Fiction: Un paradis ensanglanté (terminée)

Une île inhabitée depuis des siècles comme destination de vacances. Un choix étrange, et lourd de conséquence... Disparition, paranoïa, tension, horreur, fantôme, meurtres... Malgré les liens d'amitié qui les unissent depuis l'enfance, rien n'est plus fort que l'instinct de survie... Place au massacre ! Ne vous faites pas d'illusion...Sur une île personne ne viendra vous sauver....
Classé: -12D | Action/Aventure / Horreur / Mystère | Mots: 42586 | Comments: 75 | Favs: 48
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naruto_best (Masculin), le 04/04/2011
Quel sont les limites ? Ou se trouve la frontière entre action de bonté et acte désintéressé ?
Un mensonge en entraîne au autre...




Chapitre 8: Entre humanité et égoïsme



Suigetsu et Temari arrivèrent avec des moyens dérisoires, deux bassines d’eau, largement inférieures techniquement pour éteindre le feu. Lors de leur remplissage, ils avaient discuté du plan le plus efficace à adopter. Trop longues à remplir, il fallait limiter les aller-retour ; en outre, la taille du feu était trop ample pour pouvoir l'éteindre entièrement. Ils avaient même envisagé le pire… Ne rien faire et laisser continuer le feu à s’embraser. Après tout, ce feu était leur seul moyen de prévoir le pire et pour l’alimenter ils avaient perdu une grande majorité des biens de la maison. Mais, ils étaient avant tout humains. Terumi était leur camarade, ils l’avaient côtoyé durant leur scolarité, elle était leur amie et surtout elle comptait pour Konan. Ils arrivèrent au seuil de la porte les bras lourds, pour le plan ils avaient besoin de l’aide d’une troisième personne. Omoi était là, à l’extérieur il étouffait et s’était réfugié sur les marches de l’escalier, le regard morne.

- Viens nous aider, on va avoir besoin de toi !

Il se leva et les suivis. Ils croisèrent Itachi et Konan qui marchaient dans la direction opposée. Il la tenait toujours fermement pour la conduire à l’intérieur.
Les trois jeunes s’approchèrent du feu, il s’était écoulé deux minutes depuis que l’allumage du feu avait été constaté.

- Omoi bon, on te met vite au parfum. On n’a pas assez d’eau pour tout éteindre. On a qu’une seule tentative, donc on a pas intérêt à rater notre coup. On va jeter les deux bassines pour isoler Terumi des flammes momentanément. Toi, tu vas devoir la tirer aussi vite que possible, avant que les flammes ne vous englobent.
- Euh… Je peux dire quelque chose ?
- Nan on n’a pas le temps ! reprit Temari.
- Je refuse ! Pourquoi je devrais risquer ma peau pour ramener sa… Faut-il risquer une vie pour ramener une morte ?

Il n’y avait pas de réels grands risques pour celui qui tirerait Temuri, mais 1% c'était déjà trop pour une cause perdue à ses yeux.
Suigetsu posa la bassine, empoigna Omoi au col et le souleva. Le regard illuminé par la flamme, il le regarda dédaigneux et lui jeta :

- Regarde-la !

Omoi se retourna vers le brasier la sueur aux tempes.

- Ose me dire que tu ne veux pas épargner ça à son corps ! Si tu n’y vas pas, c’est moi qui t’y envoie !

C’était leur troisième altercation en une nuit. Plus il criait, plus les larmes montaient aux yeux de Suigetsu. Omoi regarda Temuri, elle était là, fragile, innocente, le feu lui brûlait doucement la partie inférieure du corps et remontait lentement. Le feu n’avait pas pris, miraculeusement au niveau de sa magnifique chevelure, sa tête était épargnée, pour le moment.
Le liquide lacrymal coula tout le long du cou de Suigetsu.
Omoi prit ses bras et le força à le lâcher.

-Très bien je le fais !

Suigetsu le regardait étonné, en acceptant qu'Omoi avait remonté dans son estime. Mais plus important, il ne s’était pas résigné à accepter, il s’était convaincu que sauver son corps était de son devoir, non une obligation. La ferveur qu’il mit à la suite des opérations réjouit le jeune adolescent aux cheveux blancs, qui l'observait admiratif. Chacun se positionna.
- Vous êtes prêts ? On aura qu’un seul essai…

- À trois !
- Un…
- Deux…
- TROIS !!!

Itachi était assis dans la salle principale dans le coin du canapé. Plus aucun d'entre eux ne voulait remonter, la présence de Saï en haut les hantait. Konan était couchée, la tête posée sur les jambes d’Itachi. Elle s’était assoupie à la seconde où il l’avait posé. Itachi la regarda et son cœur se noya dans la tristesse lorsqu’il sentit qu’elle souffrait et cela même en dormant. Elle venait de perdre son amie d’enfance. De plus, c’était elle qui avait confié les bouteilles de pétrole à Terumi. Il n’y avait même pas de raison particulière de les vider tout de suite puisque le feu ne devait être allumé qu’aux premières lueurs de l’aube. Konan était prise des plus affreux remords qui puissent exister et mourait lentement de chagrin. C’est ce que ressentait Itachi. Il s’approcha d’elle et, lui caressant ses cheveux, lui souffla en laissant échapper une larme :

- Tu n’y es pour rien… C’est moi qui ai eu l’idée de ce feu. Haïs-moi, maudis-moi, mais ne t’en veux surtout pas…

Il repensait aux cours d’anglais. Les souvenirs de Terumi et Konan assises juste devant lui, joyeuses et enjouées. Toutes deux étaient très amusantes, surtout Terumi, avec son très mauvaise accent, elle amusait particulièrement ses deux camarades.

- How are you today ?
- Fine thanks…… Pourquoi tu rigoles ?
- Nan… Pour rien. Mais tu la veux fine comment ta baguette ?

Itachi et Konan éclatèrent de rire.

- ...Quoi ?
- Il t’embête ne fait pas attention, ta prononciation est parfaite.

La remontée de ces souvenirs l’ému, il sourit et émit un léger rire qui raisonna dans le salon.

- How are you today ?
-…

Le silence lui répondit de lui-même.
À présent il devait oublier, une seule chose lui importait, s’occuper de Konan, lui éviter le plus de souffrance possible.

- À présent, je serais ton ange gardien... Je te protégerai de toute cette misère humaine...

Il continuait à la voir dormir, sentant son corps se lever et se baisser sous le coup des inspirations et expirations. Soudain, Omoi rentra dans la pièce en courant et s’arrêta d’un coup comme surpris de trouver Itachi aussi vite.

- Je crois qu’elle est encore en vie !

Il le regarda étonné, presque choqué non pas par la nouvelle, mais parce qu’il ne l’avait lui-même pas envisagée jusque-là. Personne ne l’avait envisagé ! Konan dormait profondément, il décida qu’il en resterait ainsi. Il leva sa tête pour pouvoir se dégager et mit un coussin avant de la reposer. Il s’approcha d’Omoi avant de jeter un dernier coup d’oeil à Konan. Elle semblait paisible…
Sur le seuil Itachi put observer au loin deux silhouettes penchées sur Terumi.
Il se dépêcha, une fois sur place il interrogea Suigetsu.

- Qu’en est-il ? Est-elle vraiment encore en vie ?
- Ita, on a réussi à la sortir du feu, ou j’devrais plutôt dire qu’Omoi a réussi. Quand on l’a posé son visage bougeait. Puis, Temari a vérifié si son cœur battait toujours et elle croit avoir distingué quelque chose.
- C’est vrai ?
- Oui enfin il me semble que ce sont des battements, c’est tellement léger que je n’en suis pas sûre.

Son corps inférieur avait été gravement atteint, à certains endroits plus de cinq couches de peau avaient disparu, laissant presque perceptibles les muscles de Terumi. Des parties noires laissaient couler du sang pourpre qui venait sécher sur les plaies de la jeune brûlée.
À partir des mains tout le haut du corps avait été admirablement entretenu.

- On a pas de soins dans la maison ?
- C’est pas un hôpital ici…dit Temari résignée… On a juste le nécessaire, mais je peux aller le chercher.

Elle s’éclipsa.

- Ita… Comment elle a atterri là ? Tu penses à un accident ?
- J’en doute… Les accidents sinon y'en a beaucoup en ce moment, et puis on l’aurait entendu crier. À mon avis, elle était évanouie lorsque qu’elle a atterrit dans le bûcher ou peut-être qu’on a pas fait attention également… Il ne faut négliger aucune piste.
- Si Sasuke la voit comme ça… Il va tous nous buter…

Itachi n’avait pas pensé au compagnon de la victime et effectivement, il n’imaginait même pas sa réaction. Son envie de la sauver devint tout à coup encore plus fort.

- Regarde Itachi !

Il s’approcha de son visage, les sanglots étaient perceptibles.

- Elle est en vie tu vois !

Itachi ne laissa pas éclater sa joie ; il savait pertinemment que ses chances étaient faibles…
Soudain, les paupières qui laissaient passer ces pleurs s’entrouvrirent.

-Terumi ! Terumi tu nous entends ?

Elle ne bougea pas, ses yeux continuaient de ruisseler, mais ne réagissaient pas aux appels d’Itachi.

- Parles-nous je t’en supplie !

Il ne savait pas que ses poumons avaient partiellement brûlés, carbonisés par l’air bouillant qu'elle avait respiré et elle en mourait à petit feu. Ses lèvres bougèrent, mais aucun son ne sortit.
Temari revint, elle n’avait que du désinfectant, des bandages, des garôts, de la morphine, des pansements et enfin une fusée de détresse.
Terumi bougea ses lèvres et Itachi crut comprendre le message.

- Elle souffre Itachi , dit Temari.
- Evidemment qu’elle souffre tu crois que je le vois pas ! Elle est brûlée au troisième degré qu’est-ce que tu attends pour lui donner de la morphine ?!

Elle lui en injecta aussitôt.

La patiente toussa sans bruit, crachant un mince filet de sang au visage d’Itachi qui se tourna de suite vers elle.

- Terumi qui t’a fait ça ?

Ses yeux s’étaient fermés…
Les larmes d'Itachi rejoignirent l'affluent formé par le sang, projeté par la jeune fille mourante, et se transformèrent en un torrent de larmes sanglantes.

- Administre-lui une autre ampoule…
- Encore ?! Elle est dans un état stable stationnaire, il n’y a aucune raison…
- Stable ?! Elle souffre à s’en crever les yeux !
- Hors de question que je te laisse la tuer Itachi !
- Tema, elle n’a plus d’espoir de survie ! Comment peux-tu rester insensible à ses appels ?
- Elle vie !
- Quelle vie ?

Les deux jeunes se levèrent simultanément pour s’affronter de leur regard.
Omoi les regardait, partagé, ignorant quel camp soutenir.
Suigetsu prit discrètement une autre ampoule alors que Temari mit à terre Itachi, il enleva le capuchon et la planta directement dans le cœur avant que blonde fougeuse ne puisse bouger. Temari voulut le frapper, l’injuriant de tous les noms, mais Itachi renversa la situation et l’emmena plus loin. Suigetsu s’approcha de l’oreille de Terumi et lui dit :

- Pardonne-moi, mais il vaut mieux que tu partes sans souffrir, au moins pour Sasuke…

Elle sourit et son corps resta figé dans cette expression. Suigetsu posa sa main sur son cœur. Il ralentit à quarante pulsations, trente, vingt, dix, puis s’arrêta dans un dernier soupir.

Omoi était resté là et avait regardé la scène, son cœur partagé entre l’envie de la sauver et de la soulager.

- Elle aurait pu nous dire qui était le tueur, on aurait pu enfin arrêter tout ça, innocenter mon frère…
- Personne ne sait si elle se serait réveillée… Il faut se résigner, elle n’est pas un objet dont on se sert pour pouvoir connaître la vérité, elle avait le droit de partir paisiblement.
- Bien sûr, c’est pour ça que je suis tout de même content...
- Mais tu as des remords n'est-ce pas ?
- Il n'y a pas de quoi être heureux Suigetsu... Nan, il n'y a vraiment pas de quoi être heureux d'avoir du faire ça.

Itachi avait ramené Temari dans la maison.

- Vous n’aviez aucun droit de la tuer ! Comptez pas sur moi pour mentir à Sasuke !

Les cris réveillèrent Konan, qui se leva encore la tête dans les nuages.

- Qu’est-ce qui se passe ?

Temari commença à parler, mais Itachi lui lança un regard si noir qu’elle s’arrêta à la première syllabe.
Elle tourna le pas et sortit furieuse à l’extérieur. On put l’entendre crier sur Suigetsu.
Il hésita longuement, il avait pensé que lui dire la vérité lui permettrait de la soulager d’intolérables remords.

- Terumi…

Il s’arrêta la voix tremblante, il élaborait des dizaines de scénarios, conséquences de chacun des prochains mots qu’il prononcerait. La bouche à demi-ouverte il reprit en la regardant droit dans les yeux :

-…elle n’a pas souffert, elle était déjà morte avant même d'être dans le feu.

Konan baissa les yeux, ses larmes séchées sur ses joues traçaient un chemin qui parcourait son cou jusqu’à venir fondre sur sa chemise bleu. Le mensonge d’Itachi ne la soulagea pas, elle se sentait peut-être légèrement moins coupable, mais il n’en reste pas moins… Qu’elle avait perdu sa meilleure amie ; et aucun mensonge ne pourrait lui soulager cette peine.
Il repensa à ce proverbe..."Mieux vaut une amère vérité qu'un doux mensonge."
Il aurait, en effet, peut-être mieux valu...



Beaucoup de larmes dans ce chapitre, faut bien mettre un peu d'émotion quoi U_U
J'espère que vous avez repéré tous les clins d'oeil au scénario de Naruto détourné concernant Itachi ;p

J'avais même pas vu, on vient de me le dire à l'instant ._.




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