Fiction: Le théâtre du mal

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Lucy courait vers la sortie, avant de heurter quelqu’un. Elle était trop effrayée pour voir de qui il s’agissait, et frappa la personne qui essayait de la retenir. Une voix masculine s’éleva pour lui dire de se calmer, puis la gosse fut emmenée. Lorsqu’elle comprit qu’elle avait été conduite dehors, elle leva ses yeux innocents et pâlit, avant de rougir violemment.

« Gaara ! Putain mais tu m’as foutu une de ces frousses ! Ne me dit pas que tu es venu pour me faire peur espèce d’idiot ! » Cria la jolie blonde.

- Mais pas du tout ! Je venais juste te chercher quant t’es arrivée comme une folle et ensuite tu m’es rentrée dedans ! » Se défendit le garçon.
- Ah ? »

Le rouquin soupira et fixa son regard sur une fenêtre, placée juste assez haute pour semer la confusion. Mais pourtant ce qu’il y vit le fit reculer d’un bond. Lucy, imita Gaara et chercha d’où lui venait sa vision.

« Il y a quelqu’un à l’intérieur… Ou quelque chose. Dit, tu as vu un truc bizarre, Lucy ? »

C’est ainsi que la blonde lui raconta son rêve et les bruits de pas qu’elle avait entendu. Son ami restait perplexe, mais Lucy lui posa cette question :

« Penses-tu que le théâtre est… Hanté ? »

Pour Gaara, c’était l’évidence même. Il savait mieux que personne quels genres de rituels avaient eu lieu en ce lieu maudit. Et donc, tellement d’entités qui y erraient, qui y avaient étés invitées.

« En fait, j’ai plusieurs idées sur la question. Mais allons en parler ailleurs, cet endroit me fiche la frousse rien que d’y être. »

Pour être tout à fait honnête, Lucy fut surprise d’entendre le mot « frousse » de la bouche de son meilleur ami. Ils partirent sans remarquer le vieux gardien du cimetière et sa sœur les suivre discrètement…
Ils ne se doutèrent pas qu’ils étaient espionnés.

« Em… Par où commencer… Disons qu’il s’est toujours passé des trucs louches et ça me parait logique qu’il y ait… Des activités paranormales. Il se passe des choses bizarres. »

Gaara s’interrompit. Le gardien du cimetière et la vieille Chiyô n’avaient pas perdu une miette de la conversation. La vieille s’avança vers eux, complètement affolée.

« Vous êtes fous, tous les deux ! » S’écria-t-elle.

Les deux ados haussèrent un sourcil. La vieille expliqua donc :

« Bon, vu que vous êtes plutôt renseignés sur le paranormal, je vais vous dire ce que je sais. Il s’est passé des choses terribles depuis qu’il y a eu des rituels sataniques. Mais on raconte que le théâtre a été construit sur un endroit stratégique, là où les énergies sont puissantes. Le théâtre a sa propre volonté. Il attire ses victimes avant de les dévorer »

Lucy et Gaara déglutirent, ne comprenant pas tout. Un lieu qui avait sa propre volonté ? Endroit stratégique ? Bref pour eux c’était du charabia bien comprimé en boite avec du vomi par-dessus… Cette vieille n’avait pas toute sa tête… Mais alors pourquoi elle avait un air si… Crédible ?

C’est Lucy qui comprit le plus vite. Souvenez-vous, elle n’était pas censée y aller aujourd’hui, mais pourtant, elle s’était retrouvée devant cette putain de porte rouge. Cette porte rouge qui l’attirait, l’hypnotisait… Oui, les paroles de Chiyô prenaient un sens dans sa tête tandis que le grand-père Ebizô restait grave, ne pipant mot. Et il est vrai qu’elle y ressentait beaucoup, oui, beaucoup d’énergie…

« Que savez-vous d’autre ? Demanda Gaara, innocemment.

- Et bien, j’ai perdu un être cher. Je sais seulement qu’il n’est jamais revenu. »

- Sasuke ? » Tiqua Lucy.

La grand-mère fit non de la tête.

« Non, mais il a été attiré exactement de la même manière que ce garçon qui a disparu. Sasuke cherchait son frère à l’époque. Il pensait qu'Itachi s’était caché là-bas.

- Caché ? Répéta Gaara.

- Oui, son frère a commis un meurtre. Pour le diable… J’en ai trop dit… »

La discussion se termina là. Les deux vieux laissèrent les deux jeunes en plan, perplexes, et avides de savoir le pourquoi du comment, par la même occasion. Et ils traînèrent les rues, rediscutant de tout ce qu’ils avaient appris.

Chiyô rentra chez elle, seule, comme à son habitude. La solitude était souvent sa seule compagne. Mais elle savait qu’elle ne serait pas seule en rentrant. Cela se confirma lorsqu’elle vit la silhouette élancée, appuyée contre le mur. La nuit dissimulait son visage, mais elle savait que c’était lui. Vingt ans qu’elle ne l’avait pas vu. Et elle savait qu’il n’était pas là par hasard.

« Pourquoi tu essaies de les protéger ? » Fit sa voix masculine, d’un ton mécontent.

La pauvre mamie ne savait quoi répondre. Ni bonjour ni merde, seulement une pique. Il avait bien changé…

Chiyo ne savait pas si elle était contente ou au contraire, déçue. Il réapparaissait subitement sans prévenir aussi facilement qu’il était parti. Quelle explication donneriez-vous donc ?
L’intrus la fit revenir à la réalité en tapant du pied, impatient. Il détestait attendre. Vraiment. Et elle savait alors allait-elle ouvrir la bouche oui ou non ?! Apparemment non. Il fit alors un pas en avant, juste pour se retrouver pile en face de la mamie, et pour avoir le luxe de pouvoir la toiser hautainement, étant plus grand en taille qu’elle.

« Tu ne pourras pas les sauver. Ne te donne pas autant de mal pour rien. » Siffla l’homme, dédaigneux.

Chiyo était profondément choquée par son arrogance et n’était pas disposée à se laisser marcher sur les pieds.

« Que sous-entends-tu ? » Rétorqua la vieille femme après un instant de silence.

- C’est pas tes affaires. »

Il se détourna avant de balader ses yeux à travers toute la pièce. Ses yeux surnaturels lui permettaient de voir dans le noir. Il arrêta son exploration optique soudainement, fixant un vieux cadre.

« Tu l’as toujours à ce que je vois. » S’enquit-il avec mépris en désignant l’objet d’un mouvement de tête nonchalant.

La grand-mère hocha la tête quelque peu gênée.

« Stupide ! » Décréta-t-il, une expression sûrement contrariée, encrée sur son visage.

Chiyo voulu allumer la lumière, n’aimant pas être plongée dans le noir… Surtout qu’elle avait un « invité ». Mais ce dernier fut plus rapide et lui attrapa le poignet.

« Non, pas tant que je suis là. Commanda le garçon.

- Mais pourquoi ?

- Ne me questionne pas ! »

Il fit quelques pas sur le balcon, allumant une cigarette, constatant que rien n’avait changé chez sa grand-mère. Grand-mère qui se faisait insistante d’ailleurs.

« Que fais-tu là-bas ? Pourquoi tu enlèves des gamins ? »

Il eut un rictus.

« Hun, tu aimerais savoir, hein ? T’en as pas une petite idée ? Réfléchis donc…Tu me le redemanderas la prochaine fois… » S’enquit le petit-fils avant de se détourner d’elle.

Elle voulu le retenir, elle tendit la main vers lui mais… Il se défit facilement. Il partait une seconde fois.

Lucy, Gaara et Naruto s’étaient retrouvés dans un bar connu pour ses soirées goths à travers toute la ville : Le grand guignol*.
L’intérieur du bar était spacieux, la décoration restait sombre, dans les tons noir et rouge. Les lumières de la salle étaient tamisés et le barman passait un disque de Behemoth, un groupe de death. Nos trois adolescents se trouvaient sur la terrasse du bar, leurs bières posées devant eux. Gaara fumait un joint, Lucy terminait sa cigarette et Naruto descendait déjà son deuxième verre. Et pour une fois, le sujet de conversation n’était PAS le théâtre. Cette fois-ci, la discussion tournait autour du prix des clopes qui était… Exorbitant pour ce que c’est…
Avis personnel, je pense que vous l’aurez remarqué, fumer est essentiel pour l’auteur s’il ne veut pas foutre le bordel et… Non ? Bref retour au sujet.
La soirée s’annonçait pour une fois calme. Et elle allait l’être, pour une fois.

Gaara tira sur son joint. Lucy restait nerveuse. Sakura mettait du temps. Elle était toujours en retard. Et Naruto lui, s'impatientait. C'est au bout d'une heure qu'elle arriva, maquillée comme un carré d'as et habillée entièrement en rose. En faite, elle faisait... Tâche. Une pin-up rose
à côté de deux gothiques et un pseudo-punk.

Mais… Le garçon qui était chez la grand-mère était aussi présent. Mais caché. Il regardait la jolie blonde écraser sa clope sur son cendrier, une lueur de convoitise dans les yeux.

« Less transs Enlvant* » Murmura-t-il au bout d’un moment. Dès qu’il eut prononcé ces mots, la jolie blonde se leva de sa table, s’excusa auprès de ses amis avant de filer. Le garçon satisfait se détourna et partit rapidement.
L’adolescente se dirigea immanquablement au théâtre maudit. Chose curieuse, elle était soulagée d’y être revenue. La gosse replaça son sac dans son dos, qui contenait toute sa vie en quelque sorte, et se dirigea dans la salle aux poupées.

La porte grinça. Les jouets semblaient encore la regarder, mais l’impression qu’ils dégageaient était… Accueillante. Lucy traversa la pièce, et trouva un couloir caché par un rideau rouge qui était éclairé par des bougies noires. Lucy s’engouffra donc dedans et déboucha sur une salle immense. Il n’y avait aucune fenêtre. D’épaisses tapisseries étaient exposées aux coins des murs. Le sol était caché sous un immense tapis noir. Et au milieu de la salle, à l’ombre dans un fauteuil, se trouvait le garçon.

« Lucy… Je t’attendais. » Déclara l’homme lui tendant une main gantée de cuir noir.

Comment savait-il son nom ? Qui est-il ? Lucy allait certainement avoir des réponses.



*Le grand guignol est une chanson du groupe de métal Italien: Théâtres des Vampires.

*Less Transs Enlvant est la formule préférée de l'homme dans cette histoire. C'est avec ces mots qu'il attire ses victimes au théâtre. Dernier point, cette formule ne veut rien dire, c'est du langage inventé.

Réactions ? D'après vous, qui est "l'homme" ?

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