Fiction: Le passé forge l'âme et guide nos pas...

Kamara est une kunoichi de 22 ans, bafouée, trahie par les siens, qui ne vit plus que pour une chose : se venger de sa soeur et de l'amant de celle-ci.
Classé: -12D | Action/Aventure / Fantasie | Mots: 3656 | Comments: 1 | Favs: 1
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Arsinj (Masculin), le 23/10/2011
Une petite fic qui débute mon recueil, j'espère qu'elle plaira. ;)



Chapitre 2: Kamara



Suite des présentations de personnages...

==Kamara==
Description physique :
Tout comme ma sœur Keiko, je possède des yeux d’un gris très pâle, comme un clair de lune. Nous avons toutes deux de longs cheveux fins, d’un brun sombre, encadrant nos doux visages au teint de porcelaine. Plutôt de petite constitution, je me démarque de sa sœur en étant plus en muscles. J'étais une petite force tranquille. Petite, menue, mais qui, en soit, était un avantage confortable au combat, me servant principalement de sa vitesse et de son agilité.
Mes formes sont discrètes mais tout du moins désirables. Je peux aisément répondre à la description qu’on peut se faire d’une « femme-enfant ». Mais tout cela en se basant sur mon physique, et non en ce qui refoulait, bien caché au fond de moi...

Description mentale :
En un mot ? Blessée. Je suis une femme meurtrie, et mon caractère en a été fortement influencé. Avant, j'étais guillerette et pleine de malice et de joie de vivre. Bien que réservée, on pouvait voir dans mon regard le bonheur.
Depuis les terribles évènements survenus il y a quelques temps, mon âme est changée à jamais. Je n’aime pas les hommes, je les trouve vicieux, insensibles et ils s’éloignent au maximum de la notion de courtoisie. Pour eux, l’amour n’était qu’un jeu, qu’un leurre, et en leurs dires… pas une once de vérité.
Je voue une haine sans faille également pour ma sœur, ma traîtresse de sœur. J'écumerai les routes sans fatigue, nourrie par le désir de vengeance et de justice.
J'ai beau être aimable et bienveillante, mon regard n’a plus sa lueur d’antan, mon esprit est verrouillé par la douleur, et, malgré les apparences, je me méfie, et ne m’avance guère au sujets des relations, car je sais désormais, que jamais elles ne durent.
Je me montre intraitable et froide par moment, surtout objective et observatrice.
Il faudra beaucoup de temps, et de douceur, pour que mon cœur daigne à se réchauffer...

Mon histoire :
Je naquis il y a de cela 22 ans, dans les terres du Pays du Feu, à Konoha. Mes parents étaient aimants, et j’avais une sœur jumelle qui me ressemblait comme deux gouttes d’eau… Keiko.

J’étais son aînée de quelques secondes, et malgré ce peu de différence, je me sentais nettement plus mure et responsable qu’elle. Une grande sœur protectrice, prête à s’arracher les yeux pour sa frimousse d’ange. On s’amusait souvent, à échanger nos rôles, et nos parents en étaient exaspérés, même s’ils ne se sont jamais vraiment énervés contre nous. Nous étions leurs filles, les seules.

En parlant de mes parents, j’y songe… il faut que je vous les présente. Mon père est un brave homme au service du village caché des feuilles, un Jonin de renom, et j’avais beaucoup d’estime pour lui. Il était de taille moyenne, assez trapu, mais derrière son apparence rompue aux combats, se trouvait un cœur en or, débordant de tendresse pour sa famille… ses « femmes » disait-il tout le temps. Ma mère quant à elle, était une femme dévouée. Elle avait eu une enfance sans trop d’histoire, et, lorsqu’elle n’était pas occupée à la boutique de vêtements dont elle était la patronne, elle se pliait en quatre rien que pour nous faire plaisir.

Je la revois encore, courir autour de la table pour essayer, en vain, d’attraper l’une d'entre nous. On riait beaucoup, toutes les trois, et lorsque notre père rentrait à la maison, la rivalité s’installait. Il s’agissait d’un jeu de ruse et de vice pour attirer les faveurs du père qui ne savait pas où donner de la tête, entre sa femme délicieuse et ses jumelles débordantes de vitalité et d’audace.
Nous grandissions, comme tous les enfants de notre âge, dans une ère de paix et de prospérité. L’insouciance des enfants… est une chose unique et merveilleuse.
Cependant, comme je l’ai dit précédemment… je me sentais plus responsable que Keiko. Et je voyais bien, à travers mon regard observateur, que petit à petit, elle avait su gagner une place particulière envers mes parents. Je fus d’abord un peu jalouse, mais il fallait avouer que moi aussi, je partageais cet attachement sans limite.

Elle avait cette façon de rayonner en société, que moi, plus réservée, n’avais pas. Elle était talentueuse, et même si nos physiques étaient semblables, ma beauté me semblait bien fade à côté de la sienne…
N'ayant plus aucune raison d’échanger nos places, elle gardait la sienne farouchement, mais je ne pouvais pas lui en vouloir… si j’avais été elle… j’aurais probablement fait la même chose.
Nous étions adolescentes lorsque l’écart se creusa. Nous avions toujours une relation fusionnelle des sœurs jumelles prêtes à tout l’une pour l’autre, mais avec le recul, j’appris que ce n’était qu’un voile superficiel qui m’avait aveuglé…comme tous les autres d’ailleurs.

Les garçons s’intéressèrent à nous, surtout à elle. Je prenais cela avec un détachement apparent, même si, au fond de moi, je criais justice et je souffrais. Mais que valait cette douleur, si c’était pour son bonheur ? Je me taisais et la regardais sourire, danser avec les jeunes hommes. Elle les collectionnait… elle les faisait tous tomber, et demeurait indécise, au milieu de sa cour de fidèles.
Vous pourriez trouver cela affreux et immoral, je pense seulement qu’elle n’était pas prête à avoir une relation posée et stable… officielle, autrement dit.

De mon côté, j’avais en vue un bel homme aux atouts discrets mais non négligeables.

Il me ressemblait, entre autres. Ses cheveux auburn lui tombaient sur les épaules, et son regard semblait doucement luire de gentillesse et de sagesse. Oui, je l’aimais bien… je crois bien que je l’aimais… il se pourrait que j’aie été attirée par lui. Et il semblait, que, contre toute attente, mes espérances le concernant étaient réciproques. Nous nous sommes rapprochés, timidement, et, même, une fois, au clair de lune, nous nous sommes embrassés. Un petit baiser sur les lèvres, et je m’étais alors sentie m’envoler dans les cieux, côtoyer les étoiles du firmament. Cependant, notre relation n’a pas pu durer…

Ma jumelle, Keiko, avait un prétendant plutôt audacieux, qui se démarquait des autres. Il était le fils d’une famille aisée du Pays des Brumes. Nos parents lui ont donc arrangé un mariage à l’amiable avec ce Sano.
Celle-ci était apeurée et tous les soirs, dans notre chambre, elle fondait en larmes. Elle me répétait sans cesse qu’elle ne voulait l’épouser, qu’elle préférait même se donner la mort !

- Keiko… votre mariage n’est pas tout de suite… nos parents t’adorent, si tu leur parlais avec sincérité, je suis sûre qu’ils annuleraient cet arrangement.

Elle me regarda, les yeux noyés de larmes.

- Kamara, c’est plus compliqué que tu ne le penses… le contrat est scellé, je dois me marier à la prochaine pleine lune. La famille de Sano ne doit pas être contredite, ou ce sera la ruine pour nous.

Et elle pleura de plus belle, et je ne pus rien faire pour la consoler….
Je ne comprenais pas alors, tout ce que ce mystère signifiait. Certes la famille de son promis était de haut rang. Mais elle avait l’air charmante, et le jeune homme… bien que possessif… ma foi… acceptable. Il ferait un bon époux et elle serait à l’abri de la détresse. Il restait trois jours avant la prochaine pleine lune, je me devais d’agir vite.
Je réfléchissais à n’en plus finir. Mes parents ne voulaient pas démordre de leur choix, malgré toute l’affection qu’ils nous portaient. La famille de Sano était puissante, et d’aucun se risquait de les affronter. Keiko dépérissait à vue d’œil, j’aurais tout fait pour la sauver.

D’ailleurs… j’ai tout fait. À mon plus grand regret.
J’ai monté un plan que j’ai présenté à ma sœur, et en le lui expliquant, je vis de nouveau de la joie de vivre dans ses yeux, et cela m’avait empli le cœur de bonheur. J’étais l’aînée, il était de mon devoir de la protéger. Cela serait l’affaire de quelques jours…
Cela me coûtait d’abandonner l’homme que j’aimais, mais pour le bien de ma sœur… il le fallait.

Mon plan était simple… le jour de son mariage, lors des préparations, elle devait par inadvertance se couper un peu la main, afin de nous distinguer l’une de l’autre. Je resterais sans marque aucune… jusqu’au soir, le moment du mariage.
Alors là… nous échangerions de place. Je me ferai la même entaille et dirais oui … à sa place. Juste le temps des nuits de noces. Après, je ferais en sorte de trouver une raison pour annuler le mariage, et je ne trouvais qu’une chose …perdre ma virginité. Un tel affront serait inacceptable et il me renverrait, cela en était certain.

Forte de cette certitude, je fis en sorte de la perdre dans les bras de mon aimé, le soir même, au pied d’un chêne… entrelacés comme l’étaient les racines environnantes, avec pour seule témoin, la lune au-dessus de nous, caressant nos peaux laiteuses, fiévreuses de désir. Keikoku... Keikoku, mon aimé. À jamais, regretté.
Le jour vint, et la tension était palpable. Enfin, surtout de mon côté. Ma sœur se portait comme un charme. En retouchant sa robe, elle s’entailla la paume et le fit bien remarquer à tout le monde, comme convenu. Le reste de la journée se passa avec une lenteur étouffante. Ne pas penser à ce que je laissais derrière moi… ce n’était qu’une affaire d’une nuit… ou deux…

Le soir venu, je m’entaillais de même ma main gauche, discrètement, et étanchai le sang qui y coulait généreusement en grimaçant. J’espérais que cela ferait l’affaire. Ma sœur devait porter des gants pour cacher la sienne. Une fois parée des plus beaux atours, on n’y voyait que du feu. Ma sœur jouait mon rôle à la perfection, effacée et discrète. Et moi… je m’évertuais à faire de même.
Si j’avais su lire entre les lignes à ce moment-là, j’aurais peut-être pu faire marche arrière, et ma vie en serait tellement différente…

Je ne fis guère attention au mariage tant mon cœur battait la chamade à l’idée d’être découverte. Mon… mari m’attendait, et tous les regards étaient sur nous. Je l’ai vécu… comme dans un rêve… enfin, plutôt un cauchemar… et ce n’était que le début. Après le « oui » tant redouté que j’ai murmuré, les festivités commencèrent. Danses, victuailles, cadeaux, boissons.
Je cherchais des yeux ma sœur mais ne la vit nulle part…
Mon esprit fut vite accaparé par les personnes venant nous féliciter. Un sursaut me surprit lorsque Sano posa avec fermeté sa main sur ma cuisse… trop près… trop près. Je me sentis mal à l’aise mais tâchai de faire bonne figure.
Et la lune de miel vint. Il m’entraîna avec empressement dans sa chambre, lumière tamisée, pétales de roses partout. Sur l’instant, j’ai trouvé cela très romantique… sur l’instant, seulement.

- Déshabille-toi.
- Pardon ? répondis-je.
- Tu m’as bien entendu, gueuse, enchaîna-t-il.

Et sur ce, il m’empoigna pour me jeter sur sa couche. Son corps m’étouffait, tandis que ses mains relevaient mes jupons. Je voulus protester mais sa main vint se coller sur ma bouche, m’empêchant tout hurlement. Il me dévêtit de manière bestiale, un rictus de méchanceté sur son visage.
Là… je compris. Je commençais du moins à comprendre ce que ma sœur cachait. Et je n’étais pas au bout de mes peines.

Je fermais les yeux en retenant un hurlement. Il se releva, enleva ses vêtements. J’étais terrorisée. Je ne pouvais pas bouger… comme pétrifiée. Il se recula, pensif. Soudainement, il me cracha au visage.

- Espèce de... T’es sa sœur, c'est ça ?

Je ne répondis pas, sa main emprisonnant toujours ma bouche, me gênant également pour respirer. J’avais un regard effaré. Elle m’avait eue…

- Tu crois que je t’aurais pas reconnue, hein ? Et les marques que je t’ai laissées, en « souvenirs », tu croyais que, bourré, je les aurais oubliées ? Kamara… ah, Kamara... tu t’es fait embobiner par ta propre sœur, et tu croyais m’avoir aussi ? T’es bien comme ta sœur. Vous êtes des garces, des sales garces ! Tiens, pour ta peine.

Et là… il me viola. Des larmes roulèrent sur mes joues tant la douleur était atroce. Je me sentis déchirée de l’intérieur. J’aurais voulu hurler, me débattre, fuir. Cela m’était impossible. Il me tenait fermement… je pleurais, pleurais de toutes mes forces.
Cet homme…bestial, infâme. Les mots ne me venaient pas tant la douleur et l’humiliation étaient fortes.


Il me relâcha enfin après un râle de plaisir qui me provoqua la nausée.
Il me planta là, nue, souillée, humiliée. Je me rhabillai en silence et partis en pleurant. Le lendemain, l’affaire était mise à jour, notre mariage, annulé. Ma sœur envolée… avec Keikoku.
La douleur fut encore plus intense que celle de mon viol. Trahie, humiliée, souillée. Trahie par ma sœur qui s’était jouée de moi, en habile comédienne. Trahie par mon aimé qui avait fui avec elle.

Comment décrire ce sentiment de détresse ? J’eus envie de mettre fin à mes jours. La honte était sur notre famille… méprisée. Elle fit faillite. Tout cela, à cause de ma sœur. J’ai dû partir. Trop de gens parlaient, trop de gens me jaugeaient, me traitaient de tous les noms. Je partis, pour laisser à mes parents une chance de refaire une vie. Loin de moi… loin de nous deux. J’ai été déshéritée. Je n’ai embarqué avec moi que le strict minimum. Mon étui à shurikens, un katana court et une modeste bourse de piécettes.


J’ai dû abandonner les miens, abandonner le lieu qui m’avait vu naître, grandir, et où la honte me suivait désormais. Abandonner aussi ma carrière dans le village de Konoha. La seule voie qui me restait était celle de vagabonde.
Je m’enfuis, discrètement. Mon seul réconfort était de ne pas avoir été engrossé par ce porc.
Après des semaines d’errance, ma douleur abyssale se remplaça par une haine intense, aussi forte que l’était ma douleur. La haine des hommes, la haine de ma sœur. Et quand je me voyais sur la surface de l’eau, dans un miroir, je ressentais du dégoût, car ma sœur avait le même visage, et qui sait quelle réputation précéderait mon voyage…

- Je vous retrouverai, et vous baignerez dans le sang, le même sang que le mien, qui a coulé pour vous, traîtres !

Et sur ces mots, je m'enfonçai dans la forêt du Pays du Feu...




J'ai du mal à parler avec le point de vue d'une femme ;)
Dédicace à godaimehokage, le premier à m'avoir laissée un commentaire.
Comme la description était trèès longue, j'ai choisi de ne pas faire suivre immédiatement le chapitre... pour le suspense XD
Je suis sadique...




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