Fiction: Les déboires d'Ulquiorra (terminée)

Et si Ulquiorra, suite à un coup de foudre, enchaînait malheur sur malheur ? Cupidon va faire beaucoup (trop) de victimes... Ulquiorra/??? (personnage de Naruto) Mélange Naruto/Bleach. Personnages plutôt OOC, mais pas tant que ça. One-shot. PRÉSENCE DE YAOI. Personnages OOC
Classé: -12D | Cross-Over / Drame / Romance | Mots: 8440 | Comments: 0 | Favs: 1
Version imprimable
Aller au
Nami-D (Féminin), le 08/04/2011
Que dire à part que j'espère que vous aimerez car j'ai pris du temps pour la faire... Bonne lecture =)



Chapitre 1: One shot



Je m'étirais depuis vingt minutes, me préparant à me lever, lorsque je jetai un œil à mon studio. Ah, la vie de célibataire...
Des posters de groupes de métal divers ornaient les 4 murs d'un blanc immaculé. L'unique fenêtre était entrouverte-je compris alors pourquoi j'avais froid-, et mon tapis rouge livrait une bataille féroce avec mes vêtements pour s'approprier le sol.
Kiba et Ichigo dormaient par terre, ronflant devant leurs gamelles encore à moitié pleines. Kiba était un majestueux labrador noir, et Ichigo un très beau cocker. Ils s'étaient assoupis près de mon petit canapé vert pistache. Je rejetai enfin ma couverture à la couleur indéfinissable-oscillant entre le marron et l'orange- et allai me laver le visage dans ma minuscule salle de bains -l'unique autre "pièce" du studio-.
Je pris un petit déjeuner basique composé d'un croissant et d'un verre de jus d'ananas, puis partis me préparer pour aller travailler. En pensant cela, je jetai un œil à mon horloge accrochée au mur, entre Metallica et Slayers.
Oh ! Dix heures ! J'ai encore trop dormi ! Je fonçai donc prendre une douche rapide, puis brosser mes cheveux noirs qui m'arrivaient à l'épaule. Je mis un coup de crayon autour de mes yeux vert foncé, puis passai le coup de maquillage qui m'était propre : deux traits de la même couleur que mon regard, qui en partaient pour arriver jusqu'au bas des joues comme des larmes.
Cela fait, j'enfilai rapidement une veste noire par-dessus mon tee-shirt AC/DC, un pantalon noir, des rangers et courus au Centre de recherches archéologiques après avoir réveillé mes chiens juste pour leur dire "à ce soir".


- Encore en retard...
Je baissai la tête. Mon chef de service était très pointilleux. Et moi, jamais à l'heure... Mais il était tellement beau que...
- Je m'excuse.
- Dépêchez-vous, cela fait des centaines de millions d'années que le brachiosaure vous attend.
- Oui !
Prenant très à cœur la mission de lui plaire, je me vêtis de mes vêtements de chercheur et attaquai ce fémur de sauropode qui n'attendait que moi. Mon équipier Shikamaru me jeta un regard oblique -il n'était jamais à l'heure non plus ; visiblement, il venait d'arriver et d'essuyer une brimade.
Dans l'équipe, il y avait Shikamaru, Sasori, un rouquin à l'air toujours triste, Orihime, et Zabuza, un type au regard froid qui passait toutes ses pauses à astiquer son couteau fétiche.
La seule fille était également la meilleure amie du chef, et ce jour-là, j'ai résolu de passer par elle pour l'approcher.
Je l'ai saluée chaleureusement, ce à quoi elle répondit timidement :
- Oh... Bonjour Ulquiorra.
- Tu veux bien m'aider à analyser ce fémur ?
- Oui... Bien-sûr.
Elle ne regardait jamais dans les yeux. Elle continua cependant la conversation-fait extrêmement rare.
- Euh... Arrête de regarder le chef sinon ça va encore mal aller...
- Je ne le regarde pas ! Répliquai-je.
Je savais pourtant qu'elle disait la vérité. Où qu'il fût, j'avais un œil qui regardait ce que j'avais à faire et l'autre qui guettait les cheveux blancs du chef, ou ses yeux verts. Et en ce moment même, il était dans la pièce, observant notre travail, puisque nous étions au complet.
- Tu sais, Ulquiorra... Tu peux tout me dire, je ne lui répèterai pas... Regarde, tu es rouge comme une pivoine !
- Même pas vrai d'abord !
Et ça y est. Dès qu'on parlait du chef, je ne savais plus où me mettre et me mettais à avoir des réactions de gamin. De toute façon, dès qu'il était dans le coin, j'étais rouge, j'avais le cœur qui battait à cent à l'heure, des frissons, des envies de lui sauter dessus mais des envies de me cacher pour ne plus exister à la fois. Heureusement, j'étais quelqu'un d'inexpressif. Mon visage ne trahissait pas mes émotions. Seuls mes chiens et ma mère avaient droit à un sourire de temps en temps...


--Flash back--

- Vous êtes embauché.
Je regardais Kabuto, qui m'avait reçu pour l'entretien, et n'en croyais pas mes oreilles.
J'allais enfin travailler dans la spéléologie ! Moi qui aimais tant ça : les os, la constitution d'un squelette... Tout simplement fascinant. Depuis petit j'en rêvais...
Premier jour de travail, j'ai été me présenter à l'équipe. Ils m'ont tous paru sympathiques, et m'ont accueilli avec enthousiasme. Puis, le chef est venu voir le "bleu".
Et là... Je l'ai regardé dans les yeux et mon âme entière a fondu. J'ai détourné immédiatement mon regard, mais le mal était fait.
Mon cœur a battu tous les records de vitesse, ma température corporelle a atteint des sommets fiévreux, des frissons m'ont envahi, et l'envie de sautiller partout m'a parcouru. En mon for intérieur, j'ai ris de moi-même pour toutes les fois où j'ai dis que le coup de foudre n'est qu'un mythe.

--Fin du flash back--

- D... D'accord, ne t'énerve pas !
- Je ne voulais pas te brusquer. Excuse-moi.
Il fallait absolument que je cesse de m'emporter dès que le sujet est : KIMIMARO.


Le weekend, comme convenu avec ma mère, je partais passer deux jours chez elle.

Depuis que j'avais commencé à travailler, je ne l'avais vue qu'une fois et lui avais tout raconté, Shikamaru qui s'était endormi sur un croc de vélociraptor et que le chef avait réveillé en lui jetant un seau plein de soda sur le visage, Orihime et sa timidité incroyable mais qui était la seule à pouvoir tutoyer le chef, Zabuza qui se disputait souvent avec le chef à cause de son couteau...
- En fait, tout tourne autour de ton patron, avait-elle conclu.
M'étant rendu compte qu'en effet, je n'avais parlé que de lui, j'avais répondu le plus naturellement possible :
- Euh... Ben c'est normal, c'est lui qui gère tout...
Cette explication l'avait satisfaite.


