Fiction: Naruto et les monstres du village.

Version imprimable




"La vieille avait vraiment besoin d'avoir quelqu'un d'autre sur le terrain? demandait Naruto qui appuyait son front sur le rebord de la fenêtre.
-Ne lui en veux pas, elle ne s'est jamais trompée sur ses décisions jusqu'à maintenant, disait Ebisu qui affichait un petit sourire de satisfaction.
-La dernière fois que l'on s'est vus, tu t'occupais de l'équipe de Konohamaru, que s'est-il passé ensuite ?
-Les petits ont grandit, ils ne m'ont pas retenu lorsque je suis parti rejoindre les Anbu.
-Je vois... Combien d'histoires de ce genre ai-je encore manqué à ce jour.
-Un bon paquet ! Mais je pense que c'est pas si mal, une fois revenu de cette enquête, tu pourras ainsi retrouver tout le monde et savoir ce qu'il se passe ici et là.
-Revenir de cette enquête, hein ?
-Oui, ce n'est plus une blague ce coup-ci, Naruto-kun. Ce gars n'est pas un simple psychopathe, c'est une machine à tuer durement entrainée, reste à savoir qui l'a créée, mais, j'ai ma petite idée là-dessus.

Ebisu laissa Naruto penser, perplexe, avant de suivre avec ceci.

-Suis-moi, on va aller chercher les infos.
-Je ne te suis pas, on dirait que tu as vraiment une longueur d'avance sur moi dans cette affaire.
-Du tout, j'ai juste frappé à la bonne porte.



C'était de très vieilles retrouvailles, un peu froides, mais elles n'empêchaient pas un bon retour aux sources pour nos deux compères. C'était, comme avant, de vieux entrainements pour bien démarrer.

-Dans ce genre de métier, il faut savoir contrôler son tempérament, tu te rappelles quand je t'apprenais à maitriser ton Chakra ?
-Ne me rappelle pas ces vieux souvenirs de gosses... J'ai depuis longtemps-
-Passé le cap hein ? Uh uh uh, t'es resté le même jusqu'au bout. Plus sérieusement, il ne s'agit pas de rire ou de pleurer dans ce métier, si tu te sens capable de t'apitoyer sur le sort de tes victimes, alors le criminel aura raison de toi comme de ces dernières.
-Je vois ce que tu veux dire, mais comme tu me connais si bien, tu dois savoir que j'ai encore l'impression de tout comprendre et donc, de faire face à chaque situation.
-C'est surtout pour ça que je t'en parle, je veux que tu comprennes que tu ne pourras pas faire face à chaque situation.


Comme avant, de lourds efforts...

-Madame ! Nous ne- s'écriait Ebisu avant de se prendre un seau d'eau en pleine tête.
-Allez-vous en jeune racaille ! s'écriait une grand-mère effarouchée.



-J'ai pas vraiment compris le sens du dernier exemple... murmurait Naruto qui se tenait le menton, l'air niais.
-Ne te moque pas de moi!! s'écriait Ebisu qui projeta le seau à l'aide de la vapeur qui s'échappait de ses oreilles.
-Bon, on peut passer aux choses sérieuses maintenant ?
-Oui, de toute manière, nous sommes arrivés.

L'immeuble qui leur faisait face était gris, froid, et sombre, c'était en l'occurrence un vieil immeuble abandonné datant de la création du village, de mauvaises histoires circulaient à son sujet, des prises d'otages qui auraient mal tournées, ainsi que des règlements de compte entre membres de clan.

-Et on est venu ici pour...? demandait Naruto qui semblait sceptique.
-Enquêter, on nous a signalé la disparition de trois jeunes filles dans les environs, tu vois la vieille à qui on a parlé tout à l'heure? Il s'agit de la grand-mère de deux d'entre elles, des jumelles si tu veux tout savoir.
-T'as encore d'autres détails aussi subtiles à me donner ?
-Oui, elles sont toutes les trois vierges, disait Ebisu en effaçant immédiatement son sourire.
-Qu- Quoi ?!

Naruto comprenait à moitié l'idée, mais cela lui pesait sur le cœur plus qu'autre chose, était-ce ça qu'Ebisu voulait lui faire affronter ?

Il y avait dix étages, mais c’était les cinq qui composaient le sous-sol qui intéressait Ebisu. A l'entrée, une trace de sang ornait le mur, elle datait de trois semaines à l'intuition de Naruto, chose qui ne le trompait pas avec son parcours au sein des médecins légistes.
Mais la chose la plus accablante était les traces de griffes sur le mur de l'escalier qui descendait.

-Des doigts humains, à coup sûr, on peut voir des morceaux d'ongles sur les marches, disait Naruto dont le regard s'éteignait.
-Oui, je pense que c'est-ce qu'on est venu chercher.

Il n'y avait pas de poussières dans le bâtiment, hors, c'est le premier signe d'une activité humaine, ou du moins de la présence de corps. Les deux ninjas descendirent doucement l'escalier jusqu'au premier sous-sol, mais il n'y avait rien, il fallut attendre qu'ils atteignent le troisième sous-sol pour découvrir quelque chose.

-Un .... bras ? se disait Naruto qui le tenait entre ses deux mains.
-Ne fais pas cette tête ! On te sent prêt à vomir à tout instant. Repose-le, je vais contacter le commissariat.

Naruto tremblait, une froideur suintait de son cœur jusqu'aux extrémités de ses doigts, le bras n'avait pas été découpé soigneusement, mais arraché à main nue.

-QG, ici le feu de Konoha, nous avons trouvé un élément suspect au troisième sous-sol de l'immeuble abandonné du quartier d'Imu, il nous faudrait des renforts, terminé.
-Feu de Konoha, ici QG, Nous vous envoyons la patrouille de Naki, terminé.

Le grésillement de la radio d'Ebisu réveilla Naruto et le tira de son lent frisson, il laissa tomber le bras à terre puis, sans en avertir son coéquipier, descendit au quatrième.

-Naruto ! s'écriait Ebisu qui s'empressa de le suivre.

Il retrouva son coéquipier à genoux dans une petite pièce du quatrième sous-sol, il y avait un grand lit sale, sur lequel se trouvaient deux corps démembrés, et en face du lit, une jeune fille dénudée qui était attachée par les poignets et maintenu debout à l'aide d'un système d'élastique.

-Elles... Elles... susurrait Naruto qui tremblait à nouveau.
-Se regardaient... elles se regardaient sub... Subir le même sort, murmurait la jeune fille debout qui était encore vivante.
-Vous êtes- vous êtes toujours vivante ! s'écria Naruto qui s'empressa de défaire les liens.
-Naruto... murmurait Ebisu qui le regardait pleurer à chaudes larmes.
-J'ai... j'ai subi à moitié leur sort, et maint... maintenant je voudrais m-... mourir, disait-elle avec peine.
-Mourir ? murmurait Naruto qui la fixait de ses grands yeux bleus.
-Vous... m'avez entendue, j'ai été... souillée, Je ... ne veux pas vivre avec ça sur la conscience.

Ebisu se retînt de soupirer, bien qu'il balança ses épaules de haut en bas comme s'il se débarrassait d'un lourd poids, puis se dirigea ensuite vers la jeune fille.

-Nous sommes tous deux inspecteurs, mon collègue et moi avons bien entendu votre requête, mais nous ne pouvons y répondre, venez, disait Ebisu qui se mit ensuite à la couvrir d'une veste dont il disposait dans sa besace puis à la porter.

La jeune fille s'était tu, elle regardait dans le vide, les larmes s'écoulant doucement. Naruto était tête basse, il se sentait faible, faible au point de ne pouvoir retenir ses larmes.

-Naruto-kun, disait Ebisu.
-Uh ! soufflait ce dernier qui le regardait de ses yeux trempés.
-Elle est toujours vivante, c'est tout ce qui compte, alors ne reste pas assis bêtement et va chercher au cinquième sous-sol, je vais l'évacuer puis je te rejoindrai.
-Compris, répondait le Jinchuuriki qui s'essuyait rapidement le visage.

Ebisu était devenu sérieux à un point où ce qu'il se passait à ce moment-là n'affecta pas son caractère, il n'était plus le pervers qu'il était avant, et Naruto sut le reconnaitre un peu plus tard dans la soirée, mais avant ça, il y avait le cinquième sous-sol.

-Les deux jumelles sont mortes... Qu'est-ce qu'il peut bien rester au cinquième sous-sol après ça ? se murmurait Naruto qui sentait son cœur l'écraser à nouveau.

Un mur condamnait l'accès, Naruto y plaqua ses mains, puis se remit à pleurer, c'en était trop à supporter.

-A l'aide ! s'écriait une voix étouffée de l'autre côté du mur.
-Qui-, Qui est là ?! s'écriait Naruto qui redressait rapidement la tête.
-S'il-vous-plait ! Aidez-nous ! disait la voix.
-Ecartez-vous ! Je vais détruire le mur !
-Non ne faites pas ça !

Naruto eut un instant d'hésitation après avoir entendu la dernière phrase, son Rasengan était déjà en train de s'élargir dans la paume de sa main.

-Reculez juste un peu ! Je vais y aller prudemment ! répondait-il alors, mettant fin à sa technique.
Bien... Il faut que je me concentre, se disait-il en serrant de ses mains son sabre dont la lame penchait vers le bas.

Cette technique n'était pas inconnue à tous, il s'agissait de l'une des techniques d'Asuma, l'ancien Senseï de Shikamaru, Chôji et Ino. La lame prit un peu de longueur, une fine couche d'air qui vibrait sur son tranchant ; la puissance et la précision furent telles que le mur ne s'écroula pas pendant que Naruto pratiquait une ouverture, il prit soin, après avoir fait le carré, de faire tomber la dalle qu'il avait taillée de son côté, de sorte à ce qu'elle ne tombe pas sur la tête de la personne de l'autre côté.



Ebisu attendit les renforts à l'extérieur, mais ils mirent trop de temps à venir, le soleil était tombé, et la pluie commençait à taper sur ses lunettes. Et Naruto qui n'arrivait toujours pas. Il attrapa violemment sa radio, prêt à hurler, quand Naruto apparut enfin.

-Ebisu-san! s'écriait-il portant un petit garçon sur le dos et tenant la main d'une vieille dame qui le suivait.
-Ah ! Tu as trouvé d'autres personnes ?! s'écriait Ebisu dont les lunettes penchaient sur le bout de son nez.

Des clones de Naruto, portant une, voir deux personnes arrivaient les uns après les autres, c'était plus ou moins un miracle qui venait de se produire, en tout, vingt-trois personnes avaient été emmurées dans le cinquième sous-sol, une personne était dans un état grave qui nécessitait quatre clones pour le porter.

-Les renforts ne sont toujours pas arrivés ?! s'écriait-il furieux.
-Non ! Cela fait une demi-heure que j'attends ! Qu'est-ce qu'on fait ? demandait Ebisu qui semblait las.
-Amenons-les à pied à l'hôpital, il n'y en aura que pour dix minutes.

Le sérieux de Naruto, à travers cette phrase, refaisait surface, donnant ainsi une lueur d'espoir à Ebisu.

-Tu as changé, Naruto-kun, disait-il en souriant faiblement.





-Maitre Hokage, après cette affaire, les habitants risquent fort de s'enfermer chez eux, par crainte d'être les prochains sur la liste de cette bande de tueurs.
-Tu as raison, il va falloir tripler la garde au sein du village, mais cela tombe à un bien mauvais moment... disait Tsunade qui regardait le rapport que le conseiller venait de lui donner.
-Ah oui... Le pays de la pluie.




Dans le prochain chapitre, Naruto essaie tant bien que mal de se remettre de l'expérience qu'il a traversé avec Ebisu, en effet, un nouvel orage se profile dans l'horizon, un orage venu tout droit d'Amegakure!

"L'usage de l'armée."

Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: