Fiction: Commando d'Élite

Un adepte du Kung-fu engagé comme tireur d'élite, ça donne quoi ? Neji et Yahiko partent en mission d'assassinat : tout tourne rond jusqu'à l'intervention d'un hélicoptère ennemi. Une double histoire mais peut-être la même destinée pour tous si nos héros ne peuvent accomplir leur devoir et protéger la population de l'influence grandissante d'un groupe de terroristes qui menacent la "paix" mondiale ...
Classé: -16I | Action/Aventure / Suspens | Mots: 16549 | Comments: 13 | Favs: 4
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~Sunamaru~ (Masculin), le 03/09/2011
Chapitre noir. Une horreur féroce.



Chapitre 3: Expérimentation inhumaine



2


« La patience est la plus héroïque
des vertus, précisément parce qu’elle
n’a pas la moindre apparence d’héroïsme. »


Giacomo Leopardi


Île de Guadalcanal
Camp terroriste
07 h 18

Le pilote entra dans le cockpit de l’hélicoptère de combat modifié. Il se coiffa de son casque, abaissa une visière devant ses yeux, mit en marches les turbines et augmenta progressivement les gaz. Un écran virtuel s’élargit par transparence devant ses yeux. Une voix de femme lui recommanda de programmer une destination. Grâce à un système avancé à intelligence artificielle, chaque point qu’il faisait semblant de toucher du bout des doigts dans l’espace libre en face de lui correspondait à une touche holographique. De ce fait, elles se mirent en surbrillance les unes après les autres dans sa visière et ouvrirent diverses fenêtres de programmation.
Son copilote, un homme élancé aux fins cheveux gras, ne tarda pas à monter à côté de lui et à attacher ses sangles de sécurité.

« T’as vérifié l’armement ? demanda le pilote sur un ton grave.
-Ouais. Ces petits joujoux feront bien leur boulot. Les missiles n’attendent plus que le signal de largage et boum ! »

Sur les côtés de l’engin, deux mitrailleuses meurtrières. À proximité d’elles, deux paquetages de quatre missiles dévastateurs, proliférateurs de terreur et de désespoir. Les pales de l’hélicoptère vrombirent puis tournèrent de plus en plus vite, faisant ployer l’herbe aux alentours. Il s’éleva lentement puis partit en direction de son objectif.

Quelque part dans le ciel
6 h 00

Les moteurs de l'avion faisaient un bruit infernal, personne ne pouvait s'entendre sans crier. Le sol et les murs de tôles tremblaient, assourdissants. Deux hommes passèrent une porte. D'autres soldats les attendaient, visiblement pressés. L'un d'eux ouvrit la porte de la soute. Les autres les préparèrent promptement et efficacement pour sauter en leur répétant les conseils primordiaux : ne quitter sous aucun prétexte l'écran de contrôle des planeurs des yeux qui mesurait l'altitude en temps réel, ne pas se séparer de l'engin avant le moment propice pour ne pas se faire détecter par les radars ennemis, si l'on sautait ne serait-ce qu'une seule seconde en retard le risque de s'écraser serait sensiblement accru, déployer les parachutes presque à la dernière limite …

« Les planeurs sont équipés d'un système furtif, les radars ne pourront pas vous repérer. Vous serez seuls une fois dans les airs : les nôtres ne pourront pas vous détecter non plus. Bonne chance, messieurs ! Prenez contact dès que vous aurez touché le sol. »

Comme toujours, la pression était omniprésente et tordait leurs entrailles. Malgré leur énième saut, Neji et Yahiko se sentaient toujours aussi vulnérables, comme s'ils tenaient une grenade dégoupillée dans leur main.

Un masque à oxygène sur le visage, ils s'allongèrent chacun dans leur planeur et se mirent en sécurité en étendant leurs pieds en direction de la soute ouverte. Les soldats poussèrent les engins sur leurs rails une fois la lumière verte allumée et les voilà en chute libre. Tandis que l'avion s'éloignait, les planeurs se retournèrent à l'endroit et les hommes déployèrent leurs ailes, piquant la tête première.

Une minute plus tard ils abandonnèrent leurs gadgets qui vinrent se désintégrer de plein fouet contre la paroi d'une falaise. Des morceaux de métal explosèrent un peu partout tandis que les hommes tranchaient l'air à toute vitesse. Quand ils se regardèrent à travers leur masque, chacun était angoissé : le sol se rapprochait monstrueusement vite, plus vite qu'ils ne l'avaient prévu. Un petit écart de calcul sur les planeurs aurait-elle engendré une trop grande différence de vitesse ? Une énorme tension s’installa entre eux.
À 500 mètres du sol ils tirèrent sur la poignée de leur parachute. Le temps que la voile se déploie totalement ils avaient atteint le seuil critique des 100 mètres. Le parachute se déploya complètement et le vent s'y engouffra ; les faisant remonter d'un coup de plusieurs pieds. Une fois sur la terre ferme ils replièrent rapidement leur équipement et leurs habits de vol puis rangèrent le tout dans un sac à dos qu'ils jetèrent dans les fourrés derrière eux pour les dissimuler.

Ils communiquèrent leur situation comme le soldat leur avait demandé puis enfilèrent une tenue de camouflage. Faites entièrement de branchages, de mousse et de feuilles artificiels de couleurs mates parfaitement conforment à leur environnement, les hommes se dissimulèrent silencieusement en s’allongeant quelques centimètres avant la corniche ; l’un s’empara de son fusil de précision préposé et caché à l’endroit précis qu’on lui avait indiqué à la radio, l’autre d’une paire de jumelle avec option télémètre, calcul de la force et direction du vent et du taux d’humidité.

« On a encore évité le pire pendant ce saut, murmura Yahiko avec une pointe d’humour. J’ai bien cru qu’on n’allait pas en réchapper, cette fois !

Neji vérifiait le moindre détail de son arme pour voir si l’on avait modifié des réglages.

- Je trouve aussi, répondit-il en levant la culasse pour jeter un œil à l’intérieur.
- Tu seras toujours aussi méfiant, hein ? dit-il en regardant son partenaire.
- Le terme « prudent » serait mieux approprié. Tu ferais bien d’en tirer des leçons, Yahiko.

Neji fit les dernières inspections tandis que l’autre jeta un œil sur sa montre et s’accouda pour régler la netteté des jumelles par rapport au terrain à surveiller.

Après ajustement, il sortit un calepin et un crayon et les posa en face de lui. Le terrain de devant était schématisé de plusieurs traits plus ou moins fins. Pour compléter la représentation et rendre un tir parfaitement précis, Yahiko se plongea dans de méticuleuses observations dans les loupes de ses jumelles à l'intérieur desquelles des chiffres défilaient à vive allure, calculant chaque centimètre carré de terrain. Il griffonna des résultats et répéta la procédure.
En contrebas, une longue rivière traversait le lieu, séparée en plusieurs branches qui finissaient toutes avalées par les forêts lointaines. Dessus, un vieil homme portait un chapeau de paille sur la tête. Il était assis dans une barque manufacturée et profitait des dernières douceurs matinales avec une canne à pêche tendue au-dessus de l’eau. Son petit fils se pencha à quatre pattes sur le seau rempli de petites captures et sourit. Avec quelques chaumières, des ateliers de fonte et un grand chemin de terre battue qui passait tout le long du village l'on se croirait à l'époque médiévale où forgerons et marchands ambulants faisaient leurs petites affaires. L’on entendit soudain un coq chanter quelques minutes avant que le soleil ne se pointât et n’éclaboussât la prairie de ses doux rayons.

La vie s’éveillait lentement.
Les rayons s’étirèrent sur le village.
Et déjà hommes et femmes se tuaient le dos au-dessus de rizières.

« Tu crois vraiment qu’un gars de sa trempe viendrait se salir le costard dans un endroit pareil ?
-Oui, je le crois vraiment, assura Neji en ne quittant pas l’endroit des yeux. Les renseignements indiquent qu’il passe dans chaque village comme celui-ci à des dates et heures précises extorquer les petits commerces comme les petits vieux. Et c’est aujourd’hui à 8 h 45 qu’il sera là.
- Quand même, ça pue cette mission. Y a un truc qui tourne pas rond, dit-il sur un ton noir.
- Tu parles du fumier ? feint de plaisanter le Hyûga pour déguiser son appréhension. »

Yahiko esquissa un sourire amusé. Il savait à quel point son collègue était fort pour gommer ses sentiments. Et il savait très bien que lui aussi craignait que quelque chose ne se tramait dans l’ombre …

Le village
8 h 30

« Maman ! Maman ! Y a des messieurs qui arrivent, s’exclama une petite fille de huit ans en traversant la pièce en courant.
-Misère … Je n’ai rien à lui donner ..., dit faiblement une femme au visage émacié couchée sur de la paille. »

Cette mère de famille à l’allure frêle et malade vivait seule avec sa fille depuis que son mari s’était noyé dans la rivière par une nuit de forte tempête. Un jour de deuil pour de nombreuses femmes où un barrage en bois avait cédé lors d’une crue dévastatrice. Les hommes valides s’étaient rendus sur la rivière fermement attachés à des troncs d’arbres malheureusement déracinés quelques minutes plus tard. Il n’y eut qu’une petite poignée de survivants. Les cultures des paysans furent englouties sous l’inondation et de nombreuses habitations emportées par la colère des eaux.

Une horde de mercenaires armés déboula dans chaque chaumière en fracassant les portes d’un coup d’épaule. Comme sa mère le lui intima, la petite fille courut se réfugier dans le cellier. Soudain un homme attrapa la femme par les cheveux et la souleva brutalement en beuglant :

« Alors, où est notre argent !

La femme hurla de douleur.

-Je … je n’ai pas d’argent à vous donner cette fois … Je n’ai rien mangé depuis deux jours. Par pitié !

L’homme au visage sale la frappa à la joue. La mère fut propulsée contre la petite table de bois du salon et s’y fracassa la tempe. Le mercenaire la releva avec fureur et l’allongea à demi sur la table tandis que ses coéquipiers fouillaient la pièce.

-Si tu ne peux pas payer il va bien falloir qu'on se débrouille autrement ma p'tite dame !

Il sourit narquoisement et il ricane.
Il la bloque sur la table et il la lèche en défaisant sa braguette.
Il se penche sur elle et il tripote ses seins avec ses grosses mains velues.
Puis il remonte sadiquement la lame de son couteau le long de sa cuisse. La femme se débat mais elle sait qu'elle ne peut rien contre lui. Alors elle se laisse faire quand un corps étranger la pénètre violemment et elle pleure.


« Bordel, il est où cet enfoiré ? grommela Yahiko en observant le village. Allez, montre-toi …
-Il va arriver, rassura le Hyûga. Les gars comme lui ne manquent jamais un rendez-vous business. »

Tandis que de là-haut ils distinguaient à peine les supplications des villageois, Neji aperçut un nuage de poussière grandir loin derrière le village. Peut-être était-ce leur homme ? Il regarda dans la lunette de son fusil avec attention. De là où ils étaient ils ne pouvaient pas encore le voir. Puis ils virent la silhouette d’un véhicule tout-terrain se rapprocher à grande vitesse. Bientôt, le visage du conducteur se dessinerait dans leurs loupes et les derniers réglages suivraient.

« Je crois que c’est lui. Y a un gars en costume gris sur la banquette arrière dans la bagnole. Yahiko augmenta la netteté de ses jumelles et confirma ses dires.
-Alors, demanda le Sniper, qu’est-ce que tu vois ?
-C’est lui : prépare-toi. »

Neji se mit en position de tir et attendit les premiers renseignements de son coéquipier.

« OK, ennemi en secteur Oméga. Une tourelle dans le coffre ouvert, un homme au poste de tir. Tu le vois ?
-Combien de mètres ? Yahiko regarda dans ses jumelles puis son schéma.
-900.
-Vitesse du véhicule.
-90 km/h. Neji fit les réglages nécessaires par rapport à la direction du vent, arrangea la position de la croix sur le devant du capot en face de l’homme et posa lentement le doigt sur sa gâchette. »


La croix à l’intérieur de la lunette suivait au millimètre le capot de la voiture. Neji et Yahiko étaient focalisés sur le tir jusqu'au moment où un vrombissement lointain vint les inquiéter en plus des rafales d’AK-47 tirées soudainement. Neji enleva le doigt de la gâchette pour regarder ce qui venait troubler le bon déroulement de leur plan.

« Que se passe-t-il ? »


Un hélicoptère tira sur les mercenaires en dehors du village en faisant un rapide passage. Ils se planquèrent derrière divers obstacles, vidant leur chargeur sur l'engin volant. L'hélicoptère fit demi-tour et revint à la charge.

« Largue les missiles nano-toxiques sur le village, dit le pilote.

Une cigarette à la bouche, l'homme aux fins cheveux gras souleva du pouce le couvercle d'un joystick entre ses jambes. Un bouton rouge marqué d'un signe d'un marteau et d'un crâne cassé se révéla.

-Tout d'suite, patron ! Dommage qu'on puisse pas voir de plus près ce que ces bijoux font d'un corps humain. Ah, ah, ah !
-Ce sera sûrement pas beau à voir. »

Ils ricanèrent puis les missiles fusèrent droit sur le village. Le pilote stabilisa l'appareil et mitrailla les derniers lâches dans le village qui prenaient la fuite. Néanmoins une voiture échappa à leur vigilance et elle s'enfonça dans les bois à grande vitesse. La cible de Neji.


« Neji, il s'échappe ! Mais qu'est-ce qui se passe ?
-Calme-toi, Yahiko. Je sais pas qui sont ces types en hélico, mais quelque chose me dit qu'ils sont pas copains avec ces mercenaires.
-Non ! Tu crois ? Regarde ça …, dit-il désemparé. Et on peut rien faire ?
-L'alliage de l'hélicoptère est doublement blindé, on n'a pas l'équipement nécessaire pour percer la coque. Alors le moins qu'on puisse faire c'est de regarder et de se renseigner à moins que tu ais un calibre 50 sous la main.

L'observateur ne répliqua pas et détourna un regard impuissant sur le village. Les missiles dégagèrent un gaz verdâtre qui envahit chaque allée. Les villageois paniqués tentèrent de s'enfuir mais le gaz avait été respiré : il était déjà trop tard. Déjà les cellules de leur corps s’étaient divisées et implosaient. Les femmes plaquaient leurs enfants contre elles pour les protéger en courant quelques mètres loin de la fumée. Leur sang bouillonnait et il les brûlait. Leurs organes se liquéfiaient lentement. Leur respiration devenait sifflante et leur gorge se serrait. Dans un râle ils s'écroulaient par terre les uns après les autres secoués de spasmes. Quelques hommes rampaient en s'écorchant les ongles et du sang s'échappait de tous les orifices : oreilles, yeux, nez et bouche. Leur peau jaunissait et s'écaillait. Ils devaient agoniser encore de très longues secondes. Sûrement les plus longues secondes de toute leur vie.

Tandis qu'en bas la vie s'éteignait à petit feu, les hommes assistaient à la scène terrifiante depuis leur lunette. Ne pouvant supporter une telle chose plus longtemps Yahiko baissa ses jumelles et pâlit. Neji tint bon encore un peu malgré que son estomac brassait. Aucun détail ne devait lui échapper. L'hélicoptère s'en alla et s'ensuivit un silence de mort.

Le temps s'était comme arrêté. Aucun bruit.
Les soldats étaient sous le choc.
Ils se regardèrent sans dire un mot ; comme s'ils avaient eu le souffle coupé.
Et soudain le silence se brisa : on entendit au loin résonner les derniers cris d'un enfant agonisant.

« Quelle horreur …, souffla Yahiko.
-...
-Comment peut-on faire une chose pareille ? dit-il la gorge nouée.
-...
-Il faut informer l'État Major sur-le-champ. L'heure est grave. Si cette arme se répandait dans les autres organisations terroristes ce serait fini pour le monde entier ! Il faut arrêter ces gens au plus vite.

Neji se releva doucement et dit simplement après avoir pris une photo :

-On remballe. Mission annulée.»



Ce à quoi ils avaient assisté il y avait quelques minutes laissa entre eux un étrange malaise. Si seulement ils avaient pu intervenir. À cet instant les remords commencèrent à les ronger puis ils finirent au bout d'un moment par culpabiliser. Une part d'eux-mêmes était peut-être responsable de ce massacre. Une masse dense et menaçante planait sur les environs du village et le plongeait dans une atmosphère sombre et glauque …




L'assassinat du dictateur a échoué. Il faudra rattraper le coup à la prochaine occasion. Un nouvel ennemi surgit de l'ombre.
Mais que nous réserve la suite de cette histoire ? L'arme chimique ne serait-elle pas déjà entre les mains d'autres organisations ?




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