Fiction: Le théâtre du mal

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Les deux garçons restèrent un moment prostrés devant la porte d’entrée. Aller voir Chiyo, aller voir Chiyo, oui, mais par où commencer le récit et fallait-il tout raconter à la grand-mère ? Dirait-elle ce qu’elle sait si c’était le cas ? Les deux adolescents en doutaient fort. Mais bordel, après Sasuke, c’était au tour de Lucy ! Elle était toujours introuvable et ça devenait de plus en plus flippant !
Gaara se fit violence et sonna enfin.
C’est une grand-mère fatiguée qui leur ouvrit, et à vrai dire, à moitié surprise.

-Bonjour, Madame. » Commença poliment Naruto.

La vieille s’effaça pour leur laisser le passage libre.

-Vous êtes pâle… » Constata soudain l’un des deux ados visiblement inquiet.

En effet, on pouvait même dire que Chiyo avait un teint plus que maladif. La visite de Sasori s’était achevée seulement 2h plus tôt et elle avait beau tenté de se ressaisir, c’était sans succès. Puis, elle se doutait bien que la visite des deux gamins n’était pas si innocente et encore moins un passage de courtoisie. Ils ne se connaissaient qu’à peine.

Alors il s’était passé quelque chose de grave et ils avaient besoin d’aide.
Mais pouvait-elle raconter son histoire bizarre et les visites surprises et tordues de son « petit-fils » ?
En y repensant, ses grandes ailes noires…Jamais elle n’avait vu une telle chose, on aurait dit un ange noir…ou un ange déchu. Sasori possédait des pouvoirs ? Non, c’était impossible. Pas son petit !

Le fameux cadre dans lequel il y avait la fameuse photo que Sasori s’amusait à commenter avec tant de mépris tomba soudainement à terre, juste à ce moment-là de l’étagère de bois.
La vitre qui retenait le souvenir se brisa au contact du sol. 7 ans de malheurs…
Tout le monde frissonna.

Seul Gaara comprit, lui qui savait assez de choses sur le paranormal, qu’il y avait eu une présence dans cet appartement. Pourtant c’était parti. La chose avait donc laissé une trace et les lieux s’en souvenaient. On appelle ça l’énergie résiduelle. De fortes émotions avaient circulé dans cette pièce même.

« Oh, gamin. Il est venu ici. Regardes vers le pot où sont les lys. Il y a une plume noire aux reflets rouges, comme le sang. C’est à Bélial. »

Gaara obéit à la voix de Shukaku, qu’il était seul à entendre. Il tourna la tête vers les fleurs qui étaient exposées sur le rebord de la fenêtre et se saisit de la plume. Noire, aux reflets rouges comme le sang.
Sans vraiment faire attention, il l’exhibait presque devant la grand-mère frissonnante.

-Quelque chose est venue ici. Un démon, et il est puissant pour avoir pu laissé une trace physique de lui-même sur ce monde. » Conclut le rouquin.

-Ce monde ? » Fit Naruto.

-Vois le monde dans lequel nous vivons comme une droite superposée à deux autres mondes. Un monde matériel et deux immatériels. Et dans ces trois mondes, il y a des failles permettant aux énergies et aux entités de circuler entres elles. Pourtant, ce n’est pas une chose aisée. »

Naruto se tourna vers Chiyo qui s’était assise sur un fauteuil.
Sasori était un démon ?

-Qui est venu ? » Demanda Gaara.

-Sasori, mon petit-fils. »

« C’est lui, Bélial. »

Gaara comprit le message du sable. Le démon se faisait passer pour quelqu’un d’autre. Mais il était encore loin de la vérité.

-Grand-mère, je sais que ça va vous paraître fou, mais un démon nommé Shukaku connaît ce Sasori. Et il réside à l’intérieur de moi. Le Sasori que vous connaissez n’est pas celui qui se trouvait ici hier. »

Elle s’en doutait.

« Gaara, demande une feuille et un stylo. Nous allons pratiquer l’écriture automatique, ce sera plus pratique. »

À la demande du démon, le rouquin réclama de quoi écrire. Ils furent assis chacun autour d’une table de bois, et le gamin attendit les instructions de l’entité. Et sa main commença à écrire toute seule.

Pendant ce temps, au théâtre.

Les lumières filtraient à travers les épais rideaux pourpres de la pièce. Itachi était réveillé et la clarté qui régnait ici-bas l’empêchait de se rendormir. Allongée à ses côtés, il y avait une jeune fille endormie. Il tourna la tête vers elle, sans vouloir la réveiller. Elle se resserra contre lui, le brun passa un bras sous les draps, caressant la peau nue et rosée dont il avait profité toute la nuit. En y repensant, c’est la seule chose qu’il appréciait en ce moment. Alors après tous ces millénaires passés, il arrivait encore à exprimer de l’intérêt pour des choses aussi simples ? Comment font les humains pour se lasser du plaisir que peut procurer un rapport charnel. Ah, ces êtres alors… Éphémères et incapables d’apprécier le peu de pouvoirs qu’ils ont…

Il se leva, enfilant ses vêtements. Il longea les longs couloirs sombres du théâtre qui était silencieux. Enfin, pour une fois, Deidara ne foutait pas le bordel et Hidan s’était tiré pour s’amuser avec des filles sans aucun doute.

Il perçut la présence de Sasori. Le brun n’eut qu’à ouvrir la lourde porte d’une salle de bal. Elle était plongée dans la pénombre. Les épais rideaux couvraient les immenses porte-fenêtres, il n’y avait rien dans la pièce. Le rouquin était planté en plein milieu sur une chaise de style baroque, les yeux clos.

-À quoi médites-tu, Belial ? » Lança Itachi sans émotion dans la voix, bien que son ton paraissait dur.

-Ah, Lucy. Elle sera bientôt en mesure d’entendre la vérité sur ce qu’elle est. » Répondit calmement le scorpion.

-Et il y a des choses qui te tracassent. Tes mensonges, par exemple ? Serais-tu tombé amoureux d’un de ces humains, comme Lucy ? Ou est-ce une manière de t’approprier une chose m’appartenant ? » Questionna le vis-à-vis d’un ton mielleux.

Sasori ouvrit les yeux et avait en cet instant, l’expression d’un gamin contrarié et prit de court.

-Non, rien de tout cela. Et tu ne m’as toujours pas dit jusqu’où je peux aller. »

-Ce que tu veux sauf la tuer. Donne-moi des informations plus amples sur ta relation avec elle. J’exige de toi que tu me dises tout, tu le sais. Autrement, je te l’enlèverais… » Continua le brun, avec une pointe de menace dans la voix.

Sasori se releva avec calme, regardant la pièce sans vraiment la voir.

-Elle tombe amoureuse de moi et sera bientôt enceinte. »

Itachi plissa légèrement les yeux. Il voulait les détails.

-Et pourquoi ne rien avoir dit à Chiyo si c’est ce que tu voulais faire, Bélial ? »

Le prévenu haussa les épaules. Le brun grogna et s’en alla. Le temps pressait pour Sasori…

Gaara finissait son récit. Enfin, le récit du sable. La chute des anges et la création des enfers avaient été écrites ainsi que la construction du théâtre. Maintenant, il lui faisait écrire comment il s’était retrouvé chez les Sabaku et pourquoi Sasori voulait le récupérer.
Tandis que les mots s’inscrivaient, les deux spectateurs et Gaara lui-même, faisaient la découverte de révélations étranges.

« Nous avons créé le Théâtre comme un passage vers l’Enfer, pour attirer le plus d’humains possibles et les pervertir. J’ai atterri entre les mains du Grand-père de Gaara dans ce but, mais à la place j’ai révélé les intentions de Belial. C’est pourquoi il veut nous récupérer. Quant à vous Chiyo, (la concernée frissonna) Belial a la manie de séduire les femmes, les faire tomber enceintes dans le seul but de se réincarner. Votre mari, votre fils et Sasori sont une seule et même personne. Il le fait ensuite pour avouer ce qu’il est et observer la déchéance de ses victimes. Il avait l’intention de vous le dire, et il le fera. C’est pour lui une manière de s’amuser. Tout n'est qu'une question de temps.»

La main possédée s’arrêta brusquement avant de reprendre.

« C’est ton Papy qui t’a scellé en moi pour nous protéger tous les deux, Gaara. Sasori ne peut pas récupérer deux âmes scellés entres elles. Et je doute que Lucifer, qui a tout les pouvoirs daigne s’occuper de ça. »

Puis plus rien. Et Naruto alors ? Il n‘avait pas dit pour Naruto. Le silence retomba dans la pièce.

-Sasori est un démon. » Murmura Chiyo. Puis tout se mit en place dans sa tête. Son comportement étrange depuis qu’elle l’avait…épousé. Elle s’était liée à un démon. Frissonnante des pieds à la tête, elle sentait le malaise arriver, pourtant, elle se ressaisit.

Le pervers, l’ordure, le connard ! Oui, elle aurait pu réagir comme une adolescente mais ce n’était plus de son âge. Les deux garçons restèrent un moment silencieux. Puis, ils annoncèrent la disparition de Lucy.


Deidara était l’oreille collée à la porte de la chambre de Sasori. Tout était calme. Dormait-il ? Et cet abrutit d’Hidan, sûrement en train de découper des animaux en petits morceaux. Berk !
M’enfin, il n’allait pas rester planté la tout seul comme un con pendant longtemps. Et puis, il sentait le regard de ces machins immondes qui le lorgnaient. Pour atteindre la chambre de Sasori, il fallait passer par cette salle. C’était encombrant, embarrassant et il en passait. Et jouer à la poupée, c’était pas son truc. Toutes ces vieilles loques, il aurait pu en faire du charbon, là, au moins ça aurait été amusant. Faire exploser des trucs. Oui, trucs, c’était bien le mot pour désigner ces machins là.

Il décolla son oreille avant de sortir de la pièce. Comme d’habitude, il longea les couloirs, traînant les pieds bruyamment.

-Tu voulais me voir, Dei ? »

Le blondinet se retourna. Sasuke venait d’arriver.

-Oui. Tu aimes Lucy, non ? »

Le mal coiffé se renfrogna et commença à se détourner. L’autre garçon le rattrapa par le bras.

-Tu sais que Sasori n’est pas un mec clair ! Qu’on est enfermés ici et qu’il prépare je ne sais quoi ! Et ça se voit que tu es amoureux de cette fille ! Alors quoi tu vas le laisser foutre la merde dans ta vie comme ça ? Le laisser jouer ? Et que t’a dit Itachi au juste au sujet de sa Kaori, tu crois vraiment qu’il est clean lui aussi ?! Hn… »

Sasuke se retourna pour faire face à Deidara. Et il n’arrivait pas à garder son calme et son masque de confiance venait de fondre instantanément. C’était la première fois que le blond voyait ce mec aussi perturbé. Il savait qu’il touchait la corde sensible.

-Tais-toi. » Finit-il par siffler entres ses petites dents pointues.

-Sasuke écoutes… »

-La ferme ! » Répéta le garçon. Il le plaqua contre le mur lui recouvrant la bouche de sa main. Il tendait l’oreille.

A côté, il entendait du bruit, comme des chuchotements qui provenaient de la salle aux poupées. Des voix féminines qui conversaient mais ne parlaient pas leurs langues.
Deidara eut soudainement très peur. Sasuke le sentit et l’entraîna plus loin.

-C’était…c’était quoi, ça !? » Souffla le blond, pâle comme un cadavre et trempant de sueur.

-Ce sont des poupées. Sasori transforme des humains en poupées. »

Deidara eu un hoquet de surprise.

-Écoutes-moi bien, Deidara, il va falloir que tu me couvres et que tu fasses ce que je te dis à la lettre pendant que je ne serais pas là. »

-Que comptes-tu faire ? »

-Chut. Tais-toi et écoutes-moi bien. »




Je sens que je vous frustre, hein ? On peut dire que Sasori/Belial se défile. Je peux juste dire qu'il est assez compliqué comme personnage, il ne peut se dévoiler que petit à petit. On ne saura que très tard ce qu'il est vraiment (et s'il en a conscience...)
Et a que pensez vous du duo Deidara/Sasuke ? Que veux faire le petit Uchiwa ? Je vous laisse donner vos impressions, me poser des questions (et j'y réponds)

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