Fiction: Les chroniques d'un étudiant impétueux

Version imprimable




Imaginez ce que peut être une errance déprimée, au creux d'une solitude tellement intense qu'elle coupe du monde et de soi-même, où chaque pas, chaque souffle est un fardeau de plus à transporter vers une fatalité. C'est ce qui m'arrive dès lors que je me trouve seul, comme sur le chemin du retour vers mon domicile après une longue journée au lycée. C'est terrible pour moi de faire ce trajet ... se retrouver seul, ainsi, la plupart du temps me laisse à imaginer tout plein de choses, à en rêver ou à en être dégoûté... Ce que j'aurais aimé parfois c'est de dévier ma route pour me retrouver au lac du coin, m'allonger sur l'herbe en attendant le crépuscule.

Mais cet après-midi tout ça pouvait changer, enfin une invitation à sortir, un signe de la providence, il ne fallait pas rater l’occasion de pouvoir se rapprocher d’êtres humains tels que moi. L’heure du rendez-vous approchait de plus en plus, il sera quinze heures dans près de quarante cinq minutes. 
Il fallait que je sois présentable, c’est ainsi que je me précipitais d’abord dans ma chambre, je farfouillais dans mon armoire à vêtements, là je m’équipais de quelques vêtements avant de foncer devant la glace. Je décidais de porter un T-shirt marron avec une veste en cuire plutôt tendance, plus bas j’optais pour un pantalon à pattes de poule noir et des chaussures grises. L’ensemble semblait me ravir. Mais il manquait les quelques gouttes de parfum pour finaliser ma préparation, je choisis une fragrance que mon père m’avait offerte pour mes 16 ans. Voila j’étais enfin près, je ne sais pas si j’avais accepté la proposition pour voir tout le monde ou juste Sakura, je restais perplexe quelques secondes, mais à quoi bon réfléchir, il se passera ce qui devra se passer. 
Je regardais l’heure encore une fois, quatorze heure quarante cinq, il fallait se dépêcher, je commençais à déambuler dans mon quartier afin de rattraper le bus qui devait me conduire en ville, il était juste arrêté devant comme si tout était prévu, cette journée commençait vraiment à me plaire. Beaucoup de monde attendait le bus, tant mieux je n’avais pas de ticket de transport sur moi, et je ne voulais encore moins en acheter, il était temps d’user de mes talents de fraudeur.
Les portes s’ouvraient, et les personnes commençaient à monter, de mon côté je n’entrais pas du coté conducteur, non, j’optais pour les portes au milieu du bus, c’est généralement la seule entrée sûre et non contrôlable par le conducteur du fait d’abondance d’individus, il fallait juste rester naturel et surtout ne pas rester à coté des portes, car les fraudeurs le font généralement tous inconsciemment pour s’échapper au plus vite, ce que le conducteur avait déjà compris. Je trouvais une place de libre près de la fenêtre. Enfin installé, je commençais à me perdre dans mes pensées, comment j’allais procéder cet après-midi, j’étais un peu stressé, à côté les gens entraient et sortaient tel un cycle perpétuel, tout le temps en mouvement, moi je restais assis, et regardais tranquillement ce phénomène de substitution auquel je n’avais jamais vraiment fait attention, à chaque arrêt une personne ou plusieurs descendaient pour laisser place à de nouveaux individus, comme le disait Héraclyte, « on ne se baigne jamais dans le même fleuve », et cela constamment. Toute la journée, cet engin en métal fera une boucle comme un circuit de voiture déjà montée de toutes pièces peut-être était-ce là son destin.
J’arrivais enfin à mon arrêt, je descendis du bus et commençais à marcher un peu, le bar était juste devant, à quelques pas. Au fur et à mesure que j’avançais, je sentais les battements de mon cœur s’affoler, une goutte de sueur ruisselait à ce moment le long de mon front. Voilà, j’étais arrivé, j’avais quand même cinq minutes de retard, les autres devaient déjà être à l’intérieur. Je pris le temps de sortir un mouchoir de ma poche pour me nettoyer le front, c’est après que je pris mon courage à deux mains et je pénétrais dans « L’ancre d’or ».
C’était un bien joli bar, des décorations comme si on pénétrait dans une cave d’un bateau, au comptoir il y avait le propriétaire ou peut-être le capitaine, je m’approchais doucement quand il me salua :

- Bonjour ! C’est pour prendre un verre ?
- Bonjour, oui mais je rejoins des amis, ils doivent être à côté, lui répondis-je.
- Pas de problème grand, fais ta vie, me dit il avec le sourire.

Il y avait une salle vers le fond, j’entendais quelques fous rire, la je vis Shikamaru, Sasuke et Sakura. Je me figeais un instant, je me demandais quoi faire quand Shikamaru me remarqua :

- Naruto ! Enfin ! Te voilà ! Qu’est ce que tu fais ? Viens installe toi ! cria t-il.
Je m’approchais de la table où ils s’étaient établis et je m’installais à côté de Sasuke.
- Salut les gars ! Excusez-moi je suis un peu en retard, comment ça va ? Leur dis-je.
- T’en fais pas tu n’as rien raté, on vient juste d’arriver nous aussi, me lança Sakura.
- Ha ha super ! Vous buvez quoi ? questionnais-je. 
- Moi à la vodka, Sasuke à la bière et Sakura un jus d’orange, elle fait sa sainte, dit-il d’un ton moqueur.
- Comment ça « sainte », je commence doucement c’est tout ! Quand j’aurais commencé à boire de l’alcool toi tu auras déjà fini dans le caniveau petit alcoolique ! Rétorquait-elle à Shikamaru.

Je restais subjugué, ils ne me connaissent même pas pourtant j’ai l’impression d’être parfaitement intégré. Tandis qu’ils continuaient à débattre sur les conséquences que le trop plein d’alcool pouvait engendrer, je regardais Sasuke, il sirotait sa bière tranquillement ne prêtant pas attention à ce qui se passait à côté.

- Dis moi, ils sont toujours comme ça ? Lui dis-je.
- Dès qu’il s’agit de sortir, c’est toujours pareil, tellement c’est futile que ça en devient amusant. Répondit-il.
- Hahaha oui je vois, tu bois quoi ? Continuais-je.
- C’est une « THB » de son nom complet « Three horses Beer » une bière locale vachement bonne, et toi ? Tu n’as même pas de verre. Rétorquait-il.
- Je crois que je vais faire pareil, une bière ça serait très bien. EXCUSEZ-MOI UNE BIERE S’IL VOUS PLAIT ! Criais-je.

Le garçon n’attendit même pas une minute pour m’apporter ma boisson et me la décapsuler. Je la goûtais et en effet à ma grande surprise elle était terriblement bonne.

- Alors quoi de neuf Naruto ? Dis Sakura avec le sourire.
- Euh… Tout de vieux rien de neuf ! Et toi ? lui répondis-je plutôt gêné.
« Tout de vieux rien de neuf », mais qu’est-ce qui m’a pris, c’est le genre de phrase que pourrait sortir papa pour paraître marrant mais ici ce n’était vraiment pas approprié… Pourtant elle avait l’air d’esquisser un léger sourire.
- Pareil de mon côté, ça fait du bien de se retrouver entre amis en dehors du lycée, se boire un verre, et d’autres en boire beaucoup TROP ! Comme Shikamaru ! Lança t-elle devant l’intéressé.
- QUOI !!!! Mais tu n’as pas fini vile femme ! Répondit-il.
- Et hop c‘est repartit pour un tour, dis-je à Sasuke en souriant.
- Ouais ! Alors tu as doublé ta classe c’est ça ? Demandait-il.
- Oui, on va dire que je n’étais pas vraiment porter sur les études c’est un nouveau départ pour moi, lui dis-je en souriant.
- Oh t’inquiètes pas trop ça arrive, de toutes façons ce sont ces petits imprévus qui nous rendent plus fort, dit-il calmement.

C’est parfait, ce groupe est vraiment super, on continuait à discuter sur tout et rien pendant des heures, les bières coulaient à flots même pour Sakura. Elle était tellement belle, à chaque fois que je la regardais je ne cessais d’avoir cette manie de délimiter tous ses mouvements, du moment ou elle agrippe sa boisson, jusqu’à l’amener jusqu’à ses lèvres pulpeuses, c’était à se demander si je ne voulais pas être à la place de cette bouteille. Étais-je tombé amoureux ? Je ne sais pas, je me souviens vaguement de la primaire, je la regardais déjà aussi intensément qu’aujourd’hui, et la le destin avait fait en sorte qu’elle se retrouve dans la même classe que moi, à la même table que moi. C’est un sentiment que je ne peux pas encore définir, tout ce que je peux affirmer, c’est que je me sentais apaisé quand je la regardais.
Il était dix neuf heures passé, je ne savais pas que le temps pouvait fuser aussi vite, c’est alors que dans un sursaut inattendu Sasuke annonçait :

- DISGRACE infâme ! Nos verres sont vides ! Il faut absolument remédier à ça ! Vite du rhum ! Je paye la tournée !
Je ne l’avais jamais vu ainsi, pour moi Sasuke était plus un grand solitaire réservé, à chaque fois que je le voyais il avait le regard perdu dans le vide, comme tourmenté constamment par son esprit. Là, pour la première fois je le voyais le sourire aux lèvres.

- Ne sois pas étonné, quand il boit une goutte de trop il se laisse complétement aller, me susurra Sakura.
- Oui je vois ça, ce n’est pas plus mal, dès fois il me faisait vraiment peur avec son regard lugubre, lui répondis-je.
- Il n’a pas toujours été comme ça tu sais, c’est arrivé récemment, ses parents ont divorcé, ils ne s’entendaient plus, il l'a mal vécu, c’est pour ça je pense qu’il abuse un peu des boissons lorsqu’on sort, mais il ne faut pas lui en vouloir, c’est dur pour lui, continua t-elle à me chuchoter.
- Je comprends Sakura… dis-je d’un ton triste.

A ce moment Sasuke revenait avec quatre verres de rhum arrangés, qu’il déposa sur la table. C’est alors qu’il prit la parole :

- Bon, ce sont les derniers verres je pense qu'après il faudra rentrer, et comme la tradition le veut les derniers verres se boivent toujours d’un trait ! Annonçait t-il en mâchant ces mots.
C’est ainsi que nous avons vidé nos derniers verres, maintenant il fallait rentrer, un retour à la réalité plutôt fracassant, mais le jeu en valait la chandelle, je m’étais lié d’amitié avec des personnes formidables.

- De quel côté tu vas Uzumaki ? demandais Sasuke.
- Je prends à droite et toi ? le questionnais-je.
- Pareil, on y va ensemble ? dit-il.
- Pas de problème !

Shikamaru et Sakura prenaient la direction opposée, on avait fini par se saluer et nous partîmes chacun de notre coté. Je vis Sakura s’éloigner doucement jusqu’à disparaître complétement dans le brouillard, cette soirée était-elle un mirage ? Si oui, je voudrais que ma vie soit encore bercée d’illusions. 
Je marchais de mon côté avec Sasuke, il reprit cette expression lugubre du premier jour :

- Naruto, pourquoi as-tu décider de t’accrocher ? Je sais que de ton côté la vie ne t’a pas toujours gâtée, comme du mien, est ce qu’il y a un sens à tout ça ?
- Je pense qu’il faudra que l’on s’arrête boire un autre verre si tu veux continuer sur ce sujet, lui répondis-je le sourire aux lèvres.
- Tu es vraiment une personne intéressante Uzumaki Naruto, me répondit-il en souriant.

Il était vingt heures passées. La soirée s’annonçait plus longue que prévu. 



J'espère que vous avez aimé! et qui n'a jamais vécu ce genre de soirée n'est ce pas?^^
lâchez les commentaires

Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: