Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Pour l'amour de Konoha

Seul, il l'avait toujours été. Et sans doute le resterait-il toujours. C'était son destin, c'était ainsi, et il ne pouvait rien y faire. Peut-être que s'il n'avait pas porté ce nom, et ce passé, tout serait différent. Mais le fait était là. Il était ce qu'il était, et il ne pouvait réécrire l'histoire. A présent, il le savait. Quoi qu'il fasse, il resterait seul. C'était inéluctable.
Classé: -16D | Spoil | Action/Aventure / Romance | Mots: 67439 | Comments: 22 | Favs: 48
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Sëlan (Masculin), le 01/05/2015
Salut les copains. Eh oui, je suis toujours vivant (ça m'étonne autant que vous, vu mon train de vie tout à fait lamentable pour l'adulte que je suis). Donc voilà, mon rythme de parution est affreusement cruel et vous ne méritez pas ça. Malheureusement, je suis un peu ( très beaucoup) un salaud et j'écris surtout pour moi (quoi, ne me dites pas que vous ne faites pas les choses avant tout pour vous-mêmes, vous aussi. Comment ça, je suis égoïste ?), et ces derniers temps, je n'ai pas eu trop le temps ou l'envie d'écrire. Heureusement (ou pas) pour nous, je peux jamais m'arrêter bien longtemps. Donc voilà pour vous, je vous sers un chapitre tout juste sorti de ce four lamentable qu'est mon cerveau, et j'espère que vous apprécierez et qu'il sera à la hauteur de vos espérances (bah quoi, je peux bien rêver non ? Est-ce que vous lisez ça, au moins, où je parle dans le vide ? Ce serait pas la première fois mais bon, ce serait un peu dommage vu que je me donne la peine et tout)



Chapitre 13: Les autoroutes secrètes de l’information



« Orochimaru est mort. »

Des mois. C’était ce que lui avaient paru ces six jours. Six jours de course effrénée à travers les sentiers battus et les chemins inexistants, de traversées de paysages interminables dont l’harmonie secrète n’était jamais interrompue par la moindre perturbation. Six jours passés à traverser des forêts menaçantes aux arbres immenses qui étendaient leurs branchages en des voiles verdâtres, à parcourir des lacs figés dans le temps qu’aucune vague ne vient jamais remuer, à traverser des déserts rougeâtres d’aridité où la vie se terre loin sous les rocs et ne survient plus qu’en mirages solitaires. L’idée d’un repos pourtant bien mérité ne l’avait même pas effleuré, durant cette traversée sans fin. Seule importait l’avancée, continuelle, exponentielle, toujours plus rapide, plus poussée, jamais interrompue et où chaque pas avait autant d’importance que chacune des batailles qui mène une armée à la victoire. La fatigue n’était à terme plus qu’une gêne mineure tapie quelque part au fond de son esprit, une douleur si persistante qu’elle finissait par en devenir une surdité qui trahissait çà et là quelques pics aussi brefs et momentanés qu’ils en étaient oubliables. Et lorsque les journées venaient à leur terme, les nuits suivaient, et ajoutaient à la charge de ses maux celle du froid mordant qui accompagnait le vent dans une charge brutale et impromptue, qui lui rongeait la peau partout où ses crocs pouvaient s’en saisir, qui le travaillait lentement, sûrement, et qu’il se forçait à oublier, comme chacune des autres douleurs insupportables qui venaient dans le vain espoir de le terrasser, qui auraient certainement terrassé un homme moins expérimenté, moins accoutumé aux forces hostiles qui menacent chaque fois qu’elles le peuvent. Mais il avait survécu à cette tâche insensée de s’engager dans une course forcenée et de parcourir autant de milles à la vitesse des vents, et finalement, elle s’étaient tenue là, au loin, un point immobile qu’il distinguait à peine de la cime de l’arbre sur lequel il était monté pour l’apercevoir. Ce n’était rien d’autre qu’une clairière, un espace minuscule arraché à la forêt sans âge, au centre duquel se tenait une demeure sommaire, de la même facture que celle qu’il avait quitté, perdue dans les frontières d’un territoire au nom désuet. Quelques minutes avaient été nécessaires à rejoindre la clairière perdue au milieu de cette immense masse verte dans laquelle il s’était engagé deux heures plus tôt. Quelques minutes qui avaient paru plus longues que tout le reste de son interminable voyage.

« Combien de temps ? »

Un sourire espiègle se dessina rapidement sur les fines lèvres brillantes, pour disparaître presque aussitôt. Assise en tailleur, au milieu d’une pièce esseulée, elle lui faisait face ; ses yeux lançaient constamment de vifs signes d’une intelligence menaçante. Sa posture, bien que parfaitement droite, dégageait une nonchalance étrange, qui semblait complètement déplacée, sans qu’il ne sût toutefois saisir exactement pourquoi. Sa tenue était militaire, stricte, mais un sentiment étrange, d’une lubricité certaine quoique subtile, s’attachait irrémédiablement à sa vue. Son visage était légèrement pointu et elle avait les pommettes hautes, ce qui, sans qu’il n’ait jamais compris pourquoi, lui conférait une beauté autoritaire et laissait entrevoir, brièvement, toute la menace que pouvait représenter cette femme à l’apparence pourtant fragile. Ses cheveux tombaient, pour la moitié, le long de son dos ; le reste tenait dans une disposition qui semblait planifiée par pure anarchie et qui dégageait pourtant un sentiment de minutie improbable. Aussi loin qu’il se souvenait, il n’avait jamais vu ses cheveux autrement que dans cette exacte position, ce qui lui semblait tout à fait saugrenu et le perturbait chaque fois qu’il la revoyait.

« Dur à savoir. La découverte remonte à treize jours. J’estime que le serpent a perdu sa tête il y a quatorze à seize jours. Mais je ne suis pas une experte dans ces domaines-là.
- Parce qu’il y a des domaines dans lesquels tu n’es pas une experte ?
- Quelques-uns. Ils tendent à réduire avec le temps. »

Nouveau sourire. Il était plus prononcé encore que le précédent, et il avait paru impossible à Naruto d’émettre un sourire plus prononcé que son dernier. Ses sourires, cependant, avaient pour trait commun qu’ils le mettaient chaque fois dans un étrange sentiment de malaise extrême et lui donnaient l’impression qu’elle s’apprêtait à bondir pour le dévorer, sans jamais savoir tout à fait si ce dévorement serait exactement littéral. Et, plus dérangeant encore, son sourire disparaissait dans l’instant pour laisser place à son expression habituelle, seulement trahie par ses iris d’un bleu verdâtre, qui conservaient, perdu quelque part, ce même éclat qu’ils avaient eu un instant plus tôt. Ces iris, ces deux globes, avaient ce pouvoir étrange en ce qu’ils dotaient la jeune femme d’une attirance irrépressible couplée à un sentiment de frayeur qui vous laissait dans une paralysie d’indécision qui était plus horrible que tout ce à quoi il avait pu être confronté. Il lui arrivait de penser que, dans d’autres circonstances, cette jeune femme aurait été une prédatrice implacable qui n’aurait connu aucune équivalence. Il lui arrivait aussi de penser que c’était précisément ce qu’elle était, ce qui n’était pas vraiment pour le réconforter.

« D’autres choses que je devrais savoir ?
- Des faits mineurs. Je suis sûre que tu es déjà au courant. Comment va ta protégée ? »

Naruto lui lança un regard exaspéré, empreint d’une teinte d’amusement. Plus d’un an qu’il la connaissait, et il n’avait jamais compris comment elle faisait. Elle n’avait jamais voulu révéler ses secrets, et il aurait été bien désobligeant de lui en vouloir. Il était quand même ennuyé qu’elle soit la seule des deux en mesure de protéger les informations qui la concernaient. Chaque fois qu’il avait pensé garder encore des secrets pour elle, la jeune femme ne tardait à lui laisser entendre qu’il se fourvoyait totalement. Naruto était certain qu’elle en tirait un immense plaisir, et il ne pouvait jamais s’empêcher d’exprimer devant elle toute sa frustration, par des signes à peines visibles que la jeune femme ne manquait jamais de repérer. Il n’espérait plus lui cacher quoique ce soit, désormais, mais la propension de cette femme à être au fait de chacune des activités du territoire, mêmes les plus anodines, la rendait toute à la fois redoutable et agaçante. Alors qu’il ruminait ses pensées en silence, le regard qu’elle lui lança le fit comprendre qu’elle connaissait les tourments qui accablaient son esprit en ce moment même. En guise de réponse, elle émit un petit rire cristallin.

« Mes oisillons sont partout, même dans les demeures solitaires.
- Vraiment ? Est-ce qu’ils portent jusqu’aux environs de Kabuto ?
- Oui, ils collent à son ombre comme à celle de tous ceux que je juge utile de suivre. Mais tu n’as pas répondu à ma question.
- Hinata va bien. Elle n’est pas un prodige, mais elle progresse à une allure satisfaisante.
- Tout le monde ne peut pas égaler ce cher Uzumaki ! »

Il ne répondit pas. Il était de plus en plus agacé par ces remarques que son entourage ne cessait de lui lancer à tour de bras. A chaque occasion, on lui rabâchait sans cesse qu’il était incroyablement doué, on lui répétait à quel point ses progrès étaient fantastiques, son niveau incroyable, on lui disait à quel point il était devenu redoutable avec un mélange d’admiration et de frayeur perdu au fond du regard. Mais Naruto n’avait pas oublié. Jamais il ne pourrait. Il n’oubliait pas les temps lointains où il était un abruti rempli d’une naïveté détestable, et il n’oubliait pas non plus qui était celui qui l’en avait tiré. Mais il avait l’impression d’être resté le seul à garder en mémoire le nom de Jiraya. Et il en ressentait une colère chaque fois plus vive.

« Kabuto traîne dans les terres de l’Ouest, reprit-elle. Il erre dans des pays aux noms imprononçables et traite avec des étrangers. Je ne sais pas encore exactement quelles sont ses intentions, mais je ne tarderai pas à savoir.
- Tu n’as aucune idée de ce qu’il pourrait préparer ?
- La logique voudrait qu’il couvre ses arrières, maintenant qu’il a perdu son protecteur. Mais je vois mal cet homme-là se contenter de rester en retrait. »

Les deux échangèrent un bref regard. L’ambiance n’était plus là même que celle de quelques instants auparavant. Ils étaient à présent entrés dans le domaine de leurs relations professionnelles, et chacun le savait. Il se passa rapidement en revue ce qu’il savait du bras droit du serpent. Kabuto était dangereux, c’était un fait. Mais le danger que représentait Kabuto consistait justement en ce qu’il paraissait tout à fait anodin et relativement inoffensif. C’était exactement le genre de personne qui vous poignardait dans le dos après vous avoir minutieusement poussé à baisser votre garde. L’homme idéal pour accompagner quelqu’un de la trempe d’Orochimaru. Il ne devrait pas l’oublier, mais il avait d’autres affaires à traiter tant que l’ancien bras droit restait au loin qu’il ne savait pas grand-chose de ce qu’il faisait.

« Qu’en est-il de Sasuke ?
- Le petit garçonnet frustré ? Il est parti repêcher certains des éléments du vieux serpent maintenant qu’ils n’ont plus de patron.
- Pourquoi ferait-il ça ?
- Franchement, Naruto, je te croyais plus intelligent que ça ! Qu’est-ce que notre brunet favori a en tête depuis qu’il est parti en vadrouille ? Il veut aller régler les histoires familiales avec son frangin. Je n’ai jamais compris ces histoires de famille.
- Vraiment ?
- Oui, mais c’est plutôt normal, ma famille a moi n’a pas excédé les quatre premières années de ma vie avant de se faire massacrer par un de ces barbares emplis d’orgueil qui traînent un peu partout. »

Naruto lui lança un regard stupéfait. La jeune femme présente en face de lui parlait très peu d’elle-même. Il ne lui en avait jamais tenu rigueur, lui-même ne se plaisant pas détailler les moindres faits de son intimité. Mais il n’avait pas pu s’empêcher d’être curieux, comme aucun être humain normalement constitué ne pourrait s’empêcher de montrer de la curiosité face à un tel concentré d’excentricité réuni en une seule personne. Maintenant qu’une occasion s’offrait à lui d’en apprendre plus, ses instincts les plus primaires lui dictaient de la questionner. Il ne s’en rendait pas compte que ses lèvres se mouvaient déjà d’elles-mêmes.

« Le meurtrier, qu’est-il devenu ?
- Si je me tiens tranquillement face à toi aujourd’hui, c’est parce que je m’en suis débarrassée avant qu’il n’ait eu le temps de me régler mon compte.
- Et tu avais quatre ans ?
- Quatre ans et trois mois. Mais je ne pense pas me tromper en affirmant que tu comptes attraper le serpenteau très prochainement. Et notre serpenteau a déjà réuni ce blagueur de Suigestu et une femme qui s’appelle Karin, bien que je ne comprenne pas ce qu’il compte en faire. Il doit probablement être en train de convaincre le dernier."

Il fallait donc à Sasuke trois laquais pour aller oser régler la vieille querelle avec son meurtrier de frère. Il y avait sans doute une importance quelconque à ces individus pour qu’ils puissent servir sa noble quête. Il n’en savait rien. Naruto se surprit à s’interroger sur l’importance des choses au sein de leurs misérables existences, mais il se reprit très vite. Ces trois personnes pourraient interférer et représenter une menace. Mais une menace de taille, il en doutait fortement. Il fallait cependant songer à l’éventualité où il se retrouverait seul face à cinq adversaires, ce qui pourrait être contraignant. Sasuke était un abruti, certes, mais c’était un abruti obsédé par le pouvoir qui avait passé beaucoup de temps à se perfectionner dans les voies du guerrier. Combattre un Uchiwa était bien plus un jeu de l’esprit qu’un jeu du corps, et la puissance de ces derniers ne tenait pas moins dans leurs attributs uniques que dans leur supériorité mentale et tactique. Qu’un abruti s’empare d’une arme redoutable dont il ne pourra jamais percer les secrets et il restera aussi inoffensif qu’avant d’en prendre possession, mais qu’un homme sans égal dans les arcanes de la discrétion se voie confier une dague, il deviendra aussitôt un homme redoutable. Les Uchiwa, pour leur part, avaient cet inconvénient d’être des hommes intelligents pourvus d’armes redoutables.

Il ne fallait pas sous-estimer Sasuke. Naruto le savait ; il avait plusieurs fois éprouvé ses erreurs passées, suffisamment pour comprendre que son ami disposait d’une avance naturelle digne des injustices comme seule la nature sait les faire. Affronter Sasuke seul serait suffisamment tortueux pour qu’il ait à ajouter à sa charge une bande d’inconnus dont il ne connaissait pas les capacités. Et il ne disposait pas d’allié avec lui, rien qu’une élève dont il n’était pas disposé à risquer la vie alors qu’elle était encore inexpérimentée. L’enjeu était bien trop important. Le Lion Rouge aurait pu être utile, mais de ce qu’il en savait, ce dernier était occupé par ses propres traques. Il ne restait donc plus que son intellect à Naruto, et il allait devoir gager que ce dernier dépassait celui de la somme de ses ennemis. Il y avait aussi le fait qu’au moins aux yeux de l’Uchiwa, il restait un abruti inoffensif. Et c’était toujours très bien que l’autre camp vous prenne pour abruti.

« On sait où est Itachi ?
- Il vaque aux occupations de sa clique : la chasse aux monstres avec son fidèle compagnon de Kisame.
- Tu as pu entrer en contact avec lui ?
- Je trouve très insultant que tu poses la question. »

Il devrait s’occuper d’appréhender Sasuke, mais il fallait encore qu’il l’atteigne pour pouvoir se soucier de ces choses-là. Et pour atteindre Sasuke, il y avait une myriade de moyens et d’outils à sa disposition, des dizaines d’artifices qui lui permettraient d’arriver jusqu’à son vieux rival. Lorsque le choix s’offre à nous, l’instinct nous dicte d’aller au plus simple. Et lorsque l’on traque un Uchiwa, même le plus simple requiert beaucoup de talent et d’ingéniosité. Parler de traque, cependant, est ici une faute de langage. Naruto n’était pas assez fou pour traquer un homme doté de dons tels qu’il prédirait certainement son arrivée. Courir derrière un Uchiwa est à peu près aussi facile que de courir derrière le soleil. Il ne comptait pas courir derrière Sasuke Uchiwa, une telle entreprise requérait un temps et un effort considérable, sans doute plus qu’il n’était prêt à dépenser. Naruto préférait de loin faire en sorte que ce soit Sasuke qui court jusqu’à lui. Et pour qu’une telle chose se produise, il aurait fallu que Naruto se trouve auprès d’Itachi Uchiwa.


***



Ses yeux engourdis papillotaient encore lorsqu’il entendit des bruits de pas aller crescendo, indiquant la venue imminente d’un de ses détracteurs habituels. La pénombre qui régnait dans la pièce, maîtresse d’indolence apoplectique, n’était perturbée que par quelques rais lumineux que filtrait le volet mal fermé par-delà la fenêtre ouverte, unique lien direct avec le monde extérieur. Cette mince source lumineuse suffisait cependant amplement à découvrir le bordel qui jonchait les lieux. Des feuilles de papier anciennement immaculées traînaient un peu partout, certaines portant le sceau officiel de l’Hokage. Une bouteille d’encre couchée sur le côté déversait encore son contenu à moitié asséché, du côté de la porte ; non loin de là, un pinceau à la pointe aussi sèche que de la paille roulait mollement et par à-coups en direction du lit, poussé par quelque brise imaginaire survenue de la porte entrebâillée. Sur la commode trônait un bol dans lequel reposait une étrange mixture qui à un moment ou à un autre avait dû être de la nourriture. Des vêtements recouvraient chacun des meubles de la pièce, de l’armoire à la penderie, en passant par la commode, l’étagère et la pile de cartons pleins d’on ne savait trop quoi qui traînait dans un coin de la pièce ; une pile chiffonnée traînait au bas du lit, comme jetée prestement et sans attention. A quelques pas sous la fenêtre, un félin, entièrement noir, était étendu, les yeux mi-clos, dans une position qui exprimait si bien l’apathie que la créature en semblait quasiment surnaturelle. Cette étrange quiétude qui dominait la pièce de sa masse écrasante fut balayée aussi vite que la porte lorsqu’elle s’ouvrit à la volée.

Des pas retentissants comme un martèlement volontaire et furieux parcouraient soudainement le sol de la porte à la fenêtre. Un nouveau bruit, bref et sec, et une quantité abominable de lumière étouffante vint lui balayer le visage sans la moindre retenue. Vaincu, il se résigna à entrouvrir ses paupières encore sous l’emprise de cette lourdeur écrasante qui ne les quittaient quasiment jamais. Et bien entendu, elle était là.

« Est-ce que tu as la moindre idée de l’heure qu’il est ?
- Est-ce que j’ai l’air d’en avoir la moindre idée ?
- Sors tes fesses de là, espèce de larve embryonnaire. »

Poussant un long et profond soupir d’exaspération, il se hissa sur ses bras et mit un pied hors du lit.

« C’est l’insulte la plus impromptue et lamentable que tu m’aies faite jusque-là. »

Elle le fixa de ses deux yeux d’un marron si clair qu’on pourrait le croire orange par moments, et la fulmination qui s’en dégageait suffit amplement à faire office de réponse à sa pique. A peine avait-il croisé le regard qu’il détourné le sien, et son dos s’affaissa légèrement.

« Je ne sais vraiment pas ce que je fais à traîner avec un lamentable nabot comme toi.
- Je crois bien qu’hier, tu avais dit que j’étais l’amant le plus formidable qu’il t’ait été donné de connaître. »

L’espace d’un instant, ses joues s’empourprèrent. Mais, en à peine plus d’une seconde, son visage se raffermit et ses eux recommençaient à lancer des éclairs. Cette fois, cependant, un sourire, d’une légèreté presque subtile, trônait sur ses fines lèvres roses. Lorsqu’il l’eut aperçu, Shikamaru sut aussitôt qu’il avait gagné.

« Peut-être, mais les autres ne mettaient pas dix heures à récupérer. Si ça continue comme ça, je pourrais bien retourner auprès de l’un deux. »

Shikamaru, encore torse nu, une jambe dans son pantalon tandis que l’autre sautillait maladroitement pour trouver sa place, la toisa de son air consterné. C’était presque devenu un jeu, pour eux ; désormais, chacune de leurs nuits passées ensemble se suivaient par une de ces mâtinées houleuses, une habitude si durement implantée dans leur couple qu’elle semblait exister depuis des décennies, quand en vérité ce n’était pas plus d’un an. Ils adoraient ça. Chacune des piques, chacune des insultes faussement accusatrices, c’était pour eux comme une décharge de morphine qui survenait par saccades et dont l’effet était une plaisance lente et prolongée qui les plongeait tous deux dans un état de transe proche du bien-être. Ils ne pouvaient plus s’en passer.

« Je dois aller voir l’Hokage, lança Shikamaru, à présent habillé des pieds à la tête.
- Pour quelle raison ?
- D’après elle, une affaire de la plus haute importance. Mais je la soupçonne d’avoir dit ça dans l’espoir de me voir arriver tôt. »

Ils se fixèrent quelques instants. Son regard se perdit quelque part au-dessus de son épaule, sur l’horloge qu’il savait posée sur sa table de nuit. Il l’observa tranquillement pendant que ses yeux revenaient se poser sur son visage.

« Il y a combien d’heures que tu devais y être ?
- Deux heures, répliqua-t-il en jetant un coup d’œil à sa montre. Je ferai sans doute bien de partir maintenant. »

Il s’avança jusqu’à l’embrasure de la porte d’un pas décidé, sans lui accorder un regard de plus. Il n’appréciait pas le fait de devoir la quitter, même après avoir passé la nuit avec elle. Et il avait une sensation désagréable au fond des tripes. Tsunade l’avait convoqué à dix heures du matin. C’était la première fois, depuis peut-être des mois, qu’elle l’appelait à une heure si matinale. La vieille femme avait fini par se résigner pour ne le convoquer plus que dans l’après-midi. Peut-être qu’il y pensait trop, peut-être qu’il y avait mille autres raisons pour qu’il soit convoqué dans la matinée, mais il ne parvenait pas à s’enlever ce picotement désagréable qui le laissait dans un état inconfortable. Ça devait être urgent. Il n’aurait pas le temps de prendre un repas en chemin.

« Shikamaru ? »

Il se stoppa net, aussi bien physiquement qu’intérieurement. Shikamaru se retourna lentement vers elle. Pour la première fois depuis qu’il était debout, il se rendit compte que le seul bout de tissu présent sur son corps ne couvrait que son intimité. Une sensation de chaleur désagréable lui monta presque immédiatement jusqu’au visage. Le regard de la jeune femme se fit soudainement plus perçant, et, lorsqu’il le remarqua, Shikamaru fut contraint tourner à nouveau ses yeux vers son visage.

« Tu n’as pas oublié qu’on devait se voir cet après-midi. »

Un sourire vint étirer son visage, sans qu’il ne comprenne très bien pourquoi. Et il ne parvenait pas à réfléchir non plus.

« Voyons, Tema, tu sais bien que je ne suis jamais en retard à nos rendez-vous. »

Il entra dans la pièce, pour ce qui lui sembla être la millionième fois. Et il retrouva ce bureau qui ne semblait pas avoir changé le moins du monde, même après toutes ces années. C’était une journée ensoleillée ; les enfants jouaient dans les rues lorsqu’il s’était dirigé d’un pas pressé jusqu’au bâtiment, trop pensif pour faire autre chose que les remarquer du coin de l’œil. Le soleil, il avait toujours détesté ça. C’était pour les gens qui aimaient courir et bronzer, ou pour ceux assez fous pour dormir autre part que sous une ombre tranquille et rafraîchissante. Mais ce bureau ne laissait jamais trop filtrer les rayons de l’astre diurne, sans qu’il ne sache bien trop pourquoi. Sans doute que ceux qui avait conçu la pièce s’étaient inquiétés que leurs chefs pourraient être distraits dans leur travail. Ou bien ils n’y avaient pas du tout pensé et le hasard s’était chargé de prendre ses dispositions. Ce n’était sans doute pas très important.

Tsunade le toisait depuis qu’il était arrivé. En la regardant dans les yeux, Shikamaru eut du mal à discerner son expression exacte, perdue quelque part entre une exaspération consternée et une rage fulminante. Il avait pensé à sourire bêtement en guise de réponse, mais ses muscles se bloquèrent quelque part, il ne savait trop où, et son visage resta figé dans un rictus risible et quelque peu inapproprié.

« Je ne sais vraiment pas si je dois t’admirer ou me lamenter à ton sujet, Shikamaru.
- Au hasard, je dirais un peu des deux. »

Shikamaru désigna la commode plaquée contre le mur d’un signe de tête, avant de lancer un regard interrogateur vers Tsunade. Cette dernière réprima une grimace d’exaspération, avant d’hocher très légèrement la tête. Ses yeux, cependant, l’observaient d’un air consterné, aux abords de la désapprobation. Il partit s’installer à demi sur le meuble et tourna sa tête vers elle, patient.

« Le message disait "affaire de la plus haute importance" ?
- Parce que c’en est une.
- Une affaire de la plus haute importance, et je suis le seul à être convoqué ? Je ne savais pas que vous me faisiez confiance à ce point, indiqua-t-il en lançant un bref regard autour de la pièce déserte.
- Kakashi était présent.
- Oh. »

Il comprenait, bien sûr. Il n’avait jamais saisi pourquoi son entourage lui reprochait constamment ses excès de somnolence. On lui indiquait souvent que c’était du gâchis que de gaspiller ses journées les yeux fermés étendu quelque part. Mais il pouvait bien gaspiller ses journées comme il l’entendait. Il faisait son travail, il suivait tous les ordres qu’on lui donnait. Mais ils n’en avaient jamais assez, et semblaient toujours bien plus prompts à exprimer le mécontentement que quoi que ce soit d’autre. Cette fois, cependant, Shikamaru se surprit à prendre le léger malaise qu’il ressentait quelque part dans ses tripes pour une pointe de culpabilité. Il n’avait jamais opéré avec Kakashi pour seul partenaire. Il était quelques fois arrivé que les deux se retrouvent assignés à la même tâche, mais il y avait toujours eu d’autres partenaires, et ils n’étaient jamais devenus particulièrement proches. Shikamaru savait pertinemment que Kakashi le surpassait dans toutes les formes de combat qu’ils s’étaient vus enseignés, et il n’était certainement assez fou et stupide pour sous-estimer son intelligence. Il avait toujours été intrigués par la sensation que l’homme masqué lui imprimait ; il lui semblait en effet que ce dernier prenait toujours ses distances avec son entourage, et Shikamaru ne parvenait pas se débarrasser de l’impression que son masque dissimulait bien plus qu’une simple moitié de visage. Son regard légèrement dans le vague fut rappelé à l’ordre par les prunelles de la vielle femme, qui venaient à l’instant de lui intimer un ordre silencieux. Shikamaru la fixa des yeux et une inquiétude prit soudain place quelque part tout au fond de son crâne.

« Nous allons évoquer certaines choses, ici. Tu ne pourras en parler à personne en dehors de Kakashi ou de moi-même. Personne, tu comprends, continua-t-elle avec un regard d’insistance dardé sur ses prunelles.
- Pas à un chat.
- Je suis sérieuse, Shikamaru.
- Moi aussi. Je resterai muet… comme une tombe, c’est bien ça ? »

Elle poussa un soupir d’exaspération. Il fallut toutes les maigres ressources qu’il avait pu constituer au cours de sa nuit de sommeil pour ne pas lancer un sourire éclatant à la vieille femme.

« Tu es le meilleur élément de je dispose pour s’occuper de ce sujet. Je peux compter sur toi, Shikamaru ?
- Je ne vous ai pas déçue jusque-là, je ne compte pas commencer maintenant.
- C’est extrêmement important. C’est de l’intégrité du village lui-même que nous parlons.
- Est-ce que vous comptez me dire de quoi on parle exactement à un moment, ou bien vous comptez tourner autour du pot encore une dizaine de minutes ? »

Il avait compté s’exprimer de manière totalement détendue, lancer une pique légère à l’adresse de sa supérieure. Sans même s’en rendre compte, cependant, il avait haussé le ton ; presque assez pour être désobligeant et commettre une faute grave. La sensation désagréable qui le démangeait au niveau du ventre ne l’avait pas quitté, depuis qu’il avait quitté son appartement et abandonné une poursuite potentielle de leurs ébats de la veille. Et l’angoisse ne s’était allée que croissante depuis. C’était important. Quelque chose s’était passée, ou bien quelque chose se passerait bientôt. Shikamaru jeta un bref coup d’œil à sa montre, pour y voir midi et demie passé, avant de diriger vers Tsunade une expression de repentance sincère. Il avait perdu le contrôle, c’était suffisamment rare pour qu’il puisse s’en tenir rigueur. La vieille femme n’avait pas à porter avec lui ses craintes et ses angoisses. Elle avait déjà bien assez à supporter. Tsunade le contemplait patiemment. Étrangement, elle semblait suivre avec lui le cours de ses pensées, et attendait poliment qu’il termine pour relancer. De manière presque inconsciente, Shikamaru acquiesça.

« Une demande expresse nous a été faite pour une affaire au sud-est du pays.
- Une demande expresse… »

Du code militaire. On n’utilisait presque jamais du code militaire dans ce bureau. La raison en était extrêmement simple : ce bureau n’était pas une zone militaire. C’était un de ces endroits barbants où tout ce qu’on faisait était parler de ce qui serait accompli dans un futur plus ou moins lointain ou traiter des dossiers qui semblaient provenir d’une source inépuisable et venaient par paquets innombrables. Ce n’était pas un espace exposé à de quelconques dangers. Cet endroit était sûr. Enfin, ils pensaient qu’il l’était. Sauf qu’elle avait utilisé du jargon militaire dans un bureau globalement réservé à la bureaucratie.

« Kakashi est pleinement informé. Tu sais où le trouver.
- Tsunade…
- Trop tôt pour l’instant. »
Elle se leva, contourna son bureau et lui tendit un papier, enroulé et scellé par le sceau de l’Hokage. Son expression était parfaitement impassible. Elle ne témoignait rien. Absolument rien du tout.
« Ton ordre de mission. Il te donne les autorisations nécessaires et règle tous les détails inutiles et laborieux qui sont de coutume dans des cas comme celui-ci. »

Shikamaru ne prononçât pas un mot de plus. Il acquiesça, s’empara du parchemin et s’apprêtait à se retourner pour quitter la pièce lorsque Tsunade lui saisit le bras.

« J’ai confiance en toi, Shikamaru. Toujours. »


***



Il avait longtemps pensé avant de décider de venir ici. Très longtemps. C’en était presque cocasse, recevoir une invitation d’une personne qu’il devait théoriquement traquer à tout prix. Le message avait laissé plus ou moins subtilement entendre qu’il était censé venir seul, mais aucune indication claire ne l’en empêchait. Il aurait tout aussi bien pu avertir ses supérieurs officiels qu’il n’aurait rien contredit de cette invitation qui ne posait aucune condition à sa venue. Il n’arrivait toujours pas à décider si c’était complètement stupide ou étrangement ingénieux. En fait, il ne savait plus si Naruto était un abruti ou non. On n’était pas censé arrêter d’en être un du jour au lendemain, ou du moins c’était ce qu’il avait cru jusqu’à ce qu’un abruti à la renommée légendaire lui envoie une missive d’une telle absurdité qu’elle le laissait incapable de croire qu’aucun être humain puisse être capable de si peu de génie intellectuel. Il avait donc pris sa décision. Il devait capturer Naruto et voilà qu’après des mois sans aucune trace de sa cible, cette dernière lui donnait rendez-vous en plein milieu d’une forêt, à plusieurs dizaines de kilomètres de la moindre zone habitée. Il devait au moins vérifier ce qui s’y trouvait. Kisame, pour sa part, était parti dans une de ses habituelles expéditions solitaires auxquelles Itachi ne s’était jamais beaucoup intéressé. Et voilà qu’Itachi venait au point de rencontre, seul, alors qu’il aurait très bien pu attendre les quelques jours que mettrait son compagnon à revenir. Il était trop intrigué pour contrevenir aux termes, même implicites, de cette missive incongrue. Itachi ne craignait pas pour sa vie. Dans le pire des cas, il repartirait bredouille, et la situation ne serait pas pire qu’elle l’avait été jusque-là.

Il s’avança jusqu’à l’entrée. Peut-être devrait-il frapper ? Ou bien entrer directement ? Le capturer immédiatement, ou le laisser parler un peu ? Il n’aimait pas ce genre de situations, où il n’avait aucune idée de comment procéder. Il était censé être intelligent, pourtant ; comment procéder ne devrait jamais demeurer un problème bien longtemps. Il sentait des forces faire pression sur son corps à mesure qu’il s’avançait vers cet étrange manoir esseulé, comme de gigantesques bulles qu’il traversait à grand peine sans qu’elles n’éclatent jamais. Il avait compris, dès la première, qu’il n’entrait ici que parce qu’on voulait bien le laisser. Les sceaux, entre autres, permettaient d’obtenir des barrières de ce genre-là. Les compétences requises à l’élaboration de telles techniques étaient particulièrement complexes à maîtriser, ce qui n’était pas très surprenant. Et c’était sans considérer les ressources physiques. Il ne connaissait cependant pas la technique exacte qui avait permis l’élaboration de ces barrières-là, et était conséquemment contraint à baser ses suppositions sur des techniques qu’il supposait similaires. Il était à présent un brin plus excité qu’auparavant. Il était venu ici sans trop de conviction, mais la seule présence de ces barrières anéantissait toute possibilité qu’il soit en présence d’un abruti. Un abruti pouvait à la limite vous composer des techniques relevant d’une complexité relative, mais il ne pourrait en aucun cas s’essayer à la composition des sceaux avec autant de succès. La pratique des sceaux demandait des ressources intellectuelles considérables, et les sceaux en question relevaient de ressources qu’il n’estimait pas aux mains de plus d’une dizaine de personnes de sa connaissance.

Et il était là, cet abruti génial et formidable qui le contemplait avec un sourire aux lèvres depuis sa place assise derrière la seule table de la pièce. Il avait grandi, pour sûr, et ses traits s’étaient un peu durcis. Le plus perturbant était cet air d’intelligence qui se dégageait de son visage et ces deux pupilles qui pétillaient d’une étrange manière, tranquille et subtilement menaçante. Il passa quelques secondes à le contempler, immobile depuis le linteau de la porte. Le jiinchuriki le contemplait lui aussi et semblait le sonder avec autant de minutie que lui-même le sondait. Itachi se souvenait très bien de la dernière fois où il avait aperçu le jeune homme. L’occasion avait été trop éphémère pour qu’il ait pu alors faire le moindre jugement. Une idée persistante lui était tout de même venue, et il ne pouvait s’empêcher de penser que l’homme qui était en face de lui n’était déjà plus le même. Il avait fait tout le chemin avec le mince espoir de trouver une proie à sa destination, mais ce qu’il avait en face de lui ressemblait plus objectivement à un prédateur. Mais Itachi ne percevait pas d’hostilité. La dernière fois que tous deux s’étaient confrontés, le jeune blond d’alors avait été prêt à tous instants à lui bondir dessus. L’homme qu’il avait devant lui était impassible ; ou plutôt, Itachi ne parvenait pas à distinguer une volonté dominante parmi la multitude de messages qui transparaissaient dans le regard bleuté. Une gêne inexplicable et aux limites de l’angoisse avait peu à peu gagné en ampleur quelque part au fond de lui pendant qu’ils s’étaient tous deux toisés du regard. Il se sortit néanmoins de sa torpeur en remarquant la jeune femme qui était assis aux côtés de ce qui était techniquement une cible prioritaire. Son sourire à elle, au moins, était éminemment plus clair que celui de son comparse : elle semblait prête à se jeter sur lui. Mais il n’était pas tout à fait sûr de ce qu’elle ferait une fois qu’elle l’aurait atteint.

« Ça faisait longtemps, Itachi.
- Pas tant que ça. »

Un bref sourire vint étirer les lèvres du blond. Un rictus, plus exactement. Clairement forcé et beaucoup trop exagéré pour ressembler à quoi que ce soit de naturel.

« Je ne crois pas t’avoir vu.
- Et pourtant. Tu venais tout juste d’apparaître à l’entrée.
- Tu ne m’as pas arrêté. »

C’était un constat, prononcé d’un ton calme et monotone qui ne trahissait pas le moindre soubresaut émotionnel, avec une expression tout aussi limpide. Itachi fixa les prunelles bleutés dardées sur lui et il crut, l’espace d’un instant, apercevoir un entrelac confus d’émotions contradictoires. Il n’eut pas le temps de s’y fixer que les prunelles étaient déjà redevenues vides et opaques.

« Non.
- Une raison particulière ?
- Je n’aimais pas l’idée d’attaquer un homme avec un cadavre sur son dos. »

Itachi était assis à présent, tranquillement installé devant la table qui les réunissait tous les trois. Ils ne disaient plus rien. Son regard à lui s’était un peu dévié, mais son visage restait toujours aussi inexpressif. La fille, à côtés d’eux, ne semblait pas gênée par la situation. Au contraire, elle observait le blond avec une étrange curiosité. Itachi constata à nouveau l’étrange silence qui ne devrait pas avoir lieu dans une forêt censée regorger d’une multitude d’espèces différentes et qui environnait toute la demeure. L’absence totale de fond sonore rendait le moindre bruit extrêmement curieux, déplacé et intrusif. Une porte qui coulisse, le son étouffé de ses pas sur le sol, le léger craquement d’un de ses os lorsqu’il s’assit, tout cela devenait aussi retentissant qu’un coup de canon tiré à l’improviste.

« Je veux que tu m’aides à arrêter ton frère. »

Itachi darda son regard dans les prunelles du jeune fou devant lui et la sincérité qui le percuta confirma chacune de ses craintes. Maintenant qu’il y pensait, leurs voix aussi sonnaient comme des coups de canon tirés de nulle part.




Vous êtes là. Et je dois donc supposer que vous avez eu le courage et la force d'arriver au bout de ce chapitre. Du coup je peux pas m’empêcher de me demander, vous l'avez trouvé comment ? Ça fait un sacré bout de temps que je l'ai commencé et j'en suis plus trop sûr moi-même. Si je voulais vraiment être pointilleux jusqu'au bout, je changerais encore deux trois choses sans jamais rien fixer et le problème beh c'est que personne d'autre que moi aurait jamais pu poser les yeux dessus. J'imagine que c'est acceptable comme c'est. J'espère, en tout cas. Y'a quand même des trucs que j'aime beaucoup dedans (d'autres moins, mais bon, encore une fois...) En tout cas, j'espère que ça vous a plu un minimum et je vous souhaite une bonne fin de journée. Quant à moi, ben je vais essayer de profiter au mieux de mon insomnie et du peu de nuit qui me reste avant demain. Bon vent, prenez soin de vous (parce que c'est important), et à la prochaine fois (aller, nouveau défi, revenir avant six mois, je vous jure que c'est possible. Je dis pas que ça arrivera à coup sûr hein, mais ça reste tout à fait possible)



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