télévision devait être en marche, vu qu’une des voix était celle d’un présentateur télé bien connu à Rai, un certain Suigetsu Hozuki. Soudain, la porte s’ouvrit, laissant apparaître un visage familier.
- Karin... Fit-elle d’une voix douce à peine audible.
- Comment tu te sens, ma poule ? Pas trop shootée ?
- J’ai l’impression de peser deux grammes...
- Reste couchée, va ! Il faut que tu te reposes. Ordre du médecin.
Hinata approuva de la tête avant de refermer les yeux. Karin s’assit à côté d’elle, sirotant une tasse de thé chaude qu’elle s’était préparée. La rousse, après avoir bu, posa délicatement un gant de toilette imbibé d’eau froide sur le front de son amie, qui tressaillit au contact de cette fraîcheur instantanée sur son corps chaud. L’Hyuuga releva les paupières.
- Depuis combien de temps je suis dans les vapes ?
- A peu près... sept heures maintenant. Tu pourras remercier Naruto, selon le médecin, c’est grâce à lui si tu peux encore courir.
- Je croyais qu’il voulait se donner un genre quand il m’a dit qu’il pouvait m’opérer, rigola Hinata.
- Naruto ne se donne jamais de genre ! Tu devrais le savoir !
- Oui... je devrais...
- En tout cas, ça fait plaisir de te revoir, Hina’. J’avoue que ces dernières années n’ont pas été de tout repos pour nous deux... Tu te rappelles lors de la cérémonie de diplôme... ?
- Oui... Tu avais fait un scandale monstrueux. C’était marrant à voir ! ... T’as repassé ton diplôme ?
- Non... J’les ai envoyés chier à grand coup de gueule par mégaphone. On m’a jeté de force.
- Ça me rappelle la fois où tu as explosé une guitare sur la tronche d’un étudiant parce qu’il avait osé dire que "Rage Against the Machine, c’est de la pop-rock pseudo-anarchique pour rebelle en manque de considération" ! Se souvint Hinata.
- Tu vois, c’est ce genre de souvenir que je veux pouvoir revivre !
- J’ai appris que tu avais claqué la porte de la Police Fédérale...
- Ouais... Ce n’est plus ce que c’était. Ce Danzô se permet beaucoup de choses qui vont contre les enseignements des Namikaze. Je ne pouvais plus bosser pour un type comme lui.
- Et alors... Tu deviens quoi ?
- Je... travaille dans l’immobilier, mentit Karin en détournant son regard.
Hinata, sentant que son amie ne lui disait pas la vérité, la chercha du regard. Karin se leva en direction de la porte et la verrouilla. Après quelques instants de silence et après avoir vérifié que Naruto n’était toujours pas rentré, elle commença :
- En fait... Je bosse pour un type du nom de Pein.
- Quoi ? Le chef du groupuscule terroriste d’Uzu ?
- Oui... Je me suis mis à mon compte en tant que chasseur de prime. Faut bien que je bosse pour vivre, hein ? … Bref... Je dois liquider un certain Kakashi Hatake, fit-elle en sortant une photo de lui.
- Kakashi... Hatake ? C’est...
- Ouais... Le chef des Sons of Konoha, le patron de Naruto en quelque sorte...
- Mais... Il est au courant ?
- Non. Et motus là-dessus, ma grande !
- Pourquoi veut-il sa mort ?
- Je ne sais pas, il ne m’a rien dit, juste "affaire personnelle".
- Et alors ? Tu comptes vraiment faire ce sale boulot ?
- Je pense... Mais... Au fond de moi, j’ai l’impression qu’un truc ne tourne pas rond depuis quelques années. Le rachat de la Namikaze Entreprise, l’arrivée de Danzô, le départ précipité de Naruto vers Konoha, l’enlèvement de Jiraya...
- Que veux-tu dire ?
- Écoute, fit-elle en s'asseyant sur une chaise. Les Namikaze sont passés de grande famille respectable en bête noire de Rai, l’héritier direct de Minato est en exil à Konoha, sous la poigne de ce Kakashi Hatake, étrange coïncidence quand on sait que Pein veut le détruire, non ? Jiraya, un fidèle ami de Minato, est capturé par les Kumoss’ alors que ces derniers s’en contrefichaient de lui jusqu’à maintenant. Ensuite, l’attentat terroriste d’Oto dans Rai qui t’a forcée à revenir de Tokyo ! C’est trop louche... J’ai l’impression que l’on veut vous...
- Nous... ? Répéta Hinata.
- ... J’ai peur pour l’avenir, Hina’. J’ai peur pour vous deux. Il y a trop d'évènements rapprochés en si peu de temps.
Hinata ne répondit pas. C’était la première fois qu’elle voyait Karin l’intrépide montrer ses doutes et ses peurs, à croire que quelque chose de vraiment mauvais se préparait. Soudain, la porte s’ouvrit, laissant apparaître un Naruto chargé de vivre en tout genre ainsi que des billets plein les poches.
- Putain... On peut même plus faire ses courses tranquillement sans se faire racketter à la sortie... Soupira le blond en posant les portefeuilles des personnes qui avaient voulu lui piquer son blé sur la seule commode de la pièce.
- T’as acheté quoi ?... Laisse-moi deviner ! ... Ramens... ?
- Dans le mille ! Répondit Naruto en lançant la boite de pâtes vers sa cousine. Par contre, je ne sais pas ce qu’ils valent... Tiens, la belle au bois dormant est enfin réveillée !
- A peine... Répondit l'intéressée.
Le blond s’assit à son tour sur une vieille chaise de la pièce, mangeant tranquillement son repas tant mérité. Après tout, il aurait pu mourir une centaine de fois pendant cette journée... Hinata les regarda manger sans pour autant demander sa part. Elle n’avait pas faim, ni soif d’ailleurs. Elle semblait ailleurs, portée par les drogues que son corps absorbait non stop depuis plus de six heures.
Le repas terminée, Karin se coucha à côté d’Hinata, tandis que le blond prit le premier tour de garde, scrutant les lumières de la métropole illuminer le ciel noir et pollué. Loin devant, il pouvait voir le gratte-ciel de l’A.N.B.U, éclairé comme Versailles, avec ses deux projecteurs immenses. Un peu à gauche, le bâtiment de la Police Fédérale, un peu plus petit, mais tout aussi lumineux. Naruto eut un petit pincement au coeur à la vue de ce building que son père dirigeait. Enfin, l’Iruka High School se dessinait sur les collines verdoyantes plus au nord, toujours avec son complexe sportif impressionnant. Après tout, ça n’avait pas trop changé et c’était comme si ces trois années étaient passées comme un train à grande vitesse... Après quelques heures, les deux jeunes femmes dormaient profondément et le blond prit le risque de sortir sur le balcon, se fumer une bonne petite clope de minuit. Il repensait à ce que lui avait dit cette Rin, et les craintes de Karin. Il tira une latte avant de frissonner de froid, la température ayant beaucoup chuté.
"Les amis ne sont qu’éphémères dans Rai..."
Cette phrase, le blond la passait en boucle. Ses amis ? Il n’en avait pas... du moins, pas à Rai, ou plus... Karin n’était juste que sa cousine mais quelque chose en elle avait changé, et il ne faisait pas beaucoup confiance à Hinata depuis ce triste jour. En effet, le blond avait un poids au fond de lui, ce même poids qui l’avait obligé à rompre avec elle, trois ans plus tôt, ce même poids qui l’avait obligé à s’exiler de Rai alors que c’était sa vie et sa ville, ce même poids qui l’avait fait haïr le pouvoir et la grandeur des riches familles pour se retrouver comme un pseudo-mécanicien de Harley dans une petite bourgade de province, bossant corps et âme pour quelques poignées de fric... Il écrasa violemment sa cigarette contre le mur avant de la laisser tomber
"Je veux dire que ce que tu crois n'est pas forcément la réalité des faits..."
La réalité ? Elle était horrible pour le blond. Coincé par le désir de le tuer, de le massacrer. Hiashi Hyuuga, il en était convaincu. Si son père avait trouvé la mort dans Ten Tails, c’était uniquement à cause de lui. Le blond croyait, dur comme fer, que Hiashi avait été jaloux de la réussite du plan de sécurité des Namikaze, lui qui s’était cassé les dents quelques mois avant la reprise de Ten Tails sur un plan similaire mais Made By Hyuuga Corp. Certes, les Hyuuga avaient participé activement à ce plan, mais le mérite était pour Minato et la Police Fédérale, et ça, Hiashi n’avait pas du tout apprécié. Jamais les Hyuuga n’avait été relégués au second plan, et le coup de bravoure de son père à dormir dans un hôtel du centre-ville de Ten Tails était la goutte qui avait fait déborder le vase. Du moins, c’était ce que le blond pensait. D’ailleurs, pourquoi Hiashi avait-il refusé de suivre l’exemple de son père et dormir, lui aussi, dans cet hôtel ? Peut-être parce qu’il savait très bien ce qui allait se passer...
- Fils de pute...
Le blond le détestait. Il le haïssait si profondément qu’il avait longtemps hésité à l'assassiner, lui aussi. Mais un élément perturbateur était venu contrarier ses plans. Et cet élément était la fille de son objectif : Hinata Hyuuga. Malgré ses réticences au début, il tomba vraiment amoureux d’elle. Lui qui, au départ, l’avait utilisée pour se rapprocher de son père. Il n’avait pas prévu ce petit incident qui avait balayé tout ce qu’il avait construit. Et cette rage refoulée avait explosé un beau jour, alors que les grandes vacances commençaient à peine. Le blond quitta Hinata sur un coup de téléphone, et partit en exil, loin de lui, loin d’elle... Lui qui ne pouvait plus vivre à Rai, la ville de sa famille...
Lui qui ne pouvait plus vivre à Rai, la Capitale du Vice...
Le lendemain matin, le soleil se leva à travers les gratte-ciels du quartier d’affaires de Rai, inondant les rues et avenues de sa clarté matinale, malgré le smog qui avait pris racine depuis maintenant une bonne dizaine d’années. Naruto se réveilla progressivement à cause des fanfares de klaxons qui raisonnaient dans la ville telle une cacophonie anarchique rythmée au son des moteurs vétustes et des cris des rares piétons, s’insultant de tous les noms dans cette partie de la ville, oubliée de tous. Il avait dormi sur le balcon, tenant son flingue d’une main ferme. Il se leva, la bouche pâteuse en se maudissant d’avoir baissé sa garde aussi facilement, et rentra dans l’appartement où Karin et Hinata étaient toujours en train de dormir, enlacées comme deux amies longtemps séparées. Naruto les regarda, impassible, quand un vieux souvenir lui arriva en pleine face...
"... Nous ! On sera les meilleurs amis du monde ! Jusqu’à la mort ! ..."
Il soupira. Il était loin le temps de l’insouciance enfantine, où les trois inséparables jouaient à n’en plus finir dans les parcs privés des Namikaze ou Hyuuga. Ce temps où son père était encore vivant, bercé entre l’amour de sa famille et son intérêt pour son travail. Ce temps, où Ino avait débarqué de nulle part et que Naruto l'avait prise sous son aile comme si elle était sa vraie petite soeur... Ce temps où tout semblait plus simple et coloré... Mais maintenant, tout ça avait été balayé par la haine, la vengeance, la cupidité et la décadence de l’esprit Humain. Karin jouait les apprentis Boba Fett dans les méandres de la vie, subsistant comme elle pouvait dans ce monde masculin, Hinata avait pris un air de sainte-nitouche, rongée par le pouvoir et l’égoïsme inné des célébrités, et lui, le rebelle corrompu par sa colère, oublié de tous, guidant sa haine contre cet homme qui venait souvent prendre le thé avec son père du temps de son enfance et qui le voyait comme un oncle à l’époque... Ino avait sombré dans la pornographie et la drogue malgré ses brillantes études de droit. Son père, retrouvé mort dans le métro de Ten Tails alors qu’il avait réussi un coup de maître, lui hantait l'esprit chaque nuit. Sa mère, qui les avait quittés quelques jours après la naissance du blond, due à une insuffisance cardiaque, ne cessait de l’appeler dans ses rêves, et Jiraya qui commençait à agir bizarrement depuis un certain temps et qui avait, sans doute, de gros problèmes d’argent, était kidnappé par les Kumoss’...
Le blond se dirigea vers l’unique salle de bain miteuse où le ménage semblait avoir été négligé depuis des lustres. L’eau chaude arriva tardivement, occasionnant un bruit sourd à travers la tuyauterie délabrée de cette vieille tour d’habitation, longtemps en dessous des normes de sécurité actuelles. Il se lava le visage avant de s’essuyer avec son T-shirt, faute de serviette. Le reflet de l’homme qu’il voyait dans le miroir l’horrifiait. Il ressemblait de plus en plus à son défunt père. Ses cheveux lui arrivaient jusqu’à ses omoplates, ses grands yeux bleus reflétaient ceux de Minato et sa carrure s’en rapprochait de plus en plus. Cette image le déboussola au plus profond de lui, croyant voir un fantôme du passé revenir le hanter, même en plein jour. Il sortit de la pièce d’eau en claquant la porte, ce qui réveilla les deux femmes dans un sursaut.
- Allez. Moi, j’dois y aller...
- Naru’ ! Qu’est-ce que tu comptes faire ? Demanda Karin en se frottant les yeux.
- J’vais sauver Ji’. Répondit-il simplement. Toi, tu t’occupes d’elle, elle a assez fait de conneries comme ça. J’en ai marre de perdre mon temps à sauver ses fesses !
Ces paroles blessèrent profondément la Hyuuga qui le regarda d’un air triste, mais le blond n’en avait que faire de son visage d’ange et de ses excuses plates et sans intérêt. Il lui envoya un regard menaçant, presque accusateur, tout en reboutonnant son pantalon. Hinata baissa les yeux, honteuse.
- Non mais tu vas pas bien ? Comment oses-tu lui parler comme ça ! Tu restes ici mon grand ! Rappliqua Karin en se levant précipitamment.
- Écoute-moi bien !...
Naruto avait empoigné fermement la veste de sa cousine. Karin, qui ne s’attendait pas à un tel comportement, sursauta de peur. Le regard du blond lui transperçait la peau.
- ... Ji’ c’est mon problème, ma vie et mon objectif. T’étais bien sympa de venir pour t’occuper d’elle. Maintenant moi, j’ai à faire, alors vous faîtes ce que vous voulez, tant que vous ne venez pas m’emmerder ! Pigé ?
Karin ne répondit rien. C’était la première fois qu’elle le voyait comme ça. Naruto réitéra.
- Pigé ??
- ... Pigé...
Il relâcha son emprise en donnant une petite tape sur l’épaule, avant de se diriger vers la sortie. On entendait ses pas descendre les escaliers à travers le silence de mort qui régnait dans cette tour. Karin réajusta sa veste tout en soupirant. Elle se retourna vers son amie, un peu calmée.
- Je suis désolée... S’excusa Hinata.
- T’inquiète ! ... J’avais oublié comme il pouvait être têtu...
- Alors... C’est quoi le plan ?...
Dans la planque de Kiba - Dix-heures du matin
Les Sons étaient tous réunis dans une salle de réunion improvisée. C’était Sasuke qui menait la danse, Kakashi étant parti tôt le matin en direction de Rai pour une affaire personnelle. L’Uchiwa savourait cette place de chef absolu, ce pouvoir de prendre des décisions pour les autres, ça lui manquait... Il prit le marteau et tapa contre la table, stoppant les conversations qui y régnaient.
- Bien... Notre cher Kakashi étant absent, c’est donc moi qui présiderai cette trente-septième séance de réunion.
- Trente-sept ?! ... Déjà... Fit Lee d’un ton nostalgique.
- Yo, Sasuke ! Ne prends pas la grosse tête ! T’es chez moi, quand même... Rigola Kiba en posant les pieds sur la table.
- Retire tes pieds ! ...
- Cool... Une bonne petite anarchie hiérarchique de bon matin, rien de mieux pour se vivifier le corps !
- Shikamaru, tes sarcasmes, tu te les gardes ! Lâcha Sasuke.
- Bref ! ... On peut savoir pourquoi Kakashi s’est barré comme un voleur aujourd’hui ? Demanda Lee.
- Aucune idée, il m’a juste dit que c’était personnel !
- Cool... une bonne petite anarchie hiérarchique à cause d’un comportement inexplicable et égoïste de bon matin ! Encore mieux !
- Au fait ?! Où est Neji ?... Demanda Chôji.
- Il est tellement insociable qu’on le remarque même pas quand il n’est pas là, trop fort !
- Lee ! Vas me le chercher !
- Pas la peine, je suis là, fit une voix en ouvrant la porte.
- On peut savoir où tu étais ?
- Je dormais ! J’te signale que j’ai passé cinq heures en tôle à essayer de pioncer sur le carrelage froid !
- Mais... Tu n’étais pas couché dans le salon ? Fit Kiba.
- Non, répondit-il simplement un sourire aux lèvres.
- Tiens ! Ino non plus n’était plus dans le salon ce matin...
Un petit silence s’installa, tandis que l’Hyuuga remontait sa braguette bruyamment, toujours ce même sourire aux lèvres.
- Naruto va te tuer ! ... Chantonnait Lee tandis que Kiba le regardait méchamment.
- Bref... On ne va pas passer la journée à vanter les exploits sexuels de notre cher ami...
- Exploit ? J’aurais plutôt dit : miracle, suggéra l’Inuzuka.
- Il a un problème le Naruto-bis ?
- OHHHHH ! Vos gueules, merde ! Hurla Sasuke qui était resté silencieux depuis le retour de Neji. J’ai des choses importantes à vous dire, alors rangez vos couilles dans votre pantalon.
- Cool... une bonne petite anarchie hiérarchique à cause d’un comportement inexplicable et égoiste suivi d’un...
- Shika’, encore un mot et je te bute, lâcha Sasuke en retirant la sécurité de son Beretta.
Le petit monde se tut. Sasuke pouvait enfin commencer la réunion
- Bien. Je disais donc : Kakashi a dû s’absenter, il sera de retour normalement ce soir au plus tôt. Donc à partir de maintenant, c’est moi le boss, et le premier qui fait un pet de travers, j’l’envoie en surveillance à Suna habillé comme un Kumoss’ en pleine cérémonie du Kux Kux Clan ! Pigé !
- Pigé, répondirent les autres Sons.
- Bien ! ... Ceci étant dit, Gai m’a appelé ce matin. A ce qu’il parait, Baki souhaiterait avoir une entrevue avec un de nous.
- Ça sent le piège...
- Baki ? Le numéro deux des Kaze qui se déplace personnellement ? C’est tout sauf un piège, rectifia Shikamaru. Gaara a dû encore piquer une crise récemment.
- Un peu, mon n’veu ! On a piqué leurs armes et brûlé leur entrepôt !
- Sans parler des quelques Kaze morts là bas ! Ajouta Chôji.
- J’ai plus de confiance en Baki qu’en Gaara, personnellement !
- Hallelujah ! Shino a parlé ! Faites péter le champagne ! … Dès qu’on aura du fric !
- Après tout, les Kaze nous ont fait un coup de pute, on leur a juste rendu la monnaie, répondit Kiba.
- Donc ?! Des volontaires ? Demanda Sasuke.
Mais personne ne se désigna.
- Bien. Ce sera donc Shikamaru, conclut Sasuke d’un autre coup de marteau.
- Putain, fais chier...
- Et donc ?! On fait quoi nous ? Demanda Lee.
- Quartier libre jusqu’au retour de Kakashi, c’est-à-dire ce soir, normalement...
Sasuke scella la séance et tous se levèrent, vaquant à leurs occupations. Shikamaru resta assis pour réfléchir. L’Uchiwa se leva avant d’être interpellé par son ami.
- Affaire personnelle, hein ?
- Tu as quelque chose à ajouter, Shikamaru ? Demanda Sasuke en sortant une clope de son paquet.
- Ce matin, on s’est fait choper à cause de son téléphone. En récupérant la carte mémoire, j’ai trouvé ça... Fit le Nara en sortant des documents de sa poche.
- Qu’est-ce que c’est ?...
Sasuke prit les papiers en commençant à les feuilleter. Soudain, sa clope tomba par terre, sa bouche grande ouverte.
- Nom de Dieu...
- Ouais... Comme tu dis...
- Alors l’enlèvement de Jiraya... ?
- Ouais... Un pacte orchestré par Jiraya, The "A" et Kakashi pour descendre Naruto... Souffla Shikamaru en fermant les yeux.
Sasuke était estomaqué. Jamais il n’aurait pensé que Kakashi vendrait un des leurs pour satisfaire sa cupidité. Le montant du pacte s’élevait à beaucoup de Yens, avec un petit plus : une cargaison d’arme. L’Uchiwa jeta les documents sur la table en se radossant violemment sur son siège. Pour The "A", Naruto pesait beaucoup sur la balance, une soif de vengeance pour détruire définitivement la famille qui lui avait fait perdre beaucoup...
- Alors... C’est pour ça que Kakashi l’a envoyé avec nous, pour être sûr que Naruto revienne à Rai. Et c’est pour ça qu’il agissait bizarrement là-bas...
- Que veux-tu dire ?
- Si on est arrivés dans les temps, c’est grâce à Naru’... Il est arrivé à nous faire passer par le centre-ville de Rai sous les autorisations des ANBU en personne ! … Naruto est donc l’héritier direct des Namikaze ?! Il cachait bien son jeu...
- Il faut en parler à Ino. Elle doit savoir des choses.
- T’as raison...
Les deux hommes se levèrent en même temps. Dans le salon, Ino zappait sur la télévision. Il n’y avait pas grand chose à regarder à une heure aussi matinale, à part les dessins-animés qui ne l'intéressait pas plus qu’une partie d’échecs avec le Nara. Soudain, l’écran se teinta de noir. On l’avait éteint. La blonde se retourna et vit Sasuke et Shikamaru, l’air grave.
- Oui ?... Demanda-t-elle.
- Faut qu’on parle... Commença Sasuke.
- ... C’est au sujet de Naruto...
Merci de m'avoir lu !
On rentre dans le vif du sujet !
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