Fiction: Les voyageurs du temps

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Naruto contemplait le bébé dans ses bras.
- C’est Itachi Uchiha, murmura le jeune homme, le frère de Sasuke. Même bébé, je reconnaitrais ce visage sans expression entre mille.
Il était vrai que le bébé avait déjà tout d’un authentique Uchiha. La peau pâle, les cheveux d’un noir ébène, le regard totalement neutre.

- Aucun doute, reprit Naruto un petit sourire aux lèvres, il n’y a que Itachi ou Sasuke pour me regarder avec autant de…mépris.
Soudain, il prit conscience de ce qu’il venait de dire. De la personne qu’il avait nommée à deux reprises. Sasuke. Son meilleur ami qui avait déserté le village dans le seul et unique but d’obtenir la puissance qui lui permettrait de vaincre Itachi. Sasuke n’avait eu aucune hésitation à s’enfoncer dans les ténèbres pour arriver à ses fins.
Une voix terriblement grave et puissante retentit alors dans l’esprit de Naruto. Lequel se retrouva une fraction de seconde plus tard dans le vaste espace ressemblant à un égout et qui constituait son monde intérieur. Au fond de cette cage il y avait une cage aux dimensions gigantesques. Et à l’intérieur de cette cage…..
- Tue-le ! Débarrasse-toi du porteur de ces répugnants sharingans. Il gagne à être mort. Comme tous les membres du clan maudit des Uchiha !
Cette proposition fit sursauter Naruto.
- Kyûbi ?
- Ku ku ku…tu t’attendais à qui, gamin ? Ironisa le Démon-Renard à neuf queues.
- Pourquoi veux-tu tuer ce bébé innocent, dattebayo, il n’a rien fait de mal ?
- Écrase, gamin ! N’as-tu donc rien dans ta misérable caboche d’humain ? Tu prétends ce bébé innocent alors que c’est le futur assassin du clan des Uchiha ( ce dont je ne peux que le féliciter d’ailleurs ). L’homme qui va te traquer pour m’arracher de ton corps et te tuer.
- Je te trouve bien bavard aujourd’hui stupide renard. Rétorqua son hôte. Aurais-tu oublié que celui qui a fait de ma vie un enfer c’est toi ? Le fait que si Itachi me pourchasse c’est à cause de ta présence dans mon corps t’est-il passé par l’esprit ?
- Tu es vraiment stupide gamin. Tu refuses cette possibilité de changer le monde à ta convenance. Tu pourrais éviter les obstacles de ta vie future en tuant tes persécuteurs.
A ces mots sans pitié, Naruto s’approcha un peu plus dans la cage et regarda le démon renard bien en face en fronçant les sourcils.
- Tu es vraiment un être abject sans aucune trace de pitié. Si tu crois que je vais tuer un bébé de sang froid, tu te trompes. Et lourdement.
La grande bouche de Kyubi se dévoila dans l’obscurité, dessinant un sourire démoniaque. Il était vil et fourbe et avait bien d’autres cartes à son arc pour convaincre son hôte.
- Tu me traite d’insensible, mais ton « meilleur ami » n’est-il pas en ce moment rempli d’une haine terrible ? Tu tiens dans tes bras la raison de cette haine, gamin. Rappelle-toi sa rencontre avec Sasuke. Juste après qu’il ait plongé ton maître dans le coma d’ailleurs. Puisque tu as juré à cette fille en rose de le délivrer de sa haine, le mieux ne serait-il pas de détruire à la source cette haine ? Tu t’épargnerais ainsi beaucoup de travail, non ?
- Je……je….
Naruto était complètement hébété. Il n’avait pas pensé à ça. Mais Kyubi n’avait pas encore terminé sa tirade. Le Renard prit cette fois le ton d’un professeur réprimandant un élève.
- Allons donc, gamin, rappelle-toi, tu disais toi-même que en retrouvant Itachi, tu trouverais Sasuke. Et bien, tu l’as à ta merci.
Il s’installa plus confortablement, afin de pouvoir contempler le jeune blond dans les yeux. Ce dernier était tétanisé. Mais la créature démoniaque lança l’estocade finale.
- Donc, en fait, si ce Sasuke est effectivement ton meilleur ami, et si tu prétends toujours tenir ta parole, tu n’as pas d’autre choix, gamin.
Ces dernières paroles firent vaciller Naruto. En évoquant son Nindo indéfectible et sa promesse à Sakura, le Renard avait touché juste. Il devait tenir parole en ramenant Sasuke et par extension en capturant Itachi. Or, jamais Itachi n’avait été aussi facile à attraper. Le jeune ninja fut submergé par le doute.
- Je trouverai un autre moyen……
- Tu peux toujours essayer, gamin, mais tu ne tarderas pas à comprendre qu’en ce monde ninja, c’est le meilleur moyen que tu as. Adieu.
Ledit « gamin » se retrouva à nouveaux en plein cœur de Konoha et toujours avec Itachi dans les bras. Il se dirigea le plus vite possible en direction de Mikoto, des fois que ce maudit Renard fasse encore des siennes.
- Je suis désolé, madame Uchiha, mais le vi… je veux dire le Sandaime doit m’attendre. Je dois y aller pour parler de beaucoup de choses. C’est pour ça que je vous rends…Itachi.
- Mais enfin, ne t’en va pas, dattebane, s’écria Kushina, le vieux crouton peut bien patienter deux minutes. Ça fait 60 ans qu’il se traîne alors…..
Naruto réprima un petit sourire mais ne répondit pas. Il avait besoin de réfléchir à tout ça et de trouver une solution.
Il s’éloigna en direction de la rue principale du village. En passant devant l’hôpital, il tomba justement sur le Sandaime qui sortait du bâtiment, un sourire accentuant les rides de son visage marqué par le temps. Il avait vu Kushina et Naruto discuter puis hurler de joie. Il avait tout de suite fait le rapprochement. Pour le vieux ninja, il était bien sûr hors de question de reprendre l’interrogatoire sur ce jeune ninja qui semblait encore sur le coup des retrouvailles. Et d’une certaine manière, il ne se trompait pas. Naruto venait en effet de tomber sur une vieille connaissance. Mais s’il était ravi d’avoir retrouvé un membre de sa famille, il était pour le moment confronté à un problème plus grave. L’Hokage comprit le besoin d’être seul du jeune blond.
- Naruto, dit-il, vu que la journée est presque terminée, je ne vais pas te déranger plus longtemps. J’ai un appartement disponible si tu veux te reposer. Il ne sert à rien de discuter plus longtemps. On reprendra demain dans la matinée. Viens à mon bureau vers 11h.
- Pas de problème… répondit le blond l’esprit ailleurs. Je viendrai.
- Tiens voilà les clés de l’appartement. Il se trouve au nord est du village. A coté de la falaise que tu vois là-bas.
Il lui lança une clé que Naruto rattrapa au vol.
- C’est gentil, vieil homme, j’ai besoin de réfléchir à plusieurs choses ce soir. Je viendrai demain dans la matinée si vous avez encore besoin de renseignements.
Il s’en alla d’un pas lent vers le soleil flamboyant qui éclairait de ses rayons sanglants les alentours.

Alors que le vieil Hokage s’apprêtait à rentrer à son tour chez lui, il entendit derrière lui comme un léger bruit de pas. Il était un ninja depuis bien trop longtemps pour ne pas s’en apercevoir… et s’en méfier. Et sur ce coup là, il n’avait pas complètement tort.
- Alors, Hiruzen, on accueille des individus suspects au village, et sans en référer au Conseil ? Est-ce vraiment la façon d’agir d’un… Hokage ?
L’individu qui venait de sortir des buissons derrière l’hôpital était un homme aussi âgé que le Sandaime qui portait la tenue très respectée de chef des Services Secrets du village, les dangereux mais non moins discrets AMBU. Une cicatrice barrait sa joue gauche, tandis que ses yeux noirs dont un était recouvert d’un bandeau blanc étaient aussi froids que l’entrée d’un tunnel. C’est ce visage qui permit au Sandaime Hokage de le reconnaître. Une vieille connaissance. Membre du Conseil et rival de Hiruzen, il était à l’origine d’un mouvement extrémiste : la Racine.
- Danzo… Que fais-tu ici, commandant de la quatrième escouade des services spéciaux ? Ta place n’est-elle pas à la caserne, avec tes hommes ?
Malgré leur ancienne camaraderie, le Sandaime avait toujours eu du mal à accepter les activités secrètes et parfois remplies d’obscurité de Danzo Shimura.
Ce dernier répondit d’un ton neutre mais néanmoins rempli de sous-entendus :
- Je ne faisais que passer voir un vieil ami, rétorqua t-il, et prendre des nouvelles de Yamanaka Inoichi qui aurait été blessé. Je l’apprécie beaucoup. Il est toujours très avisé et au courant de… beaucoup de choses.
- Que lui as-tu fais ?
- Qui, moi ? s’étonna le chef AMBU. Allons donc Hiruzen, fais-moi grâce de tes sempiternelles remontrances. Mon devoir est de tout savoir pour protéger le village. Quels que soient les moyens employés.
- Tu ne changeras jamais, Danzo, répondit l’Hokage avec une moue de dégoût. Nous ne serons jamais d’accord sur la politique de ce village.
- En effet. Mais inutile de t’inquiéter, il n’a rien. Je ne me débarrasserai pas d’un chef de clan comme lui aussi rapidement.
- Je te préviens, Danzo, s’il a subi ne serait-ce qu’une blessure, je veillerai personnellement à ce que, membre du Conseil ou non, tu reçoives une juste punition.
- Puisque nous parlons du Conseil, Hiruzen, peut-être pourras-tu me montrer comment ta grande sagesse pourra faire accepter par le Conseil un deuxième hôte de Kyubi.
- Tu n’as pas osé ? s’écria le Sandaime.

Pendant ce temps, sur la falaise des Hokages, Naruto était installé sur la tête du Sandaime et observait le village. Ses pensées tourbillonnaient dans sa tête.
- Je suis au village de Konoha plusieurs années avant ma naissance… Mais y a-t-il une raison ? Ai-je quelque chose à accomplir ? Est-ce que je dois, comme kyubi me l’a conseillé, tuer mes futurs ennemis ? Non. Décidément pas ! Je ne suis pas un meurtrier comme ce maudit renard assoiffé de sang. Je ne peux pas changer le futur de cette époque. Sinon, ma vie sera différente…
Il s’interrompit soudain. La même vie ? C’est-à-dire le même calvaire ? Les mêmes souffrances ? La terrible solitude ?
Pendant un instant, Naruto avait occulté cet isolement. Dans le même temps, une pensée vint le heurter à la vitesse d’un taureau en pleine course.
- Si je suis vingt ans en arrière, ça veut dire que l’attaque de Kyubi n’a pas encore eu lieu ? Évidemment ! Le Yondaime est vivant !
Un frisson le parcourut. Il n’avait pas pensé à ça. Avoir un démon en soit était déjà une aventure de tous les jours vu le caractère de la bête. Mais le voir… en vrai était largement pire.
- En un sens, reprit Naruto, je peux utiliser le conseil de Kyubi contre lui. Si je pouvais l’empêcher d’attaquer, j’éviterais la mort du Quatrième du nom, et par conséquent le Naruto de cette époque ne souffrirait pas comme moi. Mais est-ce que ça ne risque pas de changer les choses de façon trop importante ? Oui, certainement. Ce n’est pas aussi simple. Les risques doivent être terribles, dattebayo. Je le fais ou pas alors ? Il existe peut-être une technique capable de me faire rentrer chez moi ? Mais, en même temps, maintenant que j’ai croisé Itachi, Asuma-sensei et les autres….je ne peux pas partir comme ça. Je vais trouver une solution ! Dattebayo !




Que va faire Naruto ?

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