Elle m'ouvrit la porte avec un immense sourire.
- Ulquiorra adoré !
Elle me prit dans ses bras, ce à quoi je répondis en lui posant mes mains dans le dos sans serrer. C'était suffisant. Mes chiens entrèrent immédiatement pour se ruer sur le pauvre Ryûga, le petit cochon noir de ma mère. Ils adoraient jouer avec lui, entendez par-là lui courir après en jappant joyeusement alors que le cochon est terrorisé.
Elle me fit asseoir à la grande table du salon et se rua dans la cuisine. Elle me lança depuis son four :
- Ah, comme ça fait plaisir ! Grimmjow et Neliel, eux, m'ont totalement oubliée...
- Ils sont pris par leurs activités, répondis-je pour tenter de les excuser.
- N'en parlons pas ! Bon, alors, quoi de beau pour mon Ulqui d'amour ?
Elle déposa un immense plat fumant de lasagnes devant moi.
- Euh, combien sommes-nous ? Tu as invité d'autres personnes ?
- Il faut bien que tu manges ! Alors, raconte ?
Elle s'installa face à moi et me servit de quoi nourrir une armée.
- Eh bien...
Après réflexion, je décidai de tout lui balancer. Peut-être saurait-elle me donner des conseils ?
- Ne raconte pas de bêtises, je sais que ça ne va pas. Je te connais par cœur !
- Laisse-moi le temps de parler !
- Mon petit Ulqui adoré a un chagrin d'amour ?
Je rougis.
- Oh, j'ai mis le doigt dessus ! S'exclama-t-elle, victorieuse. Alors, alors ? C'est cette fille, Orihime ? Si cette peste te fait du mal...
- Mais non, répondis-je précipitamment. Ce n'est pas elle...
- Qui est-ce alors ? Ta voisine Rukia ?
- Non... C'est Kimimaro.
- Ah... C'est UNE chef de service alors !
- Non...
Elle me regarda avec des yeux ronds, et lâcha sa fourchette.
- Ulqui... Un homme... Tu aimes un homme ? Non, tu ne peux...
- Maman, je ...
- Je ne veux pas savoir ! Comment peux-tu ? Il y a plein de jolies filles ! Oh non, Ulqui chéri adoré d'amour !
Je m'empourprai.
- Il n'y a pas de mal à ça ! L'amour n'a pas de sexe !
- Si, justement ! Ah, non, non et non ! Tu te marieras avec une femme.
J'étais choqué, déçu, effarouché par cette réponse. Ma propre mère me renierait-elle ? Puis, elle explosa :
- JE NE SERAIS DONC JAMAIS GRAND-MÈRE ???
- Tu te fiches de moi, maman ?!
- Ta grande sœur Neliel a préféré aller vivre seule sans jamais se marier pour être la meilleure en aïkido, et ton grand frère Grimmjow est tellement dans ses matchs de lutte et soirées poker qu'il ne trouvera jamais de copine ! Il est trop vulgaire pour ça, de toute façon !
Elle pleura. Qu'elle était émotive !
- Mais... Maman...
Elle se ressaisit.
- Oh, désolée, ton bonheur devrait passer avant tout... Tant pis, je n'aurais pas de petits-enfants... Ah... Bon alors, vous sortez ensemble ? Reprends donc un peu de lasagnes.
- Non, il est déjà amoureux...
Elle faillit s'étouffer.
- Oh, mon pauvre Ulqui adoré chéri d'amour...
- Tu sais, si tu dis juste "Ulqui", je saurais que tu me parles.
- Mais tu es trop mignon pour que je t'appelle seulement Ulqui ! Non, tu es mon Ulqui chéri adoré d'amour !
- ...
- Depuis combien de temps est-il en couple ?
- La fille qu'il aime est avec un autre...
Être devenu ami avec Orihime avait porté ses fruits.
- Ouh là là, comment s'appelle cette fille ?
- Tayuya. Et son petit ami s'appelle Sakon.
- Mon pauvre Ulquiorra chéri d'amour adoré ! Bon, eh bien il est donc célibataire ! Fais fondre son cœur, tu es tellement beau que tu y arriveras !
- Mais je ne sais même pas s'il peut être attiré par un homme...
- Fais-le changer de bord. C'est de sa faute si je serais pas grand-mère alors sa mère à lui connaîtra la même déception, parole de Kina !


En rentrant chez moi, j'avais été torturé. Ma mère m'avait conseillé de me mettre plus en valeur, d'attirer son attention... Comment faire ? Elle m'avait expliqué qu'il fallait que je mette un haut moulant pour que mes abdominaux se voient. Si Kimimaro s'y attardait, c'est qu'il n'y était pas insensible, d'après elle.
Autre chose, si j'arrivais à l'heure, il serait content...
J'ai pris sur moi pour me coucher plus tôt que d'habitude, et ai réussi in extremis à me réveiller plus tôt que d'habitude. J'ai suivi les conseils de ma mère et au moment de m'habiller, j'ai opté pour le tee-shirt moulant que Grimmjow avait laissé à l'abandon en partant de la maison.
- Quand je le porte, les filles me font chier et me draguent, du coup je ne peux pas penser à ma partie de poker... Avait-il dit.
Je suis arrivé au travail à dix heures pile. Mon horaire officiel.
Kimimaro m'a regardé visiblement abasourdi. Il s'est pincé, s'est aspergé le visage de son verre d'eau, puis a couru dehors et est revenu en trombe.
- Je ne comprends pas... Il ne neige pas, il ne pleut pas, il ne tombe pas des grenouilles. Pourtant, vous êtes à l'heure ! Vous, Ulquiorra !
- Je... Je...
J'ai bredouillé, mort de honte, que j'avais réussi à faire l'effort de me lever ce matin. J'étais tellement gêné que je n'ai même pas regardé s'il a porté de l'attention à mon ventre...


Quelques jours plus tard, ayant récupéré mon habitude de me lever en retard car c'était décidément trop dur de ne pas regarder Stargate jusqu'à la fin le soir, je vis une chose inhabituelle.
Kimimaro m'ignora. Lorsque je suis arrivé, essoufflé, il a fait un geste vague de la main pour m'indiquer de rejoindre l'équipe. Son regard était ailleurs, voilé, illuminé.
J'en fus ému, et ne pus retenir la question qui jaillit spontanément de mes lèvres :
- Que vous arrive-t-il ?
- Cela ne vous regarde pas, allez travailler.
Bien entendu, j'ai accouru auprès d'Orihime pour m'enquérir de la situation.
- Euh... Tu veux vraiment le savoir ?
- Oui !
- Hum... Tayuya a rompu avec Sakon pour se mettre avec Kimimaro...
Des larmes jaillirent immédiatement et je détournai le regard. Non, c'était impossible ! Il était déjà dur de supporter le fait qu'il aime quelqu'un d'autre, mais là...
J'imaginais une fille, peu importe son apparence, qui prenait possession de ses lèvres...
Fou de rage, j'ai mis un coup de pied rageur à la corbeille par terre. Shikamaru se réveilla en sursaut et balada ses mains à droite à gauche sur la table :
- Je réfléchissais ! Je réfléchissais !
L'ignorant, je pris mes affaires et m'en allai sous les regards effarouchés de Sasori et Zabuza, et je passai comme une furie devant Kimimaro qui était abasourdi et ne tenta même pas de me retenir.
Je sortis et m'installai sur un banc, laissant mes larmes couler. Je regardai sans les voir les passants. Mon cœur saignait, je l'aurais juré. Comment aurait-il pu me faire aussi mal autrement ? Mes pensées n'étaient plus claires, et j'étais déchiré. Que l'amour était douloureux ! Seule une image réussit à me conforter.
Moi, égorgeant cette Tayuya.
Je décidai d'aller au bar et de me saouler, d'oublier mon chagrin dans l'alcool. J'avais été assidu depuis le début, ils n'allaient pas me virer pour une petite journée d'absence.

- Un cocktail-maison, s'il vous plaît.
- C'est parti !
Je l'avalai cul sec. Puis j'en bus un autre. Encore un autre. Et un énième.
Je sortis complètement ivre du bar et décidai d'aller dire mes quatre vérités à Kimimaro, de lui faire comprendre que c'est avec MOI et moi SEUL qu'il pouvait sortir, avec nul autre !
Je chancelai et je serais tombé si Orihime ne m'avait rattrapé.
- Oh, Ulquiorra !
- Laisse-moi ! Je vais lui montrer, moi...
- Ne dis pas de bêtises...
Une autre voix lança :
- Montreeer quoi à quiii ?
Je fis un effort surhumain et levai les yeux. Au bras d'Orihime, un type visiblement encore plus saoul que moi me regardait. Il avait des cheveux aussi longs que les miens, et était extrêmement pâle voire grisâtre. Du rouge à lèvre bleu recouvrait ses lèvres et il portait un collier de perles autour du cou.
- C'est qui ? Demandai-je.
- Sakon, murmura Orihime. Je vais vous ramener tous les deux chez moi, vous n'êtes pas en état de rester seuls...
- Comment m'as-tu trouvé ?
- Comme Sakon a eu l'idée de boire... Je me suis demandé si tu n'aurais pas la même réaction et j'ai écumé tous les bars de la ville.
- T'es trooop fooorte, Orihimeee. C'essst lui Ulquiiioraaa ?



Je me suis réveillé le lendemain matin avec un mal de tête insupportable. J'ai ouvert les yeux et j'ai découvert le studio d'Orihime.
Il était encore plus petit que le mien. Ses murs étaient vert pistache - marron chocolat, il y avait un poster de Michaël Jackson, une petite télé sur un meuble en bois qui diffusait des clips aux chorégraphies affreuses, un petit frigidaire, deux fenêtres, une petite cuisinière et deux portes-sûrement la porte d'entrée et la porte de la salle de bains-.
Je décidai d'y aller dans l'espoir de trouver des cachets.
Victoire ! Je les avalai promptement avec l'eau du robinet, n'ayant pas grand chose à faire qu'elle soit potable ou pas, la priorité absolue étant d'arrêter ce mal de tête.
Ensuite, je regardai de nouveau la pièce. J'avais dormi avec Sakon ! Orihime nous avait installés sur son lit, et elle s'était endormie encore toute habillée par terre.
Visiblement, elle avait veillé sur nous...
Je jetai un œil à Sakon. Je me dis que Kimimaro avait dû le haïr... Je le réveillai.
- Hein ? Qui ? Quoi ?
- Chut !
Je lui indiquai Orihime du regard. Il se leva avec difficulté et m'aida à la mettre dans le lit. Elle bâilla, tira les couvertures sur elle et se mit à ronfler légèrement.
Pour la remercier, je décidai de lui préparer un bon petit déjeuner. Je jetai un œil à mon téléphone portable : huit heures cinquante-quatre.
- Qu'est-ce que tu fais ? Souffla Sakon lorsqu'il me vit ouvrir le frigo.
- Viens m'aider ! Sifflai-je.
Lorsque la rousse se réveilla, elle trouva des tartines beurre-confiture, un chocolat chaud, un verre de jus d'orange et une pomme dans un plateau que je lui tendis.
- Ouh là là... C'est trop ! Aide-moi à tout finir ! Mais... Merci.
- De rien.
Elle mangea timidement. Sakon haussa les sourcils.
- Eh bien, pourquoi ces manières ? Tu es chez toi, non ? Et puis, merci de nous avoir recueillis !
- Mais c'est tout naturel, vous êtes mes amis.
- Ah, tout ça c'est de la faute de Kimimaro...
Je le vrillai du regard.
- Sans Tayuya, rien de ceci ne serait arrivé.
- Mais, en fait, quel le rapport entre toi et tout ceci ? Me demanda-t-il d'un air soupçonneux. Ah, j'ai compris ! Enfin, non...
- Laisse tomber.
Je me levai. Il fallait que je retrouve vite Kiba et Ichigo. Je ne les laissai jamais seuls. Après avoir encore remercié Orihime qui bafouilla que j'aurai fait pareil à sa place, je fonçai chez moi. Mes chiens m'accueillirent en aboyant gaiement.
Je me laissai tomber sur le lit après leur avoir servi à boire et regardai le plafond.
J'avais bien fait de rentrer : je n'aurai pas supporté une seule critique sur Kimimaro. Pourtant, je devais bien admettre qu'en dehors du travail et de ce qu'Orihime me racontait, je ne connaissais rien de lui. Qu'il avait une passion égale à la mienne pour les os, qu'il détestait qu'on refuse de lui obéir, que lui et Sakon se vouaient une haine innommable...
Tout d'un coup, je criai :
- MERDE !
Ichigo et Kiba sursautèrent. Ils vinrent à moi en baissant la tête.
Ils pensaient avoir encore fait quelque chose qui n'allait pas ; je leur caressais la tête tout en réfléchissant.
Puis je me décidai : j'irais rencontrer cette Tayuya.
Mais sous quel prétexte ? En attendant de le trouver, je continuerai à travailler normalement. Et j'épierai toutes les conversations téléphoniques de Kimimaro...


Je n'eus même pas à chercher d'excuses pour la voir. Elle vint d'elle-même chercher "Kimi chéri"... Je la lorgnai du regard sans retenue.
Elle était plutôt maigrichonne et avait de longs cheveux rouges. Tayuya attendait la fin du service en dehors du Centre. Moi, j'avais quitté plus tôt-Orihime a convaincu Kimimaro de me laisser un peu de repos...- et c'est en allumant ma cigarette que je l'ai vue.
Elle portait un tailleur noir impeccable et des chaussures à talons. Elle devait avoir un poste important. Lorsqu'elle m'aperçut, elle vint à ma rencontre et je dus faire appel à tout mon self-control pour ne pas l'envoyer balader bien méchamment comme je l'aurai voulu. Car quelque chose en moi devina automatiquement que c'était elle, avant même qu'elle m'ait adressé la parole.
- Bonjour ! Seriez-vous Ulquiorra ? Kimi chéri m'a beaucoup parlé de vous !
Espèce de garce ! Quitte à adopter un ton aussi formel, tu aurais pu dire "Kimimaro" !
- Oui, c'est moi. Et vous êtes... ?
- Tayuya, sa nouvelle petite amie. Enchantée, Ulquiorra !
- De même. Sans indiscrétion, j'espère au moins qu'il dit du bien de moi ?
- Oh, pour être franche, vous n'êtes apparemment pas un lève-tôt. Mais un travailleur très sérieux et impliqué dans son travail ! Il vous apprécie beaucoup et c'est pour cela qu'il ne vous a pas viré. Croyez-moi, s'il n'était pas extrêmement satisfait de vous, il vous aurait congédié dès votre troisième retard...
- C'est pour cela que vous êtes en avance. Il n'aime pas attendre.
- Je veux profiter du maximum de temps libre que j'ai avec lui.
Je serrai les poings avant d'entendre la voix de mon aimé :
- Tayuya, ma belle !
Ils s'embrassèrent. Vision d'apocalypse. Je fus encore plus foudroyé qu'hier. Que j'aurais aimé égorger cette fille et prendre sa place ! Avant de faire quelque chose d'irréfléchi, j'ai préféré m'esquiver le plus vite possible. Je partis en courant, n'ayant absolument rien à faire de ce qu'ils en penseraient.



- Tu devrais te dire qu'au moins, il est heureux avec elle. Vois le bon côté des choses, Ulqui adoré d'amour chéri ! Ou sois patient, et attends de voir s'il ne s'intéresse pas à toi !
- Mmh...
- Je ne veux pas te voir comme ça...
- Grouik !
- Tu vois, même Ryûga est triste.
Je buvais sans le sentir le thé brûlant que ma mère avait préparé. Elle était venue chez moi, pour voir comment ça avançait. Après tout, nous habitions dans la même ville. Ryûga sauta de son épaule et vint se frotter à moi.
Tout d'un coup, ma mère frappa dans ses mains avec un air joyeux.
- C'est ton anniversaire dans une semaine !
- Oui, et alors ?
- Eh bien, invite donc les collègues ! Et si tu invites Kimimaro, Tayuya viendra aussi automatiquement. Amène aussi ce Sakon. Et quelques amis à toi, comme Pain et Konan.
- Que comptes-tu faire ? Tu me fais peur.
- Aie confiance ! Je demanderai à ton grand-père de nous prêter sa maison en bord de mer pour la journée.
- Maman...
- Fais-le !



Kimimaro écarquilla les yeux lorsque je me suis lancé, après un combat intérieur d'un quart d'heure contre moi-même.
- Votre... Anniversaire ?
- Oui, venez donc, que nous nous détendions un peu tous ensemble.
- Ma foi, pourquoi pas. Cela ne dérange pas si j'amène Tayuya avec moi ?
- Non, aucun souci !
- Oh, cela me fera bizarre de ne pas pouvoir vous donner d'ordres. Très bien, je serai présent.
- Super !
Je m'insultai intérieurement. Ne pas laisser transparaître d'enthousiasme ! Mais heureusement, mon visage était imperméable.



Comme prévu, une semaine plus tard, ma mère et moi nous emparions de la maison de papy Jiraya. Il sourit en nous voyant arriver, ses longs cheveux blancs lui cascadant comme d'habitude dans le dos. Sa première phrase fut :
- Cela tombe bien, j'ai des magazines pornographiques à découvrir. Et surtout ce nouveau bar à strip-tease dont m'a parlé Kakashi...
- Papa ! Protesta ma mère.
- Mon petit, dit-il en posant une main sur mon épaule, amuse-toi bien. Les joies des harems sont tout simplement indescriptibles, tu ne les comprendras que lorsque tu les découvriras.
Puis il ajouta à voix basse, dans mon oreille :
- Je t'ai acheté plein de préservatifs, ils sont dans le tiroir de ma chambre. Il faut que tu gères, O.K ? J'espère que tu as invité plein de jolies filles.
- Euh... Oui.
Je préférai ne pas le contredire. Il avait beau être pervers, c'était un super grand-père.


Alors que ma mère et moi faisions le tour des lieux, pour être sûrs qu'aucun magazine douteux ne traînait-je voyais déjà Kimimaro brandir une revue en me regardant d'un air suspicieux-, mon téléphone vibra, et le nom d'Orihime s'afficha dans la boîte de réception.
"Comme tu m'as dit de faire, j'ai invité Sakon. Lui et Kimimaro m'ont tous les deux promis de s'ignorer pendant la fête. J'arriverai vers dix heures, car je tiens à préparer le repas. J'ai élaboré une recette qui fera plaisir à tout le monde."
Je répondis simplement :
"O.K.".
Elle arriva donc à dix heures, les bras chargés de sacs.
- Bonjour !
- Bonjour Orihime. Dis-moi, pourquoi ne regardes-tu jamais les gens dans les yeux ?
Elle devint rouge comme la gamelle d'Ichigo.
- Ben... Euh...
- Bon, allez, viens que je te présente à ma mère.
Je les présentai : l'une introvertie comme pas possible, l'autre extravertie de façon inimaginable... Je sauvai donc Orihime et la conduisis à la cuisine.
- Tu es sûre de toi ? Je n'aime pas du tout l'idée qu'une invitée fasse des efforts...
- Oui ! J'ai même fais les courses, regarde !
Elle déballa des bananes, des kiwis, de la poudre de cacao, des cordons bleus, du saumon...
- Euh, qu'est-ce que tu comptes préparer exactement ?
- Ne t'inquiète pas ! Tout sera prêt pour midi !
Le temps que les autres invités arrivent, je jetai un œil à la piscine. Elle était bien propre.
Nous allions nous en servir, car c'était plus pratique que la plage.
Puis, avec ma mère, nous avons repassé en revue toutes les pièces de la maison, et surtout l'immense salon où nous allions manger avant de piquer une tête.
Ma mère et moi dressâmes une nappe et unes décoration digne d'une émission de téléréalité. La nappe était rouge, il y avait des bougies blanches, des verres en cristal, des assiettes rouges et blanches.
De la fumée se fit sentir, et j'ai accouru à la cuisine, mais Orihime en sortit promptement, son tablier et son visage noircis.
- Ne vous inquiétez pas ! Je fais flamber quelque chose !
- Tu es en train de faire brûler la cuisine de mon grand-père, mais en effet, pourquoi m'inquiéter ?
Elle baissa les yeux.
- Promis, Ulquiorra, tu ne seras pas déçu.
Elle repartit en courant.



Vers midi et demi, nous étions tous installés sur la table. Kimimaro et Sakon avaient eu la bonne idée d'arriver au même moment, et les accueillir fut délicat.
Sasori, le regard triste, balayait l'assemblée du regard comme si sa vie en dépendait. Ses cheveux allaient bien avec la table...
Pain et Konan, assis l'un à côté de l'autre en bon couple, semblaient indifférents. En même temps, les faire sourire, c'était aussi dur que d'arracher un rire à un caillou.
Zabuza remplaça le couteau de table par le sien. Kimimaro le vrilla du regard, mais ma mère intervint :
- Allons, allons ! Vous êtes ici chez vous ! Si monsieur Momochi est plus à l'aise avec son propre couteau, tant mieux...
- C'est vrai ça, dit Shikamaru. M'sieur Kimimaro, on n’est pas au travail !
- Justement, tenez-vous correctement et ne vous endormez pas sur un verre en cristal, monsieur Nara...
- Alors, quand est-ce qu'on mange ? Lança Sakon.
- J'arriiiive !
Orihime débarqua, avec plein d'assiettes dans les bras.
- Voilà l'entrée !
Elle posa une assiette devant chacun et s'installa à son tour. Nous humâmes l'odeur.
Elle me fit penser à la fois où j'ai dû travailler sur un excrément de mammouth.
Maintenant, l'aspect. Redoutable. Terrible. Même Ryûga y réfléchirait à deux fois avant d'attaquer. D'ailleurs, il couina et sauta de la table en poussant un cri plaintif pour aller rejoindre Ichigo et Kiba qui campaient devant la porte d'entrée.
Une sorte de substance verdâtre gisait dans l'assiette, faisant penser à un kilo de morve.
- Kiwis au piment vert accompagnés de choux de Bruxelles à la noisette ! Le tout passé au mixeur ! Annonça fièrement Orihime.
Je vis Sakon s'emparer discrètement de son téléphone portable. La sonnerie d'Orihime retentit.
- Oh... Appel inconnu... Je reviens !
Elle disparut. Tous les regards se rivèrent vers Sakon qui murmura :
- Mademoiselle Orihime ? Ici le FBI. On a cambriolé votre appartement ! Venez vite !
Et il raccrocha. La tactique réussit : en sueur, elle revint en trombe, nous dit que le reste était dans le four (patates douces-cordons bleus-saumon-cacao-fraises-gingembre-paprika) et s’enfuit à toute vitesse.
- Sakon, je ne sais pas qui tu es, mais tu nous as sauvé la vie, dit Zabuza en tendant la main vers notre sauveur solennellement. Au nom de toute l'assemblée, je te remercie.
- J’approuve, ajouta Rukia.
- Bien, bien, dit ma mère, soulagée, en emportant les assiettes.
- Ne vous inquiétez pas, je suis là, dit Tayuya en sortant des énormes boîtes. Je savais qu’Orihime ne résisterait pas à la tentation de préparer à manger et j’ai anticipé…
Ainsi, quelques minutes plus tard, nous étions face à un bon plat poulet-salade. Pendant que tout le monde mangeait, je rageais intérieurement.
Ce n’était même pas ma mère qui m’avait sauvé la mise. C’était ELLE !! Tayuya…
Ah, je me vengerai…
En tout cas, pas tout de suite. La politesse et un regard appuyé de ma mère me forcèrent à la remercier.
J'avais prévenu tout le monde qu'il fallait amener de quoi se baigner, en précisant que le ridicule ne tue pas. J'allai m'amuser un peu, pour une fois.



- Trois... Deux... Un...
C'était le décompte lancé par ma mère. A "zéro" nous avons tous sauté dans l'eau.
- YAAAAH !
C'était le cri de Zabuza. J'étais heureux. Tous se lâchèrent : une fois dans l'eau, chacun s'y donna à cœur joie pour arroser son voisin. Seuls Kimimaro et Sakon s'évitaient soigneusement.
Sasori mit même ses mains sur la tête de Rukia pour la "noyer", et Konan et Shikamaru rivalisèrent de vitesse de nage. Le Nara était énergique ! Ah bah ça, pour un cadeau !
Un voyage express dans la science-fiction !
Seul Pain avait été récalcitrant. Tout d'abord, dans son étrange short noir à motifs de nuages rouges, il s'était mis à se prélasser sur le bord de la piscine, le visage fermé et impassible. Ses piercings noirs luisaient au soleil.
Mais ma mère ne l'entendit pas de cette oreille. Encore jeune dans sa tête, elle plongea à son tour et força Pain à s'amuser. Elle utilisa une technique redoutable pour cela.
Elle lui piqua son collier noir et s'enfuit avec. La réaction fut immédiate : le roux -aux muscles attracteurs- la poursuivit, et j'ai décelé l'ombre d'un sourire sur ses lèvres.
Cependant, malgré cela, j'eus du mal à m'amuser. Tayuya et Kimimaro ne se lâchaient pas d'une semelle, et Sakon ne rata pas ce détail non plus.
Ce dernier fusillait mon aimé du regard. Je ne pouvais lui en vouloir, pourtant au fond de moi, j'avais envie de lui sauter dessus et de le décapiter.
Un petit évènement changea la donne. Je faillis faire une crise cardiaque en entendant une voix familière dire :
- Une fête sans alcool ? Et sans moi ?
Je me retournai, tandis que ma mère sortait de la piscine en s'écriant :
- GRIMMJOW CHERI !!!
Elle lui fonça dessus.
- Wow, doucement !
Elle le câlina et pleura.
- Ohhhh mon fils adoré ! Ça fait si longtemps !
- Yo ! Oh putain, ça en fait du monde !
J'entendis Konan marmonner :
- Hidan numéro deux...
Grimmjow avait des yeux et des cheveux bleus ciel, ainsi qu'un vrai regard de sadique. Il portait uniquement un short turquoise assorti aux traits fins de maquillage qui partaient de ses yeux pour aller légèrement sur le côté. A ses pieds s'étalaient des canettes de bière. Il me regarda et dit :
- Je suis venu dans ton studio, et j'ai pas entendu tes chiens aboyer. Alors j'ai conclu directement que t'étais ici. T'aurais pu m'inviter !
Je restai abasourdi.
- Tu n'as jamais daigné me donner ton numéro de téléphone !
- Tu n'avais qu'à me contacter télépathiquement ! Enflure ! Allez, viens serrer ton frère dans tes bras, enfoiré ! Je suis content de te voir.
J'obtempérai. J'étais en effet, moi aussi, heureux de le voir. Je n'avais pas eu de nouvelles depuis si longtemps. Mais à peine m'approchai-je de lui qu'une autre voix retentit, faisant à nouveau bondir mon cœur. Décidément, il en faisait du sport en ce moment.
- Bonjour tout le monde !
Ma mère fit un malaise en voyant une tête aux cheveux turquoise et au maquillage rouge -deux traits épais en-dessous des yeux- surgir de l'encadrement de la porte de la maison.
- Neliel !
- Grimmjow ! Ulquiorra !
J'étais comblé. Après la baignade et avoir réanimé ma mère qui se remit doucement du choc, nous nous sommes réunis dans le salon. Orihime revint en clamant qu'on lui avait une blague de très mauvais goût et qu'elle tuerait l'auteur lorsqu'elle lui mettrait la main dessus. Sakon ne put s'empêcher de ricaner.
- C'était bon, alors ? Vous aimez mes nouvelles recettes ?
- Délicieux ! Clama Zabuza.
- Oh, super ! Je t'en préparerai au boulot.
- ...
- Euh... Très peu pour moi... Dit Pain lorsque Grimmjow lui tendit une bière. Ce à quoi mon frère répondit :
- Mec, t'assure pas. Bon, et ta charmante copine, elle boit ?
- Allez, Pain, dit Konan en attrapant la canette. Amuse-toi pour une fois !
- Yep ! Toi, tu gères, dit mon frère.
Lorsque tout le monde fut servi, je remarquai que Rukia me regardait. Je la pris à part le plus discrètement possible, ce qui aurait à peu près marché si Grimmjow n'avait pas lancé à voix haute :
- Hey, sérieux ! Tu pourrais au moins attendre que tout le monde soit parti ! Faites pas de bruits, hein ?
Des rires fusèrent. Rukia se contenta de froncer les sourcils tandis que je l'entraînais dans le jardin, à l'abri des oreilles indiscrètes.
- Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as quelque chose à me dire ?
- Juste que tu as du succès. Et Grimmjow aussi.
- Ah ?
- Kimimaro n'a pas arrêté de le mater.
- De quoi ?! Tu es sûre qu'il ne regardait pas, euh, le mur ?
La nouvelle me choqua.
- Non, non ! En même temps, faut dire, ton frère a un de ces torses... Il fait de la musculation ?
- On s'en fout ! Es-tu catégorique ?!
- Oui ! Bon, il est célibataire ? Je ne veux pas me faire devancer !
- Tu as le feu vert et ma bénédiction !
- Si tu m'aides, je te rendrais n'importe quel service.
Ce fut la première fois que Rukia me vit sourire.



Une demi-heure plus tard, Rukia tituba et renversa la quasi-totalité de sa bière sur Tayuya.
- Oups... Pardon.
- Ce n'est rien ! Rit Tayuya.
Mais personne ne fut dupe : elle se retenait visiblement de grimacer. Sa robe rouge était fichue. Kimimaro se dépêcha de se saisir d'un mouchoir et d'éponger du mieux qu'il put.
- Je vais l'emmener s'allonger, décréta ma mère. Viens m'aider, Ulquiorra !
- J'arriiive, susurrai-je.
Nous l'avons prise et transportée à l'étage. Immédiatement, lorsque nous fûmes loin du salon, elle dit :
- Je ne veux pas manquer la fête ! Je m'amusais bien avec Grimmjow !
Le regard de ma mère s'illumina.
- C'est vrai ? Il y a un feeling entre toi et Grimmy ?
- Ben, c'est-à-dire que...
- Oh, laisse-moi te dire tout ce qu'il y a à savoir. Tout d'abord, Grimmjow adore le poker...
Je les laissai s'entendre parfaitement et retournai à la fête. Shikamaru et Orihime s'étaient levés et dansaient sous les applaudissements de l'assemblée. Lorsqu'il m'aperçut, "Grimmy" s'écria :
- Hé toi ! C'est ton anniv, alors bouge toi le cul ! On veut te voir danser !
- Ouais ! Approuvèrent les autres.
- Euh... Je...
Orihime bredouilla qu'elle était fatiguée. Neliel lui demanda si elle préférait qu’elles fassent de l’escrime et la rousse obtempéra.


Cela faisait maintenant des heures que nous nous amusions. Nous avons tous dansé, chanté, rit, joué à la Wii, au poker pour faire plaisir à Grimmjow, aux sabres lasers en plastique tels des enfants -Neliel était comblée-. Sous l'effet de l'alcool, chacun riait pour rien.
Tayuya empestait bien malgré elle la bière, et intérieurement je souhaitais tout le bonheur du monde à Rukia et mon frère. D'ailleurs, ils s'entendaient très bien : depuis que la brune était redescendue, elle et mon frère n’arrêtaient pas de plaisanter ensemble.
Ce qu’elle m’avait dit me trottait dans la tête.
Kimimaro a maté Grimmjow.
Kimimaro a maté mon frère.
Kimimaro a maté un HOMME.
Je rivai mon regard vers lui. Il souriait béatement, les yeux dans le vide, tandis que Tayuya et Sasori parlaient d’art avec animation. Soudain, elle sortit une flûte et commença à jouer. C’était à l’attention du rouquin, mais tout le monde se tut pour écouter.
Avec toute la maîtrise de soi dont un être humain est capable, je l’ai congratulée à la fin pour sa musique mélodieuse. C’est alors que Kimimaro m’a fusillé du regard, tandis que tout le monde se relayait pour m’approuver. J’ai pris mon courage à deux mains et l’ai regardé dans les yeux, ignorant tout mon être qui me criait de lui sauter dessus et de l’embrasser pour demander pardon –quelle que fût ma faute-. Je l’ai interrogé en fronçant très légèrement les sourcils. Il a aussitôt détourné la tête. Dès lors, je me suis désintéressé de tout le reste.
Une fête n’en est pas une si l’être aimé, non content de bécoter de sa copine devant soi, nous fait la tête. Ah, non, ce n’était pas le moment de s’attrister ! Mais je ne pus m’en empêcher, ce qui n’échappa pas à Neliel qui vint à côté de moi et me demanda ce qui se passait. Je lui racontai tout.
- Oh…
Orihime aussi devina que j’étais énervé et vint me demander ce qui se passait, et je lui expliquai. Elle fit un petit sourire triste et suggéra :
- Il est peut-être jaloux.
- Pardon ?
- Du compliment que tu as adressé à Tayuya. Oui, je le connais, ça doit être ça…
C’en était trop. Comment osait-il ?
- Ulquiorra, calme-toi, m’implora Neliel. C’est ton anniversaire, amuse-toi…
- Je ne peux pas !
Je rageais. Oui, comment pouvait-il oser ? C'était intolérable !
Orihime me regarda et partit emmener Tayuya. Elle allait discuter avec elle, a-t-elle dit…
Kimimaro fronça les sourcils mais ne dit rien. Puis, il se leva et me prit à part.
- Il faut que l’on discute, dit-il.
- Je vous écoute.
Je fis preuve d’un courage inimaginable pour soutenir son regard comme si de rien n’était.
- Ulquiorra, pour commencer, j’aimerais que vous ne draguiez pas Tayuya.
- Je…
- Il y a déjà une très belle fille qui vous attend. Je vous en prie, Ulquiorra…
- De quoi parlez-vous ?
- Vous devez être la seule personne de la pièce à ne pas avoir remarqué. Réfléchissez.
Je réfléchis, mais seule l’image de Tayuya et lui s’embrassant daignait surgir dans mon esprit.
- Je ne vois pas.
- Bien. On dira que je ne vous ai rien dit et que vous avez remarqué tout seul, monsieur Ulquiorra. Sachez qu…
Un cri nous interrompit. Un hurlement aigu et terrible. Nous fonçâmes au premier étage, d’où venait la voix. Ce que je vis me pétrifia et je sus que cette image me poursuivrait jusqu’à la fin de mes jours.



Tayuya gisait par terre, recouverte de sang, une plaie béante sur la poitrine. Orihime me regarda un instant avant de se planter elle-même le couteau qu'elle tenait dans le cœur.
- NOOOOOOOOOOOOON !
J'ai accouru, et elle est tombée dans mes bras.
- Ulqui... Je... Je...
- Pourquoi ?... Orihime...
- Parce que je t'...
Elle ne put dire un mot de plus. Ses yeux se refermèrent pour toujours.
Je pleurai. Kimimaro prit Tayuya dans ses bras, et la maisonnée qui nous avait rejoints ne dit mot.
- TAYUYAAAAAAAAAAAA !
Sakon s'effondra après ce cri de désespoir et s'évanouit.
- Sombre imbécile ! S'écria Kimimaro. Tout cela est de ta faute !
J'explosai.
- De ma faute ? De MA faute ?
- Oui, si tu avais donné une chance à cette fille ! Ah, quel aveugle tu fais ! Tu n'as donc pas pu voir que...
Je le coupais.
- C'est moi l'aveugle, bien-sûr !
- Il suffit ! S'écria ma mère. Descendez tous ! Allez ! J'appelle la police...


--5 ans plus tard--


Je travaillais toujours au service de spéléologie du Centre de recherches. Orihime avait été remplacée par une fille du nom de Shizune, mais je n'arrivais pas à me résoudre à lui parler normalement.
Kimimaro avait pensé qu'Orihime "avait aussi compris que je mintéressais à Tayuya et l'a tuée par jalousie. De désespoir, elle s'est suicidée." Je l'ai laissé croire à cette version. Ma mère, Neliel et moi avions compris la vérité. Quel aveugle j'ai été... En un sens, je ne pouvais blâmer Kimimaro de ne rien voir. La police avait conclu à un crime passionnel et avait vite fait clôturé l'affaire.
En parlant de lui, je ne pouvais plus le regarder normalement. Un accord tacite avait été passé entre les collègues : nous n'en parlerions plus jamais. Le passé, c'est le passé.
Nous nous tutoyions maintenant entre nous. Lors des enterrements, nul n'a prononcé le moindre mot. Quant à Sakon, les dernières nouvelles nous disaient qu'il était devenu alcoolique et dépressif. Il avait juré que la prochaine fois qu'il voyait Kimimaro ou moi, il y aurait un ultime meurtre...
Je l'aimais toujours autant. Je le voyais cinq jours sur sept, après tout, sans parler des voyages que nous faisions. J'évitai très soigneusement son regard.
Je brûlais de le prendre dans mes bras et de pleurer sur son épaule...


Rukia et Grimmjow s'étaient installés ensemble, et elle était enceinte.
Et ce matin, alors que je ressassais pour la millième fois le passé, je reçus une magnifique carte d'invitation de mariage.
Ma mère m'appela une heure après.
- Ulqui ! Ulqui !
- Oui maman, j'ai reçu aussi.
- Oh ! C'est fantastique ! Comme quoi l'amour...
Elle se tut.
- C'est formidable comme sentiment, maman. Il y en a juste qui sont chanceux, et d'autres non.
- Tu es si mature... Je suis si fière de vous !
- Je t'aime aussi maman, mais je suis occupé. On se voit au mariage, dans un mois ?
- Ok fiston !


La salle des fêtes était pleine à craquer. Je fus extrêmement surpris d'apercevoir Kimimaro. Lorsqu'il me vit, il détourna la tête.
Il était si beau, dans son costume noir...
Un serveur vint m'apporter une coupe de champagne, tandis que je discutais avec Neliel.
- Et toi ? Tu te maries quand ?
- Quand je serais la championne du monde d'escrime, tu le sais pourtant ! Mmh, toi, je suppose que...
- Oui.
Nous regardâmes ensemble dans la direction de Kimimaro.
- Tu sais, Ulqui, je pense que tu devrais lui dire la vérité.
- Pourquoi faire ? L'ambiance est déjà assez funèbre au travail...
- Pour te décharger d'un poids que tu traînes depuis cinq ans. Il faut que vous reveniez sur l'incident une bonne fois pour toutes. Et qu'il sache aussi la vérité. Orihime a tué Tayuya par amour pour toi...
- Ce ne sera certainement pas des plaisanteries autour d'une tasse de thé, alors je vais attendre la fin du mariage pour ne pas le gâcher.
- Comme tu veux... Il a trouvé quelqu'un d'autre, depuis ?
- Non. Je crois qu'il a été trop marqué... L'autre fois, au boulot, je l'ai même vu pleurer.
- Le pauvre... Au fond de lui, il doit t'en vouloir. Il doit t'attribuer la mort de Tayuya.
- Tu me remontes le moral.
- C'est juste pour que tu comprennes qu'il faut absolument que tu lui dises la vérité.

Le mariage se déroula dans une ambiance festive. Les gens dansèrent, burent du champagne et rirent tous ensemble. Grimmjow et Rukia étaient visiblement aux anges.
La salle était géante et richement décorée dans des tons dorés. Des tables en soie étaient alignées contre les murs pour que puisse émerger l'immense piste de danse au centre, sous un lustre en cristal.
- Ah, il va enfin se calmer, celui-là ! Dit ma mère en me rejoignant. Je suis bien contente.
- Tu vois, finalement, il a trouvé quelqu'un.
- Qui l'eût cru ?

Tout le monde se quitta enfin. Je vis Kimimaro se diriger vers sa voiture blanche. Il n'y avait quasiment plus personne.
Je pris mon courage à deux mains, vis les cinq dernières années de ma vie défiler devant moi en une seconde, et fonçai alors qu'il sortait ses clefs.
Il me regarda durement.
- Oui ?
- Kimimaro...
- C'est bien moi.
- Arrête ce jeu ! Il faut... Que tu saches la vérité.
Il fronça les sourcils. Mon cœur battait tellement fort... Oh ! Qu’il était beau dans son costume, sous ce clair de lune !
- Quelle vérité ?
- Orihime...
- Était jalouse de Tayuya. Si c'est pour me dire ça, au revoir.
- Arrête ! C'est moi qui étais jaloux de Tayuya !
Les mots s'échappèrent de ma bouche sans que je ne puisse les retenir. Il écarquilla les yeux et resta interdit. Je poursuivis sur ma lancée, des larmes jaillissant déjà :
- Oui, j'étais jaloux, et elle a vu mon désespoir... Elle ne m'a rien dit. J'ai été aussi aveugle que toi ! Je t'aime depuis que je t'ai vu, Kimimaro ! Espèce de con, va !
Je me laissai aller à pleurer. J'aurai voulu gifler cet imbécile.
Mais l'imbécile sourit.
- Ki...?
Il prit mes mains et plaqua ses lèvres contre les miennes avant que j'aie eu le temps de dire ouf. Nous nous sommes enlacés. Quelle sensation ! Depuis toutes ces années que je voulais goûter son doux baiser...
Un sentiment de bien-être absolu m'envahit et je profitai de cet instant.
Et je me demandai ce qu'il fabriquait.
Je me retirai vivement et le regardai, complètement abasourdi.
- Kimimaro ?
- Chut... Oh, triple idiot... Pourquoi ne me l'as-tu pas dit plus tôt ?
- M... Mais...
- Je t'aime aussi, Ulquiorra.
Nous nous embrassâmes de nouveau, avec encore plus de passion. Mon cœur était fou de joie. Que j'étais heureux ! Cependant, ça ne collait pas !
- Pourquoi être sorti avec Tayuya, alors ? De plus, lorsque tu t'es mis avec elle, je me rappelle que ton regard était comment dire, lumineux...
- C'était des larmes qui menaçaient de jaillir, Ulquiorra. Je suis sorti avec Tayuya pour deux raisons. La première était un vieux règlement de comptes avec Sakon. La deuxième...
Il grimaça et acheva :
- Orihime m'avait dit que tu ne t'intéressais qu'aux femmes.
Je fus foudroyé.
- Alors, j'ai voulu t'oublier avec elle, d'une certaine manière, mais ça n'a pas marché...
- Orihime... A...
- Je comprends mieux pourquoi elle s'est tuée, maintenant. Ah... En un sens, je ne peux lui en vouloir. Nous avons tous trois fais des folies par amour dans cette histoire, n'est-ce pas ?...
- Mmh... Si seulement... Si seulement j'avais su...
Je me remis à pleurer. Deux femmes étaient mortes par ma faute. Il me prit dans ses bras.
- Ce n'est de la faute de personne, si ce n'est de Cupidon. Nous voilà ensembles, et c'est l'important. Nous avons cinq ans à rattraper, Ulquiorra. Allons nous recueillir une ultime fois sur leurs tombes, pour tirer un trait sur le passé.


Le tombeau de Tayuya était recouvert de fleurs. Visiblement, Sakon serait venu habiter là s'il avait pu.
Et alors que mon aimé et moi nous donnions la main, l'alcoolique surgit de derrière une tombe avec un regard de psychopathe et un couteau.
- Vous... Deux !
- Sakon !
- Taisez-vous !
Il était décharné, anorexique. Il lui manquait des touffes de cheveux, et ses yeux luisaient comme ceux d'une panthère.
Il avait une allure de zombie errant.
- Depuis la mort de Tayuya, je ne vis plus ! Déjà que je ne vivais plus depuis qu'elle s'était mise avec Kimimaro... Ah, vous vous aimez ! C'est beau, l'amour hein ! VOUS N'AVEZ PAS HONTE ? Tayuya t'aimait, Kimimaro ! Et toi, devant sa tombe...
- Calme-toi, Sakon, répondit mon aimé calmement.
- Je ne me calmerai pas ! Crevez !
Il nous fonça dessus en brandissant son couteau. Mais il tomba à terre avant même d'être arrivé, et vomit. Il tendit faiblement son arme vers nous.
- Achevez-moi... S'il vous plaît. Je n'ai plus de vie. Je ne mange plus rien, ne dors plus... Et puis, après tout, j'ai juré qu'il y aurait un meurtre la prochaine fois que je vous voyais...
Kimimaro le lorgna du regard.
- Et nous irons en prison pour toi ?
- Personne ne se souciera de ma mort. Enterrez-moi à côté de Tayuya... Ne vous inquiétez pas, les gens penseront que je me suis suicidé. Je n'ai même plus la force de le faire moi-même...



- Ulqui adoré chéri d'amour ! Tu ne sais pas la nouvelle ?
J'étais encore sur le seuil qu'elle criait déjà. Elle ignora royalement Kimimaro, à mes côtés.
- Non ?
- Rukia a accouché ! Un petit garçon a-do-rable! Il s'appelle Hitsugaya... Ils sont là, avec Neliel ! Entre !
- C'est super, mais j'ai mon lot de nouvelles aussi. On peut entrer, peut-être ?
- Oh, désolée !
- Hey, fiston ! S'écria mon grand-père. Alors, tu t'es fais devancer par Grimmy ? Bonjour, toi, t'es le patron de mon p'tit-fils ? Enchanté. Ce n’est pas avec des ossements qu'Ulqui va trouver une copine...
- Papy...
- Eh bien... Commença Kimimaro.
- Alors, quelles sont les nouvelles ? Coupa ma mère.
Visiblement, elle en voulait à Kimimaro.
Tout le monde nous regarda nous installer sur le canapé. Je jetai un œil au rejeton, dans les bras de Rukia : il était tout simplement magnifique, un vrai petit bout de chou. Ichigo et Kiba allèrent immédiatement le renifler.
Je racontais tout, depuis le début. Je n'omis même pas la mort de Sakon, car j'avais confiance en ma famille.
Oui, Kimimaro et moi avions accédé à sa demande. C'était plus charitable que de le laisser vivre en mort-vivant...
Nous l'avions enterré du mieux que nous avions pu aux côtés de Tayuya.
Mon grand-père ouvrit tellement la bouche que je crus qu'il allait se décrocher la mâchoire.
Grimmjow s'écria :
- Eh ben ça ! Bah putain !
- Grimmy chéri ! Protesta Rukia. Un peu de tenue !
- Quelle histoire, renchérit Neliel.
Ma mère sourit.
- Dans un sens, tout est bien qui finit bien ! Et puis, j'ai gagné et tenu ma promesse. Bienvenue dans la famille, Kimimaro !
Les autres approuvèrent en souriant.
- Merci, bredouilla mon aimé.
- Quelle promesse ? Demandai-je.
- Tu ne te souviens pas ?
- Non.
- N'avais-je pas dis que la mère de Kimimaro ne sera jamais grand-mère ? J'ai tenu mon pari ! Et en plus, moi, je SUIS grand-mère ! Ha ha ha…
- Maman !
- Ben quoi ?
Je rougis.
- Allez, on fait la fête ou quoi, bordel de merde ? S'écria Grimmjow. On a une naissance et une nouvelle victoire de l'amour à fêter ! Allez, un bisou ! Qui veut qu'ils s'embrassent ?
- MOI ! S'écria toute la famille en cœur.
Kimimaro et moi nous sommes souris avant d'échanger le plus beau baiser que je n'ai jamais reçu sous les applaudissements des êtres qui m'étaient les plus chers au monde.




Chapitres: [ 1 ] Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: