Fiction: La renaissance de l'immortel

Mysticisme, questionnements, égarements. Suivons ensemble la seconde vie de l'ancien "zombie" de l'Akatsuki et ses nouvelles aventures !
Version imprimable
Aller au
Torréfacteur (Masculin), le 04/09/2011
Après avoir fui Konoha, nos deux compères se mettent en route pour retrouver Hidan. Seulement, une rencontre incongrue va quelque peu modifier les plans de Fark. Je n'en dis pas plus, je vous laisse découvrir tout ça par vous-même.

Bonne lecture !




Chapitre 4: Une séparation inattendue



Les rayons du soleil matinal perçaient avec difficulté les feuillages des arbres de la forêt, n’atteignant le sol que sous la forme de tâches rares et inégales. La rosée encore présente sur l’herbe donnait un aspect magique au tapis forestier. L’éveil de la forêt et de ses occupants, vision encore inconnue pour les ninjas appartenant aux différents villages. Pas pour les déserteurs, errant dans le monde, libérés d’attaches territoriales comme le sont les villages. Libérés des missions imposées par le Kage, des espionnages, des complots inter-villages, des guerres intestines, bref de toute coercition inhérente aux villages. L’Akatsuki avait été un nouveau refuge, une nouvelle demeure pour des déserteurs talentueux. Une organisation à part entière. Une avancée.

Adossé contre un arbre, Fark sifflotait les bras croisés, insouciant et confiant. Dans les hauteurs du même arbre, Kakuzu dormait profondément contre le tronc, sur une branche. Première nuit depuis sa résurrection. Régénératrice. Après que le djinn lui ait avoué que son espèce ne dormait jamais, Kakuzu s’était octroyé un repos pendant que Fark montait la garde au pied de l’arbre. Ils avaient parcouru la moitié du chemin qui les séparait d’Hidan, et, après une heure de course, ils s’étaient arrêtés pour que Kakuzu puisse dormir.

Un oiseau vint se percher au bout de la branche sur laquelle dormait Kakuzu. Ses paupières s’ouvrirent d’un coup et ses yeux verts se posèrent sur le rouge-gorge. La couleur jade tranchait avec le cou du volatile, rouge comme le sang. Sang qu’il n’avait que trop vu durant sa longue vie. Mais cette matière ne le répugnait pas, il était avait été formé pour être un assassin et il aimait ça, enfin, du moment que ça lui rapportait de l’argent. Il ne se battait pas pour rien. Pas de prises de risques si cela n’en valait pas la peine.
Il finit par se lever, encore endolori par son sommeil, faisant s’envoler l’oiseau. Il observa le djinn quelques secondes et finit par se laisser tomber au sol. Fark lui jeta un regard.

« Alors, bien dormi ?
- Ca peut aller, déclara-t-il en faisant craquer son cou. Tu ne dors vraiment pas ?
- Non, on ne sait pas ce que c’est. Le sommeil est propre aux humains. Ces futilités ne nous concernent pas.
- Le sommeil nous permet de nous ressourcer. Nous récupérons de l’énergie, pas vous.
- On se repose aussi, t’en fais pas pour ça. Mais seulement lorsque l’on rentre chez nous, dans l’Autre Monde. Sinon ouai, on se vide ici au fur et à mesure. Mais on vous reste quand même supérieur, et même si tu es puissant, tu restes un moucheron à côté de moi, quel que soit mon état.
- Ce n’est pas important. Que tu sois plus puissant que moi ou non ne m’intéresse guère. J’ai d’autres choses en tête pour le moment.
- Ah oui, j’ai failli oublier, ton amour homosexuel avec ton cher Hidan ! C’est beau ! »

Kakuzu ne prit pas la peine de répondre à la provocation, préférant réfléchir à la distance qu’il leur restait à parcourir et dans quelle direction ils devaient maintenant se diriger. L’affront serait lavé plus tard. Les ninjas de Konoha savaient où ils allaient, mais le village était en guerre et ils avaient d’autres priorités pour l’instant que de partir à la recherche de deux assassins. La guerre, véritable sangsue qui aspirait toute l’économie du village. Quelle perte… Leur tour viendra, mais ils seront déjà loin, lui et Hidan. Pendant ce temps, Fark en avait profité pour changer d’apparence, optant cette fois-ci pour un barbu muni d’un sabre.

« Il faut partir dans cette direction, déclara Kakuzu en pointant du doigt un des chemins possibles.
- Okey, tu sais qu’on va bientôt se séparer. T’es triste ?
- Comme si ta compagnie m’enchantait…
- Sympa connard ! T’as récupéré plein de cœurs grâce à moi ! Tu devrais te prosterner à mes pieds en fait ! Tu me ferais tellement plaisir. D’ailleurs c’est ce… »

Mais Kakuzu était déjà en route, laissant le djinn parler tout seul.

« Hé ! Hééé !! Mais putain t’es vraiment un gros bâtard toi ! » S’exclama le djinn en rattrapant le démon au pas de course.

Kakuzu et Fark marchaient désormais en direction du lieu de décès de l’homme aux yeux de jade. Là où il devrait normalement retrouver son ancien coéquipier. Kakuzu marchait en essayant de faire abstraction des discours du djinn, trop énervants et inutiles à son goût. Mais il ne tenterait rien contre lui, pour l’instant...
Ils parcoururent ainsi 3 kilomètres de plus. Ils approchaient du but. Les arbres devenaient moins nombreux et l’épaisseur de leur feuillage s’amoindrissait. L’humidité pesante de la rosée laissait place à la fraîcheur matinale. Le soleil éclairait davantage le sol qu’auparavant, annihilant ainsi les dernières gouttes de rosée, rescapées des leurs. Ephémère et immortelle, la rosée revenait tous les matins et disparaissait avant tous les midis. Kakuzu finit par briser le silence :

« Votre espèce possède-t-elle un coeur ? Lorsque j’ai voulu te le prendre quand je t’ai vu pour la première fois, je ne l’ai pas trouvé.
- Hmm… Disons qu’on n’en a pas habituellement. Enfin on en a un, mais il n’est pas perceptible. Vu qu’on est immortel au niveau du temps, on n’en a pas besoin, mais quand on est sur le point de mourir, il apparaît.
- … J’attendais plus d’explications d’un être soi disant supérieur.
- Raah ! Bon moi, je suis un être créé à partir de feu et d’air, et si personne ne veut ma mort, je resterai en vie. Immortel au niveau du temps. Par contre, si je dois me battre contre un ange ou un archange et qu’il me bat, il peut me tuer. Immortel sur la durée, mortel au niveau des combats. Un peu comme toi quoi ! Tant que t’as des cœurs et que personne ne veut te tuer, tu vis, et si quelqu’un te tue, bah… Tu meurs haha !
Donc en gros, si un jour je me fais battre, mon cœur apparaîtra et là, je serai un peu trop proche de la mort à mon goût.
C’est vraiment lorsqu’on est vraiment exténué, au bord de la mort que notre cœur apparaît, et là, on peut vraiment y rester. Compris ?
- Ton intelligence m’effraie Ô ineffable créature, ironisa Kakuzu.

Comment une chose pareille peut me surpasser…

- Hahahaha ! Enfin tu reconnais que t’es qu’une merde par rapport à moi ! »
Kakuzu sourit. Ris tant que tu le peux vermine, ta fin ne saurait guère tarder.
Fark est donc mortel, il pouvait le tuer.

Ils finirent par arriver aux abords d’une clairière, Kakuzu devant, le djinn quant à lui, restait loin en arrière, coupant avec flegme les fougères à l’aide de son sabre. Un homme se tenait au centre de la clairière, il avançait dans leur direction. Kakuzu s’arrêta et l’observa, adossé contre un arbre, caché dans l’ombre. L’homme ne le voyait pas, il avançait tête baissée. Fark finit par rejoindre Kakuzu.

« Pff, on se fait chier sérieux.
- Chut abruti, il y a quelqu’un, chuchota Kakuzu.
- Ah bon ? Ou ça ?
- Là idi… »

Le djinn s’était soudainement rapproché et avait plaqué sa main sur la bouche de Kakuzu. Il le retourna de façon à ce qu’aucun d’entre eux ne soit visible de l’homme.

« Chut, pas un bruit ! Chuchota le djinn, affolé.
- Qu’est-ce qui se passe ? Articula Kakuzu, gêné par la main de Fark.
- Chut ! Cet homme n’est pas humain, et ce n’est pas non plus un djinn. Tu ne le vois que sous la forme qu’il a choisie, mais c’est un ange, un putain d’ange de merde. Faut pas qu’il te voit sinon il comprendra que que t’es avec nous. Et si en plus il s’aperçoit que t’es capable de le voir, il hésitera pas à te buter ! Fuis, fais le tour de la clairière et pars sans moi, je te rejoindrai une fois que j’en aurai fini avec lui.
- Pourquoi devrais-je partir ? On peut s’en occuper à deux si tu as peur.
- J’ai pas peur connard, faut que j’te garde en vie ! »

Le djinn avait l’air sérieux, ce qui était rare. Son regard était différent de d’habitude, Kakuzu l’avait remarqué. Au même moment, une explosion retentit, juste derrière lui, détruisant les arbres alentours et projetant les deux énergumènes sur le côté. Kakuzu se réceptionna sur les mains et se remit debout d’un bond. Le djinn atterrit derrière lui avec douceur.

« Désolé mec mais là, j’ai pas le choix. »

Sur ces mots, le djinn courut vers Kakuzu, l’empoigna au col et le projeta en l’air avec force. Kakuzu n’eut pas le temps de se retourner qu’il se retrouva propulsé à grande vitesse dans les airs. Il passa au dessus de la clairière et alla s’écraser avec fracas sur le sol de la forêt, néanmoins freiné dans sa chute par les feuillages et les branches d’arbres.
De l’autre côté de la clairière, le djinn sortit des fourrés.

« Tiens donc ! Ca c’est de la rencontre ou je m’y connais pas ! Qui aurait cru que moi, Fark, le plus beau et le plus fort des djinns se retrouve nez à nez avec un misérable ange.
- Tu es profondément égaré, djinn. Si tu te repends, Dieu t’accordera peut-être sa miséricorde, déclara l’ange avec calme.
Il était vêtu tout de blanc et son visage incarnait la bonté, inhérente à la « profession » angélique.
« Et tu me dis ça après m’avoir balancé une onde enfoiré de sodomite !
- Je visais aussi le démon qui t’accompagnait, il est une menace pour nous. S’il est avec toi, il est aussi au nombre des égarés. »

Fark pointa du doigt l’ange et une détonation s’ensuivit. Un éclair rouge perça l’air, explosant le sol là où l’ange se tenait il y a quelques secondes. L’homme atterrit à quelques mètres sur la droite du cratère.

« Qu’est-ce que tu fous ici bordel ?! T’en avait marre de te mettre à 4 pattes devant ton Maître alors t’es venu violer des lapins ici pour passer le temps ?!
- Epargne moi tes turpitudes djinn, repends-toi, je prierai pour toi si tu le souhaites. Ceci est ton dernier avertissement. Dieu en a voulu ainsi.
- Putain ta race me fait vraiment vomir ! Je vous imagine bien à table, les fesses à l’air en train de vous tripoter et de vous marrez comme des vieilles putes qui viennent de se faire tirer pour 3 ryôs ! Raah vous me dégoûtez trop, j’en gerbe !
- Ta perversion n’a d’égale que ta stupidité et ton ignorance.
- Ferme ta sale gueule et bouffe ça !! »

Le djinn lui balança une onde verte cette fois-ci, tandis qu’il commençait à sauter à divers endroits de la clairière, toujours en visant l’ange avec ses détonations. L’ange esquivait chaque projectile avec aisance. Au bout de 4 minutes, la clairière était méconnaissable et les tirs du djinn se faisaient moins précis et moins puissants. Il finit par s’arrêter et attendit que la fumée se disperse en se tenant les hanches, légèrement affaibli par ses efforts.

« Ha… Ha… Si je t’ai pas refait ton petit cul de puceau avec ça, je sais pas c’que j’tai fait hahaha ! » S’enjoua-t-il en mimant l’acte de pénétration avec ses bras.

Tandis que la fumée se dispersait, l’ange apparut enfin. Fark, hébété, arrêta sa danse victorieuse. L’homme entouré de cratère s’épousseta et observa le djinn, calme et presque triste.

« Tu n’es qu’un djinn avertisseur, de 1ere caste qui plus est. Tu ne peux rien contre moi.
- Putain… Putain… J’suis en train d’me faire ridiculiser par un putain d’ange, un enfoiré de saint de merde ! »

Le djinn tremblait sous l’excitation et l’adrénaline. Il colla ses index et ses majeurs et les pointa en direction du « saint » Deux lumières apparurent à leurs extrémités, faibles au début, puis gagnant en intensité au fur et à mesure. Elles finirent par former deux boules rouges identiques. Le djinn les rapprocha et naquit ainsi une boule grosse comme une pastèque qui tenait en apesanteur dans sa main droite. La joie illuminait le visage du djinn, sa barbe vibrant au gré des répercussions des énergies présentes dans le globe.

« HAHAHA !! CREVE !!! »

Il lança la boule qui fusa vers sa cible, se déformant au fur et à mesure de sa course, formant désormais un arc de cercle, semblable à une faucille. L’ange lassé, soupira. Une épée dorée se matérialisa dans sa main. On pouvait apercevoir en son sein des ondes qui se déplaçaient à vive allure de la pointe jusqu’au pommeau. Il sauta en direction de l’attaque et la para avec son épée. Les deux énergies contraires s’affrontèrent un instant. Le bras nu de l’ange vibrait sous l’effort. Il déplaça son épée vers le haut d’un coup rapide, fendant la faucille en deux morceaux. Ses deux extrémités filèrent à travers la forêt, coupant les arbres avec une facilité déconcertante. Elles finirent par s’écraser plus loin dans les bois, provoquant deux explosions opposées géographiquement.

Le djinn, les bras ballants et les yeux exorbités, était abattu. Sa plus puissante attaque n’avait eu aucun effet sur l’homme du Créateur.

« Qu… C’est j… C’est impossible !! »

L’ange se volatilisa et réapparut devant le djinn. Son épée fendit l’air et découpa le djinn en deux au niveau du bassin. L’action dura à peine une seconde. Le bas du corps vacilla sans chuter. L’ange plaça sa paume sur le thorax de son adversaire, une expression désolée sur le visage.

« Enf…
- Rejoins la Géhenne djinn. »

Une lumière blanche illumina le torse du djinn, là où était placée la paume de l’homme de Dieu. Le haut du corps fut expulsé avec violence en direction de la forêt. Les jambes du djinn, totalement séparées de l’essence de celui-ci, s’écroulèrent sur le sol, inertes.

~

Dans la forêt, Kakuzu se relevait avec difficulté de sa chute. Il était bien resté cinq bonnes minutes dans les vapes. Les jambes flageolantes, il posa ses mains sur ses genoux en reprenant ses esprits. Deux minutes plus tard, il se tenait debout, aux aguets. Deux explosions retentirent suivies peu après d’un cri de Fark. Puis, plus un bruit. Une ombre passa au dessus de sa tête, laissant tomber au passage une main qu’il reconnut. Elle tressauta quelques secondes à cause des nerfs puis s’éteignit, morte. De la peau s’en détachait, laissant apparaître ses os. Loin devant lui s’écrasa un corps étranger dans un fracas assourdissant.

Kakuzu courut en direction du choc, évitant les nombreuses racines des arbres, traîtres à leur façon. Arrivé à proximité du corps, il stoppa sa course et marcha calmement vers le djinn mourant.

« Ah… Merde… Kakuzu, grouille…
- Une des rares fois où tu m’appelles par mon prénom. Tu ne plaisantes plus on dirait… Tu es tombé sur plus fort que toi à ce que je vois, déclara le démon en pointant de la tête les jambes invisibles du djinn.

Il s’arrêta au dessus du mourant. L’enveloppe corporelle du djinn s’effritait, des lambeaux de peau tombaient par terre, tels des feuilles qu’une brise disperserait. Seul les os restaient à leur place.

« Merde… Merde…
- Que t’arrives-t-il ? Demande Kakuzu calmement.
- J’suis trop faible… J’peux plus garder le contrôle de la métamorphose, j’suis obligé de me montrer sous ma véritable apparence… Merde, merde ! Fais chier, aide-moi ! »
Kakuzu s’agenouilla à côté du djinn et l’observa.

C’était donc ça sa véritable apparence… Quelle déception.

Un squelette. Toute sa chair était désormais tombée, les poils de sa barbe s’envolaient au gré du vent. Deux lumières rouges luisaient dans ses orbites. Le dessous de ses côtes avait été calciné, laissant une balafre noire de jais. Certains os de ces mêmes côtes avait été arrachés. Seule sa tête s’en était sorti indemne. Kakuzu sourit.

« J’en attendais plus de la véritable apparence d’un djinn.
- Ferme là, c’est pas le moment ! Faut que tu m’aides là, j’vais y passer sinon… »

Pendant qu’il parlait, une chose se matérialisait à l’intérieur de son squelette. Des tissus se formaient, s’entrelaçaient, se croisaient pour former l’œuvre finale. Le cœur du djinn, sa dernière métamorphose avant qu’il ne rende son dernier soupir.

« Merde… Vite Kakuzu, faut que tu me sauves là ! File moi un peu d’énergie, faut que ce cœur de merde disparaisse. On a plus le temps, grouille !
- Comment je fais ?
- Il faut que tu… »

Mais Kakuzu ne l’écoutait pas. Il réfléchissait aussi vite qu’il le pouvait. Qu’allait-il faire ? L’aider, ou le terminer ? Ses yeux se posèrent sur son cœur, noir et veineux. Il palpitait pour la première fois et cognait les os qui l’enfermaient comme si, par instinct, il voulait s’échapper.
Il referma ses paupières, gardant pour dernière image le cœur du djinn. Celle-ci imprégna son cerveau. Il rouvrit les yeux, regardant le djinn parler à toute vitesse, apeuré par la possibilité qu’il puisse mourir. Il savait désormais comment le sauver. Il allait le sauver, coûte que coûte…

Sauver le cœur. Il voyait la peur et l’effroi dans les orbites du djinn, il parlait vite, il bégayait. Pour la première fois de sa vie, il frôlait la mort et il en était conscient. Kakuzu sourit en voyant cette créature apeurée et insignifiante. Une entité pareille qui se lamentait devant lui, c’était un spectacle tout ce qu’il y a de jouissif.

« Ne t’en fais pas, je vais te sauver, tu vas continuer de vivre…
- Et après ça… Oh. Merci vieux !! Après on ira chercher Hidan t’inquiètes !
- … en moi.
- Hein ?! »

La main de Kakuzu pénétra le squelette, éclatant au passage les derniers os frêles, constitutifs de sa cage thoracique, et empoigna le cœur. A son contact, un frisson parcouru l’échine dorsale du démon. Le djinn devint tout à coup hystérique, vociférant contre Kakuzu, essayant de l’empêcher de prendre son cœur avec sa seule main restante. Mais il était trop diminué. De son autre main, Kakuzu cassa le poignet de la créature, le rendant inoffensif par la force physique. Il s’évertuait alors à mordre Kakuzu au visage avec sa mâchoire squelettique. Kakuzu l’évitait tant bien que mal, restant hors de sa portée. Mais le cœur lui aussi tenait bon. Il plaça alors son pied sur le crâne du djinn et tira de toutes ses forces.

Il sentait son énergie se vider. Le djinn en profitait pour absorber sa vitalité.

« Hahahaha ! T’es pas de taille enculé ! T’es comme tous les autres humains ! Un moucheron ! Les djinns sont la race supérieure, tu ne peux rien nous faire ! Tu vas crever par mes mains ! » Vociféra le djinn, les orbites fumantes.

Kakuzu ignora ses vociférations et puisa dans ses dernières forces.

« Ton cœur est à moi !! » Cracha Kakuzu, ses cicatrices faciales s’écartant, dévoilant un sourire démoniaque.

Il arracha enfin le cœur du djinn dans un effort surhumain. Dès cet instant, les lumières rouges des orbites du djinn s’éteignirent. Son caquètement cessa. A bout de souffle, Kakuzu tenait son trophée, tandis que les ligaments de son torse se déliaient, offrant une ouverture à la greffe. Il s’allongea, épuisé et inséra son 4e cœur dans son corps. Lorsque la connexion se fit entre l’hôte et la greffe, un choc électrique se dispersa dans tout son organisme le faisant se courber de douleur, son dos formant un étrange pont avec le sol. La douleur se répercuta dans toute sa colonne vertébrale, atteignant enfin le cervelet.

« HAAAAAAAA !!!! »

Les yeux révulsés, le visage déformé par la douleur, Kakuzu était méconnaissable. Les cicatrices de son corps s’ouvraient et se refermaient de manière irrégulière, comme si elles dansaient, en transe. Arrivé au paroxysme de la douleur, celle-ci s’affaiblit, et finit par s’éteindre laissant un Kakuzu en sueur, haletant, mal en point. Il resta sur le sol pendant quelques instants, regardant le ciel, les yeux emplis de larmes. Il brandit sa main vers un nuage, la referma et la laissa retomber mollement sur le sol. Il avait vaincu ce maudit djinn, lâchement certes, mais il avait fini par l’avoir. Mais même affaibli et coupé en deux, il avait eu du mal à en finir avec lui. Il fallait qu’il se méfie d’eux.

Il finit par se lever tant bien que mal, et s’écroula aussitôt sur les genoux, stupéfait.

C’est revenu !

Le chakra coulait de nouveau dans ses veines ! Cette sensation, cette chaleur intérieure, ce réconfort. Oui, il avait récupéré ses capacités ! Le cœur qu’il venait d’acquérir n’était pas un cœur normal il le savait, mais de là à ce que ça annihile les effets néfastes de la technique du Jinchuuriki ! Il se releva d’un bond, heureux de ce changement. Il avait enfin retrouvé toutes ses aptitudes, toute sa forme d’antan. Il était redevenu comme avant. Il regarda ses mains, serra les poings et inspecta tout son corps. Il était plus en forme que jamais. La technique du réceptacle avait dû le diminuer en plus d’inhiber son chakra. Soudain, il se souvint de l’ange. Sa joie s’évapora. Puis il regarda le djinn. Il valait mieux pour lui qu’il fuit. Histoire de rester en vie.

Il s’élança donc à travers la forêt aussi vite qu’il le pouvait comme si des ailes lui avaient poussé. Il laissa derrière lui sa victime, feu le djinn Fark ainsi que des dizaines de milliers d’aiguilles microscopiques, qui avaient enfin été éjectées de son corps, dernières témoins du Rasengan Shuriken.

Au bout de quelques minutes de course effrénée, il débarqua dans un endroit qui lui était familier. Il décéléra et s’arrêta devant ce spectacle. Son œuvre. Des arbres couchés, calcinés, abattus, endommagés sans oublier le gros cratère situé au milieu de tout ce capharnaüm. Il s’en approcha et regarda au fond. Rien. Il y descendit et soupira. Voilà le lieu où il avait été tué. Il s’agenouilla et caressa le sol de sa main, retrouvant tous ses souvenirs du combat. Kakashi et son Sharingan, le dénommé Shikamaru, le réceptacle, l’homme qui l’accompagnait, la blonde inutile et le gros lard écervelé. Il se vengerait d’eux bien assez tôt. Il commencera par les plus faibles, et il s’attaquera au réceptacle en dernier, si Madara ne le tue pas avant. Sa vengeance sera terrible et il ne se fera pas avoir comme la dernière fois.

Hidan !

Il approchait du but, il le savait, si la femme Nara avait dit la vérité. Si ce n’était pas le cas,elle périra dans d’atroces souffrances. Il remonta le cratère et se remémora la scène. Son regard fut attiré par quelque chose qui brillait, à demi caché sous les feuilles. Il s’en approcha et repoussa les feuillages du pied. La faux d’Hidan. Rouillée. Il la ramassa et frappa les lames par terre pour les tester. Elles se plièrent et se rompirent, trop oxydées. Il la laissa tomber et se souvint de leur séparation. Il s’était encore fait avoir par le gosse, et celui-ci les avait séparés. Hidan et Shikamaru étaient parti de ce côté. Il courut dans la même direction qu’eux et, à force de recherches et de réflexion, il arriva au bout d’une demi-heure devant un amas de gravats, empilés dans un cercle quasi parfait. Il y était.

J’y suis. Voilà l’œuvre du Nara

Yoshino vivra plus longtemps. Il s’approcha des rochers mais un cerf s’interposa. Un grand cerf aux bois magnifiques, le pelage soyeux et brillant. Il inspirait le respect parmi ses congénères et avait été choisi pour garder ce tombeau. Il ne semblait pas décidé à bouger. Il releva la tête et brama. Son cri résonna dans toute la forêt, faisant fuir les oiseaux présents à proximité. Kakuzu renifla et s’adressa à l’animal :

« J’ai combattu beaucoup de ninjas dans ma vie, j’en suis même mort. Mais me voilà ressuscité. Et j’ai continué à tuer des ninjas sans importance, j’ai été obligé de parcourir des kilomètres avec un djinn imbécile. J’ai fini par le tuer, et voilà qu’un pauvre cerf esclave des Nara s’interpose entre moi et mon objectif ? Le dernier affront qui pouvait m’être fait ! Le 1er Hokage, Hatake Kakashi, Shikamaru, le réceptacle de Kyuubi et maintenant toi ?! J’ai été utilisé et ridiculisé et voilà que ces chiens de Konoha m’envoient un obstacle aussi insignifiant ?! Je crois que je n’ai jamais autant haï les habitants d’un village. Konoha doit être annihilé. Et il le sera. »

Il avança vers le cerf d’un pas résolu. De nombreux cerfs et biches avaient entourés les deux antagonistes. Le roi des cerfs baissa la tête et donna un coup de bois sur Kakuzu qui recula, les évitant sans peine. Les animaux se rapprochèrent. Kakuzu sourit, il exécuta des mudras, finissant par placer ses paumes l’une contre l’autre et murmura dans un rictus :

« Doton… Iwayado Kuzushi. »

Il sépara ses paumes et les plaqua sur le sol. Le morceau de terre sur lequel se tenait le cerf s’expulsa de son socle, arrachant avec lui les racines profondes. Le démon de l’Akatsuki se releva, recomposa des mudras et plaqua de nouveau ses mains l’une contre l’autre. Le cerf sauta de son monceau de terre en direction de Kakuzu. Il fut broyé dans son élan par deux blocs de terre, deux fois plus imposants et lourds que lui, qui provenaient des deux côtés d’où il avait été éjecté.

Le bruit des os qui craquent et du sang qui gicle rompit le silence forestier. Le sang de l’animal coulait par terre tel une cascade. Kakuzu avança vers l’endroit où Hidan avait été enterré et s’arrêta en dessous du flot de sang. Il leva la tête et ferma les yeux. Le sang de l’animal gouttait sur son visage et ses pieds baignaient dans la flaque de sang du cadavre. Son visage se nourrissait du liquide rouge. Il baissa la tête et rouvrit les yeux. Son regard acéré couvrit toute la foule des cervidés. Ceux-ci s’enfuirent en galopant, pas encore prêts pour subir la même atrocité que leur roi.

Les yeux verts se posèrent sur l’amas de pierres. Les gouttes de sang coulaient vers son menton, perlant sur le sol au gré de ses pas. Il passa sa langue sur les commissures de ses lèvres, goûtant au liquide vermillon. Derrière lui, les blocs de pierre qu’il avait créés s’écroulèrent avec les restes du cerf, comblant en partie les trous dont ils provenaient. Il s’arrêta devant les pierres, le visage ensanglanté. Il murmura :

« Hidan… Hidan ? Hidan ! »

Rien. Pas un bruit, si ce n’est la respiration de l’homme aux multiples cœurs. Il retenta sa chance.

« Hidan ?! Hidan !!! HIDAAAAAAAN !!! »

Il attendit et hurla plusieurs fois le nom, faisant trembler les petits gravillons à ses pieds. Déçu, il tourna les talons, seul…





« KAAAAKUZUUU !!! »




Je suis un peu déçu de mon chapitre. Peut-être parce que je pense avoir mal écrit. Ou bien parce que le caractère de Kakuzu a fait en sorte qu'il tue Fark notre joyeux luron. Enfin en tout cas, les retrouvailles Hidan-Kakuzu seront de mises au prochain chapitre !



Chapitres: 1 2 3 [ 4 ] 5 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: