Fiction: Ame

Neji Hyuga a un rendez vous très spécial. Il doit se replonger dans une histoire qui le hante depuis 4 ans.
Classé: -12D | Drame / Tragédie | Mots: 2187 | Comments: 0
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Senri Hotaru (Masculin), le 17/03/2011
Je m'attends pas à un gros succés pour cette fic qui ne comptera qu'un chapitre. mais sait on jamais. Les insomnies j'aime ça <3



Chapitre 1: Pluie



-Monsieur Hyuga peut-on commencer ?


Encore un jour de pluie voilà ce qui me hante, les jours de pluie. Et pourtant ce n’est pas ce qu’il manque par chez moi. Ame, le village de la tristesse. Voilà 4 ans que j’y habite et pas un jour ne passe sans que les larmes des cieux ne coulent. Pourtant après 4 longues années, en étant replié sur moi-même, j’aurais dû me faire à l’idée que la mort frappe sans arrêt, intentionnellement ou pas.
Il y a 4 ans, il pleuvait et beaucoup. Ce qui était anormal dans ma ville natale. Habituellement il ne pleut que quand la mort frappe, ce jour là ne fit pas exception. J’étais quand même loin de me douter que ce serait quelqu’un de si proche de moi qui me quitterait à jamais, de cette façon là.

Ino….

On s’était mis en couple il y a déjà 8 mois quand elle est…Partie. On montait nos projets au gré des missions, des examens et de la vie « normale » comme elle aimait l’appeler quand on prenait quelques jours de congés.

Notre rencontre ?
Pour paraître cru, elle était magique. Une simple altercation entre deux grands esprits et un coup de foudre. On avait chacun un assez fort caractère ce qui expliquait autant nos disputes explosives que nos débats passionnés. Comment ne pas aimer une femme qui nous tient tête et de trouver ça tellement sexy quand elle s’approche de vous, les sourcils froncés avec une moue entre la boudeuse et la catcheuse. Et pourtant elle a conquis mon cœur et mon cerveau en l’espace de quelques minutes. Etrangement nos attentes étaient similaires, je la comblais physiquement mais si je n’avais pas eu ce regard froid d’indifférence qui cachait une passion dévorante elle serait partie aussi vite que j’étais tombé sous son charme.

Souvent on nous dit que les grandes douleurs sont muettes, mais aujourd’hui j’ai appris que c’est parfois l’oreille qui fait défaut. Ou tout simplement on est bernés par l’image que les autres nous donnent d’eux. On s’attache au superficiel mais les cicatrices les plus apparentes sont aussi celles que l’on dissimule avec le plus de talent.

Et quel talent elle avait. Jamais elle ne montrait pas ce qu’elle pensait réellement, ce que tout le monde, y compris moi, prenait pour de la dissimulation, aujourd’hui j’ai compris que c’était son bouclier ou son masque. Elle cachait sa souffrance derrière un sourire éblouissant et passait pour une fille joyeuse et pleine de vie alors qu’à l’intérieur elle criait, se déchirait et pleurait.

J’en viens à ce jour, ma vie avec elle n’a aucune espèce d’importance pour notre séance.

Un jour d’été sous la pluie, j’aime la pluie mais je la hais. On devait simplement se retrouver chez elle puis partir voir des amis. Plusieurs fois j’ai tenté de l’appeler pour lui que j’avais du retard, une mission de dernière minute me prenait plus de temps que prévu mais je lui assurais que je serais là à temps.
Après une heure de labeur, je filai à travers les arbres puis les bâtiments de Konoha pour rejoindre la boutique de fleur des Yamanaka.

La pluie me rafraichissait le visage, mais j’avais quand même besoin d’une douche. Je sonnais. Deux fois. Trois fois. A la quatrième j’ouvris le portail et pénétra dans la maison attenante du fleuriste.
Je courus dans toute la partie basse de la maison l’appelant à grands cris.

-Ino ! Inoooooo ! Ce n’est pas drôle ! Si tu te donnes pas signe de vie je me tire !

Ironie de la chose n’est-ce pas ?

Aucune réponse, je décidai de me calmer, de reprendre mon souffle pour que les battements affolés de mon cœur ne résonnent plus dans mes tempes. Puis j’entendis deux choses distinctes. L’une était de la musique, elle faisait de ses filles qui chantent comme des casseroles sous la douche donc elle mettait la musique à fond pour ne pas être entendue. La seconde c’était l’eau qui coulait. J’en concluais donc qu’elle prenait son bain et qu’elle n’avait ni entendu mes cris ni mes appels.

Quand je repense à ça, je me dis que j’étais vraiment un crétin, je l’avais appelée une heure auparavant et elle n’avait pas décroché, d’accord les filles sont longues dans la salle de bain mais une heure pour se laver c’est un peu extrapoler leur incroyable manière de nous exaspérer, non ?

Revenons aux événements passés…

J’en profitais donc pour rejoindre la cuisine, saisit un torchon et m’essuya le visage. Malgré le fait que je sois trempé jusqu’aux os, la course dans le village m’avait assoiffé je pris donc aussi un grand verre d’eau et commença à patienter.

Un quart d’heure plus tard, une fois sec plutôt, je me suis dis que j’allais attendre dans sa chambre. Je montais alors les escaliers en pierre, silence de mort dans la maison à part le boys band du moment et l’eau qui coulait à flots.

Sa chambre…… sa……chambre…….. Je ne me souviens de rien de cette pièce. Ou plutôt je me suis interdit de me rappeler de cette chambre. J’en aurais trop souffert. Les deux images qui resteront gravés à jamais dans ma mémoire sont la photo de nous au retour de notre mission à Kumo, bronzés souriant, heureux. Et une lettre. Sa lettre posait dessous le cadre rouge d’un souvenir.

En rentrant j’ai de suite vu le changement, les rideaux tirés la lampe de bureau éclairant le cadre et la lettre. Je parcouru la missive et en quelques secondes je me retrouvais devant la salle de bain à tambouriner à la porte.

BAM BAM

-Ino tu m’entends ?!

BAM BAM

-Oh mon dieu Ino réponds-moi !

BAM….

La porte s’effondre.

Et je l’ai trouvée, là dans la baignoire. Les yeux ouverts fixant une chose qu’elle seule sait. Sa bouche était entrouverte dessinant un dernier sourire. Son visage était maquillé pour la sortie, ses lèvres avait la couleur rose qui paraissait naturel mais qui ne l’était pas, son mascara et son eye liner faisaient ressortir ses magnifiques yeux bleus. Mais toute trace de vie l’avait quittée. Sa peau était blanche, ses yeux éteints ses narines ne frémissaient plus sous sa respiration.

Je mis plus de temps à comprendre qu’elle était entièrement habillée dans l’eau de son bain.

Mes yeux observaient la scène qui se jouait devant moi. Mon cerveau ne fonctionnait plus. Il me disait de ces conneries.

-Tu sais très bien ce que tu vois…

- Non ce n’est pas vrai, elle n’est pas….

-Si accepte-le !

-NON ! FERME-LA !

Pui se fut le blanc, je m’écroulais à genoux devant la vaste baignoire, fixant sans les voir les poignets de l’être que j’aime tant. Et enfin le néant. Ma volonté ayant eu le pas sur mon intellect, je me suis déconnecté de la réalité. L’eau du robinet coulait toujours, se répandant sur le carrelage bleu et me retrempant par la même occasion.

Je ne sais combien de temps il s’est écoulé. Une sensation sur ma cuisse me tira partiellement de mon songe.

Mon téléphone vibrait. Je décrochais sans regarder le numéro et ne dis rien….

-Neji, c’est Oichi. Neji !?

Silence. La flotte débordant encore.

-Neji qu’est ce qu’il y a ?! Je n’arrive pas à joindre Ino. Elle est sous la douche ?

Toujours rien.

- Réponds-moi ! Hystérique.

-I…..No….sang…..Mmmm, bégayai-je

Silence à l’autre bout du fil, coup d’accélérateur. Crissement de pneus.

Le téléphone m’échappa et la batterie sauta. Et je m’allongeais dans l’eau cachant mes larmes grâce à l’eau rougit.

Un cri c’est tout ce que je me rappel ensuite, un énorme cri de désespoir, de peine puis un choc. J’ouvris un œil et découvris le visage d’Oichi Yamanaka livide, mais endormi. Des mots affolés m’arrivèrent aux oreilles. Ambulance. Urgence.

Je refermais les yeux, prêt à me noyer une nouvelle fois dans ma torpeur mais quelqu’un en décida autrement.
Une poigne ferme mais tremblante agrippa le col de ma chemise et me secoua violemment.

-Neji expliques moi ! Inoichi la voix aussi fébrile que sa poigne.

-Lettre…Bu ….reau….
Il me lâcha et je heurtai de nouveau le sol humide. Il revint les larmes aux yeux, le visage déformé par la peine et la haine. Je ne comprenais pas d’où venait cette haine, je ne ressentais plus rien hormis les morceaux de mon cœur s’enfonçant dans les ténèbres les uns après les autres.

Il prit sa femme par les aisselles et la traîna ailleurs.

Encore une fois je m’enfonçais dans le noir de mon vide. Puis des sirènes.

Un instant de lucidité de ma part, sans doute. Ou alors la morsure de l’eau froide qui m’avait inondé me rappela à l’ordre. Je ne le sais mais je pris conscience du robinet et le fermais. Je restais accoudé au rebord de cette baignoire, jusqu’à ce qu’on me jette dans un coin. Ma tête cogna contre le lavabo et je sombrais. La dernière chose que ma tête vit s’était un homme soulevant le corps inerte de mon âme sœur. Sa tête roula sur le bras de l’homme, ses yeux toujours ouverts tombèrent sur moi. Puis le noir.

7 jours plus tard je me réveillai, sans mémoire des événements, jusqu’à ce que l’on m’apprenne la vérité. Les images surgirent toutes dans un chaos de sensation, de poids et de vide.

-Que s’est-il passé ?

Avant l’enterrement et le déménagement des Yamanaka, il y eu un procès non médiatisé à la demande des deux parties une faible mention dans le journal local. Le meilleur ami d’Inoichi, Shikaku Nara a violé Ino pendant son enfance.

Il paye son crime dans les prisons de Konoha où il subit les sévices qu’il a fait subir à Ino.

Je n’ai pas assisté à l’enterrement, je n’ai plus aucune affaire qui me relie à Ino sauf ma mémoire. Ma mémoire qui est infaillible et qui se rappelle de chaque instant de bonheur désormais obscurcis par un voile noire.
Je suis passé par autant de phases de dépression que les psychiatres comptent de maladies mentales. La plus dure fut celle du déni. Puis la fuite. Depuis quatre ans je suis seul dans un appartement vide. Me repassant encore et encore, l’histoire de ma vie.

-Pourquoi avoir accepté de venir me parler ? Alors que cela fait 5 mois que je vous appelles ?

Dans votre message vous disiez écrire un livre sur les suicides d’enfants violés, Ino en est l’exemple le plus concret. Aujourd’hui je peux dire ce que je n’ai pas vu alors.

La peur de l’engagement, le stress de la vie intime. Le contact masculin.
Chaque baiser a du être une torture pendant un long moment jusqu’à ce qu’elle accepte enfin l’idée que je ne lui ferais jamais aucun mal. Chaque caresse était un rappel à cet affreux souvenir pourtant elle est passé au dessus de tout ça. Et…

- Excusez-moi de vous couper Monsieur Hyuga. J’ai une question pour vous personnellement. Avez-vous déjà songé au suicide ?

Oui j’ai tenté plusieurs fois de mettre fin à mes jours, aujourd’hui le souvenir d’Ino est dans mon cœur et ma tête je suis le seul à pouvoir expliquer qui elle était et pourquoi elle a perdu la vie.

Et puis elle m’a ordonné de vivre pour elle.

-Que vous reste-t-il réellement d’elle ?

Cette bague autour de mon cou et cette lettre dans ma poche :

[i]J’en ai plus la force. A la personne qui trouvera mes derniers mots. Sache que toute chose a une raison, la mienne est en rapport avec le meilleur ami de mon père S N. Je ne le supporte plus.

Je sais très bien que le suicide n’est pas la solution mais j’en arrive maintenant à me dégouter. Ces images tournent dans mon cerveau, me hantent. J’ai du mal à accorder ma confiance à d’autres, ma haine envers lui est telle que je me fais du mal pour l’oublier. Tous ces accidents anodins sont l’expression de ma rage. Je prie pour que mon acte désespéré aboutisse à quelque chose.

Papa, Maman, désolée, votre amour et votre soutien malgré mon secret m’ont permis de vivre plus longtemps que j’espérais. Ceci n’est pas votre faute, c’est mon choix.

Neji si c’est toi qui trouves ma …lettre. Je t’aime, je ne t’ai jamais menti sur ce point. Je sais que tu avais prévu de me demander en fiançailles ce soir, je dis oui. Je sais que je ne serais plus là pour toi mais je veux que tu te battes, que tu surmontes cette épreuve. Je t’ordonne de vivre pour moi, pour que mon souvenir fasse avancer les choses. Adieu mon tendre amour[/i]

Je hais la pluie mais je l’aime car chaque goutte qui tombe sur mon visage me déchire le cœur et me guéris. L’amour que j’éprouve pour Ino, est gravé dans mon âme. J’en souffre mais j’aime ces souvenirs. Je déteste la pluie et je l’aime donc je me suis installé dans le seul endroit au monde où le ciel pleure, mais je sais que chaque goutte est en fait l’amour qu’Ino m’envoie pour me soutenir dans le combat qui me la arraché.

-Merci Monsieur Hyuga. A la semaine prochaine…





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