Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: La flamme Perdue

Non sans mal et sans peine, la guerre de l’œil de la lune a enfin touché à sa fin. Certains de nos héros sont encore de ce monde. D’autres, nous ont quittés. Comme vous pouvez le comprendre, ce récit ne traitera pas des péripéties rencontrées pendant la guerre, mais à sa suite. Alors que paix et prospérité semblaient enfin régner sur le continent ninja et que les villages cachés semblaient enfin avoir mis le passé derrière eux, les accords protocolaires établis ont été violés. C’est ainsi qu
Classé: -12I | Spoil | Général / Action/Aventure / Romance | Mots: 4924 | Comments: 1 | Favs: 7
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hitsu_akimoto (Masculin), le 05/04/2011
Et bien, voilà....
A la suite de "Liés par le Destin", je me vois ravi de poster ma deuxième fic qui est toujours en élaboration. J'espère que vous l'apprécierez et j'en profite pour la dédier à mon clan d'écrivains, les merveilleux "Crazy Laziers" !

Alors, je tiens d'ores et déjà à préciser que lorsque j'ai commencé cette fiction, je comptais la lancer en tant que simple one shot, dans le cadre d'une song fic.
C'est seulement après avoir partagé quelques bribes de la fic avec Bigood et Etsukazu (des chers amis, également membres de la célèbre communauté d'écrivains à laquelle j'appartiens, à savoir les Crazy Laziers) que j'ai décidé d'entamer et répartir ce nouveau projet en plusieurs chapitres.

Pour ce qu'il est de la source d'inspiration de ce premier chapitre, tout cela m'est venu en écoutant la musique "Corrida" de Francis Cabrel, d'où la raison de faire un one shot en song fic et de l'utilisation de ses paroles. Et puis, je dois aussi avouer que cela est dû au film "Gladiator" et à la fiction "Entre la Pierre et les Feuilles" de mon vieil ami, Etsukazu.

Donc, voilà. Je pense que ce sera à peu près tout pour l'instant. J'espère que vous passerez un bon moment en lisant ce premier chapitre qui reste plutôt court à mon goût.




Chapitre 1: Seul face au monde



Est-ce que ce monde est sérieux ?

Seul, dans la pénombre de l’une des nombreuses cellules de l’aile Est de la prison de Shikyo no Shouryaku, reconnue dans le monde des ninjas comme la résidence de l’oubli mortuaire, roupillait un homme. Cela faisait longtemps que les ninjas du village caché de la Pierre l’avaient capturé. Des semaines ? Des mois ? Non, cela faisait indubitablement bien longtemps qu’il avait dépassé ce stade de captivité. Depuis combien de temps exactement ? Il ne savait le dire. Seul, dans ce cachot sombre et froid, il ruminait sur son triste sort. Comment, lui, avait-il pu arriver à une telle situation ? Comment les choses avaient elles-pu dégénérer à ce point ?
L’époque où on lui avait attribué cette prison comme domicile lui semblait désormais très lointaine et il ne s’y trompait pas. Bien que le temps de son emprisonnement lui semble interminable, il s’était écoulé à une incroyable vitesse. En réalité, cela faisait huit ans, jour pour jour, qu’on l’avait enfermé ici, ce qui expliquait la raison pour laquelle il était méconnaissable. Toujours aussi affuté physiquement, il était clairement possible de deviner qu’il s’agissait d’un ancien shinobi. N’ayant plus eu le plaisir de voir la lumière du jour depuis fort longtemps, sa peau s’était habituée au froid et à la pénombre. Son teint avait grandement pâli, ce qui lui donnait une allure quasi maladive. Ses cheveux clairs, autrefois aussi dorés et chaleureux que la couleur du blé avaient sombré dans une espèce de teinte jaunie, quasi cireuse. Autrefois, ils encadraient son fin visage séduisant par d’étonnants et comiques épis ébouriffés dans tous les sens, aujourd’hui, ils avaient poussé à un tel point qu’une partie d’entre eux lui recouvrait presque la totalité du visage, et l’autre, lui arrivait au bas du dos.

- Ah ! souffla-t-il... Quand est-ce qu’on va se décider à m’achever ?

C’était triste, mais il en était ainsi. Cet homme sur lequel se reposait jadis l’espoir d’une nation toute entière, voir de la coalition de la péninsule ninja elle-même, en était réduit à ce point. Vouloir la mort. Désirer que l’on vienne l’achever une bonne fois pour toutes.
Pourquoi ? Tout simplement à cause de cette stupide mission d’infiltration qu’on lui avait assignée. Ah, il était beau le village caché des feuilles. Alors qu’il devait mourir en silence omettant la raison de sa venue dans ce satané village rocailleux, la plupart des villageois de Konoha devaient vivre dans la quiétude et l’insouciance, ne se doutant pas le moins du monde de ce qu’il faisait ici. Quant aux mandataires, n’en parlons pas… Toutes les missions fourbes et secrètes mandés par le haut conseil de Konoha qui allaient exactement à l’encontre de l’idéologie transmise dans les académies de la cité.

- Pff... Tu parles d’une volonté du feu !

Depuis un certain temps de son isolement, cela lui arrivait souvent de tenir quelques monologues afin de dépasser la solitude trop envahissante. Certes, il avait déjà tenu celle-ci plusieurs fois, mais il ne parvenait toujours pas à conclure ce fameux débat. Pourquoi donc le haut conseil lui avait demandé d’accomplir cette mission ? Pourquoi avaient-ils besoin à un tel point d’assassiner le doyen du village caché de la pierre, Oonoki ? Pourquoi maintenant ? Etait-ce vraiment nécessaire ? Avaient-ils vraiment une nécessité absolue de briser l’alliance qui avait été établie autrefois entre les cinq nations ninjas et la nation des samouraïs ?
C’était beau de faire de longs discours prônant la paix, la loyauté et la volonté du feu, mais quel pouvait en être l’intérêt lorsqu’on agissait dans le strict inverse de ce que l’on affirmait ? La péninsule semblait enfin être parvenue à un nouveau cycle de paix et de prospérité. Les villages semblaient avoir enfin oublié tous ces conflits antiques et dépourvus de sens qui les opposaient, alors pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il avait dû assassiner l’ancien instigateur d’Iwa, Onoki également connu sous son surnom de La Balance ? Pourquoi dire qu’on est différent des autres villages sanguinaires lorsqu’on fait exactement la même chose secrètement, ou pire, lorsqu’on s’enfonce encore plus dans les ténèbres et la sauvagerie ? La flamme jaune ne comprenait pas. Oui, s’il se souvenait bien, c’était là le surnom grotesque qu’on lui avait attribué lors de ses hauts faits de guerre. Mais tout aussi bien que son nom, il hésitait à se remémorer toute chose qui pouvait définir son identité. Tout d’abord, la première raison se résumait à toutes ces interminables sessions de torture auxquelles les ninjas de la pierre l’avaient soumis afin de déceler la raison d’un tel acte, attente à laquelle, bien évidemment, il n’avait pas voulu répondre. Cela lui avait beaucoup coûté, mais il y était parvenu. La deuxième raison, elle, était bien plus simple. Il ne voulait se rappeler ni de son passé, ni de son village natal, qui l’avait lâchement abandonné. C’était un héros déchu, qui aujourd’hui était passé au statut de simple prisonnier sur le point de mourir, comme tant d’autres avant lui.
En proie à toutes ces questions et doutes, le jeune homme n’avait pas vu s’approcher le garde de son cachot. Certes, la visibilité était très réduite, de par cette obscurité, mais il n’en restait pas moins qu’un ninja. La flamme jaune était tout simplement lasse.

- Hey, le blondinet, râla le garde de sa voix rauque et irritante. Debout !
- Pas envie, répliqua le prisonnier dans un ton qui semblait plus proche d’un grognement animal que d’une phrase faite par un humain.

Voyant qu’il était toujours prostré contre la paroi humide du fond de sa cellule, le garde réitéra son ordre.

- J’ai dit : DEBOUT ! hurla-t-il d’une voix menaçante... Aujourd’hui, tu vas enfin avoir droit à bon bol d’air.

Ne pouvant résister à la curiosité et au plaisir de revoir enfin la lumière du jour, le concerné s’approcha rapidement des barreaux qui le séparaient du monde libre.

- Quoi ? Vous allez me libérer ? s’écria-t-il d’un ton interrogateur, jugeant cette pitié bien trop suspicieuse dans la réalité du monde obscur des ninjas.
- Ça dépend de toi... répondit le ninja d’Iwa. Tsuchikage-sama a décidé de te laisser participer à une sorte de promenade. Reste à toi de voir si elle sera courte ou éternelle, poursuivit-il dans un petit ricanement que le captif aperçut aussitôt.
- Ça veut dire quoi, ça ? hurla-t-il. Je suis ici depuis trop longtemps. Arrête de te foutre de ma gueule.
- Oulah ! rit le ninja. Mais c’est que tu t’énerverais, ma parole. En plus, c’est une première. Je crois que tu n’as encore jamais été aussi bavard de tout ton séjour.
- Je t’ai dit d’arrêter de me parler en énigmes, répondit la flamme jaune d’un ton plus las que jamais.

Finalement, voyant que l’ancien ninja qu’il avait provoqué allait se rasseoir au fond de la cellule, le garde céda.

- Hey, ne te rassois pas. J’étais sérieux, je te jure. Aujourd’hui, on va vraiment te laisser sortir un peu. Alors, ramène tes fesses ici que je puisse te menotter.
- Tsss... Pourquoi faire ? Pourquoi est-ce que vous allez me laisser sortir ?
- Et bien... Je ne devrais pas vraiment te le dire, mais Tsuchikage-sama a décidé de te laisser une seconde chance, aussi bizarre que cela puisse me paraitre.
- Une seconde chance ? répéta le blond.
- Oui... Ta sentence sera décidée en fonction de ce que tu vas faire aujourd’hui. Soit tu meurs, soit ils te laissent vivre.
- Comment ça ?
- Et bien... En fait, là. Tu vas gentiment te laisser faire. Je vais te menotter et tu vas me suivre. Je te mènerai dans la grande arène d’Iwa.
- La grande arène ?
- Oui... Comme je te l’ai dit, ton sort va y être décidé. Je te guiderai jusque là bas, une fois qu’on sera dans le couloir F de l’édifice, je te libèrerai. Tu devras aller au centre de l’enceinte par tes propres moyens. Là bas, tu y retrouveras d’autres condamnés comme toi. Après... Ce sera à toi de jouer, je ne vais pas te faire un dessin.
- Si je suis le dernier sur pied, je serais épargné ? questionna la flamme jaune, toujours aussi méfiante.
- Ça, ce n’est pas vraiment sûr. Ça dépendra de tes performances et de la bonne humeur de Tsuchikage-sama, je suppose, c’est elle qui décidera.

Machinalement, le condamné se résigna et baisse la tête, assailli par les mêmes remords qui le poursuivaient chaque jour. Cette foutue mission aura décidément déterminé la fin de sa vie.
De son côté, voyant la répercussion que ses mots avaient eu sur le jeune homme, le shinobi d’Iwa essaya de le ranimer. Après tout, savoir qu’on allait mourir ne pouvait se souhaiter à qui que ce soit.

- Allez, fais pas cette tête ! Vois le côté positif, au moins, tu pourras toujours décider de ta mort par toi-même. Et puis, il y aura quand même du beau monde qui y assistera.
- Du beau monde ? répéta le condamné toujours aussi peu enclin à démontrer un quelconque soulagement.
- Ben oui, pardi... Non seulement, tout le village d’Iwa sera réuni autour du grand évènement. Mais en plus, Kurotsuchi-sama a également invité les dirigeants des autres villages ninjas. Je crois que le seul qui n’a pas été invité, c’est le Raikage.

Mais la flamme jaune ne réagit point. Malgré les nombreuses tentatives de l’animer qui venaient du garde de la prison, il ne parvenait pas à regagner le moral. C’était pourtant un acte honorable de la part d’un ennemi. Cette pitié restait tout de même sans effet.

- Alors ? Tu vas te laisser faire ? demanda cette fois-ci le garde d’un ton plus menaçant qui sortit le ninja de Konoha de sa torpeur.
- S’il le faut, répondit Naruto tout en tendant machinalement les bras en avant afin que le garde le menotte. Je n’ai pas vraiment le choix...
- Allez, ressaisis-toi, fit le garde avant de s’exécuter aux ordres qui lui avaient été données.

Il menotta le jônin de Konoha de ces étranges menottes auxquelles il n’arrivait pas à se faire. Elles étaient constituées d’un chakra brûlant qui empêchait tout mouvement des prisonniers. Lentement, il ouvrit la porte du cachot et guida le blond dans l’obscurité.

****

Ils étaient assis. Ils avaient enfin pris place, malgré l’humeur maussade qu’avait présentée leur sœur depuis le début du voyage qui s’était ainsi avéré plus éprouvant que la normale. En temps normal, les déplacements entre le pays du vent et le pays de la terre n’étaient pas aussi désagréable. Mais entreprendre un tel projet sous le déluge des blâmes et déférences de la princesse du pays du vent était synonyme de douleur à quiconque oserait un tel périple.

- Gaara, redis-moi encore pourquoi est-ce qu’on est venus assister à ça ? fit-elle pointant du doigt le sable aride de l’arène, celle-ci étant encore inoccupée.
- Je te l’ai déjà dit mille fois Temari, soupira le Kazekage. Tout comme toi, je déteste tout ce qui peut se rapporter aux exécutions. Je te souviens d’ailleurs que c’est moi qui aie aboli cette loi à Suna. Malheureusement, la Tsuchikage, Kurotsuchi Oonoki aime faire ce genre de choses en public. Et j’ai déjà refusé plus d’une dizaine d’invitations de sa part. Cependant, je ne peux pas me permettre ce genre de luxe plus longtemps. Tu sais tout aussi bien que moi dans quelle situation se trouve le village caché du sable. Nous nous sommes grandement affaiblis depuis la fin de la guerre de l’œil de la Lune, ayant perdu une grande partie des éléments majeurs de nos troupes. De plus, à chaque jour qui passe, le seigneur Daimiyo du pays du vent hésite à couper les vivres de notre village, étant dû à l’émergence du pays de la pluie. Tu t’es rendue compte du nombre de fois où il a sollicité des services de la part du village d’Ame ou de celui d’Iwa au lieu du notre ? Le village est en crise et je ne me risquerais pas pour l’instant à provoquer un conflit entre Iwa et Konoha, bien que je trouve leurs dirigeants tout aussi exécrables que toi. Nous avons d’abord besoin de consolider notre force. C’est pour ça qu’on doit faire profil bas pour l’instant.
- Raaaaah ! grogna la sunnienne aux nattes. J’ai déjà compris tout ça, Ka-ze-ka-ge-sa-ma, fit-elle en insistant sur chaque syllabe du titre du plus jeune Sabaku, sachant qu’il s’agissait de son petit frère. Ce que je comprends toujours pas, c’est la raison pour laquelle tu as cédé à CETTE invitation. Une exécution dans l’arène, je trouve ça horrible et déshonorant pour tout ninja qui puisse exister.
- Figure-toi que moi aussi, je n’aime pas ça, répondit Gaara. Mais je ravale ma salive. Il semblerait que la Tsuchikage ait également invité les autres kage. J’osais espérer rencontrer Aa, le Raikage, afin de lui proposer un pacte indépendant, mais il semblerait qu’il ne soit toujours pas dans le cœur de Kurotsuchi Oonoki. Quand nous sommes entrés dans les tribunes, j’ai aperçu une loge pour l’Hokage, une pour la Mizukage et une pour nous, mais aucune en ce qui concerne le Raikage.
- Faut dire... Ces deux-la ne sont pas faits pour s’entendre, intervint Kankurô prenant ainsi la parole pour la première fois. Déjà, ils sont faits du même bois. Ce caractère tempéramental, explosif et entêté est digne d’Aa et de Kurotsuchi. Bon... Il est vrai que je connais quelqu’un d’autre du même ressort à Suna, mais je ne me risquerais pas à prononcer son nom ici parce que j’ai déjà eu ma dose de coups d’éventail dans ma vie.
- Quoi ? hurla Temari, saisissant l’objet mis en cause afin d’infliger une correction à son frère.
- Arrêtez, ça suffit... coupa Gaara. Je n’ai vraiment pas la patience, aujourd’hui.
- Plus sérieusement, reprit le marionnettiste. Non seulement, ils sont faits du même bois, mais Aa n’a jamais souhaité entretenir une bonne relation avec le Tsuchikage, même pendant l’alliance, il faut le reconnaitre. Je sais qu’il y a toujours eu un certain conflit entre le village caché des nuages et celui de la pierre, mais aucun des deux anciens dirigeants n’a voulu dépasser ça et enterrer la hache de guerre. En plus, je crois que la petite fille de La Balance a hérité de son sale caractère et de ses convictions cruelles. Sans vouloir te décevoir, Gaara, je crois qu’un accord ne sera jamais possible entre Suna et Iwa. La guerre me semble vraiment inévitable...
- Je sais, fit Gaara las de cette situation tout en pesant l’enjeu de telles conséquences. Maintenant, taisez-vous. Les murs ici ont des oreilles, et puis regardez, poursuivit-il en pointant du doigt l’arène. Ils viennent d’ouvrir une porte. Ça va commencer.

****

Il avait enfin été libéré. Bien qu’étant un ninja d’Iwa, ce garde avait plutôt fait preuve de sympathie. A croire que lorsque la mort approchait, on pouvait obtenir quelques privilèges.
La flamme jaune poursuivit son chemin dans ce couloir étroit et obscur. Il était moins froid et sombre que le cachot dans lequel il avait vécu ces dernières années, mais il ne pouvait s’empêcher de trembler de peur et d’excitation. Son cœur battait à la chamade. Il savait que ce combat qui l’attendait finirait par un dénouement. Mais comment finirait-il vraiment ?

Depuis le temps que je patiente
Dans cette chambre Noire
J’entends qu’on s’amuse et qu’on chante
Au bout du Couloir.

Allait-il mourir ? Il n’en savait rien... Il était tellement las de cette vie qu’il ne savait même pas s’il allait combattre de toutes ses forces. Comment pouvait-il vraiment avoir la force de continuer s’il n’avait plus aucune attache en ce monde ? Comment allait-il pouvoir faire s’il avait été abandonné par la patrie et les amis qu’il avait chéris ? De plus, cela faisait énormément longtemps qu’il n’avait empoigné une quelconque arme ou qu’il s’était entraîné au combat. Allait-il survivre ?

Quelqu’un a touché le Verrou
Et j’ai plongé vers le grand Jour
J’ai vu les fanfares, les barrières et les gens autour.

Enfin. Il y était parvenu. L’ombre avait disparu, laissant la place à la lumière du jour. Cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas eu cette sensation. La fraîcheur de l’air libre sur sa peau. La lumière douce et chaude. Si forte et si belle qu’elle l’avait aveuglé lorsqu’il avait risqué un coup d’œil vers le ciel. Comment avait-il pu oublier tout cela ? Les rêves qui l’avaient poursuivi pendant son incarcération lui semblaient bien ridicules. Aucune des images qui lui revenaient chaque nuit ne pouvaient égaler ce qu’il ressentait en ce moment. Et pourtant... il en avait rêvé….
Quelques secondes passèrent. Lorsque ses yeux se réhabituèrent à la lumière, il reprit ses esprits et observa l’arène. Après tout, il n’était pas seul. La flamme jaune mit un certain temps à se calmer, son cœur semblant prêt à exploser à tout moment. Finalement, il se ressaisit. Ce n’était pas la première bataille à laquelle il était confronté, et de par sa carrière de ninja, il ne pouvait reculer devant si peu. Il observa un court instant l’arène en elle-même afin d’y déceler une faille qui pourrait lui servir d’échappatoire. Mais c’était inutile. Tout semblait avoir été réalisé dans les moindres détails. Un dôme d’une couleur paliante entre l’écarlate et la transparence avait été installé au-dessus d’eux. Ceci, bien évidemment, avait été fait dans le but que nul ne s’échappe et l’ancien jônin de Konoha le savait. L’autre, consistait tout simplement à faire en sorte que la population d’Iwa ait la possibilité d’assister à cette carnificine qui faisait office de spectacle en toute sécurité. Comment ? Comment le peuple pouvait-il se délecter d’une telle exhibition ?
- LES VOILÀ ! hurla une voix masculine résonnant à travers la vastitude de l’arène. CHER PUBLIC, VOUS LES ATTENDIEZ TOUS AVEC IMPATIENCE. VOICI ENFIN LES CONDAMNÉS DE RANG S D’IWA GAKURE NO SATÔ, poursuivit-elle vite étouffée par les cris de joie et de folie poussés par le public en transe.

Dans les premiers moments,
J’ai cru qu’il fallait seulement se défendre,
Mais cette place est sans issue,
Je commence à comprendre.

Le blondin put se rendre compte que bien d’autres ninjas y avaient été menés avant lui. Ils ne devaient pas être moins d’une trentaine. Tous s’étaient arrêtés auprès de la porte par laquelle ils avaient pénétré dans l’arène et se guettaient mutuellement, prêts au combat. Il l’avait compris au moment même où il avait foulé ce sable aride glacial. Les regards que s’échangeaient les différents hommes étaient aussi limpides que l’eau de roche. Il n’allait pas pouvoir se contenter de se défendre. Tous les autres ninjas qui avaient été menés sur ce sol allaient se battre pour la même raison que lui. Pour en avoir fait l’expérience à plusieurs reprises, il savait que l’homme n’était en rien différent de l’animal. Lorsque tout se résumait à une question de survie, même le plus pacifique être humain se laissait guider par son instinct sauvage naturel.

- CONDAMNÉS, reprit la voix, s’adressant cette fois-ci aux ninjas qui se tenaient au centre de l’édifice. BIENVENUE DANS LA CELÈBRE ARÈNE DU VILLAGE CACHÉ DES PIERRES !
- Bienvenue ? pensa le blond. Voilà un terme bien mal choisi…
- SACHEZ QU’AUJOURD’HUI EST UN GRAND JOUR POUR VOUS. L’homme marqua une courte pause, puis reprit. DANS SA GRANDE MANSUÉTUDE, OONOKI KUROTSUCHI-SAMA, LA QUATRIÈME TSUCHIKAGE A DÉCIDÉ DE VOUS ACCORDER VOTRE LIBERTÉ.

Le shinobi aux yeux bleus réprima un rire. Malgré la tournure sombre et dramatique qu’avaient prise les évènements, il ne pouvait s’empêcher de trouver le discours de cet homme comique. Mansuétude et liberté ? Après tant d’années soumis aux tortures les plus cruelles ? Tenir une allocution si hypocrite en public ne pouvait désigner que deux capitales choses. Soit le peuple d’Iwa vivait dans l’ignorance la plus totale sous un régime approchant dangereusement celui de la dictature, soit ses dirigeants pensaient sérieusement que les ninjas qu’ils avaient capturés étaient dépourvus d’un quelconque intellect. L’agitation et les insultes lancées par les autres ninjas condamnés prouvèrent qu’ils en étaient arrivés à la même conclusion.

- ET MAINTENANT, fit la voix. AFIN DE PORTER HOMMAGE À CETTE BONTÉ INÉGALABLE, VEUILLEZ VOUS RENDRE AU CENTRE DE L’ARÈNE ET VOUS ALIGNER FACE À LA LOGE AU BLASON D’IWA. FAITES HONNEUR A KUROTSUCHI-SAMA D’UNE COURTE RÉVÉRENCE. UNE FOIS CELA FAIT, JE DONNERAI LE SIGNAL ET VOUS POURREZ COMBATTRE. LE DERNIER SURVIVANT SERA ÉPARGNÉ, SELON LES DÉSIRS DE LA QUATRIÈME DU NOM.

Se sentant plus qu’outragés, les ninjas les plus proches du blond reprirent leurs insultes en ajoutant cette fois-ci d’autres gestes qui prouvèrent leur mécontentement. Bien que partageant leur point de vue, l’ancien ninja de la feuille, lui, préféra s’approcher de la loge en question. Il avait beau rester un ninja avec son propre orgueil, il savait que quiconque s’opposerait aux directives serait puni. Son intuition ne lui fit d’ailleurs pas défaut. En l’espace de quelques secondes, un groupe d’Anbu surgit de nulle part, et immobilisa les deux contestataires. Ils les menottèrent puis les trainèrent hors de l’arène.

- Non, non, nooooon ! hurla l’un des deux pauvres hommes s’accrochant désespérément au sol. Ne les laissez pas m’emmener… Aidez-moi !
- BIEN, reprit la voix comme si de rien n’était. CES DEUX HOMMES VOUS SERVIRONT D’EXEMPLE. SACHEZ QUE CE TYPE D’ATTITUDE NE SERA PAS TOLÉRÉ. MAINTENANT, EN RANG.

Bouillant de rage, mais bien conscient de la situation dans laquelle il se trouvait, l’ex jônin de Konoha ravala sa fierté et rejoignit la ligne qui avait été formée. Lorsqu’il se glissa aux côtés des autres ninjas, il observa les tenues militaires de ses pairs et put se rendre compte qu’il était le seul ninja de Konoha. La plupart des hommes qui constituaient la ligne de militants flétris appartenaient aux villages de Kiri et de Kumo.
- BIEN, reprit la voix. CONDAMNÉS, SALUEZ !

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les hommes se tenant sur le sol rocailleux de l’arène s’inclinèrent tous en hommage à cette femme qui dirigeait le village qui les avait capturés et qu’ils haïssaient plus que tout. Ils savaient pertinemment qu’ils n’avaient pas le choix et que s’ils espéraient pouvoir sortir vivant de cette situation cauchemardesque, le mieux était de se plier aux ordres.

****

Assis dans l’une des loges qui présidait les gradins du public, un homme assistait au déroulement de cette exécution présentée telle une mascarade. Etrangement, il ne put s’empêcher de rire, chose qui n’échappa pas à l’œil attentif de l’un des deux hommes qui avait été choisi pour composer sa garde personnelle.

- Quelque chose vous amuse-t-il, Hokage-sama ?
- Amuser ? Pas vraiment, répondit le septième dirigeant du village caché des feuilles. Je riais plutôt face à l’habileté de la dernière Tsuchikage. Je ne peux m’empêcher de considérer que Kurotsuchi Onoki est une kage à ne pas mésestimer.
- J’ai peur de ne pas suivre votre raisonnement, insista le ninja des forces spéciales de Konoha.
- Et bien… Comment dire cela ? Torashiro, te souviens-tu de l’état dans lequel se trouvait Iwa lorsque la guerre s’est terminée ?
- Oui, répondit le dénommé Torashiro d’un ton rageur, sidéré par le fait que l’homme qui s’était emparé du titre d’Hokage ait osé faire référence à cette guerre, sachant le rôle qu’il y avait eu.
- Donc, tu es d’accord avec moi lorsque je dis qu’Iwa est sortie grandement affaiblie de ce dernier conflit, poursuivit l’Hokage nullement dérangé.
- Haï, concorda celui qui avait obtenu le surnom de tigre blanc au sein des escouades d’Anbu de la feuille.
- Tu en arrives donc aux mêmes conclusions que moi, n’est-ce pas ? Observe par toi-même à quel point ce village s’est métamorphosé. Je peux te garantir qu’aucun village ninja de cette péninsule n’oserait initier un quelconque conflit avec Iwa gakure no satô, quelles qu’en soient ses raisons. Nous sommes forcés de reconnaître que la quatrième Tsuchikage a fait un beau travail.
- Certes, maître. Vous avez entièrement raison… Pourtant, en tant que membre des forces militaires de Konoha, je suis sûr que notre village pourrait faire face à Iwa et lui tenir tête pendant fort longtemps. Je ne pense pas qu’Iwa soit réellement supérieur à Konoha.
- Ahahah, fit le septième du nom ne pouvant s’empêcher de s’égayer face à la tirade de son garde du corps. Tu es ce que l’on peut appeler un patriote alors, Torashiro.
- Non, non, maître Hokage. Pas le moins du monde. Je suis on ne peut plus sincère lorsque j’affirme que Konoha pourrait tenir tête à Iwa et diminuer ses forces.

Voyant que cette conversation prenait une tournure plutôt dangereuse, le dernier Hokage cessa de rire et coupa son ninja qui s’apprêtait à lui divulguer son raisonnement.

- Certes. Konoha pourrait peut-être le faire, en effet. Mais je n’y vois pas une quelconque utilité pour Konoha, si ce n’est celle de nous attirer des ennuis. Nous possédons pour le moment d’excellentes relations avec le village caché des pierres, et puis, il est important de savoir que nos principaux alliés consolident leurs forces, à l’inverse de ceux qui pourraient devenir de potentiels ennemis, comme Suna, par exemple.
- Si je puis me permettre de partager mon point de vue avec vous, Hokage-sama, je suis d’ailleurs surpris en ce qui concerne ce sujet. Suna, lui aussi, est un village qui a maintenu d’excellentes relations avec nous pendant beaucoup d’années. Je ne comprends pas pourquoi ils pourraient être considérés comme nos ennemis. Le maître Kazekage n’essaye-t-il pas de créer une certaine intimité avec vous ?
- Pfff, souffla l’Hokage mécontent. Il s’est trop attaché à mes prédécesseurs et il s’immisce beaucoup trop dans les affaires internes de Konoha. De plus, je suis loin de partager les mêmes points de vue que lui. S’il croit que la grandeur d’un village ninja peut se construire avec l’essence du pacifisme, il fait fausse route. Et puis, c’est quoi cette nouvelle volonté du vent dont on entend tant parler ? C’est grotesque… Depuis quand est-ce qu’un Kazekage peut se faire respecter avec des idéologies telles que le pacifisme et toutes ces autres sornettes ? L’entente avec ses troupes… La bonté… L’indulgence… La tolérance et la souplesse d’esprit… Ah, elle est belle la réputation du chef de Suna, railla l’ombre du feu. J’ai bien peur que ses facultés d’intelligibilité et de lucidité aient été aveuglées par son amitié trop forte avec le traître du village. J’irais même jusqu’à dire qu’il cache ses faiblesses derrière cette politique de paix.

Outré par de tels propos, le tigre blanc de la feuille serra les poings. Il n’aimait pas que l’instigateur du village caché des feuilles tienne des propos. Il n’aimait d’ailleurs pas non plus que l’on puisse faire référence à la flamme jaune en sa présence. C’était un héros qui avait été déchu de son titre, accusé de traîtrise. Mais plus encore. Dans le passé, la flamme jaune était l’un de ses vieux amis, tous deux étant issus de la même promotion. Torashiro n’avait rien pu faire lorsqu’il avait appris sa nouvelle condition ce fameux jour. Mais il ne pouvait croire toutes les fabulations et accusations qui avaient été faites sur le héros de guerre. L’héritier des Namikaze était tout simplement incapable d’agir ainsi s’il n’en avait pas reçu l’ordre.


- Je comprends, Hokage-sama. Mais vous pensez que la politique mise en place à Suna est si mauvaise que cela ? Suna a tout fait pour consolider ses forces depuis la perte du Yondaime Kazekage. Sachant qu’Orochimaru avait tué l’homme le plus fort du village, le village du pays du vent avait besoin d’un nouveau leader…. D’un homme qui puisse inspirer les troupes. Pensez-vous qu’ils aient fait un mauvais choix en élisant Sabaku no Gaara ? Après tout, avant cela, il était considéré comme l’arme secrète de Suna.
- Tssss, railla l’Hokage avant de rajuster son chapeau. Foutaises ! Gaara est un faible, rien de plus.
- Mais alors, vous êtes d’accord avec moi lorsque j’affirme que Sabaku no Gaara était l’homme idéal pour inspirer les troupes. C’était le seul homme à même de mener une telle tâche. Après tout, n’importe quel village a besoin d’un homme qui puisse les motiver, même s’il les dirige.
- Il suffit Torashiro, gronda le chef militaire. Si tu continues à tenir un tel discours auprès de moi, je te destitue de ton poste dès demain. Comme je l’ai dit, Gaara est un faible et rien de plus. La force d’un village ne peut se construire qu’avec une politique de peur, de crainte et une légère touche de respect. Nous vivons dans un monde de ninjas, pas de philosophes.
- Hai, Hokage-sama, répondit le tigre blanc avant de s’incliner respectueusement et de regagner sa place.

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- BIEN, proféra la voix. CHER PUBLIC, J’AI LE PLAISIR ET L’HONNEUR DE POUVOIR DÉCLARER LES JEUX OUVERTS. CONDAMNÉS, COMBATTEZ ! QUE LE MEILLEUR GAGNE.

Au moment même où le signal fut donné, un vacarme assourdissant envahit l’arène. Les spectateurs venaient d’hurler à en faire trembler le sol, tandis que les portes que les condamnés avaient utilisées venaient tout juste d’être refermées. L’air lui-même semblait s’être empli d’une ahurissante tension. L’ancien jônin de Konoha recula de quelques pas, mettant ainsi la plus grande distance possible entre lui et les autres condamnés qui en avaient fait de même.
Il comprima fortement ses poings et son cœur s’accéléra. Cela faisait si longtemps… Allait-il s’en sortir ?

Ils ont refermé derrière moi
Ils ont eu peur que je recule.
Je vais bien finir par l’avoir,
Cette danseuse ridicule…

Est-ce que ce monde est sérieux ?




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