Fiction: Un meurtre peut en cacher plusieurs autres...

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Une explosion retentit. La déflagration fut surprenante. Une maison s’écroula sous la puissance du feu destructeur. Les décombres brulèrent lentement. Le nuage de fumée qui se dégageait alerta le reste du village du début d’incendie. Celui-ci eut le temps de se propager un peu avant d’être finalement neutralisé.


- Tu as fini, Tobi ?

Une étrange forme se dessina sur le sol. Quelque chose se mit à pousser, laissant apparaître son visage.

- Il semblerait bien. Les choses ne se sont pas passées exactement comme prévues. Je me suis un peu emporté.

- Cela ne te ressemble pas. Qu’est ce qui a bien pu se passer, Madara-san ?

Tobi regarda silencieusement son interlocuteur. Il repensa à la manière dont s’est conclu le combat. « Le même regard que la dernière fois ». Il se souvint de son dernier contact avec un Kairyu avant Hibana.

- Pour être exact, Zetsu, même si ça ne m’arrange pas, j’avais anticipé leur réaction.

- Tu sais pourtant bien qui elle est ? Nous avions besoin d’elle.

Zetsu réfléchit quelques instants.

- Enfin…Je suppose que tu avais une bonne raison d’agir ainsi. Il est vrai qu’il aurait été difficile de clore ce combat autrement…

- Il y a également une autre raison qui m’a fait agir ainsi…

- Attends, elle n’était pas seule ? Tu veux dire que… ?

Madara regarda Zetsu l’air sérieux.

- Apparemment, j’ai fait connaissance avec son petit frère.

- Un petit frère ? Comment se fait-il que nous n’en ayons jamais entendu parler ?

- Très bonne question, répondit Tobi. Pour l’instant, un détail m’échappe, mais nous tirerons très vite cette histoire au clair.

- Tu crois qu’il a les mêmes facultés que sa sœur ? Si c’est le cas, j’imagine que tu finiras par te rabattre sur lui.

- S’ils sont vraiment frères et sœurs, Ikari finira bien par les développer. Le problème, c’est qu’il n’avait pas l’air conscient du potentiel qui coule dans ses veines. Il doit encore murir un peu avant de pouvoir éveiller ses pupilles.

- Dans ce cas gardons-le à l’œil, reprit Zetsu. Au fait, il ne reste plus que quelques jinchuuriki à capturer. Nos hommes devraient bientôt finir le travail.

- Très bien.

Zetsu disparut aussi étrangement qu’il était apparu. Tobi continuait de réfléchir. Le regard perçant de son sharingan laissait entrevoir le sérieux de ses réflexions. Il se résolut finalement à disparaître à son tour.


- Hibana !!!

Ikari appelait désespérément sa sœur. Rien à faire ; elle ne répondait pas. Les ténèbres l’avaient englouti et se rapprochaient de lui pour l’amener, à son tour, à la mort.

- Non !!

Ikari se réveilla en sursaut.

- Tu t’es enfin levé.

Takechi était à côté d’Ikari et veillait sur lui en attendant son réveil.

- Que s’est-il passé ?

- Tu ne t’en souviens plus ?

Le visage d’Ikari s’attrista. Il se souvenait en grande partie de ce qui s’était passé.

- Tu aurais pu mourir ! Ce que tu as tenté était stupide !

Les souvenirs d’Ikari étaient flous. Il se rappelait vaguement avoir vu un sharingan, mais après ce fut le vide.

- Comment ça ?

Takechi s’assombrit. Il ne le laissa pas transparaitre, mais il était très affecté par la disparition d’Hibana. S’il lui expliquait ce qui s’était passé, il l’enverrait peut être lui aussi à la mort.

- Ce n’est pas le plus important. Le principal c’est que tu sois en vie. C’est ce que j’avais promis à ta sœur.

- Promis ? Comment pouvait-elle savoir que j’aurais besoin de protection ?

Takechi garda le silence.

- Réponds à ma question ! insista Ikari.

- Je n’en sais rien. Mais elle avait l’air de pressentir quelque chose. Son intuition s’est vérifiée, alors s’il te plait par respect pour elle, ne tente rien de stupide.

- « Respect » ? Tu parles comme si elle était déjà morte ! Il faut la retrouver ! Elle a surement pu s’en sortir.

A cette pensée, le sang d’Ikari se glaça. Il repensa à la personne qu’ils affrontaient avant la disparition d’Hibana. L’aura diabolique qu’elle dégageait lui faisait froid dans le dos. Il savait bien, en son for intérieur que Hibana n’avait probablement pas survécu. Mais il se refusait à admettre cette idée qu’il trouvait grotesque.

- Et lui, qui était-il ? Il avait aussi un sharingan. Je croyais que tout le clan Uchiwa avait été décimé !

Takechi ne répondit pas. Probablement parce qu’il était aussi perdu que Ikari vis-à-vis de cette histoire.

- Je n’y comprends plus rien ! Comment Hibana a-t-elle fait ?

Le sharingan : l’un des dojutsu les plus enviés dans le monde des shinobis. Cette merveille de la nature était une des facultés les plus intrigantes. Hibana était-elle en fait un membre de ce clan disparu ? Était-elle vraiment sa sœur ? Ikari ne pouvait répondre à aucune de ces questions avec certitude. S’il était vraiment le frère d’Hibana, pourquoi n’avait-il pas encore réussi à réveiller son sharingan? Un profond doute sur sa propre identité se mit à envahir Ikari. Qui était-il vraiment ? Qui étaient ses parents ? Il avait besoin de réponses plus convaincantes. Mais où chercher ? Ikari n’était pas très avancé, mais il fallait qu’il en sache plus.


- Il y a quelqu’un ?

Ils entrèrent.

- Shizune ?

La chambre de l’hôpital était vide. Shizune avait disparu.

- Mais où est-elle ?

Tenshi et Shozaburo ressortirent. Personne dans l’hôpital n’avait apparemment vu Shizune partir. Les vidéos de surveillances montraient qu’elle était sortit de sa chambre peu avant leur arrivée.

- Au fait, juste après le départ de Tobu, tu voulais qu’on revienne voir Shizune. Pourquoi Tenshi ?

- J’avais besoin de lui demander quelque chose, répondit Tenshi. Je n’y avais pas pensé avant.

- Et à ton avis ou peut-elle bien être ? lui demanda Shozaburo.

Tenshi ne sut répondre.

- Allons au commissariat pour le dossier définitif. On verra pour Shizune plus tard.

Ils avançaient discrètement dans le village, quand un individu les intercepta. Il portait un masque étrange.

- Equipe de la criminelle ?

Tenshi et Shozaburo s’arrêtèrent. Comment les avait-il identifiés malgré les masques qu’ils portaient? D’autant plus que seuls ceux qui avaient donné l’ordre de la mission étaient au courant.

- Qui êtes-vous ?

- Je suis envoyé par Ibiki, c’est lui qui m’a informé sur votre équipe et l’enquête que vous menez. Il y a une réunion pour tous les membres Anbu. Vous devez tous venir immédiatement.

Ils arrivèrent et s’installèrent alors que la réunion venait tout juste de commencer.

- Je vous ai appelé pour vous confirmer l’urgence de la situation.

- Comment cela ?

Un ninja de l’auditoire répondit, surpris.

- Les choses avancent et il sera de plus en plus difficile de tout arrêter.

Quelques simples jounins étaient réunis, très peu néanmoins. La majorité des assistants étaient des membres Anbu, tous masqués. L’ambiance semblait sérieuse. La réunion avait commencé peu avant l’arrivée des deux compagnons. Ibiki fit un signe de la main. Un des ninjas présent s’avança, un papier à la main. Il s’agissait d’Izumo. Il montra la feuille à Shozaburo et Tenshi.

- Regardez cette feuille, reprit Ibiki.

- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Shozaburo.

- Tu ne vois pas quelque chose d’anormal? reprit Ibiki.

Izumo s’avança et prit quelques autres rapports.

- Les villageois venus du pays d’Ame ne dépassent jamais une certaine proportion (environ 5% des venues). Pour ce qui est des ninjas du même pays, nous avons en moyenne 5 à 10% d’arrivées, expliqua Izumo.

- Faudrait-il suspecter quelque chose simplement parce que le taux n’est pas autour de sa valeur normale ? lança un anbu.

- Pas tout à fait ! répondit Ibiki. En soit, ça peut ne rien vouloir signifier. Et même en supposant que cela cache effectivement quelque chose, une attitude de ce genre aurait été suspectée trop facilement en raison des enjeux.

- Enjeux ?

- On y reviendra après, coupa Izumo. Donc, je reprends. Aujourd’hui et hier, les taux avaient anormalement augmenté pour les villageois et légèrement baissé pour les ninjas.

- Et en quoi est-ce un problème ? interrogea un autre ninja.

- Les taux de villageois n’augmentent ainsi que lors d’événements ou quand la situation économique de Konoha est florissante. Ils peuvent ainsi profiter du marché, faire des négociations, etc…Cependant depuis plusieurs jours, notre situation est critique. Sans parler du changement brutal de chef, suite à la mort de Tsunade. Rien ne justifie que Konoha reçoive plus de visiteurs. D’ailleurs les taux ont baissé concernant les personnes d’autres villages, ninjas et civils y compris.

- On ne peut pas se baser sur ces seules suppositions pour avoir des soupçons, dit Shozaburo.

- Étant Anbu, tu as forcément entendu parler des troubles que rencontre notre village avec le pays d’Ame, dit Izumo. Ce n’est pas très grave mais à cause de quelques groupes armés de bandits, beaucoup de nos ninjas ont été envoyé pour rétablir l’ordre et calmer les tentions. Tensions qui se répartissent justement le long de la limite eau-feu et un peu au-delà de celle-ci. Donc la question est celle-ci : Penses-tu que des villageois apparemment sans défenses se risqueraient à traverser des régions aussi dangereuses, bien que locales, pour arriver jusqu’à nous, sachant que notre village, traversant une passe difficile, n’offre rien d’intéressant ?

- Cela est d’autant plus étrange que ça se produit juste après la mort de Tsunade, reprit Ibiki.

- Mais peut-être qu’ils ne sont pas au courant de ces tensions parce qu’ils ne sont que des villageois.

- Eh bien si justement. Plusieurs rapports de missions le confirment. C’est d’ailleurs certains d’entre eux qui, au péril de leur vie, nous ont demandé de l’aide. Et plusieurs d’entre-nous on déjà observé quelques attitudes suspectes parmi certains visiteurs.

- Et le maître Hokage ?

- Il a déjà réfléchit à différentes solutions dans son bureau, répondit Ibiki.

« Pourquoi une solution ? » se demanda Tenshi. Qui dit « solutions » dit aussi « problèmes », et ceux-ci semblaient bien venir rapidement. Beaucoup d’autres ninjas dans la salle, en pensaient autant.

- Entrez maître Hokage !

La nouvel Hokage, Kakashi Hatake, entra dans la salle. Il se mit devant tous les ninjas, enleva son chapeau et s’apprêta à parler.

- Je vais être bref car, étant nouvellement installé à cette fonction, il faut que je m’occupe d’autres affaires importantes, dit Kakashi. Je viens à peine de me tenir informé des différentes affaires et missions concernant le pays du Feu.

- Hokage-same, pensez-vous que ces « villageois » soient en fait des espions ?

- Pour être honnête, c’est l’hypothèse qui doit être la plus probable. La situation est idéale. Le village aura besoin de beaucoup de temps avant de se réorganiser correctement. Une attaque serait particulièrement intéressante pour s’imposer, répondit Kakashi. Il ne faut pas faire de conclusions hâtives, mais il nous faudra tous rester prudent. De petites erreurs peuvent très vite enflammer les choses. Pour l’instant, il n’y a pas d’initiatives particulières, si ce n’est de circuler et de surveiller dans le village les comportements suspects. Qu’on me rapporte immédiatement tout fait intéressant.

- Bien, répondirent en cœur les anbu.

- Le pays d’Ame essaie petit à petit de s’imposer sur la scène mondiale, intervint Ibiki. Voilà pourquoi, malgré notre aide face aux bandits, ils n’hésiteraient probablement pas à nous écraser. Témoins les alliances faites lors des deux précédentes guerres. C’est pourquoi nos suspicions semblent appuyées, dans une certaine mesure.

- Inutile d’en faire trop Ibiki, reprit Kakashi. Nous ne sommes sûrs de rien. Et il serait parfaitement inutile de sombrer, suite à un jeu d’alliance, dans un conflit international à cause de mauvaises manœuvres de notre part. Pour le moment contentons-nous d’observer. La suite des événements nous dira quoi faire.

- OK. Vous circulerez discrètement dans la ville et vous rassemblez autant d’informations que vous le pouvez. Nous verrons bien si ce n’était qu’affabulation de notre part ou pas, lança Ibiki aux ninjas avant qu’ils ne repartent.

Les ninjas sortirent de la salle. Tous s’exécutèrent pour tenter de voir si cela correspondaient à ce qu’ils craignaient. Tenshi et Shozaburo continuèrent leur enquête tout en restant le plus prudent possible.

- Avant toute manœuvre, il vaudrait mieux prévenir Tobu.

- C’est vrai. Je me demande pourquoi il a raté la réunion d’ailleurs.

- Il devait surement être plongé dans sa lecture. De toute façon je doute qu’on trouve quelque chose d’intéressant en lisant ces vieux livres, et cela même si Tsunade y portait un quelconque intérêt.

- Allons le voir.

Ils partirent en direction de chez Tobu. Quand ils arrivèrent, ils virent un attroupement aux alentours de sa maison. Pas mal de villageois se trouvaient présents, en majorité des Hyuga.

- Qu’est-ce qu’il se passe ici ? Demanda Shozaburo.

L’une des personnes présente se retourna et leur expliqua la situation.

- Sans que nous ne comprenions pourquoi, cette maison s’est enflammée. Il y avait des gens à l’intérieur. Ils ont été pas mal amochés. On les a transporté à l’hôpital.

- Mais comment s’est déclaré cet incendie ?

- Personne n’en sait rien apparemment.

- Mais attendez ! C’est la maison où habite Tobu ! lança Tenshi.

- C’est exact, répondit la personne. Sa famille était à l’intérieur avec lui. Ils ont tous été amenés d’urgence.

Tenshi et Shozaburo décidèrent donc d’aller immédiatement à l’hôpital.

- Il fallait que ça arrive maintenant ! dit Shozaburo.

- Espérons qu’ils ne soient pas dans un état trop grave.

- De toute façon, on va le vérifier dans quelques minutes.

Pendant ce temps, Tobu se reposait dans la chambre et se remettait de ses blessures. Les médecins avaient jugé son état assez critique, il était inconscient depuis l’accident. Les membres de sa famille aussi avaient été gravement blessés. Mais leurs blessures étaient moins graves que celles de Tobu.

- Attends !

- Qu’y-a-t-il ? interrogea Tenshi l’air surpris.

- On nous a bien dit que la réunion était de priorité haute et qu’au moins tous les anbu présents dans le village devaient y être, non ? demanda Shozaburo.

- Oui bien sûr.

- Dans ce cas pourquoi ne se sont-ils pas souciés de l’absence de Tobu ?

- Il faut dire que nous étions un peu en retard, répondit Tenshi. Ibiki ne s’est apparemment pas occupé des retardataires.

- Ce n’est ce que je voulais dire. Un Anbu est venu nous chercher, n’est-ce pas ? En précisant d’ailleurs que toute notre équipe devait absolument aller à cette réunion. Mais, il n’a rien fait pour contacter Tobu. Il n’a même pas demandé où il pouvait le trouver.

- Tu commences à me mettre un doute.

- S’il avait été envoyé par Ibiki, reprit Shozaburo, il devrait logiquement connaître la composition de l’équipe (même si Ibiki n’aurait pas révélé nos identités). Il aurait du s’étonner de l’absence du troisième membre de notre équipe. Il ne peut connaître notre mission que s’il connait notre équipe, informations qu’auraient données Ibiki. Le fait qu’il ne connaisse que notre mission mais ignore la composition de notre équipe est particulièrement bizarre.

- Maintenant que tu le dis, il ne me semble pas l’avoir vu à la réunion.

Sur ces mots, les deux ninjas décidèrent de se séparer. L’un parti voir l’état de Tobu et l’autre parti parler à Ibiki. Tenshi arriva sur les lieux de la réunion et l’aperçut.

- Votre mission est en effet classée top secret. Mais un ninja devait vous contacter pour vous donner des informations complémentaires.

- Oui, c’est ce qu’il a fait.

- Et bien, c’est ce même ninja que j’ai envoyé vous chercher pour la réunion.

- Ok. C’était bien celui avec un masque du genre Kitsune ?

- Exact, pourquoi ? Il n’a pas changé son masque.

Tenshi se tut un instant.

- Ce n’est pas lui qui est venu nous avertir.

- Comment pouvait-il être au courant ? lança Ibiki, sur un ton énervé.

- C’est bien ce que nous nous demandons.

Les deux ninjas s’apprêtèrent à partir, quand surgit un cri strident tout près du commissariat. Ils partirent instantanément avec Ibiki à l’extérieur, là d’où venait le cri. D’autres ninjas arrivèrent en même temps qu’eux. Un cadavre gisait au sol. Il y avait beaucoup de sang autour. Ibiki se pencha et ramassa le masque que le ninja portait. Il s’agissait du masque Kitsune dont il parlait auparavant. Il resta pensif un instant. Son visage commença à prendre une expression sérieusement contrariée.

- Qui est le ninja qui vous a contacté ? dit-il d’un ton grave.

- Je ne sais pas, mais il portait un masque étrange.

- Comment ça ?

- C’était un masque qui représentait quelque chose comme un Tengu…

- Un Tengu ?


Et pendant ce temps, le mystérieux « Tengu » entra dans une petite pièce en passant par la fenêtre. Il sortit son arme et s’approcha d’un lit. Il resta devant le lit quelques secondes.

- Ne m’en veux pas s’il te plait. Je ne suis que l’exécutant de la volonté du Feu.

Il souleva sa longue lame. Puis son katana retomba à pleine vitesse pour effacer silencieusement le résident inconscient de la chambre. Le messager de la « volonté du Feu » était sur le point de finalement s’acquitter de la « mission », cruciale, qui lui avait été confiée : éliminer Tobu Hyuga.



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