Fiction: Amitié ou ... (terminée)

Quand il a échappé de peu à la mort, c'est là que tout a commencé entre ces deux amis ... Par la suite, ils s'étaient attendu à tout. Mais comment auraient-ils pu deviner que leur histoire se finirait de cette manière ?
Classé: -12I | Drame / Humour / Romance | Mots: 8995 | Comments: 9 | Favs: 9
Version imprimable
Aller au
~Sunamaru~ (Masculin), le 26/06/2011
Deuxième et dernier chapitre. J'espère que ça vous plaira et que cela ne vous laissera pas impassibles. J'ai passé beaucoup de temps à rédiger, à changer d'idées, à modifier plus de la moitié des phrases pour avoir le résultat et, j'espère, vous faire ressentir quelque chose.

Je vous laisse sur cela. Bonne lecture ?




Chapitre 2: ... tout avait bien failli par commencer.



Kankurô cherchait son regard ; il avait bogué.

Après avoir profondément inspiré, l'estomac noué, il déclara sur un ton très proche d'un murmure.

« Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive …, je ne comprends plus grand chose en fait, mais …
-Il y a toujours un mais.
-... je sais que je me sens bien quand je suis avec toi. Plus encore que quand je suis avec Naruto. »

Le jeune Inuzuka se força à le regarder dans les yeux et après un effort surhumain il réussit à lui sourire timidement, ses joues chaleureusement teintées comme le velours.

Kankurô ne sut pas tout de suite dans quel sens comprendre la dernière phrase de son ami. Ce fut alors que la serveuse brisa l'angoissant moment de flottement qui s'était installé entre ses clients : elle déposa soigneusement deux petites tasses à café surmontées d'une coupelle ornée d'un gourmand carreau de chocolat en face de chacun d'eux et se retira poliment. La main hésitante de Kankurô feignit saisir l'objet bouillant pour s'inviter subrepticement sur celle du châtain qui ne tarderait plus à trembloter à cause de l'émotion. Quelques secondes après et à son grand soulagement, Kiba ne cillait pas ; sa main restait docilement sous la sienne. Les yeux dans les yeux, ils entrelaçaient très lentement leurs doigts.

Kiba frissonna et baissa ses prunelles sur leurs mains enlacées qui n'en faisaient plus qu'une seule et unique.

« Qu … qu'est-ce que je dois dire ? bégaya-t-il. »

Le souffle coupé par l'émotion, il parvint à arracher les mots qui lui brûlaient les lèvres.

« Rien … Ne dis absolument rien. »

Il aurait voulu s'approcher, mêler la saveur de ses lèvres aux siennes et ne faire plus qu'un avec lui pour une petite parcelle d'éternité mais il semblait hésiter, comme retenu sur place par les traits ravissants de l'adolescent. Il avait une carnation légèrement hâlée, du rose aux joues, une bouche au dessin séduisant dont il ne pourrait malheureusement pas encore en goûter la saveur sur cette terrasse ombragée.

Kiba fit glisser sa main de sous la sienne puis but son café d'un trait, alléguant qu'il faisait soudainement très chaud. Le futur comédien sourit de cette remarque, comme s'il s'y attendait.

« Tu veux qu'on fasse quelque chose après ?
-Je veux toujours faire quelque chose ! Ils passent un très bon film de science-fiction ce soir au cinéma, tu veux qu'on y aille et qu'on invite des potes ?
-Je veux bien y aller mais à une seule condition, souligna-t-il, je veux n'être qu'avec toi cette fois. »

Marché conclu. Il accepta la condition sans broncher puis finit son café en faufilant ses douces prunelles dans ses yeux, un petit sourire au coin de la bouche.

Le soir venu, Kankurô frappa à la porte du studio. Il entendit des pas résonner dans le couloir et un loquet se déverrouiller. La porte s'ouvrit sur un petit garçon au visage lumineux, éclatant de vie. Il lui aurait presque sauté au cou. Kiba cria à son colocataire qu'il sortait quelques heures avec qui il savait. Ce dernier lui souhaita de passer une excellente soirée.

Les rues étaient paisibles ; pas un chat ne miaulait aux alentours. Des papillons de nuit virevoltaient de droite à gauche autour des halos lumineux des lampadaires. Les grillons cachés dans les pelouses stridulaient dans un sublime concert et la fraîcheur de la nuit fit frissonner Kiba. Son petit copain ? Qui gardait sur lui un œil lubrique perçut que son corps fut brutalement secoué. Il quitta alors le gilet qu'il portait sur ses épaules puis le déposa soigneusement sur ceux de Kiba dont les joues devenaient cerise. La file d'attente devant le cinéma s'étendait sur plusieurs mètres.


Un peu plus tard ils étaient enfin devant le grand écran blanc.

« J'apprécie beaucoup toute l'attention que tu me portes …
-J'ai toujours été aux petits soins avec toi. Je ne vois aucune raison valable pour que cela s'arrête maintenant, confirma-t-il en s'asseyant à une place dès que son occupant en fut chassé.


Les minutes se sont écoulées lentement, leurs yeux se sont contemplés longuement. En silence ils sourirent …

… puis la salle fut plongée dans le noir.

Quelques heures après les deux garçons suivaient la foule qui sortait du cinéma. Le No Sabaku avait eu la gentillesse de le raccompagner à son studio malgré tous ses refus pour ne pas le retarder. Il attrapa le bras de Kankurô et posa sa tête sur son épaule à la recherche de chaleur et de réconfort.

« C'est fou comme l'on peut changer !
-Hm, poussa Kiba dubitatif, qu'est-ce que tu veux dire par là ?
-Je veux dire par là, commença-t-il en frottant délicatement son pouce contre le dos de sa main, qu'hier encore nous n'étions que des amis.
-Je ne vais peut-être pas t'apprendre grand chose mais j'ai toujours eu un petit faible pour toi. »

Les adolescents tournèrent dans un virage.

« Je m'en doutais mais j'avais peur de te brusquer en te prenant trop vite la main. Quelques indices m'ont éclairé. J'ai eu l'occasion de le vérifier plein de fois. C'est pour ça que j'ai attendu tant de mois avant de te la prendre … »

Ils se sont arrêtés sous un arbre dont les branchages pleuraient sur le sol. Malgré la beauté des lieux autours d'eux, Kiba ne prêta aucune attention aux formes mystérieuses du parc qui dansaient dans la nuit, seulement aux beaux yeux de son copain qui se rapprochaient de son visage, à l'en faire loucher. Le bout de leurs lèvres et leurs nez se sont frôlés. Ses jambes toutes molles, il avait l'impression qu'il allait s'évanouir tant l'émotion était intense. Son cœur battait à cent quatre-vingt pulsations minute et ils s'embrassèrent d'un doux et chaste baiser.

Des pas résonnèrent dans le couloir de l'immeuble. L'Uzumaki abandonna si vite ses occupations que l'on entendit de la vaisselle se briser sur le carrelage. Le blond ouvrit la porte vêtu d'un boxer moulant à ses cuisses galbées, d'un débardeur noir et d'une paire de tong.

« Alors, alors ? C'était comment !
-Quoi donc, demanda le châtain en quittant ses chaussures dans le hall d'entrée, visiblement de bien plus bonne humeur avant de sortir.
-Bah ? Du truc ! Kiba ne savait pas pourquoi le blond s'excitait autant, il haussa un sourcil.
-Mais quel truc ? »

Pour mimer sa réponse, il leva le poing à hauteur de sa bouche et poussa l'intérieur de sa joue de la langue par deux fois en le regardant les yeux pétillants.

Après quelques secondes de réflexion pour comprendre ce qu'il représentait, les épaules de l'Inuzuka s'affaissèrent d'un seul coup et il tira une tête d'exaspération.

« Bah quoi ? Tu vas pas me dire qu'elle était pas à ton goût, non ?!
-Mais j'en sais rien, moi ... Tu poses de ces questions. On a encore rien fait de tel, crétin !
-Comment, s'indigna son meilleur ami, vous avez rien fait de … il joua du sourcil, l'air pervers.
-Non, on n'a rien fait de … reprit-il amusé.
-C'est pas marrant ! Moi qui croyais que tu étais un tombeur, tu me déçois beaucoup !
-Désolé de ne pas avoir fait ce que tu penses aussi vite, baka ! Il lui fit un clin d'œil, posa une main sur son épaule et lui dit qu'il allait se coucher. Naruto le mit en garde des bris de vaisselle éparpillés dans la cuisine. Il enjamba la casse puis rentra dans sa chambre.

Le petit blond s'affala sur le sofa, rentra sa tête dans les épaules, gonfla les joues et croisa les bras. Pourquoi paraissait-il frustré ?

« N'empêche que j'attendrais même pas à ta place … Je l'aurais chauffé puis on serait encore en train de le faire. »

Il jeta un regard sur la porte de Kiba puis esquissa un petit sourire, il était parti dans son délire et ricana en posant une main devant sa bouche, les yeux en amande. Le matin était déjà là, Naruto ne tarderait plus à se mettre au lit.

Il était midi pile quand Kiba se réveilla. La nuit fut bonne et il avait rêvé si fort de lui que les draps s'en souvenaient encore. Trempé de sueur, baignant de quelque peu dans une substance étrange, il se leva de mauvais poil rien qu'à penser qu'il devait tout nettoyer et se passer sous la douche. Quand il était l'heure pour lui de se remuer, il n'aimait pas l'eau. Il grommela, tira ses rideaux et ouvrit sa fenêtre. L'agitation était telle que Naruto poussa la porte de sa chambre pour voir si tout allait bien.

« Kiba ? Qu'est-ce qui te prend ?
-Rien, trancha-t-il, y a que je suis tout dégoulinant de partout !
-Hmm … Dégoulinant … répéta-t-il l'air cochon.
-Quoi encore ? Qu'est-ce que j'ai dit ?
-Oh, rien … fit-il presque innocemment, croisant les bras derrière sa tête tout en lorgnant les draps.
-Hm ? L'Inuzuka suivit son regard puis ses joues lui firent soudainement très chaud. Il se précipita devant le blond, fit voler ses draps et courut tête basse avec eux en bousculant son meilleur ami qui riait.
-C'est de sa faute, pas vrai ? »

Kiba disparut dans la salle de bains et enfonça la lingerie dans le ventre de la machine à laver.

Un peu plus tard l'eau coulait.

S'amuser de son ami quand il se mettait dans de tel état le faisait bien rire. Cela lui rappelait les jours où il se moquait de lui quand il voyait sa tête devant Sasuke. Sa petite vengeance était délicieuse ; Naruto était très rancunier. C'était une bonne guerre. Son euphorie cessa bien vite quand il sentit son cœur se pincer face à la photo de son ex-voisin posée sur un meuble. Il s'avança vers elle, la caressa du bout des doigts puis la serra contre sa poitrine.

« Merci pour lui …, souffla-t-il. »

Le soir venu il se rendit chez Kankurô comme convenu quelques heures auparavant, plus heureux que jamais. Sur la route de sa maison, il repensa à tous ces moments partagés ensemble ; la chaleur de ses bras musclés qui l'ont rattrapés dans le parc d'attraction, sa main au début hésitante qui s'était posée sur la sienne devant la terrasse du café où il avait failli se faire renverser, le goût sucré de ses lèvres qui était resté imprégné de longues heures sur sa bouche. Il sourit doucement, rajusta le col de sa veste autour de sa nuque puis en y repensant plus en profondeur, en creusant davantage dans son esprit, il s'apercevait que les chemins qui les réunissaient petit à petit se reliaient lentement et s'étiraient ça et là de rameaux à chaque fois un peu plus intimes pour chaque geste accompli.

Enfin il arriva devant sa porte plus rapidement que voulu. La gorge sèche, ses doigts heurtèrent par trois petits coups timides le battant de PVC. Quelques secondes s'écoulèrent et le vent se levait. Il n'entendait pas le moindre bruit dans la maison. Il prit alors son cellulaire et appuya sur le bouton du dernier appel émis pour au final tomber sur la messagerie vocale.

« Oui, salut mon cœur, c'est moi. Tu as oublié qu'on devait se voir ce soir ? Bisous. Je t'aime. » Il raccrocha et se laissa glisser le long de la porte en tenant son portable.

Les heures filaient très lentement et la fraîcheur commençait vraiment à lui mordre les joues. D'être là, tout seul, le rendait triste à crever. Deux heures après la porte claqua dans l'entrée. Naruto sursauta et ouvrit de grands yeux quand il vit son colocataire très en colère pénétrer en trombe dans le salon, jeter sa veste sur le canapé et les murs trembler quand une deuxième porte se referma brusquement. Un tableau manqua de se décrocher. Ne sachant que faire dans cette situation qui survenait assez rarement, il entendit les lattes du lit grincer comme jamais à tel point que plusieurs d'entre elles manquèrent de céder sous la soudaine masse qui les forcèrent une fraction de seconde à soutenir. Il secoua la tête pour se remettre les idées claires puis rejoignit son ami en craignant l'espace d'un laps de temps la réaction que cela engendrerait. Il abaissa soigneusement la poignée, poussa la porte et se reçut aussitôt un oreiller en pleine tête.

« Laisse-moi ! Surtout ne me pose aucune question, lui cria Kiba recroquevillé. »

De nombreuses questions lui traversèrent l'esprit dont celle qui laissait croire que c'était déjà terminé entre eux et celle qui supposait qu'on lui avait posé un lapin magistral. Il avait une sainte horreur de cela et le blond ne le savait que trop. La victime de l'oreiller n'avait pas bougé. Son meilleur ami avait l'air si désespéré qu'il ne pouvait pas être sincère en lui criant de partir. Il sentait bien qu'il ne pouvait pas le laisser tout seul. Savoir quand l'autre vous dit le contraire de ce qu'il pense au fond de lui faisait partie de ses qualités. Et puis après tout, s'il était son meilleur ami ce n'était pas pour rien, non ?

Kiba s'est retourné les yeux rougis par les larmes qui roulaient encore sur ses joues. La fraîcheur qui émanait de son corps laissait deviner à Naruto que la bonne réponse était celle de la deuxième question. Il s'assit en silence à côté de lui en prenant l'oreiller qui l'avait attaqué.

« Il n'est pas venu … n'est-ce pas ? »

Le mal qui rongeait le châtain était si fort que sa tête s'enfonça entre ses genoux.

« Il avait dit qu'on se reverrait ce soir, marmonna-t-il en essuyant la peine qui s'en allait de ses yeux.
-Peut-être qu'il a eu un imprévu ! Faut dire que vous ne vous êtes pas vus de la journée, hein. Si bien il est encore occupé, qui sait ?
-Tu as peut-être raison … Mais il aurait pu au moins prévenir quand je l'ai appelé, hier ! Il brandit son portable de manière instinctive et l'agita nerveusement sous son nez. Ça sonnait même pas alors il était éteint !
-Je suis sûr qu'il l'aurait fait s'il avait pu. Ne lui en veux pas pour un truc aussi anodin ! C'est le début d'une longue vie tous les deux ! Il lui fit un clin d'œil et posa sa main sur son épaule.
-Bordel, cria-t-il, c'est mon mec, à la fin ! Il aurait dû m'a … » Naruto lui plaqua à brûle-pourpoint l'objet volant contre son visage en riant pour le faire taire. Il l'entraîna à plat dos et le chevaucha comme pour focaliser son attention afin de lui faire entendre ce qu'il avait à lui dire. La mule se débattit et envoya valser le pauvre accessoire de l'autre côte de la pièce.

« Mais ! Arrête ! Qu'est-ce que tu fais là-haut ? Descends ! Il a souri un bref moment. Naruto arrivait toujours à le faire. Néanmoins il avait repris aussitôt un air sérieux ; il voulait continuer le jeu.
-Chut ! Moulin à paroles ! C'est moi le patron, la main du châtain lui aplatit le nez. Naruto se dégagea puis bloqua l'attaquante en haut du sommier. C'est moi qui domine alors tu me dois obéissance.
-Môsieur se donne de grands airs ? Regardez qui parle ! Le blondinet rougit d'embarras ; au lit il était du genre gentil Uke qui refusait tout le temps de dominer son partenaire. Ah, là tu marques un point. Tu me connais beaucoup trop … s'indigna-t-il. »

Kiba profita de l'instant de répit pour s'enlever de dessous et se mettre en tailleur. La colère était vite passée, comme toujours. L'autre s'agenouilla.

« Eh ! Je viens de penser à un truc ! Tu m'avais pas dit que tu étais Uke, toi aussi, un jour où tu étais éméché ?
-Euh … Peut-être … Je n'en ai plus le souvenir, je devais être fin rond pour t'avoir dit une chose pareille !
-Hé, hé ! J'ose même pas imaginer ce que tu auras entre les fesses avec un canon comme lui.
-Ça te regarde pas ! Naruto lui tira la langue, facétieux. Bon, je vais ra …»

La sonnerie du téléphone le coupa. Il le saisit rapidement, lit le nom de l'appelant et lança un regard complice à Naruto. Le blond posa aussitôt sa joue contre la sienne et tendit l'oreille.

« Allô, mon cœur ? commença Kiba d'une voix douce.
-Salut, bébé, dit-il de son air le plus dragueur, j'suis désolé mais j'avais complètement oublié que j'avais un repas familial aujourd'hui, enchaîna-t-il plus sombrement, je viens d'écouter ton petit message et je voulais m'excuser. J'ai laissé mon portable éteint sous l'oreiller et quand je m'en suis aperçu j'étais à la moitié de la route. Tu as dû avoir de la peine alors …
-T'inquiète, grâce à Naruto je m'en suis remis, dit-il en le regardant du coin de l'œil, ça va, toi ? T'as passé une bonne journée ?
-Oui, ça va. Je m'ennuyais de toi chez mes parents, j'attendais qu'une chose c'était de pouvoir te parler et entendre ta voix.
-C'est vrai que ça fait du bien d'entendre ta voix …, Kiba sourit paisiblement, Naruto le bourra du coude pour qu'il enchaîne la conversation.
-Tu veux toujours venir me voir ? »

Le châtain regarda son meilleur ami tous sourires.

« Si tu promets d'être sage, minauda-t-il en retenant un gloussement.
-Hmmm … si tu veux.
-Ah, ah ! Allez, chauffe le lit j'arrive.
-Qu … Quoi ? Tu veux qu'on le fasse ?
-À tout à l'heure ! fit-il avant de raccrocher.
-Kiba att ... »

Naruto le regardait, l'air ébahi d'une si soudaine nouvelle. Un moment de silence et l'excitation explosa dans le studio. Les deux garçons se serraient très fort l'un contre l'autre en sautillant de joie et poussant des cris d'entrain. Avant qu'il ne parte, il lui dit de foncer, de passer la nuit là-bas s'il le voulait et de tout lui dire le lendemain en lui faisant un grand sourire. Kiba lui dit de ne pas s'inquiéter et rajouta qu'il était déjà tout dur. Le blond rit de bon cœur, son colocataire se précipita à la porte aussi vite qu'il était entré et avant qu'il n'en franchisse le seuil l'Uzumaki l'interpella et le supplia de ne pas omettre le moindre détail quand il lui dirait tout.

« Ou pas, lâcha-t-il en lui faisant un clin d'œil. »

Son « mec », comme il l'avait si bien appelé il n'y avait pas si longtemps, lui ouvrit la porte vêtu d'une tenue légère. L'invité qui regardait ses pieds leva sa tête lentement avec un petit sourire timide.

« Hey ! s'écria-t-il en l'attirant doucement contre lui par la main.
-Salut ! »

Sans un mot de plus, la tête de Kankurô s'approcha de la sienne. Kiba leva un tout petit peu le menton pour être à la hauteur de son copain qui était légèrement plus grand que lui. Ils fermèrent lentement leurs paupières, leurs lèvres s'effleurèrent puis elles se collèrent les unes contre les autres. Au fond de leur cœur une nouvelle porte s'ouvrit, lumineuse.

Le rejeton des Inuzuka capitula en premier. Fronts et yeux se contemplaient.

La soirée s'écoula dans la gaité, ils avaient pris le temps nécessaire pour discuter ensemble. Les corps serrés l'un contre l'autre frémissaient d'une irrésistible envie de plus grandes tendresses.

Ça y était : ils ne pouvaient plus se lâcher. Leurs nez se chatouillaient, leurs lèvres humides reluisaient à la lumière du plafond, leurs yeux pétillaient de mille éclats et leurs corps enlacés tendrement se caressaient avec délicatesse.

Les douces mains de Kankurô cajolaient le corps de son copain avec tant de minutie qu'il le croyait fait de cristal. Ses doigts précautionneux se baladaient très doucement sur une joue, tiédie par la chaleur ambiante de la demeure, glissaient le long de ses lèvres duveteuses et atteignaient à petit feu son menton pour enfin reproduire la forme carrée de ses épaules parfaites. Ses prunelles se fourvoyaient dans celles du châtain qui ne l'avaient pas lâché une seule seconde et ils scellèrent leur bouches ensemble.

Le plus petit frissonna, ferma les yeux en posant une main sur le visage de Kankurô puis s'abandonna à la déferlante de tendresse qu'il sentait le submerger un peu plus à chaque seconde.

Il sentait le désir grandir en lui ; une main se posa sur le haut d'une cuisse galbée de son compagnon puis commença à coulisser prudemment jusqu'à son entre-jambe tandis qu'au même moment il approfondissait plus langoureusement leur baiser en se levant pour le traîner à reculons jusque dans sa chambre. Ils mirent fin à leur échange, se sourirent de toutes leurs dents blanches et s'enfermèrent dans la petite pièce éclairée d'une petite lampe de chevet.

Kiba le laissa l'allonger sur son lit. Son cœur battait comme un fou et son torse se soulevait au rythme saccadé de sa respiration haletante. Il redoutait ce qui allait suivre, plein de curiosité, cependant.
Kankurô commença lentement par lui ôter ses bas. Il passa ses mains tout le long de ses jambes fuselées dont la peau soyeuse scintillait à la lumière du chevet. Il ferma les yeux. Une langueur délicieuse l'envahissait un peu plus chaque parcelle de seconde et le fit soupirer de bien-être.

« -Ne crains rien … dit Kankurô d'un ton rassurant.
-J'ai confiance en toi, répondit son partenaire. »

Il caressa du bout des doigts l'intérieur de ses cuisses et effleura son ventre.
Kiba le devina expert en vêtements masculins tant il se montra habile à déboutonner son pantalon et à le faire glisser jusqu'à ses pieds. Il ne toucha pas son boxer moulant bleu marine de peur de l'effaroucher.

Kankurô s'attaqua à son maillot foncé, le mignon châtain l'aida en se soulevant un peu, puis il se pencha pour déposer un baiser dans le creux de son cou.

« Tu es beau …
-Viens, balbutia-t-il. Mais il se releva et se mit nu à son tour. Kiba, qui avait osé un regard rougit aussitôt et détourna les yeux.
-Tu peux me regarder, tu sais ? dit-il. Je t'aime et tu m'aimes, nous n'avons pas à avoir honte, chéri.

Il se résigna docilement à lui obéir. Une magnifique statue de chair lui apparut, musculeuse, les épaules carrées, les hanches étroites, les cuisses et les jambes droites et galbées.

-Ça y est, je te regarde, dit-il enfin. Et partout …, fit-il l'air aguicheur.

Kankurô eut un petit rire. Il s'allongea près de lui et l'embrassa sur la bouche. Kiba éprouva un soulagement indicible. Le baiser fougueux qui les unissait enflamma tout de suite ses sens. Il commença à le toucher, d'abord le visage, puis les épaules et enfin le creux des reins. Leur nudité lui parut soudain très naturelle, comme celle d'Adam et Ève dans le jardin des Hespérides.

-Je t'aime ... lui a-t-il avoué dès qu'il avait abandonné ses lèvres.

Bouleversé par les ondes de joie qui naissaient au plus profond de son être, Kiba poussa un gémissement surpris. Kankurô perçut sa reddition et n'eut de cesse de la mener au seuil de l'extase. Pas un carré de peau n'échappa à ses mains, à ses baisers brûlants.

Quelques minutes de préparation plus tard il pesa sur lui, chaud et lourd. Avec d'infimes précautions, il s'abîma très doucement en lui et Kiba eut un bref cri de douleur en s'agrippant à sa nuque.

*


Pendant ce temps là, le deuxième Uke faisait un peu de ménage dans le studio. Drôle d'heure. Il époussetait quelques meubles, arrangeait des affaires qui ne lui convenaient plus sur une autre place et fit les vitres. Ce qu'il ignorait encore, c'était qu'un appel mystérieux allait donner un tournant à sa vie.

« Allô ?

Une voix qui ne le laisserait pas indifférent lui répondit quelques secondes après.

-Allô … Naruto ?
-... lui-même, oui. C'est pour quoi ? »

Il y eut un moment de flottement, l'appelant avait frémi dès qu'il avait entendu la belle voix de celui auquel il espérait parler. Il réfléchissait sûrement de la suite à donner à cette conversation téléphonique.

« Depuis quand a-t-on besoin d'une raison pour appeler un ami … Naruto ?

À ce moment là, le blondinet ouvrit de grands yeux, son cœur manqua un battement puis ses jambes tremblotèrent. Livide, pris d'un vertige, il se laissa choir sur le sofa du salon et d'une petite voix il voulut s'assurer de l'identité de la personne.

« Sa … Sasuke ?
-Hn … »



Les mois passaient, froids et mordants comme le souffle glacial d'un vent d'hiver.


Kankurô n'avait toujours pas réussi à trouver un patron pour progresser dans l'art du spectacle. À chaque entreprise qu'il visitait, à chaque lettre qu'il envoyait aux quatre coins des villes assez proches de son domicile, à chaque fois il était à son grand désarroi décliné. Non pas parce que les places étaient toutes déjà occupées, bien au contraire ; un grand nombre étaient encore vacantes, non pas parce qu'il avait seulement un CAP sur lui, mais parce que certaines personnes rependaient dans toutes les villes aux alentours la rumeur que c'était un homosexuel.

Presque tout le monde savait que le jeune homme, âgé de 17 ans, qui travaillait à la SPA était spécialisé dans le dressage de chiens juste en face de la rue du café. Ce ne fut pas pour autant que son patron l'avait discriminé. Alors pourquoi Kankurô ? Pourquoi pas Kiba ? Après tout, lui aussi était gay, non ? Pourquoi lui et seulement lui ? Sûrement parce que le sexagénaire qui tenait la société était moins con que les autres et qu'il acceptait la différence avec humilité.

Certains soirs, il arrivait à Kankurô de pleurer tellement il trouvait cela dégueulasse de la part des gens. D'accoutumé il ne montrait jamais ses moments de faiblesse, mais là c'en était trop. Il se demandait quand est-ce qu'il trouverait un travail qui puisse lui plaire. Plusieurs fois Kiba l'incitait à changer de voie, plusieurs fois Kankurô buttait sur sa vocation. « Le spectacle c'est toute ma vie ! » lui a-t-il répété si souvent.


En fin de mois ils leur arrivaient fréquemment d'aller dans de célèbres amphithéâtres pour assister à des comédies musicales ou dramatiques. Tout dépendait de leur humeur.
Quand le rideau rouge se levait, que les gens dans la salle se levaient pour applaudir les comédiens, Kiba voyait le visage de son petit copain s'illuminer et ses yeux pétiller d'émerveillement. Il aimait beaucoup cette agréable sensation. Quand ils étaient au théâtre, il savait à tel point Kankurô vivait un rêve éveillé. Et chacun de ses moments de bonheur lui apportait du baume au cœur.

*


Naruto serait muté dans un restaurant bien plus discerné que tous ceux dans lesquels il avait pu servir beaucoup de clients. Quand son patron lui avait annoncé en lui tendant une lettre cachetée qu'il serait promu et muté, le blond n'avait pu cacher sa joie en sortant de son bureau si bien que tous les salariés le regardaient avec de grands yeux. Mais en la décachetant en même temps qu'il courait à petites foulées dans un long couloir il ralentissait à chaque pas, les yeux toujours rivés sur les lignes qu'il parcourait du regard plus rapidement que jamais puis s'arrêta juste devant la porte de sortie, le visage dénudé de toutes couleurs.

Ce jour là il aurait préféré ne pas avoir eu à ouvrir cette lettre.

Ce jour-là il a réalisé qu'il allait être séparé de son meilleur ami.

Le soir même, Kiba rentrait d'une dure journée ; il avait fait des heures supplémentaires pour rattraper son travail en retard. Éreinté, il appela son colocataire mais il n'eut pas de réponse. Il le chercha alors dans tout le studio et le trouva en fin de compte sur la terrasse, la mine sombre et humide.

« Bah 'lor, Naruto ? Qu'est-ce qui t'arrive ? Sans aucune réponse il lui tendit la lettre d'un geste mou. Merde …, poussa-t-il d'une voix éteinte.
-Je suis muté … loin d'ici. Tu sais ce que ça veut dire ? Kiba posa la lettre typographiée sur la table et baissa les yeux. »

Il ne savait que trop ce que cela voulait dire. Quelques semaines plus tard le placard de Naruto ne comportait plus de vêtements, ses petits objets retirés de dessus les meubles ou des murs laissaient soudain un grand manque et toutes ses affaires de toilette avaient disparu de la salle de bains. Deux grosses valises encombraient le hall d'entrée.

Le cœur serré et le visage trempé de grosses larmes, Naruto étreignit de très longues minutes son meilleur ami sur le quai de la gare en lui promettant au creux de l'oreille qu'il reviendrait le voir souvent. Kiba renifla bruyamment, les promesses que Naruto lui faisait n'empêchaient pas les sanglots de comprimer le fond de sa gorge qui l'en laissaient s'échapper seulement des sons maladroitement prononcés. Le châtain frotta très fort le dos de son meilleur ami de ses bras tremblants puis se sépara de lui les yeux rougis par le chagrin qui les rongeait. La petite voix féminine qui informait les voyageurs résonna dans tout le quai.

« Les passagers des trains de 14 heures sont priés de se rendre devant leur moyen de transport et de déposer leurs bagages dans les espaces prévus à cet effet. Nous vous souhaitons de passer un excellent voyage parmi nous et vous remercions d'avoir choisi notre ligne. »

Naruto prit une valise dans chaque main et se rendit dans son wagon en essayant de ne pas se retourner. Il savait que s'il regardait Kiba une deuxième fois il ne pourrait plus avancer, qu'il n'aurait d'autre choix que de faire marche arrière pour le serrer encore contre lui durant de longues minutes et qu'il raterait de ce fait son train.

Kiba le regardait marcher jusqu'à la machine en s'essuyant les yeux. Chaque pas qui les séparait devenait un poids en plus à supporter pour son cœur et sa conscience.

Un peu plus tard le train avait disparu derrière l'horizon.


*


(À lire avec : "Sadness and sorrow" si vous le souhaitez)


Deux mois plus tard.

Au timbre de sa voix dans le téléphone, Naruto comprit aussitôt qu'un monde venait de s'écrouler autour de Kankurô. Les rares fois où il l'appelait étaient le plus souvent annonciatrices de mauvaises nouvelles. Jamais il n'aurait cru une seule seconde à ce que Kiba ait dû être hospitalisé d'urgence. Il lui donna rendez-vous devant l'établissement. Naruto prit rapidement quelques affaires pour la semaine en les enfonçant dans une valise. Il n'avait de tête que pour son meilleur ami qui reposait sur un lit d'hôpital malgré toutes les questions que lui posaient Sasuke.


Bien pire encore était arrivé pendant le voyage.


Arrivé à la gare il était tard dans la nuit. Le ciel était sombre, aucune étoile ne reluisait. La lune n'était pas dans le ciel ce soir-là. Comme convenu il retrouva Kankurô qui se tenait droit dans le parc de l'hôpital. Il n'y avait personne avec lui.

Aux larmes qu'il vit dans ses yeux, le blond n'aimait pas du tout le frisson qui venait de lui parcourir l'échine.

Naruto s'approcha de lui lentement. Kankurô aurait voulu qu'il ne vienne jamais, qu'il ne puisse pas prononcer les mots qu'il s'apprêtait à dire.


À la fin du discours, il a senti l'horrible coup poignard déchiqueter ses entrailles. Ses jambes allèrent le lâcher juste avant que Kankurô le retienne dans ses bras. Trop vite les sanglots explosèrent.

À demi sur les genoux, le corps affreusement alourdi par la nouvelle foudroyante qui l'avait écrasé, son menton reposait sur son avant bras, il a crispé les yeux si fort qu'il a poussé un long et terrible cri dans le parc de l'hôpital. Kankurô le tenait encore plus fort pour l'empêcher de tomber en se pinçant à sang la lèvre inférieure, les yeux meurtris par la dernière page de deux vies qui s'était tournée.








« Naruto, écoute-moi … Ce n'est pas très facile à raconter alors … pardonne-moi si je suis maladroit quand je te raconterai ce qu'il s'est passé. C'était il y a deux jours, Kiba s'impatientait de te toi : il savait que tu allais bientôt revenir le voir. Il a attendu ce jour tellement longtemps que les dernières semaines il en passait de nombreuses nuits blanches. Il commençait diaboliquement à manquer de sommeil. Il ne pouvait presque plus se bouger, ses jambes lui faisaient horriblement mal, elles le soutenaient à peine. Le lendemain … il devait garder la société ; le vieillard n'était pas là. Je me rendais à son lieu de travail pour lui apporter quelques accessoires qu'il avait oubliés en partant de la maison le matin. Par la même occasion j'ai pensé lui annoncer que j'avais trouvé un patron ! J'étais certain que ça lui ferait très plaisir et rien que d'y penser ça me rendait vraiment heureux mais … j'ai entendu des cris d'agonie de dehors. Quand … quand j'ai ouvert la porte … j'ai vu des traces rouges ; des pattes de chien qui sortaient dans la rue et puis je l'ai découvert qui gisait sur le sol. Il hurlait à la mort en gigotant et se tordait dans tous les sens ... étendu dans son propre sang. Ses souffrances devaient être atrocement douloureuses ... Maintenant, quand j'y repense, j'en ai encore froid dans le dos : j'avais son sang sur les mains. Il avait le flanc gauche arraché, à vue d'œil de la taille d'une puissante gueule de chien sûrement devenu fou. Le morceau manquant, sous une étagère, était sanguinolent. C'était un vrai cauchemar ! Alors je me suis précipité vers lui ... je tremblais de partout, mon corps réagissait tout seul … Je n'étais plus maître de moi. J'ai tout de suite appelé les secours. J'ai entendu un bruit sourd venant de la rue … J'ai tourné très vite la tête, comprimant du mieux que je pouvais sa blessure avec ce qu'il me tombait sous la main. Un chauffeur de bus sortait de son véhicule, un gros chien était passé sous ses roues. Soudain quelque chose me faisait mal ; je me suis retourné vers Kiba ... il me griffait les mains si fort pour s'accrocher à la vie que j'ai dû en saigner et y laisser quelques parcelles de peau sous ses ongles. Je devinais au fond de ses yeux des appels de détresse … Il ne pouvait pas parler mais je savais très bien qu'il ne me demandait qu'une seule chose ... qu'une seule. Malheureusement je ne pouvais rien y faire … J'étais impuissant … et je suis sûr qu'il m'en veut encore ... J'en suis sûr.
Les secours sont arrivés à temps, ils l'ont pris en charge, j'ai pu monter avec lui derrière une ambulance. On nous a menés aux urgences. Je suis resté avec lui tant que j'ai pu et puis ce soir ... je me suis assis à ses côtés. Je l'ai regardé ... je me suis penché sur Kiba et j'ai posé mes lèvres sur sa bouche. À ce moment là je ne savais pas encore que ce baiser était notre dernier. Il a ouvert les yeux puis il m'a souri ... Quelques minutes après … sa main posée contre ma joue retombait mollement sur le lit et ... et ... et son ... son rythme cardiaque paraphait sa vie d'un long trait continu quand elle toucha le drap. »




Kankurô a dit : « Il est mort, Naruto. »




Voilà pour la fin de cette fiction assez ... triste. Si elle vous a plu, ou pas, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. C'est la première fois que je fais quelque chose comme ça et je voudrais avoir vos avis.

En espérant ne pas vous avoir trop mis le moral à zéro, je vous laisse faire votre choix ^^




Chapitres: 1 [ 2 ] Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: