Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Sad irony. (terminée)

Naruto, âgé de dix ans, se perd dans les couloirs de l'hôpital. Il fera à cette occasion une rencontre pour le moins surprenante... Naru/Hina, OS death-fic.
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Haruhi C. (Féminin), le 24/07/2011
O-S qui devait à l'origine être pour un concours. J'ai pas pu participer, mais je l'ai quand même écrit. J'espère que ça vous plaira. :)



Chapitre 1: La petite fille au piano.



25 mai 2001


-J'en ai marre d'être ici !

Telle fut la dernière phrase qui émana du jeune Naruto Uzumaki, au poignet tordu, avant qu'il ne prenne la fuite. Le docteur qui l'avait soigné, une femme à forte poitrine, s'était absentée, alors pourquoi ne pas en profiter ? La tête blonde se faufila entre deux infirmières en pleine discussion. Elle courut à toute vitesse, s'attirant les regards mécontents, amusés, ou encore étonnés des personnes présentes dans le couloir.

-Naruto, bon sang, reviens ici ! appela une voix d'homme, déjà essoufflée. Naruto !

Un jeune homme, assez grand, ses cheveux bruns attachés, et aux yeux presque noirs suivait expressément la tête blonde, le souffle court. Le petit bonhomme de neuf ans, slalomant toujours, ne l'écouta pas et continua, s'amusant à grands éclat de rires joyeux. Il grimaça néanmoins de douleur lorsqu'il fit faire un faux mouvement à son poignet fraîchement bandé. Il avisa un couloir sur le coté, moins bruyant, et s'y engouffra, se cachant au coin pour guetter l'arrivée de son tuteur, à qui il avait bel et bien décidé de lui en faire voir de toutes les couleurs.

-Personne à l'horizon, héhé, Iruka a dû partir dans une mauvaise direction !

Quelques minutes passèrent sans que le poursuivant ne se montre. Naruto, intrigué par le silence du couloir dans lequel il se trouvait, se mit à l'explorer de ses yeux océans. Pas bien différent des autres couloirs, sauf qu'il semblait n'y avoir personne. L'endroit idéal pour se cacher pensa le jeune garçon.


Plus le temps passait, plus Naruto s'impatientait, étant de nature agitée, de l'absence de son tuteur. Mais alors qu'il s'apprêtait à repartir, une mélodie douce, singulière, parvint à ses oreilles. Une mélodie jouée au piano, un peu hésitante, mais magnifique. La bouche du blond s'entrouvrit légèrement, tandis que les notes de piano résonnaient dans son esprit. Inconsciemment, il se mit à marcher en direction de là où se faisait le plus entendre la musique, derrière une porte légèrement plus éloignée, entrebâillée. Il la poussa délicatement, presque timidement.

La clarté de la salle l'éblouit légèrement. Celle-ci était spacieuse, et illuminée par des baies vitrées, donnant sur le parc ensoleillé de l'hôpital. En son centre, sur une légère estrade, se dressait un magnifique piano blanc à queue, majestueux, d'où semblaient s'échapper les notes de cette mystérieuse chanson. Assise devant son clavier, une jeune et frêle jeune fille, aux traits reflétant l'innocence même qui émanait d'elle. Son visage était triste, entraîné par l'émotion de son morceau, les yeux fermés. Elle ne devait pas être bien âgée, pas plus que le jeune spectateur clandestin de la scène. Ce dernier s'avança lentement mais sûrement, jusqu'à pouvoir observer précisément la pianiste, toujours guidé par la mélodie. Il put ainsi apercevoir l'aisance avec laquelle se déplaçaient les doigts de la jeune fille, quoi qu'un peu hésitants par moments, sur l'instrument.

L'état second de Naruto prit fin avec la mélodie. Le silence revint. Un peu déboussolé, le blond osa le troubler à mi-voix.

-C'était... fantastique !

A ces mots, la jeune demoiselle ouvrit soudainement les yeux, révélant deux pupilles d'un blanc nacré. Elle regarda Naruto avec surprise, et rougit immédiatement. Elle resta immobile sous le regard curieux et impressionné du blond, avant de sauter du siège sur lequel elle était assise, et de s'enfuir à toute vitesse, tête baissée. Elle repassa par la porte d'où venait le visiteur, le plantant sur place. Lui resta immobile quelques secondes, et haussa des épaules, devant le comportement étrange de cette fille.


~ ~

25 mai 2011

-Il naît ! s'excita un jeune homme d'une vingtaine d'années.
-Il ou elle, rectifia une jeune femme rousse.
-C'est « UN » bébé, pas « une » bébé, c'est masculin, donc ça correspond à « il » et pas « elle » puisque c'est pas féminin !
-Shikamaru, calme-toi bon sang ! Arrête de dire n'importe quoi et viens t'asseoir ! déclara une autre femme blonde.
-Me calmer ! Et comment tu veux que je fasse !

La bande de jeunes soupira à l'unisson, bien qu'ils soient eux aussi anxieux pour le futur enfant, issu de l'amour d'un certain Shikamaru Nara, et de la pétillante Temari no Sabaku. Voilà à peine quelques minutes qu'ils attendaient, que l'impatience était à son comble. La rousse, Karin, calée dans les bras de son homme, Suigetsu, Sasuke Uchiha, Ten-Ten Umino, Ino Yamanaka et Kiba Inuzuka s'étaient précipités à l'hôpital à l'appel littéralement hystérique du Nara, et attendaient maintenant avec lui. Seul un manquait à l'appel, fidèle à lui-même pour ses retards. Il ne tarda pas à montrer sa crinière de soleil, presque unique en son genre, avec un grand « Je suis là ! » lâché avec soulagement.

-Naruto, tu en as mis du temps !
-Héhé, je sais mais je dormais encore, désolé, s'excusa le dit Naruto en passant nerveusement sa main dans ses cheveux, par habitude.
-Hm... J'ai soif, lâcha Suigetsu alors que le silence régnait depuis une dizaine de minutes.
-Comme toujours Sui' !
-Viens, on va chercher à boire. Shikamaru, tu viens ! fit Naruto, toujours énergique.
-Non ! Imagine qu'il y ait un problème, et que...
-Y aura pas de problèmes, mec, et là, ta besoin de bouger un peu pour décompresser!

L'homme aux cheveux gris-argentés se leva suivi de Naruto. Le Nara ne voulut d'abord pas bouger, mais finit par accepter. Ils progressèrent jusqu'à l'immense hall, où ils prirent la direction de la cafétéria. Le bâtiment rappelait de nombreux souvenir au blond du trio, il avait l'habitude d'y venir, à cause de ses chutes, entorses ou blessures dues à son agitation étant petit. Il y avait tout de même un souvenir qui se démarquait des autres, mais il était assez flou, endommagé par les dix années qui s'étaient écoulées. Il ne persistait plus qu'une mélodie, belle et triste.

-Bonjour Tsunade-san.

Eh ? Tsunade ? pensa le jeune homme. C'est pas possible, elle est toujours ici !

-Partez sans moi, je veux voir quelqu'un, lança-t-il au deux autres.

La dite Tsunade s'était déjà éloignée dans un couloir, bien vite suivie de l'Uzumaki. Il l'a vit entrer dans une salle en compagnie d'un homme, aux long cheveux bruns foncés réunis en catogan. Il jura entre ses dents, elle devait être en consultation. Bah, il n'avait qu'à attendre, il était ici pour un bon moment après tout. Le blond se posa à coté de la porte, mais se stoppa bien vite :

-Comment ça se passe ? fit une voix d'homme.
-Hiashi. Elle... elle ne peut plus résister à présent. Même si nous l'avons mise sous traitement depuis le moment même où nous avons découvert sa maladie, son corps n'était pas disposé à vivre longtemps. Je vous l'ai déjà dit.
-Alors... vous ne pouvez vraiment rien faire...
-J'en suis vraiment désolée Hiashi.

Naruto s'éloigna de la porte entrebâillée comme si celle-ci l'avait électrisé. Il ne connaissait peut-être pas cette fille, mais ne put s'empêcher d'être triste pour elle et celui qui semblait être son paternel, et de se sentir coupable d'avoir entendu une telle conversation. Perdu dans ses pensées, il s'engagea dans ce qu'il croyait être le couloir vers le hall principal, mais déboucha sur un autre couloir. Cette situation le ramena dix ans plus tôt, lorsqu'il s'était engagé au hasard dans les couloirs pour échapper à son tuteur, et qu'il avait trouvé la petite fille au piano.

-Où est la patiente Hyuuga ? s'affola une jeune infirmière aux cheveux roses, sortant d'une salle.
-Comment ça où est-t-elle ? Elle peut à peine bouger, comment aurait-elle pu s'enfuir, répondit une brune. Quoi qu'il en soit, on doit la trouver au plus vite !
-Et Tsunade est avec son père... gémit la première.
-Une patiente a disparue, s'inquiéta une autre infirmière.

Une fois de plus au mauvais endroit, Naruto s'esquiva rapidement et au hasard, dans un couloir, pour éviter l'affolement du personnel médical. Décidément ! Il erra un peu et demanda son chemin à un médecin pas très réveillé, aux cheveux gris.

-Eh bien, içi, c'est réservé au personnel normalement...
-Ah, hum, d'accord, merci m'sieur !

Il fit demi-tour, mais remarqua quelque chose qui l'interpella.

-Eh, m'sieur ! Y a quoi içi ?
-Içi ? Hum... Avant c'était des salles de divertissement pour les patients, mais elles ont été abandonnées il a bon nombre d'années...Eh ! Où vas-tu ! C'est vide !

Trop tard, le jeune homme s'était engouffré dans le couloir. Faisant confiance à ses souvenirs, il se déplaça jusqu'à être devant la troisième porte du couloir. Il hésita un peu, mais finit par ouvrir la porte. Rien n'avait changé, le piano était toujours là, bien que couvert de poussière. Il n'y avait pourtant pas la jeune pianiste qui avait su l'émerveiller. Il s'apprêta à repartir, quand un mouvement attira son attention, à même le sol. Une silhouette -non, une femme- s'y trouvait, recroquevillée et tremblante. Le jeune homme se maudit de ne pas l'avoir remarquée, pendant qu'il avait cherché la trace d'une gamine venue il y a dix années.

-Eh, m'dame, vous allez bien ?! fit-il en se précipitant pour l'aider.

Il s'agenouilla à ses cotés et la soutenue comme il le put.
Madame ? Mademoiselle plutôt ! pensa-t-il. Elle doit avoir mon âge !
La concernée releva la tête, et planta ses yeux dans ceux de Naruto. Tout deux se fixèrent, éberlués. L'un croyait rêver, des yeux nacrés comme ceux-là, ne pouvaient pas sortir de sa mémoire bien qu'ils soient lointains ; tandis que l'autre, souffrante, était pétrifiée d'effroi en voyant ce jeune homme qui l'avait découverte, dix ans plus tôt. Pareillement, elle ne pouvait oublier les cheveux et yeux lumineux de ce petit garçon -maintenant devenu grand- aux moustaches de chat.

-Mais tu es... tu es la petite pianiste ! Oh ? Qu'est-ce que tu as, s'affola-t-il en la voyant tenter de répondre, mais finalement tousser.

Elle ne répondit pas, toussant encore et encore. Le blond, impuissant, lui tapota maladroitement le dos, un peu affolé. Bon sang, il était dans un hôpital, et n'était même pas fichu de réagir rapidement et de l'emmener voir un docteur ! Se maudissant encore de sa stupidité, il l'a prit dans ses bras, et se dirigea vers la sortie, mais une main faible l'arrêta en serrant doucement sa chemise.

-N-Non, l-laisse-moi, murmura la jeune fille en se calmant.

La voix douce et légère de la jeune fille l'électrisa, et l'arrêta. Il la regarda avec un air niais.

-Mais... tu vas mal, faut que t'ailles voir quelqu'un !
-N-Non... s'il-te-plaît... implora-t-elle, avec un regard suppliant. Sa voix se brisa au « s'il-te-plaît ».

Il eut la lourde impression qu'il le regretterait, mais se laissa faire face à la supplication douloureuse de la fille. Elle lui désigna de la tête l'instrument qui trônait au centre de la pièce, prise d'un frisson soudain. Le garçon obéit, comprenant soudain la raison de la présence de cette fille içi. Il la déposa doucement sur le tabouret, et par crainte qu'elle ne s'effondre, la soutint en passant une main dans son dos. Celle-ci ferma les yeux, étouffant une nouvelle toux, et posa délicatement ses mains d'une admirable finesse sur le clavier. Dès lors débuta un enchaînement de notes précises qui rappelèrent des souvenirs au blond.

-Cette mélodie, murmura-t-il, en fermant lui aussi les yeux pour mieux apprécier la triste saveur de ce merveilleux morceau.

Il fut transporté, tellement que le morceau pris trop vite fin à son goût, une fin douloureuse, qui résonna dans son coeur autant que dans sa tête, parce qu'il avait vraiment l'impression qu'avec ce morceau...

-Eh, hurla-t-il en rattrapant la jeune fille à demi consciente.


<<Elle... elle ne peut plus résister à présent. >>


Les yeux de l'Uzumaki s'écarquillèrent d'effroi, tandis que les paroles de la médecin résonnaient dans sa tête. Il refusa d'accepter ces paroles, et continua d'essayer d'éveiller la jeune pianiste.


<<-Où est la patiente Hyuuga ?
-Comment ça où est-t-elle ? Elle peut à peine bouger, comment aurait-elle pu s'enfuir>>


Non... Il pouvait s'agir d'une autre personne...


<<-Une patiente a disparue.>>


Il sentit un frôlement près de sa joue. Une main, faible et tremblante, de la jeune fille. A son poignet, un bracelet d'identification. Les yeux océans du blond s'embuèrent douloureusement à sa vue. Cette fille, il l'avait vue il y a dix ans, et juste aujourd'hui, il ne la connaissait pas, et pourtant, son coeur se serra. La jeune fille entrouvrit légèrement les paupières, pour planter ses yeux dans ceux de Naruto. Doucement, un sourire s'installa sur son visage, pâle, timide, mais tellement sincère. Un sourire qui voulait dire <<Merci.>>


Son nom ? Hyuuga Hinata.

C'est en ce jour que se fana la faible vie d'une pianiste, emportée par son inévitable destin, avec comme dernier souvenir, un sourire, et des yeux bleus.











« Remarquez l'ironie de la vie, qui nous maltraite, nous nargue. »



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