Fiction: Le théâtre du mal

Version imprimable




Naruto restait stupéfait : Plus taré que lui tu meurs… Puisque Gaara et Lucy était non seulement entrés dans ce théâtre, mais qu’en plus ils en sont ressorti. Ce qui réanimait en lui de très mauvais souvenirs.
Sakura non plus n’était pas en reste. Elle était venue passer la soirée avec eux, ce qui explique sa présence.
Elle était assise et tentait tant bien que mal de garder sa tasse de thé dans le creux de ses mains moites. L’expression que l’on pouvait lire sur son visage innocent était un mélange ridicule de peur et d’indignation. Et pourtant, elle avait des choses à dire, mais aucun mot ne voulait sortir de sa bouche en cœur qui restait grande ouverte, hébétée.
C’est le blondinet qui finalement commença le débat.

« Il faut que vous sachiez une chose. »
Il marqua un temps de pause avant de lâcher simplement que des gens avaient disparus là-bas.

Les deux délinquants tournèrent la tête assez vivement, un sourcil haussé, cherchant à connaître la suite de son aveu. Comme il n’y avait aucune réaction, Gaara lui demanda de poursuivre.

« Vous vous souvenez du garçon qui venait trainer avec nous dans les cimetières l’année dernière ? Sasuke Uchiwa ? » Commença Naruto.

Lucy hocha la tête de manière affirmative pour que Naruto en vienne au fait.

- Il y est allé pour un pari mais n’en est jamais revenu. Et on l’a cherché partout. Ce qui est bizarre, c’est que la porte était toujours fermée. Pas moyen d’y entrer.

- Mais la porte était OUVERTE pourtant ! C’est pas possible ! Sinon ça veux dire que la porte est ouverte la nuit… Mais personne n’y va. » Protesta Lucy.

Gaara prit une clope de son paquet et l’alluma. Il ne savait pas quoi en dire. Aucune des personnes présentes ne pouvait mentir, c’était évident. Il y avait quelque chose de louche…
Il tira une taffe avant de prendre à son tour la parole.

« Mon grand père était satanique et y faisait des rituels sataniques, étant plus jeune. Comme je l’ai dit à Lucy hier, il était sans cesse épié par une présence, une sorte de démon si j’en crois ses paroles. »

Naruto écarquilla les yeux. Il avait toujours été très crédule à ce genre d’histoires, bizarrement.

- Tu l’as déjà vu son démon ? S’enquilla Sakura, sa tasse toujours à la main.

- Yes. Je peux même dire que je le connais très bien. Il s’appelle Shukaku, c’est un esprit fait de sable. C’est une entité qui reste misanthrope et dangereuse. Il a lâché mon grand père lorsqu’il s’est pendu. »

Tout le monde resta figé. Gaara n’est pas du genre à plaisanter, et ceux qui le connaissent bien, savent qu’en démonologie, il est plutôt renseigné. La preuve.

« Putain, on se croirait dans un film d’horreur ou un manga… Enfin, vu la façon dont tu racontes ça… » S’exclama le blond.

La fille aux cheveux roses se contenta d’acquiescer, avant de boire enfin une gorgée de son thé. Contre toute attente, Gaara esquissa un sourire. Puisque lorsqu’on traine avec un certain Naruto, on a tendance à se lâcher plus facilement et profiter de la vie… Du moins pour certains…
C’est donc naturellement que la conversation sérieuse bifurqua sur une série de blagues assez glauques, et une bonne crise de rire non contrôlés. Sakura préférait ce genre d’ambiance, ce n’est pas vraiment le genre de fille à aimer les histoires tristes ou qui font peur… Oui, c’était mieux de rigoler un moment avec ses amis plutôt que de se morfondre… Non ?
Passer sa vie à se morfondre, justement, ce n’est pas vivre. En tout cas, c’est ce qu’elle pense. Donc les histoires de fantômes, sorcières, anges ou démon…

Ce n’est que lorsque la pile électrique, alias Naruto, fut dénudée d’énergie, que les adolescents pensèrent à éteindre la lumière et dormir… Naruto dormait dans sa chambre avec Gaara et les filles dans le salon sur le canapé.

Je ne sais pas si vous avez remarqué mais d’un moment à l’autre, mais lorsqu’on éteint la lumière et que l’on est seul ou presque, l’ambiance change tout de suite. Dans le noir, on est souvent sans repère et les moments d’euphorie s’estompent laissant place aux mauvais souvenirs ou aux mauvaises impressions.
C’est l’état dans lequel était Lucy. Sans savoir pourquoi d’ailleurs. Et puis Sakura s’était endormie si vite…
La jolie blonde se tournait à droite, à gauche sans réussir à s’endormir. Finalement, elle leva son regard vers la fenêtre pour regarder la lune. La pleine lune. Pour beaucoup, la pleine lune, c’est la nuit ou les fous sortent semer la panique, enfin des superstitions stupides.
Elle repensa encore à sa journée. Le théâtre. Des gens y ont disparus, pas elle. La porte est censée rester fermée, elle était ouverte. Il est censé être inhabité, pourtant, tout porte à croire qu’il y a des gens qui s’y rendent régulièrement, sans compter les curieux… Et puis, ces pantins ne sont pas arrivés dans cet endroit tout seul… Si ? Ils ne peuvent pas avoir étés abandonnés… Une telle collection… Il y en avait… Une vingtaine ?

De nouveau dans le théâtre. Lucy sait qu’elle ne devrait pas y retourner. Pourtant, elle le fait. Si on lui demandait pourquoi, elle répondrait qu’elle s’est faite chopper sur une action suicidaire de pickpocket. Et donc du coup, elle se cache…
Maintenant, si vous la connaissiez, vous sauriez qu’elle vous ment. Sa façon de sourire… Ca se voit. Mais trêves de bavardages, vous, lecteurs, ne pouvez lui poser cette question vu qu’elle ne se trouve pas en face de vous, ce qui est dommage car j’aurai aimé voir votre réaction sur un superbe mensonge provenant de la bouche d’une jolie blonde.

La gamine se retrouva donc de nouveau devant la porte rouge qu’elle passa une seconde fois. Elle se dirigea dans une salle immense ou plutôt à l’endroit où se tient la scène. Une scène qui pouvait se cacher derrière d’épais rideaux rouges. Et derrière elle, les sièges…

Lucy continuait de contempler la pièce. Une ambiance pesante y régnait, comme si on l’observait. Puis une ombre passa. Et une voix…

« L’imparfaite humaine faite de marbre ne saura survivre à son propre drame. »

Cette voix retentit dans la pièce. Et elle paniqua. Ne devait-elle pas être seule ici ? Enfin… Normalement ? Etais-ce la voix de Sasuke ? Non, cette voix avait quelque chose de malveillant. Et cette ombre difforme qui semblait la poursuivre alors qu’elle s’élançait vers la sortie. La gosse poussa de toutes ses forces la porte, mais rien n’y fit. La porte ne s’ouvrait pas ! Sa respiration s’accélérait tandis que la forme noire s’avançait vers elle. Dans un élan de panique, elle préféra fermer les yeux, ironiquement, comme si elle ne pouvait survivre à son propre drame. La voix effrayante et masculine se répéta.
Lorsque Lucy rouvrit les yeux, elle se retrouva dans le canapé vide. Sakura était déjà levée ?
Lucy était en sueur. C’était un rêve. Un rêve…

L’adolescente porta une main à son front mouillé et mit un moment à se lever.
Plus tard, dans la journée, Naruto et Sakura étaient partis au lycée, Gaara, lui, dealait et notre héroïne se retrouvait donc à errer dans la rue sans trop savoir quoi faire pour s’occuper. D’autant plus qu’elle faisait des efforts monumentaux pour ne pas aller « là-bas »… Ce cauchemar lui semblait si réel tellement elle avait eu peur. Lucy en avait encore des frissons qui lui parcouraient l’échine en y repensant. Ce fut d’ailleurs lorsqu’elle daigna lever les yeux de sa route, qu’elle constata ou elle se retrouvait. Ce n’était pas sa destination, mais elle était de nouveau devant la porte rouge du théâtre.

Réfléchis, mais réfléchis bien petite blonde, lui aurais-je dit (ou pas puisque sinon il n’y aurait pas d’histoire)… Mais bien sûr, comme c’est le genre de fille que l’on ne peut pas rattraper… Oui, car après tout, un rêve est un rêve… Non ?
C’est alors qu’elle franchit une nouvelle fois les portes de cet immonde lieu.
Pour ne pas changer, elle continua son exploration en prenant les mêmes escaliers, les mêmes couloirs que dans son rêve. Et pourtant, je vous prie de croire que lors de sa première visite, Lucy n’avait pas mis les pieds dans cette partie du théâtre… Mais tout était comme dans son rêve… Identique. Tout comme cette éternelle atmosphère pesante qui règne en permanence ici.
Vous devez vous en douter, bien évidement, l’adolescente se retrouva enfin dans l’immense pièce qui servait de salle de spectacle.
Elle se posta sur l’estrade de bois, fixant les épais rideaux rouges. On aurait pu dire qu’elle restait sur ses gardes, à l’affut d’une voix terrifiante sortie d’outre tombe… Au fond d’elle, elle tremblait. Mais pas seulement de peur : D’excitation.
Lucy, blonde, style gothique et suffisamment dérangée pour s’amuser de ses peurs à ses risques et périls… Les gens comme ça existent, vous ne le saviez pas c’est tout.

Elle se déplaça dans la salle de spectacle, le talon de ses news Rock frappant le sol bruyamment. Irrésistiblement, elle ne put s’empêcher de retourner dans la salle aux poupées. Toutes alignées, soigneusement entretenues. Des vieilles comme des récentes… Elles ont cependant toutes un point commun… Elles ont toutes l’air vivantes…
Comme ces atmosphères qui changent en une seconde une fois la lumière éteinte, elles ont l’air de vous surveiller du coin de l’œil. Ce n’est qu’une impression, n’est-ce pas ? Si par hasard, Gaara se trouvait avec elle, Lucy se sentirait sûrement plus à l’aise en compagnie de ses petits jouets… Alors que là, seule… Finalement, elle sortit de cette pièce, refermant bien derrière elle.
Bizarrement, elle entendit comme un bruit de pas provenant du couloir. Mais aucune ombre… Pourtant, des pas bien distincts que l’on entendait s’éloigner très lentement…
Pour une fois qu’elle se disait « vaux mieux pas tenter le diable », on l’aurait surement félicitée… Elle rebroussa chemin vers la sortie. Encore bizarrement pour ne pas avoir l’air de se répéter, les bruits de pas eux aussi faisaient demi-tour.
Minute, vous pensez peut-être qu’elle se faisait des idées en prenant les bruits de ses talons pour des bruits de pas ? Détrompez-vous ! Imaginez un instant, ces bruits qui se succèdent avec une parfaite continuité.

Lucy courra donc vers la sortie, comme une folle avant de heurter quelqu’un…



Réactions...?

Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: